L'hôtel de Valentinois (Passy)

C'est une oeuvre peinte à la gouache qui me donne l'occasion d'ouvrir ce sujet concernant un hôtel particulier, malheureusement détruit au début du 20e siècle :

Vue de l'hôtel de Valentinois, côté cour, à Passy, vers 1775-1780

Vue de l'hôtel de Valentinois, côté cour, à Passy
Attribué à Alexis Nicolas PERIGNON (1726-1782)
Gouache sur lin, vers 1775-1780
Diamètre : 54,2 cm

Source et infos complémentaires : Beaussant Lefèvre & Associés - Vente du 24 février 2023


L'Hôtel de Valentinois (extraits de sa fiche Wikipedia)

L'hôtel de Valentinois était un hôtel particulier à Passy construit au XVIIIe siècle dont la façade était située le long de la rue Basse, actuelle rue Raynouard, de la rue des Vignes (en face du château de Passy) jusqu'à l'emplacement de l'actuelle rue Singer dans un parc s'étendant à l'arrière jusqu'à la rue Bois-Le-Vent et jusqu'à la rue de l'Annonciation avec une entrée au 9 de cette rue.


Vues de l'hôtel de Valentinois du côté cour et du côté jardin
Alexis-Nicolas Perignon (dit le Vieux) (1726 - 1782)
Dessin, entre 1775 et 1780
19,8 cm x 29 cm
Images : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Historique

En 1710, l'hôtel appartient à Olympe de Brouilly de Piennes, mariée au duc Louis d'Aumont (1667-1723) mais dont elle est séparée. Elle le transforme en une grande propriété d'environ 4 hectares.
Par sa façade sur la rue Basse (Raynouard), l'hôtel particulier jouissait comme le château de Passy et l'hôtel de Lamballe à proximité d'une vue sur la Seine et la plaine de Grenelle mais était séparé de la route de Versailles au bord du fleuve par les parcs de ces deux propriétés. Son entrée se situait à l'emplacement de l'actuel no 9 de la rue de l'Annonciation.


Passy et Chaillot vus de Grenelle
Charles-Léopold Grevenbroeck
Huile sur toile, 1743
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Où l'on distingue :
Ancienne route de Versailles (dite aussi route de la Reine) ; quai de Passy ; châ
teau et jardins de Passy ; hôtel de Luynes (futur hôtel de Lamballe) ; les deux pavillons de l'hôtel de Valentinois, le couvent des Minimes (ou des Bonshommes), le couvent de la Visitation Sainte-Marie, Savonnerie, quai de la conférence.

Après sa mort en 1723, son petit-fils Louis-Marie-Augustin d'Aumont en hérite puis le vend en 1724 à Alexandre de Ségur, président du parlement de Bordeaux. Ce dernier le cède à son tour en 1735 à Jacques de Goyon, duc de Valentinois.


Jacques Ier, prince souverain de Monaco
Jacques (IV) Goyon de Matignon (1689-1751), comte de Torigni, duc de Valentinois, prince de Monaco (1731-1733)
Nicolas de Largillière
Huile sur toile
Image : Palais princier de Monaco, Commons Wikimedia

En 1750, le duc donne l'hôtel à sa belle-fille, Marie de Rouvroy Saint-Simon, qui l'agrandit puis le lègue en 1774 à son cousin, le comte de Choiseul-Stainville.
Ce dernier le vend en 1776 à Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont, gouverneur des Invalides à Paris, grand-maître des eaux et forêts.

Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont (1726-1803), Père de la Révolution américaine
Louis-François Mariage (graveur) : Robin delineavit / Mariage Sculpsit
Gravure, 18e siècle
Image : Musée de Bretagne, Commons wikimedia
&
Benjamin Franklin
Joseph-Siffred Duplessis
Oil on canvas, 1785
Image : National Portrait Gallery / Commons wikimedia

Entre 1777 et 1785, il y loge Benjamin Franklin, ambassadeur des États-Unis, d'abord dans la demeure attenant à l'orangerie, puis dans le pavillon oriental de l'hôtel, situé au niveau de l'actuel no 66 de la rue Raynouard. Franklin y fit placer le premier paratonnerre construit en France (d'autres pensent que le premier paratonnerre fut érigé par Franklin lors de son séjour au château de la Rochette (1777) et lire également ICI)
Henri Bouchot note que Le Ray de Chaumont vend l'hôtel en trois lots, alors que Jacques Hillairet mentionne qu'en 1791, deux personnes se le partagent.

