André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813)

Portrait of the Composer André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813)
François Dumont
Charcoal heightened with white, 1808
Image : The Metropolitan Museum of Art

Compositeur originaire de Liège, André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813) séjourne à Rome et à Genève avant de s'installer à Paris où il est soutenu par Philidor. Marmontel lui confie Le Huron qu'il met en musique. Il connaît une série de succès comme Zémire et Azor, c'éé à Fontainebleau en 1771 devant la Cour et joué à Trianon pour le Comte et la Comtesse du Nord, ou Richard Coeur de Lion dont l'un des airs, " Ô Richard ,Ô mon Roi, l'univers t'abandonne", devient un signe de ralliement des royalistes sous la Révolution.

Avec sa pratique de l'opéra-comique, il fait subir au genre lyrique un infléchissement parallèle à celui qui mène de la tragédie au drame. Il cède, avec talent, à la mode dite des "turqueries" dans des pièces comme La Caravane du Caire qui est restée au répertoire.
Il est protégé par Marie-Antoinette qui en fait Son maître de clavecin et le directeur de Sa musique particulière. La souveraine, qui aime ses opéras, en chante des airs - seule ou en duo, par exemple avec Elisabeth Vigée-Lebrun - et accepte d'être la marraine de l'une de ses filles.
Il meurt à Montmorency dans l'ermitage où a vécu Jean-Jacques Rousseau.

Portrait de André Grétry
Robert Lefèvre (1755-1830)
Image : Bibliothèque nationale de France

Tu as sans doute croisé Grétry à New York, mon cher Momo, puisque tu écumes le M.E.T !  



The Composer André-Ernest-Modeste Grétry (1741–1813)
By Jean-Baptiste Stouf
c. 1804-8
Marble, 170.8 x 92.1 x 77.8 cm
Image : The Metropolitan Museum of Art, NY


Commandé en 1804 par le comte de Livry et placé à l'Opéra Comique en 1809, où il est resté jusqu'en 1887.



Incarné sur la colonne sont les noms de quarante et un des soixante opéras composées par Grétry pour l'Opéra-Comique et le Académie de Musique. L'aspect informel du costume et de la pose de Grétry lie ce travail à des représentations d'hommes d'inspiration et de génie du XVIIIe siècle, comme le Roubiliac de Haendel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:The_Composer_Andr%C3%A9-Ernest-Modeste_Gr%C3%A9try_(1741%E2%80%931813)_MET_DP242665.jpg

Hippolyte Sanguin Livry  était un de nos homme de lettres français
Livry hérite du domaine de Bénouville à la mort de son beau-père en 1768. Les époux entreprennent la restauration du château de Bénouville près de Caen en 1768-1770 puis en 1785 par Claude-Nicolas Ledoux.
...   château dont nous parlions ici :  https://marie-antoinette.forumactif.org/t3794-claude-nicolas-ledoux-architecte-des-lumieres?highlight=ledoux

M. de Livry disait que " L'honneur est comme l'or, il ne souffre aucune altération.  "

J’adore écouter Grétry. J’ai l’impression d’entendre parler Marie Antoinette dans le salon d’à côté...

Oui, n'est-ce pas !

Henri-Joseph Rutxhiel réalisa un très beau buste de Grétry . Pour son premier ouvrage, c'était un coup de maître. Il s’agit d’une représentation très expressive de Grétry. Le buste se trouve au Conservatoire de Liège et la voici :



Rutxhiel qui avait démarré dans la vie comme berger vint tardivement à la sculpture et finit par obtenir les titres de portraitiste de Napoléon 1er, de sculpteur de l’héritier impérial et de portraitiste officiel de la cour sous Louis XVIII.

Grétry, tel qu’il est représenté dans le foyer du splendide Opéra de Bordeaux, qu’il a dû connaître...

Portrait vidéo intéressant d'André Grétry, directeur de la musique de Marie-Antoinette :



Ainsi que son portrait conservé à Versailles :

André-Ernest-Modeste Grétry, musicien
Élisabeth-Louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1785
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Description du château de Versailles

Musicien et compositeur à la mode sous l’Ancien Régime, Grétry était originaire de Liège. Il s'installa à Paris en 1767 après une formation à Rome. Il donna tant à l’Opéra-Comique qu’au Grand-Opéra. Protégé par la reine, il gagna aussi les faveurs de Napoléon qui le fit chevalier de la Légion d'honneur en 1802.

Exposé au Salon de 1785, ce portrait est le seul à ne pas subir les assauts de la critique qui reproche au peintre son trop grand désir de plaire. Pierre de Nolhac considérait cette œuvre comme une des plus réussies parmi les portraits d’homme de Vigée Le Brun. En effet, l’artiste y fait une fine analyse psychologique et « fait comprendre, ajoute P. de Nolhac, le charme de son ami « cet aimable Grétry » qui donnait la primeur de ses opéras au petit salon de la rue de Cléry » [cette adresse est celle du domicile du peintre].

L’attention particulière que porte l’artiste à son modèle est probablement dûe à la grande amitié qui liait les deux personnages. Il est assez intéressant de rappeler que Vigée Le Brun, peintre préféré de Marie-Antoinette, peint ici l’un des musiciens favoris de la reine. Ce tableau fut acquis par Louis-Philippe en 1841 auprès d’Armand Grétry, neveu du modèle, pour les Galeries historiques de Versailles

La musique était la plus grande passion  de Creutz.      Au nombre de ses compositeurs favoris on trouve Grétry, Piccinni et Gluck.  Si le premier s'imposa à Paris, ce fut surtout grâce à l'appui généreux de l'ambassadeur suédois.
Un jour, raconte Marmontel, il vint me conjurer au nom de notre amitié, de tendre la main à un jeune-homme qui était, disait-il, au désespoir et sur le point de se noyer, si je ne le sauvais.  " C'est un musicien, ajouta-t-il, , plein de talent, et qui ne demande qu'un joli opéra comique pour faire fortune à Paris.  Il vient d'Italie.  ( ... ) " Jusque là je n'avais encore rien fait qui approchât de l'idée que je croyais avoir conçue d'un poème français analogue à la musique italienne; je ne croyais même pas en avoir le talent; mais pour plaire au comte de Creutz, j'aurais entrepris l'impossible.
Marmontel écrivit alors Le Huron pour Grétry. La pièce eut un succès prodigieux. Ce fut le début d'une collaboration féconde qui devait durer pendant plusieurs années.