L'Orient Express

"Le roi des trains et le train des rois", tel est son surnom.
Un train qui fait toujours rêver, qui évoque toute une époque, une atmosphère, la traversée de l'Europe jusqu'à l'Orient avec à bord, dans un cadre époustouflant, voyageurs fortunés, espions, aventurières, maharajas, artistes...
En voiture !



Le fondateur de ce train de rêve n'est autre que Georges Nagelmackers, un ingénieur belge :


Ayant étudié les expériences menées aux Etats-Unis sur les voitures-lits de George Pullman, il adapta ce concept aux conditions et aux goûts des Européens. Il fut ainsi le premier à concevoir un train qui ne s'arrêterait plus aux frontières. Nagelmackers fut le concepteur du voyage "direct" qui fut un grand succès, et c'est ainsi qu'est né le mythique Orient-Express.

Ce fût le premier train à relier l'Europe de l'Ouest vers l'Orient en traversant les grandes capitales : Paris, Munich, Vienne, Budapest, Bucarest... Il s'arrêtait là car il n'existait pas encore de pont sur le Danube, et il fallait terminer le trajet par un bateau à vapeur (15 heures de traversée) pour rejoindre Constantinople, aujourd'hui Istanbul.
La construction de la voie ferrée jusqu'à Constantinople fut terminée en 1889 et permettait enfin de relier les deux extrémités de l'Europe continentale en un peu moins de quatre jours (15 jusque là par bateau depuis Marseille). Et dans quel cadre !

Le "roi des trains et train des rois" offre pour l'époque un confort et un luxe incroyables : chauffage, eau chaude et éclairage au gaz en attendant les premières lampes électriques. Les draps sont en soie, les toilettes en marbre. Chaque voiture a son nom et sa décoration propre : Taurus, Anatolie, Flèche d’Or, Riviera, Train bleu, Etoile du nord et Côte d’azur. Les boiseries des voitures sont en teck, acajou de Cuba et bois de rose, de violette ou encore de citronnier pour les "commodités", les appliques murales seront bientôt conçues par Lalique lui-même. Plafonds en cuir repoussé de Cordoue, bas-reliefs en cristal Lalique, tapisseries des Gobelins, rideaux en velours de Gênes, argenterie, nappes précieuses et verres fins en cristal... L'Art Nouveau s'invite à bord avant de faire place à l'Art Déco dans les années 1920.





Pour un tel train, il faut une clientèle. Une clientèle des plus cosmopolites et atypiques : milliardaires, artistes, aventuriers, stars, espions... On croise dans ces étroits couloirs boisés Marlène Dietrich, le créateur des Ballets Russes, Lawrence d'Arabie et Mata-Hari, mais aussi les romanciers Agatha Christie, Joseph Kessel et Hemingway ou encore des Maharajas avec leur suite et des princes russes en exil... Agatha Christie trouva l'inspiration pour Le meurtre de l'Orient-Express alors qu'elle et son mari étaient bloqués à bord à cause de fortes chutes de neige quelque part en Europe Centrale. Le tout servi par des stewards en livrée bleue et gants blancs. Une clientèle chouchoutée jusque dans les moindres détails : peignoirs ornés du sigle du train, malle "coffre-fort" et malle "camphrier" mises à disposition des dames pour transporter en toute sécurité respectivement bijoux et fourrures... Chaque compartiment a son personnel attitré. Pendant la nuit, le "garçon" dort dans le couloir, sur une couchette-strapontin, enveloppé dans sa couverture, prêt à répondre aux besoins des passagers. Pas de douche à bord mais un somptueux cabinet de toilette dissimulé dans les boiseries.



Le soir, pendant le dîner, le personnel transforme les banquettes en lits (superposés) pour la nuit.



