Les îles à sucre : la traite et l’esclavage au XVIIIe siècle, Toussaint Louverture

Je préfère toujours citer Condorcet que Robespierre   , mais il faut bien reconnaître qu'il fut l'un des acteurs de cette (première) abolition de l'esclavage dans les colonies françaises.

Périodiquement, le conseil municipal de Paris discute de l'opportunité ou non d'une rue Robespierre à Paris.
Jusqu'à présent, il n'y a ni rue, ni place, ni avenue...
Mail il y a bien une station de métro, sur la ligne 9.

Eh bien, cela suffit grandement .

Laissez-moi vous faire un gros becquot (je ne sais pas si ce mot existe, mais vous aurez compris.), cher La Nuit.
Ah oui, la ligne 9. Dites-donc, c'était tellement loin dans ma mémoire sous mes cocotiers, je ne m'en rappelais pas du tout.

... ben et moi ?!

Mme de Sabran a écrit:... ben et moi ?!

Certes, je vous adjoins une grosse bise itou pour parler simplement.

...

Trianon a écrit:Laissez-moi vous faire un gros becquot (je ne sais pas si ce mot existe, mais vous aurez compris.), cher La Nuit.

Hey !

La nuit, la neige a écrit:

Périodiquement, le conseil municipal de Paris discute de l'opportunité ou non d'une rue Robespierre à Paris.
Jusqu'à présent, il n'y a ni rue, ni place, ni avenue...
Mail il y a bien une station de métro, sur la ligne 9.

Il y a une lettre ouverte à Mme Hidalgo ( elle date de 2016 , mais le sujet reste d'actualité ).
Pour éviter l'interminable hors-sujet, je la poste ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3856-une-rue-robespierre-a-paris#121516

Le 10 mai est la date retenue pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Cette commémoration est célébrée depuis 2006, après l'adoption de la loi Taubira en 2001, tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage comme crime contre l’humanité.

Au cours de cette cérémonie, en présence d'Emmanuel Macron et du président du Sénat Gérard Larcher, seront remis les prix de la 4e édition du concours national "La Flamme de l'égalité" récompensant les projets des classes du primaire et secondaire sur l'histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et la lutte pour l’abolition, ainsi que leurs effets et héritages contemporains.

https://www.francetvinfo.fr/societe/commemoration-de-l-abolition-de-l-esclavage/direct-regardez-la-ceremonie-de-commemoration-de-labolition-de-lesclavage-en-presence-d-emmanuel-macron_3436909.html

Quel programme !  

_  8 mai :   journée de la Fin des combats de la Seconde Guerre mondiale
_  9 mai :   journée de l'Europe
_  10 mai  :  journée de l'Abolition de l'esclavage

A propos de l'esclavage, j'avais été très frappée en lisant les mémoires de la marquise de La Tour du Pin il y a bien longtemps.  
Quand elle prend possession de sa ferme américaine dont un couple d'esclaves fait partie, elle découvre avec une candeur déconcertante qu'ils s'aiment, qu'ils aiment leurs enfants, qu'ils sont tout simplement des humains.
A première vue son récit est terriblement choquant mais en deuxième lecture il révèle son immense ignorance et celle de ses contemporains. Pour finir, avant de rentrer en France, elle affranchira le couple en leur laissant la ferme.
Comme quoi seule la connaissance fait progresser.

Marie-Jeanne a écrit:elle découvre avec une candeur déconcertante qu'ils s'aiment, qu'ils aiment leurs enfants, qu'ils sont tout simplement des humains.

Il nous est totalement impossible de comprendre cet état d'esprit, ces mentalités du XVIIIème siècle . Nous pouvons seulement les constater avec effarement, incrédulité. Voltaire lui-même ne supposait-il pas que le Noir était le fruit du viol d'une femme blanche par un gorille !!! ... une abomination !
Mme de la Tour du Pin, comme la majorité de la société, ne côtoyait tout simplement pas les Noirs. Elle ne les avait jamais vu vivre, rire, aimer, souffrir, comme nous. Elle les croyait une espèce à part.
Les Espagnols de la Renaissance se posaient la même question quant aux Amérindiens . Il fallut la controverse de Valladolid.
Nous mêmes, vous et moi, chère Marie-Jeanne, et toutes les femmes avec nous, n'avons une âme que depuis le début du XXème siècle, si je ne m'abuse.

