La gazette des atours de Marie-Antoinette

Voici une vidéo très intéressante sur ce qu'il est convenu d'appeler la "gazette des atours de Marie-Antoinette", conservée aux Archives Nationales :

http://www.lepoint.fr/culture/video-les-incroyables-tresors-de-l-histoire-la-gazette-des-atours-de-marie-antoinette-19-03-2014-1802830_3.php













Par FRÉDÉRIC LEWINO ET ANNE-SOPHIE JAHN
À la une du Point.fr

C'est un cahier d'apparence ordinaire dans lequel la comtesse d'Ossun, dame d'atours et proche amie de Marie-Antoinette, collait les échantillons de tissus achetés pour confectionner les merveilleuses robes de la reine. On a longtemps cru (moi le premier) que la comtesse présentait cette gazette à Marie-Antoinette lors de son lever pour que celle-ci désigne ses trois tenues du jour en piquant les tissus correspondant avec une épingle. "C'est une erreur souvent commise, fait gentiment remarquer Pierre Fournié, directeur du musée des Archives nationales, cette gazette des atours est en fait un document comptable. Il sert à vérifier que les fournisseurs ont bien livré, en temps voulu, les robes."

Cette gazette est un extraordinaire témoignage sur les goûts vestimentaires de la jeune souveraine de 26 ans qui aimait donc les tissus rayés et fleuris. Une mode qui fut suivie par toutes les femmes de la cour. Madame d'Autun parvint à réfréner les goûts de luxe de Marie-Antoinette pour réduire les folles dépenses. Mais, faussement accusée de n'avoir pas signalé la fuite de la reine, cela ne lui épargna pas la guillotine. À noter que Marie-Antoinette faisait preuve d'une propreté rare à la cour de France. Chaque matin, ses ablutions prenaient deux à trois heures et elle prenait un bain chaque jour.

En réalité, la fameuse gazette des atours ne servait pas à choisir les robes . Ce n'était qu'un document comptable... les échantillons étaient collés sur ce cahier pour vérifier que les robes commandées avaient bien été livrées par les fournisseurs.

Détail piquant : Marie-Antoinette changeait de robe 3 fois par jour!

Selon M. Fournier, interviewé dans la vidéo, il aurait quand même bien existé un cahier avec des échantillons de robes que l'on choisissait pour la reine . Mais ce n'est pas la fameuse "gazette des atours" de la comtesse d'Ossun, qui n'est qu'un document comptable.

Cosmo a écrit:

Détail piquant : Marie-Antoinette changeait de robe 3 fois par jour!

Mais lui arrivait-il de remettre deux fois la même ?   
Parce que sinon ...

Tiens, cela me fait penser à une autre petite citation de Chamfort, qui arrive ici à point nommé :

On attribuait à la philosophie moderne le tort d'avoir multiplié le nombre des célibataires; sur quoi M.... dit: «Tant qu'on ne me prouvera pas que ce sont les philosophes qui se sont cotisés pour faire les fonds de mademoiselle Bertin, et pour élever sa boutique, je croirai que le célibat pourrait bien avoir une autre cause.»

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Mme de Sabran a écrit:

Cosmo a écrit:

Détail piquant : Marie-Antoinette changeait de robe 3 fois par jour!

Mais lui arrivait-il de remettre deux fois la même ?   .

J'espère bien que non !     

Il y a quelques années La Gazette des Atours de Marie-Antoinette  pour l'année 1782 avait été présentée à l'identique sous forme de livre. Je ne me souviens plus de la maison d'édition et d'autre part je crains que ce livre ne soit plus disponible à l'état neuf excepté le marche d'occasion car je ne possède pas cette petite merveille. àè-è\':

Ce n'est pas du tout étonnant que la reine changeait de robe trois fois par jour – c'était la coutume dans le beau monde au dix-huitième siècle, même ici en Angleterre.

On se levait et on portait une robe très simple pour prendre le petit déjeuner, puis on faisait ses ablutions, après on portait le "déshabillé" du matin ('morning dress' en Angleterre), puis la robe pour la promenade l'après midi ('walking or day dress' en Angleterre), ou l'habit pour monter à cheval, puis une robe simple pour se détendre un peu, jouer avec les enfants, puis la grande robe de cour pour la soirée – des banquets, des bals, le théâtre – il fallait une robe spécifique pour chaque occasion. N'oublions pas que nous parlons ici de la star de toute l'Europe, elle devait bien se parer à merveille. La France a gagné sa réputation pour la mode féminine grâce à Marie-Antoinette. Sans elle, Paris ne serait peut-être pas devenue la capitale de la mode qu'elle reste encore. Chapeau, Madame!

