L'abbé de l'Epée
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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L'abbé de l'Epée
..............1778 ... et toujours les
Charles-Michel Lespée naît à Versailles le 24 novembre 1712. Il est baptisé le 26 novembre 1712. Son père est l'architecte expert des bâtiments du roi Louis XIV, il veut que son fils soit son successeur.
Après des études de théologie et de droit, Charles-Michel choisit l'Église et la prêtrise. Cependant, alors qu'il est sur le point d'être ordonné, l'archevêque de Paris l'invite à lui fournir son opinion sur le jansénisme mais Charles-Michel de L'Épée, ne voulant prendre parti, est privé d'ordination.
Il entre alors au barreau et acquiert une grande réputation comme avocat. Jacques Bénigne Bossuet lui propose de venir dans son diocèse ; l'avocat abandonne ainsi sa carrière et se fait ordonné prêtre à Troyes en 1736, puis revient à Paris en 1739.
À la mort de Mgr Bossuet, l'abbé de L'Épée se lie d'amitié à un janséniste et est ainsi de nouveau frappé d'interdit par l'archevêque de Paris, Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc.
Possédant une fortune personnelle, l'abbé décide de consacrer son temps aux œuvres de charité.
Entre 1760 et 1762, il découvre deux jumelles sourdes rue des Fossés-Saint-Victor, les sœurs communiquant entre elles par des signes. Leur précepteur, le père Vanint, étant décédé en 1759, il accepte de le remplacer pour enseigner aux jumelles. L'abbé de l'Épée étudie les signes par les jumelles. Sa maison se transforme en école ouverte à tous les sourds où il accueille 60 élèves sourds. Il a alors l'idée de mettre au point un alphabet à deux mains avec lequel les sourds pourront communiquer.
Il eut 19 disciples qui fondent plus tard 17 écoles pour les sourds, parmi lesquels René Dunan à Nantes.
Le 23 décembre 1789, devenu pauvre et infirme en se privant durant des mois pour servir toujours au mieux ses chers élèves, Charles-Michel est mort à l'âge de 77 ans. Son corps est enterré dans l'Église Saint-Roch, dans le caveau de la chapelle Saint-Nicolas qui a appartenu à la famille de La Roche. L'abbé de l'Épée est le frère de Jacques-François Lespée dont l'épouse est née La Roche.
Détail du Monument à l'abbé de L'Épée, 1843, par Auguste-François Michaut, place de la cathédrale Saint-Louis à Versailles.
L'abbé de L'Épée a mis en place la recherche sur une langue des signes méthodique utilisable par les personnes atteintes de surdité, afin de lier ces signes avec le français écrit, mais, comme l’a ultérieurement souligné Ferdinand Berthier, son erreur fut de vouloir assimiler la structure syntaxique du français à celle de la gestuelle des sourds.
Contrairement à ce que certains croient encore, ce n'est pas l'abbé de L'Épée qui a éduqué des sourds, même avec des gestes. En revanche, c’est le regroupement des élèves sourds dans son institution et le besoin de communiquer entre eux qui favorisèrent et perfectionnèrent la langue des signes française (LSF), la langue naturelle des sourds. L’échec de l'enseignement du langage de signes méthodiques de l'abbé de l’Épée montre qu’il est vain de vouloir enseigner aux sourds sans tenir compte de leur identité culturelle. Il pratiquait aussi les techniques de démutisation et a adapté à la langue française les techniques mises au point en Espagne par Juan de Pablo Bonet, en Angleterre par John Wallis et aux Pays-Bas par Johann Conrad Amman. Il opposa sa méthode à celle de deux autres précepteurs de sourds : Jacob Rodrigue Péreire en France et Samuel Heinicke en Allemagne.
Plaque sise au 23 rue Thérèse, à l'emplacement de la maison, aujourd'hui détruite, où est mort l'abbé de L'Épée.
Détail du cénotaphe de l'abbé de L'Épée (1840), par Auguste Préault, dans l'église Saint-Roch à Paris. Sur la partie inférieure du cénotaphe figure la liste des lettres de l'alphabet en signes du langage des sourds-muets.
Les signes méthodiques ne sont pas non plus proches de ce qu’on peut appeler le français signé, car ils ont été créés artificiellement.
Et bien sûr, clin d'oeil à Majesté, notre cinéphile, avec cet extrait du film Ridicule de Patrice Leconte dans lequel le comédien Jacques Mathou interprète le rôle de l'abbé de L'Épée :
En 1791, deux ans après sa mort, l'Assemblée nationale l'a reconnu en décrétant que son nom serait inscrit comme bienfaiteur de l'humanité et que les sourds bénéficieraient des Droits de l'homme.
Sa tombe se trouve dans l’église Saint-Roch à Paris.
L’institut qu’il avait créé existe toujours aujourd'hui, mais il s’est transformé. Il assure un enseignement en LSF. Il s'agit d’un des quatre Instituts nationaux pour jeunes sourds, situé rue Saint-Jacques à Paris, les autres étant à Metz, Chambéry et Bordeaux.
