L'éducation du roi à la cour de France

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 15:54

D'après des extraits de l'étude : Devenir prince, l'école du pouvoir en France de Pascale Mormiche

Le XVIIIème siècle n'est plus le siècle des princes éloquents. Même l'éloquence française ne caractérise plus la majesté royale ou princière. le renforcement des exercices écrits au cours des deux siècles étudiés mannifeste la disparition de la parole politique au profit d'un enseignement aux contenus spécialisés.
La formation du prince bascule, de l'âge de l'éloquence à l'âge de l'écrit. Dans un monde essentiellement symbolique, la ritualisation du prince est fondamentale. Le comportement privé de l'enfant s'efface devant la majesté.
(N'oublions pas qu'en France, il n'y a pas d'enfants rois, mais des rois enfants )

Madame de Ventadour encourage le futur Louis XV qui maîtrise à peine l'écriture, elle lui laisse mettre un gribouillage dans la marge d'une lettre adressée à Madame de Maintenon :

"J'aime mon cher papa roi, voilà l'oeuvre de Monsieur le Dauphin qu'il a fallu absolument laisser faire. Vous lui pardonnerez et à moi aussi Madame, je ne peux plus écrire qu'il n'en veuille faire autant."

La fonction royale se caractérise à l'écrit comme à l'oral par un même modèle d'expression qui repose sur une disposition des arguments, une élocution tendant à l'efficacité oratoire de la parole royale.
L'éducation des princes tend à leur donner des codes d'expression qui deviennent une habitude et qui marquent aux yeux du public, la majesté.

La ritualisation est primordiale, c'est le rôle des gouvernantes de l'amorcer avant que l'enfant se soumette à son gouverneur.
L'apprentissage de l'autorité, des getes royaux et curiaux, de ceux du cérémonial liturgique, l'apprentissage des arts communs avec l'aristocratie, la majesté à cheval, l'apprentissage des armes, l'initiation aux combats etc... occupent une part considérable du temps éducatif du prince.
Son corps est aussi façonné que l'est son esprit(
( Nous verrons par ailleurs que ce n'est pas toujours le cas ) [i]

C'est entre les mains des maîtres qui interviennent vers l'âge de treize ans que les princes acquièrent les arts qui matérialisent réellement leur majesté aux yeux du public et leur donne le pouvoir de commander.

Être prince, c'est avoir "incorporé" les attitudes qui le distingue des autres hommes.

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Message par Comtesse Diane Lun 21 Avr 2014, 16:04

Voilà qui est très intéressant ! J'ai bien l'impression que c'est la première fois que ce sujet est abordé. Merci à vous !
J'attends la suite avec impatience !  Very Happy

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 16:34

Nouveau, le sujet ne l'est pas car Pierrette Girault de Coursac qui est agrégée et docteur d'histoire (sa thèse portant sur l'éducation de Louis XVI a été publiée en 1972, chez Gallimard, sous le titre L'éducation d'un Roi, Louis XVI) :
Quatrième de couverture
" L'enfant est le père de l'homme ". Cette maxime rappelée par l'auteur est la meilleure introduction à ce livre capital, point de départ d'une recherche de plus de quarante ans aux résultats " révolutionnaires ", sur Louis XVI, le règne et la Révolution. En effet, l'examen attentif des documents qui reposaient à la Bibliothèque Nationale, à l'Arsenal et aux Archives, concernant l'éducation du futur roi, oblige tout chercheur honnête à s'interroger : comment un enfant et un adolescent d'un caractère si ferme, voire même obstiné, élevé dans une haute idée de lui-même et si exceptionnellement doué dans toutes les disciplines, a-t-il pu passer si longtemps pour un faible, ignorant et timide ? Cette deuxième édition du livre paru en 1972 a été remaniée et augmentée de deux importants chapitres. L'auteur fait valoir les très sérieuses connaissances acquises par l'héritier du trône en droit, en histoire, en géographie, en langues vivantes, en sciences physiques et techniques, en art militaire, en marine, qui expliquent les grands succès du règne, à commencer par la guerre d'Amérique et la victoire sur l'Angleterre de 1783. Il montre aussi les liens affectifs très profonds qui, contrairement aux idées reçues, unissaient Louis XV et son petit-fils, l'intimité qui a subsisté entre eux jusqu'à la fin, et l'initiation politique du futur souverain par les soins de l'aïeul et du Directeur des Affaires Etrangères. Par-dessus tout, le lecteur découvre la solidité de la formation morale et spirituelle du futur Louis XVI, qui sort de son éducation avec un " corps de principes " très élevés et rigoureux, véritable code de conduite-intellectuelle et morale, aux termes duquel il ne manquera jamais. Contrairement à l'idée qu'on s'en fait aujourd'hui, il était bien évident pour le futur Louis XVI, comme pour ses éducateurs, qu'il ne suffisait pas de naître (ou d'être élu ?) pour bien gouverner.