C'est donc le 5 juin 1883 qu'a lieu le premier voyage de ce train mythique : une foule considérable se presse Gare de Strasbourg à Paris, (Future Gare de l'Est) pour assister au départ des sept voitures bleues de l'Orient- Express. Un voyage de 3094 kilomètres jusqu'à Constantinople en passant par Munich, Vienne, Budapest et Bucarest. Halte à Bucarest où les passagers descendent avant d'embarquer à bord d'un navire qui les mènera à destination à travers le Danube et le Bosphore. Il faudra attendre 1889 pour un trajet unique par train. Durée du parcours : moins de 4 jours donc. Arrivé à destination, on pouvait prendre une correspondance pour Alep, Damas, Beyrouth, Bagdad, Le Caire, Louxor ou encore Assouan… Au dîner, tenue de soirée de rigueur avec champagne, caviar et grands crus, le tout cuisiné sur place (on s'approvisionne lors des arrêts). Les formalités ? Le personnel de bord se charge de présenter les papiers des passagers aux contrôles des frontières.

Mais l'Orient Express, ce sont aussi des incidents, des anecdotes, des faits, qui font partie de sa légende :
- Le voyage inaugural comptait 24 passagers dont seulement deux femmes.
- Le prix des places était de 700 francs-or, soit la moitié du salaire annuel d'un ouvrier qualifié.
- Au programme, un concert de musique tzigane à bord et la visite du château Peles en Roumanie.
- En 1891, des bandits attaquent le train et repartent avec un butin de 120 000 livres sterling de l'époque et cinq voyageurs en otage.
- L'année suivante, le train est mis en quarantaine en raison d'une épidémie de choléra à bord. Pour faire patienter, on sert du champagne...
- Le 30 juin 1919, le train, arrivant de Bucarest, est bloqué plusieurs jours à la frontière yougoslave, faute de combustible. Excédés par l'attente, les voyageurs finissent par se cotiser pour acheter un wagon entier de bois et pouvoir ainsi faire repartir le convoi.
- Durant l'hiver 1929, l'Orient-Express se retrouve bloqué par d'énormes chutes de neige pendant cinq jours près de Tcherkesskeuy en Thrace orientale à 130 km à peine d'Istanbul. La température dans les voitures atteint les -10°, poussant un Maharaja à acheter à prix d'or les manteaux et fourrures des autres voyageurs pour en couvrir ses sept femmes (galant homme). Affamés, certains passagers s'aventurent au-dehors pour échanger des œufs contre leurs bijoux au village le plus proche et finissent même par chasser le loup. Le soir, au cours de ce dîner inhabituel, les dames seront servies en premier...
- Le 12 septembre 1931 a lieu l'évènement le plus tragique : des terroristes font sauter le viaduc de Biatorbágy (Hongrie) au moment du passage de l'Orient-Express. La locomotive et plusieurs wagons tombent dans le vide, faisant une vingtaine de morts et une centaine de blessés. L'artiste Joséphine Baker qui se trouvait à bord, heureusement dans la dernière voiture, en sort indemne. Selon les témoignages, l'artiste se démène auprès des blessés et improvise un concert, chantant et dansant, pour réconforter les survivants, en attendant les secours...

Merci, mon cher Calonne, pour l'ouverture de cet intéressant sujet !!! Le mythique Orient-Express est l'un de mes grands fantasmes. J'aurais tellement adoré...
Un peu dans le même ordre d'idées, j'ai pu voir, à Vienne, le train particulier dans lequel Sissi sillonnait l'Europe, incognito . Il était évidemment particulièrement confortable et luxueux .

Et, pour le plaisir :

A Lyon, il y a eu une exposition (je crois qu'elle est passée par Paris aussi) où plusieurs voitures du train mythique, récemment restaurées, étaient exposées et pouvaient être visitées. Une immersion assez envoûtante dans un décor incroyable à défaut d'avoir pu voyager à bord...

Ce qui m'a le plus frappé, c'est la taille des lieux : les couloirs sont vraiment étroits, deux personnes se faisant face ont peine à se croiser, les compartiments sont petits également, surtout quand le fameux cabinet de toilette est ouvert et les banquettes/couchettes plutôt étroites. Je pense que la majorité des passagers devait passer le plus clair de son temps dans les voitures-salons, plus spacieuses.