Cour intérieure de l'Institut national des jeunes sourds avec le Monument à l'abbé de l'Épée par Charles-Marie-Félix Martin :
Plusieurs villes ont des voies appelées rue de l'Abbé-de-l'Épée Page d'aide sur l'homonymie, notamment à Versailles, sa ville natale.
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Charles-Michel Lespée naît à Versailles le 24 novembre 1712. Il est baptisé le 26 novembre 1712. Son père est l'architecte expert des bâtiments du roi Louis XIV, il veut que son fils soit son successeur.
Après des études de théologie et de droit, Charles-Michel choisit l'Église et la prêtrise. Cependant, alors qu'il est sur le point d'être ordonné, l'archevêque de Paris l'invite à lui fournir son opinion sur le jansénisme mais Charles-Michel de L'Épée, ne voulant prendre parti, est privé d'ordination.
Il entre alors au barreau et acquiert une grande réputation comme avocat. Jacques Bénigne Bossuet lui propose de venir dans son diocèse ; l'avocat abandonne ainsi sa carrière et se fait ordonné prêtre à Troyes en 1736, puis revient à Paris en 1739.
À la mort de Mgr Bossuet, l'abbé de L'Épée se lie d'amitié à un janséniste et est ainsi de nouveau frappé d'interdit par l'archevêque de Paris, Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc.
Possédant une fortune personnelle, l'abbé décide de consacrer son temps aux œuvres de charité.
Entre 1760 et 1762, il découvre deux jumelles sourdes rue des Fossés-Saint-Victor, les sœurs communiquant entre elles par des signes. Leur précepteur, le père Vanint, étant décédé en 1759, il accepte de le remplacer pour enseigner aux jumelles. L'abbé de l'Épée étudie les signes par les jumelles. Sa maison se transforme en école ouverte à tous les sourds où il accueille 60 élèves sourds. Il a alors l'idée de mettre au point un alphabet à deux mains avec lequel les sourds pourront communiquer.
Il eut 19 disciples qui fondent plus tard 17 écoles pour les sourds, parmi lesquels René Dunan à Nantes.
Le 23 décembre 1789, devenu pauvre et infirme en se privant durant des mois pour servir toujours au mieux ses chers élèves, Charles-Michel est mort à l'âge de 77 ans. Son corps est enterré dans l'Église Saint-Roch, dans le caveau de la chapelle Saint-Nicolas qui a appartenu à la famille de La Roche. L'abbé de l'Épée est le frère de Jacques-François Lespée dont l'épouse est née La Roche.
Détail du Monument à l'abbé de L'Épée, 1843, par Auguste-François Michaut, place de la cathédrale Saint-Louis à Versailles.
L'abbé de L'Épée a mis en place la recherche sur une langue des signes méthodique utilisable par les personnes atteintes de surdité, afin de lier ces signes avec le français écrit, mais, comme l’a ultérieurement souligné Ferdinand Berthier, son erreur fut de vouloir assimiler la structure syntaxique du français à celle de la gestuelle des sourds.
Contrairement à ce que certains croient encore, ce n'est pas l'abbé de L'Épée qui a éduqué des sourds, même avec des gestes. En revanche, c’est le regroupement des élèves sourds dans son institution et le besoin de communiquer entre eux qui favorisèrent et perfectionnèrent la langue des signes française (LSF), la langue naturelle des sourds. L’échec de l'enseignement du langage de signes méthodiques de l'abbé de l’Épée montre qu’il est vain de vouloir enseigner aux sourds sans tenir compte de leur identité culturelle. Il pratiquait aussi les techniques de démutisation et a adapté à la langue française les techniques mises au point en Espagne par Juan de Pablo Bonet, en Angleterre par John Wallis et aux Pays-Bas par Johann Conrad Amman. Il opposa sa méthode à celle de deux autres précepteurs de sourds : Jacob Rodrigue Péreire en France et Samuel Heinicke en Allemagne.
Plaque sise au 23 rue Thérèse, à l'emplacement de la maison, aujourd'hui détruite, où est mort l'abbé de L'Épée.
Détail du cénotaphe de l'abbé de L'Épée (1840), par Auguste Préault, dans l'église Saint-Roch à Paris. Sur la partie inférieure du cénotaphe figure la liste des lettres de l'alphabet en signes du langage des sourds-muets.
Les signes méthodiques ne sont pas non plus proches de ce qu’on peut appeler le français signé, car ils ont été créés artificiellement.
Et bien sûr, clin d'oeil à Majesté, notre cinéphile, avec cet extrait du film Ridicule de Patrice Leconte dans lequel le comédien Jacques Mathou interprète le rôle de l'abbé de L'Épée :
En 1791, deux ans après sa mort, l'Assemblée nationale l'a reconnu en décrétant que son nom serait inscrit comme bienfaiteur de l'humanité et que les sourds bénéficieraient des Droits de l'homme.