Bien à vous.

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 18:13

L'étude ici ne concerne pas que Louis XVI- mais regarde l'évolution de l'éducation des princes du XVIIème et XVIIIème siècle. La publication est, quant à elle, beaucoup plus récente ( 2010, il me semble ).

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 18:57

J'entendais par sujet abordé le fait que nous avions vu ce thème dans le CDB... mais il est vrai que nous n'avions pas beaucoup développé...aussi je vous remercie, l'amour menaçant, du partage que vous faites ici avec nous Very Happy

Bien à vous.

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 19:48

J'ai lu ce livre (enfin les deux présentés). J'avais beaucoup posté à ce sujet dans le CDB.
Bouturage, bouturage... Mais je ne peux pas... Smileàè-è\': 

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 19:50

Bon aller, je me lance ! Hop! 

Suite de ma lecture : Devenir prince, L'école du pouvoir en France XVIIe-XVIIIè siècles de Pascale Morniche, CNRS éditions.

Comme je le disais concernant l'éducation de Louis XVI et ses frères (et soeurs), leurs parents ont pris une place prépondérante, jamais acquise au cours de l'histoire de la monarchie. Le Dauphin a fait choix du gouverneur et la Dauphine elle-même s'est chargée de l'éducation politique de son fils aîné de 11 ans, héritier direct du roi.

Mais ce n'était qu'un début puisque Louis XVI et Marie-Antoinette vont aller encore plus loin.

Louis XVI va ordonner la réédition de tous les ouvrages ayant un rapport avec les éducations royales et princières depuis l'existence des livres sur ce sujet. Il fera également publier les Mémoires de Louis XIV. Désormais, encore plus que pour lui et ses frères, l'éducation royale entre dans le domaine public. Tout enfant français (et même d'ailleurs puisque le français était la langue générale) peut suivre la même éducation théorique que l'héritier du trône, travailler sur les mêmes manuels. Difficile de faire plus démocratique !!

Malheureusement, les résultats de cette éducation générale n'a pas eu le temps de porter ses fruits.  

Ensuite, le souhait de la mère que ses enfants aient une enfance privée. Dix jours après la naissance de Madame Royale, Mercy écrit à l'impératrice : "la reine a daigné me parler de plusieurs objets importants entre autres de celui d'un plan très sage et réfléchi que S. M. a formé pour l'éducation de son auguste enfant. On a commencé à retrancher les harangues usitées ci-devant et on veut éloigner des premiers regards de l'enfant royal toutes les images de grandeur, lesquelles, lorsqu'elles sont aperçues trop tôt, peuvent mettre de grands obstacles aux progrès d'uné éducation bien ordonnée."
Pas besoin de préciser que l'impératrice était totalement contre ces idées saugrenues.

Nous savons tous que la petite fille sera malgré tout très vite orgueilleuse, au grand dam de sa mère qui ne cessera de lui donner des leçons afin de la rendre plus humble.
La famille royale restait prisonnière du carcan imposé par Louis XIV malgré leurs désirs de vie plus simple.

Ce qui n'empêche pas Marie-Antoinette d'écrire presque 10 ans plus tard à la nouvelle gouvernante à propos de son fils : "Il n'a aucune idée de hauteur dans sa tête et je désire fort que cela continue. Nos enfants apprennent toujours assez tôt ce qu'ils sont. "

Qu'en penser ? Qu'aurait été l'éducation du futur Louis XVII si... A quoi aurait ressembler une grande partie du peuple éduqué dans les mêmes principes que son futur roi ?
Règne que nous ne connaîtrons hélas jamais...

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 19:50

Marie-Thérèse écrit à Mercy à propos de l'éducation "simple" souhaitée par Marie-Antoinette : " Je ne conviens aucunement qu'on doit rayer les étiquettes dans le plan d'éducation des enfants de notre naissance.(...) La mode d'à cette heure selon Rousseau, où l'on les rend paysans à force de liberté, ne me plaît pas et je n'en vois aucun avantage jusqu'à cette heure mais bien le contraire. Sans les pousser jusqu'au point de nourrir leur orgueil, il faut les accoutumer dès leur naissance à la représentation, pour obvier à tant d'inconvénients inévitables lorsque le souverain et sa famille ne se distinguent pas par la représentation de l'ordre des particuliers. C'est un point essentiel surtout à l'égard de la nation française, aussi vive que légère."


