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Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ...

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Message par Mme de Sabran Lun 21 Juin 2021, 14:26

Les Gaultier étaient originaires de la région d’Angers, en France, où leur nom figure pour la première fois vers le milieu du XVIème siècle. Ils avaient un rang important parmi les notables de la région. C’était une famille de riches propriétaires terriens ; Varennes et La Vérendrye étaient les noms de deux de leurs domaines. Ses membres occupèrent des postes dans l’armée, la magistrature et l’administration. Dès 1600  ils avaient des armoiries.


FAMILLE LA VERENDRYE


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Monument de La Vérendrye, dans le parc La Vérendrye.
© David Dandeneau

Pierre de La Vérendrye fait partie des explorateurs marquants de l’histoire de la Nouvelle-France. Il reste une des grandes figures emblématiques de l'Ouest canadien du fait qu'il est le premier voyageur à atteindre la région de Winnipeg. Il est particulièrement célébré au Manitoba par des fêtes commémoratives, des événements culturels et par les arts : ces manifestations soulignent que le fait français dans les Prairies remonte aux initiatives du découvreur. Aux yeux de plusieurs, La Vérendrye se présente comme l'archétype du voyageur idéal. Il symbolise le courage et l’esprit d'aventure, des qualités bien ancrées dans la mentalité des voyageurs francophones, métis et anglophones qui ont peuplé progressivement cet espace géographique de l'Amérique du Nord.
http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-33/La_V%C3%A9rendrye,_ou_l%27arch%C3%A9type_du_voyageur_id%C3%A9al.html#.YMta3agzaK8



Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye
est né à Trois-Rivières le 17 novembre 1685.  Son père,   René Gaultier de Varennes, était venu au Canada en septembre 1665 en qualité de lieutenant dans le régiment de " Carignan-Salières ". Sa compagnie fut cantonnée dans le gouvernement de Trois-Rivières, au cours de l’hiver qui suivit son arrivée. C’est sans doute à cette époque qu’il se lia avec Pierre Boucher, gouverneur de l’endroit, dont il épousa la fille, Marie, âgée de 12 ans, en septembre 1667.  Il en avait 31.  René s’alliait ainsi avec une des familles les plus distinguées de la Nouvelle-France et, comme il l’avait sans doute escompté, ses perspectives d’avenir s’en accrurent grandement. Il devint gouverneur de Trois-Rivières lorsque Boucher abandonna son poste en 1668

Un mot sur Pierre Boucher de Grosbois .

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Image013
Pierre Boucher, sieur de Grosbois,
Gouverneur des Trois-Rivières,
Seigneur de Boucherville,
1622-1717.

Pierre Boucher avait quitté sa Normandie, Mortagne-au-Perche plus précisément, pour la Nouvelle-France en 1635. Il commença par apprendre plusieurs langues amérindiennes afin de seconder les pères jésuites dans leur mission comme interprète.


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Les Hurons-Wendat en langue wendate sont une première nation de famille linguistique iroquoienne,
originaire du sud de l'Ontario, au Canada


Pierre Boucher est un personnage unique de l'histoire de la Nouvelle-France.  Avant de s'établir à Trois-Rivières dont il deviendra le gouverneur, il passe ses premières années en Huronie, apprend à connaître et aimer les Indiens, à respecter leurs moeurs et coutumes.
A ce point qu'il s'éprend d'une demoiselle de la tribu des Hurons   Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Capt1019
convertie et baptisée sous le nom de Marie-Madeleine Chrétienne,  et l'épouse .   Il faut imaginer ce que représente à l'époque un mariage mixte, l'opprobre, le scandale ...  C'est dire l'ouverture d'esprit de cet homme, mais aussi son courage .
Hélas !   Marie-Madeleine meurt en couches ...  Sad

La colonie subit, année après année, les attaques incessantes des Iroquois, elle manque d'hommes et de moyens. La situation est plus que précaire. En 1661, le gouverneur Davaugour doit envoyer un émissaire à la cour du roi Louis XIV pour plaider la cause du Canada. Pierre Boucher sera cet homme. Il livrera un puissant portrait de ces terres outre-Atlantique, où la beauté des territoires n'a d'égale que l'abondance de ses ressources, dans  son Histoire Véritable et Naturelle des moeurs et productions du Pays de la Nouvelle-France vulgairement dite le Canada.
Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Histoi14  
On y trouve une description enthousiaste du pays, de ses richesses naturelles et de ses habitants. Le roi, sensible aux arguments de Pierre Boucher,  enverra entre autres,  " les Filles du Roy " et le régiment de " Carignan-Salières " qui relanceront le développement de la colonie.

Pierre Boucher est anobli par Louis XIV, devenant ainsi le premier colon canadien à recevoir cet honneur. Il revient en 1662 comme gouverneur de Trois-Rivières, poste qu'il occupera jusqu'en 1667 lorsqu'il partira fonder sa seigneurie et Boucherville, la ville qui porte ( toujours ) son nom.

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Statue de Pierre Boucher,
du sculpteur Alfred Laliberté,
devant l'Hôtel du Parlement du Québec, Québec, Canada.
Image WIKI

Le 9 juillet 1652, Pierre Boucher s'était remarié, à Québec,  avec Jeanne Crevier (1636-1727).  Sa fille Marie épousera René Gaultier de Varennes de la Vérendrye.    Le contrat de mariage rapporte une demande au gouverneur de la Nouvelle-France, Daniel de Rémy de Courcelles, pour que René Gauthier retienne la position et les privilèges de son beau-père lorsqu'il se retirera. Voilà un mariage avantageux !
Marie donnera onze enfants à son mari dont le fameux Pierre de la Vérendrye .
Et nous voici retombés sur nos pieds !  

Ce petit aparté généalogique nous amène donc à Pierre de la Vérendrye qui, après des études au petit séminaire de Québec,  commence  une carrière de soldat, en tant que cadet dans les rangs de la Marine.   La parenthèse militaire dans sa vie est courte mais saignante .  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 808868115

En 1704, après avoir combattu les Iroquois et les Britanniques, il participe à sa première campagne militaire, sous le commandement de Jean-Baptiste Hertel de Rouville: il aurait alors pris part au raid sur Deerfield, au Massachusetts, terrible fait d'armes, raid, massacre, destruction de Deerfield ... Le lieutenant Hertel de Rouville dirige deux cents Amérindiens Abenakis et Iroquois et cinquante Canadiens.

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Illustration du raid contre Deerfield
par Walter Henry Lippincott (1849-1920)
Image WIKI

Prenant les habitants par surprise, ils tuent 54 colons et font plus de 100 prisonniers  parmi lesquels des femmes et des enfants.   Les enfants sont emmenés à Québec où ils sont adoptés par des familles mohawk catholiques.
Pierre combat également à Terre-Neuve sous les ordres de Daniel d'Auger de Subercase, qui cherche à débarrasser l'île des établissements anglais. En 1706, il est nommé enseigne en second.  
Peu après, il se fiance avec Marie-Anne Dandonneau du Sablé, fille d'un éminent notable de Trois-Rivières.

En 1708, suivant les traces de son frère Louis, il décide de partir pour la France et s'enrôle dans le régiment de Bretagne. Marie-Anne attendra !  Au décès de son frère, il reprend son patronyme et ajoute «de la Vérendrye» à son nom. Durant la guerre de Succession d'Espagne, il sert dans les Flandres.
En 1709, lors de la bataille de Malplaquet, il est grièvement blessé (transpercé d'une balle et frappé de coups de sabre) puis fait prisonnier.

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Libéré en 1710, la Cour lui accorde le grade de lieutenant en reconnaissance de ses services. Ce prestige est toutefois de courte durée: sans le sou, il décide de revenir au Canada et sa hiérarchie décide alors de lui retirer son grade.   Il lui sera rendu néanmoins grâce à la protection de la marquise de Vaudreuil, épouse de Pierre de Rigaud de Vaudreuil gouverneur de la Nouvelle France.

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Madame14
Madame Pierre de Rigaud de Vaudreuil - Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault.
attribué à Donat Nonnotte
Image WKI

 Tant d'avanies le dégouttent de la carrière militaire.  Et c'est tant mieux ! L'autorisation de revenir en Nouvelle-France lui est accordée le 24 mai 1712.
À l'automne, il épouse Marie-Anne Dandonneau du Sablé.  Elle l'attendait patiemment depuis cinq ans ! Cette union lui procure  la moitié de l'Île aux Vaches ainsi que quelques autres terres. De ce mariage naîtront quatre garçons et deux filles.  

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France - Paris - La Vérendrye - Monument / Bernès, Marouteau et Cie - vers 1920
© Bibliothèque et Archives nationales du Québec


 Comme il a bien du mal à subvenir aux besoins de sa famille, le gouverneur lui permet, quelques mois par année, de faire le commerce de la fourrure avec les autochtones. À l'époque, l'industrie européenne de la fourrure, incapable de se procurer des peaux de castor (utilisés dans la confection des chapeaux)  est prête à payer le prix fort pour des peaux en provenance d'Amérique. La traite des fourrures était l'échange de biens de nécessité contre des fourrures, entre les colons européens d'Amérique du Nord, français et britanniques et les autochtones en Nouvelle-France.   Les fourrures qui transitaient par les colons étaient destinées en presque totalité aux marchés européens, en particulier aux marchés des deux mères-patries, la France et la Grande-Bretagne.

