Jean Jacob (1669-1790), doyen du royaume de France et de l'humanité...avant Jeanne Calment ?

La prochaine parution d'un livre me donne l'idée d'ouvrir ce petit sujet consacré à celui qui fut, au XVIIIe siècle, désigné comme le doyen du royaume !

Son portrait, présenté en vente aux enchères en 2013, était accompagné d'une note biographique intéressante, que je cite :

Portrait figurant Jean Jacob en buste de trois-quarts vers la gauche presque de face, vêtu d'un gilet, une rose au revers.
Inscription en partie supérieure: «J. Jacob, né à Charmes, âgé de 122 ans, d'après nature en 1789 lorsqu'il fut présenté au Roi». Aquarelle et gouache sur papier chamois. Époque Louis XVI.
Dans son cadre en bois naturel sculpté de frises de perles et rais de coeur.
Provenance : demeuré dans la descendance de la famille Jacob.


Historique :

Emouvant et unique témoignage du Doyen des français (1669-1790) décédé le 30 Janvier 1790 à Paris à l'âge de 122 ans, et dont il existe une gravure au musée Carnavalet à Paris.

Né le 10 Novembre 1669 à Charmes, un hameau de Charcier dans le Jura, il passa sa jeunesse en servage au service du prince de Bauffremont. A 18 ans, il vient à Paris et «affolé par la Capitale» retourne vite dans le Jura pour s'établir à Montfleur. Il se marie deux fois et aura 10 enfants.

Il décide à 100 ans d'arrêter de travailler mais se retrouve sans ressources et n'ayant pour vivre que quelques mesures de froment que lui accordait Madame de Montfleur, sa fille fait une requête à l'Intendant de Franche-Comté pour recevoir une aide.
Parallèlement, la rumeur de son âge étant parvenue jusqu'à Paris, on commença à vouloir rencontrer ce vieillard dont l'âge étonnait.

Jean Jacob fît alors le voyage à Paris avec sa fille et le 11 Octobre 1789, il fut présenté au Roi Louis XVI qui lui accorda une pension de 200 livres et une gratification de 1200 livres.
Au Roi qui lui demandait le secret de sa longévité, il répondit : «Votre Majesté peut vivre aussi longtemps que moi en mangeant des gaudes» («reseda luteola», variété de graines de maïs nommée à la Cour «blé de Turquie» ou «gros millet des Indes»).  

Il fut déclaré «Doyen du Royaume» et reçu le 23 Octobre, à l'Assemblée Nationale, qui lui fît un triomphe après lui avoir voté une contribution.


Jean Jacob
Le François, L. C., graveur
Allais (née Angélique Briceau), graveur
Flouest, Marie-Joseph, dessinateur
Estampe, XVIIIe siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Jean Jacob habitant du monjura agée de 120 ans
Né â Sauverain diocèse de Bésançon le 10 novembre 1669 à été annoncé à l'assemblé nationale par Mr Fréteau le jeudy 22 Octobre et presenté le lendemain, ce veillard à été reçu par l'assemblé avec tout les témoignages de respect que les Nations Sages donnent à la veillesse, tous les membres étoient de bout pour le recevoir on le fit assoir vis a vis le President dans un fauteuil,ou il a assisté a une grande partie de la Séance, le chapeau sur la tête un honorable membre, a proposé qu'on ouvrit une souscription en sa faveur ce qui fut acceuilli par acclamation de l'auguste Assemblée.

Jean Jacob marchait avec des béquilles, était devenu aveugle et n'entendait pratiquement plus, il fut cependant exhibé partout dans la capitale et usé par cette nouvelle vie, il décéda 3 mois plus tard le 30 Janvier 1790, à Paris, dans sa 122e année.
Ses obsèques furent célébrées en l'église Saint Eustache avec la pompe d'un homme d'Etat.
Sa fille alors revint dans le Jura, héritant des sommes énormes amassées et mourut à 95 ans (quelle famille ! ).

