L’Opéra de la Porte Saint-Martin

Il fit l'objet de l'une des énigmes de notre Jeu de l'Hiver  !  

Gouverneur Morris a écrit:Allez, je relance !
Quel bâtiment parisien fut bâti en deux mois seulement sous l'impulsion de Marie-Antoinette ?

hélas, brûlé par la commune en 1871.

C'était  ...    

Gouverneur Morris a écrit:

Effectivement, suite à l'incendie de l'opéra du Palais Royal :





L’Opéra de la Porte Saint-Martin voit le jour en 1781, sur décision de la Reine Marie-Antoinette. Sa construction par l’architecte Lenoir fut réalisée en deux mois seulement. Pour respecter la royale exigence, Lenoir a mobilisé des centaines de compagnons et de corps de métiers, travaillant jour et nuit. Point n’est besoin de longues phrases pour donner la dimension de l’exploit : première pierre le 26 Août , inauguration officielle le 26 Octobre, en présence de la Reine. C’est à Auguste Vestris, le plus célèbre danseur de l’époque, que revint l’honneur de cette première représentation.

https://www.portestmartin.com/page/theatre-histoire




https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_de_la_Porte-Saint-Martin

L’Opéra de la Porte Saint-Martin voit le jour en 1781, sur décision de la Reine Marie-Antoinette. Sa construction par l’architecte Lenoir fut réalisée en deux mois seulement. Pour respecter la royale exigence, Lenoir a mobilisé des centaines de compagnons et de corps de métiers, travaillant jour et nuit. Point n’est besoin de longues phrases pour donner la dimension de l’exploit : première pierre le 26 Août , inauguration officielle le 26 Octobre, en présence de la Reine. C’est à Auguste Vestris, le plus célèbre danseur de l’époque, que revint l’honneur de cette première représentation. Hélas, douze ans plus tard, le 27 Juillet 1794, la troupe lyrique quitte les locaux pour le nouvel opéra de la place Louvois, sonnant le glas de la Porte Saint-Martin.


Sur le vif !  





Après quelques années d’oubli, l’Opéra de la Porte Saint-Martin renaît sous le nom de Théâtre de la Porte Saint-Martin, grâce à un acteur-auteur, Dumaniant, qui le rachète au domaine national. Tout au long du premier et du second empire, le Tout-paris s’y montrera et applaudira des spectacles très variés.
En 1831, le Théâtre trouve enfin sa véritable vocation en devenant le temple du Drame romantique sous la houlette du talentueux et fantasque Harel. Le succès populaire est immense. Les auteurs connus accourent. Les plus grands comédiens sont sur scène.
Alexandre Dumas, Victor Hugo y présentent leurs meilleures pièces devant un public ravi. Mais l’équilibre financier fait défaut et Harel doit jouer de toute son aura, pour éviter la saisie et contiuer à monter des spectacles avec brio… Il disparaîtra dans le dénuement et la solitude à la Maison de santé de Châtillon.



Le théâtre Saint-Martin, après l'incendie de la Commune ...  




À partir des années 60, le Théâtre de la Porte Saint-Martin reprend une place de tout premier rang et participe au renouveau culturel amené par les mouvements de mai 68 : Hair, Gospell, Mayflower y sont créés en France révélant de nouveaux talents venus de tous les horizons de la création artistique.




De nombreux shows musicaux y furent présentés : Carole Laure et Lewis Furey, Harlem Swing (de Fats Waller), La petite boutique des horreurs, ballets Coppelia et Carmen de Roland Petit, spectacle du mime Marceau, opérettes Pacifico avec Bourvil et Georges Guétary, Envoyez la musique d’Annie Cordy, Comédies La Belle Arabelle des Frères Jacques et Francis Blanche, Qui est cette femme ? avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Oscar avec Louis de Funès, Pas d’Orchidées pour Miss Blandish de Robert Hossein, Ténor avec Michel Leeb…
Le Théâtre classique trouve également sa place dans cette programmation exceptionnelle avec les représentations des Trois mousquetaires (Grenier-Hussenot), de la Dispute (Patrice Chéreau), du Tartuffe (Roger Planchon), de l’Ecole des Femmes, du Misanthrope, de Dom Juan (Antoine Vitez)…
La Comédie Française y présente même Les Femmes savantes, Esther, Monsieur Chasse, Le Dialogue des Carmélites…


Les spectacles des dix dernières années ont été particulièrement salués par le public et la critique. La liste des succès serait longue mais si vous voulez lire l'article en entier, c'est ici : https://www.portestmartin.com/page/theatre-histoire

Gouverneur Morris a écrit:

Je m'y rends samedi pour voir Les jeux de l'amour et du hasard

La pièce est très drôle. Vincent Dedienne fait un excellent arlequin et l’actrice qui joue Lisette est parfaite. En plus la mise en scène est ponctuée d’intermèdes musicaux au violoncelle.

