Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
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La nuit, la neige
Marie-Jeanne
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Peu avant l'équipée de la famille royale qui devait aboutir à Varennes, l'Ami du Peuple vocifère :
Parisiens, Parisiens insensés ! Je suis fatigué d'avoir à vous répéter sans cesse : retenez le roi et le dauphin dans vos murs et surveillez-les très attentivement, enfermez l'Autrichienne, son beau-frère et le reste de la famille. Un seul jour peut être fatal à la nation . :::!!!ùùù^^^^: :::!!!ùùù^^^^: :::!!!ùùù^^^^:
Je voulais placer cette citation dans le sujet dévolu à Marat, et je me suis aperçue qu'il n'existait pas encore !
Je saute donc le bouturer à la Conciergerie .
Justement, j'y écrivais le Jeu 20 Sep - 19:25
Après quoi, je m'étais franchement défoulée !
... satirical head or Marat .
Marat viré du Panthéon avec perte et fracas !
... à juste titre !
... mon préféré !
... un concours de circonstances fortuit :
Et cet autre, pas mal non plus :
Et tenez, encore ! :n,,;::::!!!:
Traduction :
"Je leur ai dit de ne pas mettre tonton Marat dans la baignoire quand il est bourré." ...
Au fait, que dit la lettre qu'il tient encore serrée entre ses doigts, ce petit mot de Charlotte sur quoi il a accepté de la recevoir ? .......
Zoomons ! ... voici :
Parisiens, Parisiens insensés ! Je suis fatigué d'avoir à vous répéter sans cesse : retenez le roi et le dauphin dans vos murs et surveillez-les très attentivement, enfermez l'Autrichienne, son beau-frère et le reste de la famille. Un seul jour peut être fatal à la nation . :::!!!ùùù^^^^: :::!!!ùùù^^^^: :::!!!ùùù^^^^:
Je voulais placer cette citation dans le sujet dévolu à Marat, et je me suis aperçue qu'il n'existait pas encore !
Je saute donc le bouturer à la Conciergerie .
Justement, j'y écrivais le Jeu 20 Sep - 19:25
Mme de Sabran a écrit:
Donc, Reinette, nous nous posions la question Marat était-il médecin, j'avais toujours lu que non .
Voici que je trouve un véritable éloge de cet infâme !
JEAN ET JEAN-PAUL MARA(T)
MEDECINS DE PERE EN FILS
Une lettre médicale manuscrite de Jean Mara, dans les fonds de la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel
par Charlotte Goëtz
Les bibliothèques recèlent des trésors ! Ainsi la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel possède-t-elle un bel exemplaire original, daté de 1793, de l’ouvrage théorique de base de Jean-Paul Marat, ses fameuses Chaînes de l’Esclavage. A l’intérieur du livre, je suis tombée sur deux feuillets, l’un portant des notes manuscrites de Marat, relatives à une copie de son Eloge de Montesquieu, dont on sait qu’elle resta assez longtemps entre les mains de la descendance du frère cadet, Jean-Pierre Marat, à Genève, l’autre étant une lettre à contenu médical, d’une belle écriture penchée. Cette dernière, d’un même élan, avait été attribuée à Jean-Paul Marat. Or, elle est datée de décembre 1753 et, à cette époque, celui-ci a dix ans!
Discutant de cette découverte en 1995 avec Michel Schlup (ci-dessus), alors directeur de la BPUN, nous convînmes qu’en réalité, il s’agissait d’une lettre autographe de Jean Mara, le père de Marat. La calligraphie et la signature toujours identique correspondaient tout à fait avec les lettres que celui-ci échange régulièrement avec Frédéric-Samuel Ostervald, fondateur de la Société Typographique de Neuchâtel .
Voici la transcription du texte de Jean Mara, adressé à Monsieur De Roy, Châtelain de Couvet.
Monsieur,
J’ai reçû votre lettre avec les vingt et sept pieces pour le payement des pilules dont je vous remmercie: si leur effet n’a pas été tel que je l’attendois et qu’elles l’ont produit en tous ceux qui en ont fait usage, c’est peut-être, ou que vous n’en avois pas pris quatre jours de suite comme je vous l’avois marqué, ou que les embarras des viscères, ou les obstacles de votre embompoint ne sont pas encor surmontés, cela demandant huyt mois le plus souvent, c’est pourquoi il faudra insister dans leur usage de même que dans le régime que je vous avois prescrit: mais si cela ne suffisoit pas et que la difficulté de respiration n’étoit pas l’effet des glaires seulement mais aussi de la petitesse des vaisseaux, retressis par la graisse, il faudroit recourir aux poudres du Duc Albert ou à l’abstinence et à l’exercice pour vous degraisser: au reste soyez persuadé que l’usage des pilules ne produiront jamais un mauvais effet: en attendant vos ordres ultérieurs là dessus, j’ai l’honneur d’être avec respect
Monsieur Votre trés-humble et trés obeissant serviteur.
....... JMara
Peseux, 27 Dbre 1753.