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Traite avec les Autochtones, Canada, 1777.
William Faden — Library and Archives Canada -

Au contact des Attikameks et des Algonquins, Pierre de la Vérendrye apprend beaucoup sur la traite des fourrures et réalise tout le potentiel économique des Pays-d'en-Haut. En 1726, son frère, Jacques-René de Varennes, obtient d'importantes responsabilités militaires dans la région, devenant commandant des postes du lac Supérieur.
La Vérendrye envisage  d'organiser une grande expédition à partir d'un poste de traite de Kaministiquia . En juin 1731, il quitte Montréal. C'est le début d'une longue série de voyages voués au commerce des fourrures et à l'exploration de l'Ouest canadien. Il s'associe à des marchands qui lui prêtent de l'équipement dans l'espoir de profiter, en retour, des richesses engrangées par la traite des fourrures.  

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De Kaministiquia, ils montent jusqu'au lac La Pluie, où ils établissent le fort Saint-Pierre. L'année suivante, ils construisent le fort Saint-Charles au lac des Bois. Deux ans plus tard, les explorateurs érigent le fort Maurepas, ainsi nommé en l'honneur du ministre, à l'embouchure de la rivière Rouge sur le lac Winnipeg.  Pierre alors le rejoint confiant la gestion de sa terre seigneuriale à sa femme et se lance à la conquête de l'Ouest.

«Il apprend les rouages du commerce, le système des marchands équipeurs, le transport des marchandises pour le troc, l’importance stratégique des postes, la géopolitique des nations amérindiennes et tant de choses qui lui seront utiles dans cette nouvelle vie. À titre de commandant, Jacques-René de Varennes jouit du monopole de la traite sur son territoire ; bien qu’officieux, ce privilège lui permet de tirer son épingle du jeu. Pour Pierre, tout devient possible. Lui qui n’avait d’ambition, depuis des années, que de retourner en France pour tenter de se réapproprier son grade de lieutenant, voilà qu’il se met à rêver d’autres choses : non seulement il s’enrichira par le commerce du castor, mais ses explorations lui vaudront la gloire!»

( Serge Bouchard, « La famille La Vérendrye - )

Pendant tout ce temps, La Vérendrye avait travaillé à d'autres projets de découverte et de commerce dans le Far West. En 1739, à son retour de la première visite chez les Mandans, il avait envoyé son fils François construire un fort sur le lac des Prairies, maintenant connu sous le nom de lac Manitoba. Lorsque le jeune La Vérendrye fit construire ce fort, il se rendit plus au nord jusqu'au lac Cedar, près de l'embouchure de la rivière Saskatchewan, et y construisit un autre fort. Le but était d'intercepter le commerce des Indiens avec les Anglais sur la baie d'Hudson.  Le premier de leurs nouveaux forts s'appelait Fort Dauphin, et celui du lac Cedar s'appelait Fort Bourbon.

Après avoir construit le fort Bourbon, François de la Vérendrye avait remonté la rivière Saskatchewan jusqu'à la Fourche, là où se rejoignent les bras nord et sud de cette grande rivière. C'est là qu'il a rencontré un certain nombre de Cris, qu'il a interrogés sur l'origine de la Saskatchewan. Ils lui dirent qu'elle venait de très loin, s'élevant parmi de hautes montagnes loin à l'ouest, et qu'au-delà de ces montagnes ils connaissaient un grand lac, comme ils l'appelaient, dont l'eau n'était pas bonne à boire. Les montagnes étaient bien sûr les montagnes Rocheuses, et les eaux du grand lac dont les Cris parlaient étaient les eaux salées de l'océan Pacifique.

C'est à cette époque que germe dans l'esprit de la Vérendrye la folle iidée de découvrir la mer de l’Ouest !!!   Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 1524226653

  Depuis l’époque de Verrazzano et de Jacques Cartier, tous les explorateurs, les uns après les autres, avaient tenté de découvrir ce raccourci vers l'orient. On savait que le golfe de Californie était relié à l’océan Pacifique et on était porté à croire qu’il en était de même pour la baie d’Hudson. On en concluait à l'existence d’une mer de l’Ouest (mer du couchant), semblable à un golfe et qui s’ouvrait sur le Pacifique.
Pour tout dire, La Vérendrye se lançait à la poursuite d’un mirage.



Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... La_vzo10
Pierre de la Vérendrye
Source: Bibliothèque et Archives Canada/Collection Arthur H. Hider (C-006896)
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Message par Mme de Sabran Mar 22 Juin 2021, 15:22

La gageure maintenant pour la Vérendrye, eh bien ! mais c'est de persuader Versailles du bien-fondé de son entreprise et surtout d'en obtenir le financement .

Après la mort de Louis XIV, en 1715, la découverte de ces eaux était devenue une question pressante. Le Régent s’intéresse vivement aux aspects géographiques et scientifiques du problème. Cependant les Français n’ont pas la moindre idée de l’immensité des distances en jeu.
Les renseignements obtenus des Indiens précisent que la mer de l’Ouest se trouve sur la même latitude que le lac Ouinipigon (Winnipeg), que le bassin hydrographique se trouve dans le voisinage du lac des Bois  et que le cours d’eau qui coule vers l’ouest est la rivière Ouinipigon .
 La distance semble praticable.  
Par ailleurs, la mise en œuvre de ce projet entraînera la construction  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Poteau11
d’une chaîne de postes et forts dans le Nord-Ouest, qui contribuera à rétablir le réseau de traite des fourrures qui a sérieusement souffert de la cession de la baie d’Hudson aux Anglais, en 1713.

Dans les années 1720, les Français savent encore peu de chose de l’intérieur du continent. Ils croient à l’existence, quelque part au cœur du continent, de terres hautes, ou ligne de partage des eaux, qu’ils pourront atteindre par un cours d’eau coulant vers l’est. Au sommet de ces terres hautes, ils trouveront, pensent-ils, la source d’un autre fleuve se jetant dans la mer de l’Ouest. Cette conception de l’intérieur du pays était assez juste si on substitue à la mer de l’Ouest le nom d’océan Pacifique, et c’était celle de La Vérendrye.

En 1717, une expédition que commandait Zacharie Robutel de La Noue   Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Tzolz373   s'était mise en route pour cette région avec instruction du gouverneur Vaudreuil  de fonder une chaîne de trois postes dont le plus éloigné serait au lac des Bois. De cet avant-poste, quelques-uns de ses hommes pourraient se diriger vers la mer de l’Ouest. La Noue fonda un poste à Kaministiquia mais n’alla pas plus loin. L’hostilité qu’il rencontra chez les Indiens l’en empêcha.
Refroidi par cet échec, Versailles renonça à la tentative d’atteindre la mer de l’Ouest par la route des lacs situés en bordure des prairies et décida qu’on partirait plutôt d’une base sur le Mississipi supérieur.

La Vérendrye modifia cette orientation. Pendant qu’il était commandant du poste du Nord, il interrogea les Indiens qui venaient y traiter sur le territoire qui s’étendait vers l’ouest et les réponses qu’il reçut le convainquirent que la route vers la mer passait en effet par les lacs en bordure des prairies et non par la vallée du Mississipi. Un chef cri du nom de Pako, qui s’était aventuré profondément dans ce territoire inconnu, lui donna quelques indications relativement au lac Ouinipigon et au réseau de cours d’eau qui l’entourait. L’esclave d’un vieux chef connu sous le nom de Vieux Crapaud décrivit de façon imagée le pays des Mandanes. Un autre Indien nommé Auchagah dessina à son intention sur un morceau d’écorce, une carte de la région de l’Ouest.

