La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
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Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Du reste, Léon-Maxime Faivre n'a pas connu la prison de La Force, puisque les bâtiments (Petite et Grande Force) ont été totalement détruits en 1851.
Ne subsistent aujourd'hui qu'un petit bout de mur (celui qui séparé la Petite Force, de La Grande) angle rue Pavée / rue Malher, et un autre vestige jouxtant la cour de la caserne des pompiers, rue de Sévigné.
Prison de La Force avant sa destruction
Source : http://www.pompiersdeparis.com/henri-le-secq-1850-1860.html
Murs de la prison de la Force, caserne des pompiers rue de Sévigné, début XXe siècle
Photo : Musée Carnavalet
Cette destruction a permis d'ouvrir la rue Malher qui, depuis la rue Saint-Antoine rejoint donc désormais la rue des Francs-Bourgeois
Ce qui est expliqué dans cette courte vidéo, qui présente le périmètre tel qu'il est aujourd'hui (bande sonore stressante... : )
Pour réaliser sa toile, le peintre s'est donc peut-être inspiré des gravures de Martial Potémont qui, en 1827, avait donc représenté les lieux, pour une publication de L'Ancien Paris 1843-1866 ?
Et notamment :
L'entrée de la Petite Force, où était enfermée Mme de Lamballe, dont l'entrée est située au rue Pavée (approximativement n°22) :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
La cour intérieure de la Petite Force :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
L'entrée de la Grande Force, donnant alors rue des Ballets (rue Malher donc, depuis 1854) :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
Cour intérieure de la Grande Force :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
Ne subsistent aujourd'hui qu'un petit bout de mur (celui qui séparé la Petite Force, de La Grande) angle rue Pavée / rue Malher, et un autre vestige jouxtant la cour de la caserne des pompiers, rue de Sévigné.
Prison de La Force avant sa destruction
Source : http://www.pompiersdeparis.com/henri-le-secq-1850-1860.html
Murs de la prison de la Force, caserne des pompiers rue de Sévigné, début XXe siècle
Photo : Musée Carnavalet
Cette destruction a permis d'ouvrir la rue Malher qui, depuis la rue Saint-Antoine rejoint donc désormais la rue des Francs-Bourgeois
Ce qui est expliqué dans cette courte vidéo, qui présente le périmètre tel qu'il est aujourd'hui (bande sonore stressante... : )
Pour réaliser sa toile, le peintre s'est donc peut-être inspiré des gravures de Martial Potémont qui, en 1827, avait donc représenté les lieux, pour une publication de L'Ancien Paris 1843-1866 ?
Et notamment :
L'entrée de la Petite Force, où était enfermée Mme de Lamballe, dont l'entrée est située au rue Pavée (approximativement n°22) :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
La cour intérieure de la Petite Force :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
L'entrée de la Grande Force, donnant alors rue des Ballets (rue Malher donc, depuis 1854) :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
Cour intérieure de la Grande Force :
https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
La nuit, la neige- Messages : 18140
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Dans le guide de L'Ancien Paris, illustré donc des gravures de Martial Potémont, nous retrouvons peut-être celle qui inspirera Leon-Maxime Faivre pour son tableau, peint presque 70 ans plus tard...
La Grande Force et la borne, rue du roi de Sicile, sur laquelle fut décapitée la princesse de Lamballe:
Gravure d'après le dessin de Potémont père, greffier de la Force en 1808
L'on remarque :
- qu'il n'y a toujours pas de grille d'égout au début du XIXe siècle (ma première recherche)
- que sur la gravure, la borne en question était au niveau du marchand de vin (également représenté sur la peinture de Faivre), à l'angle donc des Ballets, et de la rue du Roi de Sicile (rue des Droits de l'Homme de 1792 à 1799, cherchez l'erreur :roll:), qui longe la façade sud et l'entrée de la Grande Force.
Transférée à la Grande Force pour y être jugée, c'est ici, en sortant, que la princesse de Lamballe fut exécutée.
Donc le tableau de Faivre est incohérent quant à la disposition du bâtiment.