Le contexte de cette lettre a été rappelé dans le “Chantier Marat 7 - La Saga des Mara(t)”, rédigé en 2001 pour les éditions POLE NORD. On y rencontre la personnalité attachante de Jean Mara, ancien prêtre mercédaire converti au protestantisme, lettré, pédagogue, possédant plusieurs langues et même un talent de dessinateur. On le découvre, postulant à deux reprises pour un poste de régent de troisième classe au collège de Neuchâtel, où il a pu enfin s’installer grâce au soutien de “Milord Maréchal”, George Keith, le protecteur de Jean-Jacques Rousseau. On le trouve encore homme de confiance de la Société typographique, correspondant régulièrement avec le banneret F.-S. Ostervald, véritable ami de la famille. On voit aussi en lui un homme vaillant, élevant courageusement sa nombreuse famille: trois filles et six fils.
En 1753, date de la lettre médicale, les Mara séjournent à Peseux. “Monsieur Marat” est signalé dans les registres de l’année. Mais la situation familiale est difficile, après les naissances rapprochées de deux petits garçons, dont l’un mourra peu après. Mais, cette fois encore, Jean Mara bénéficie d’appuis solides. Et il soigne le châtelain de Couvet. Ses compétences médicales seront encore reconnues lorsque la famille sera réinstallée à Genève
C’est donc bien auprès de son père que Jean-Paul Marat puise son intérêt si scrupuleux pour cette discipline, dans laquelle il se signalera par des travaux originaux, entre autres sur les maladies vénériennes, l’électricité médicale et l’ophtalmologie.
Comme ce père, mais aussi comme William Buchan, son parrain à l’Université Sint-Andrews (Ecosse), où Marat obtiendra, comme Benjamin Franklin, son diplôme, le fils aîné des Mara se comporte en pionnier de l’observation clinique. Ainsi, il pratique l’ophtalmologie en associant étroitement la physiologie et ses connaissances approfondies en optique et ne néglige ni la présence assidue auprès des patients, ni la prise en compte de leurs vécus spécifiques.
En ophtalmologie sa théorie accommodative grâce aux fibres circulaires environnant le cristallin est progressiste, alors qu’elle était seulement admise à propos des muscles droits. Très intéressants aussi l’accent mis sur le danger de l’usage trop automatique du mercure, sa notion d’astigmatisme irrégulier dû à l’engorgement rétrooculaire, son application très précise de l’électrothérapie et sa méthode d’évaluation du punctum proximum.
Le domaine de l’optique a monopolisé son attention. Ses travaux théoriques depuis les Découvertes sur le feu, l’électricité et la lumière jusqu’aux Mémoires académiques, attireront sur lui l’intérêt de personnalités éminentes, comme Goethe, Franklin ou Romé de l’Isle, à défaut de plaire à l’Académie des Sciences de Paris. Ils se situent dans la filiation de Newton, que Marat admire beaucoup mais trouve aussi logique de contester. Il ne faut pas oublier que la réédition en 1989 de Opticks de Newton (Paris - éditions Bourgois), avec les commentaires si intéressants de Michel Blay, s’appuie toujours sur la traduction de Jean-Paul Marat.
Comme son père, comme Buchan, Marat a une vision réellement thérapeutique de la médecine, qui ne s’embarrasse pas des “systèmes”. A Londres et à Paris, il ouvrira des cabinets où des expériences avérées et toujours plus précises se feront et se répéteront sous les yeux du public et attesteront de son sérieux comme de son souci de faire progresser les connaissances pour soulager les souffrances des hommes.
.
... sa sale tête :
Attachboy a écrit:
Ven 21 Sep - 8:47
Jean Paul Marat !
Il dispute la place de vrais pourris avec Hebert...
La poignard de Charlotte Corday débarrassera la France de ce monstre assoiffé de sang qui rêvait de voir 100000 français conduits à la guillotine.
Un véritable culte lui sera fait par les sans culottes et ses cendres placés en grande pompe au Panthéon. Après la mort de Robespierre, il en sera expulsés et l'urne finira jetée dans un égout...
A sa place, quoi !
la nuit, la neige a écrit:
Oui, nous en avions parlé. Je ne sais plus où...
Marat a déclaré avoir obtenu ses diplômes en Angleterre (où il vécut une dizaine d’années, ayant là-bas une petite liaison avec Angelica Kaufmann, bref passons...).
De retour à Paris, c’est parce qu’il soigne, avec succès, je ne sais plus quelle marquise, qu’elle parle de lui à l’entourage du comte d’Artois.
Il sera engagé parmi la dizaine de médecins de la Maison du prince ; Marat est censé s’occuper des gardes du corps d’Artois.
Pension, appartement de fonction etc.
C’est dans cet appartement qu’il se livre à de nombreuses expériences, et notamment celles traitant de l’électrothérapie.
Il aura d’ailleurs le premier prix de je ne sais plus quel concours sur ce sujet.
Mais il sera très critiqué par le corps scientifique bien installé, qui le snobe.
Il n’aura pas la reconnaissance qu’il ambitionne. Frustration, rancoeur etc...
Ajoutez à cela ses convictions politiques et philosophiques (ses autres passions), et vous connaissez la suite.
Après quoi, je m'étais franchement défoulée !
... satirical head or Marat .
Kiki a écrit:
Un couvre-chef qui lui sied à ravir !
attachboy a écrit:
Un véritable culte lui sera fait par les sans culottes
Marat viré du Panthéon avec perte et fracas !
