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Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 )

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Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 ) Empty Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 )

Message par Mme de Sabran Sam 02 Déc 2023, 19:29

Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 )

Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 ) Antoin14
Antoine-Joseph Gorsas,
gravure de François Bonneville,
Paris, BnF, département Estampes et photographie, 1797
.


Il est né à Limoges le 24 mars 1752 et a grandi dans un milieu très modeste. Son père, Jean-Baptiste, exerce le métier de cordonnier et sa mère ne travaille pas.
Ses parents envisagent pour lui une carrière ecclésiastique. Il préfère se consacrer à l’enseignement. Grâce à une recommandation de l’évêché de Limoges, il obtient de pouvoir faire ses études au collège du Plessis à Paris. Et dans le même temps, pour financer sa formation, il trouve un emploi de commis dans la ferme générale des domaines. Il a une vision très particulière du métier d’enseignant.

Il fonde en 1788 à Versailles une maison d’éducation originale, destinée à la formation des futurs gardes du corps. Sur les prospectus qu’il diffuse un peu partout, il précise que son établissement « réunit tous les avantages physiques et moraux que l’on peut désirer ». Mais il n’en dit pas plus. Or, dès ce moment-là, les ennuis commencent. Il devient en effet le spécialiste de la poésie satirique.

Ses attaques contre Loménie de Brienne, figure de la religion catholique, le conduisent ainsi à la prison de Bicêtre. On lui reproche, sans aucune preuve, de corrompre les mœurs de ses élèves. Libéré en 1789, il se fait discret. Antoine Joseph revient en Limousin puis remonte à Paris où il devient avocat au Parlement. Là, il s’engage en politique. Le 2 mai 1789, il assiste à la procession d’ouverture des États généraux. Gorsas rend compte de cette manifestation dans son tout premier journal, Le Courrier de Versailles. Ses chroniques, comme on dirait aujourd’hui, font le buzz.

Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 ) Le_cou10

Il dévoile avec ironie les imprudences de la cour. Son récit, le 4 octobre 1789, du banquet de réception donné par les gardes du corps aux officiers du régiment des Flandres est terrible. « Banquet dans lequel la santé de la nation avait été repoussée avec mépris, et où, en présence du roi et de la reine, la cocarde nationale avait été foulée aux pieds et remplacée par des cocardes noires et blanches. »

Le peuple de Paris suit les reportages de Gorsas. Et ce sont ses révélations qui provoquèrent la célèbre insurrection aux cris de : « À Versailles… Du pain ».
Remarqué par ses polémiques toujours plus véhémentes, Gorsas se montre dans les clubs et s’en prend aux aristocrates et aux fanatiques.

Député de Seine-et-Oise en 1792, il siège à « La Montagne ». Pour ce qui concerne Louis XVI, il plaide pour sa détention en temps de guerre et à son bannissement perpétuel en temps de paix. Mais ses propos agacent. Il attaque tout le monde. « La Montagne », Danton, Robespierre. C’est sur Marat que sa haine se concentre.
Gorsas est l’ami du peuple. Et la section de Bon Conseil (section révolutionnaire parisienne) s’inquiète. La Convention demande son jugement par le tribunal révolutionnaire. Il organise sa fuite, se réfugie à Évreux (Eure) puis en Bretagne. Mais, revenu à Paris pour retrouver une ancienne maîtresse, Brigitte Mathey, qui tient un cabinet de lecture au Palais Royal, il est arrêté, jugé, condamné, exécuté.

Publié par Jean-François Julien


Parmi les hommes de lettres et journalistes célèbres, écrit Louise Fusil dans ses Souvenirs d'une actrice,  était Gorsas dont le nom fut si plaisamment chanté dans les Actes des Apôtres sous le titre Les chemises à Gorsas. Lorsque les tantes du roi, mesdames Adélaïde et Victoire, émigrèrent, Gorsas dit dans un journal, que tout ce qu'elles emportaient de France appartenait à la nation; qu'elles n'avaient rien à elles, et il finissait par cette phrase: « Jusqu'à leurs chemises, tout est à nous. »

Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 ) S-l12010


Alors dans le numéro des  Actes des Apôtres qui suivit cette réclamation, on supposait que Mesdames était arrêtées à la frontière, et qu'un officier municipal leur disait ,

sur l'air de
"Rendez-moi mon écuelle de bois "


Rendez-nous les chemises â Gorsas;
Rendez-nous les chemises;
Nous savons, à n'en douter pas,
Que vous les avez prises.
Rendez-nous, etc.



Alors Madame Adélaïde répondait:

- Je n'ai pas les chemises à Gorsas,
Je n'ai pas les chemises



Madame Victoire ajoutait d'un air surpris:

- Avait-il des chemises, Gorsas,
Avait-il des chemises?



L'officier municipal :

- Mesdames, n'en doutez pas,
Il en avait trois grises.



Mesdames, d'un air surpris:

- Ah! il avait des chemises, Gorsas,
Il avait des chemises.
Le moment était grave ...  Hop!

Je doute que Mesdames aient fort goûté la plaisanterie et entonné le refrain avec la multitude ...  
 Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 ) Les_mu10
Les Municipaux d'Arnai Le-Duc arêtent Mesdames tantes du roi et leur redemandant les chemises du folliculaire Gorsas :
donnez-nous les chemises à Gorsas donnez-nous les chemises  
estampe de Carl de Vinck

On ajoutait que ces trois chemises lui avaient été données par le club des Cordeliers. Hélas !  lorsqu'il allait à l'échafaud, la foule impitoyable pour tous lui chantait les Chemises à Gorsas .
Antoine-Joseph Gorsas ( 1752 - 1793 ) 4223966497

_________________
...    demain est un autre jour .
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