Le coffret à bijoux de Madame Royale

Trouvé au hasard de mes recherches, l'inventaire des bijoux de Marie-Thérèse-Charlotte daté du 21 novembre 1792.

Madame Brunier, première femme de chambre de Madame, les avait remis au citoyen Loir chargé de l'entretien des diamants de la famille royale, lequel les déposa à la caisse de l'extraordinaire sur ordre du ministre de l'intérieur.

Le 6 du même mois avec l'aide d'un homme de loi, le sieur Loir avait bien tenté de démontrer que la fille de Louis XVI était pleinement propriétaire de ses bijoux personnels, les pierres provenant d'une aigrette de diamants offerte par sa marraine et grand-mère, l'impératrice Marie-Thérèse, mais la république en jugea vraisemblablement autrement.  

- Une bague d’un grand diamant forme ronde monté à jour pesant environ 25 grains.
- Une paire de Mirza (boucles d’oreilles), dont les anneaux sont composés de 8 diamants, deux en forme de poire.
- Une paire de Mirza, montée à jour avec 2 diamants en poire formant pendeloques, les anneaux sont composés de 8 diamants.
- Une paire de boucles d’oreilles avec leurs poires en topaze montées en or.
- Une paire d’anneaux montés en chaine et à jour composée de 30 diamants.
- Une paire de bracelets avec des émaux de forme carrée long ornés en filigrame.
- Une paire de bracelets, composition bleue (illisible), et plaques d’or dessus.
- Un collier avec des olives en or et des triangles en émail bleu, boucles et poires assorties.
- Un collier avec des petits émaux de forme ovale entourés de filigrame, le milieu avec des triangles en émail bleu.
- Un collier composé de 31 chatons de brillants montés, numérotés et gravés d’un losange.
- Une chaine d’or à cinq branches avec 3 sujets peints en camés, la dite chaine garnie de ses glands, clef, et 4 autres breloques.
- Un cordon de montre en soie composé d’une boucle, de deux barrettes, d’un trèfle à deux chatons, le tout garni de 38 brillants et de trois porte-mousqueton en or.
- Une petite boëte en cristal de roche nommée cave, garnie en or avec 4 petits flacons en or émaillé, un entonnoir, et un porte rayon, le tout en or.

Plus 13 brillants inégaux non montés provenant d’une aigrette donnée à sa naissance par l’impératrice sa grand-mère et marraine, et que le citoyen Loir a été chargé de démonter pour en composer les objets ci-dessus détaillés.
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Merci Marie-Jeanne !

Quelle était la différence entre une " paire de Mirza " et une paire de boucles d'oreilles ?

Les mirza sont des anneaux avec une pendeloque, une pierre ou une perle. On les appelait aussi Cléopâtre. Mais ne me demandez pas pourquoi.

Entendu, merci !

C'est à dire comme ceci ?

Marie-Jeanne a écrit:Les mirza sont des anneaux avec une pendeloque, une pierre ou une perle. On les appelait aussi Cléopâtre.

Cela ne pourrait-il pas être en souvenir du fameux pari bien connu que firent Antoine et Cléopâtre ? Cléopâtre paria avec Antoine de dépenser plus de dix millions de sesterces en un seul repas. Elle ôta l'une de ses boucles d'oreilles, détacha la perle de son anneau et la fit dissoudre dans un verre de vinaigre qu'elle avala.

Marie-Jeanne a écrit:Les mirza sont des anneaux avec une pendeloque, une pierre ou une perle. On les appelait aussi Cléopâtre. Mais ne me demandez pas pourquoi.

...    cher Nino ...     on danse ?!!!  

Pline raconte beaucoup mieux que moi !