Quant à sa grande propreté – c'est peut-être rare, mais Marie-Antoinette avait des goûts raffinés et – je crois – un nez et un estomac délicats. Elle détestait les mauvaises odeurs. Rosalie Lamorlière nous raconte sa délicatesse et sa propreté, même à la Conciergerie. Mais Louis XVI ne semblait pas se soucier de son hygiène personnelle. Ses bains étaient suffisamment rares pour qu'il les note dans son journal – et on compte seulement 43 bains de 1782  à  1790!! Il semble qu'il ne les prenait que pour des raisons de santé quand il était malade. Et on se demande pourquoi la reine ne voulait pas coucher avec lui . . .

Dominique Poulin a écrit:Il y a quelques années La Gazette des Atours de Marie-Antoinette  pour l'année 1782 avait été présentée à l'identique sous forme de livre. Je ne me souviens plus de la maison d'édition et d'autre part je crains que ce livre ne soit plus disponible à l'état neuf excepté le marche d'occasion car je ne possède pas cette petite merveille. àè-è\':

Vous avez raison, il est en vente sur Amazon pour la modique somme de 362 EUR ! http://www.amazon.fr/Gazette-atours-Marie-Antoinette-Garde-robe-lannée/dp/2711851109/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1395469724&sr=8-1&keywords=gazette+des+atours

evelynfarr a écrit:Ce n'est pas du tout étonnant que la reine changeait de robe trois fois par jour – c'était la coutume dans le beau monde au dix-huitième siècle, même ici en Angleterre.

On se levait et on portait une robe très simple pour prendre le petit déjeuner, puis on faisait ses ablutions, après on portait le "déshabillé" du matin ('morning dress' en Angleterre), puis la robe pour la promenade l'après midi ('walking or day dress' en Angleterre), ou l'habit pour monter à cheval, puis une robe simple pour se détendre un peu, jouer avec les enfants, puis la grande robe de cour pour la soirée – des banquets, des bals, le théâtre – il fallait une robe spécifique pour chaque occasion. N'oublions pas que nous parlons ici de la star de toute l'Europe, elle devait bien se parer à merveille. La France a gagné sa réputation pour la mode féminine grâce à Marie-Antoinette. Sans elle, Paris ne serait peut-être pas devenue la capitale de la mode qu'elle reste encore. Chapeau, Madame!

Selon Pierre de Nolhac, cité par Nesta Webster (vade retro satanas      ), les dépenses de la reine pour sa garde-robe se sont élevées à la somme de 226.000 livres en 1780. Ce qui fait 2.700.000 euros à peu près. Ce n'est pas si énorme que ça finalement! ça nous fait une moyenne de 7.400 euros/ jour, pas de quoi fouetter un chat.

Marie-Antoinette était "dans le rouge", car la somme annuelle allouée à la reine pour sa garde-robe, inchangée depuis... 1725 (!) était de 120.000 livres. Donc, en 1780, Marie-Antoinette se trouvait dans le rouge à hauteur de 106.000 livres.

La "gazette des atours" a servi, semble-t-il, à mettre un peu d'ordre dans tout ça, car les marchandes de mode avaient la mauvaise habitude de ne facturer leur auguste cliente que plusieurs mois après avoir soi-disant livré la marchandise. Du coup, personne ne s'y retrouvait. Mlle Bertin n'en faisait qu'à sa tête ceci dit : "On a réglé que les marchandes de modes ne porteraient plus directement chez la Reine, sans en avoir auparavant la permission de la dame d'atours ou de la garde-robe, les articles choisis pour en constater la fourniture et le prix au lieu de les laisser chez la Reine et de n'en dire la fourniture et le prix que trois ou quatre mois après, lorsqu'elles en donnent le mémoire. La demoiselle Bertin s'écarte continuellement de cette règle, ce qui qui fait qu'on est fort souvent obligé de passer deux fois ses mémoires des objets qu'on a ni vus, ni appréciés, de les lui payer sans avoir la certitude qu'ils ont été fournis." (P. de Nolhac, "Autour de la reine").