Le plan des prisons de La Force (1782-1850) :
* Source : https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
La Grande Force et la borne, rue du roi de Sicile, sur laquelle fut décapitée la princesse de Lamballe:
Gravure d'après le dessin de Potémont père, greffier de la Force en 1808
L'on remarque :
- qu'il n'y a toujours pas de grille d'égout au début du XIXe siècle (ma première recherche)
- que sur la gravure, la borne en question était au niveau du marchand de vin (également représenté sur la peinture de Faivre), à l'angle donc des Ballets, et de la rue du Roi de Sicile (rue des Droits de l'Homme de 1792 à 1799, cherchez l'erreur :roll:), qui longe la façade sud et l'entrée de la Grande Force.
Transférée à la Grande Force pour y être jugée, c'est ici, en sortant, que la princesse de Lamballe fut exécutée.
Donc le tableau de Faivre est incohérent quant à la disposition du bâtiment.
Le plan des prisons de La Force (1782-1850) :
* Source : https://criminocorpus.org/fr/expositions/prisons/histoire-des-prisons-de-paris/detruites-au-19e-siecle/
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 15 Fév 2019, 23:46, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18140
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:
Pour réaliser sa toile, le peintre s'est donc peut-être inspiré des gravures de Martial Potémont qui, en 1827, avait donc représenté les lieux, pour une publication de L'Ancien Paris 1843-1866 ?
Mais oui, tu as tout à fait raison. Regarde comme nous retrouvons ces mêmes grosses bornes de pierre !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55519
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Tu n'es pas concentrée en ce moment, ou tu ne me lis pas... :
La nuit, la neige- Messages : 18140
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Plaît-il ?
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Mme de Sabran- Messages : 55519
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Mais oui ! :
Voir mon dernier message : avec précisément la gravure qui a très probablement était la source d'inspiration du peintre, puisqu'il reprend à peu près le même décor de l'entrée de la Grande Force (et surtout de la borne en question) mais en changeant les perspectives.
Voir mon dernier message : avec précisément la gravure qui a très probablement était la source d'inspiration du peintre, puisqu'il reprend à peu près le même décor de l'entrée de la Grande Force (et surtout de la borne en question) mais en changeant les perspectives.
La nuit, la neige- Messages : 18140
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Bon ! Je sors ! :
Ce n'est pas une photo de la borne, mais celle de tout ce qui reste des vestiges d'un pan de mur de la Petite Force (voir ce que j'écris) : angle rue Pavée, rue Malher.
La princesse de Lamballe est assassinée de l'autre côté, devant la Grande Force, angle rue du Roi de Sicile, rue des Ballets (future rue Malher).
C'est ce que nous voyons sur la gravure et/ou le plan.
Et vous retrouverez à peu près l'emplacement actuel en visionnant la vidéo que j'ai insérée...
Ce n'est pas une photo de la borne, mais celle de tout ce qui reste des vestiges d'un pan de mur de la Petite Force (voir ce que j'écris) : angle rue Pavée, rue Malher.
La princesse de Lamballe est assassinée de l'autre côté, devant la Grande Force, angle rue du Roi de Sicile, rue des Ballets (future rue Malher).
C'est ce que nous voyons sur la gravure et/ou le plan.
Et vous retrouverez à peu près l'emplacement actuel en visionnant la vidéo que j'ai insérée...
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 15 Fév 2019, 23:47, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18140
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Je suis fatigué !!!
C'est une poubelle que j'ai prise pour cette borne...
Au temps pour moi...
Bien à vous.
C'est une poubelle que j'ai prise pour cette borne...
Au temps pour moi...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Momo, mon grand, est-ce qu'il te reste un peu d'aspirine ?
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55519
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Elle était bien intéressante ta vidéo La Nuit. j'adore voir ces vieux plans on comprend mieux.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Je n'avais pas vu cette vidéo très bien réalisée effectivement. Je suis époustouflé par les proportions de la prison de La Force ! Je n'imaginais pas que cela pouvait atteindre un tel pâté de maisons parisien !
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:
(bande sonore stressante... : )
Comme tu dis !
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Mme de Sabran- Messages : 55519
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Il y a franchement pire.... surtout mise en sourdine, cette musique permet de voyager dans le temps agréablement, je trouve... :
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
En plus elle fait boguer Shazaam ! :
Gouverneur Morris- Messages : 11800
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55519
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
La tête de la princesse de Lamballe promenée sous les fenêtres du Temple. Gravure de A. Robida, rehaussée en couleur, qui illustrait l'ouvrage Paris de siècle en siècle, éditée à Paris à la librairie illustrée en 1895.