Débat difficile. Parce que du point de vue royal, oui elle a raison, comme a eu raison Louis XIV de se consacrer entièrement au public. Mais comment peut-on reprocher à ses descendants d'avoir souhaité une vie plus intime, plus privée, plus familiale ?
Dans le même type d'idée, qui montre l'évolution des mœurs à la cour française, c'est de passer de la chaise d'affaire de Louis XIV qui "faisait" en public, à Louis XV puis les autres qui avaient des toilettes personnelles où ils pouvaient être (pour une fois) seuls. Comment le leur reprocher ?

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 19:51

Cela concerne madame de Montausier, gouvernante des enfants de Louis XIV (Etat de la France 1664) mais applicable pour toutes les gouvernantes des Enfants de France :
"Madame la gouvernante ou la sous-gouvernante en son absence couche toujours dans la chambre de Mgr le Dauphin. Elle est maîtresse de la Chambre. L'huissier doit lui demander l'ordre des personnes qui désirent y entrer. Elle commande en chef aux gens de guerre et officiers destinés pour la garde de Mgr le Dauphin en l'absence de leurs Majestés. !!! C'est pour ça que j'écris ce passage. Vous imaginez Madame de Polignac en chef militaire ?

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 19:52

Je lis en ce moment un livre qui décortique par les moindres détails ces éducations. Et je n'en suis qu'au début...

On considère que l'éducation la plus réussie est celle du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, élevé par le duc et la duchesse de Montausier (seul exemple de couple qui s'est partagé l'éducation). Ces deux personnes étaient considérées comme les plus célèbres érudits de leur époque. Madame de Montausier était dans sa jeunesse la perle de l'hôtel de Rambouillet, haut-lieu de la culture française en ce milieu du XVIIème siècle. Grande Précieuse, elle a épousé le plus parfait des honnêtes hommes, hôte assidu des réceptions que ses parents donnaient en leur hôtel. Louis XIV a fait un choix révolutionnaire. Le tout équilibré par l'apport de Bossuet.
Et contrairement à l'image collective du Grand Dauphin, il était loin d'être idiot, bien qu'écrasé par son père.

C'est resté un modèle pour toutes les éducations suivantes.

L'éducation la plus ratée est celle du fils de Louis XV mais il se rattrapera par la suite.

Je ne vois pas en quoi la publication d'ouvrages sur les éducations royales serait antinomique d'une volonté de plus de simplicité dans ces éducations. Depuis l'éducation de Louis XIII, le roi et tous les éducateurs se réfèrent aux modèles précédents (dont les éducations des empereurs romains ou d'Alexandre) en y ajoutant une touche de modernité afin que le futur roi ne soit pas en décalage avec son temps. C'est tout l'esprit de la monarchie française : allier tradition et nouveauté. Le plus difficile étant de trouver le bon équilibre.

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Message par Invité Lun 21 Avr 2014, 23:35

L'éducation au début du XVIIème siècle conserve son acception humaniste d'initiation, d'imitation, de formation à la vertu. Eduquer un prince, c'est l'élever à sa propre dignité, au rang qui est le sien par la naissance, tout en anticipant sur la destinée de la génération suivante. par conséquent, la royauté ne s'enseigne pas, elle se vit.

Princes destinés à régner ou princes de sang, ils sont des enfants particuliers. Dès leur naissance, ils sont des personnages attendus, reconnus et honorés. Ils sont observés, guettés à la cour biensûr et [i]les "nouvelles à la main" informent le royaume et l'Europe entière de leurs faits et gestes.
L'éducation des princes commence tôt, son rituel précis, dans le courant de leur quatrième année. a sept ans, le plus généralement ils "passent aux hommes", commence alors la seconde éducation.

Le Dauphin pendant la période d'éducation, n'a pas de fonction régulière de représentation. Le gouverneur a "l'honorifique du service" lors des repas en présentant l'assiette au Dauphin. Il assiste sur un tabouret à la toilette. Il est d'abord un homme qui explique l'étiquette, enseigne les attitudes liées à la fonction du prince et les usages de la Cour. Grand seigneur connaissant parfaitement la Cour et les préséances, il doit avoir un train de vie en rapport avec la majesté royale, un certain faste quotidien et un luxe obligé. Le gouverneur est la référence, le soutien et devient le premier gentilhomme du prince lors de son mariage.

