Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
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Comte d'Hézècques
Mme de Sabran
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Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Oh le joli tableau
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire
Il y a moins d'un an nous présentions, page précédente, ce portrait que les experts de la vente titrait alors "portrait d'une élégante du XVIIIe siècle" avec une estimation comprise entre...200 et 300 euros.
Image : Tessier Sarrou / Voir page précédente
Nous avions reconnu le portrait de Mme Victoire, et nous l'avions comparé avec d'autres variantes bien connues du Forum (voir page précédente).
Ce tableau avait finalement été adjugé aux enchères pour un tout petit plus de 10 000 euros (frais compris).
Ce mois-ci, voici donc ce même tableau (déjà) remis sur le marché, mais cette fois-ci dans une vente aux enchères organisée à Bâle, en Suisse.
Ajoutons, qu'avec une attribution donnée au peintre JE Liotard l'estimation n'est plus - du tout - la même, puisque les experts de la maison de vente estime désormais l'oeuvre entre 150 000 CHF et 250 000 CHF (hors frais).
Je cite, au catalogue :
Jean-Etienne Liotard 1702–1789
Portrait de Marie-Thérèse-Victoire de France
Öl auf Leinwand
60 x 51 cm
Image : Artcurial
Provenance :
Wohl Sammlung Jean-Etienne Liotard, Genf ; Wohl Auktion, Paris, 18.1.1786, Los 77 (Un tableau de Madame Victoire) ; Privatsammlung, Paris (seit Anfang des 20. Jh.) ; Auktion Hôtel Drouot (salle 11), Paris, 27. März 2023, Nr. 309 (Ecole française du XVIIIe siècle) ; Privatsammlung, London und Brüssel.
Note au catalogue (extraits en français) :
Œuvres en rapport :
- Jean-Etienne Liotard, Madame Victoire en robe verte, pastel sur vélin, 59,4 x 48,7 cm, Fondazione Ordine Mauriziano, Palazzina di Caccia di Stupingi (Turin).
Selon le duc de Luynes, lorsque le roi Louis XV vit ce pastel le 26 octobre 1749, il exprima sa désapprobation, ce qui amena Liotard à produire une nouvelle version plus grandiose présentant Madame Victoire de France vêtue de satin bleu doublé d'hermine.
- Miniature, 6 x 4 cm, une des huit miniatures des enfants royaux, ensemble dans une boîte en laque japonaise encadrée d’or (collection particulière). Pour une description, voir Baker, Hauptman & Stevens, op. cit.,p. 202
Copies :
-Cambridge, Fitzwilliam Museum, inv. PD.56-2005, huile sur toile, 59,5 x 50 cm. Cette peinture a été identifiée à tort comme Louise Elisabeth de France, Madame Infante’. Roethlisberger considère qu’il s’agit d’une copie d’époque. Sa provenance est la suivante : - W. Reinach, 31, rue de Berlin, Paris ; Vente anonyme; Paris, Hôtel Drouot, 24 mars 2004, n° 100 (comme école Suisse du XVIIIe, suiveur de Jean-Etienne Liotard – Portrait de Louise Élisabeth de France); Richard Collins, New York.
-Vente anonyme ; Monaco, Sotheby’s, 19 juin 1992, n° 160 (repr.), (comme entourage de Liotard), huile sur toile, 60 x 50 cm, porte une inscription ‘Madame Victoire de France’ en haut à gauche (invendue) puis vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Ader-Tajan, 28 mars 1993, n° 67 (comme entourage de Jean Etienne Liotard - Portrait de Madame Victoire), huile sur toile, 60 x 50 cm, portant une inscription ancienne ‘Madame Victoire de France’ en haut à gauche.
Cette copie montre clairement le revers de son pardessus bleu, un détail omis dans les autres copies qui semblent avoir été réalisées après le pastel de Stupinigi.
- Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Mes Pescheteau-Badin, Godeau, Leroy, 15 décembre 1997, n° 50 (comme suiveur de Liotard), huile sur toile, 60,5 x 51 cm, (invendue). Une variante de qualité inférieure de la copie du Fitzwilliam museum
-Localisation actuelle inconnue, Louise-Elisabeth de France, huile sur toile, 30 x 26 cm, peut-être vente anonyme ; 1986, un fragment d’une ancienne copie (voir Roethlisberger et Loche, op. cit., p. 182)
- Louis-Michel Le Brun (meurt après 1768), miniature ‘d’après le second portrait de Liotard… de forme carrée’
- Molinet et Philippe de la Roche, huile sur toile, trois copies (voir la lettre de Portail, Garde des tableaux du Roi, adressée au Marquis de Marigny, datée du 17 mai 1755 ; voir, Paris, Archives Nationales 01-1934-A, 12, ordonnement des paiements, 9.I,1754 ; voir Léandre Vaillat, La société du XVIIIe siècle et ses peintres, Paris, 1912, p. 185).
- Pierre-Paul Mérelle, huile sur toile, 7 x 4 1/2 pieds, copies réalisées par Mgr le duc de Gesvres pour son Château de Saint-Ouen, en 1751 (voir, Paris, Archives Nationales, OI, 2997, 1751 ; Vaillat, op. cit., p. 184
-Mémoire de portraits fournis pour le Roy à M. de Curys par Liotard, 300 livres, décembre 1752 : ‘Un portrait de Madame Victoire, pour boëte. 300 livres’ (voir Vaillat, op. cit., p. 184)
Image : Arcurial
Lorsque le roi Louis XV passe commande en 1749 à Liotard des portraits en buste et au pastel de ses enfants, il s’agit d’une commande importante pour l’artiste et la première d’une longue série d’enfants de têtes couronnées. La progéniture royale était nombreuse avec sept enfants survivants qui ont rejoint l’âge adulte sur les dix enfants donnés par la reine Marie Leczinska mais surtout le fait que le dauphin soit le seul mâle rendait périlleux l’exercice de différencier six princesses, car chaque portrait devait refléter le caractère propre de chacune d’entre elles.
En effet, selon Charles Philippe Albert, duc de Luynes, lorsque le roi découvrit le 26 octobre 1749 le premier portrait de Madame quatrième (celui à la robe verte conservé à Stupinigi), il fut déçu et en demanda un autre. C’est ainsi que Liotard réalisa le portrait à la robe bleue, modèle de notre toile (et lui aussi conservé à Stupinigi).
Si les portraits de membres de la famille royale faisaient couramment l’objet d’un nombre important de répliques, la qualité d’exécution de notre toile et l’important repentir de la robe en bas à gauche de la composition que nous ne retrouvons que sur notre version nous incite à penser que notre toile est la réplique autographe à l’huile que Liotard peignit pour lui et conserva dans sa collection avant de la proposer en 1785 au comte d’Angiviller.
Image : Artcurial
De deux ans la cadette de Madame Adélaïde, Marie-Thérèse-Victoire de France (1733–1799), dite Madame Victoire fut une personnalité bien plus calme et sage que ne l'était sa soeur Adélaïde qu'elle accompagna tout au long de sa vie après son retour de l’abbaye de Fontevraud en 1748. Jeune, elle était la plus belle des filles du roi, mais elle resta malgré cela célibataire comme toutes ses soeurs à l’exception d’Elisabeth, duchesse de Parme. Elle était une musicienne virtuose et excellait notamment au clavecin. Dévote, elle condamnait volontiers les moeurs libertines de son père et se joignait à sa mère et au dauphin pour animer un clan vertueux au sein des appartements de Versailles.
Seules survivantes des enfants de Louis XV après le décès de Louise en 1787, Adélaïde et Victoire restèrent ensemble au château de Bellevue après le départ de la cour de Versailles en octobre 1789. Ne pas résider aux Tuileries fut une chance puisqu’ elles purent ainsi émigrer plus facilement. Arrêtées dans leurs fuites à Arnay-le Duc, Mirabeau fit en sorte de leur faire rejoindre la frontière de la Savoie d’où elles purent gagner Rome en avril 1791. Quelques années plus tard, devant l’avancée des troupes guidées par Bonaparte, elles prirent le chemin de Naples, puis de Corfou et enfin de Trieste où elles moururent toutes deux à quelques mois d’intervalle.