Sa tombe se trouve dans l’église Saint-Roch à Paris.
L’institut qu’il avait créé existe toujours aujourd'hui, mais il s’est transformé. Il assure un enseignement en LSF. Il s'agit d’un des quatre Instituts nationaux pour jeunes sourds, situé rue Saint-Jacques à Paris, les autres étant à Metz, Chambéry et Bordeaux.
Cour intérieure de l'Institut national des jeunes sourds avec le Monument à l'abbé de l'Épée par Charles-Marie-Félix Martin :
Plusieurs villes ont des voies appelées rue de l'Abbé-de-l'Épée Page d'aide sur l'homonymie, notamment à Versailles, sa ville natale.
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
En 1777 : Joseph II avait amené sa sœur Marie-Antoinette visiter l'école de l'abbé.
Tiens ! qui relate le fait ?!! Quelles sources ?
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Mme de Sabran a écrit:Et bien sûr, clin d'oeil à Majesté, notre cinéphile, avec cet extrait du film Ridicule de Patrice Leconte dans lequel le comédien Jacques Mathou interprète le rôle de l'abbé de L'Épée
Merci Eléonore ! :n,,;::::!!!:
Je ne pensais pas que ce rôle était historique...comme quoi on ne finit jamais de découvrir une oeuvre
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'abbé de l'Epée
Mercy Argenteau peut être mais je n'ai pas vérifié. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Roi-cavalerie a écrit:Mercy Argenteau peut être mais je n'ai pas vérifié. Roi-cavalerie
Bonne piste !
Mercy écrit le 15 juin 1777 à sa Sacrée Majesté :
Le 8 l'empereur alla voir le matin après la messe l'Imprimerie royale, la manufacture de la Savonnerie, le cabinet de physique du roi établi à Passy et le château du Luxembourg . S.M. fit faire un présent d'une boite émaillée et d'une médaille d'or à l'abbé de l'Epée, qui instruit les sourds et muets. S.M. avait vu l'avant-veille cette école; elle avait été très satisfaite de l'homme zélé et vertueux qui la dirige gratuitement. La marque de bonté que S.M. donna à l'ecclésiastique susdit ne fut point ignorée dans le public et y produisit le meilleur effet .
Note de l'éditeur :
Cette visite eut un grand retentissement dans Paris. L'abbé de l'Epée et son école qui n'avaient point excité grand intérêt jusque là, devinrent à la mode, tout le monde voulut les avoir vus .
Merci, Joseph ! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Ah ! merci, mon cher Osterreich ! Joli dessin ! :n,,;::::!!!:
En effet, pas de Marie-Antoinette . Comme Mercy non plus ne la mentionne dans son rapport circonstancié à Marie-Thérèse .
Il me semble impossible qu'il ait omis ou oublié de nommer Marie-Antoinette si elle avait accompagné Joseph dans cette visite !
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Je pense comme toi... Il est étrange que la présence de sa sœur ne soit pas mentionnée...
Invité- Invité
Re: L'abbé de l'Epée
C'est très certainement qu'elle n'y était pas !
Tant pis ! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Tu nous en trouves de l'iconographie ! Bravo !!! :\\\\\\\\:
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Oh ! c'est la toute première école, celle de l'abbé !
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Voilà en cherchant bien, on fini par trouver et je devrais même m'en vouloir de ne pas l'avoir reconnu de suite !!!
Voici la légende de cette peinture retrouvée sur un autre site !!!
« L’abbé de l’Epée instruisant ses élèves en présence de Louis XVI »
Huile sur toile d de Gonzague Privat (1875)
(Collection Institut national de jeunes sourds de Paris)
Invité- Invité
Re: L'abbé de l'Epée
Mme de Sabran a écrit:
Oh ! c'est la toute première école, celle de l'abbé !
Exactement !!!
Invité- Invité
Re: L'abbé de l'Epée
Considérant que les sourds muets sont des hommes comme les autres et qu’ils risquent l’Enfer s’ils ne sont pas instruits, l’abbé de l’Epée ouvre, grâce à ses rentes, un cours d’instruction générale dans la maison familiale située près du Louvre au 14 rue des Moulins. La création de cette école publique, ouverte à tous et gratuite pour ceux qui ne peuvent payer, permet aux sourds et muets, jusqu’alors déconsidérés et facilement spoliés, de défendre leurs droits et leurs intérêts. Soucieux de diffuser sa méthode, l’abbé organise des exercices publics et publie anonymement des traités pédagogiques en 1776 et 1783.
C’est en 1778, que l’école fondée par l’abbé de l’Epée dont le but est d’ « apprendre [aux sourds et muets] à penser avec ordre, et à combiner leurs idées » est reconnue par le roi Louis XVI . La notoriété de sa méthode dépasse les frontières du royaume et on vient de toute l’Europe pour être formé par l’abbé de l’Epée. Parmi ces élèves, on compte le Suisse Ulrich, dont nous avons précédemment parlé. La renommée de l’abbé de l’Epée et de sa méthode gagne les cours étrangères ; ainsi l’Impératrice Catherine de Russie envoie un éducateur en formation auprès de lui, et l’Empereur d’Autriche Joseph II fait de même avec l’abbé Storck dans le but d’ouvrir une école semblable à Vienne.