Il y eut deux perles, les plus grosses de tous les temps ; elles appartenaient toutes deux à Cléopâtre, dernière reine d’Égypte ; elles lui avaient été transmises après être passées par les mains des rois de l’Orient. Alors qu’Antoine s’engraissait tous les jours de mets recherchés, Cléopâtre, avec sa morgue hautaine et impudente, dénigrait, telle une royale putain, tout ce luxe et tout cet apparat ; quand il lui demanda ce qu’on pourrait bien ajouter à cette magnificence, elle répondit qu’elle engloutirait dix millions de sesterces en un seul repas. Il désirait apprendre comment, mais il ne pensait pas que cela fût possible. Ils parièrent donc, et le lendemain, jour où le jugement devait être rendu, un dîner par ailleurs magnifique (afin que cette journée ne fût pas perdue), mais habituel, fut servi à Antoine, lequel raillait et exigeait les comptes. Mais Cléopâtre lui affirma que ce n’était qu’une gratification, que le banquet coûterait le prix fixé et qu’à elle seule elle dînerait pour dix millions de sesterces ; elle ordonna qu’on apportât le second service. Conformément à ses instructions, les serviteurs posèrent simplement devant elle un vase de vinaigre, dont la puissante âcreté dissout les perles. Or elle portait aux oreilles cet ouvrage le plus extraordinaire et véritablement unique de la nature. Tandis qu’Antoine attendait de voir ce qu’elle allait faire, elle ôta l’une des perles, la plongea dans le vinaigre et, quand elle fut liquéfiée, elle l’avala. Alors qu’elle s’apprêtait à engloutir l’autre de la même manière, L. Plancus, arbitre de ce pari, leva la main et déclara Antoine vaincu, présage qui se réalisa. La renommée accompagne aussi l’autre perle de la paire : quand on eut capturé cette reine, qui avait remporté la victoire dans une si grande controverse, elle fut coupée en deux afin que la Vénus du Panthéon, à Rome, pût porter aux deux oreilles la moitié du dîner d’Antoine et de Cléopâtre.

Merci pour l'illustration, c'est tout à fait çà.



Et pour l'explication sur les Cléopâtre, je crois bien qu'Éléonore voit juste !

Dénués de leurs pendeloques pendant la période révolutionnaire, ces anneaux étaient dit " Républicains ”.

Les premiers bijoux de Madame Royale ! Comme c'est émouvant de lire cet inventaire    ... Ils lui appartenait bon sang, des présents de ses parents tout simplement ! Je me demande si ces bijoux ont été saisis aux Tuileries le 10 août 1792, et si oui c'est bien la preuve qu'un certain nombre d'objets de la famille royale ont été soustraits du pillage, non ?
En tout cas, grand merci Marie-Jeanne.

Si les destructions et les pillages ont bien existé, les Tuileries étaient loin d'être vides après le 10 aout. Dès le 11, on entrepris de préserver le mobilier, les objets précieux et les effets personnels de la famille royale, comme de toutes les personnes vivant au château.
Une commission, conjointement désignée par l'Assemblée et la Commune de Paris, dressa des procès verbaux et posa partout des scellées provisoires, dans l'attente d'inventaires plus précis qui s'étalèrent sur plusieurs mois.

Marie-Jeanne a écrit:

Et pour l'explication sur les Cléopâtre, je crois bien qu'Éléonore voit juste !

Ah, tu penses aussi !    
 Parfois mes intuitions sont des sottises grosses comme moi, mais celle-ci m'est venue à l'esprit, paf ! comme une évidence.

C'est tout pareil dans Astérix .

Dans le Mémoire justificatif de la comtesse de Valois de la Motte  
écrits par elle-même
Jeanne de Saint-Rémy de Valois comtesse de La Motte -   mentionne une petite paire de boucles d'oreilles mirza, dont la comtesse vouloit faire un cadeau; le reste je lui ait dit de le vendre; il en a tiré treize ou quatorze mille livres ...

Comtesse Diane a écrit:
C'est tout pareil dans Astérix .  

J'ai remarqué, dans le Secret d'Histoire  hier soir, les boucles d'oreilles à la mirza de Marie de Medicis et son amie Leonora.

Henri III de Valois, vers 1580

« Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié... »

Mme de Sabran a écrit:

Marie-Jeanne a écrit:Les mirza sont des anneaux avec une pendeloque, une pierre ou une perle. On les appelait aussi Cléopâtre.

Cela ne pourrait-il pas être en souvenir du fameux pari bien connu que firent Antoine et Cléopâtre ?     Cléopâtre paria avec Antoine de dépenser plus de dix millions de sesterces en un seul repas.   Elle ôta l'une de ses boucles d'oreilles, détacha la perle de son anneau et la fit dissoudre dans un verre de vinaigre qu'elle avala.

Le croiriez-vous ?! ...   un paparazzo a immortalisé la scène !  

Vu, il y a deux jours, au château de Grignan : Cléopâtre sur le point de plonger sa perle dans le vinaigre.

Cléopâtre façon XVIIe siècle ! Quelle chance tu as de visiter Grignan.

...   et Cléopâtre toujours, noyant sa perle Mirza dans le vinaigre, sous les yeux amusés de Marc-Antoine .
Oeuvre de Pietro Dandini .
Ces jolies photos sont de notre envoyé spécial à Alexandrie.
   Merci,  mon cher Momo !