Image : Artcurial
* Source et infos complémentaires : Artcurial Beurret Bailly Widmer - Basel,Klassische Internationale Kunst, 13 mars 2024
Image : Tessier Sarrou / Voir page précédente
Nous avions reconnu le portrait de Mme Victoire, et nous l'avions comparé avec d'autres variantes bien connues du Forum (voir page précédente).
Ce tableau avait finalement été adjugé aux enchères pour un tout petit plus de 10 000 euros (frais compris).
Ce mois-ci, voici donc ce même tableau (déjà) remis sur le marché, mais cette fois-ci dans une vente aux enchères organisée à Bâle, en Suisse.
Ajoutons, qu'avec une attribution donnée au peintre JE Liotard l'estimation n'est plus - du tout - la même, puisque les experts de la maison de vente estime désormais l'oeuvre entre 150 000 CHF et 250 000 CHF (hors frais).
Je cite, au catalogue :
Jean-Etienne Liotard 1702–1789
Portrait de Marie-Thérèse-Victoire de France
Öl auf Leinwand
60 x 51 cm
Image : Artcurial
Provenance :
Wohl Sammlung Jean-Etienne Liotard, Genf ; Wohl Auktion, Paris, 18.1.1786, Los 77 (Un tableau de Madame Victoire) ; Privatsammlung, Paris (seit Anfang des 20. Jh.) ; Auktion Hôtel Drouot (salle 11), Paris, 27. März 2023, Nr. 309 (Ecole française du XVIIIe siècle) ; Privatsammlung, London und Brüssel.
Note au catalogue (extraits en français) :
Œuvres en rapport :
- Jean-Etienne Liotard, Madame Victoire en robe verte, pastel sur vélin, 59,4 x 48,7 cm, Fondazione Ordine Mauriziano, Palazzina di Caccia di Stupingi (Turin).
Selon le duc de Luynes, lorsque le roi Louis XV vit ce pastel le 26 octobre 1749, il exprima sa désapprobation, ce qui amena Liotard à produire une nouvelle version plus grandiose présentant Madame Victoire de France vêtue de satin bleu doublé d'hermine.
- Miniature, 6 x 4 cm, une des huit miniatures des enfants royaux, ensemble dans une boîte en laque japonaise encadrée d’or (collection particulière). Pour une description, voir Baker, Hauptman & Stevens, op. cit.,p. 202
Copies :
-Cambridge, Fitzwilliam Museum, inv. PD.56-2005, huile sur toile, 59,5 x 50 cm. Cette peinture a été identifiée à tort comme Louise Elisabeth de France, Madame Infante’. Roethlisberger considère qu’il s’agit d’une copie d’époque. Sa provenance est la suivante : - W. Reinach, 31, rue de Berlin, Paris ; Vente anonyme; Paris, Hôtel Drouot, 24 mars 2004, n° 100 (comme école Suisse du XVIIIe, suiveur de Jean-Etienne Liotard – Portrait de Louise Élisabeth de France); Richard Collins, New York.
-Vente anonyme ; Monaco, Sotheby’s, 19 juin 1992, n° 160 (repr.), (comme entourage de Liotard), huile sur toile, 60 x 50 cm, porte une inscription ‘Madame Victoire de France’ en haut à gauche (invendue) puis vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Ader-Tajan, 28 mars 1993, n° 67 (comme entourage de Jean Etienne Liotard - Portrait de Madame Victoire), huile sur toile, 60 x 50 cm, portant une inscription ancienne ‘Madame Victoire de France’ en haut à gauche.
Cette copie montre clairement le revers de son pardessus bleu, un détail omis dans les autres copies qui semblent avoir été réalisées après le pastel de Stupinigi.
- Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Mes Pescheteau-Badin, Godeau, Leroy, 15 décembre 1997, n° 50 (comme suiveur de Liotard), huile sur toile, 60,5 x 51 cm, (invendue). Une variante de qualité inférieure de la copie du Fitzwilliam museum
-Localisation actuelle inconnue, Louise-Elisabeth de France, huile sur toile, 30 x 26 cm, peut-être vente anonyme ; 1986, un fragment d’une ancienne copie (voir Roethlisberger et Loche, op. cit., p. 182)
- Louis-Michel Le Brun (meurt après 1768), miniature ‘d’après le second portrait de Liotard… de forme carrée’
- Molinet et Philippe de la Roche, huile sur toile, trois copies (voir la lettre de Portail, Garde des tableaux du Roi, adressée au Marquis de Marigny, datée du 17 mai 1755 ; voir, Paris, Archives Nationales 01-1934-A, 12, ordonnement des paiements, 9.I,1754 ; voir Léandre Vaillat, La société du XVIIIe siècle et ses peintres, Paris, 1912, p. 185).
- Pierre-Paul Mérelle, huile sur toile, 7 x 4 1/2 pieds, copies réalisées par Mgr le duc de Gesvres pour son Château de Saint-Ouen, en 1751 (voir, Paris, Archives Nationales, OI, 2997, 1751 ; Vaillat, op. cit., p. 184
-Mémoire de portraits fournis pour le Roy à M. de Curys par Liotard, 300 livres, décembre 1752 : ‘Un portrait de Madame Victoire, pour boëte. 300 livres’ (voir Vaillat, op. cit., p. 184)
Image : Arcurial
Lorsque le roi Louis XV passe commande en 1749 à Liotard des portraits en buste et au pastel de ses enfants, il s’agit d’une commande importante pour l’artiste et la première d’une longue série d’enfants de têtes couronnées. La progéniture royale était nombreuse avec sept enfants survivants qui ont rejoint l’âge adulte sur les dix enfants donnés par la reine Marie Leczinska mais surtout le fait que le dauphin soit le seul mâle rendait périlleux l’exercice de différencier six princesses, car chaque portrait devait refléter le caractère propre de chacune d’entre elles.
En effet, selon Charles Philippe Albert, duc de Luynes, lorsque le roi découvrit le 26 octobre 1749 le premier portrait de Madame quatrième (celui à la robe verte conservé à Stupinigi), il fut déçu et en demanda un autre. C’est ainsi que Liotard réalisa le portrait à la robe bleue, modèle de notre toile (et lui aussi conservé à Stupinigi).
Si les portraits de membres de la famille royale faisaient couramment l’objet d’un nombre important de répliques, la qualité d’exécution de notre toile et l’important repentir de la robe en bas à gauche de la composition que nous ne retrouvons que sur notre version nous incite à penser que notre toile est la réplique autographe à l’huile que Liotard peignit pour lui et conserva dans sa collection avant de la proposer en 1785 au comte d’Angiviller.
Image : Artcurial
De deux ans la cadette de Madame Adélaïde, Marie-Thérèse-Victoire de France (1733–1799), dite Madame Victoire fut une personnalité bien plus calme et sage que ne l'était sa soeur Adélaïde qu'elle accompagna tout au long de sa vie après son retour de l’abbaye de Fontevraud en 1748. Jeune, elle était la plus belle des filles du roi, mais elle resta malgré cela célibataire comme toutes ses soeurs à l’exception d’Elisabeth, duchesse de Parme. Elle était une musicienne virtuose et excellait notamment au clavecin. Dévote, elle condamnait volontiers les moeurs libertines de son père et se joignait à sa mère et au dauphin pour animer un clan vertueux au sein des appartements de Versailles.
Seules survivantes des enfants de Louis XV après le décès de Louise en 1787, Adélaïde et Victoire restèrent ensemble au château de Bellevue après le départ de la cour de Versailles en octobre 1789. Ne pas résider aux Tuileries fut une chance puisqu’ elles purent ainsi émigrer plus facilement. Arrêtées dans leurs fuites à Arnay-le Duc, Mirabeau fit en sorte de leur faire rejoindre la frontière de la Savoie d’où elles purent gagner Rome en avril 1791. Quelques années plus tard, devant l’avancée des troupes guidées par Bonaparte, elles prirent le chemin de Naples, puis de Corfou et enfin de Trieste où elles moururent toutes deux à quelques mois d’intervalle.
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* Source et infos complémentaires : Artcurial Beurret Bailly Widmer - Basel,Klassische Internationale Kunst, 13 mars 2024
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