En ce qui me concerne, c'est la première fois que je vois cette illustration boudoi32
La populace coiffée de leurs ridicules bonnets phrygiens, on dirait des Schtroumpf
En ce qui me concerne, c'est la première fois que je vois cette illustration boudoi32
La populace coiffée de leurs ridicules bonnets phrygiens, on dirait des Schtroumpf
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Je découvre également cette illustration...
Merci , mon cher Félix!
Bien à vous.
Merci , mon cher Félix!
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
En regardant là maintenant cette illustration, je me demande toujours si cela a véritablement existé tant l'incarnation de ce qu'il y a de plus horrible chez l'Homme me sidère.
Chère princesse de Lamballe, fidèle jusqu'à la mort et malheureusement on ne peut faire marche arrière.
Chère princesse de Lamballe, fidèle jusqu'à la mort et malheureusement on ne peut faire marche arrière.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
En effet Trianon, cette horreur est presque impensable, toutefois nous constatons avec les actualités d'aujourd'hui que de telles horreurs continuent de se reproduire dans d'autres pays boudoi29
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Comte d'Hézècques a écrit:En effet Trianon, cette horreur est presque impensable, toutefois nous constatons avec les actualités d'aujourd'hui que de telles horreurs continuent de se reproduire dans d'autres pays boudoi29
En effet, l'Histoire se répète un peu trop souvent. Autres lieux, autre époque, autres sauvageries.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Il y a aujourd'hui, deux cent vingt-cinq ans ...
03 septembre 1792: L’effroyable dépeçage de la princesse de Lamballe par les égorgeurs sans-culottes
Non seulement sa tête est promenée dans Paris sur une pique, mais son sexe sert de moustache à un de ses bourreaux.
Sur les 8 heures du matin, le 3 septembre 1792, deux gardes nationaux pénètrent dans la chambre de la princesse de Lamballe à la prison de la Force. Sans égard pour son air défait, ils lui intiment l’ordre de les suivre pour être transférée à la prison de l’Abbaye. Arrêtée le 10 août précédent aux Tuileries avec le couple royal, la surintendante de Marie-Antoinette a une mine de déterrée. Elle n’a pas dormi de la nuit.
Elle a rêvé que Marat l’égorgeait sur un monceau de cadavres avant de lui dévorer le cœur. Elle ne veut pas quitter sa cellule. Les rumeurs des massacres opérés depuis la veille dans les prisons parisiennes sont parvenues jusqu’à elle. Toute la nuit, elle a entendu les cris, les hurlements, les roulements de tambours, les injures et les râles. La tuerie aurait été provoquée par la folle rumeur d’un complot aristocratique. Il se murmure que des royalistes auraient planqué des armes dans les prisons pour fomenter une contre-révolution. Le peuple mené par de sanguinaires sans-culottes égorge des centaines de nobles, mais aussi de prêtres, de femmes et d’enfants. Ils sont éventrés, démembrés, hachés, piétinés, désossés et même bouffés ! Ce matin-là, le soleil hésite à se lever, répugnant à illuminer un Paris rougi par les massacres…
Les détenus égorgés à la chaîne
Les deux gardes nationaux se sont retirés pour aller chercher des ordres. Pendant ce temps, la foule rassemblée autour de la prison commence à scander le nom de Lamballe pour réclamer sa mort. Celle-ci tombe évanouie. Sa femme de chambre, qui n’a pas voulu la quitter, la fait revenir à elle. Elle délire. Vers 11 heures, la porte s’ouvre avec fracas, poussée par les deux mêmes gardes nationaux qui lui ordonnent de venir à l’instant parler à des commissaires de la commune l’attendant au greffe. Le temps de passer une robe blanche toute simple et d’enfermer sa magnifique chevelure blonde dans un bonnet de coton, elle les suit. Comme elle hésite encore, ils l’empoignent sans ménagement par le bras.