Reinette a écrit:
C'est un des premiers personnages historiques qui m'a le plus horrifiée. àè-è\':
... à juste titre !
... mon préféré !
... un concours de circonstances fortuit :
Et cet autre, pas mal non plus :
Et tenez, encore ! :n,,;::::!!!:
Traduction :
"Je leur ai dit de ne pas mettre tonton Marat dans la baignoire quand il est bourré." ...
Au fait, que dit la lettre qu'il tient encore serrée entre ses doigts, ce petit mot de Charlotte sur quoi il a accepté de la recevoir ? .......
Zoomons ! ... voici :
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Ce type me fait toujours froid dans le dos... àè-è\':
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai trouvé la dernière énigme de notre Jeu de l'automne dans un article que je qualifierai de dithyrambique sur Marat .
Quelques extraits :
Du premier livre que Marat signe le titre " De l’Homme " indique qu’il s’agit bien d’une riposte au " De l’Homme " d’Helvétius (1773).
Cet ouvrage nous confirme que Marat a acquis une large expérience dans le domaine médical, ce qu’appuie, à l’été 1775, un événement qui réjouit beaucoup son père : l’Université de St Andrews d’Ecosse confère à Jean-Paul Marat, praticien en physique, le grade de docteur en médecine sur base des certificats transmis aux docteurs Hugh James et William Buchan, médecins à Edinburgh et dont la notoriété a atteint la France. Fin 1775 et début 1776, Marat publie deux essais médicaux : l’un concerne la blennoragie, An Essay on Gleets, le deuxième, une maladie des yeux, An Enquiry into the Nature, Cause and Cure of a singular disease of the Eye (6). En mai 1776, il rentre pour quelques semaines dans sa famille, à Genève.
« Après dix années passées à Londres et à Edinburgh à faire des recherches en tout genre, je revins à Paris. Plusieurs malades d’un rang distingué, abandonné des médecins et à qui je venais de rendre la santé, se joignirent à mes amis et mirent tout en œuvre pour me fixer dans la capitale. » Le 24 juin 1777, il reçoit le brevet de médecin des gardes du corps du comte d’Artois et entre de plain-pied dans la vie parisienne comme médecin et comme physicien. Il soigne avec succès, et par des méthodes innovantes la marquise de l’Aubespine, M. du Clusel, M. Romé de Lisle…
Et les contemporains comme les exégèses ont bien été forcés de reconnaître sa réelle capacité de prévision (12) : Oui, Mirabeau jouait un double jeu et entretenait des rapports secrets avec le roi. Oui, Necker affamait Paris. Oui, La Fayette, un moment hésitant, a fini par trahir la garde nationale. Oui, le roi avait le projet de fuir. Oui, Dumouriez est passé à l’ennemi… Mais, non, Marat n’est pas obsédé par l’idée de tirer à boulets rouges sur toute autorité. C’est là une piètre attaque de ses opposants, quand on examine par exemple, sérieusement la question de la royauté. Marat développe à ce sujet une double affirmation : un bon prince est dans l’histoire de son peuple un « cadeau des cieux » et une denrée aussi rare qu’un libertin vertueux !
La vélocité avec laquelle on impute à Marat tel ou tel épisode violent de la Révolution est, elle aussi, bien suspecte. D’autant que les « versions » sur la Grande Révolution se succèdent sans se ressembler.
C’est dans un tel moment que Charlotte Corday, farouche partisane de la guerre, vient l’assassiner, chez lui.
L'article en entier ( je vous préviens, c'est long ! ) est ici : http://www.snof.org/encyclopedie/un-ophtalmologiste-r%C3%A9volutionnaire-marat
Quelques extraits :
Du premier livre que Marat signe le titre " De l’Homme " indique qu’il s’agit bien d’une riposte au " De l’Homme " d’Helvétius (1773).
Cet ouvrage nous confirme que Marat a acquis une large expérience dans le domaine médical, ce qu’appuie, à l’été 1775, un événement qui réjouit beaucoup son père : l’Université de St Andrews d’Ecosse confère à Jean-Paul Marat, praticien en physique, le grade de docteur en médecine sur base des certificats transmis aux docteurs Hugh James et William Buchan, médecins à Edinburgh et dont la notoriété a atteint la France. Fin 1775 et début 1776, Marat publie deux essais médicaux : l’un concerne la blennoragie, An Essay on Gleets, le deuxième, une maladie des yeux, An Enquiry into the Nature, Cause and Cure of a singular disease of the Eye (6). En mai 1776, il rentre pour quelques semaines dans sa famille, à Genève.