En lien avec le célèbre train, on peut visiter le fameux hôtel Pera Palace d'Istanbul :





Il fût construit en 1892 pour justement accueillir les voyageurs du célèbre train dans le quartier historique de Pera où se regroupaient beaucoup d'ambassades et la communauté européenne de la ville. Il fût le premier hôtel du pays doté de l'eau chaude, de l'électricité et d'un ascenseur. Confortable et luxueux, pourvu d'un bar célèbre, l'Orient Bar (qui vit passer Greta Garbo, Mata Hari, Sarah Bernhardt, Josephine Baker, Ernest Hemingway...) il existe toujours. J'y suis passé pour le visiter et y boire un verre. On peut également y acheter de délicieuses pâtisseries que l'on vous servira dans les mêmes boîtes de velours qu'à la Belle Epoque... Il y a quelques années, on le disait endormi sur ses lauriers, devenu vieillot, suranné et figé. Il semble qu'une sérieuse reprise en main lui ait redonné tout son lustre et son éclat. Pour ma part, j'en garde un souvenir agréable.

Une fois à Istanbul, on pouvait prendre une correspondance à bord du Taurus Orient Express, une extension du train qui permettait de rejoindre l'Egypte, l'Irak ou la Palestine. Puis il y eu un prolongement vers Téhéran depuis le Caire et, au-delà, des correspondances vers Bombay...

Merci, cher Calonne, pour cet élégant voyage !!

Sauf erreur de ma part, deux de vos photos ne présentent-elles pas l'intérieur du train "historique" (disons le vrai Orient Express), mais plutôt les luxueux intérieurs du " Simplon Orient Express " ?

Voir le diaporama, ici : La luxueuse métamorphose du Venise Simplon-Orient-Express (Madame Figaro)

C'est fort possible et je m'en excuse si tel est le cas, il est difficile de trouver des images du train d'origine.
Disons que cela permet de se faire une idée, même imparfaite, du décor de ce train mythique.

Ne vous excusez pas ! En effet, cet autre train propose un sublime décor à ses clients, très inspiré par " l'ancien " Orient Express.

Une affiche du temps nous montre le train mythique touchant presque à la Corne d'or !  


Wikimedia Commons

C'est l'évènement le plus tragique ayant frappé le "roi des trains".
Dans la nuit, à 00h20 précisément, le viaduc de Biatorbagy, en Hongrie, saute au passage du train. La locomotive et quasiment tous les wagons basculent dans le vide et s'écrasent en contrebas. Vingt passagers sont tués, les blessés se comptent par dizaines. Seule la voiture 3309 reste sur les rails. A bord, Joséphine Baker dont la conduite sera louée par tous, l'artiste s'activant auprès des blessés avant de donner un récital impromptu pour réconforter les survivants en attendant les secours (plus tard, elle chantera à nouveau en mémoire des victimes au cours d'un de ses spectacles).

L'auteur de l'attentat était un fou hongrois, Sylvester Matuschka, qui clama lors de son procès qu'il était inspiré par le démon...


Il fût découvert sur place peu après l'explosion mais, dans la confusion, il se fît passer pour un des passagers survivants et ne fût pas inquiété. La police du régime fasciste en place à l'époque en Hongrie accusa les communistes et en profita pour les expulser et même faire exécuter deux de leurs dirigeants...  Matuschka ne ne fût arrêté qu'un mois plus tard, à Vienne en Autriche et, après ses aveux, fût condamné à mort. Toutefois, sa peine fût commuée en prison à vie. Il s'évada en 1945 dans des circonstances mystérieuses et fût alors signalé ici et là comme "spécialiste en explosifs" durant les derniers soubresauts de la Seconde Guerre Mondiale. Il disparaît sans laisser de traces au cours de cette même année 1945...

Calonne a écrit:L'auteur de l'attentat était un fou hongrois, Sylvester Matuschka, qui clama lors de son procès qu'il était inspiré par le démon...

Le démon ...     c'est terrible, ces cinglés qui courent le monde !

Autre événement tragique lié à l'Orient Express :
Deux décennies après l'attentat de 1931 dont réchappa miraculeusement Joséphine Baker,   eut lieu ce que l'on appela " l’affaire Karp", du nom d’un capitaine diplomate américain tombé du train et retrouvé déchiqueté sur les rails, en 1950, après une longue mission d’espionnage.
Brrrr ...  