* Source et infos complémentaires : Pierre Bergé & Associés SVV




Jean Jacob
Par Jean-François Garneray (dessinateur et graveur)
Estampe, 1789
Image : Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie

Jean Jacob, âgé de 120 ans
Né à Sarsie au Mont Jura le 10 novembre 1669, a eu l'honneur d'être présenté au roi, à la famille royale le 11 octobre 1789 et le 23 à l'Assemblé nationale.
Le tableau original de cette gravure a été accepté par cette auguste assemblée et déposé dans ses archives le 3 décembre suivant.


Portrait de Jean Jacob
Jean-François Garneray
Huile sur toile, 1789
Collection Musée Lambinet, Versailles
Image : Wikipedia


Alors ? Quel âge avait-il lorsqu'il décède à Paris en 1790 ?
Le doyen (connu et déclaré) du royaume de France fut-il, un temps, le doyen (connu) de l'humanité ?  

La réponse est sans doute dans le livre à paraître, que j'évoquais au début de ce sujet   :

Jean Jacob, l'homme de 120 ans
Doyen du genre humain, 1669-1790
Par Antoine de Baecque et Jacques Berlioz
Editions Tallandier (Nov. 2019)
224 pages



Présentation de l'éditeur :

Dans la presse, en octobre 1789, on peut lire : « Jean Jacob, le bon vieillard, s’est présenté ; les membres de l’Assemblée nationale se sont levés et cet homme extraordinaire (proche de 120 ans), qu’on peut appeler le doyen des hommes, qui a vu trois règnes si différents – ceux de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI –, est venu s’asseoir au milieu des législateurs. »

Cet étonnant destin exigeait une enquête historique. Retrouver les empreintes laissées par l’existence de Jean Jacob. Retracer sa vie d’infortune et de providence par les monts et les vallées du Jura. Comprendre comment s’est fabriquée sa célébrité et pourquoi il s’est soudain trouvé à Paris. Éclairer la portée symbolique d’une telle cérémonie du grand âge en politique.

Mais ce « supercentenaire » n’échappe pas à ces interrogations : Jean Jacob a-t-il vraiment vécu 120 ans ? Est-il un vénérable phénomène ou un imposteur ?
L’enquête ici déployée au plus près des archives y répond. Car si l’on connaît l’usage politique que fit la Révolution de Jean Jacob, « doyen du genre humain », les faits n’en possèdent pas moins une implacable vérité.

120 ou 122 ?
Tu vas me dire qu'à plus de cent ans on n'est pas à trois jours près !
Cet homme connut donc trois règnes, une régence, la Révolution !!! ... sidérant !!!

En novembre 2016, l'émission de Marie-Ange Pinelli sur France Bleu, LES TRÉSORS DE FRANCHE-COMTÉ, évoquait Jean Jacob, cette curiosité de la nature...

https://www.francebleu.fr/emissions/les-tresors-de-franche-comte/besancon/jean-jacob-le-doyen-du-royaume

Encore plus fort au Danemark !!! un vieillard de 146 ans

« Le célèbre vieillard du nord, dont les papiers publics ont annoncé depuis 30 ans la longue vie et la santé robuste a terminé sa carrière le 9 novembre dernier 1772 à Aarhuss en Jutland. Il se nommait Chretien Jacobsen Drackemberg et il était né en Norvège le onze septembre 1626 (...). A l'âge de 111 ans il se maria avec Marie Bage âgée de 60 ans à Copenhague (...). Etant dans sa 106ème année,il se rendit à pied au lieu de sa naissance pour y lever son extrait baptistaire pour preuve du son grand âge ou il était parvenu»

Tiré des Affiches le 1er janvier 1773.
Cité dans Le mémorial à mes enfants du marchand drapier orléanais, Pierre-Etienne Brasseux.
Honneur, bourgeoisie et commerce au XVIIIe siècle, Gaël Rideau, Presses Universitaires de Bordeaux.

