Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
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Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Un lot qui sera présenté à l'occasion de la vente aux enchères organisée par Christie's Paris, et que les experts de la maison de vente décrivent comme suit :
- TOUCHANT TÉMOIGNAGE DE RECONNAISSANCE DE LA JEUNE ARCHIDUCHESSE À L’UNE DE SES FEMMES DE CHAMBRE.
A deux jours de son départ pour la France.
Il est daté du jour de son mariage par procuration, à Vienne, le 19 avril 1770.
Pièce autographe, signée "Antoine Archiduchesse", adressée à Thérèse ou Barbe Durieux, datée du 19 avril 1770.
Elle a été rédigée au verso d’une gouache représentant saint Jean-Baptiste. Un feuillet in-12 (environ 165 x 115 mm). Encre et gouache sur peau de vélin. Encadré.
Provenance : vente à Vienne, palais Dorotheum, 11 octobre 1994
Catalogue Photo Credits: Anna Buklovska, Guillaume Onimus, Pauline Guyon, Nina Slavcheva Maquette : Sébastien Fernandes
Christie, Manson & Woods Ltd. (2015)
Note de l'expert :
Thérèse Durieux était la première femme de chambre de la jeune Marie-Antoinette et sa sœur Barbe l’une des nombreuses qui lui étaient attachées. Il est probable que ce billet d’adieu, remis avant son départ pour la cour de France, était adressé à la première.
Les noms et les fonctions des deux sœurs sont à plusieurs reprises évoqués dans les lettres que l’impératrice Marie-Thérèse adressait à la marquise d’Hennezel. (Lettres inédites de Marie-Thérèse et de Joseph II publiées par le baron Kervyn de Lettenhove en 1868 ; pp. 9-11)
"Auspice Deo / Soyez persuadée chere Durieu que je penserai toujours a vous et que ne n’oubliere jamais les peines que vous avez eu avec moi c’est dont vous assure / votre tres fidele / Antoine Archiduchesse ».
Reproduit in Antonia Fraser. Marie-Antoinette. The Journey. Weidenfeld & Nicolson, 2001.
Non examiné hors du cadre.
Je laisse les amateurs de graphologie s'exprimer s'ils le souhaitent, afin de comparer cette écriture avec celle que nous connaissons.
Pour ma part, je me demande bien :
- Pourquoi faire cette faute à "n'oubliere" alors qu'elle écrit correctement "penserai" auparavant ?
- Pourquoi, alors qu'elle écrit à sa femme de chambre, rajouter "Archiduchesse" à sa signature ?
- Enfin le "ce dont" (tournure compliquée pour qui ne maîtrise pas encore la langue, il fallait aller la chercher...) se transforme en "c'est dont", et sans le je ?
Hum...
Bref, personnellement, je ne le sens pas ce mot.
- TOUCHANT TÉMOIGNAGE DE RECONNAISSANCE DE LA JEUNE ARCHIDUCHESSE À L’UNE DE SES FEMMES DE CHAMBRE.
A deux jours de son départ pour la France.
Il est daté du jour de son mariage par procuration, à Vienne, le 19 avril 1770.
Pièce autographe, signée "Antoine Archiduchesse", adressée à Thérèse ou Barbe Durieux, datée du 19 avril 1770.
Elle a été rédigée au verso d’une gouache représentant saint Jean-Baptiste. Un feuillet in-12 (environ 165 x 115 mm). Encre et gouache sur peau de vélin. Encadré.
Provenance : vente à Vienne, palais Dorotheum, 11 octobre 1994
Catalogue Photo Credits: Anna Buklovska, Guillaume Onimus, Pauline Guyon, Nina Slavcheva Maquette : Sébastien Fernandes
Christie, Manson & Woods Ltd. (2015)
Note de l'expert :
Thérèse Durieux était la première femme de chambre de la jeune Marie-Antoinette et sa sœur Barbe l’une des nombreuses qui lui étaient attachées. Il est probable que ce billet d’adieu, remis avant son départ pour la cour de France, était adressé à la première.
Les noms et les fonctions des deux sœurs sont à plusieurs reprises évoqués dans les lettres que l’impératrice Marie-Thérèse adressait à la marquise d’Hennezel. (Lettres inédites de Marie-Thérèse et de Joseph II publiées par le baron Kervyn de Lettenhove en 1868 ; pp. 9-11)
"Auspice Deo / Soyez persuadée chere Durieu que je penserai toujours a vous et que ne n’oubliere jamais les peines que vous avez eu avec moi c’est dont vous assure / votre tres fidele / Antoine Archiduchesse ».
Reproduit in Antonia Fraser. Marie-Antoinette. The Journey. Weidenfeld & Nicolson, 2001.
Non examiné hors du cadre.