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Indien Cri,
photographié par G. E. Fleming en 1903 à Maple Creek, Saskatchewan.
Image WIKI

À partir de ces renseignements, La Vérendrye se fait sa propre représentation de l’intérieur du Canada.
La prochaine étape consiste pour lui à convaincre les autorités françaises . En 1728, le jésuite Nicolas Degonnor manifeste beaucoup d’intérêt pour les renseignements que La Vérendrye s’emploie à réunir et consent à transmettre au gouverneur les rapports et les cartes dressés. La Vérendrye se rend lui-même à Québec en 1730 et, à la suite des entrevues qu’il a avec le gouverneur Charles de Beauharnois ( qui a succédé à Philippe de Rigaud de Vaudreuil, décédé en octobre 1725  )  son projet prend définitivement forme. La nature en est définie dans la dépêche rédigée conjointement par Beauharnois   adressée à Maurepas, ministre de la Marine, au mois d’octobre 1730.  On y annonce le projet d’envoyer La Vérendrye dans l’Ouest dès le printemps suivant afin de fonder un poste sur le lac Ouinipigon. Cet établissement aura pour but, non seulement de faciliter la recherche de la mer de l’Ouest mais aussi d’aider au commerce français, vu la richesse de la région en pelleteries, ces pelleteries dont bénéficiaient jusqu’à présent les Anglais de la baie d’Hudson, par l’entremise des Cris.
De plus, La Vérendrye pourrait entreprendre cette expédition sans qu’il n’en coûte rien à la couronne, sauf une modeste somme de 2 000# qui servirait à l’achat de présents pour les Indiens.
  Argument décisif !  Maurepas donne son consentement au projet.
 Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 4

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 330px-18
Portrait présumé de Charles de la Boische,
Marquis de Beauharnois
, Gouverneur de la Nouvelle-France.
Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN

La plus grande source d’inquiétude en Nouvelle-France durant l’administration de Beauharnois est l’expansion coloniale de l’Angleterre. La France a été forcée à Utrecht (1713) de céder la baie d’Hudson, l’Acadie et Terre-Neuve aux Anglais, ainsi que le droit de faire le commerce directement avec les tribus de l’Ouest. Disposant de marchandises de traite moins chères, les négociants d’Albany, de la Pennsylvanie et de la baie d’Hudson sont bien placés pour accaparer le commerce avec les Indiens de l’Ouest et les alliances qui s’y rattachent. Par ailleurs, les accords conclus entre la France et l’Angleterre à Utrecht interdisent au gouverneur du Canada d’utiliser la force armée. Beauharnois se voit donc forcé d’entretenir à l’égard des Anglais l’hostilité des alliés indiens, desquels dépend la sécurité de l’empire français en Amérique du Nord, pendant que Paris imposait la paix !

En somme, la Vérendrye, ne reçoit de la Cour qu’un appui symbolique.  Maurepas ne se mouille pas.  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 218799748   La Vérendrye doit se débrouiller tout seul, se tourner vers les marchands canadiens pour obtenir les fonds dont il a besoin pour financer son entreprise.  C'est tout.
Entre mars et juin 1731, on met sur pied une société de neuf membres : la Vérendrye, son fils aîné, Jean-Baptiste, son neveu, Christophe Dufrost de La Jemerais, et les marchands Louis Hamelin, Laurent-Eustache Gamelin Châteauvieux et Ignace Gamelin, fils.
Un règlement de Beauharnois nomme la Vérendrye commandant du poste qu’on construira sur les bords du lac Ouinipigon et stipule que l’explorateur, de même que ses associés, détiendront pendant trois ans le monopole du commerce de la fourrure qui se fera dans cette région.

Il n’est pas fait mention de la recherche de la mer de l’Ouest.

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Message par Teresa-Cabarrus Mer 23 Juin 2021, 09:25

Voici un nouveau thème passionnant  que tu nous montres chère Léonore, j'attends la suite avec impatience. Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 1020289783
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Message par Mme de Sabran Mer 23 Juin 2021, 19:18


Merci, ma chère Teresa !  Very Happy
J'y viens, j'y viens ! Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 1524226653

Le 8 juin 1731, nous voyons donc partir la Vérendrye de Montréal en compagnie de ses trois fils aînés Jean-Baptiste ( 18 ans ), Pierre ( 17ans ) , François ( 15 ans ), son neveu, Christophe Dufrost de la Jemerais, et d’environ cinquante engagés, rejoints par le missionnaire jésuite Charles-Michel Mésaiger à Michillimakinac .  Ils continuent leur route jusqu’au Grand Portage, à l’extrémité occidentale du lac Supérieur, où ils arrivent le 26 août 1731.

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Grand-10
Le Grand Portage
The High Falls, Minnesota’s highest waterfall

Rendus là, épuisés par les rigueurs du voyage et découragés à l’avance par les difficultés qui s’annoncent, les engagés refusent d’aller plus loin.  La Vérendrye et Mésaiger réussissent pourtant à convaincre les plus hardis de pénétrer plus avant, au cœur du pays, avec Jean-Baptiste et la Jemerais.

Au cours de l’automne, cette avant-garde parvient au lac La Pluie et y construit le fort Saint-Pierre, le premier des huit postes que le groupe expéditionnaire de La Vérendrye établira au cours de son exploration du Nord-Ouest. Pendant ce temps, le commandant et la plus grande partie de ses gens étaient revenus sur leurs pas vers Kaministiquia où ils s’étaient installés pour l’hiver. Au printemps de 1732, les deux groupes se rejoignent et, en compagnie de Cris et d’Assiniboines montés dans cinquante canots, ils se mettent en route pour le lac des Bois, où le fleuve de l’Ouest prenait apparemment sa source.

En tête de l'expédition, le drapeau royal de France fleurdelysé flotte sur une barque indienne.

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Unname84
- La Vérendrye, Canada's Farthest West, 1732.
Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 2950296


Ils construisent le fort Saint-Charles qui servira de quartier général à la Vérendrye pendant plusieurs années.  La Vérendrye conclut également une alliance avec les Cris de la région.    Il contrôle maintenant la région des lacs en bordure des prairies. Au printemps de 1733, la Vérendrye envoie son neveu la Jemerais et Jean-Baptiste jusqu’au lac Ouinipigon afin de trouver un emplacement favorable pour le poste qu’il compte y construire. Malheureusement ses deux lieutenants quittent le fort Saint-Charles trop tôt. Les glaces entravent leur avance sur la rivière Ouinipigon . Le jeune la Vérendrye renonce et la Jemerais retourne au fort Saint-Charles d'où la Vérendrye  ( père )  le dépêche presqu’aussitôt à Québec afin de faire un rapport à Beauharnois sur ce qui avait déjà été réalisé.

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Reconstitution du Fort Saint-Charles
Image WIKI

La Jemerais atteint Montréal le 20 septembre et de là continue jusqu’à Québec. Il discute avec le gouverneur des conditions financières de l’entreprise de son oncle ; on avait jusqu’à présent dépensé 43 000# et les rentrées ne couvraient pas les déboursés. La couronne voudrait-elle contribuer à financer l’expédition en accordant aux associés 10 000# par année pendant trois ans ?
La requête est transmise à Maurepas pour étude. Lorsqu’il abandonne les questions financières pour passer aux autres points, la Jemerais déborde littéralement d’optimisme.  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 693620883  La mer ne peut être loin. Il la découvrira au printemps !  Il lui suffit d'atteindre la contrée des « Sioux qui vont sous terre », ou Mandans.
Les Cris lui ont dit des Mandans  qu’ils ont des affinités marquées avec les Européens,  les cheveux clairs, que leur langue et leurs habitations ressemblent à celles des Français. D’après leurs dires, cette peuplade habite les bords du fleuve de l’Ouest (c’était en fait le Missouri), qui se trouve à 300 lieues du lac des Bois.
Entrer en contact avec eux devient donc une priorité pour la Vérendrye.

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Représentation de deux Mandans
par Karl Bodmer.
Image WIKI


Tandis que ses lieutenants explorent le territoire, rencontrent des groupes d’Indiens, font des relevés de terrain à la recherche des endroits les plus favorables à l’établissement de postes, la Vérendrye passe une grande partie de son temps au fort Saint-Charles, à diriger les affaires indiennes et à organiser la traite des fourrures.
Au moment de la fondation de Québec, en 1608, les Algonquins et les Montagnais étaient en guerre contre les Iroquois. Québec étant en territoire algonquin et montagnais, les Français furent dans l’obligation d’accorder leur appui militaire à ces Indiens afin de s’assurer leur amitié et leur commerce. À l’ouest des Grands Lacs au XVIIIeme siècle, un état chronique de guerre dressait les Assiniboines, les Cris et les Monsonis contre les Sioux et les Sauteux.
La chaîne de postes de la Vérendrye se trouvant sur le territoire des Assiniboines et des Cris, il doit prendre fait et cause pour eux dans leurs querelles ; mais il ne peut négliger que les Sioux et les Sauteux, à l’encontre des Iroquois, sont alliés des Français. En épousant ouvertement les querelles des Cris et des Assiniboines, il pourrait ébranler un large secteur de l’alliance indienne de la Nouvelle-France et rendre intenable les positions françaises sur le lac Supérieur, pays des Sauteux, et sur le haut Mississipi, pays des Sioux.

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Guerre10
Guerres indiennes
L'impossible « vivre-ensemble »

La Vérendrye doit donc traiter les affaires indiennes avec une extrême prudence. Au début, sa diplomatie connut quelques succès et il fut en mesure d’empêcher l’éclatement de conflits dans les plaines canadiennes. Mais, dès mai 1734, il lui devient impossible de contenir les Cris et les Assiniboines. Devant l’évidence, la Vérendrye donne son assentiment à une expédition armée, à la condition que cette expédition ne soit pas menée contre les Sioux du fleuve qui peuvent menacer le fort Beauharnois sur le lac Pépin, mais contre les Sioux des prairies.
Lors d’une assemblée au fort Saint-Charles, il exhorte les alliés à bien combattre, leur fournit des munitions et permet à son fils Jean-Baptiste de les accompagner en qualité de conseiller ayant voix aux délibérations mais ne participant pas activement au combat. La Vérendrye paiera de la vie de son fils cette imprudence  pale , même si Jean-Baptiste se sera déjà séparé des guerriers lorsqu’ils décideront d’aller attaquer les Sioux du fleuve.