Non !!!
...   notre Jean Jacob enfoncé ?!

Marie-Jeanne a écrit: A l'âge de 111 ans il se maria avec Marie Bage âgée de 60 ans à Copenhague (...). .

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ...  

Qu'en disent les services secrets russes d'abord ?

Marie-Jeanne a écrit:Encore plus fort au Danemark !!! un vieillard de 146 ans

Allons bon !!

La nuit, la neige a écrit:
Mais ce « supercentenaire » n’échappe pas à ces interrogations : Jean Jacob a-t-il vraiment vécu 120 ans ? Est-il un vénérable phénomène ou un imposteur ?
L’enquête ici déployée au plus près des archives y répond. Car si l’on connaît l’usage politique que fit la Révolution de Jean Jacob, « doyen du genre humain », les faits n’en possèdent pas moins une implacable vérité.

Quelques éléments de réponse, en vouliou ?!  

" Rien, dans la carrière de Jean Jacob, ne le prédisposait à devenir un vivant exemple des vertus de la vieillesse. Rien sinon qu’il fut présenté au roi, aux députés, aux Parisiens comme une bête curieuse, du fait de son âge, et comme un héros, en tant que représentant des serfs opprimés par la barbarie féodale. Ce Jean Jacob naît à l’histoire en octobre 1788 : le journaliste Cerutti, célèbre à l’époque, de séjour dans le Jura, lui rend visite, à Montfleur, et lui consacre un long article dans le Journal de Paris. Description du personnage, anecdotes dramatiques et souriantes propres à émouvoir et divertir, rien ne manque.
Le mythe est lancé.


D’autres précisions et anecdotes seront fournies en 1808 par un fort sérieux magistrat, Jean Étienne Cordier, de Montfleur, qui répond à une enquête historique et ethnographique lancée dans le département du Jura. En 1785, pour ses 115 ans et quelques mois, le vieillard a reçu de la part de l’intendant de Franche-Comté une belle pension royale.  
Sa fille Pierrette (mais est-elle sa fille ?) veut désormais, avec quelques amis, se jeter sur le magot. L’intendant veille, sans succès. Madame de Lauragais, seigneur du lieu, lui fait aussi pension. L’intérêt que lui manifeste le roi lui attire des visiteurs, prompts à la générosité.
( ... )
La longue carrière du vieillard du Jura s’achève en une brève mais importante apothéose civique. À la suite d’un périlleux voyage précipité, Jean Jacob arrive à Paris au début du mois d’octobre 1789, dans un contexte troublé. La Révolution vient de ramener le roi, sa famille, la cour et l’Assemblée nationale à Paris ; a priori l’actualité ne laisse guère de place au vieillard anecdotique. Et pourtant… Le 11  octobre, voici Jean Jacob aux Tuileries devant le roi.  
 Une douzaine de jours plus tard, le 23 octobre, tout s’accorde pour faire de la réception de Jacob un moment fort dans la vie symbolique de l’Assemblée nationale. Qui, mieux que le doyen des Français, peut avoir ressenti dans sa chair les nuisances de l’Ancien Régime, le fléau de la féodalité ? Qui, mieux que ce vieillard, peut souligner devant les députés les bienfaits des temps nouveaux, œuvre de régénération conduite par les législateurs ?
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On connaît de ce grand âge une illustration beaucoup plus récente : Jeanne Calment, morte à 122 ans et 164 jours en 1997, record mondial, qui aimait dire que « Dieu l’avait oubliée »
Or,  ce n’est pas la fille de Jeanne Calment, Yvonne, qui serait morte d’une pleurésie en 1934 mais Jeanne elle-même. Yvonne aurait alors emprunté l’identité de sa mère pour éviter de payer les droits de succession. C’est elle qui serait morte en 1997, à 99  ans.
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L’enquête que mènent Antoine de Baecque et Jacques Berlioz dans cet essai, au plus près des sources et des archives,  répond à cette question, qui forge le suspense  : Jean Jacob est-il un vénérable phénomène ou un imposteur ? Car si l’on connaît l’histoire depuis Michelet, les faits biographiques n’en possèdent pas moins une implacable vérité.

