Jean-François Camot, garçon de toilette de Marie-Antoinette

Je viens de découvrir l'existence, au détour d'une vente aux enchères, de Jean-François Camot, garçon de toilette de Marie-Antoinette dont les bons et loyaux services furent récompensés par la duchesse d'Angoulême sous la Restauration.

Un papier de la duchesse d'Angoulême accordant une pension à la veuve de Camot (un "brevet") passera bientôt aux enchères. Le voici :



"Aujourd’hui Vendredi cinquième jour du mois de Mai mil huit cent Vingt Six ,
Marie Thérèse Charlotte Dauphine de France, étant à Paris, voulant reconnaître en la personne de ladite Marie Thérèse Joséphine Ansoul, veuve de Jean François Camot, valet de chambre de Son Altesse Royale, les bons et fidèles services rendus par défunt son mari à Sa Majesté la Reine de France, mère de Madame la Dauphine, et à Son Altesse Royale, Accorde à la dite Vve Camot une pension annuelle et Viagère de Six cents francs, sans retenue, qui lui sera payée pendant sa vie par son Trésorier général, de trois mois en trois mois à commencer du premier avril dernier, pour le premier trimestre être payé le premier juillet prochain, le second le premier octobre suivant et ainsi de suite jusqu’à l’extinction de la présente pension.
Et pour assurance de sa volonté Madame La Dauphine m’a commandé d’expédier le présent Brevet qu’elle a signé de sa main et fait contresigner par moi Secrétaire des Commandements de Son Altesse Royale et de ses maison et finances.
Fait donné au Château des Tuileries le jour an ci-dessus".

Quels "bons et fidèles services" Camot rendit-il à Marie-Antoinette ? Il faut consulter les mémoires de Mme Campan pour le savoir :







Ainsi donc, c'est Camot, garçon de toilette de Marie-Antoinette qui la veille de la fuite à Varennes apporta le portefeuille contenant la correspondance "sensible" de Marie-Antoinette à Mme Vallayer-Coster au Louvre... dénoncé par la femme de garde-robe, il refusa nonobstant trois interrogatoires de dire à qui il l'avait confié.

Sa veuve méritait bien une pension (600 francs / an !...).

C'est ainsi que dans les circonstances périlleuses de tous temps les caractères s'exaltent et se montrent sans fard, veules et traitres pour certains, loyaux et héroïques pour d'autres. Bouh ! les interrogatoires devaient être musclés...
Merci à toi, Notre Grâce ( et Henriette ) , pour cette anecdote édifiante. Jean-François Camot, simple garçon de toilette de Marie-Antoinette, méritait bien ce coup de chapeau.

Je me demande quel était le travail d'un "garçon de toilette" ?...

Je note aussi que l'huissier Diet est resté fidèle à la reine, contrairement à la femme de garde-robe. On ne connaît pas le nom de cette harpie d'ailleurs. Je pense malheureusement que dans toute organisation il y aura toujours des pommes pourries.

Vider les pots ? les nettoyer ? s'occuper de l'eau des baignoires ?

Peut être tout simplement celui qui s occupait du meuble. L apportait dans la chambre y déposait les flacons et peignes. Puis remisait le tout pour plus tard.

C'est tout à fait possible cher Mr. de Talaru car il ne figure pas parmi les valets de la garde-robe aux atours. En tout cas, Jean-François Camot figure bien sous sa qualité de garçon de toilette dans le recensement des personnels logés aux Tuileries en 1792/93, avec une première épouse et deux enfants. Son nom est orthographié Camau.

Quant à la « dénonciatrice » citée par Mme Campan, il s'agit de la dame Rochereuil née Hortense Victoire Rosalie Sellier, épouse d'un piqueur aux écuries. Elle était porte-chaise d'affaires de la reine, en remplacement de sa mère la dame Sellier, en poste depuis le règne précédent. Elle ne figure pas dans le recensement postérieur à Varennes.

Une dame pipi en sorte qui sent les latrines.

En tout cas cela en faisait des petits métiers. Merki..... Lol

Mr de Talaru a écrit:Une dame pipi en sorte qui sent les latrines.

Rooh, ce François !!!

Mr de Talaru a écrit:Une dame pipi en sorte qui sent les latrines.