Plus joyeux :   le souvenir de l'Orient Express croustille aussi d'histoires de fesses.  
Margaux Vanwetswinke nous en fait un petit topo :

Luxe et luxure font bon ménage dans les wagons-lits. Séduit par cet écrin nomade, le sultan Abdul Hamid II s’installe à bord avec ses huit femmes et transforme l’Orient-Express en harem roulant au début du XXe siècle. Les amoureux clandestins y ont aussi leurs habitudes : Marlene Dietrich y retrouve Joseph von Steinberg ou encore Jean Gabin, tandis que le roi Léopold II y invite son amante Cléo de Mérode.



La promiscuité imposée par l’espace réduit et l’atmosphère feutrée inspirent en début de siècle la maison close parisienne One Two Two, rue de Provence, qui propose à ses clients une chambre décorée comme un compartiment de l’Orient-Express, avec en option des bruits de gare et l’intervention d’un contrôleur pouvant prendre part aux réjouissances… ( ) Ce parfum de scandale flottant dans le sillon du train est sans doute aussi la faute de Guillaume Apollinaire et son roman érotique Les onze mille verges, dont un passage particulièrement truculent se déroule à bord du Paris-Constantinople.

Pour les passionnés d'émotions ferroviaires exotiques,
Dans « Orient-Express : Voyager à travers la légende » publié chez Assouline, Sixtine Dubly revient aux origines du phénomène. L’occasion de plonger dans les petits secrets et anecdotes du « train des rois et roi des trains. »
par Margaux Vanwetswinkel
https://www.vanityfair.fr/savoir-vivre/story/toutes-ces-choses-que-vous-ignorez-encore-sur-lorient-express/603

Calonne a écrit:

"Le roi des trains et le train des rois", tel est son surnom.
Un train qui fait toujours rêver, qui évoque toute une époque, une atmosphère, la traversée de l'Europe jusqu'à l'Orient avec à bord, dans un cadre époustouflant, voyageurs fortunés, espions, aventurières, maharajas, artistes...
En voiture !

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Un splendide aperçu, c'est ce que nous propose le Musée Train World de Bruxelles, mon cher Calonne .  
...   jusqu’au 17 avril 2022.





De tous les trains évoqués dans le cadre du festival bisannuel Europalia - consacré cette 27e édition aux trains et leurs voies ("Trains & Tracks") à l’occasion de l’Année européenne du Rail - l’Orient-Express suscite sans aucun doute le plus de curiosité et de rêve. Une aventure qui débuta en 1883 avec la liaison Paris-Constantinople. A l’origine de cette liaison ferroviaire expresse de luxe, la Compagnie Internationale des Wagons-Lits fondée en 1876 par l’industriel liégeois Georges Nagelmackers. C’est le musée de la SNCB Train World, installé à Schaerbeek, qui accueille jusqu’au 17 avril 2022 l’exposition "Orient-Express". On peut notamment y monter à bord de deux wagons mythiques : la voiture-restaurant 2979, dite Riviera, datant de 1927, et la voiture salon Pullman 4148 construite en 1929. Utilisée pour le film "Le crime de l’Orient-Express" d’après le roman d’Agatha Christie, elle fait la synthèse entre la réalité et le mythe qui entoure ce train rapide de luxe.

Anne François


TRAIN WORLD OUVRE SES PORTES AU MYTHE DE L'ORIENT-EXPRESS

Dans le grand hall de Train World qui accueille les premières locomotives de l’histoire belge du chemin de fer, on découvre toutes les facettes de l’Orient-Express - une des lignes de la CIWL - et son évolution au fil du temps. A la première ligne Orient-Express vint s’ajouter, après la Première Guerre mondiale, le Simplon-Orient-Express, puis l’Arlberg Orient-Express. Une carte monumentale représente ces différentes lignes, à côté de leurs plans de route qui énumèrent des villes qui font rêver - Paris, Munich, Vienne, Budapest, Belgrade, Sofia, Constantinople - et de belles affiches publicitaires de la fin du 19e siècle.

