Portrait biographique et moral de Louis XVI

Bonne nuit chère amie !
(Bon, c'est pas avec cette tenue de nuit que je vais ramener des mecs dans mon antichambre...)

Essayez celle-ci Calonne. Elle a un petit côté jungle sex assez émoustillant.  

: 

Mme de Sabran a écrit:
Ben oui, rien à faire : moi cela ne me séduit pas, mais alors pas du tout ...

Aïe ! Je n’ose guère participer à ce débat, parce qu’il y a ici des fans de Louis XVI et que, comme toi, je ne le suis pas...du tout !  : 

Mais bon...allons-y, tout doux. boudoi32 

Cosmo a écrit:
Certes, certes. Mais n'est-ce pas Louis XVI qui a convoqué l'Assemblée des Notables puis les Etats-Généraux et ce, dans le but justement de passer outre l'opposition des robins ? Il fallait le faire tout de même !

Euh...nein. Pas vraiment !   
Je la fais rapide, hein...

L’Assemblée des Notables : la mesure est étrange et vouée à l’échec ! Quelle idée !
Convoquer des privilégiés pour qu’ils statuent sur la diminution de leurs...privilèges ?  :4869: 
Le renvoi de Calonne ajoutera encore au malaise.

L’Assemblée des Notables ensuite dissoute, tout est bloqué !
Et puisque seuls, à nouveau, les Parlements peuvent enregistrer les nouveaux emprunts et la levée d’impôts, ce sont eux qui réclament la réunion des états généraux !!
Après l’exil à Troyes du parlement de Paris, puis son retour, et puisque que la banqueroute est imminente, Brienne lui accorde la convocation des Etats généraux pour 1792 (en échange d’un nouvel emprunt).
Bon, ça ne passe toujours pas ! C’est tout de même le clash.
Pour une fois alors, Louis XVI joue les gros bras. Il déboule en lit de justice et exige cet enregistrement.
C’est la fameuse séance où il se prend le bec avec Orléans (C’est légal, parce que je le veux).
Et là c’est la guerre entre les parlements et le pouvoir royal : eux rappellent les lois fondamentales du royaume (notamment la convocation des états généraux), Louis XVI fait arrêter des parlementaires et retire aux parlements l’essentiel de leurs pouvoirs.
C’est le bordel, partout en France (peuple et privilégiés !).
Et de nombreuses assemblées provinciales appellent à ne plus payer l’impôt jusqu’à que les états généraux soient convoqués.
Ce que Brienne fini par annoncer, une fois les paiements de l’Etat suspendus.
Il démissionne, et Necker se pointe à nouveau.
C’est le rappel des parlements etc. etc.  

Cosmo a écrit:Louis XVI voulait faire alliance avec le Tiers-Etat pour imposer aux robins, à la noblesse et au clergé, le principe de l'égalité devant l'impôt.

Les robins ne voulaient pas du doublement du tiers, certes. Mais Louis XVI, acculé, se trouve allié avec un Tiers très revendicatif, et sur beaucoup d’autres thèmes que celui l'impôt ! Et ça, il ne l’a pas vu venir...
Il n’a rien compris.

Cosmo a écrit:Marie-Antoinette, qui était favorable au doublement des droits de vote des députés du Tiers-Etat, était également favorable à cette réforme.

Hum, je l’ai déjà dit, Marie-Antoinette favorable au doublement du Tiers, je demande à voir.  

Cosmo a écrit:Il lui a quand même fallu un certain courage, à notre Louis XVI, pour convoquer les Etats-Généraux, et insister pour que sa réforme passe, non?...

Ben non.

Cosmo a écrit:Louis XVI est un réformateur, un Gorbatchev qui a mal tourné.

M’ouais. Un réformateur qui a voulu réformer...mais pas trop !  

Cosmo a écrit:Son problème, c'est qu'il a du mal à rester dans la ligne qu'il s'est fixée.

C’est tout de même bien dommage pour quelqu’un censé être le sommet de l’Etat.  :51516946:

Bon la suite et...le 10 août, demain !  :

Pour moi, il ne s'est fixé aucune ligne : il a vogué au fil des évènements, à vue (et comme il était myope...), il a subi mais n'a rien fixé.

La nuit, la neige a écrit:

Cosmo a écrit:
Certes, certes. Mais n'est-ce pas Louis XVI qui a convoqué l'Assemblée des Notables puis les Etats-Généraux et ce, dans le but justement de passer outre l'opposition des robins ? Il fallait le faire tout de même !

Euh...nein. Pas vraiment !   
Je la fais rapide, hein...

L’Assemblée des Notables : la mesure est étrange et vouée à l’échec ! Quelle idée !
Convoquer des privilégiés pour qu’ils statuent sur la diminution de leurs...privilèges ?  :4869: 

L’Assemblée des Notables n’était peut-être pas une excellente idée, mais en tout cas, cela démontre qu’il y tenait à sa réforme, Louis XVI. Il voulait l’égalité fiscale.

