L'armonica de Franklin

C'est à la reine qu'on doit, en France, l'introduction de l'instrument de Franklin connu sous le nom d'iutimonica ou glascorde, et dont les sons sont produits par le choc d'une infinité de petits marteaux sur des verres plus ou moins remplis d'eau.

La reine en jouait avec, succès, ainsi que de plusieurs autres instruments.

( Comte d'Hézecques )





L'armonica de verre (et non harmonica de verre avec un "h" en raison de l'origine italienne du mot, ainsi que l'a dénommé son inventeur dans la première lettre qui le cite) est un instrument de musique inventé par Benjamin Franklin en 1761. C'est une mécanisation des « verres musicaux » : il se compose de bols en cristal, en verre ou en quartz empilés sur un axe horizontal rotatif entraîné par une pédale ou, aujourd'hui, par un moteur électrique. Après s'être mouillé les doigts, on frotte le bord des verres qui émettent un son limpide.

Franz Anton Mesmer joue fréquemment de l'armonica de verre lors de ses traitements collectifs par le magnétisme animal autour du « baquet » à Paris dans les années 1780. Grand ami de la famille Mozart, c'est chez lui que Wolfgang Amadeus le découvrira. Il dédiera en mai 1791 sa dernière œuvre de musique de chambre (adagio et rondo KV 617) à l'Armonica accompagné de la flûte, du hautbois, de l'alto et du violoncelle.

Ca ressemble davantage à un orgue qu'à l'instrument de musique des cowboys :

Bien à vous.

C'est vrai !

Le montage en brochette peut surprendre aujourd'hui, mais c'est ce qu'il y a de plus courant au XVIIIe pour les carillons d'horloges ....

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WIKI a écrit:
Franz Anton Mesmer joue fréquemment de l'armonica de verre lors de ses traitements collectifs par le magnétisme animal autour du « baquet » à Paris dans les années 1780. Grand ami de la famille Mozart, c'est chez lui que Wolfgang Amadeus le découvrira.

Je ne vois pas, ci-dessous, Messmer taquinant l'armonica de Franklin ...  

Le son de cet instrument (dit Glassharmonica, harmonica de verre en allemand) est fascinant, mystérieux, je trouve. Mozart et d'autres compositeurs ont écrit des morceaux pour Glassharmonia :



et ce magnifique quintette pour glassharmonica, flûte, hautbois, alto et violoncelle :

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Oui, quelle très étrange sonorité !

Merci, cher Joachim, pour cet instant de plaisir !

Je m'étonne surtout que Mozart a composé pour cet instrument qui semble... incongru...mais m'en réjouis car c'est très beau !
Merci, Olivier !


Bien à vous.

joachim a écrit:Le son de cet instrument (dit Glassharmonica, harmonica de verre en allemand) est fascinant, mystérieux, je trouve.

Cet instrument curieux, après une mise à l'index, suscite aujourd'hui un regain d'intérêt :

Le glass harmonica fut interdit par un décret de police dans certaines villes d'Allemagne et disparut vers 1835. Parmi les raisons invoquées : ses sons font hurler les animaux :!,,,!!!: , provoquent des accouchements prématurés , abattent l'homme le plus robuste en moins d'une heure (selon un dictionnaire médical de 1804) et sucitent la folie des interprètes (sans doute le saturnisme, le cristal étant composé de 24% de plomb et la peinture disposée sur certains verres, pour repérer les "touches" noires, contenant également ce matériau à l'époque).
Pourtant, Paganini en parle comme d'un "orgue angélique", Marie Antoinette en joua, le docteur Franz Anton Mesmer s'en servit pour relaxer ses patients avant de les soigner (de la musique new age... avant l'heure), Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven, Carl Philipp Emmanuel Bach, Gaetano Donizetti et Richard Strauss composèrent pour lui et des auteurs comme Goethe ou Chateaubriand le louèrent.

Le maître verrier Gerhard Finkenbeiner le redécouvrit dans les années 1960 et en repris la fabrication à partir de 1982.