Le précepteur :

Il doit cultiver l'esprit de l'enfant afin de développer ses moeurs et son jugement.
Précepteurs et sous précepteurs, sont en général plus jeunes que les gouverneurs, ils exercent une infuence intellectuelle de plus longue durée.

Les gentilshommes de la manche :

L'entourage des princes comporte des gentilshommes de la manche dont le nombre varie de deux à quatre selon les périodes : " gentilshommes dont la fonction était d'accompagner les fils de France dans leur jeunesse; ces gentilshommes accompagnaient partout les princes et comme l'étiquette ne leur permettait pas de les tenir par la main, ils ne les touchaient qu'à la manche, de là leur nom ."
Ils sont les gardes du corps du prince, son rempart dans les cérémonies publiques afin que personne ne les touche. Une forme d'amitié a lié les princes avec leurs gentilshommes ( Philippe V d'Espagne avec Louville )
Ils voient tout et sont partout invisibles. Dès quatre ans
, un instituteur (ou lecteur) est chargé d'enseigner les rudiments de l'écriture, de la religion, de l'histoire, de la géographie et du dessin.

En un siècle, les effectifs doublent. Louis XIII est éduqué par cinq personnes tandis que onze s'occupent de Louis XV. Orphelin, Louis XV fut un roi très entouré.

L'éducation de quatre princes (petits fils de Louis XV) constitue autant de Maisons à remplir.
Les deux fils de Louis Dauphin : Bourgogne et Berry disposent entre 1758 et 1761, d'une large équipe :

- Gouverneur, précepteur
- deux sous-gouverneurs, quatre gentilshommes de la manche
- deux sous-précepteurs

En 1760 après la mort de Bourgogne, Berry partage avec son frère :
- trois gouverneurs
- quatre gentilshommes de la manche
- quatre sous-précepteurs
Auxquels s'ajoutent deux hommes nouveaux.
Le prince est protégé par un personnel militaire présent nuit et jour à ses côtés.

[i]Pour l'éducation du Dauphin, Louis XV n'a rien écrit, il n'existe pas de projet éducatif autre qu'un recueil de préceptes, manuscrit inédit et non signé, daté de 1737. Truffé de références aux éducateurs antiques ou aux princes médiévaux, il insiste sur la nécessité pour le prince d'apprendre à régner en s'appuyant toujours sur la religion, la justice et le bon usage des armées. Le texte riche en lieux communs, souligne la vacuité de l'équipe de Châtillon. Néanmoins Louis XV assure son ancien précepteur de sa confiance pour cette nouvelle éducation. Cette équipe n'a pas l'éclat de celle du grand Dauphin, mais elle indique par sa cohérence, la volonté de Louis XV de rompre avec l'usage et de ne pas faire du Dauphin, un alibi monarchique.
D'autre part pour la première fois, l'éducation d'un prince n'interfère pas  dans un débat politique, culturel au sein de la Cour ou de la ville.

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014, 22:14

Louis XV maintient pour son fils une éducation entre morale chrétienne et références historiques. La main de fer de Fleury, qui écarte les jansénistes et les jésuites, et éloigne les esprits innovants, rend impossible l'évolution de la théorie princière.
L'éclosion des sciences grâce à l'épanouissement des Académies fait disparaître cette notion d'instruction par les préceptes. Il devenait necessaire d'organiser l'apprentissage du savoir, de rédiger un programme hiérarchisé pour les différentes matières.

Au milieu du XVIIIème siècle, comment réagit le système éducatif princier ?

La monarchie entreprend alors des sommes d'ouvrages pédagogiques qui ne comprennent plus de réflexion théorique. L'abbé d'Olivert encourage l'édition d'ouvrages concernant l'éducation et une lourde collection d'ouvrages latins.

Les quatre fils du Dauphin Louis qui naissent à partir de 1751 donnent l'occasion de nouvelles éducations multiples.

Dès la naissance du Duc de Bourgogne, les clans s'agitent pour influer sur les décisions et obtenir un emploi auprés des princes. En témoignent plusieurs affaires qui utilisent les Enfants dans des faits politiques. ( lettre dans le berceau qui renforce la crainte d'une tentative d'empoisonnement )
Dés 1752, soit six ans avant le passage aux hommes, le Marquis d'Argenson pressent que La Vauguyon sera gouverneur de Bourgogne. En octobre, ce candidat est à son tour l'objet d'une machination.
La Vauguyon est finalement nommé gouverneur le 26 avril 1758. Les postes de sous-gouverneurs sont principalement occupés par des hommes de l'armée active, aux exploits encore récents.
Désormais au XVIIIème siècle, précepteurs et sous-précepteurs sont issus du même milieu.