« Après dix années passées à Londres et à Edinburgh à faire des recherches en tout genre, je revins à Paris. Plusieurs malades d’un rang distingué, abandonné des médecins et à qui je venais de rendre la santé, se joignirent à mes amis et mirent tout en œuvre pour me fixer dans la capitale. » Le 24 juin 1777, il reçoit le brevet de médecin des gardes du corps du comte d’Artois et entre de plain-pied dans la vie parisienne comme médecin et comme physicien. Il soigne avec succès, et par des méthodes innovantes la marquise de l’Aubespine, M. du Clusel, M. Romé de Lisle…
Et les contemporains comme les exégèses ont bien été forcés de reconnaître sa réelle capacité de prévision (12) : Oui, Mirabeau jouait un double jeu et entretenait des rapports secrets avec le roi. Oui, Necker affamait Paris. Oui, La Fayette, un moment hésitant, a fini par trahir la garde nationale. Oui, le roi avait le projet de fuir. Oui, Dumouriez est passé à l’ennemi… Mais, non, Marat n’est pas obsédé par l’idée de tirer à boulets rouges sur toute autorité. C’est là une piètre attaque de ses opposants, quand on examine par exemple, sérieusement la question de la royauté. Marat développe à ce sujet une double affirmation : un bon prince est dans l’histoire de son peuple un « cadeau des cieux » et une denrée aussi rare qu’un libertin vertueux !
La vélocité avec laquelle on impute à Marat tel ou tel épisode violent de la Révolution est, elle aussi, bien suspecte. D’autant que les « versions » sur la Grande Révolution se succèdent sans se ressembler.
C’est dans un tel moment que Charlotte Corday, farouche partisane de la guerre, vient l’assassiner, chez lui.
L'article en entier ( je vous préviens, c'est long ! ) est ici : http://www.snof.org/encyclopedie/un-ophtalmologiste-r%C3%A9volutionnaire-marat
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Charlotte Corday, farouche partisane de la guerre ?
Première nouvelle !
Première nouvelle !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Je n'avais jamais lu cela nulle part ailleurs non plus ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Physiquement il est de stature chétive, le teint bistre, un visage asymétrique, des yeux gris-jaune, un nez écrasé au-dessus d'une bouche grimaçante. Il semble appartenir, comme va l’écrire Michelet, à la race des batraciens. Brissot le compare à un sapajou, Roederer à un oiseau de proie, Levasseur de la Sarthe à un insecte, Madame Roland à un chien enragé, Boileau à un tigre, le député Barral à un reptile...
Guy de Rambaud
http://fr.guyderambaud.wikia.com/wiki/Charlotte_Corday
Guy de Rambaud
http://fr.guyderambaud.wikia.com/wiki/Charlotte_Corday
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Tous les critères du top model !!
Dominique Poulin- Messages : 7010
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Je me méfie toujours des articles dithyrambiques sur ce type de personnage et je recherche toujours à en savoir plus sur les historiens qui les produisent, qu'ils soient auteurs ou participants. La plupart du temps, ils appartiennent à divers sociétés d'études orientées politiquement, par ailleurs très présents sur Wikipédia. A bon entendeur, salut !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Présenté prochainement en vente aux enchères...
- MARAT Jean-Paul (1743-1793) médecin et physicien, conventionnel (Paris), journaliste et pamphlétaire, assassiné par Charlotte Corday.
MANUSCRIT autographe, Les Avantures du Jeune Conte Potowski
Un volume in-4 (23 x 19 cm) de 222 feuillets soit 442 pages ; reliure du XIXe siècle plein maroquin bleu-noir, triple filet à froid en encadrement des plats, dos à nerfs, caissons à froid, titre doré, bordure intérieure dorée, doublures et gardes au peigne, non rogné, tête dorée [Niédrée] ; sous emboîtage moderne demi-maroquin bleu nuit, titre doré.
Note au catalogue (extraits) :
Important et exceptionnel manuscrit du seul roman écrit par Marat, longtemps resté inconnu, où il revendique, trente ans avant ses pamphlets révolutionnaires, la liberté du peuple et le renversement des tyrans.
Rédigé vers 1770-1771 en Angleterre, où Marat a trouvé une place de médecin-vétérinaire à Newcastle, et en même temps qu’il achevait son ouvrage philosophique Essai sur l’âme humaine, le roman ne fut publié qu’en 1847.
Ce roman épistolaire et sentimental, selon le modèle de La Nouvelle Héloïse de Rousseau, retrace les amours contrariées de deux jeunes aristocrates polonais dans la Pologne en crise des années 1770 : Gustave Potowski, qui a « une bouche dessinée par l’amour, des cheveux d’un noir d’ébène, une jambe faite au tour et une main douce, blanche et potelée », aime passionnément la ravissante Lucile Sobieska qui possède « un teint de lis et de roses », fille d’un ami de son père, et l’on s’apprête à célébrer leur mariage lorsque la guerre civile éclate et divise la nation en deux partis, celui des Russes et celui des patriotes.
Les amants sont alors séparés, les deux familles deviennent ennemies mortelles, et les péripéties causées par la douleur des amants, les vicissitudes de la guerre, la perfidie d’une comtesse secrètement amoureuse du jeune homme s’enchaînent, avant la réconciliation finale et l’union de Lucile et Gustave.
L’action se déroule, de 1769 à 1771, dans une Pologne secouée par la guerre civile ; ainsi, l’intrigue sentimentale laisse place aux préoccupations politiques, Marat prenant manifestement parti pour les patriotes qui luttent pour « la paix, l’union, la liberté », contre la despotique CATHERINE II, se livrant, vingt ans avant ses pamphlets révolutionnaires, à un violent réquisitoire contre l’autorité monarchique et les tyrans, qui dévorent « notre repos, notre liberté, notre sang ». Il appelle déjà les patriotes à la révolte…
Le cœur politique du roman se trouve dans la longue lettre LII, véritable dialogue politique entre Gustave Potowski et un Français (dont les aventures en Turquie forment un petit roman dans le roman), manifestement le porte-parole de Marat.