Un billet pour le train express de luxe était valable 60 jours, afin de permettre aux voyageurs de faire des escales et aux hommes d’affaires de chercher de nouveaux marchés. Après la Grande Guerre, les prix se sont progressivement démocratisés - le tourisme de masse prend vie - même si, à l’heure actuelle encore, ils ne restent abordables qu’à un public assez restreint.



L’exposition dévoile aussi les coulisses du train rapide de luxe : les képis et livrées du conducteur des wagons-lits, ses instructions au personnel, les menus somptueux proposés par de grands chefs aux voyageurs qui avaient des heures devant eux pour manger. Vaisselle, couverts et verres de cristal étaient commandés à des maisons européennes de renom. Le service hors des voitures est également évoqué avec des blanchisseries installées notamment à Ostende, Vienne et Milan.



On découvre les paysages contrastés traversés par l’Orient-Express au long de son périple, mais aussi la technologie développée par la Compagnie Internationale des Wagons-Lits pour rendre le voyage le plus confortable possible. Le bogie - un chariot placé sous les voitures - permettait ainsi d’atténuer les secousses du train pour que les voyageurs puissent manger et dormir plus tranquillement. Le grand défi de la fin du 19e siècle fut de construire un train qui puisse passer par tous les gabarits de voies dans les divers pays situés sur son itinéraire. La CIWL avait donc ses propres ateliers : le premier vit le jour en 1881 à Saint-Ouen en France, le dernier en 1998 à Ostende, en Flandre occidentale. Les wagons étaient construits à Nivelles en Brabant, et surtout en France. Une locomotive nationale reprenait la tête du convoi à chaque passage de frontière.


Deux voitures historiques arrivées à Bruxelles en train

Une section de la collection permanente du Train World est consacrée à l’Orient-Express et ses voitures de luxe décorées notamment de la marqueterie raffinée Art Déco de René Prou et de verres Lalique. On y découvre la voiture royale de Léopold II et Albert Ier, datant de 1901, réalisée dans les ateliers de la CIWL, mais aussi le clou de l’exposition Europalia: deux voitures originales de l’Orient-Express qui permettent aux visiteurs de respirer l’ambiance du train mythique.

Prêtées par le Fonds de dotation Orient Express, elles ont été amenées via le rail, en convoi spécial, à la gare de Schaerbeek (voir ci-dessous le montage sur l’exposition réalisé par Train World). Rachetées en 2011 par la SNCF à la CIWL et ensuite restaurées, ces deux voitures ont été construites à la fin des années 1920. Elles symbolisent la période la plus faste des Wagons-Lits où les voitures métalliques de couleur bleu nuit étaient rehaussées de filets de laiton doré.


Les visiteurs peuvent traverser la voiture-restaurant 2979, dite Riviera (photo ci-dessus), aux teintes rouges et une ambiance feutrée qui faisait partie du Simplon Orient-Express qui ralliait Istanbul en passant par Milan et Venise. La décoration de René Prou comprend des panneaux en bois d’acajou, de rose et d’ébène. Sur les tables, on retrouve les passe-temps d’un long voyage : des jeux de société, des livres et magasines, boissons fortes et tabac - comme si les riches voyageurs venaient tout juste de quitter précipitamment le train.

La deuxième voiture est la 4148 de type Pullman (photo ci-dessous) qui faisait partie du train Côte d’Azur Pullman Express assurant la liaison entre Paris et Vintimille. Une voiture-salon avec un espace bar et de gros fauteuils confortables trônant dans un décor en bois d’acajou et de bouleau de Finlande. A ses côtés, on retrouve aussi plusieurs locomotives historiques à vapeur qui tiraient les trains de luxe lorsqu’ils passaient en Belgique : la type 10 datant de 1913 et la type 7 de 1922, notamment.