Dans le greffe, plusieurs sinistres membres du comité de surveillance de la Commune du 10 août, ceints de leur écharpe, jugent les détenus à la chaîne. Aussitôt condamnés à mort, ils sont égorgés par des hommes couverts de sang. Voilà qui plaît à Manuel Valls… À la vue des cadavres et du sang, la princesse de Lamballe s’évanouit de nouveau. Sa femme de chambre la relève. Les menaces reprennent de plus belle. Elle perd de nouveau connaissance. Elle se tord sur le sol. Enfin, la voilà en état de répondre.
« Si vous ne jurez pas, vous êtes morte »
Un juge brandit trois lettres qui ont été trouvées dans son bonnet, dont une de Marie-Antoinette. L’interrogatoire débute :
– Qui êtes-vous ?
– Marie-Louise, princesse de Savoie.
– Votre qualité ?
– Surintendante de la maison de la reine.
– Aviez-vous connaissance des complots de la cour au 10 août ?
– Je ne sais pas s’il y avait des complots au 10 août, mais je sais que je n’en avais aucune connaissance.
– Jurez la liberté, l’égalité, la haine du roi, de la reine et de la royauté.
– Je jurerai facilement les deux premiers, je ne puis jurer le dernier, il n’est pas dans mon coeur.
Entendant cette réponse, un ancien valet de chambre de la princesse mêlée à la foule se penche vers elle. « Jurez donc, si vous ne jurez pas, vous êtes morte. » La princesse se tait. Alors, le juge prononce la phrase : « Qu’on élargisse madame. »
« Je suis perdue »
Comment faut-il interpréter cet ordre ? Certains le prennent au premier degré : le tribunal fait relâcher la princesse. Celle-ci sort donc par le guichet. Voyant les cadavres des détenus assassinés, elle aurait été prise d’un malaise. D’où la méprise des tueurs, qui, la croyant déjà frappée, abattent leurs armes sur elle. Pour d’autres, la phrase du juge est un code arrêté avec les tueurs pour les appeler à frapper. Madame de Lamballe sort donc dans la cour de la prison. Quelqu’un lui recommande de crier « vive la nation ». Mais la vue des cadavres lui fait dire : » Fi ! L’horreur ! » Elle ajoute : « Je suis perdue. » Aussitôt, un garçon perruquier ivre tente de lui enlever sa perruque à la pointe de son sabre. Il fend le front de la malheureuse, qui s’effondre en sang. Deux hommes grimaçant de haine la saisissent sous les bras pour l’obliger à marcher sur les cadavres. Elle est au bord de la syncope. Dans la foule, des voix crient » grâce, grâce ! ». Les assassins hésitent quelques secondes, mais un certain Charlat, tambour de son état, lui porte un terrible coup de bûche à la tête qui l’étend raide. De multiples coups de pique l’achèvent.
Le nègre Delorme, ramené de Saint-Domingue par Fournier l’Américain, s’empare du cadavre pour le déshabiller et éponger le sang afin d’en faire admirer la blancheur aristocratique. Ses gros doigts violent la morte. Il est hilare. La foule s’époumone. Les yeux brillent d’une fureur incontrôlable, les gorges hurlent des insanités, les bras dessinent des obscénités. Un garçon boucher nommé Allaigre s’empare de la tête de la princesse, qu’il sectionne adroitement avec un long couteau de boucher. C’est atroce. L’homme s’enfuit avec son butin sous le bras, bientôt il plantera la tête sur une pique. Pendant ce temps, on continue de profaner le corps dénudé de la princesse. On lui découpe les seins. Le même Charlat déchire les entrailles et arrache le coeur. Plus horrible, un inconnu découpe le sexe, qu’il porte à sa bouche pour en faire une moustache. Certains rapportent des scènes d’anthropophagie.
Insulter le couple royal
Pendant ce temps, la troupe qui s’est emparée de la tête et du coeur entreprend une tournée de Paris pour montrer son trophée. Premier arrêt chez un marchand de vin, rue du cul-de-sac des Prêtres. Les égorgeurs déposent madame de Lamballe sur le comptoir pendant qu’ils vident des pichets de vin. Après avoir obligé le tenancier à boire, la troupe repart. Deuxième arrêt chez un perruquier pour qu’il « accommode la tête de madame de Lamballe ». Menacé de mort, il lui faut obéir. Il lave la longue chevelure blonde collée par le sang, la tresse et la poudre. « Au moins, maintenant, Antoinette peut la reconnaître », lance malicieusement quelqu’un.
