La grotte du Hameau de Marie-Antoinette

Gouverneur Morris a écrit:

Marie-Jeanne a écrit:Si ma mémoire est bonne,d'après un conférencier le banc de pierre était tapissé de mousse.

D'après Alaon Baratin, il faudrait comprendre mousseline.
Quid ?

... une grotte si obscure en tous cas que les yeux, d’abord éblouis, avaient besoin d’un certain temps pour découvrir les objets , nous dit le comte d'Hézècques :

Je me souviendrai toujours, écrit le comte d'Hézècques, que cette grotte me fut montrée par un noble, député aux Etats Généraux, qui siégeait parmi les défenseurs de la monarchie. Au fond d'un petit vallon ombragé d'arbres épais s'élevait une masse de rochers agrestes où se perdait en bouillonnant un ruisseau qui faisait mille détours dans une prairie émaillée de fleurs.
C’était en suivant les sinuosités de son cours et par plusieurs détours qu’on parvenait à l’entrée d’une grotte si obscure que les yeux, d’abord éblouis, avaient besoin d’un certain temps pour découvrir les objets. Cette grotte, toute tapissée de mousse, était rafraîchie par le ruisseau qui la traversait. Un lit, également en mousse, invitait au repos. Mais, soit par l’effet du hasard, soit par une disposition volontaire de architectes une crevasse, qui s’ouvrait à la tête du lit, laissait apercevoir toute la prairie, et permettait de découvrir au loin tous ceux qui auraient voulu s’approcher le ce réduit mystérieux, tandis qu’un escalier obscur conduisait au sommet de la roche, dans un bocage touffu, et pouvait dérober à la vue de l’importun un objet qu’on aurait voulu lui cacher.

Ce but était-il bien dans les idées des architectes ? L’imagination dévergondée de quelque stupide calomniateur ne leur a-t-elle pas plutôt prêté des pensées qu’ils n’avaient point, et supposé dans une disposition d’elle-même innocente un dessein réfléchi d’iniquité ? Toujours est-il que cette grotte a formé la base de mille atrocités, débitées sur le compte de l’infortunée Marie-Antoinette par une faction régicide, décidée à la déshonorer avant de l’envoyer à l’échafaud, et que, chose plus déplorable encore ! ces indignes propos étaient répétés et même propagés par ceux qui auraient dû être les premiers à les réfuter. Je me souviendrai toujours que cette grotte me fut montrée par un noble, député aux États généraux, qui siégeait parmi les défenseurs de la monarchie, et qui, en défendant le trône, accusait la reine et cherchait à rendre le roi ridicule. Tant était grand l’aveuglement des Français, et tant ils étaient dignes du sort malheureux qu’ils ont éprouvé pendant plusieurs années !

Je garde la mousse, plus logique si les parois en étaient recouvertes aussi

Il m’est arrivé ( il y a bien longtemps…) d’entrer dans cette grotte, de m’asseoir sur le fameux banc de meulières, à gauche de l’entrée, d’observer au travers du regard en forme de triangle, qui vient sur le chemin, de gravir l’escalier très raide qui mène à la grotte supérieure ( d’où sans doute la légende des 2 grottes…), et sortir par le haut, sous les racines de l’if tentaculaire .
Mes impressions d’alors: un lieu humide et plutôt hostile, qui ne donnait pas l’envie de s’attarder…
Je reprendrai donc nos réflexions de l’autre jour, avec les amis du Forum: cette grotte était un exercice obligé quand on concevait un jardin anglo-chinois. . Elle était un but de promenade ( comme nous l’avons fait ce jour là : on se perd dans le labyrinthe des chemins sur la colline, derrière le Belvédère, on longe le ruisseau, on découvre la grotte, fermée aujourd’hui par une grille…)
Nul doute que la Reine faisait le même trajet quand elle faisait visiter son domaine à ses amis. Je l’imagine mal, en revanche, entrer dans cette grotte pour s’y reposer. Des grottes de coquillages ou des boudoirs (comme à Rambouillet), existent bien dans certains châteaux, et ont été conçus pour accueillir les visiteurs et leur procurer une certaine fraîcheur ( on en aurait bien besoin aujourd’hui…); mais il s’agit de lieux plus vastes, au décor recherché. La grotte de Trianon, en revanche, n’est qu’une « fabrique », un décor de théâtre, un simple but de promenade.
Il n’est pas neutre ( et cela a déjà été relevé ), qu’on ait répandu l’idée que la Reine en avait fait un lieu de retraite, voire de turpitude….On l’enfermait déjà dans un cachot de roches …

Vicq d Azir a écrit:Il m’est arrivé ( il y a bien longtemps…) d’entrer dans cette grotte, de m’asseoir sur le fameux banc de meulières, à gauche de l’entrée, d’observer au travers du regard en forme de triangle, qui vient sur le chemin, de gravir l’escalier très raide qui mène à la grotte supérieure ( d’où sans doute la légende des 2 grottes…), et sortir par le haut, sous les racines de l’if tentaculaire .
…

Quel escalier très raide ? Quelle grotte supérieure ? Je suis perdue ...

Je redonne ci-dessous la photo de l’entrée supérieure de la grotte. Nous avons vu la dernière fois l’entrée inférieure. A l’intérieur, on a pu apercevoir, sur la gauche, le banc (ou lit de repos). Ce qu’on ne pouvait pas voir, à cause de l’obscurité, c’était le point de départ, sur la droite, d’un escalier de pierre , très raide, qui débouche dans la partie supérieure de la grotte ( c’est, si l’on veut la deuxième grotte ), qui dispose de sa propre sortie que voici :

...  une découverte pour moi !

Nous y étions pourtant ensemble, le mois dernier, avec notre ami Leos .
Il est vrai que l'on se perd aisément dans le dédale des petits sentiers.  Et cela n'a pas manqué !
Je me demande comment Marie-Antoinette elle-même s'y promenait, chaussée des fines mules que nous lui connaissons, et avec sa " mauvaise jambe".

Merci, cher Févicq, Trianon n'a pas de secret pour toi .

Vicq d Azir a écrit:  Je l’imagine mal, en revanche, entrer dans cette grotte pour s’y reposer. La grotte de Trianon n’est qu’une « fabrique », un décor de théâtre, un simple but de promenade

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