La naissance d’un mythe

L’Orient-Express doit une partie de sa notoriété et du mythe qui l’entoure aux personnalités connues qui l’ont emprunté, comme les écrivains Graham Greene et Agatha Christie, la danseuse et chanteuse Joséphine Baker, le physicien Albert Einstein, l’actrice Marlène Dietrich ou le roi Ferdinand de Bulgarie. Mais aussi aux romans dont une partie de l’intrigue s’y déroule - à commencer par "Le crime de l’Orient-Express" d’Agatha Christie - et aux films qui y ont été tournés, comme les diverses versions du "Crime de l’Orient-Express" ou "Bons baisers de Russie".

L’exposition se termine par des affiches et bobines de cinéma évoquant ces films, et des citations littéraires d’auteurs fascinés par l’Orient-Express. Elle propose également des conférences, des balades littéraires, des activités pour les familles et des stages pour enfants.

"Orient-Express, mythique, luxueux, belge !" est à voir jusqu’au 17 avril 2022 au Musée Train World, Place Princesse Elisabeth 5 à 1030 Bruxelles.
Tous les détails sont à consulter via les sites www.trainworld.be et www.europalia.eu.

https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/10/29/train-world-ouvre-ses-portes-au-mythe-de-lorient-express/

Magnifique !
Un grand merci à toi pour cette info !

Plein de bisous 100 % bio, garantis sans Covid et avec de vrais morceaux d'amour dedans !

Suis-je gâtée ! Eh bien, je t'en renvoie tout autant .

Mardi 28 décembre à 20:50,  sur ARTE, sautons dans l'Orient-Express !  


Orient-Express, le voyage d'une légende

Symbole de luxe et d'aventure, l’Orient-Express a ouvert une nouvelle voie entre l’Occident et l’Orient.

Paris, le 4 octobre 1883. L’Orient-Express quitte la gare de Strasbourg (future gare de l’Est) pour son premier voyage vers Constantinople (aujourd'hui Istanbul). Le Tout-Paris est venu assister à l’inauguration en grande pompe de ce palace sur rail. Relier la capitale française à celle de l’Empire ottoman est le pari fou d’un entrepreneur belge, Georges Nagelmackers, fondateur de la Compagnie internationale des wagons-lits, fasciné par les fastueuses voitures-couchettes de l’Américain George Pullman. La création, en 1869, de la première ligne transcontinentale américaine inspire ce train de luxe européen à l'homme d'affaires, qui rêve d’unir les peuples au-delà des frontières. Dans les couloirs feutrés de l'Orient-Express vont se côtoyer diplomates, politiciens, artistes, têtes couronnées, négociants, espions et femmes fatales. Mata Hari, Joséphine Baker ou Agatha Christie, qui lui dédie un roman, contribueront à sa légende. De Paris à Istanbul, en passant par Munich, Vienne et les Balkans, il a été le témoin de l’histoire et des soubresauts géopolitiques des XIXe et XXe siècles. Seul train à pouvoir franchir le rideau de fer, il convoie ainsi pendant la guerre froide les exilés économiques ou politiques fuyant les régimes de l’Est. Mais la démocratisation des voyages en avion lui porte un coup fatal, et le service régulier s'arrête en 1977.

À la recherche du train perdu
Nourri des recherches et des témoignages d’historiens, d'écrivains, de passionnés de trains anciens, ce documentaire retrace une tumultueuse épopée, entre gloire, déclin et ruine. Pour revivre cette longue histoire, le réalisateur suit le parcours d’Arthur Mettetal, historien chercheur en patrimoine industriel, en quête des wagons de l'Orient-Express disséminés à travers l'Europe, et qui parvient à retrouver une rame de treize voitures, abandonnée aux confins de la Pologne et de la Biélorussie. S’appuyant sur des images d’archives, des reconstitutions et des scènes de fiction tournées dans d’authentiques voitures, un voyage passionnant au cœur de la légende, entre mythe et réalité.

Réalisation :

Louis Pascal Couvelaire

https://newsactual.fr/orient-express-le-voyage-dune-legende-ce-mardi-28-decembre-sur-arte/

L'Orient Express, voyage en chemin de fer qui m'a toujours fait rêver

C'est bien connu, les voyages forment la jeunesse !