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Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand

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Message par Mme de Sabran Ven 08 Sep 2023, 19:40

Céleste de Chateaubriand ( 1774 - 1847 )    

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Céleste de Chateaubriand
Hippolyte-Benjamin Adam
— Maison de Chateaubriand, (Chatenay-Malabry)


Céleste Buisson de la Vigne est issue d'une famille de marins bretons apparentée à celle de Duguay-Trouin. Son père,  Alexis-Jacques Buisson de La Vigne est capitaine de vaisseau, chevalier de Saint-Louis, commandant du port militaire de Lorient et directeur de la Compagnie des Indes à Lorient.

Lucile de Chateaubriand, qui est très affectueusement liée avec elle,  voit dans cette amie l'épouse parfaite pour son frère et se propose de tout mettre en oeuvre pour marier ces deux-là.   Very Happy
Qu'en dit François-René ?

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Cette union n'est pas sans soulever quelques problèmes, dans la famille de Céleste ...
Elle a lieu cependant, le 19  mars 1792  ( janvier 92 selon WIKI  Suspect )

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( Chronique de la Révolution, Larousse )  

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soeur et amie
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Les nouveaux époux se découvrent et s'apprivoisent mutuellement :  

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Mais le 15 juillet 1792, accompagné de son frère et abandonnant là sa femme, Chateaubriand quitte la France pour Coblence. Il y rejoint l’armée des émigrés afin de combattre les armées de la République.

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Céleste vit en Bretagne, délaissée par son mari dont elle ne reçoit pas de nouvelles.   Elle est arrêtée comme « femme d’émigré », emprisonnée à Rennes, où elle reste jusqu’au 9 thermidor. François-René, blessé au siège de Thionville, se traîne jusqu'à Bruxelles, d'où il est transporté convalescent à Jersey. C'est la fin de sa carrière militaire.

Ce mariage arrangé par la sœur aînée de Chateaubriand, afin de lui garantir des revenus décents, n'était pas loin s'en faut un mariage d'amour, mais Céleste reste indéfectiblement attachée à son époux malgré ses nombreuses absences, ses innombrables maîtresses.  Elle est, la religion aidant,  ce que l'on appelait autrefois une femme de devoir ( Ne cherchez plus, messieurs, le moule est cassé ... Eventaille  ) .  Femme de devoir, certes, mais pas que !  Elle admire et aime profondément cet homme inconstant.  
De son côté, Chateaubriand lui rend ainsi justice :

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Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand Captur67

En 1794, son frère   Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 4223966497 , sa belle-sœur  Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 4223966497  ( avec sa mère  Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 4223966497 et grand-père, Malesherbes  Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 4223966497 ), et une partie de leur famille, ont été guillotinés à Paris. Et voici qu'en 1798, disparaissent sa mère et sa sœur Julie. Frappé par ces épreuves, on le serait à moins !  Sad  François-René  entreprend l'écriture du Génie du Christianisme. Il décide de rentrer en France, en 1800, et retrouve Céleste qui vit alors avec Lucile dans leur château de  Combourg et le culte de leur grand homme.
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4717-combourg-le-donjon-de-chateaubriand?highlight=COMBOURG

Il est presque aussi pauvre qu’à son départ, mais la publication d’Atala le rend soudainement célèbre. Tant qu’il n’a pas stabilisé sa situation, il refuse de retrouver sa femme autrement que pour de courtes périodes. C’est que d’autres femmes, Pauline de Beaumont et bientôt Delphine de Custine, occupent son cœur.
Sa femme, qu’il appelle « ma veuve », est reléguée dans un rôle de figurante.   Shocked

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En 1803,  Céleste refuse d'accompagner Chateaubriand à Rome où Bonaparte l'a choisi pour accompagner le cardinal Fesch comme premier secrétaire d'ambassade. Elle a appris sa liaison avec Pauline de Beaumont.  Elle sait qu'il va la retrouver là-bas.  
Pauvre Céleste !
Cet amour est pourtant proche de sa fin, puisque Pauline de Beaumont meurt à Rome .
Pauvre Pauline !
Pendant ce temps, solitaire dans son château de Fervaques, Delphine languit d'amour.
 Pauvre Delphine !