Le cortège prend la direction de l’abbaye de Saint-Antoine pour présenter la tête et le coeur à l’abbesse, ancienne amie de la princesse. Cette politesse effectuée, Charlat, qui tient toujours la pique, prend la direction de l’hôtel de Toulouse, demeure de la princesse, pour « faire baiser à cette… ses beaux meubles », mais il y renonce pour se rendre aux Tuileries. Comme on ne les laisse pas entrer avec leur sanglant trophée, ils font demi-tour. C’est alors que surgit l’idée de se rendre à la prison du Temple pour insulter et effrayer le couple royal.
La tête récupérée par un proche
Trois heures viennent de sonner. Sortant de table, Louis XVI et Marie-Antoinette entendent une rumeur enfler. Des tambours battent. Bientôt le cortège est sous leur fenêtre. Des hurlements. Que se passe-t-il ? Un garde municipal, qui découvre le spectacle hideux, referme aussitôt les fenêtres et les rideaux pour épargner le couple royal. L’agitation s’accroît dans la rue. On prend peur. Plusieurs officiers accourent dans la pièce en demandant au Roi de se montrer à la fenêtre pour calmer la foule. Louis XVI exige de savoir ce qui se passe. Un jeune officier répond : « Eh bien, Monsieur, puisque vous voulez le savoir, c’est la tête de madame de Lamballe qu’on veut vous montrer. » Ces mots glacent d’horreur la reine, qui s’évanouit. Ses enfants fondent en larmes. Dehors, les cris se font plus menaçants. On injurie la reine. Les gardes municipaux empêchent l’horrible cortège de pénétrer dans la prison du Temple en plaquant un ruban tricolore sur la porte d’entrée. Colère des tueurs. Finalement, on négocie. Les assassins de la princesse sont autorisés à faire le tour de la tour du Temple, où loge la famille du Roi.
La balade n’est pas achevée. Madame de Lamballe va maintenant se promener sous les fenêtres du Palais-Royal pour saluer le duc d’Orléans, son beau-frère, qui déjeune. Il en perd l’appétit. Direction les Halles, où un boucher s’empare du coeur, le hache et offre à la foule de le manger. Le steak tartare ne faisant pas encore partie de la gastronomie française, tout le monde refuse. Les chiens se régalent. Enfin, la tête et même le corps que les barbares traînaient avec eux sont jetés sur un tas de cadavres devant le Châtelet. Un proche de la famille de Lamballe, qui avait suivi les assassins toute la journée, parvient à récupérer la tête pour la remettre à monsieur le duc de Penthièvre, beau-père de la princesse de Lamballe, qui la fait enterrer à Vernon.
Bien à vous.
03 septembre 1792: L’effroyable dépeçage de la princesse de Lamballe par les égorgeurs sans-culottes
Non seulement sa tête est promenée dans Paris sur une pique, mais son sexe sert de moustache à un de ses bourreaux.
Sur les 8 heures du matin, le 3 septembre 1792, deux gardes nationaux pénètrent dans la chambre de la princesse de Lamballe à la prison de la Force. Sans égard pour son air défait, ils lui intiment l’ordre de les suivre pour être transférée à la prison de l’Abbaye. Arrêtée le 10 août précédent aux Tuileries avec le couple royal, la surintendante de Marie-Antoinette a une mine de déterrée. Elle n’a pas dormi de la nuit.