Hôtel de Valentinois, à Passy, côté cour et côté jardins
Attribué à Alexis Nicolas Perignon, le Vieux
Gouaches, c. 1780
Images : RMN-Musée franco-américain du château de Blérancourt / Adrien Didierjean

En 1814, l'hôtel est loué au prince de Condé.

Un lot comprenant les communs et des restes du jardin (vraisemblablement une partie au sud-ouest de celui-ci, visible sur le plan Roussel de Paris, ses faubourgs et ses environs (ICI), mais dissimulée sur le plan de l'hôtel levé par Guélin (ICI) avait échu à Du Mersan, « le joyeux vaudevilliste » qui y vit entre 1820 et 1835. Le vaudevilliste Nicolas Brazier y loge également vers 1825.

Le démantèlement du domaine

L'industriel David Singer acquiert la plus grande partie du domaine et lotit les terrains avec ouverture en 1836 d'une rue à son nom, d'une voie perpendiculaire reliant la rue des Vignes à la rue Bois-le-Vent, rue Saint-Philibert actuelle rue Alfred-Bruneau et rue de la Fontaine actuelle rue Lekain et de la rue Neuve-Bois-le-Vent actuelle rue Talma.

Le 8 avril 1839, les Frères des écoles chrétiennes qui avaient installé depuis 1818 leur maison-mère et leur petit noviciat des Frères dans l'hôtel, achètent une partie des jardins et deux pavillons puis déménagent, dans des locaux construits sur ce terrain et dans le bâtiment préservé de l'hôtel, leur pensionnat pour garçons précédemment ouvert au no 165 de la rue du Faubourg-Saint-Martin.


Image : Album du pensionnat de Passy / Abebooks

Au cours des décennies suivantes, les Frères des écoles chrétiennes reconstruisent certains locaux et en agrandissent d'autres, le pensionnat s'étendant en continuité le long de la rue Raynouard entre la rue Singer et la rue des Vignes. La chapelle du pensionnat occupe l'emplacement du pavillon où était logé Benjamin Franklin. En 1896, on y pose une plaque rappelant le souvenir du fait qu'il y installa le premier paratonnerre du pays. L'inscription est reportée sur le plan coupé de l'actuel immeuble occupé par le collège secondaire Saint-Jean-de-Passy.

En application de la loi sur les Congrégations, les frères sont expulsés de France et vendent les 3/4 des bâtiments.

L'hôtel de Valentinois est démoli entre 1905 et 1909 et l'avenue du Colonel-Bonnet est ouverte en 1909 sur ce terrain. Le collège et lycée Saint-Jean de Passy est installé sur la partie subsistante de l'ancienne propriété à l'angle de la rue des Vignes et de la rue Raynouard, les classes maternelles et élémentaires dans un bâtiment préservé du XIXe siècle au 60 rue Raynouard.

Une inscription rappelant la pose du premier paratonnerre par Benjamin Franklin fut gravée sur le pan de l'immeuble à l'angle des rues Raynouard et Singer en 1910, et un panneau « Histoire de Paris » installé au tournant du XXIe siècle, marque également l'emplacement de l'ancien hôtel de Valentinois.

Croisement entre rue Raynouard et rue Singer. Inscription gravée en hauteur mentionnant l'histoire de l'hôtel de Valentinois :
"Ici s'élevait un pavillon dépendant de l'hôtel de Valentinois. De 1777 à 1785 B. Franklin l'habita et y fit placer le premier paratonnerre construit en France".
Image : Celette / Commons wikimedia


* Source texte : Wikipedia - L'hôtel de Valentinois

La nuit, la neige a écrit:
Entre 1777 et 1785, il y loge Benjamin Franklin, ambassadeur des États-Unis, d'abord dans la demeure attenant à l'orangerie, puis dans le pavillon oriental de l'hôtel, situé au niveau de l'actuel no 66 de la rue Raynouard.

Oui, oui, je me souviens !
Mme de Polignac loue l'un des pavillons de l'hôtel à Passy du duc de Valentinois occupé par M. Ray de Chaumont, au moment de la naissance de Jules junior, l'autre pavillon est occupé par Benjamin Franklin de 1777 à 1785.

...   hôtel que voici !   


Notre sujet:
https://marie-antoinette.forumactif.org/t55-benjamin-franklin

Ah, merci ! Je ne m'en souvenais plus...