Ce bourreau des coeurs confie à son ami Fontanes : « La crainte de me réunir à ma femme, m’a jeté une seconde fois hors de ma patrie. »

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Chateaubriand et Pauline de Beaumont dans les ruines du Colisée, à Rome.
Aquarelle illustrant les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand.
(Musée des Arts décoratifs, Bordeaux.)
Ph. Lafont © Archives Larbor

Mais, avant de mourir, Pauline de Beaumont aurait fait promettre à Chateaubriand de vivre désormais avec Céleste ! Il la retrouve  à Paris en février 1804. Elle « inaugure cette fois sa carrière de grande malade, qu’elle jouera toute sa vie à merveille comme un moyen sûr de retenir son infortuné mari  » ( Jean-Claude Berchet ) .

En 1806, Chateaubriand part vers l’Orient pour un grand voyage d’étude et de dévotion  : il va faire pèlerinage en Terre sainte. Céleste l’accompagne jusqu’à Venise mais, comme elle l’écrit dans une lettre du 29 juillet 1806 adressée à Mme Joubert, sa grande amie:

M. de Chateaubriand est parti hier au soir à dix heures.
Je n’ai point eu, Madame, la permission de le suivre
comme vous le croyez et comme je l’espérais.
Il a craint pour moi les fatigues d’un voyage,
et je n’ai pu lui faire comprendre tout
ce que je souffrirais pendant son absence.
Au reste tout le monde m’assure ici que ce voyage
n’est nullement dangereux ; mais je sais
combien est funeste le golfe Adriatique et les
malheurs que peut causer le blanc Iapyx.
Enfin, je le pleure déjà comme mort, et il ne me reste
qu’autant d’espérance qu’il n’en faut pour me donner
une agitation plus insupportable que la douleur.

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Après ce voyage en Orient qui lui fait parcourir la Grèce, l'Asie Mineure, la Palestine et l'Égypte durant l'année 1806 ( il conçoit le projet d'une épopée chrétienne, où seraient mis en présence le paganisme expirant et la religion naissante ),  Chateaubriand publie dans le Mercure de France du 4 juillet 1807 un article hostile au régime napoléonien.
 Il s'installe à quelques kilomètres de Paris, où il est devenu persona non grata, dans la propriété qu'il vient d'acquérir à la Vallée-aux-Loups.  

Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand Maison21

Chateaubriand entreprend beaucoup de travaux et enrichit la maison d’un portique soutenu par deux cariatides de marbre blanc et, au rez-de-chaussée, d’un escalier à double branche qui pourrait provenir d’un brick anglais.

Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand Maison22

Céleste l'y rejoint et écrit :

La maison, qui n’était guère plus en état que le jour que nous l’achetâmes,
était encore pleine d’ouvriers qui riaient, chantaient et nous souhaitaient la bienvenue.
À leur tête était notre vieux cuisinier, que nous avions envoyé mettre le pot-au-feu.
Il n’était pas plus ivre que de coutume, mais assez pour chanceler
et ne pouvoir dire deux mots de suite. Cet état d’ivresse, où il était habituellement,
ne l’empêchait pas de faire merveilleusement la cuisine, et au contraire si,
à force de réprimandes et de menaces, on parvenait à l’empêcher de boire un jour,
il ne savait plus ce qu’il faisait  : un de ces jours néfastes par exemple,
il nous mit au lieu de bœuf un pain de sucre dans la soupe.
Les chambres sans fenêtres étaient chauffées avec force copeaux et éclairées avec
un grand luxe de bouts de chandelles ; l’odeur des côtelettes, qui rôtissaient,
se mêlait à l’odeur de la fumée de tabac ( ... )Tout le monde était gai, nous le fûmes aussi
et, charmés de trouver deux chambres qu’on nous avait assez bien arrangées,
dans lesquelles on avait préparé le couvert,
nous nous mîmes à table et mangeâmes de très bon appétit.
Nous dormîmes bien et, le matin réveillés au bruit des marteaux et des chants joyeux
de notre petite colonie, les pauvres exilés virent le soleil se lever
avec moins de soucis que le maître des Tuileries qui, alors, l’était du monde entier.

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1807-1817
Chateaubriand passe dix années à la Vallée-aux-Loups, entre nature et écriture. Il agrémente le parc d’arbres lui rappelant sa Bretagne natale et ses voyages à travers le monde : cèdre du Liban, cyprès chauve de Louisiane, marronnier d’Inde...
Céleste pouffe de rire derrière son éventail :  Eventaille