Elle a rêvé que Marat l’égorgeait sur un monceau de cadavres avant de lui dévorer le cœur. Elle ne veut pas quitter sa cellule. Les rumeurs des massacres opérés depuis la veille dans les prisons parisiennes sont parvenues jusqu’à elle. Toute la nuit, elle a entendu les cris, les hurlements, les roulements de tambours, les injures et les râles. La tuerie aurait été provoquée par la folle rumeur d’un complot aristocratique. Il se murmure que des royalistes auraient planqué des armes dans les prisons pour fomenter une contre-révolution. Le peuple mené par de sanguinaires sans-culottes égorge des centaines de nobles, mais aussi de prêtres, de femmes et d’enfants. Ils sont éventrés, démembrés, hachés, piétinés, désossés et même bouffés ! Ce matin-là, le soleil hésite à se lever, répugnant à illuminer un Paris rougi par les massacres…
Les détenus égorgés à la chaîne
Les deux gardes nationaux se sont retirés pour aller chercher des ordres. Pendant ce temps, la foule rassemblée autour de la prison commence à scander le nom de Lamballe pour réclamer sa mort. Celle-ci tombe évanouie. Sa femme de chambre, qui n’a pas voulu la quitter, la fait revenir à elle. Elle délire. Vers 11 heures, la porte s’ouvre avec fracas, poussée par les deux mêmes gardes nationaux qui lui ordonnent de venir à l’instant parler à des commissaires de la commune l’attendant au greffe. Le temps de passer une robe blanche toute simple et d’enfermer sa magnifique chevelure blonde dans un bonnet de coton, elle les suit. Comme elle hésite encore, ils l’empoignent sans ménagement par le bras.
Dans le greffe, plusieurs sinistres membres du comité de surveillance de la Commune du 10 août, ceints de leur écharpe, jugent les détenus à la chaîne. Aussitôt condamnés à mort, ils sont égorgés par des hommes couverts de sang. Voilà qui plaît à Manuel Valls… À la vue des cadavres et du sang, la princesse de Lamballe s’évanouit de nouveau. Sa femme de chambre la relève. Les menaces reprennent de plus belle. Elle perd de nouveau connaissance. Elle se tord sur le sol. Enfin, la voilà en état de répondre.
« Si vous ne jurez pas, vous êtes morte »
Un juge brandit trois lettres qui ont été trouvées dans son bonnet, dont une de Marie-Antoinette. L’interrogatoire débute :
– Qui êtes-vous ?
– Marie-Louise, princesse de Savoie.
– Votre qualité ?
– Surintendante de la maison de la reine.
– Aviez-vous connaissance des complots de la cour au 10 août ?
– Je ne sais pas s’il y avait des complots au 10 août, mais je sais que je n’en avais aucune connaissance.
– Jurez la liberté, l’égalité, la haine du roi, de la reine et de la royauté.
– Je jurerai facilement les deux premiers, je ne puis jurer le dernier, il n’est pas dans mon coeur.
Entendant cette réponse, un ancien valet de chambre de la princesse mêlée à la foule se penche vers elle. « Jurez donc, si vous ne jurez pas, vous êtes morte. » La princesse se tait. Alors, le juge prononce la phrase : « Qu’on élargisse madame. »
« Je suis perdue »
Comment faut-il interpréter cet ordre ? Certains le prennent au premier degré : le tribunal fait relâcher la princesse. Celle-ci sort donc par le guichet. Voyant les cadavres des détenus assassinés, elle aurait été prise d’un malaise. D’où la méprise des tueurs, qui, la croyant déjà frappée, abattent leurs armes sur elle. Pour d’autres, la phrase du juge est un code arrêté avec les tueurs pour les appeler à frapper. Madame de Lamballe sort donc dans la cour de la prison. Quelqu’un lui recommande de crier « vive la nation ». Mais la vue des cadavres lui fait dire : » Fi ! L’horreur ! » Elle ajoute : « Je suis perdue. » Aussitôt, un garçon perruquier ivre tente de lui enlever sa perruque à la pointe de son sabre. Il fend le front de la malheureuse, qui s’effondre en sang. Deux hommes grimaçant de haine la saisissent sous les bras pour l’obliger à marcher sur les cadavres. Elle est au bord de la syncope. Dans la foule, des voix crient » grâce, grâce ! ». Les assassins hésitent quelques secondes, mais un certain Charlat, tambour de son état, lui porte un terrible coup de bûche à la tête qui l’étend raide. De multiples coups de pique l’achèvent.