Thomas Bloch joue et possède deux de ses instruments (en 442 et en 430 Hz) et est l'un des très rares glassharmonicistes professionnels au monde.

http://www.thomasbloch.net/f_glassharmonica.html

Thomas Bloch jouant de son armonica de verre réalisé par Gerhard Finkenbeiner

C'est Bruno Hoffmann (1913-1991) qui le premier a ressuscité le Glassharmonica. Il a conçu et construit son propre instrument à partir de 1929 (il avait 16 ans !), constitué à l'époque d'un ensemble de verres à vin montés dans une boîte en bois, dont les jantes ont été frottée pour produire le son. Il est apparu dans toute l'Allemagne et les îles britanniques, en solo et avec divers ensembles de chambre et d'orchestre, et au cours de sa durée de vie il a été invité à des émissions de radio et de télévision innombrables et plusieurs enregistrements.

C'est avec lui que, dans les années 1960, j'ai écouté pour la première fois cet instrument fabuleux qui m'a tout de suite séduit.

En 1790,  le physicien allemand Ernst Chladni (1756-1827)
achève de mettre au point son Euphone considéré comme une évolution de l’Armonica de Benjamin Franklin.  Il consiste en une caisse carrée contenant 42 petits cylindres de verre qu'on frotte avec les doigts mouillés, et dont la vibration se communique à des tiges métalliques situées à l'intérieur. Cet instrument est un métallophone à friction.


En 1808 , Chladni se rend à l'académie de Paris. Il reproduit le phénomène devant les plus grands scientifiques français de l'époque, mais également devant l'empereur Napoléon Ier . Ce dernier, impressionné, organise alors un concours pour établir une modélisation mathématique du phénomène.

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La publication des recherches scientifiques de Chladni, grâce à une bourse de recherche que lui accorde Napoléon, conduit le "scientifique voyageur" à présenter ses travaux dans les principales grandes cours d'Europe.


La continuité de la recherche scientifique contribue à l’invention des harpes métalliques au XIXe siècle, sous l’impulsion de Calhoun Deagan  (1853-1954), en lien avec les travaux de Albert Marloye (1785-1874). Puis les recherches du Pr. Henri Bouasse (1866-1953) consolident le développement de la famille instrumentale des vergeophones, notamment concrétisée par l’invention du Waterphone, évolution du "Rail Violon" par Richard A. Waters (en) (1935-2013).



Diverses évolutions de l’Euphone (traduction française) – dont Pr. Chladni se plaint de l’absence de référence faite à son invention - tels le Clavicylindre ou le Terpodion, par Ludwig Buschmann (1805-1864) et Johann Christian Dietz (1773-1849) de copies telles l’orgue de verre Lasry-Baschet, par François (1920-2014) et Bernard Baschet (1917-2015) en collaboration avec Jacques (1918-2014) et Yvonne Lasry (1921), et de magnifications, le Cristal Baschet, accompagnent ses écrits, ajoutant à la facture de l’instrument les technologies qui lui sont contemporaines.


L'Orgue de verre Lasry-Baschet, orgue de cristal Lasry ou Cristal Baschet sont un même nom, à différentes époques, de diverses évolution de l'euphone. Bernard (sculpteur, formation ingénieur les Mines) et François (sculpteur, formation HEC) Baschet, dits "Les frères Baschet" régénèrent cet instrument de musique à partir de 1952 lorsque s'engage une collaboration musicale avec le compositeur et pianiste Jacques Lasry. Les premiers montages des frères Baschet sont des harpes métalliques posées sur le piano de ce dernier. Ces divers montages sont définis comme des l« percussions multitimbrales ». Á ce jour des musées ont intégré cette lutherie-sculpture contemporaine.



L’invention des frères Bernard et François Baschet, écrit  Rocco Zacheo,  a irrigué la création contemporaine et les B.O.  Le XXe siècle compte dans ses annales quelques prodigieux fous ayant passé l’essentiel de leur existence à saisir les qualités physiques et acoustiques du son. Mais aussi à trouver les moyens les plus appropriés de le propager à travers des instruments révolutionnaires.