Le 27 mai 1734, quelques jours après sa rencontre avec les Indiens, la Vérendrye part pour Montréal.  Des affaires pressantes le réclament. Les rouages du système commercial qu’il est en train d’organiser ne sont pas encore bien huilés . Il est impatient de connaître la réaction du ministre Maurepas à sa demande d’aide financière et il désire informer Beauharnois que le fort sur le lac Ouinipigon qu’il a instruction de construire est sur le point de devenir une réalité. L' emplacement est choisi, sur la rivière Rouge, à quelques milles de son embouchure.
On le nommera fort Maurepas, en l’honneur du ministre.

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Jean Frédéric Phélypeaux de Maurepas

Ce n'est qu'une demi surprise : la Vérendrye est accueilli  par des nouvelles franchement peu encourageantes. On refuse de lui consentir d’autres avances. Le roi de France ne veut en rien contribuer à son entreprise ; le produit du commerce des fourrures doit suffire. Malgré l’aspect peu engageant de la situation, Beauharnois n’a pas l’intention d’abandonner la Vérendrye à son sort. Au contraire, il est bien décidé à trouver un moyen qui lui permettra de poursuivre son exploration, pour, du même coup, satisfaire Maurepas mécontent des résultats obtenus jusqu’alors, et permettre à la colonie d’étendre dans les plaines de l’ouest le réseau de postes dont elle a grand besoin pour la traite des fourrures.
La solution à laquelle il parvient exige que la Vérendrye afferme ses postes à ses associés commerciaux pour une période de trois ans, en retour d’un traitement annuel de 3 000#. Ses associés s’occuperont de l’aspect commercial de l’entreprise tandis que la Vérendrye se consacrera entièrement à l’exploration.

La Jemerais remplace son oncle au fort Saint-Charles ; le 9 mars 1734,  il est nommé enseigne en second à la suite des instances de Mme de Vaudreuil.   Décidément Mme de Vaudreuil suit toujours l'équipée Vérendrye d'un oeil bienveillant.
La Jemerais écrit au gouverneur, le 23 juillet 1735, pour l’informer des activités commerciales des postes. Hélas ! chargé de visiter les Mandans du Missouri, il est envoyé l’année suivante au fort Maurepas de la rivière Rouge et y tombe gravement malade pendant l’hiver. Il meurt le 10 mai 1736, alors que ses deux cousins la Vérendrye, envoyés par leur père à son secours, essaient de le ramener au fort Saint-Charles suivant une route qu’aucun autre Français n’empruntera avant la conquête du Canada.
Il est enterré « à la Fourche des Roseaux » près du village actuel de Letellier, au Manitoba.  C'est de retour au fort Saint-Charles en octobre 1736, avec son plus jeune fils, Louis-Joseph, qui sera maintenant lui-aussi de l'aventure, que la Vérendrye apprend le décès de son neveu la Jemerais.
Possédant une assez bonne instruction, la Jemerais connaissait la cartographie. On lui doit la première carte française de l’Ouest, qui est aussi la meilleure. Elle est datée du 1er octobre 1733 et le dessin final est de l’ingénieur Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry.

Le décès du jeune la Jemerais est suivi d'un événement bien pire encore. En 1734, pris au milieu de guerres amérindiennes, La Vérendrye nous nous en souvenons avait  fait l'erreur de laisser son fils Jean-Baptiste avec les Assiniboines à titre de conseiller en matière de sujets tels que la traite des fourrures et la guerre.  Or, c'est du grand n'importe quoi !  Les marchands font le commerce là où ils veulent quand ça leur chante et négligent purement et simplement de ravitailler les forts.
 La Vérendrye, au printemps de 1736, dépêche en toute hâte dix-neuf hommes sous la direction de son fils Jean-Baptiste à Kaministiquia et à Michillimakinac pour obtenir des provisions. Or il avait commis l'erreur, en 1734,  d'armer ses alliés indiens contre les Sioux. Une bande de Sioux attaque le groupe le 6 juin 1736, sur une île du lac des Bois,  massacrant et décapitant tous les hommes jusqu'au dernier, dont Jean-Baptiste.

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Affligé, la Vérendrye déplora : «j’y ai perdu mon fils, le R[évérend] P[ère] [Aulneau] et tous mes François que je regretterai toute ma vie ».
Toutefois, craignant les conséquences possibles, il n’usa pas de représailles. Ayant refroidi l’ardeur guerrière des Cris, des Assiniboines et des Monsonis qui voulaient venger le sang français, la Vérendrye part lui aussi pour le fort Maurepas qu’il atteint en février 1737, cinq ans et huit mois après son premier départ pour l’Ouest.
  Il ne peut arrêter ses explorations.   Il faut poursuivre,   trop d'argent et d'engagements l'y obligent.

Le moment est propice à une poussée vers la région des Mandans. La saison est peu avancée et les Indiens s’offrent à le guider. Malheureusement, ses propres hommes refusent de le suivre. La Vérendrye n’a plus d’autre choix. Il lui faut aller dans l’est recruter des troupes fraîches et se plaindre au gouverneur du manque d’appui de la part des marchands.

Malgré ce terrible drame donc, la Vérendrye restait bien déterminé à parvenir au lac Ouinipigon. Louis-Joseph s’y était rendu à l’automne de 1736 avec l’intention de pousser jusque chez les Mandans, mais il avait été dans l’obligation de renoncer à son projet lorsqu’il avait constaté que les provisions qu’il avait demandées n’arrivaient pas.


A SUIVRE  ...   ( c'est un peu compliqué, pas trop confus j'espère  ?   Eventaille  )

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Message par Mme de Sabran Ven 25 Juin 2021, 14:59

En 1736, des guides assiniboines, habitués à commercer avec les Mandans, proposent aux explorateurs de participer à leur prochaine expédition.
Au cours des années 1738-1739, les la Vérendrye explorent le réseau complexe des lacs et des rivières du Manitoba, ainsi que les rivières Rouge, Assiniboine et Blanche (au sud de la Saskatchewan) et aident à construire le fort La Reine (Portage-La-Prairie, au Manitoba) sur la rive nord de la rivière Assiniboine sur le long de la piste Yellowquill Trail. Le nom du fort est choisi en l'honneur de l'épouse de Louis XV, Marie Leszczynska.
Le fort servira de quartier-général pendant les treize années que la Vérendrye explorera le territoire.

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En 1852 un groupe d'indiens Cris incendièrent le fort la Reine. Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Fort_l10
Une stèle a été érigée sur le site du fort original.
Le musée actuel, ouvert depuis le 13 novembre 1967, contient une réplique du fort original.

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Ces découvertes sont suivies, deux ans plus tard, par l'établissement des forts Dauphin, sur le lac Dauphin, et Bourbon, sur le lac La Biche.
François poursuit les travaux de son père de construction de forts . Peu de temps après la construction du fort Bourbon, il construit le fort Paskoyac, sur la Saskatchewan, à un endroit maintenant connu sous le nom de Pas, entre Cedar Lake et les Fourches.

La Vérendrye faisait largement confiance aux guides amérindiens, et particulièrement au Cri Auchagah, qui lui  dévoila l'existence de différentes routes praticables à l'ouest du lac Supérieur.

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« Rapport au guide j'ay fait choix d'un nommé Auchagah Sauvage de mon poste fort attaché à la nation françoise le plus en état de guider le convoy et dont il n'y a pas lieu de craindre que l'on soit abandonné dans la route,… » .
« Le premier fevrier, j'ay fait partir quinze sauvages et leurs femmes pour me tracer le chemin le plus court, le débarasser et me marquer les campemens, je garday les huit autres et leurs femmes pour mener les vivres et me servir. » .


François de la Vérendrye poursuit ses travaux de construction de forts. Peu de temps après la construction du fort Bourbon, il construit le fort Paskoyac, sur la Saskatchewan, à un endroit maintenant connu sous le nom de Pas, entre Cedar Lake et les Fourches.

En octobre 1738, la Vérendrye, son fils Louis-Joseph, vingt hommes, les marchands Nolan et vingt-cinq Assiniboines partent vers le sud-ouest à la découverte d'un grand fleuve au pays des Mandan. Du fort La Reine, ils se dirigent vers les sources du fleuve Missouri.

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La contrebande des fourrures sévit évidemment.  C'est un commerce d’échanges illégaux entre les marchands français et les marchands anglais des Treize colonies dans cette première moitié du XVIIIème siècle. Les gouverneurs de la Nouvelle-France,  Vaudreuil et  Beauharnois, suivant la doctrine du mercantilisme, ont instauré une loi qui en principe empêche les échanges commerciaux entre la Nouvelle-France et les colonies anglaises de l’Amérique du Nord. Les Français ne veulent pas que des échanges soient effectués avec les Anglais, car ils voient ces actes comme de la trahison. De leur côté, les Anglais ne veulent pas que ce type d’échanges soit pratiqué, puisqu’ils refusent de financer les Français par leurs marchandises.
Les Domiciliés sont les Autochtones avec qui les marchands français font affaire pour leur commerce illégal. Les Domiciliés sont catholiques et vivent dans des missions le long de la vallée du Saint-Laurent. Dans ces missions, ils cohabitent avec des missionnaires venus de France dans le but d’évangéliser les Autochtones. Les Domiciliés sont constitués en majorité d’Iroquois, mais aussi d’Algonquins, de Nipissinges, de Hurons et d’Abénaquis. Ils ont un très bon sens des affaires, certains d’entre eux ayant même des commerces leur appartenant.