Le chevalier de Boufflers, qui était le meilleur homme du monde, distribuait singes, perruches, perroquets, petits Noirs, comme cadeaux à tout un chacun ... et je trouvais cela tout naturel, moi qui n'étais pourtant pas un monstre non plus .

Ce soir France Ô donnait   12 Years a Slave , l'insoutenable condition des esclaves, l'abjecte ignominie des esclavagistes ( avec toutefois quelques rares blancs moins répugnants que les autres )  ...  

Ce film fut réalisé en 2013 par Steve Mc Queen, d'après l'autobiographie de Solomon Northup 12 years a slave, avec une distribution très soignée ...

Un film bouleversant d'utilité publique.

Ci-dessous, un tableau du peintre italien Agostino Brunias dont l'œuvre au goût d'images d'Epinal est néanmoins intéressante.


A linen market in Dominica in the 1177s depicting enslaved people, "free people of color" and Europeens
Yale Center of British Art
(désolée pour la petite taille de l'image)

Marie-Jeanne a écrit:
(désolée pour la petite taille de l'image)

...


Photo : Pinterest

Ah c'est mieux, merci !

Si le sujet vous intéresse, d'une série de quatre épisodes, sont dès à présent disponibles en écoute libre sur l'excellente web-radio Storia Voce (gratuite, et sans ces maudites publicités !! ) :

 Histoire d’une conquête et d’une révolution: l’économie sucrière des Caraïbes

Présentation :



Au programme de la classe de 4è et de Seconde, l’ouverture Atlantique, la colonisation et l’esclavage engagent à la fois la mémoire et l’histoire. Loin des clichés et des simplifications habituelles, Frédéric Régent entame ici un [Cours d’Histoire] en quatre volets consacré à ce sujet.
Interrogé par Christophe Dickès dans cette première partie sur la conquête des îles sucrières aux XVIe siècle, il répond aux questions suivantes :

- L’idée coloniale est très souvent associée à l’époque des XIXe et XXe siècles. Or cette idée coloniale date de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. Peut-on comparer le colonialisme contemporain avec celui de l’époque moderne et les mettre sur un même pied d’égalité ?

- La colonisation française démarre fortuitement : elle est la conséquence des rivalités anglaises, espagnoles et hollandaises. Est-ce que cela signifie qu’aux origines, il y a pas de projet colonial français à proprement parler ?

- Quand est-ce que s’installe les Français et où s’installent-ils ? Quel rôle a joué Pierre Belain d’Esnambuc ? Richelieu ?

- Quel rôle joueent la Compagnie de Saint Christophe puis la Compagnie des îles ?

- Qui étaient les premiers colons ?

- Le commerce négrier est illégal mais dans les faits, il était toléré… comment expliquer cette contradiction ?

- Comment les colons gèrent-ils leurs relations avec les autochtones mais aussi la menace extérieure étrangère ?

- Existe-t-il à l’origine un esclavage blanc ?

- Au commencement, il y a l’économie du tabac qui doit faire face à une crise de surproduction. Comment l’économie sucrière supplante t’elle celle du tabac ? Peut-on parler de révolution sucrière ?

Notre invité :

Docteur en histoire de l’université de Paris I, Frédéric Régent s’est spécialisé dans les questions concernant l’esclavage dans les colonies françaises sous l’Ancien Régime et au temps de la Révolution.
Après avoir enseigné en lycée, en collège et à l’université des Antilles-Guyane, Frédéric Régent a publié en 2007 un ouvrage reconnu et qui fait désormais autorité sur cette question intitulé La France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions 1620-1848 (Grasset, réédition Hachette Pluriel en 2010).

Frédéric Régent est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (IHMC – UMR 8066) et de l’Institut d’Histoire de la Révolution Française (IHRF).
Ses recherches actuelles concernent les propriétaires d’esclaves en Guadeloupe, des débuts de la colonisation française en 1635 à l’abolition de l’esclavage en 1848.