Celui que la Révolution hissera au rang de Bienfaiteur de l’Humanité ne fait pas l’unanimité chez ses contemporains. Jacob Rodrigue Péreire, qui enseigne lui aussi à des sourds muets, instaure une toute autre méthode d’apprentissage basée sur la dactylologie. Outre le mode d’apprentissage, les deux hommes s’opposent sur le public auquel ils s’adressent. En effet, contrairement à l’abbé qui a une vision universelle, Péreire est un précepteur privé pour des enfants privilégiés et ne se consacre de fait qu’à quelques élèves. Dans le cadre de leur polémique, l’abbé écrit plusieurs textes. Il soutient aussi des controverses avec Friedrich Nicolai (1733-1811), membre de l’académie de Berlin mais aussi Samuel Heinicke (1727-1790) qui, à Eggendorf puis à partir de 1778 à Leipzig, enseigne aux sourds muets selon une méthode qu’il a inventée au moyen du langage articulé.
Le 23 décembre 1789, l’abbé de l’Epée rend l’âme. Moins de deux années plus tard, l’Assemblée Constituante décide que son école sera prise en charge par la Nation. Aprèsune tentative de réunion des Institutions des sourds et des aveugles au couvent des Célestins, l’Institut des sourds et muets est transféré en 1794 dans ses locaux actuels rue Saint‐Jacques.
Afin de compléter ce billet, soulignons que l’Abbé de l’Epée ne fut pas le premier à chercher à un langage pour instruire les sourds muets. Avant lui, outre, l’alphabet manuel espagnol, on trouve des démarches à travers toute l’Europe occidentale notamment en Espagne avec Pedro Ponce de Leon (1520-1584) et Juan Pablo Bonet (1579-1633), en Angleterre avec John Bulwer (1606-1656) et John Wallis (1616-1703), en Hollande avec Franciscus Mercurius van Helmont (1618-1699) et Johann Konrad Amman (1669-1724).
Nathalie Hersent – direction des Collections, département Littérature et Art
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Österreich a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Oh ! c'est la toute première école, celle de l'abbé !
Exactement !!!
C'est aussi sa maison familiale, précise l'article ci-dessus !
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Cet abbé était la générosité faite homme, de toute évidence !
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'abbé de l'Epée
Bonsoir,
je retrouve dans les sources.
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des lettres ...un mot de la visite la Reine dans cette école.
Leos
19 Mai 1777. M. l'Abbé de l'Epée est un Ecclésiastique charitable et intelligent, qui depuis* nombre d'années donne ses soins à l'Instruction des sourds & muets de naissance. II a poussé ce talent à un point de perfection singulier , par le moyen du sens de la vue qui leur reste, leur transmet toutes les connoissances qui sembleroient ne pouvoir s'acquérir fans le secours de l'ouïe & de la parole. Non seulement il a un alphabet pour eux , mais il leur apprend à en faire usage , & par {'écriture à celui de la langue. II leur montre le françois avec l'orthographe, le latin. II en a mis déjà plusieurs en état d'être Régisseurs de terres; M. le Comte de Falkenstein n'a pas manqué d'aller voir cet homme étonnant, qui a profité de la circonstance pour lui faire un compliment par ses élèves écrivant. Après avoir admiré son école & l'aisance avec laquelle il la tient, M. le Comte lui a fait ta proposition de lui former un sujet qui puisse fonder chez lui un établissement pareil. Sa plus grande surprise a été que M. l'Abbé de l’Épée n'eût reçu aucun encouragement du gouvernement & en fût: presque ignoré. II en a parlé à la Reine il y a quelques jours en venant à l'Opéra, elle doit aller voir cet utile Citoyen.
II fallait en quelque sorte l'arrivée du Comte de Falkenstein pour le tirer de l'oubli & le faire connoître. Depuis ce moment les curieux vont en foule visiter le Professeur des sourds & muets, que, non - seulement on ne seconde point, qui mange tout son revenu pour son école , mais qui est encore persécuté par M. l'Archevêque , comme Janséniste , au point que, privé de ses pouvoirs, il gémit de ne plus rien collecter pour ses élèves.
M. le Comte de Falkenstein a envoyé son portrait avec une tabatière à M. l'Abbé de l’Épée, qui a refusé les secours pécuniaires de ce Prince, disant qu'il en avait assez.
Leos
je retrouve dans les sources.
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des lettres ...un mot de la visite la Reine dans cette école.