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En plus de bien connaître le territoire, leur avantage est que les lois françaises concernant le commerce illégal ne les touchent pas. Les marchands français et les Domiciliés sont avantagés à faire de la contrebande, ils ont mis au point un système difficile à contrer par les autorités françaises. En plus d’avoir un pouvoir très limité sur les Autochtones, le Royaume de France leur était redevable. En effet, les peuples des Premières Nations avaient été d’une grande aide lors des Guerres intercoloniales. Pour ces raisons, les Français sont réticents à porter des accusations contre les Domiciliés par peur de briser le climat de confiance qui règne tant bien que mal en Nouvelle-France et de déclencher un conflit dans la colonie.

La Vérendrye est accueilli froidement lorsqu’il arrive à Québec à l’automne de 1737. Maurepas, à bout de patience, avait dit carrément à Beauharnois, en avril, « que la traitte du Castor avait plus de part que toute autre chose à l’entreprise de la decouverte de la Mer de L’ouest de la part du Sr de la Veranderye ».

Le gouverneur est sans doute d’accord en substance avec ce jugement mais, à l’encontre de son supérieur à Versailles, il attache une grande importance à l’aspect commercial de l’entreprise de la Vérendrye. Les postes établis à l’ouest du lac Supérieur ont démontré éloquemment leur importance en 1735 en fournissant, conjointement avec le fort Beauharnois, pour 100 000 livres pesant de peaux de castor, soit plus que la moitié de la production totale de cette année-là. Néanmoins, il est urgent de faire quelque chose pour amadouer Maurepas. Le gouverneur arrache donc à la Vérendrye la promesse qu’il atteindra le pays des Mandanes en 1738, lui signifiant qu’il sera rappelé s’il ne tient pas parole. Il sert sans doute également de sérieux avertissements aux marchands car, au cours de l’année qui suit, ceux-ci collaborent subitement étroitement avec la Vérendrye.

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Indienne dacota et jeune fille assiniboine entre 1840 et 1843
(illustration de Karl Bodmer)
Source : Jan Arkesteijn, Wikimedia Commons,

Malheureusement, la Vérendrye ne se contente pas de rapporter des fourrures de l’Ouest ...   mais aussi des esclaves indiens. pale
Dans une dépêche au gouverneur Beauharnois, en date du 26 mai 1742, le père Claude-Godefroy Coquart signale qu’un parti de guerriers cris et assiniboines avaient dernièrement mis en déroute les Sioux des prairies au cours d’un combat qui avait duré quatre jours, qu’ils avaient tué soixante-dix hommes, sans compter les femmes et les enfants, et qu’ils avaient capturé un si grand nombre d’esclaves qu’on pouvait les aligner sur un front de quatre arpents.
Dans son mémoire au ministre Maurepas, en 1744, la Vérendrye lui-même affirme que la colonie avait profité de son expédition dans l’Ouest de trois principales façons. « Au surplus, écrivait-il, ne compte-t-on pour rien le grand nombre de gens à qui cette entreprise fait gagner la vie, les esclaves que cela procure au pays et toutes les pelleteries dont les Anglois proffitoient cy devant. »
Cette déclaration fournit un indice de l’ampleur de la traite d’esclaves qui se fait. La plupart des historiens, pour des motifs faciles à comprendre, ont préféré passer sous silence cet aspect de la carrière de l’explorateur.

L'esclavage des Autochtones incarne, dans une très large mesure, ce qu'a été l'esclavage au Canada. Au moins les deux tiers des esclaves de Nouvelle-France sont des Autochtones. Le nombre d'esclaves autochtones au Canada français diminuera après 1750. Lors de l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques en 1834, le nombre des esclaves noirs dépasse de loin celui des esclaves autochtones. L’esclavage des peuples autochtones fait partie d’un sombre héritage de la colonisation qui a eu des répercussions sur des générations d’Autochtones au Canada et dans toute l’Amérique du Nord.

Spoiler:

Je dois dire que je tombe des nues ...     Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3231074342     Pour moi, esclavage signifiait d'abord le commerce triangulaire Europe Afrique Amérique .  Je m'avise que les choses ne sont pas sensiblement très différentes en Nouvelle-France ( la traversée de l'Atlantique en moins ) Sad .  Il est dommage que l'image de la Vérendrye soit bien ternie par la pratique de la traite humaine, marginale certes mais réelle et presque chiffrée .

Lors de la Guerre de la Conquête, versant Nord-américain de la Guerre de Sept Ans, le gouverneur Pierre de Rigaud de Vaudreuil négociera, en 1760, la reddition de la ville de Montréal avec le général britannique Jeffery Amherst. Dans les Articles de capitulation de Montréal, le document consacrant la reddition de la ville, sera inclus un article abordant le sujet de l'esclavage.
Vaudreuil voudra stipuler que: « Les nègres et panis [nation amérindienne ayant fortement servis d'esclaves] des deux sexes resteront en leur qualité d'esclaves en la possession des Français et Canadiens, à qui ils appartiennent: il leur sera libre de les garder à leur service dans la colonie ou de les vendre ; ils pourront aussi continuer à les faire élever dans la religion romaine. »
Ce à quoi Amherst répondra: « Accordé, excepté ceux qui auront été faits prisonniers. »
L'esclavage sera donc prolongé sur le territoire, qui, par la signature du traité de Paris par la France en 1763, deviendra officiellement une colonie de la Grande-Bretagne et prendra alors le nom de Province de Québec.

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Pierre de Rigaud de Vaudreuil
Gouverneur général de la Nouvelle-France
10 juillet 1755 – 8 septembre 1760
Image WIKI

À la suite de son entrevue avec Beauharnois en 1737, la Vérendrye comprend que son avenir est en jeu. Il se démène d’un poste à l’autre. Le 16 octobre, en compagnie de 20 hommes triés sur le volet, de ses fils, Louis-Joseph et François, des frères Nolan et de 25 Assiniboines, il attaque la dernière étape de son voyage. Le 3 décembre, tambour battant et enseignes déployées, il pénètre triomphalement dans le principal village mandan avec son escorte indienne qui s’était multipliée pour atteindre le chiffre de 600 Assiniboines et 30 Mandans. Il se croit à seulement quelques milles du fameux fleuve de l’Ouest. Au lieu d'aller voir le fleuve de ses propres yeux, il y envoie Louis-Joseph. Son fils, s'orientant à Old Crossings où le tortueux Missouri fait un brusque coude vers le sud-ouest, de hautes falaises l’empêchent d’apercevoir le cours d’eau plus en aval,  le Missouri qui reprend son cours normal vers le sud-est .  Il croit se trouver au bord du fleuve de l’Ouest.

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Le voyage chez les Mandanes avait épuisé physiquement la Vérendrye et le laissait criblé de dettes. Il se rend à Montréal pour expliquer au gouverneur les raisons de l'échec de sa mission: il n'a toujours pas découvert la «mer de l'Ouest».  Et, pour ajouter à son infortune, à Montréal il apprend que sa femme, Marie-Anne, qui avait agi avec compétence comme son avocat et sa procuratrice pendant ses longues absences, était morte au mois de septembre précédent et était maintenant inhumée dans la chapelle Sainte-Anne de l’église Notre-Dame.

En poursuivant son œuvre dans l'Ouest, la Vérendrye avait dû faire face à des difficultés encore plus grandes que celles causées par la dure vie de la nature sauvage. Sa base de ravitaillement était en danger. Il avait beaucoup d'ennemis au Canada, qui profitaient de son absence pour le dénigrer auprès du gouverneur. Ils allèrent jusqu'à envoyer de faux rapports au roi de France, disant qu'il passait son temps, non pas à chercher un chemin vers la mer de l'Ouest, mais à s'enrichir avec la traite des fourrures. Ce n'était pas vrai. Non seulement il ne gagnait pas d'argent de la traite des fourrures, mais il était lourdement endetté à cause du coût énorme de ses explorations. Pourtant ses détracteurs ont gain de cause .

Un autre officier, M. de Noyelle, est envoyé dans l'Ouest pour continuer les travaux d'exploration. Comme il ne les fait guère progresser,  le gouverneur par intérim du Canada, le marquis de la Galissonière, décide finalement de remettre les travaux d'exploration au crédit de la Vérendrye et de ses fils.