Au milieu du XVIIIème siècle, le dauphin doit veiller à l'éducation de ses enfants en tant que père de famille. Conscient de son rôle d'éducateur, entouré d'hommes fidèles, le Dauphin a choisi de s'occuper personnellement de ses fils.

Le conseil principal est d'apprendre au prince "à s'humaniser avec les peuples" à se faire aimer.
Après la mort de son époux en 1765, la Dauphine veut renforcer l'éducation de Berry, en quelques mois, elle prépare un programme qui prend l'exact contrepied du Dauphin, car d'un cadet, il s'agit maintenant de faire un roi.
Le Dauhin, La Dauphine décédés, Marie Leszczynska propose pour ses petits-fils l'intervention de Condillac, ses enseignements portent dans l'ordre sur :
- la grammaire, l'art d'écrire
- l'art de raisonner, de penser
- De l'étude de l'histoire (ancienne et moderne)
- L'oeuvre philosophique
- le commerce et les gouvernements considérés   relativement l'un à l'autre.
Son ensignement est fondé sur l'histoire comme école du goût, de la vérité, et de la sagesse, sa finalité reste éthique.
Condillac est peu apprécié des philosophes qui le trouvent trop modéré. Il déclina l'offre, mais le simple effet d'annonce de la candidature de Condillac, représentant de la frange modérée des philosophes, montre que le Roi et la Reine étaient attentifs aux idées éducatives éclairées.

Au XVIIIème siècle, les groupes intellectuels avaient déserté l'éducation royale, bien que le Roi ait manifesté un soutien au plus modéré d'entre eux.

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Message par Invité Jeu 24 Avr 2014, 20:19

Le souverain utilise sa grandeur à l'accomplissement des lois divines qui lui accordent la justice et la sagesse, l'entraînant à la soumission et à l'obéissance, qualités qui ne sont pas innées pour un roi.
L'originalité de Diderot, philosophe critique de la monarchie, réside plutôt dans l'intérêt qu'il porte à l'éducation des princes alors qu'il n'y peut et n'y veut prétendre. aprés toutes ces institutions restées discrètes car non publiées, le débat sur l'éducation des princes dépasse enfin le cadre des précepteurs pour investir celui des intellectuels.
Au milieu du XVIIIème siècle, le mouvement s'inverse et les philosophes, concevant une éducation pour le peuple, analysent les théories princières. Ils défendent une éducation pour tous mais chacun pour ses talents et sa place dans la société, une éducation fondée sur l'introduction de disciplines nouvelles :
- Les langues vivantes
- L'histoire, géographie
- Physique, géométrie
- Beaux-arts
et trouvent exemplaires des écoles professionnelles comme l'Ecole Militaire.


Dans l'apprentissage du métier de Roi, certaines disciplines sont favorisées parce qu'elles entraînent l'intégration du prince dans un groupe social en lui donnant les moyens d'être rapidement efficace.
Dans ces années 1760-70, les deux systèmes de réflexion sur l'éducation n'ont jamais été aussi proches, alors que les hommes qui les présentent sont trés opposés.

Quand Louis-Philippe a dix ans, Madame de Genlis remplace le gouverneur Bonneur (devenu sous-gouverneur), mais il souffre du choix de Madame de Genlis car il perçoit cette nomination comme un désavoeu, outré comme il dit lui même "qu'un colonnel à la suite des Hussards puisse servir sous une femme", il démissionne de son poste de sous-gouverneur, quarante huit heures aprés.
Mme de Genlis prend ce titre extraordinnaire pour une femme de "gouverneur", titre qui évoque la fonction militaire.

Le Duc D'Orléans entend donner à ses enfants une éducation radicalement différente que celle inculquée aux princes, Mme de Genlis étant de petite noblesse, il s'affranchit de la tradition des nominations et des habitudes de la Cour, d'autre part, Mme de Genlis applique de nouveaux usages pédagogiques qui bouleversent la conception de l'éducation au milieu du XVIIIème siècle.

Attendant sa première fille, la Reine Marie Antoinette veut entreprendre des réformes de façon à donner une enfance privée à ces enfants publics et notamment, alléger le cérémonial des délégations des corps constitués auprés des nouveaux-nés. Marie-Thérèse répondra très clairement à Mercy : qu'elle n'apprécie pas les élucubrations de sa fille en matière de cérémonial.