La nuit, la neige a écrit:
L’Assemblée des Notables ensuite dissoute, tout est bloqué !
Et puisque seuls, à nouveau, les Parlements peuvent enregistrer les nouveaux emprunts et la levée d’impôts, ce sont eux qui réclament la réunion des états généraux !!

Lorsque le Parlement a, le premier, déclaré, dans ses remontrances présentées à Versailles le 26 juillet 1787, que seuls les Etats Généraux étaient en droit d'accorder des impôt nouveaux à titre perpétuel, c’était un coup de bluff. Le Parlement était convaincu que Louis XVI n'oserait jamais réunir les Etats Généraux. "Agiter ce spectre était seulement un moyen de faire peur et d'amener le roi à des concessions." (JC Petitfils).

Certes, ce n’est pas de gaieté de cœur que Louis XVI a convoqué les Etats Généraux. Du fait de la fronde des Parlements, il n’avait pas d’autre choix. Mais en réalité, au départ, ni Louis XVI, ni les Parlements ne voulaient la convocation des Etats Généraux.

Une fois la convocation des Etats Généraux devenue inévitable, Louis XVI cherche à en tirer parti au maximum pour faire passer ses réformes. Ainsi s’exprime-t-il dans sa réponse aux remontrances du clergé, en 1788 : "Mes paroles ne sont pas équivoques ni illusoires : c’est au milieu des états que je veux, pour assurer à jamais la liberté et le bonheur de mes peuples, consommer le grand ouvrage que j’ai entrepris de la régénération du royaume et du rétablissement de l’ordre dans toutes les parties."

Pour l'égalité fiscale, petit retour en arrière : un certain Louis XV s'y était attelé avec l'aide de l'abbé Terray, mettant en place la réforme du "Vingtième", impôt unique devant frapper tous les sujets du royaume au vingtième de leur avoir, d'où son nom. Une réforme que les Parlements avaient aussitôt rejeté avec vigueur, ce qui avait conduit à un bras de fer entre eux et la monarchie. Louis XV, soutenu par le triumvirat Maupéou-Terray-d'Aiguillon avait alors entamé la "révolution royale" pour mettre les parlements au pas et leur faire accepter le fameux Vingtième. Sa mort mit un coup d'arrêt à cette réforme. Et le premier soin d'un certain Louis XVI fût de choisir un certain Maurepas, farouchement opposé à ce projet, et surtout de rappeler et restaurer dans leur autorité les parlements matés par son prédécesseur...
C'est ce qui s'apelle bien commencer...  boudoi29

Cosmo a écrit:
L’Assemblée des Notables n’était peut-être pas une excellente idée, mais en tout cas, cela démontre qu’il y tenait à sa réforme, Louis XVI. Il voulait l’égalité fiscale.

Il faudrait reprendre un peu tout ce qui s’est passé, et pourquoi on en est arrivé là, mais bon...
En bref, il ne tenait pas particulièrement à une réforme, mais à remplir à nouveau les caisses, après une gestion financière calamiteuse, notamment par une levée d’emprunts et d’autres moyens de répartition des impôts (ce qui n’est pas encore tout à fait une « égalité fiscale »).
Mais ce n’est pas nouveau. Et c’est parce qu’il est coincé, que Calonne lui propose cette expédient !
Mais rien de neuf, comme avec Turgot et Necker, Louis XVI fait mine de pousser dans le sens du vent, mais se laisse finalement flotter, avant de faire marche arrière et de désavouer ses ministres réformateurs !

Et j’insiste à nouveau, il ne s’agit là que de « fiscalité ».
Le reste, Louis XVI ne l’envisage nullement, alors qu’en arrière plan, ce sont évidemment d’autres revendications qui commencent à s’exprimer.

Cosmo a écrit:Lorsque le Parlement a, le premier, déclaré, dans ses remontrances présentées à Versailles le 26 juillet 1787, que seuls les Etats Généraux étaient en droit d'accorder des impôt nouveaux à titre perpétuel, c’était un coup de bluff. Le Parlement était convaincu que Louis XVI n'oserait jamais réunir les Etats Généraux. "Agiter ce spectre était seulement un moyen de faire peur et d'amener le roi à des concessions." (JC Petitfils).

Certes, ce n’est pas de gaieté de cœur que Louis XVI a convoqué les Etats Généraux. Du fait de la fronde des Parlements, il n’avait pas d’autre choix. Mais en réalité, au départ, ni Louis XVI, ni les Parlements ne voulaient la convocation des Etats Généraux.

Eh bien, peu importe, ce n’est pas le roi qui a souhaité, courageusement, convoquer les Etats Généraux.
Et encore, il fait repousser dans un premiers temps cette éventuelle mesure comme condition à l’acceptation des emprunts ; en appelant Brienne, il espérait d'ailleurs rétablir la situation avant cette convocation envisagée.
Mais non. C’est pire. Tout est bloqué.
Et enfin, le rappel de Necker qui revient à ses premiers projets, mais avec les états généraux en grosse cerise sur le gâteau, et un pays en surchauffe : crises politiques, institutionnelles, sociales et financières !