Leos
19 Mai 1777. M. l'Abbé de l'Epée est un Ecclésiastique charitable et intelligent, qui depuis* nombre d'années donne ses soins à l'Instruction des sourds & muets de naissance. II a poussé ce talent à un point de perfection singulier , par le moyen du sens de la vue qui leur reste, leur transmet toutes les connoissances qui sembleroient ne pouvoir s'acquérir fans le secours de l'ouïe & de la parole. Non seulement il a un alphabet pour eux , mais il leur apprend à en faire usage , & par {'écriture à celui de la langue. II leur montre le françois avec l'orthographe, le latin. II en a mis déjà plusieurs en état d'être Régisseurs de terres; M. le Comte de Falkenstein n'a pas manqué d'aller voir cet homme étonnant, qui a profité de la circonstance pour lui faire un compliment par ses élèves écrivant. Après avoir admiré son école & l'aisance avec laquelle il la tient, M. le Comte lui a fait ta proposition de lui former un sujet qui puisse fonder chez lui un établissement pareil. Sa plus grande surprise a été que M. l'Abbé de l’Épée n'eût reçu aucun encouragement du gouvernement & en fût: presque ignoré. II en a parlé à la Reine il y a quelques jours en venant à l'Opéra, elle doit aller voir cet utile Citoyen.
II fallait en quelque sorte l'arrivée du Comte de Falkenstein pour le tirer de l'oubli & le faire connoître. Depuis ce moment les curieux vont en foule visiter le Professeur des sourds & muets, que, non - seulement on ne seconde point, qui mange tout son revenu pour son école , mais qui est encore persécuté par M. l'Archevêque , comme Janséniste , au point que, privé de ses pouvoirs, il gémit de ne plus rien collecter pour ses élèves.
M. le Comte de Falkenstein a envoyé son portrait avec une tabatière à M. l'Abbé de l’Épée, qui a refusé les secours pécuniaires de ce Prince, disant qu'il en avait assez.
Leos
Leos- Messages : 799
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 55
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: L'abbé de l'Epée
Un excellent téléfilm sur ce sujet avec l'excellent Michel Aumont =
Année : 2006
Avec : Michel Aumont, Claire Borotra, Fanny Cottençon, Yvon Back, Joshua Julvez, Laurène Loctin...
Résumé de L'enfant du secret
Milieu du XVIIIe siècle. Madame de Solar, aristrocrate de province, abandonne son fils Guillaume, sourd-muet, alors âgé d'une dizaine d'années. Livré à lui-même puis assimilé à un fou et enfermé dans un asile, l'enfant sera finalement recueilli par l'Abbé de l'Epée. Celui-ci réussira à apprivoiser cet enfant sauvage et lui apprendra le langage des signes qu'il est le premier à avoir systématisé. Il fera également appel à la justice pour retrouver la famille de l'enfant. Démarre alors un procès retentissant au cours duquel Madame de Solar retrouve son enfant et découvre avec effroi que celui-ci s'exprime et qu'il est un «être humain»
Ce téléfilm s'inspire d'un fait divers authentique = l'Affaire Solar
L'Affaire Solar est une affaire judiciaire qui s'est déroulée au XVIII siècle.
Le 1er août 1773, au soir, sur un chemin, à Cuvilly (Oise), on découvre un enfant de 10 à 12 ans, étendu sans connaissance. Le jeune inconnu, sourd et muet, sera recueilli en 1774 par l’abbé de l’Épée qui s’est chargé de son éducation. Après des recherches, celui-ci est persuadé d’avoir établi l’identité de son protégé : il s’agirait d’un certain Joseph de Solar.
Officiellement, Joseph est décédé de la petite vérole près de Toulouse le 28 janvier 1774. Sa mère, la veuve de Solar, l’avait confié à Cazeaux, un étudiant en droit, pour le mener chez un médecin célèbre, aux eaux de Bagnères-de-Bigorre.
Pour la justice, il ne fait alors pas de doute que la comtesse (décédée depuis) aurait demandé à Cazeaux de faire disparaître son fils. Cazeaux est arrêté et clame son innocence.
Elie de Beaumont, juriste réputé, est persuadé de l’erreur judiciaire. Il demande à Guillaume Tronson du Coudray de se charger de sa défense. Malgré la personnalité de la partie adverse, le jeune avocat, dont c’est la première grande affaire, réussit brillamment à faire relaxer Cazeaux et la mort naturelle du comte de Solar est confirmée.
Le jeune sourd et muet s’engagera par la suite dans un régiment de dragons et mourra en pleine bataille, faute d’avoir entendu l’ordre de faire retraite.
Un téléfilm, L'Enfant du secret (2006), retrace l'affaire Solar mais prend beaucoup de libertés avec la vérité.
Bibliographie
Jacques de Cazotte, Un avocat dans la tourmente, Tronson du Coudray, chapitre VI, l’affaire Solar.
"La culture judiciaire. Discours, représentations et usages de la justice du Moyen Age à nos jours" (un chapitre consacré à l'affaire Solar).
Par Christophe Regina, Lucien Faggion, Bernard Ribémont, Presses universitaires de Dijon, pp.463-483, 2014
L’abbé de l’Épée et le sourd-muet Joseph dit "Comte de Solar"
Cette œuvre de Ponce Camus, datant de 1802 a été offerte par son auteur à l'Institut Royal des Sourds-Muets de Paris.