"[i]La Maison des Rois est comme un grand marché où il faut aller nécessairement trafiquer pour le soutien de la vie et pour les intérêts de ceux à qui nous sommes attachés par devoir ou par amitié.
"

Madame de Motteville, mémoires

L'appartenance à une famille fonde l'un des premiers sentiments d'identité à la cour.

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Message par Mme de Sabran Jeu 24 Avr 2014, 21:13

l'amour menaçant a écrit: Mme de[i] Genlis applique de nouveaux usages pédagogiques qui bouleversent la conception de l'éducation au milieu du XVIIIème siècle.


... à la spartiate, à la baguette !



Plagnol-Dieval, Marie-Emmanuelle, "Aimer ou haïr Madame de Genlis ?", dans MORTIER Roland, HASQUIN Hervé, éd, "Portraits de femmes", in Etudes sur le XVIIIe siècle, Volume XXVIII, Editions de l’Université de Bruxelles, 2000.
Extrait de l’article:

En son temps, l’oeuvre de Madame de Genlis ne laissa personne indifférent, comme le montrent les traductions, les rééditions et les multiples échos critiques abondants jusqu’au milieu du XIXe siècle. La bibliographie Memini comporte près de mille titres, dont une importante section intitulée « lue par ses contemporains » voulue « comme un compte rendu holographique de la fortune critique d’un auteur ». A travers tous ces textes, y compris les libelles suscités par la vie privée et les agissements politiques de Madame de Genlis se dessinent le portrait et la caricature d’une femme de lettres et d’action au tournant des Lumières, ainsi que les attentes et les réticences de la critique professionnelle devant ce que l’un d’eux appelle un « phénomène ». Madame de Genlis par la variété de ses actions, de femme, de mère, de maîtresse, de gouverneur, comme par la masse et la diversité de sa production livresque fait éclater l’image naissante de la femme de lettres.

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Message par Invité Jeu 24 Avr 2014, 22:30

Dans l'ouvrage d'Eliane Viennot : La France, les femmes et le pouvoir ( les résistances de la société des XVIIème et XVIIIème siècles ) , l'auteur nous dépeint quant à elle une "Madame de Genlis", frondeuse :

En raison de sa longue expérience de gouvernante des enfants du Duc de Chartres (ou plutôt de "gouverneur") Mme de Genlis accepte mal que Rousseau passe pour un bon éducateur, lui qui n'a jamais exercé cette charge et qui a même abandonné ses enfants... Elle estime, que les confessions sont un livre "abominable" non seulement, pour la complaisance avec laquelle leur auteur y montre ses faiblesses (celles des femmes) mais parce qu'ils condamne d'avance, comme impure, toute femme qui le lirait. Elle ne se prive donc pas :
De citer quelques plagiats de Rousseau, de dire qu'il est inconséquent, inégal, sublime quelquefois; mais qu'il manque de goût, qu'il est dangereux et, en un mot de le juger avec impartialité.

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Message par Mme de Sabran Jeu 24 Avr 2014, 22:36



Cette bonne femme devait être imbuvable ...  Smileàè-è\': 
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Message par Invité Jeu 24 Avr 2014, 22:38

Tu as certainement raison, mais elle n'avait pas toujours tort, surtout concernant Rousseau ! L'éducation du roi à la cour de France 3249736284 

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Message par Mme de Sabran Jeu 24 Avr 2014, 22:45




Nous parlions de l'abandon de ses enfants dans le sujet de la maréchale de Luxembourg. Cette dame, fervente admiratrice de Jean-Jacques, s'était fourré dans le crâne l'idée folle de les retrouver, ces malheureux gosses ...
Elle y a consacré pas mal d'énergie, mais en pure perte .
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Message par Invité Ven 02 Mai 2014, 22:00

Le mariage indique souvent la fin de l'éducation, le prince joue véritablement le rôle pour lequel il a été formé. La durée totale des études peut être estimée à une dizaine d'années.
Le temps accordé à l'étude se dissocie difficilement du temps destiné à l' instruction religieuse. Le prince ne se met à sa table de travail qu'aprés avoir effectué ses prières matinales, entendu la messe avec le roi, rendu des grâces, entendu la lecture des textes pieux parfois dans son lit, souvent pendant d'autres activités.
Comme l'enfant est seul avec les précepteurs, il doit fournir une grande concentration. En effet, le personnel enseignant entoure le prince pendant la journée, profitant du temps "libre" pour lui faire répéter des notions. De plus, l'enfant entend un certain nombre de lectures, à son réveil, à sa toilette, pendant ses repas et à son coucher.
Tout concourt à l'apprentissage grâce à un savant agencement des leçons théoriques, d'exercices, d'activités sportives, de visites, de leçons pratiques et de temps de loisirs.
Le prince est en permanence occupé par une activité, sans temps "perdu". Il est entraîné dés l'enfance à ne pas disposer librement de son temps et à être assidu au travail.