Frédéric Régent est l’auteur de Esclavage, métissage, liberté – La Révolution française en Guadeloupe (1789-1802), Grasset, 2004 ; La France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions, 1620-1848, Grasset, 2007, Pluriel, 2012.
Il est co-auteur avec Gilda Gonfier et Bruno Maillard : Libres et sans fers. Paroles d’esclaves français. Guadeloupe, Île Bourbon (Réunion), Martinique, Fayard, 2015.
Il vient de publier Les maîtres de la Guadeloupe, Propriétaires d’esclaves (1635-1848) (Tallandier, 432 pages, 23.30€).

Par décret en date du 22 août 2016, Frédéric Régent est nommé, pour une durée de trois ans, Président du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.


Emission à écouter (durée 19mn), ici : Histoire d'une conquête et d'une révolution : l’économie sucrière des Caraïbe

Ou bien sur Youtube :





Maîtres et esclaves aux XVIIe-XVIIIe siècles



Présentation :

Interrogé par Christophe Dickès dans cette première partie sur le rapport entre maître et esclaves dans les îles du XVIIe au XVIIIe siècle, Frédéric Régent répond aux questions suivantes:

- Qui sont les premiers esclaves sur le territoire français ?
- Comment se fait-il que l’esclavage soit interdit en France à l’époque et autorisé sur ces terres ?
- D’où viennent ces esclaves ? Pourquoi l’esclave africain s’impose ? En Afrique, qui organise ces marchés d’esclaves ?
- Quelle est la réalité des rapports entre maître et esclaves ?
- Existe-t-il une condition juridique de l’esclave ? Où le fait précède t’il le droit ?
- Existe-t-il des cadres juridiques différents d’un endroit à l’autre ?
- Qui sont les maîtres ?
- Existe-t-il des hommes de couleur libres ? Et ces hommes ont-ils eux-mêmes des esclaves ?
- Les maîtres ont-ils un pouvoir absolu ?

Emission à écouter (durée environ 25 mn), ici : Maîtres et esclaves aux XVIIe et XVIIIe siècles

Ou bien sur Youtube :

Merci pour ces liens !
Je ne manquerai pas d'écouter demain ces émissions qui soulèvent maints points importants .

Oh justement les petits enfants noirs.. je lisais dessus ce matin Madame de Sabran.. quelle coïncidence.

Je proposais justement à Adrienne d'en adopter un pour qu'il puisse tenir compagnie à nos enfants et qu'ils s'entraînent à diriger (en particulier pour mon aîné qui devra prendre ma place un jour). Mais ma chère épouse a refusé... hélas.

La Fayette a écrit: Mais ma chère épouse a refusé... hélas.

... et ce que femme veut ( ou en l'occurrence ne veut pas ), vous connaissez la suite !

Exactement Madame. Surtout la mienne, je ne peux rien lui refuser.
Vous semblez choqué monsieur le duc, quelque chose ne va pas ?

Le duc a tout à fait raison de réprouver l'esclavage .
D'ailleurs, si je ne m'abuse, Gigi, vous-même étiez membre de la société des Amis des Noirs avec Mirabeau, Condorcet and Co ...

En effet, je le suis toujours et à jamais Madame.
Néanmoins, j'ai ma définition bien précise de l'esclavage. Et adopter un jeune enfant noir pour l'élever avec les miens n'est pour moi pas de l'esclavage.
Je souhaite simplement lui apprendre à vivre dans le monde moderne, comme Adrienne le fait avec les personnes qui travaillent dans notre plantation expérimentale à Cayenne (en les convertissant à la foi chrétienne par exemple).

La Fayette a écrit:En effet, je le suis toujours et à jamais Madame.
Néanmoins, j'ai ma définition bien précise de l'esclavage. Et adopter un jeune enfant noir pour l'élever avec les miens n'est pour moi pas de l'esclavage.

Je suppose que c'est ainsi que raisonnait le chevalier de Boufflers.
Ce fut l'étonnant destin de Mlle Aïssé, élevée chez la soeur de Mme de Tencin, et devenue l'un des fleurons de la meilleure société parisienne .

Surement ma chère.
J'ai moi-même une fille naturelle née d'une esclave. J'espère qu'un jour, en tant que métisse, elle pourra être insérée dans la haute société comme n'importe lequel de mes enfants.