Voici comment il présente Catherine II :
« par une suitte de la vanité et de l’instinct imitatif naturel à son sexe, elle a fait quelques petites entreprises ; mais qui ne sont d’aucune conséquence pour la félicité publique. Par exemple, elle a établi des écoles de littérature française pour une centaine de jeunes gens qui tiennent à la Cour : mais a t’elle établi des écoles publiques, où l’on enseigne la crainte des Dieux, les droits de l’humanité, l’amour de la patrie ?
Elle a encouragé quelques arts de luxe, et un peu animé le commerce : mais a t’elle aboli les impots onereux, et laissé aux laboureurs les moyens de mieux cultiver leurs terres ? Loin d’avoir cherché à enrichir ses états, elle n’a travaillé qu’à les ruiner, en dépeuplant la campagne de cultivateurs par des enrollements forcés […]
Elle a fait fondre un nouveau code : mais a t’elle songé à faire triompher les loix ? N’est t’elle pas toujours toute puissante contre elles ? Et ce nouveau code, est-il même fondé sur l’équité ? La peine y est-elle proportionnée à l’offense ? Des supplices affreux n’y sont-ils pas toujours la punition des moindres fautes ? A t’elle fait des règlements pour épurer les mœurs, prévenir les crimes, protéger le foible contre le fort ? A t’elle établi des tribunaux pour faire observer les loix, et deffendre les particuliers contre les atteintes du gouvernement ? Elle a affranchi ses sujets du joug des Nobles : mais ce n’est que pour augmenter son propre empire. Ne sont-ils pas toujours ses esclaves ? ne les pousse t’elle pas toujours par la terreur ? »… Etc.
Un peu plus loin, le Français dresse un sévère tableau de la situation en Pologne, et critique durement ces lois monstrueuses « qui, pour l’avantage d’une poignée de particuliers, privent tant de millions d’hommes du droit naturel d’être libres […]
En Pologne, il n’y a que des Tyrans et des Esclaves : la Patrie n’a donc point d’enfants pour la deffendre. […] Ces puissances qui sous prétexte de rétablir la paix dans vos provinces désolées y sont entrées les armes à la main, ne veulent que les envahir et vous reduire en servitude ».
C’est au peuple à prendre en mains son destin, et à se révolter : « Il faut porter la cognée à la racine. Il faut faire connoitre au peuple ses droits et l’engager à les revendiquer ; il faut lui mettre les armes à la main, se saisir dans tout le royaume des petits tyrans qui le tiennent opprimé, renverser l’édifice monstrueux de votre gouvernement, en établir un nouveau sur une base équitable »...
Le dialogue continue par un intéressant portrait critique de FRÉDÉRIC II, puis par un violent réquisitoire contre les rois et les princes qui « doivent à leurs peuples l’exemple des bonnes mœurs et des vertus », mais donnent celui des vices et de la débauche ; qui « doivent tout leur tems à l’État » mais le passent dans l’oisiveté et les plaisirs ; qui, au lieu d’être « les économes des revenus publics », les dépensent en « scandaleuses prodigalités » ; qui, au lieu de cultiver la paix, « ne mettent leur gloire qu’à épouvanter la terre » et répandre la terreur :
« Au lieu d’être les Ministres de la loi, ils s’en rendent les maîtres, ils ne veulent voir dans leurs sujets que des esclaves, ils les oppriment sans pitié, et les poussent à la révolte : puis ils pillent, dévastent, égorgent, répandent partout la terreur et l’effroi, et pour comble d’infortune, insultent encore aux malheureux qu’ils tiennent opprimés. Ainsi un seul homme que le Ciel dans sa colère donne au Monde, suffit pour faire le malheur de toute une Nation »…
Citons le biographe de Marat, Gérard Walter : « Voilà comment un petit médecin-vétérinaire, perdu au fond d’une province anglaise et pris dans l’engrenage d’un labeur obscur et quotidien, jugeait les hommes et les événements, dont il ne percevait que les échos lointains et diffus ».
Description du manuscrit
Le manuscrit est rédigé à l’encre brune sur 111 bifeuillets de papier vergé de Hollande filigrané Van Der Ley, numérotés de [1] à 111, le premier ayant été en partie déchiré et doublé ; la page [1] porte le titre : « Les Avantures / du / Jeune Conte Potowski », et la 2e l’Avis au Lecteur : « Ces lettres, éparses entre tant de mains, ont été rassemblées par un heureux hazard. L’éditeur n’a d’autre part à cet ouvrage que de les avoir traduittes, et placées selon l’ordre des tems ». Le dernier feuillet, avec la fin du texte (cinq lignes selon Paul Lacroix), a disparu.
Le manuscrit, très bien conservé, est très lisible, de l’élégante et régulière écriture de Marat, qui a légèrement plié chaque page sur la gauche pour marquer une marge.
Il comporte cependant plus de cinquante lignes biffées et près de 700 corrections avec ratures, avec quelques additions en marges.