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Le marquis de la Galissonière.
D'après une gravure du Château de Ramezay

La Vérendrye repart  pour le fort La Reine à l'été 1741: il en fait un quartier général d'où il entreprend ses ultimes expéditions. Le 9 avril 1742, ses fils , Louis-Joseph et François, quittent le fort avec pour mission d'entrer en contact avec les Mandans et de poursuivre l'exploration vers l'ouest. Ils arrivent chez les Mandans le 19 mai et ils y demeurent jusqu'au 23 juillet avant de repartir, appuyés cette fois par deux guides mandans. Ils marchent durant plusieurs jours et finissent par rencontrer des Crows à qui les Mandans cèdent le relais pour retourner chez eux. Ils croisent ainsi plusieurs villages où ils sont bien reçus et à qui ils offrent des présents qu'ils ont pris soin d'apporter avec eux. Le 19 octobre, ils parviennent au Wyoming actuel.
Le 1er janvier 1743, ils remontent le Haut Missouri jusqu'à la rivière Yellowstone. Ils sont ensuite accompagnés par des guides Sioux, lorsqu'un écran de pierre leur barre la route et la vue: ils sont arrivés au pied des montagnes Rocheuses.

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Ils sont alors certains que, s'ils traversent ces montagnes, ils verront la mer. Leurs guides autochtones refusent toutefois de poursuivre leur chemin, arguant qu'il est dangereux de continuer dans les territoires de leurs ennemis, les « Gens-du-Serpent ». Déçus, les frères La Vérendrye rebroussent chemin et rentrent au fort La Reine en juillet 1743 où ils retrouvent enfin leur père resté sur place afin de s'assurer que les Cris et les Assiniboines ne partent pas en guerre contre les Sioux.
Sur le chemin du retour, Louis-Joseph grave une inscription sur une plaque de plomb qu'il enfouit à cet endroit du Dakota pour prendre acte de la possession de ces immenses territoires au nom du roi de France et rappeler la mission que lui a confiée le marquis de Beauharnois, gouverneur de la Nouvelle-France.

Le texte de l'inscription sur une face est la suivante :
« L’an 26 du règne de Louis XV. Pour le roi, très illustre seigneur. Par Monsieur le Marquis de Beauharnois, 1741. Placé par Pierre Gaultier de Laverendrie
».

Louis-Joseph n'oublie pas de citer son frère, Pierre Gaultier de La Vérendrye, qui avait lancé une première expédition dans cette région en 1740.

L’autre côté, gravé sur place au couteau ou au poinçon, porte les noms suivants de trois personnes : « Posé par le Chevalyer de Lave (Louis-Joseph se faisait appelé Chevalier) — tblt (Tremblet ou Tremblay, titre officiel de François Gaultier) – Louy La Londette (Louis Lalonde) – Amiotte [Amiot ou Amyot]. Le 30 de mars 1743. »
La plaque sera découverte en 1913 et le lieu de découverte est devenu le Site de La Vérendrye.

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Si les quatre explorateurs sont revenus sains et saufs de leur expédition, leur mission de découvrir la mer de l'Ouest demeure un échec. Discrédité, Pierre de la Vérendrye démissionne et revient à Montréal. Il ne s'affaire pas moins à préparer de nouvelles expéditions.

En 1744, toujours sur l’intervention de Beauharnois, Maurepas lui accorde à contrecœur une commission de capitaine et, peu après, Beauharnois le nomme capitaine de sa garde. La Vérendrye vit alors une existence relativement confortable à Montréal, malgré l'accumulation de ses dettes. Il fréquente les salons coloniaux.  Il s’installe dans une agréable vie mondaine, recevant et étant reçu à son tour dans les meilleures maisons de la société coloniale.   Il fait la cour à Esther Sayward , veuve de Pierre de Lestage, un des grands marchands de la Nouvelle-France.

Mais,  quand Noyelles quittant son poste de commandant en 1746 la Vérendrye est nommé pour lui succéder,  le voilà qui recommence à élaborer les plans d’une autre expédition vers l’Ouest, cette fois, en remontant la rivière Saskatchewan.  Il se rend compte, mais trop tard, que cette route est celle qui se prête le mieux à la découverte de la mer de l’Ouest. Il veut se rendre lui-même dans l’Ouest en 1750,  après avoir reçu auparavant le plus grand honneur de sa carrière, la croix de Saint-Louis, que lui décerna Antoine-Louis Rouillé, successeur de Maurepas. Probablement tout revigoré par la reconnaissance de ses accomplissements et bien qu'il ait à présent soixante-quatre ans, il se prépare donc à partir de Montréal au printemps de 1750. Il a l'intention d'avancer le plus rapidement possible jusqu'au fort Bourbon, ou fort Paskoyac, où il passera l'hiver. Au printemps de l'année suivante, croit-il, il remontera la rivière Saskatchewan et traversera les montagnes jusqu'aux rives de la mer de l'Ouest, l'océan Pacifique.  Mais il tombe malade pendant ses préparatifs et, avant la fin de l'année 1749, c'est pour le voyage dont personne ne revient qu'il se met en route...  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 0105

Ses fils entendent bien reprendre le flambeau et poursuivre la quête de leur père !

A SUIVRE ...

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Message par Mme de Sabran Sam 26 Juin 2021, 09:14

Pierre de la Vérendrye laissait à ses trois fils une petite succession maigrelette atteignant peut-être 4 000#, constituée en grande partie de vêtements et de parures, bref, la succession d’un gentilhomme impécunieux.

C’est en somme ce que La Vérendrye avait été. Il s'était tourné vers l’Ouest pour accomplir des actions qui, tout en contribuant à la gloire du roi, serviraient à la sienne propre .  Il écrivait à Maurepas en 1731 : « Je ne cherche qu’à porter le nom de Sa Majesté et ses armes, dans une grande étendue de pais inconnus, d’agrandir la colonie et d’y augmenter le commerce ».

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Mais la conviction de Maurepas que parvenir à ces eaux était chose relativement simple ne le prédisposa pas à l'indulgence.  Il avait fallu huit ans et deux expéditions pour que La Vérendrye se rende compte que le Missouri coulait vers le sud en direction du Mississipi et du golfe du Mexique et non vers la mer de l’Ouest.
Comme découvreur, aspect le plus important de sa mission aux yeux de Maurepas, il échoua.   A sa décharge, il n’existait aucun relevé cartographique de la région intermédiaire, et la couronne refusant de subventionner son entreprise, il dut se rabattre sur les marchands locaux. groupés en petites sociétés incapables de fournir les capitaux nécessaires pour soutenir une expédition si loin de la vallée du Saint-Laurent.

Selon Yves F. Zoltvany  ( source principale de ce sujet ) ,  ceci est la partie portée au débit de son entreprise. Mais tout compte fait, il faut reconnaître que La Vérendrye a fait reculer les frontières de la Nouvelle-France jusqu’au Manitoba ; au cours de ses innombrables rencontres avec les Indiens, il a inscrit la fidélité à la monarchie française au cœur d’importantes nouvelles tribus ; les postes qu’il a bâtis à l’ouest des Grands Lacs ont transformé le lac La Pluie, le lac des Bois et le lac Winnipeg en mers intérieures françaises et ont détourné vers le Saint-Laurent, au profit des Français, une bonne part du commerce des fourrures des régions de la Saskatchewan et de l’Assiniboine qui se faisait à la baie d’Hudson. Il a accompli tout cela doucement, sans bruit ni tapage, malgré ses drames personnels et plus que son lot d’infortunes. S’il avait su être plus articulé et plus direct dans ses dépêches, Maurepas aurait peut-être, à l’exemple de Beauharnois, reconnu le mérite considérable de ce vaillant fils de la Nouvelle-France.

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Buste de La Vérendrye à Trois-Rivières

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Sieur-10


Après la mort de La Vérendrye, ses fils se préparent à réaliser son projet d'atteindre la mer de l'Ouest par la rivière Saskatchewan. Ils avaient le même désir désintéressé de faire honneur à leur roi et d'ajouter de nouveaux territoires à leur terre natale. D'ailleurs, ce projet, que leur père avait tant à cœur, était devenu pour eux maintenant un devoir sacré. À leur grand désarroi, cependant, ils découvrirent bientôt que la promesse faite à leur père ne s'étendait pas à eux-mêmes. Un autre officier, Legardeur de Saint-Pierre, fut nommé par le gouverneur du Canada pour poursuivre la recherche de la mer de l'Ouest.

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 344bb710
Legardeur de Saint-Pierre lisant une lettre du gouverneur de Virginie.
John Buxton, wwwbuxtonart.com

Ils avaient passé des années de labeur et d'inconfort dans le désert et enduré d'innombrables difficultés et dangers. Ils avaient soigneusement étudié les langues, les mœurs et les coutumes des tribus indiennes, et ils avaient découvert par une dure expérience quel serait le meilleur moyen d'achever leur découverte. Pourtant, maintenant, ils étaient écartés au profit d'un officier qui n'avait jamais été dans le Far West et qui ignorait les conditions qu'il y serait obligé de remplir.
Ils pourraient du moins demander justice.