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Je laisse les amateurs de graphologie s'exprimer s'ils le souhaitent, afin de comparer cette écriture avec celle que nous connaissons.
Pour ma part, je me demande bien :
- Pourquoi faire cette faute à "n'oubliere" alors qu'elle écrit correctement "penserai" auparavant ?
- Pourquoi, alors qu'elle écrit à sa femme de chambre, rajouter "Archiduchesse" à sa signature ?
- Enfin le "ce dont" (tournure compliquée pour qui ne maîtrise pas encore la langue, il fallait aller la chercher...) se transforme en "c'est dont", et sans le je ?
Hum...
Bref, personnellement, je ne le sens pas ce mot.
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 10 Oct 2015, 09:34, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Apocryphe, apocryphe pensez-vous, mon cher, comme c'est apocryphe. : :
En tout cas, c'est bien mignon.
En tout cas, c'est bien mignon.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
J'avoue que moi non plus... boudoi29La nuit, la neige a écrit:
Bref, personnellement, je ne le sens pas ce mot.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Eh bien, nous avons très probablement économisé quelques milliers d'euros...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Vous connaissiez Thérèse et Barbe Durieux ? Etaient-elles françaises ? Je dis ça à cause de leurs noms et prénoms et parce que Marie-Antoinette écrit ce mot en français. Vous ne semblez pas vous en étonner alors je dois manquer quelque chose. Et si elles étaient françaises, pourquoi n'ont-elles pas suivi Marie-Antoinette en France ?
Dans le sujet sur la vente aux enchères, je lis que l'objet est parti à 35 000 euros. Incroyable !
Olivier, V.O.S.T
Dans le sujet sur la vente aux enchères, je lis que l'objet est parti à 35 000 euros. Incroyable !
Olivier, V.O.S.T
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Olivier a écrit:Vous connaissiez Thérèse et Barbe Durieux ? Etaient-elles françaises ?
Je ne connaissais pas du tout ces deux dames, pour ma part .
Les noms et les fonctions des deux sœurs sont à plusieurs reprises évoqués dans les lettres que l'impératrice Marie-Thérèse adressait à la marquise d'Hennezel. (Lettres inédites de Marie-Thérèse et de Joseph II publiées par le baron Kervyn de Lettenhove en 1868 ; pp. 9-11), précise Christie's .
Eléonore, A.H.B.O.N.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Si l'on admet comme authentiques les mots qu'elle écrit toute jeune ( ), j'ai toujours lu des mots, ou phrases, écrits en français.
Voir ici, par exemple : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1451-lettre-inedite-de-marie-antoinette-a-son-institutrice-mme-de-brandis
Voir ici, par exemple : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1451-lettre-inedite-de-marie-antoinette-a-son-institutrice-mme-de-brandis
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
C'est déroutant et je ne veux pas me mettre à la place d'un acheteur !
Merci pour vos réponses La nuit la neige et Mme de Sabran. Je me répète mais Madame de Brandis, son institutrice était aussi française ? en raison de son nom là encore.
Olivier, eau-de-vie
Merci pour vos réponses La nuit la neige et Mme de Sabran. Je me répète mais Madame de Brandis, son institutrice était aussi française ? en raison de son nom là encore.
Olivier, eau-de-vie
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
En effet, même s'il y a une petite ressemblance entre ces deux écritures. La première est plus posée et plus mature que la seconde légèrement tremblante. On y retrouve quelque chose dans l'écriture de l'archiduchesse. Mais, je suis persuadée que les deux sont apocryphes.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Non, elle n'était pas française. Son nom est Von Brandeis, ou Brandis (écrit à la française ?). Cela dépend.Olivier a écrit: Je me répète mais Madame de Brandis, son institutrice était aussi française ? en raison de son nom là encore.
Mais toute la cour de Vienne parlait français (du moins un mélange approximatif de français et d'allemand) ; mais il est sûr que le langage écrit de toute l'aristocratie européenne était le français, de toutes les manières.
Si j'ai bonne mémoire, Mme Campan parle dans ses Mémoires des travaux d'écriture de la jeune archiduchesse qui recouvrait, avec sa plume, la calligraphie de sa tutrice.
L'exemple que j'ai choisi n'était donc sans doute pas le plus approprié.
Bref, à partir du moment où il est décidé que Marie-Antoinette épousera Louis-Auguste, Marie-Thérèse, inquiète du peu d'attention accordée à l'éducation de Marie-Antoinette (elle n'imaginait pas que la petite dernière obtiendrait une telle alliance), met les bouchées doubles. :
La comtesse de Brandeis est remplacée en 1768, par une certaine Madame de Lerchenfeld.
Mais, surtout, l'Abbé de Vermond arrive à Vienne cette année là.