Les lettres sont numérotées de I (Gustave Potowski à Sigismond Panin) à LXL (Gustave à Sigismond) ; on notera des bouleversements dans l’ordre et la numérotation des lettres XIII à XXX ; ainsi au bas de la lettre XXV, on relève cette indication pour le copiste ou le typographe : « N.B. Placer à la suitte de cette lettre, la lettre XXV00 des feuilles 34 et 35, qui fera la lettre XXVI, et reprendre à la XXVI de la feuille 28 en augmentant d’une unité vos numéros ».
Le manuscrit ne fut publié que bien après la mort de Marat, par les soins du Bibliophile Jacob (Paul Lacroix), dans le Musée littéraire du journal Le Siècle sous le titre Aventures du jeune comte Potowski, en août 1847, et, à la fin de cette même année (daté 1848) en librairie chez Chlendowki, en deux volumes, sous le titre Un Roman de cœur « par Marat, l’Ami du Peuple ; publié pour la première fois, en son entier, d’après le manuscrit autographe, et précédé d’une notice littéraire ; par le bibliophile Jacob » (notice publiée dans Le Siècle du 15 août 1847).
Il a été réédité plusieurs fois depuis, notamment chez Renaudot en 1989 dans une édition de Claire Nicolas-Lelièvre. On joint la brochure du Musée littéraire (brochée) ; et l’édition originale (Chlendowski, 1848, 2 tomes rel. en un vol. in-8, rel. de l’époque demi-basane fauve).
Les manuscrits de Marat sont de la plus grande rareté ; celui-ci, de plus de 400 pages, est le plus important qu’on puisse trouver.
Provenance :
Simonne ÉVRARD, « veuve Marat » ; Albertine MARAT (1758-1841, sœur de Jean-Paul) ; donné par elle à M. GOUPIL-LOUVIGNY ; saisi chez lui lors d’une visite domiciliaire vers 1843, réclamé en vain ; vente du « cabinet de feu M. E….. de Zurich » [en fait Alexandre MARTIN] (Me Commendeur, M. Charavay de Lyon, 13-16 mars 1843, n° 186, adjugé 151 F) ; Louis AIMÉ-MARTIN (1782-1847, qui le fit relier par Niédrée) ; exposition dans les bureaux du journal Le Siècle ; vente de la Bibliothèque de M. Aimé-Martin (Techener, 15-27 novembre 1847, n° 713, adjugé 288 F à A. Chenest) ; Alfred CHENEST (1816-1880, son cachet CC) ; Lucien SCHELER.
Bibliographie
François Chévremont, Marat, Index du bibliophile… (1876), p. 31-33.
* Source et informations complémentaires : Ader - Vente Feuillets d'Histoire (4 avril 2019)
- MARAT Jean-Paul (1743-1793) médecin et physicien, conventionnel (Paris), journaliste et pamphlétaire, assassiné par Charlotte Corday.
MANUSCRIT autographe, Les Avantures du Jeune Conte Potowski
Un volume in-4 (23 x 19 cm) de 222 feuillets soit 442 pages ; reliure du XIXe siècle plein maroquin bleu-noir, triple filet à froid en encadrement des plats, dos à nerfs, caissons à froid, titre doré, bordure intérieure dorée, doublures et gardes au peigne, non rogné, tête dorée [Niédrée] ; sous emboîtage moderne demi-maroquin bleu nuit, titre doré.
Note au catalogue (extraits) :
Important et exceptionnel manuscrit du seul roman écrit par Marat, longtemps resté inconnu, où il revendique, trente ans avant ses pamphlets révolutionnaires, la liberté du peuple et le renversement des tyrans.
Rédigé vers 1770-1771 en Angleterre, où Marat a trouvé une place de médecin-vétérinaire à Newcastle, et en même temps qu’il achevait son ouvrage philosophique Essai sur l’âme humaine, le roman ne fut publié qu’en 1847.
Ce roman épistolaire et sentimental, selon le modèle de La Nouvelle Héloïse de Rousseau, retrace les amours contrariées de deux jeunes aristocrates polonais dans la Pologne en crise des années 1770 : Gustave Potowski, qui a « une bouche dessinée par l’amour, des cheveux d’un noir d’ébène, une jambe faite au tour et une main douce, blanche et potelée », aime passionnément la ravissante Lucile Sobieska qui possède « un teint de lis et de roses », fille d’un ami de son père, et l’on s’apprête à célébrer leur mariage lorsque la guerre civile éclate et divise la nation en deux partis, celui des Russes et celui des patriotes.
Les amants sont alors séparés, les deux familles deviennent ennemies mortelles, et les péripéties causées par la douleur des amants, les vicissitudes de la guerre, la perfidie d’une comtesse secrètement amoureuse du jeune homme s’enchaînent, avant la réconciliation finale et l’union de Lucile et Gustave.
L’action se déroule, de 1769 à 1771, dans une Pologne secouée par la guerre civile ; ainsi, l’intrigue sentimentale laisse place aux préoccupations politiques, Marat prenant manifestement parti pour les patriotes qui luttent pour « la paix, l’union, la liberté », contre la despotique CATHERINE II, se livrant, vingt ans avant ses pamphlets révolutionnaires, à un violent réquisitoire contre l’autorité monarchique et les tyrans, qui dévorent « notre repos, notre liberté, notre sang ». Il appelle déjà les patriotes à la révolte…
Le cœur politique du roman se trouve dans la longue lettre LII, véritable dialogue politique entre Gustave Potowski et un Français (dont les aventures en Turquie forment un petit roman dans le roman), manifestement le porte-parole de Marat.