Chacun de nous deux avait la prétention d’être le jardinier par excellence  ; les allées surtout étaient un sujet de querelles perpétuelles, mais je suis restée convaincue que j’étais beaucoup plus habile dans cette partie que M. de Chateaubriand. Pour les arbres, il les plantait à merveille, cependant, il y avait encore discussion au sujet des groupes. Je voulais qu’on mît un ou deux arbres en avant pour former un enfoncement, ce qui donne de la grandeur au jardin ; mais lui et maître Benjamin, le plus fripon des jardiniers, ne voulaient rien céder sur cet article. En outre de la collection presque entière de tous les arbres d’agrément, nous plantâmes des milliers d’arbres verts (à peine hauts d’un pied). Ces pins, tirés des pépinières de Méréville et que nous devons à M. de Laborde, sont actuellement (1830) des arbres que les Alpes ne renieraient pas  ; les cèdres surtout sont d’une beauté remarquable ; plusieurs personnes eurent encore la bonté de nous donner des arbres rares : l’impératrice Joséphine, entre autres, nous fit présent de plusieurs arbustes et surtout d’un magnolia à fleurs pourpres, le seul qu’il y eût alors en France après celui qui lui restait à la Malmaison.

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Dans la Tour Velléda, il écrit les Martyrs (1809), l’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), les Aventures du dernier Abencérage (1826), et surtout commence l’une de ses œuvres majeures dont la rédaction durera plus de trente ans, les Mémoires d’outre-tombe.

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...   il me disait  :
« Ah ! quand nos B[ourbons] reviendront, je ne leur demanderai qu’une chose, c’est le moyen d’acheter ces coteaux pour les réunir à ma propriété.  » Je haussais les épaules, pensant bien qu’il lui arriverait ce qui lui est réellement arrivé quand ces chers Bourbons sont revenus. C’est d’avoir le plaisir de voir tous ses sacrifices payés de la plus noire ingratitude et d’être obligé de vendre  cette chaumière
qu’il avait pu se procurer pendant le règne de son ennemi.


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Et de fait,  la Restauration arrive et semble promettre à Chateaubriand la belle carrière politique qu’il souhaite, et peut mener, car il incarne la renaissance catholique. De fait, le voici ambassadeur puis Ministre des Affaires Etrangères, carrière vite interrompue. En 1824, après une querelle avec Villèle, il est destitué brutalement et mène désormais aux Débats une  opposition qui associe positionnement ultra-conservateur et demande de liberté pour la presse.
Lorsqu’il sera démis de son poste de ministre par le gouvernement Villèle, Chateaubriand, verra ses revenus diminuer, et devra se défaire de La Vallée-aux-Loups, comme l'avait prédit Céleste.


Chateaubriand avait rencontré Juliette Récamier en 1801, il en fut émerveillé : « je me demandais si je voyais un portrait de la candeur ou de la volupté ».
La concurrence est rude ... Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 1123740815
Ici notre sujet sur la divine Juliette ...
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2824-juliette-recamier?highlight=r%C3%A9camier

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Juliette Récamier
son portrait par Gérard

La liaison de Juliette Récamier et de Chateaubriand, sans doute transformée en tendresse amoureuse après une séparation, a débuté en 1819 et s’est poursuivie malgré les orages jusqu’à la mort de l’écrivain en 1848.
Cela n'empêche pas l'inconstant de garder sous le coude Delphine de Custine qui a des relations haut placées ...  Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 3236493444

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"Portrait présumé de Chateaubriand – Peintre anonyme
Châteaubriand par Delphine de Custine, peint en 1804
François-René de Chateaubriand se vit « infliger la vie."


Quand, n’en pouvant plus des incartades amoureuse de René, Céleste a des velléités de fuite  Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 1524226653 , pour la Bretagne ou pour la Suisse, son époux se jette à sa poursuite et n’a de cesse de la ramener chez eux.  Chateaubriand, bien qu’il ne soit pas épris, apprécie son épouse et lui est très attaché.  Céleste, à défaut de beauté et de charme, a beaucoup d’esprit et un caractère bien trempé. Elle ne s’en laisse pas compter et sait tenir tête à ce mari volage.
D'ailleurs entre Juliette et René, l’histoire est presque terminée. Chaque jour, Madame Récamier et Chateaubriand passent une heure en tête à tête et personne d’autre n’est reçu pendant cette heure. Toutefois, Monsieur de Chateaubriand rentre chez lui pour dîner avec sa femme.

Eh oui ! Céleste, de guerre lasse,  a finalement obtenu une place dans la vie de son mari.  Le reste du temps, elle s’occupe d’œuvres pieuses. En 1820, elle a fondé un hospice, l’infirmerie Marie-Thérèse, qui accueillait, rue d’Enfer, des prêtres âgés, et créé une fabrique de chocolats pour réunir des fonds destinés à cette œuvre.