...   bonne lecture !  
https://excerpts.numilog.com/books/9791021040991.pdf

Mme de Sabran a écrit:
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On connaît de ce grand âge une illustration beaucoup plus récente : Jeanne Calment, morte à 122 ans et 164 jours en 1997, record mondial, qui aimait dire que « Dieu l’avait oubliée »
Or,  ce n’est pas la fille de Jeanne Calment, Yvonne, qui serait morte d’une pleurésie en 1934 mais Jeanne elle-même. Yvonne aurait alors emprunté l’identité de sa mère pour éviter de payer les droits de succession. C’est elle qui serait morte en 1997, à 99  ans.
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Est-ce vraiment vrai que Jeanne Calment fut une imposteure ?

Comte d'Hézècques a écrit: Est-ce vraiment vrai que Jeanne Calment fut une imposteure ?

J'en ai bien peur, mon pauvre Félix .     Oui je sais, c'est décevant ...  et surtout pour nous autres, vétérans du Forum, qui caracolons gaiement vers la toute proche vieillesse  ( je noircis le tableau mais à peine     ).
Or donc :

" On connaît de ce grand âge une illustration beaucoup plus récente : Jeanne Calment, morte à 122 ans et 164 jours en 1997, record mondial, qui aimait dire que « Dieu l’avait oubliée ». Ces histoires de vieillards au si long cours sont littéralement incroyables. 110, 120 ans !  On les nomme aujourd’hui les « super-centenaires », et ils font parfois polémique. Ainsi, le mathématicien russe Nikolaï Zak, soutenu par le gérontologue Valeri Novosselov, a mis en cause l’an passé la longévité de Jeanne Calment, analysant, sur six décennies depuis les années 1930, correspondances, interviews, photos et archives de la ville d’Arles où vivait la vieillarde. Dans cette étude, « Jeanne Calment  : the Secret of Longevity », publiée sur un réseau international de recherche, les deux scientifiques russes estiment que ce n’est pas la fille de Jeanne Calment, Yvonne, qui serait morte d’une pleurésie en 1934 mais Jeanne elle-même. Yvonne aurait alors emprunté l’identité de sa mère pour éviter de payer les droits de succession. C’est elle qui serait morte en 1997, à 99  ans. Depuis, démographes, scientifiques, gérontologues, journalistes se disputent d’un bout à l’autre de l’Europe sur le cas de la « doyenne du monde ». "

Comte d'Hézècques a écrit:  Est-ce vraiment vrai que Jeanne Calment fut une imposteure ?

Mme de Sabran a écrit: J'en ai bien peur, mon pauvre Félix .     Oui je sais, c'est décevant ...

Cette "hypothèse" n'est pas du tout confirmée. Elle a même été depuis réfutée par les experts qui avaient (déjà) confirmé l'âge de Jeanne.

Voir le chapitre "Controverses" à la fin de la fiche bio Wikipedia consacrée à la "supercentenaire".

Merci, j'y saute !


Diable, diable ! L'espoir serait donc permis ? ...

En tous cas, je retiens la formule : huile d'olive, pour se nourrir comme pour la peau, un verre de porto par jour, un kilo de chocolat par semaine, de l'ail partout, du sucre dans les boissons et le cigarillo !

Mme de Sabran a écrit:Merci, j'y saute !  


Diable, diable !  L'espoir serait donc permis ?  ...  

Nous voilà rassurés ; on peut encore faire une pique-nique en 2073

Génial !!!      ...  même jour, même heure, même endroit !