Voici comment il présente Catherine II :
« par une suitte de la vanité et de l’instinct imitatif naturel à son sexe, elle a fait quelques petites entreprises ; mais qui ne sont d’aucune conséquence pour la félicité publique. Par exemple, elle a établi des écoles de littérature française pour une centaine de jeunes gens qui tiennent à la Cour : mais a t’elle établi des écoles publiques, où l’on enseigne la crainte des Dieux, les droits de l’humanité, l’amour de la patrie ?
Elle a encouragé quelques arts de luxe, et un peu animé le commerce : mais a t’elle aboli les impots onereux, et laissé aux laboureurs les moyens de mieux cultiver leurs terres ? Loin d’avoir cherché à enrichir ses états, elle n’a travaillé qu’à les ruiner, en dépeuplant la campagne de cultivateurs par des enrollements forcés […]
Elle a fait fondre un nouveau code : mais a t’elle songé à faire triompher les loix ? N’est t’elle pas toujours toute puissante contre elles ? Et ce nouveau code, est-il même fondé sur l’équité ? La peine y est-elle proportionnée à l’offense ? Des supplices affreux n’y sont-ils pas toujours la punition des moindres fautes ? A t’elle fait des règlements pour épurer les mœurs, prévenir les crimes, protéger le foible contre le fort ? A t’elle établi des tribunaux pour faire observer les loix, et deffendre les particuliers contre les atteintes du gouvernement ? Elle a affranchi ses sujets du joug des Nobles : mais ce n’est que pour augmenter son propre empire. Ne sont-ils pas toujours ses esclaves ? ne les pousse t’elle pas toujours par la terreur ? »… Etc.
Un peu plus loin, le Français dresse un sévère tableau de la situation en Pologne, et critique durement ces lois monstrueuses « qui, pour l’avantage d’une poignée de particuliers, privent tant de millions d’hommes du droit naturel d’être libres […]
En Pologne, il n’y a que des Tyrans et des Esclaves : la Patrie n’a donc point d’enfants pour la deffendre. […] Ces puissances qui sous prétexte de rétablir la paix dans vos provinces désolées y sont entrées les armes à la main, ne veulent que les envahir et vous reduire en servitude ».
C’est au peuple à prendre en mains son destin, et à se révolter : « Il faut porter la cognée à la racine. Il faut faire connoitre au peuple ses droits et l’engager à les revendiquer ; il faut lui mettre les armes à la main, se saisir dans tout le royaume des petits tyrans qui le tiennent opprimé, renverser l’édifice monstrueux de votre gouvernement, en établir un nouveau sur une base équitable »...
Le dialogue continue par un intéressant portrait critique de FRÉDÉRIC II, puis par un violent réquisitoire contre les rois et les princes qui « doivent à leurs peuples l’exemple des bonnes mœurs et des vertus », mais donnent celui des vices et de la débauche ; qui « doivent tout leur tems à l’État » mais le passent dans l’oisiveté et les plaisirs ; qui, au lieu d’être « les économes des revenus publics », les dépensent en « scandaleuses prodigalités » ; qui, au lieu de cultiver la paix, « ne mettent leur gloire qu’à épouvanter la terre » et répandre la terreur :
« Au lieu d’être les Ministres de la loi, ils s’en rendent les maîtres, ils ne veulent voir dans leurs sujets que des esclaves, ils les oppriment sans pitié, et les poussent à la révolte : puis ils pillent, dévastent, égorgent, répandent partout la terreur et l’effroi, et pour comble d’infortune, insultent encore aux malheureux qu’ils tiennent opprimés. Ainsi un seul homme que le Ciel dans sa colère donne au Monde, suffit pour faire le malheur de toute une Nation »…
Citons le biographe de Marat, Gérard Walter : « Voilà comment un petit médecin-vétérinaire, perdu au fond d’une province anglaise et pris dans l’engrenage d’un labeur obscur et quotidien, jugeait les hommes et les événements, dont il ne percevait que les échos lointains et diffus ».
Description du manuscrit
Le manuscrit est rédigé à l’encre brune sur 111 bifeuillets de papier vergé de Hollande filigrané Van Der Ley, numérotés de [1] à 111, le premier ayant été en partie déchiré et doublé ; la page [1] porte le titre : « Les Avantures / du / Jeune Conte Potowski », et la 2e l’Avis au Lecteur : « Ces lettres, éparses entre tant de mains, ont été rassemblées par un heureux hazard. L’éditeur n’a d’autre part à cet ouvrage que de les avoir traduittes, et placées selon l’ordre des tems ». Le dernier feuillet, avec la fin du texte (cinq lignes selon Paul Lacroix), a disparu.
Le manuscrit, très bien conservé, est très lisible, de l’élégante et régulière écriture de Marat, qui a légèrement plié chaque page sur la gauche pour marquer une marge.
Il comporte cependant plus de cinquante lignes biffées et près de 700 corrections avec ratures, avec quelques additions en marges.