Pour le reste jeu assez inégal mais la pièce se laisse voir... dans un théâtre frigorifique !

Mme de Sabran a écrit:
Hélas, douze ans plus tard, le 27 Juillet 1794, la troupe lyrique quitte les locaux pour le nouvel opéra de la place Louvois, sonnant le glas de la Porte Saint-Martin.

C'est devant le théâtre Louvois, construit en 1791, que le duc de Berry fut assassiné en 1820. Ce théâtre-là fut fermé en 1825 et démoli en 1899.

Gouverneur Morris a écrit: un théâtre frigorifique !  

Aïe, aïe, aïe ! cela gâte le plaisir ...

Duc d'Ostrogothie a écrit:

C'est devant le théâtre Louvois, construit en 1791, que le duc de Berry fut assassiné en 1820. Ce théâtre-là fut fermé en 1825 et démoli en 1899.

Le théâtre Louvois, en 1821.

Une chapelle expiatoire fut d'ailleurs construite à l'emplacement de l'opéra pour commémorer le souvenir de ce drame :

Erigé de 1826 à 1829 sur l'actuel square Louvois, il rappelait qu'à cet endroit s'élevait la salle d'Opéra, devant laquelle, le 13 février 1820, fut assassiné le duc de Berry. Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry, était "le seul homme vraiment populaire de la famille royale"... et le seul en état de perpétuer la dynastie. Oeuvre des architectes Moutier et Malpièce, cette chapelle mémorielle a été conçue pour recevoir le groupe statuaire monumental des sculpteurs Cartellier et Dupaty, initialement prévu pour Notre-Dame de Paris.
Malgré une souscription publique de plus de 980 000 francs, les travaux sont arrêtés faute de moyens en 1829. Seul le gros oeuvre est alors achevé. L'aquarelle ci-dessous laisse voir que les colonnes présentent encore les saillies de levage. La Révolution de 1830 interrompt définitivement les travaux, et, en 1833, le ministre de l'Intérieur de Louis-Philippe décide la démolition de la chapelle expiatoire du duc de Berry. Un recours des souscripteurs est sans effet : le monument est démoli en 1835. Louis-Philippe, ordonnateur de la démolition, s'était pourtant, en 1820, alors duc d'Orléans, mis en tête des souscripteurs...

https://www.facebook.com/chapelle.expiatoire/posts/367382733447948

Comme c'est intéressant ! Merci, mon cher Momo .
C'était un peu gonflé de la part de Louis-Philippe ( surtout étant donné ses antécédents et ses conditions d'accession au trône ) de faire détruire cette chapelle expiatoire, non ?

Je trouve aussi ! C'était tout de même son neveu par alliance en plus d'être son "cousin". Mais peut-être que les bravades de sa veuve en Vendée n'ont pas poussé le roi dans le sens de l'entretien du souvenir ?

J'ai lu quelque part qu'à la même époque, celle de Louis XVI n'était pas passée loin des bulldozers ( ) non plus, pour des raisons au moins aussi politiques qu'immobilières

le théatre de la porte saint martin a un plateau de très grande ouverture, des coulisses communiquent avec le théatre de la renaissance - on peut passer d'un théatre à l'autre.... c'est amusant !!!!!  
le théatre de la renaissance a sa façade devant la porte saint martin; et au XIX° siècle des manufactures de porcelaine et faiences donnaient juste à côté des deux théatres.

MARIE ANTOINETTE

J'ai de la peine à m'en convaincre : 2 mois pour la construction d'un opéra. Parfois l'impossible est possible quand tous les moyens sont réunis. Mais, triste fin quand même.

Bagatelle aussi a poussé comme un champignon !

Mme de Sabran a écrit:
C'était un peu gonflé de la part de Louis-Philippe  ( surtout étant donné ses antécédents et ses conditions d'accession au trône ) de faire détruire cette chapelle expiatoire, non ?

SI !!!

Pas sûr que ce soit l'opéra de la Porte Saint-Martin .
Malbeste ou Malbête, Georges (Paris, en 1754 - Paris, en 1843), graveur. La sortie de l'opéra.

Merci Monsieur de la Pérouse.

Cette estampe fait partie de la série dessinée par Jean-Michel Moreau le Jeune, et gravée pour le Monument du Costume Physique et Moral de la fin du Dix-huitième siècle (1777-1783)

Nous publions de nombreuses autres planches et quelques dessins originaux, ici :

Jean-Michel Moreau le Jeune, dessinateur des Menus Plaisirs du roi


Image (gros plan) : Trustees of the British Museum

Merci MM. de la Pérouse et La Neige pour pour ce document et ces informations !

Entre l'oeil de boeuf, la pierre de taille, la cage d'escalier et le pilastre, on se croirait Presque au Petit Trianon :


(c) wiki

L'estampe pourrait représenter le théâtre puisqu'elle fait partie de la troisième suite publiée en 1783.