Dans une dernière tentative pour l'obtenir pour lui et ses frères, François de la Vérendrye écrivit cette lettre à Maurepas :

La seule ressource qui me reste est de me jeter aux pieds de Votre Seigneurie et de vous troubler du récit de mes malheurs. Je m'appelle la Vérendrye; mon défunt père est connu ici  et en France par l'exploration pour la découverte de la mer de l'Ouest à laquelle il a consacré les quinze dernières années de sa vie. Il a voyagé et fait voyager mes frères et moi avec une telle vigueur que nous aurions atteint notre but, s'il n'avait eu qu'un peu plus d'aide, et s'il n'avait pas été autant contrarié, surtout par l'envie. L'envie est encore ici, plus qu'ailleurs, une passion dominante contre laquelle on n'a aucune protection. Pendant que mon père, mes frères et moi nous épuisions de labeur, et que nous encourions une charge écrasante de dépenses, ses pas et les nôtres étaient représentés comme dirigés uniquement vers [notre propre gain par] la découverte du castor ; la dépense qu'il a été obligé de faire a été décrite comme de la dissipation; et ses récits ont été présentés comme un paquet de mensonges. L'envie telle qu'elle existe dans ce pays n'est pas une demi-envie ; son principe est de calomnier furieusement dans l'espoir que si même la moitié de ce qui est dit trouve grâce, il suffira de blesser. En fait, mon père, ainsi opposé, a dû à son grand regret être obligé plus d'une fois de rentrer et de nous faire revenir faute d'aide et de protection. Le tribunal lui a même reproché [de ne pas avoir rendu compte de ses travaux de manière adéquate] ; il était, en effet, plus déterminé à faire des progrès qu'à dire ce qu'il faisait jusqu'à ce qu'il puisse faire des déclarations définitives. Il s'endettait, il n'obtenait pas de promotions.

Au moment où il était le plus avide du bon travail, l'envie l'emporta, et il vit les postes qu'il avait établis et son propre travail passer en d'autres mains. Alors qu'il était ainsi contrôlé dans ses opérations, la récompense d'une abondante récolte de peaux de castor [qu'il avait rendue possible] revenait à un autre plutôt qu'à lui-même. Pourtant [malgré ce commerce profitable, le bon travail s'est ralenti]; les postes, au lieu de se multiplier, tombèrent en décadence, et l'exploration ne fit aucun progrès ; c'est d'ailleurs ce qui l'affligeait le plus.

Pendant ce temps, le marquis de la Galissonière arriva au pays . Dans le brouhaha d'opinions contradictoires qui prévalaient, il arriva à la conclusion que l'homme qui avait poursuivi de telles découvertes à ses frais et à ses frais, sans aucun frais pour le roi, et qui s'était endetté pour établir des postes utiles, méritait meilleure fortune . Outre l'avancement du projet de découverte, des services pratiques avaient été rendus. Il y avait [le marquis rapporta] une forte augmentation de castors dans la colonie, et quatre ou cinq postes avaient été bien établis, et défendus par des forts aussi bons qu'on pouvait en faire dans des pays si éloignés ; une multitude de sauvages avaient été transformés en sujets du roi ; certains d'entre eux, dans un parti que je commandais, montrèrent l'exemple à nos propres sauvages domiciliés en frappant les Indiens Anniers, qui sont dévoués à l'Angleterre. Le progrès  ne pouvait être accéléré et rendu plus efficace qu'en laissant l'œuvre rester entre les mêmes mains.

C'est ainsi que le marquis de la Galissonière eut la bonté d'expliquer sa position. Sans doute s'exprima-t-il à la cour dans le même sens, car l'année suivante, c'est-à-dire l'année dernière, mon père fut honoré de la croix de Saint-Louis, et fut invité à continuer avec ses fils l'œuvre qu'il avait commencé. Il prit des dispositions très sérieuses pour commencer son expédition ; il n'a rien épargné pour réussir ; il avait déjà acheté et préparé toutes les marchandises destinées au commerce ; il m'a inspiré, moi et mes frères, sa propre ardeur. Puis, au mois de décembre dernier, la mort l'emporta.

Aussi grand que fût mon chagrin à l'époque, je n'aurais jamais pu imaginer ou prévoir tout ce que j'ai perdu en le perdant. Quand j'ai succédé à ses engagements et à ses responsabilités, j'ai osé espérer que je réussirais aux mêmes avantages. J'ai eu l'honneur d'écrire à ce sujet au marquis de la Jonquière [alors gouverneur], l'informant que j'étais remis d'une indisposition dont je souffrais, et qui pouvait servir de prétexte à quelqu'un qui chercherait à me supplanter . Sa réponse fut qu'il avait choisi M. de Saint-Pierre pour aller à la mer occidentale.


Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Jacque12
Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière
Gouverneur général de la Nouvelle-France
15 août 1749 – 17 mars 1752

Je suis parti tout de suite pour Québec de Montréal, où j'étais alors; J'ai représenté la situation dans laquelle j'ai été laissé par mon père ; J'ai déclaré qu'il y avait plus d'un poste en direction de la mer occidentale et que moi et mes frères serions ravis d'être sous les ordres de M. de Saint-Pierre, et que nous pourrions nous contenter, au besoin, d'un seul poste, et celui le plus éloigné ; J'ai déclaré que nous n'avions même demandé qu'à partir d'avance [du nouveau chef], afin que pendant que nous poussions le travail d'exploration, nous puissions peut-être nous aider en disposant des derniers achats de mon père et de quoi nous est resté dans les postes. Nous devrions en cela avoir la consolation de faire tous nos efforts pour répondre aux souhaits de la cour.

Le marquis de la Jonquière, bien qu'il sentît la force de mes représentations, et qu'il me sembla qu'il en fût touché, me dit enfin que M. de Saint-Pierre ne voulait ni moi ni mes frères. J'ai demandé ce qu'allaient devenir les dettes que nous avions contractées. M. de Saint-Pierre avait pourtant parlé, et je n'ai rien pu obtenir. Je suis rentré à Montréal avec cette information pas trop consolante. Là, j'ai proposé à la vente un petit terrain, tout ce que j'avais hérité de mon père. Le produit de cette vente a servi à satisfaire mes créanciers les plus pressants.

Pendant ce temps, la saison avançait. Il s'agissait maintenant de me rendre comme d'habitude au rendez-vous fixé avec mes hommes de main, afin de leur sauver la vie , et de sécuriser les provisions qui, sans cette précaution, seraient probablement pillées et abandonnées. Malgré M. de Saint-Pierre, j'obtins la permission de faire ce voyage, et j'étais soumis à des conditions et à des restrictions telles qu'on pouvait en imposer au voyageur le plus ordinaire. Cependant, à peine étais-je parti que M. de Saint-Pierre se plaignit de mon acte et allégua que ce départ du mien devant lui lui fit plus de dix mille francs. Il m'accusa aussi, sans la moindre réserve, d'avoir chargé mon canot au-delà de la permission qui m'avait été accordée.

L'accusation a été considérée et mon canot a été poursuivi; si j'avais été rattrapé tout de suite, M. de Saint-Pierre aurait été promptement rassuré. Il m'a rattrapé à Michillimakinac, et si j'en crois ce qu'il a dit, il a vu maintenant qu'il avait eu tort d'agir comme il l'avait fait, et s'en voulait de ne pas m'avoir emmené, moi et mes frères, avec lui. Il m'a exprimé beaucoup de regrets et m'a fait de nombreux compliments. Il se peut que ce soit son mode d'action habituel ; mais il m'est difficile d'y reconnaître soit la bonne foi, soit l'humanité.

M. de Saint-Pierre aurait pu obtenir tout ce qu'il a obtenu ; il aurait pu assurer ses intérêts et gagner des avantages surprenants ; et ont emmené [comme il le désirait] un parent avec lui sans nous exclure complètement. M. de Saint-Pierre est un officier de mérite, et je n'en suis que plus à plaindre de le trouver ainsi tourné contre moi. Pourtant, malgré les impressions favorables qu'il a suscitées à différentes occasions, il lui sera difficile de montrer qu'en cette matière il a gardé en vue l'intérêt principal [celui de la découverte], et qu'il s'est conformé aux intentions de la Cour et a respecté la bienveillance dont nous honore le marquis de la Galissonière. Avant qu'un tel tort puisse nous être fait, il doit nous avoir gravement blessé de l'avis de M. de la Jonquière,

Néanmoins, je suis ruiné. Mes déclarations de cette année n'étaient qu'à moitié recueillies, et mille difficultés ultérieures rendent le désastre complet ; avec le crédit perdu envers mon père et envers moi-même, j'ai une dette de plus de vingt mille francs ; Je reste sans fonds et sans patrimoine. De plus, je suis une simple enseigne de deuxième année ; mon frère aîné n'a que le même grade que moi, tandis que mon frère cadet n'est qu'un cadet.