Victor Hugo, Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand _jfif29
qui ne l’aimait pas plus que ça,   raconte l’anecdote suivante :

« Elle était fort laide, avait la bouche énorme, les yeux petits, l’air chétif, et faisait la grande dame, quoiqu’elle fût plutôt la femme d’un grand homme que la femme d’un grand seigneur. Elle, de sa naissance, n’était autre chose que la fille d’un armateur de Saint-Malo. M. de Chateaubriand la craignait, la détestait, la ménageait et la cajolait.

Elle profitait de ceci pour être insupportable aux pâles humains. Je n’ai jamais vu abord plus revêche et accueil plus formidable. J’étais adolescent quand j’allais chez M. de Chateaubriand. Elle me recevait fort mal, c’est-à-dire ne me recevait pas du tout. J’entrais, je saluais. Mme de Chateaubriand ne me voyait pas, j’étais terrifié. Ces terreurs faisaient de mes visites à M. de Chateaubriand de vrais cauchemars auxquels je songeais quinze jours et quinze nuits d’avance. Mme de Chateaubriand haïssait quiconque venait chez son mari autrement que par les portes qu’elle ouvrait. Elle ne m’avait point présenté, donc elle me haïssait. Je lui étais parfaitement odieux, et elle me le montrait. M. de Chateaubriand se dédommageait de ces suggestions.

Une seule fois dans ma vie, et dans la sienne, Mme de Chateaubriand me reçut bien.

Un jour j’entrais, pauvre petit diable, comme à l’ordinaire fort malheureux, avec ma mine de lycéen épouvanté, et je roulais mon chapeau dans mes mains. M. de Chateaubriand demeurait encore alors rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 27. J’avais peur de tout chez lui, même de son domestique qui m’ouvrait la porte. J’entrai donc. Mme de Chateaubriand était dans le salon qui précédait le cabinet de son mari. C’était le matin et c’était l’été. Il y avait un rayon de soleil sur le parquet, et, ce qui m’éblouit et m’émerveilla, bien plus que le rayon de soleil, un sourire sur le visage de Mme de Chateaubriand !

— C’est vous, monsieur Victor Hugo ? me dit-elle. Je me crus en plein rêve des Mille et une Nuits ; Mme de Chateaubriand souriant ! Mme de Chateaubriand sachant mon nom ! prononçant mon nom ! C’était la première fois qu’elle daignait paraître s’apercevoir que j’existais. Je saluai jusqu’à terre. Elle reprit : — Je suis charmée de vous voir. Je n’en croyais pas mes oreilles. Elle continua : — Je vous attendais, il y avait longtemps que vous n’étiez venu. Pour le coup, je pensai sérieusement qu’il devait y avoir quelque chose de dérangé soit en moi, soit en elle. Cependant elle me montrait du doigt une pile quelconque assez haute qu’elle avait sur une petite table, puis elle ajouta : — Je vous ai réservé ceci, j’ai pensé que cela vous ferait plaisir ; vous savez ce que c’est ?


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C’était un chocolat religieux qu’elle protégeait, et dont la vente était destinée à de bonnes œuvres. Je pris et je payai. C’était l’époque où je vivais quinze mois avec huit cents francs. Le chocolat catholique et le sourire de Mmede Chateaubriand me coûtèrent quinze francs, c’est-à-dire vingt jours de nourriture. Quinze francs, c’était pour moi alors comme quinze cents francs aujourd’hui.

C’est le sourire de femme le plus cher qui m’ait jamais été vendu. »


Au-delà de sa situation d'épouse d'un écrivain célébrissime, Céleste de Chateaubriand est demeurée célèbre pour avoir créé en 1819 l'Infirmerie Marie-Thérèse, institution qui se donne pour mission d'accueillir les prêtres âgés et les nobles devenues veuves à la suite de la Révolution française. Située dans le quartier Denfert à Paris, cette institution existe toujours et accueille les prêtres retraités du diocèse de Paris.
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Céleste meurt le 11 février 1847.  Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand 010618
Elle est inhumée dans le chœur de la chapelle Marie-Thérèse.

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Le nom de Marie-Thérèse fut choisi en hommage à la fille de Louis XVI, seule survivante de la famille du Roi qui sous la Restauration finança par un don l'achat des terrains où était située l'infirmerie.

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Céleste Buisson de la Vigne, vicomtesse de Chateaubriand Mzomoi87

https://vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr/images/MaisonChateaubriand/PDF_depliants_hors_programme/JEP-2018-Celeste-de-Chateaubriand-et-la-Vallee-aux-Loups.pdf
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