C'est lui qui doit rattraper le retard, et transformer le français approximatif de sa pupille.
S'il faut éventuellement comparer l'écriture de ce mot avec d'autres écrits, nous présentions quelques documents concernant sa correspondance avec sa mère.
Dont cette lettre, le 9 juillet 1770 (en trois parties, dont deux pages en fac-similé) :
Ou encore celle-ci, trois ans plus tard :
Et d'autres exemples encore ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1089-la-correspondance-de-marie-antoinette-avec-sa-mere-marie-therese
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Nous avions également déjà cité ce mot.
S'il est écrit de sa main (1773), était-ce sans doute à la va-vite ?
Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t798-la-correspondance-de-marie-antoinette-avec-le-comte-de-mercy-argenteau
Et également celui-ci, si ce n'est pas un faux, et supposé être écrit en Juin 71 :
S'il est écrit de sa main (1773), était-ce sans doute à la va-vite ?
Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t798-la-correspondance-de-marie-antoinette-avec-le-comte-de-mercy-argenteau
Et également celui-ci, si ce n'est pas un faux, et supposé être écrit en Juin 71 :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
Son écriture a beaucoup changé, c'est sûr.
Mais je pense aussi qu'il y a de nombreux faux, concernant toutes les époques. boudoi29
Sans compter ses secrétaires à la main, qui semblent utiliser la même écriture qu'elle !
Au delà de la seule graphologie, pour ma part en tous les cas, j'essaie de ressentir si la lettre sonne juste ou pas.
Par exemple, s'il y a trop de références historiques "croustillantes" (c'est à dire qui font la future valeur marchande d'une lettre), ou trop de références à son statut (moi, archiduchesse ; moi la reine).
Ou encore sa signature, en biiiien gros, alors qu'un pli était communiqué par courrier spécial (un page par exemple, si son correspondant était à Versailles ou Paris) ou du moins avec son sceau. Je préfère penser qu'elle n'avait pas besoin d'insister ainsi sur son origine, et que son simple trait (si caractéristique lorsqu'elle est reine de France) était amplement suffisant.
Mais je pense aussi qu'il y a de nombreux faux, concernant toutes les époques. boudoi29
Sans compter ses secrétaires à la main, qui semblent utiliser la même écriture qu'elle !
Au delà de la seule graphologie, pour ma part en tous les cas, j'essaie de ressentir si la lettre sonne juste ou pas.
Par exemple, s'il y a trop de références historiques "croustillantes" (c'est à dire qui font la future valeur marchande d'une lettre), ou trop de références à son statut (moi, archiduchesse ; moi la reine).
Ou encore sa signature, en biiiien gros, alors qu'un pli était communiqué par courrier spécial (un page par exemple, si son correspondant était à Versailles ou Paris) ou du moins avec son sceau. Je préfère penser qu'elle n'avait pas besoin d'insister ainsi sur son origine, et que son simple trait (si caractéristique lorsqu'elle est reine de France) était amplement suffisant.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mot de Marie Antoinette à sa femme de chambre. 19 avril 1770
La nuit, la neige a écrit:Son écriture a beaucoup changé, c'est sûr.
Mais je pense aussi qu'il y a de nombreux faux, concernant toutes les époques. boudoi29
Sans compter ses secrétaires à la main, qui semblent utiliser la même écriture qu'elle !
C'était la règle pour les rois. Les experts de Louis XIV sont incapables de déterminer ce qui est de la main du roi ou de celle de ses secrétaires. Il leur fallait falsifier l'écriture du roi. J'imagine donc que ce devait être pareil pour les reines.
Qu'a-t-elle vraiment écrit et qu'est-ce qui fut en réalité écrit par ses secrétaire, difficile donc de le savoir, au moins pour les lettres du règne officielles. Pour les purement privées, notamment à sa mère, là pas de doute. Et évidemment pendant la Révolution où elle ne pouvait se fier à personne.
Archiduchesse, jusqu'à douze ans, c'était apparemment sa grande-maîtresse Brandis qui écrivait au crayon à papier puis la jeune Antoine de repasser à l'encre quand il s'agissait de s'adresser à l'impératrice. Ensuite, avec l'arrivée en scène de Vermond, il écrivait souvent à sa place et elle a même copié son style d'écriture sur lui. Logique, puisqu'il lui a appris à écrire. Toute sa période Dauphine, ils continueront ainsi. Mais une fois reine, plus le choix et c'est là que madame Campan, et aussi Louis XVI lui donneront un coup de main (c'est le mot ! : ). Elle saura véritablement écrire qu'à partir de 1774.
Pour moi, ce n'est pas donc pas une surprise de la voir écrire, ou par une main secourable, à ses anciennes femmes de chambre. Elle n'a eu peut-être qu'à signer.
Invité- Invité
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