Marie-Nicolas Ponce Camus (1778-1839) né et mort à Paris. Spécialisé dans la peinture historique et les portraits, il fut l'élève de David.
Ce tableau représente l'abbé de l’Épée en compagnie du Comte de Solar devant la maison de ce dernier à Toulouse. C'est une fiction car l'abbé de l’Épée ne s'y est jamais rendu.
Joseph dit "Comte Solar", le 1er août 1773, le jeune joseph, sourd-muet alors âgé de 10-12 ans a été trouvé en haillons, sans connaissance , dans la rue à Cuvilly en Picardie. Personne ne le connaissait, ni le comprenait. Il fut conduit à Bicêtre, puis à l'Hôtel Dieu deux ans plus tard. A l'Hôtel Dieu, une religieuse le présenta à l'abbé de l’Épée qui l'emmena chez lui et se chargea de son éducation. Après des recherches sur ses origines, il le nomma Joseph et essaya de lui rendre son identité.
A la suite d’enquêtes et d'un procès, le 28 juin 1781, un premier jugement fut rendu. Le jeune Joseph rentra en possession de son nom et de titre "Joseph Comte de Solar".
Mais sa sœur fit appel, et en 1792, (l'abbé de l’Épée était mort en 1789), elle récupéra ses droits et Joseph perdit les siens. Il mourut sur un champ de bataille après être retombé dans l'anonymat.
Quoi qu'offert par son auteur, ce tableau ne fut accepté par le conseil d'administration de l'institut Royal des Sourds-Muets de Paris que la condition qu'il sera placé au bas du tableau l'inscription suivante "Le sujet de ce tableau est une erreur de zèle de Mr L'Abbé de l"Épée, cependant il a été accepté par l'administration des Sourds-Muets, à cause des traits vénérables qu'il retrace avec fidélité, et le conseil en a exprimé sa reconnaissance envers l'auteur."
L'écusson portant cette inscription a disparu aujourd'hui.
Voir ici le rapport complet de cette affaire judiciaire = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544718v
Ainsi qu'une conférence récente, très intéressante sur ce sujet =
En définitive, j'ignore si la Reine et ou le Roi se rendirent visiter l'institution de l'Abbé de l'Epée, mais ce dernier ( mort en 1789) fut célèbre à plusieurs titres;
L'Affaire Solar demeure ( à mon avis) irrésolue;
Voici, au plus près, les conclusions des généalogistes de Généanet
[ Nos valeureux photographes/dépouilleurs bénévoles, qui se rendent au quotidien dans les services d'archives pour ensuite publier sur Geneanet le fruit de leur travail, font parfois d'étonnantes découvertes. C'est ainsi qu'en indexant un registre de tutelles parisien du XVIIIe siècle, Jacques Boissel est tombé sur un document évoquant un procès directement lié à un autre qui défraya la chronique de son époque : l'affaire Solar. ]
L’affaire Solar débute en 1773. Un jeune sourd-muet d’une dizaine d’années est retrouvé inanimé dans la rue dans le petit village de Cuvilly, dans l’Oise. L’enfant est recueilli par le célèbre défenseur de la cause des sourds-muets, l’abbé de l’Epée, inventeur du langage des signes et par conséquent de l’intégration des sourds-muets dans la population. Rappelons-le car c’est important : les sourds-muets, malgré quelques progrès dans les mentalités sont alors encore largement considérés comme des débiles mentaux, ils ont peu de droits et sont de véritables parias.
L’abbé de l’Epée va effectuer des recherches et il finit par retrouver l’identité du petit garçon : celui-ci se nommerait Jean Joseph Guillaume de Lafontaine, comte de Solar. Problème : ledit Joseph de Solar (son nom courant) est censément décédé près de Toulouse début 1774, de la petite vérole. L’enfant avait été confié par sa mère, veuve, à un certain Cazeaux, étudiant, afin que celui-ci l’emmène voir un médecin célèbre à Bagnères-de-Bigorre, près de Lourdes. Le rejet des sourds-muets étant un phénomène courant, la justice, alors saisie, imagine tout de suite que l’enfant a été volontairement abandonné par Cazeaux, sur l’ordre de sa mère.
S’ensuit un procès retentissant envers Cazeaux (la mère de Joseph de Solar est décédée entre temps), mais celui-ci ne cesse de clamer son innocence. Il sera finalement acquitté par un jeune et brillant avocat qui fait également valoir la ralité du décès de Joseph de Solar, et le jeune sourd-muet, resté sous la protection de l’abbé de l’Epée, s’engagera dans l’armée et mourra sur le champ de bataille.
La découverte du document que nous évoquons ici (établi 15 ans après le début de l’affaire) dans les registres de tutelle de Paris ne remet nullement en cause les conclusions du procès, mais elle jette un éclairage supplémentaire sur les mentalités de l’époque : c’est la propre soeur (supposée !) de Joseph de Solar qui intente un procès contre ce dernier, afin de rejeter sa filiation avec celui qu’elle considère comme un usurpateur.