Je ne dis pas que tout est de la faute de Louis XVI, car enfin, on ne l’aide pas. C’est le moins que l’on puisse dire. Mais le fait est que l’impression qu’il donne de flotter comme un bouchon selon les courants, bon gré mal gré, ne l’aide vraiment pas non plus.

Entièrement d'accord avec toi ...   

Louis XV a écrit:Essayez celle-ci Calonne. Elle a un petit côté jungle sex assez émoustillant.  

S'il vous plaît, Louis XV, pas d'incitation au libertinage, ni de photos aussi suggestives  !!!  

Voulez-vous que je la supprime ?       Le pire, c'est que cela peut vraiment plaire. Pour preuve, un de mes admirateurs (un japonais justement) s'était gentiment proposé de me rapporter un tel pyjama de son pays à la condition de me voir dedans. Inutile de vous dire que j'ai pris encore plus de distance qu'auparavant.   

Louis XV a écrit: Inutile de vous dire que j'ai pris encore plus de distance qu'auparavant.   

Méfiez-vous : l'éloignement rapproche !  :  ( Henry de Montherlant )

D'autant plus que Ninon de Lenclos a dit : "L'amour ne meurt jamais de besoin, mais souvent d'indigestion.".   

Nous pouvons lui faire confiance, c'était son rayon !              

Il est vrai que le pauvre Louis n'était guère aidé et de plus, le coeur lui saignait de voir sa noblesse et son clergé, les deux ordres supposés le soutenir, se dresser contre lui. Mais il y a un moment où il faut trancher. Au début du règne, on peut mettre en cause sa jeunesse, son inexpérience. Mais avec le temps et l'aggravation chronique de la situation, la montée du mécontentement, il devait bien réaliser qu'il faudrait bien réagir à un moment.
Je rejoins La nuit, la neige sur le fait que Louis XVI ne souhaitait pas réformer. Dans le domaine fiscal, tout ce qu'il demandait, c'était de boucler les fins de mois. Pour le reste, sa foi inébranlable dans le système monarchique de droit divin le rendait imperméable à toute notion de réforme structurelle en profondeur. A la limite, il devait penser "aménagement", mais sûrement pas "réforme" ou "refonte".
C'est quand-même assez fou qu'un type cultivé, instruit et loin d'être con, de surcroît plein de bonne volonté, n'ait rien entrepris... C'est à se tordre les mains devant un tel gâchis...

C'est d'autant plus sidérant que Louis XVI avait pour le destin de Charles Ier d'Angleterre une fascination morbide .
Il acheta le portrait de ce roi, dit portrait du roi à la chasse, par  Van Dyck, et le fit transporter en France  en 1775.
Louis XVI avait toujours à l'esprit, parait-il,  le sort fatal fait à Charles Ier par Cromwell et le Parlement croupion .

Alors ?  Il faut croire que les leçons de l'Histoire ne marchent pas ...

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Louis XVI était un homme secret et complexe. Son biographe J.C. Petitfils reconnaît lui-même qu'il est difficile à cerner. Dans l'ouvrage de Mme Farr, que je suis en train de lire, j'apprends que lors de l'inventaire de ses livres à la Révolution, on a retrouvé dans sa bibliothèque toute une collection de pamphlets érotiques concernant ... Catherine de Russie ! Sacré Louis XVI !!  :

En langue originale ?

Ah ça, j'en sais rien !

Ce serait intéressant de savoir, car si c'est le cas, voilà une nouvelle langue que parlerait Louis XVI !!!
Chère Evelyn Farr, pourriez-vous nous éclairer ?      

Ben, v'là aut'chose ! ... lui qui semblait si peu intéressé !   

Österreich a écrit:Ce serait intéressant de savoir, car si c'est le cas, voilà une nouvelle langue que parlerais Louis XVI !!!
Chère Evelyn Farr, pourriez-vous nous éclairer ?       

Il s'agissait peut-être de pamphlets en français ? ... Et puis, dans ce genre de publications, les gravures ont généralement plus d'importance que le texte !

Mme de Sabran a écrit:
Ben, v'là aut'chose ! ... lui qui semblait si peu intéressé ! scratch

Il y avait peut-être une raison politique...
Il y a toujours de la politique dans les pamphlets.

Cosmo a écrit:

Österreich a écrit:Ce serait intéressant de savoir, car si c'est le cas, voilà une nouvelle langue que parlerais Louis XVI !!!
Chère Evelyn Farr, pourriez-vous nous éclairer ?       

Il s'agissait peut-être de pamphlets en français ? ... Et puis, dans ce genre de publications, les gravures ont généralement plus d'importance que le texte !

Oui remarque le français est une langue répandue en Europe à cette époque.