Si l'on en croit un exercice de maths posé à Louis XVI (Le Blond, éléments d'algèbre p315, premiére édition) âgé de onze ans en 1765, l'enfant disposerait alors de :
- sept heures d'études
- Deux heures de repas
- Une heure de repos
- Cinq heures de" récréation"

Pendant l'étude, il aborde la religion, le droit, la politique, l'histoire et le latin.
Pendant la récréation, le prince étudie les matières "récréatives" : les langues vivantes, la géographie, les maths, la physique, le dessin et prends part aux cérémonies.
L'emploi du temps des princes d'Orléans est connu à la date du 1er mars 1781. Les princes réveillés à huit heures travaillent collectivement ou individuellement toute la journée sauf pendant l'heure du repas, les cours se terminent à 19h30.
A partir de Louis XV, le roi et ses fils ne se déplacent plus dans le royaume. La situation de Berry et de ses fréres face au pouvoir leur laisse des anneés de formation. Cependant aucun voyage n'est envisagé. La pédagogie du voyage, des visites et des promenades des princes du 18é siécle s'oppose à  l'immobilisme des dauphins pendant leur enfance, adulte, le roi n'exploite plus le voyage que le public perçoit comme un élément de représentation monarchique. Il y va de sa popularité.


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Message par Invité Sam 03 Mai 2014, 21:22

Ouh la la ! Il y a plein de sujets qui m'intéresserait fort mais je n'ai pas le temps... Smileàè-è\': 

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Message par Invité Lun 12 Mai 2014, 22:48

Louis XV passe sa petite enfance entre 1710 et 1715 au premier étage à Versailles, ce qu'on appelle aujourd'hui l'aile des princes. Dans cet appartement, il passe chaque jour devant la copie du grand portrait de Louis XIV que Mme de Ventadour y a fait poser. C'est là qu'elle l'isole lors de la maladie de Bourgogne.
Louis XV vit dans l'immense chambre du roi et dans l'appartement officiel au 1er étage du corps central. On peut penser qu'il n'était pas mécontent d'y dormir avec son gouverneur tant la chambre du Roi est impressionante et grandiose.
En 1736, Louis XV fait aménager pour son fils, comme l'avait fait pour lui le régent, le Bosquet du Dauphin aprés les bains d'Apollon, au nord de Latone.
Un pavillon octogonal à pans coupés construit par Gabriel, comprend un grand salon, une garde-robe, un logement de concierge. Il est décoré du portrait du Roi et de jeux d'enfants en cartouches et sculptures.
Le dauphin trouve un espace récréatif à proximité du château.
Aprés le second mariage en 1747, à leur retour de Fontainebleau et jusqu'à leur mort, le Dauphin et la 2éme Dauphine occupent l'appartement traditionnel, le Dauphin revenant ainsi dans l'appartement de son enfance. C'est alors qu'une nouvelle localisation apparaît. Le 26 mai 1747, Louis XV y porte la plus extrême attention en coloriant de sa main même, le plan.
(Plan de Blondel, planche 7c. Plan légendé de la moitié de l'aile du midi...destiné aux enfants de France)

Comme la place manque rapidement, Mme de Marsan (gouvernante de 1754 à 1774) donne sa chambre au rez de chaussée à Bourgogne et monte à l'entresol. Bourgogne habite alors avec Berry lorsque Provence les rejoint. Les trois enfants sont ensemble de 1755 à 1757.
Quand Artois naît, Bourgogne quitte l'appartement bruissant de jeunes enfants pour passer à l'étage au dessus où il vécut avec La Vauguyon de mai 1758 jusqu'à sa mort en 1761. Alors Berry, Artois, Provence quittent le rez-de-chaussée et habitent pendant sept ans cet appartement du premier étage. Berry agé de treize ans rejoint l'appartement du dauphin jusqu'en 1774.