Le nègre Delorme, ramené de Saint-Domingue par Fournier l’Américain, s’empare du cadavre pour le déshabiller et éponger le sang afin d’en faire admirer la blancheur aristocratique. Ses gros doigts violent la morte. Il est hilare. La foule s’époumone. Les yeux brillent d’une fureur incontrôlable, les gorges hurlent des insanités, les bras dessinent des obscénités. Un garçon boucher nommé Allaigre s’empare de la tête de la princesse, qu’il sectionne adroitement avec un long couteau de boucher. C’est atroce. L’homme s’enfuit avec son butin sous le bras, bientôt il plantera la tête sur une pique. Pendant ce temps, on continue de profaner le corps dénudé de la princesse. On lui découpe les seins. Le même Charlat déchire les entrailles et arrache le coeur. Plus horrible, un inconnu découpe le sexe, qu’il porte à sa bouche pour en faire une moustache. Certains rapportent des scènes d’anthropophagie.
Insulter le couple royal
Pendant ce temps, la troupe qui s’est emparée de la tête et du coeur entreprend une tournée de Paris pour montrer son trophée. Premier arrêt chez un marchand de vin, rue du cul-de-sac des Prêtres. Les égorgeurs déposent madame de Lamballe sur le comptoir pendant qu’ils vident des pichets de vin. Après avoir obligé le tenancier à boire, la troupe repart. Deuxième arrêt chez un perruquier pour qu’il « accommode la tête de madame de Lamballe ». Menacé de mort, il lui faut obéir. Il lave la longue chevelure blonde collée par le sang, la tresse et la poudre. « Au moins, maintenant, Antoinette peut la reconnaître », lance malicieusement quelqu’un.
Le cortège prend la direction de l’abbaye de Saint-Antoine pour présenter la tête et le coeur à l’abbesse, ancienne amie de la princesse. Cette politesse effectuée, Charlat, qui tient toujours la pique, prend la direction de l’hôtel de Toulouse, demeure de la princesse, pour « faire baiser à cette… ses beaux meubles », mais il y renonce pour se rendre aux Tuileries. Comme on ne les laisse pas entrer avec leur sanglant trophée, ils font demi-tour. C’est alors que surgit l’idée de se rendre à la prison du Temple pour insulter et effrayer le couple royal.
La tête récupérée par un proche
Trois heures viennent de sonner. Sortant de table, Louis XVI et Marie-Antoinette entendent une rumeur enfler. Des tambours battent. Bientôt le cortège est sous leur fenêtre. Des hurlements. Que se passe-t-il ? Un garde municipal, qui découvre le spectacle hideux, referme aussitôt les fenêtres et les rideaux pour épargner le couple royal. L’agitation s’accroît dans la rue. On prend peur. Plusieurs officiers accourent dans la pièce en demandant au Roi de se montrer à la fenêtre pour calmer la foule. Louis XVI exige de savoir ce qui se passe. Un jeune officier répond : « Eh bien, Monsieur, puisque vous voulez le savoir, c’est la tête de madame de Lamballe qu’on veut vous montrer. » Ces mots glacent d’horreur la reine, qui s’évanouit. Ses enfants fondent en larmes. Dehors, les cris se font plus menaçants. On injurie la reine. Les gardes municipaux empêchent l’horrible cortège de pénétrer dans la prison du Temple en plaquant un ruban tricolore sur la porte d’entrée. Colère des tueurs. Finalement, on négocie. Les assassins de la princesse sont autorisés à faire le tour de la tour du Temple, où loge la famille du Roi.
La balade n’est pas achevée. Madame de Lamballe va maintenant se promener sous les fenêtres du Palais-Royal pour saluer le duc d’Orléans, son beau-frère, qui déjeune. Il en perd l’appétit. Direction les Halles, où un boucher s’empare du coeur, le hache et offre à la foule de le manger. Le steak tartare ne faisant pas encore partie de la gastronomie française, tout le monde refuse. Les chiens se régalent. Enfin, la tête et même le corps que les barbares traînaient avec eux sont jetés sur un tas de cadavres devant le Châtelet. Un proche de la famille de Lamballe, qui avait suivi les assassins toute la journée, parvient à récupérer la tête pour la remettre à monsieur le duc de Penthièvre, beau-père de la princesse de Lamballe, qui la fait enterrer à Vernon.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Bien triste anniversaire!
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 51
Localisation : Normandie
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Oui, et cela fait partie de notre Histoire. Donc, nous ne devons pas oublier malgré la tristesse qui ne se tarira jamais.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
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