evelynfarr a écrit:
Quant à sa grande propreté – c'est peut-être rare, mais Marie-Antoinette avait des goûts raffinés et – je crois – un nez et un estomac délicats. Elle détestait les mauvaises odeurs. Rosalie Lamorlière nous raconte sa délicatesse et sa propreté, même à la Conciergerie. Mais Louis XVI ne semblait pas se soucier de son hygiène personnelle. Ses bains étaient suffisamment rares pour qu'il les note dans son journal – et on compte seulement 43 bains de 1782  à  1790!! Il semble qu'il ne les prenait que pour des raisons de santé quand il était malade. Et on se demande pourquoi la reine ne voulait pas coucher avec lui . . .

On croyait en effet que l'eau était porteuse de maladies et pouvait pénétrer dans le corps. Ce qui explique pourquoi, d'ailleurs, il y a un lit dans la salle de bains de Marie-Antoinette à Versailles. Il fallait se reposer après avoir pris son bain, mettre son corps "au repos" après l'épreuve qu'il venait de subir.  :3895: 
Cela étant, on avait recours à la toilette sèche, c'est-à-dire à une toilette avec des cotons imbibés d'alcool ou d'eau de toilette... ou alors on se frottait le corps avec sa chemise. Et on changeait de chemise plusieurs fois par jour. Le "changement de chemise" était, en soi, considéré comme un acte d'hygiène. Par exemple, Louis XIV changeait deux fois de chemise le matin : il en avait une pour le petit lever et une autre pour le Grand lever. Il changeait également de chemise à son retour de la chasse etc...

Cela étant, ça devait pas toujours sentir la rose là-dessous !   ... et on comprend pourquoi en effet la reine ne voulait pas coucher avec son mari, qui de toute façon n'était pas très "hot saucisse" selon l'expression convenue au XVIIIème siècle !!   :

D'après le Reiset, si l'on fait les comptes, Mesdames Tantes dépensaient plus pour leurs toilettes que la reine. Normal : celle-ci était sous les feux de la rampe, attendue au tournant. On se fichait des vieilles...

Voici la gazette des atours, telle que conservée aux Archives Nationales.

Regardez le troisième tissus, incroyable ! Marie-Antoinette s'habillait déjà en Gaultier ! 

Ou n'est-ce pas Gaultier qui fait du Bertin?  : 

Bien à vous.

On ne se lassera jamais de voir cette gazette, en tous cas moi cela me fait toujours rêver d'imaginer la Reine dans ces tenues.

Majesté a écrit:Ou n'est-ce pas Gaultier qui fait du Bertin?  : 

Bien à vous.

Parait-il, qu'il y a de nouveau que ce qui est oublié... :

Passant à Soubise cet après midi, j'y ai vu exposé le catalogue. Vous reconnaissez le détail d'une des pages postée au début de ce sujet.

Lucius a écrit:

Passant à Soubise cet après midi, j'y ai vu exposé le catalogue. Vous reconnaissez le détail d'une des pages postée au début de ce sujet.

Oui, nous reconnaissons bien. Merci, mon petit Lulu !
Dis donc, tes photos sont excellentes !!!

Objectif posé contre la vitre : pas de reflet, pas de mouvement, mais pas de recul non plus !

Beaux gros plans sur ces charmants détails...
Merci ! :\\\\\\\\:

j'ai acheté le mois dernier un petit album dit "gazette de la reine" contenant de nombreux échantillons de tissu, fait par une personne habitant un château en province dont un membre aurait tenté de sauver la Reine - l'écriture est malhabile, mais l'ensemble est charmant, il est parfait à côté des deux éditions de la GAZETTE des ARCHIVES, la première édition datant de 1925 sous la houlette de PIERRE DE NOLHAC et la seconde récente de 2006.

J'avais prêté mon édition de 1925 lors de la préparation de cette nouvelle édition et aussi pour comparer son contenu avec l'original au moment de le ranger dans l'armoire de fer ...amusant non !!!!