A partir de 1778, Madame Royale, le Dauphin Louis Joseph puis Louis charles vivent au rez-de-chaussée de l'aile du midi et jouent prés du parterre de l'Amour et de l'orangerie.
Les appartements sont immenses : 10pièces en enfilade pour Madame Royale, 6 pour le Dauphin et les deux dernières fenêtres constituent l'appartement de la gouvernante.

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Message par Mme de Sabran Lun 12 Mai 2014, 23:01



Eh bien, les bambins avaient de quoi s'ébattre !  Very Happy 
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Message par Invité Jeu 17 Juil 2014, 17:12

Durant les premiers mois de sa captivité au temple, Louis XVI donna à son fils âgé d'un peu plus de sept ans, des leçons d'écriture, de grammaire française, d'arithmétique, de géographie, d'histoire et lui inculqua les premières notions de la langue latine.
Les devoirs et cahiers de l'enfant, avec les corrections de la main de son père sont conservés au musée Carnavalet et aux Archives nationales.

Le petit traité composé spécialement pour le Dauphin "ad usum Delphini" pour l'instruction de l'héritier du trône de France. Le premier exemplaire était calligraphié à la main, et réservé à la personne de Monseigneur le Dauphin.
On peut fixer l'époque à laquelle a été composé ce petit ouvrage entre le 21 juin 1791, date de la fuite ratée à Varennes, et le premier semestre de 1792.

L'éducation du roi à la cour de France Trattarello_a

( Madame de Pompadour.com )

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Message par Invité Sam 11 Oct 2014, 17:39

L'éducation du roi à la cour de France 1761-cour-Monseigneur_gallerie

Monseigneur le Dauphin Louis ( futur Roi Louis XVI ) labourant, en présence de son gouverneur Monsieur de la Vauguyon et de ses frères les Comtes de Provence et d'Artois.

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Message par La nuit, la neige Ven 28 Déc 2018, 13:42

Un joli dessin, que le château de Versailles, qui le conserve, commente sur son site internet :


Le Dauphin, fils de Louis XV, et la Dauphine, assistent à la leçon donnée à leurs trois enfants par leur précepteur, M. de La Vauguyon, et leur gouverneur l'ancien évêque de Limoges

L'éducation du roi à la cour de France Charle14
Pierre noire, plume, encre brune, lavis brun, mise au carreau
Par Charles Monnet (1732-1808)
Vers 1764-1765 (XVIIIe siècle)
Ancienne collection Jules et Edmond de Goncourt ; collection Château de Versailles (2013)
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin


Note du château de Versailles :

Dans ce très intéressant dessin, rare scène de la vie quotidienne de la famille royale dans leurs appartements privés, sont représentés le dauphin Louis (1729-1765) et Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767) avec leurs enfants, le duc de Berry, le comte de Provence et le comte d’Artois.
Ceux-ci sont entourés de leur précepteur, l’ancien évêque de Limoges Jean-Gilles de Coëtlosquet (1700-1784), et d’Antoine de Quélen (1706- 1772), duc de La Vauguyon (1759), premier gentilhomme de la chambre et grand maître de la garde-robe des Enfants de France, puis leur gouverneur à partir de 1758.

Celui-ci, appartenant plutôt au parti des dévots, tint le Dauphin éloigné des Encyclopédistes, négligea son éducation militaire, mais lui enseigna les disciplines scientifiques et les langues étrangères, ainsi que le sens moral et du devoir de roi chrétien.

Il s’agit de l’un des dessins préparatoires pour le tableau exposé en 1771 et commandé par le duc de La Vauguyon, Le Dauphin et la Dauphine assistant à la leçon donnée à leurs enfants avec le duc de La Vauguyon et l’ancien évêque de Limoges présent pendant la leçon.
Portant le cachet de la collection Jules et Edmond de Goncourt, il faisait partie d’un ensemble de quatre dessins, dispersés, dont l’un a été vendu en 2002.



Idea Voici le second dessin évoqué dans cette notice, vendu en 2002 chez Tajan Paris :

L'éducation du roi à la cour de France Captu120


Idea Inspirée de ces compositions, nous retrouvons également cette gravure illustrant, en 1784, la publication : "Le Vicomte de Valmont ou les égarements de la raison", de l'abbé Gérard, Paris, (5 volumes - 14 gravures - Planche XII - Tome 4).

L'éducation du roi à la cour de France Charle15
Quelle école pour les pères !
Gravure au burin de Louis Le Grand, d'après Charles Monnet
1784
Au-dessous du tr. c. : "Ch. Monnet pinx. - Louis Le Grand Sculp."
Photo : Canopé - Collections du Musée national de l'Education
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