Tel est le résultat net de tout ce que mon père, mes frères et moi avons fait. Celui qui a été assassiné il y a quelques années n'était pas le plus malheureux d'entre nous. Son sang ne compte pas pour nous.  (  Suspect  )  A moins que M. de Saint-Pierre ne s'imprègne de meilleurs sentiments et ne les communique au marquis de la Jonquière, tous les travaux de mon père et les nôtres ne nous servent pas, et il faut abandonner ce qui nous a tant coûté. Nous n'aurions certainement pas dû être et ne devrions pas être inutiles à M. de Saint-Pierre. Je lui ai expliqué en détail comment je croyais pouvoir le servir ; si habile qu'il soit et animé des meilleures intentions, j'ose dire qu'en nous éloignant il risque de commettre beaucoup d'erreurs et de se tromper souvent. C'est quelque chose de gagné de s'être égaré, mais d'avoir découvert votre erreur ; nous pensons que maintenant nous devons être sûrs du bon chemin pour atteindre le but, quel qu'il soit. C'est notre plus grande cause de détresse de nous trouver ainsi arrachés à une sphère d'action dans laquelle nous nous proposions de déployer tous nos efforts pour parvenir à un résultat défini.

Daignez donc, Monseigneur, juger la cause de trois orphelins. Notre malheur est grand, mais est-il sans remède ? Il y a entre les mains de Votre Seigneurie des ressources de compensation et de consolation, et j'ose espérer en tirer quelque profit. Nous retrouver ainsi exclus de l'Occident, ce serait nous voir dépouillés de la manière la plus cruelle de notre héritage. Nous aurions dû avoir tout ce qui était amer et d'autres tout ce qui était doux.


Cet appel éloquent de François tomba dans des oreilles indifférentes ; la nomination de son rival est confirmée. La seule grâce qu'il put obtenir fut la permission d'emporter vers l'Ouest une petite partie des provisions que lui et ses frères avaient déjà payées, et de revenir avec les fourrures que ses hommes avaient ramassées et ramenées à Michillimakinac.
Ainsi se terminèrent, assez tristement, les efforts dévoués de cette remarquable famille d'explorateurs pour achever la longue recherche d'une route terrestre vers l'océan Pacifique. Les frères la Vérendrye, ruinés en bourse et privés d'opportunités, tombent dans l'oubli et sont oubliés.

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Message par Teresa-Cabarrus Sam 26 Juin 2021, 11:19

Avec tout ceci, je suis déjà un peu pus prête pour réalisé mon dernier rêve, traverser le Canada en voiture de Est à Ouest. Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3236493444
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Message par Mme de Sabran Lun 28 Juin 2021, 12:05

Et qui sera au volant, ma chère Teresa :  Tallien ou vous ?!    Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 1434844716  
Hou la la ...   bon courage ... Eventaille

Voici un singulier portait de la Vérendrye gravé sur verre par l'éminent artiste britannique, John Hutton ( 1906 - 1978 ) .
https://bf.wikiqube.net/wiki/John_Hutton_(artist)

Pierre de La Vérendrye (1685 1749), explorateur français des Prairies, est représenté assis par allusion au territoire plat qu'il explora, alors qu'Alexandre Mackenzie (1764 1820), explorateur écossais qui traversa les Rocheuses et se rendit jusqu'à la côte du Pacifique, se tient debout, pour illustrer le fait qu'il franchit des montagnes. Derrière Mackenzie, on voit une scène typique des versants des Montagnes rocheuses, les arbres morts supportés par d'autres arbres encore verts.

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Message par Monsieur de la Pérouse Lun 05 Juil 2021, 18:37

Connaissez-vous la chanteuse canadienne folk Juliette Gaultier de la Vérendrye (1888-1972) ? Voici un article qui ne peut manquer de vous intéresser, chère Mme de Sabran . Le choix de ce pseudonyme est très révélateur et flatteur pour la famille de La Vérendrye.
https://www.museedelhistoire.ca/blog/le-cas-complexe-de-juliette-gaultier-de-la-verendrye/
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Message par Gouverneur Morris Lun 05 Juil 2021, 23:15

Merci Eléonore pour ce passionnant sujet !!! Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 2523452716

Mme de Sabran a écrit:Son père,   René Gaultier de Varennes, était venu au Canada en septembre 1665 en qualité de lieutenant dans le régiment de " Carignan-Salières ".

J'avais pu voir en 2015 au château Ramezay de Montréal une mini-exposition célébrant le 350ème anniversaire de l'arrivée de ce régiment :

Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3b4f1d10

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Message par Mme de Sabran Lun 05 Juil 2021, 23:58

Ces " filles du Roi " étaient certainement recrutées sur des critères " particuliers ", ne crois-tu pas ? Hop! Il y avait peut-être parmi elles des jeunes-filles " déshonorées " ainsi occultées par leurs familles...

J'ouvrirai votre lien demain, cher M. de la Pérouse, sans faute . Il est beaucoup trop tard tout de suite . Very Happy
Un grand merci ! Wink

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Message par Gouverneur Morris Mar 06 Juil 2021, 01:01

Ah, détrompe-toi Eléonore ! Hop!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Filles_du_Roy
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Message par Mme de Sabran Mar 06 Juil 2021, 10:57

Merci, mon cher Momo . Very Happy

Ces derniers sillonnent alors le Royaume de France à la recherche de candidates. Ils recrutent des jeunes filles dans les maisons de charité ou encore les hôpitaux généraux de Paris, La Rochelle, Rouen ou encore Dieppe. Plus du tiers des Filles du roi sont issues de la Salpêtrière, un hôpital parisien dédié à soutenir les miséreuses et les exclues. Les maisons de charité, financées par l'État et tenues par des religieuses, ont été créées dans l'objectif de venir en aide aux jeunes filles veuves ou orphelines (près du deux tiers des Filles du roi le sont de père, de mère ou des deux parents). Ainsi, la majorité des Filles du roi sont issues de milieux modestes, voire pauvres.

Ces jeunes-filles sont tout de même bien de pauvres gosses exclues de la société ... Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 1123740815

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Message par Gouverneur Morris Mar 06 Juil 2021, 12:35

Oui, certes, mais pas toutes des prostituées, loin de là, comme le prouve apparemment leur extraordinaire taux de fécondité (des femmes de mauvaises vie auraient vu leur capacité à enfanter réduite par les maladies vénériennes) Hop!
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Message par Mme de Sabran Mar 06 Juil 2021, 23:52

Je ne voulais pas parler uniquement de prostituées, mon cher Momo, mais de pauvres filles laissées pour compte ...

Monsieur de la Pérouse a écrit:Connaissez-vous la chanteuse canadienne folk Juliette Gaultier de la Vérendrye (1888-1972) ?  Voici un article qui ne peut manquer de vous intéresser, chère Mme de Sabran .  Le choix de ce pseudonyme est très révélateur et flatteur pour la famille de La Vérendrye.
https://www.museedelhistoire.ca/blog/le-cas-complexe-de-juliette-gaultier-de-la-verendrye/

Juliette Gaultier de la Vérendrye est un cas ( complexe ? Suspect  ) très intéressant et touchant .  Cette femme blanche qui épouse la cause amérindienne, c'est beau !  Pourquoi, mais pourquoi diable, ce procès, cette accusation d'appropriation culturelle ?!!  
C'est encore la cancel culture qui sévit ...   Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3236493444  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3236493444  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3236493444

Il est difficile de se faire une idée de ces images de Juliette Gaultier. Étudiées sous un angle actuel, les questions de la représentation et de l’appropriation culturelles ne peuvent être ignorées. Que signifie pour une chanteuse le fait de puiser dans les collections d’un musée pour « authentifier » la présentation d’une culture expressive sur une scène? Des questions connexes, examinées par des universitaires comme Jessup (2008) et Slominska (2009), prennent une dimension tactile dans le contexte du Musée. Bien que des photos, des lettres et d’autres médias de cette période témoignent de l’œuvre de Juliette Gaultier, nous n’avons aucun élément d’information équivalent au sujet de la réaction des communautés culturelles auxquelles elle a emprunté son répertoire. Que nous dit l’exemple de Juliette Gaultier, assez littéralement, sur la parole et le silence historiques?

Quelle bêtise !!! Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 3219758395

Ce que WIKI résume ainsi :

Aujourd'hui, l'étude de la carrière de Juliette Gaultier ne peut passer sous silence le concept d'appropriation culturelle. Les écrits de l'époque ne permettent pas d'identifier quelle aurait pu être la réception des prestations de Gautier chez les autochtones. En revanche, la nature sérieuse de ses recherches et certains de ses propos recueillis dans une entrevue de 1930 laissent présager qu'elle était bien intentionnée dans sa démarche artistique.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Juliette_Gaultier_de_la_V%C3%A9rendrye#:~:text=Juliette%20Gaultier%20de%20la%20V%C3%A9rendrye%2C%20n%C3%A9e%20le%207%20ao%C3%BBt%201888,chants%20acadiens%2C%20autochtones%20et%20inuits.
Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... Postca10
Certains croyaient Juliette une descendante directe de Pierre de la Vérendrye.  Explorateurs de la Nouvelle France, ces messieurs de la Vérendrye ... 1123740815    Etait-ce elle-même qui se donnait pour telle ?   Mezzo-soprano, elle avait été l'élève de Vincenzo Lombardi, l'un des professeurs d'Enrico Caruso.  
Nous la voyons sur cette carte postale posant auprès d'Hector Crawler,  Chef d'une tribu amérindienne .

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