Un portrait méconnu de Marie-Antoinette réalisé à Vienne par Alexandre Kucharski

Je découvre cette étrange gravure de Marie-Antoinette "archiduchesse" et "dauphine" réalisée d'après un portrait "original" exécuté à Vienne par Kucharski (nom improprement orthographié "Kernosckii") :



Marie-Antoinette n'est pas très ressemblante, je trouve.

A vérifier si notre homme a séjourné à VIENNE - je trouve cette gravure tirée d'un tableau de prime jeunesse, donc de la période DAUPHINE !!!!!!! peut-être un homonyme pour le peintre, je vais vérifier dans VUAUFLART - tome dauphine.

MARIE ANTOINETTE

Ce serait effectivement intéressant de vérifier dans le Vuaflart, chère MARIE ANTOINETTE.

Apparemment, ce portrait a été réalisé en 1770. En tout cas, il est signalé dans cet ouvrage, paru en 1770 :

Euh ... si je puis me permettre, ce nez pas du tout son n'est .

La BNF, dans sa notice, peine également à identifier ce Kernoski :

http://data.bnf.fr/16862852/lebert_marie-antoinette__archiduchesse_s_ur_de_l_empereur_nee_a_vienne_2_no_bre_1755/

Le château de Versailles qui possède cette gravure dans ses collections a, pour sa part, décidé que ce "Kernosckii" n'était autre que Kucharski :

Le "presque" double menton me fait plutôt penser à l'Impératrice Marie-Thérèse...

Mais quelle était donc la prononciation du nom de ce pauvre Kucharski ?

Le greffier, qui note les réponses de Marie-Antoinette lors de son interrogatoire à la Conciergerie, entendra / écrira "Coestier" lorsque la reine l'évoque.
On est encore loin de "Kernosckii" !  

Sa bio Wiki nous dit :

Il fut élevé à la cour du dernier roi de Pologne, Stanislas II, dont il fut page.
Des dispositions précoces pour les arts du dessin le firent remarquer, et engagèrent son souverain à lui faire changer de carrière.
Stanislas-Auguste, qui voulait en faire un peintre d’histoire, l’envoya étudier à Paris, et, à cette fin, il lui fit parvenir une pension par l’entremise de Marie-Thérèse Geoffrin.

Le jeune homme étudia, de 1760 à 1769, à l’Académie Royale, sous la direction de Carle van Loo et de Vien, dans l’atelier duquel se trouvait alors David.
Mais « rebelle au grand style », il s’orienta vers le genre moins considéré du portrait.

Trompé dans ses espérances, le roi de Pologne le rappela, mais Kucharski préféra rester sans pension plutôt que de quitter Paris, où il devint bientôt le peintre favori des grandes dames de l’époque.

Il n'est pas fait mention d'un quelconque séjour à Vienne.

Cette gravure est une énigme... Selon Marguerite Jallut, Kucharski n'aurait peint Marie-Antoinette pour la première fois qu'en 1780 (la reine n'ayant au demeurant pas posé pour lui pour ce premier portrait).
D'autre part, la personne représentée sur ce portrait ressemble effectivement beaucoup plus à l'impératrice Marie-Thérèse qu'à Marie-Antoinette.