MARIE ANTOINETTE :

Excellent !!!!!! :\\\\\\\\:

Dominique Poulin a écrit:Il y a quelques années La Gazette des Atours de Marie-Antoinette  pour l'année 1782 avait été présentée à l'identique sous forme de livre. Je ne me souviens plus de la maison d'édition et d'autre part je crains que ce livre ne soit plus disponible à l'état neuf excepté le marche d'occasion car je ne possède pas cette petite merveille. àè-è\':

Je l'ai

Invité a écrit:

Dominique Poulin a écrit:Il y a quelques années La Gazette des Atours de Marie-Antoinette  pour l'année 1782 avait été présentée à l'identique sous forme de livre. Je ne me souviens plus de la maison d'édition et d'autre part je crains que ce livre ne soit plus disponible à l'état neuf excepté le marche d'occasion car je ne possède pas cette petite merveille. àè-è\':

Vous avez raison, il est en vente sur Amazon pour la modique somme de 362 EUR ! http://www.amazon.fr/Gazette-atours-Marie-Antoinette-Garde-robe-lannée/dp/2711851109/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1395469724&sr=8-1&keywords=gazette+des+atours

Certainement pas mal d'€ dorment dans ma bibliothèque.... :;\':;\':;

Reinette a écrit:D'après le Reiset, si l'on fait les comptes, Mesdames Tantes dépensaient plus pour leurs toilettes que la reine. Normal : celle-ci était sous les feux de la rampe, attendue au tournant. On se fichait des vieilles...

Madame Adelaïde = Loque !

Sur AMAZON il y a depuis un certain temps des surprises  - on  voit des livres neufs ou récents vendus à leur prix réel éditeur  - et dans la partie occasion, le même livre, voire parution récente à des prix astronomiques !!!
je suis certaine qu'avec un peu de patience on pourra retrouver une édition de la gazette de 2006 à son prix normal  - une idée téléphonez aux ARCHIVES NATIONALES, peut-être ont-ils encore quelques exemplaires en vente dans la boutique étant donné qu'ils étaient éditeurs?

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

C'est l'un des lots qui seront proposés à l'occasion de la vente aux enchères "Souvenirs historiques, organisée par l'étude Coutau Bégarie le 22 février 2017...

Il s'agit de l'édition de 1925, publiée aux Editions historiques de Paris, avec des textes de Pierre de Nolhac.

La Gazette de la Reine pour l'année 1782
Fac-similé du registre de Madame la duchesse d'Ossun, Garde-Robe des Atours
Grand in-folio.




Exemplaire portant le n°2 sur un tirage limité à 200 exemplaires numérotés. Orné de plusieurs portraits en couleur et en N&B représentant la reine, et plusieurs fac-similés de documents autographes, 15 pages de texte, suivi du «registre de la garde-robe», 25 planches couleur contenant 76 échantillons d'étoffes en fac-similé.





Historique : ce précieux ouvrage reproduit des échantillons d'étoffes ayant servi pour la confection des robes de la reine Marie-Antoinette par sa modiste préférée Mademoiselle Rose Bertin (1747-1813) durant l'année 1783-1784.
Chaque matin, la reine piquait d'une épingle le tissu choisi pour chaque toilette de la journée.
Le recueil était ensuite remporté à la garde-robe où les échantillons étaient placés dans de grandes corbeilles doublées de taffetas qui étaient rapportées le soir après le coucher de la reine en plus long métrage afin qu'elle puisse se rendre compte du modèle avant d'en faire confectionner une robe.





* Source et infos complémentaires : http://www.coutaubegarie.com/html/index.jsp?id=77855&lng=fr&npp=150



Je ne parviens pas à lire la date et la lettre présentée ici, l'avons-nous déjà illustrée dans nos galeries ?

Quel beau lot !    :n,,;::::!!!:
J'envie le petit veinard qui l'emportera !!!

La nuit, la neige a écrit:
Je ne parviens pas à lire la date et la lettre présentée ici

Si si !

Ce lundi 20 de juin

Tous les devoirs réunis m'ont empêchée, Madame, de vous avertir de notre départ . J'ai pourtant risqué de vous engager à faire une course, ne fusse que pour vous savoir hors d'ici . J'ai bien peu de moments à moi et beaucoup d'affaires, je me borne donc à vous assurer de mon éternelle et inviolable amitié . Dieu veuille que nous puissions être promptement réunies .   Je vous embrasse .