Comme l’indique Jacques Boissel, “le fils Jean Joseph Guillaume Delafontaine comte de Solar, majeur, est sourd et muet de naissance : mais il peut communiquer avec tout le monde par l’écriture ou par signes. Il a été élève de l’abbé de L’Epée, auquel le document adresse un message élogieux”.
Extrait du registre de tutelles de Paris, 12 février 1788, cote AN Y 5162 A
Année : 2006
Avec : Michel Aumont, Claire Borotra, Fanny Cottençon, Yvon Back, Joshua Julvez, Laurène Loctin...
Résumé de L'enfant du secret
Milieu du XVIIIe siècle. Madame de Solar, aristrocrate de province, abandonne son fils Guillaume, sourd-muet, alors âgé d'une dizaine d'années. Livré à lui-même puis assimilé à un fou et enfermé dans un asile, l'enfant sera finalement recueilli par l'Abbé de l'Epée. Celui-ci réussira à apprivoiser cet enfant sauvage et lui apprendra le langage des signes qu'il est le premier à avoir systématisé. Il fera également appel à la justice pour retrouver la famille de l'enfant. Démarre alors un procès retentissant au cours duquel Madame de Solar retrouve son enfant et découvre avec effroi que celui-ci s'exprime et qu'il est un «être humain»
Ce téléfilm s'inspire d'un fait divers authentique = l'Affaire Solar
L'Affaire Solar est une affaire judiciaire qui s'est déroulée au XVIII siècle.
Le 1er août 1773, au soir, sur un chemin, à Cuvilly (Oise), on découvre un enfant de 10 à 12 ans, étendu sans connaissance. Le jeune inconnu, sourd et muet, sera recueilli en 1774 par l’abbé de l’Épée qui s’est chargé de son éducation. Après des recherches, celui-ci est persuadé d’avoir établi l’identité de son protégé : il s’agirait d’un certain Joseph de Solar.
Officiellement, Joseph est décédé de la petite vérole près de Toulouse le 28 janvier 1774. Sa mère, la veuve de Solar, l’avait confié à Cazeaux, un étudiant en droit, pour le mener chez un médecin célèbre, aux eaux de Bagnères-de-Bigorre.
Pour la justice, il ne fait alors pas de doute que la comtesse (décédée depuis) aurait demandé à Cazeaux de faire disparaître son fils. Cazeaux est arrêté et clame son innocence.
Elie de Beaumont, juriste réputé, est persuadé de l’erreur judiciaire. Il demande à Guillaume Tronson du Coudray de se charger de sa défense. Malgré la personnalité de la partie adverse, le jeune avocat, dont c’est la première grande affaire, réussit brillamment à faire relaxer Cazeaux et la mort naturelle du comte de Solar est confirmée.
Le jeune sourd et muet s’engagera par la suite dans un régiment de dragons et mourra en pleine bataille, faute d’avoir entendu l’ordre de faire retraite.
Un téléfilm, L'Enfant du secret (2006), retrace l'affaire Solar mais prend beaucoup de libertés avec la vérité.
Bibliographie
Jacques de Cazotte, Un avocat dans la tourmente, Tronson du Coudray, chapitre VI, l’affaire Solar.
"La culture judiciaire. Discours, représentations et usages de la justice du Moyen Age à nos jours" (un chapitre consacré à l'affaire Solar).
Par Christophe Regina, Lucien Faggion, Bernard Ribémont, Presses universitaires de Dijon, pp.463-483, 2014
L’abbé de l’Épée et le sourd-muet Joseph dit "Comte de Solar"
Cette œuvre de Ponce Camus, datant de 1802 a été offerte par son auteur à l'Institut Royal des Sourds-Muets de Paris.
Marie-Nicolas Ponce Camus (1778-1839) né et mort à Paris. Spécialisé dans la peinture historique et les portraits, il fut l'élève de David.
Ce tableau représente l'abbé de l’Épée en compagnie du Comte de Solar devant la maison de ce dernier à Toulouse. C'est une fiction car l'abbé de l’Épée ne s'y est jamais rendu.
Joseph dit "Comte Solar", le 1er août 1773, le jeune joseph, sourd-muet alors âgé de 10-12 ans a été trouvé en haillons, sans connaissance , dans la rue à Cuvilly en Picardie. Personne ne le connaissait, ni le comprenait. Il fut conduit à Bicêtre, puis à l'Hôtel Dieu deux ans plus tard. A l'Hôtel Dieu, une religieuse le présenta à l'abbé de l’Épée qui l'emmena chez lui et se chargea de son éducation. Après des recherches sur ses origines, il le nomma Joseph et essaya de lui rendre son identité.
A la suite d’enquêtes et d'un procès, le 28 juin 1781, un premier jugement fut rendu. Le jeune Joseph rentra en possession de son nom et de titre "Joseph Comte de Solar".
Mais sa sœur fit appel, et en 1792, (l'abbé de l’Épée était mort en 1789), elle récupéra ses droits et Joseph perdit les siens. Il mourut sur un champ de bataille après être retombé dans l'anonymat.
Quoi qu'offert par son auteur, ce tableau ne fut accepté par le conseil d'administration de l'institut Royal des Sourds-Muets de Paris que la condition qu'il sera placé au bas du tableau l'inscription suivante "Le sujet de ce tableau est une erreur de zèle de Mr L'Abbé de l"Épée, cependant il a été accepté par l'administration des Sourds-Muets, à cause des traits vénérables qu'il retrace avec fidélité, et le conseil en a exprimé sa reconnaissance envers l'auteur."
L'écusson portant cette inscription a disparu aujourd'hui.
Voir ici le rapport complet de cette affaire judiciaire = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544718v
Ainsi qu'une conférence récente, très intéressante sur ce sujet =
En définitive, j'ignore si la Reine et ou le Roi se rendirent visiter l'institution de l'Abbé de l'Epée, mais ce dernier ( mort en 1789) fut célèbre à plusieurs titres;
L'Affaire Solar demeure ( à mon avis) irrésolue;
Voici, au plus près, les conclusions des généalogistes de Généanet
[ Nos valeureux photographes/dépouilleurs bénévoles, qui se rendent au quotidien dans les services d'archives pour ensuite publier sur Geneanet le fruit de leur travail, font parfois d'étonnantes découvertes. C'est ainsi qu'en indexant un registre de tutelles parisien du XVIIIe siècle, Jacques Boissel est tombé sur un document évoquant un procès directement lié à un autre qui défraya la chronique de son époque : l'affaire Solar. ]
L’affaire Solar débute en 1773. Un jeune sourd-muet d’une dizaine d’années est retrouvé inanimé dans la rue dans le petit village de Cuvilly, dans l’Oise. L’enfant est recueilli par le célèbre défenseur de la cause des sourds-muets, l’abbé de l’Epée, inventeur du langage des signes et par conséquent de l’intégration des sourds-muets dans la population. Rappelons-le car c’est important : les sourds-muets, malgré quelques progrès dans les mentalités sont alors encore largement considérés comme des débiles mentaux, ils ont peu de droits et sont de véritables parias.
L’abbé de l’Epée va effectuer des recherches et il finit par retrouver l’identité du petit garçon : celui-ci se nommerait Jean Joseph Guillaume de Lafontaine, comte de Solar. Problème : ledit Joseph de Solar (son nom courant) est censément décédé près de Toulouse début 1774, de la petite vérole. L’enfant avait été confié par sa mère, veuve, à un certain Cazeaux, étudiant, afin que celui-ci l’emmène voir un médecin célèbre à Bagnères-de-Bigorre, près de Lourdes. Le rejet des sourds-muets étant un phénomène courant, la justice, alors saisie, imagine tout de suite que l’enfant a été volontairement abandonné par Cazeaux, sur l’ordre de sa mère.
S’ensuit un procès retentissant envers Cazeaux (la mère de Joseph de Solar est décédée entre temps), mais celui-ci ne cesse de clamer son innocence. Il sera finalement acquitté par un jeune et brillant avocat qui fait également valoir la ralité du décès de Joseph de Solar, et le jeune sourd-muet, resté sous la protection de l’abbé de l’Epée, s’engagera dans l’armée et mourra sur le champ de bataille.
La découverte du document que nous évoquons ici (établi 15 ans après le début de l’affaire) dans les registres de tutelle de Paris ne remet nullement en cause les conclusions du procès, mais elle jette un éclairage supplémentaire sur les mentalités de l’époque : c’est la propre soeur (supposée !) de Joseph de Solar qui intente un procès contre ce dernier, afin de rejeter sa filiation avec celui qu’elle considère comme un usurpateur.
Comme l’indique Jacques Boissel, “le fils Jean Joseph Guillaume Delafontaine comte de Solar, majeur, est sourd et muet de naissance : mais il peut communiquer avec tout le monde par l’écriture ou par signes. Il a été élève de l’abbé de L’Epée, auquel le document adresse un message élogieux”.
Extrait du registre de tutelles de Paris, 12 février 1788, cote AN Y 5162 A
Invité- Invité
Re: L'abbé de l'Epée
Chere Louise- A.
Merci pour l'information sur ce film. Il devrait être intéressant.
Je vous remercie de votre article sur Le comte Solar. Pour moi très intéressant.
J'ai étudié l'éducation spéciale...Il y a longtemps.
J'aime approfondir mes connaissances.
Leos
Merci pour l'information sur ce film. Il devrait être intéressant.
Je vous remercie de votre article sur Le comte Solar. Pour moi très intéressant.
J'ai étudié l'éducation spéciale...Il y a longtemps.
J'aime approfondir mes connaissances.
Leos
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