Les lettres sont numérotées de I (Gustave Potowski à Sigismond Panin) à LXL (Gustave à Sigismond) ; on notera des bouleversements dans l’ordre et la numérotation des lettres XIII à XXX ; ainsi au bas de la lettre XXV, on relève cette indication pour le copiste ou le typographe : « N.B. Placer à la suitte de cette lettre, la lettre XXV00 des feuilles 34 et 35, qui fera la lettre XXVI, et reprendre à la XXVI de la feuille 28 en augmentant d’une unité vos numéros ».
Le manuscrit ne fut publié que bien après la mort de Marat, par les soins du Bibliophile Jacob (Paul Lacroix), dans le Musée littéraire du journal Le Siècle sous le titre Aventures du jeune comte Potowski, en août 1847, et, à la fin de cette même année (daté 1848) en librairie chez Chlendowki, en deux volumes, sous le titre Un Roman de cœur « par Marat, l’Ami du Peuple ; publié pour la première fois, en son entier, d’après le manuscrit autographe, et précédé d’une notice littéraire ; par le bibliophile Jacob » (notice publiée dans Le Siècle du 15 août 1847).
Il a été réédité plusieurs fois depuis, notamment chez Renaudot en 1989 dans une édition de Claire Nicolas-Lelièvre. On joint la brochure du Musée littéraire (brochée) ; et l’édition originale (Chlendowski, 1848, 2 tomes rel. en un vol. in-8, rel. de l’époque demi-basane fauve).
Les manuscrits de Marat sont de la plus grande rareté ; celui-ci, de plus de 400 pages, est le plus important qu’on puisse trouver.
Provenance :
Simonne ÉVRARD, « veuve Marat » ; Albertine MARAT (1758-1841, sœur de Jean-Paul) ; donné par elle à M. GOUPIL-LOUVIGNY ; saisi chez lui lors d’une visite domiciliaire vers 1843, réclamé en vain ; vente du « cabinet de feu M. E….. de Zurich » [en fait Alexandre MARTIN] (Me Commendeur, M. Charavay de Lyon, 13-16 mars 1843, n° 186, adjugé 151 F) ; Louis AIMÉ-MARTIN (1782-1847, qui le fit relier par Niédrée) ; exposition dans les bureaux du journal Le Siècle ; vente de la Bibliothèque de M. Aimé-Martin (Techener, 15-27 novembre 1847, n° 713, adjugé 288 F à A. Chenest) ; Alfred CHENEST (1816-1880, son cachet CC) ; Lucien SCHELER.
Bibliographie
François Chévremont, Marat, Index du bibliophile… (1876), p. 31-33.
* Source et informations complémentaires : Ader - Vente Feuillets d'Histoire (4 avril 2019)
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Reconstitution du visage de Marat à partir de son masque mortuaire:
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Source: www.artstation.com/artwork/6aBVb5
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Source: www.artstation.com/artwork/6aBVb5
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Hum ... cela me semble un peu hasardeux . ( les sourcils par exemple )
Et vous, Monsieur de Coco, croyez-vous que cette reconstitution soit très probante ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Mme de Sabran a écrit:
Hum ... cela me semble un peu hasardeux . ( les sourcils par exemple )
Et vous, Monsieur de Coco, croyez-vous que cette reconstitution soit très probante ?
Je pense qu'il était plus moche!!!!!
Plus sérieusement, l'acteur Vittorio Mezzogiorno dans Les années terribles l'illustre assez bien, je trouve
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Oui, je m'en étais fait la réflexion.
Mais, l'avouerai-je, j'en pinçais un peu pour Danton ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Il me semble que Trémois a rajouté un troisième feuillet.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Je ne savais pas que la Bnf avait gardé "l'ami du peuple" trouvé sur le lieu du crime de Marat:
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2019/11/08/des-biologistes-moleculaires-font-parler-le-sang-du-revolutionnaire-marat/
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2019/11/08/des-biologistes-moleculaires-font-parler-le-sang-du-revolutionnaire-marat/
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Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
On va pouvoir cloner Marat
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Monsieur de Coco a écrit:
Je ne savais pas que la Bnf avait gardé "l'ami du peuple" trouvé sur le lieu du crime de Marat:
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2019/11/08/des-biologistes-moleculaires-font-parler-le-sang-du-revolutionnaire-marat/
Quelle histoire de fou !!!
Merci, cher Monsieur de Coco ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Paul Marat et l'Ami du Peuple
Réponse à un message initialement posté dans notre sujet : Jeanne Bécu, comtesse du Barry
La comtesse n'est pas la seule désignée à la vindicte populaire.
Voici l'intégralité du pamphlet, extrait de :
Article en date du 11 novembre 1790
N° 277 - L'Ami du peuple, ou le Publiciste parisien : journal politique libre et impartial par M. Marat, auteur de l'Offrande à la patrie, du Moniteur & du Plan de constitution, ect.
Jean-Paul Marat
De l'Imprimerie de la Veuve Hérissant (Paris)
11 novembre 1790
Source / extrait de :
Année 1790 - 244 numéros de L'Ami du Peuple ou le Publiciste parisien : journal politique libre et ... (Bibliothèque nationale de France)
La comtesse n'est pas la seule désignée à la vindicte populaire.
Voici l'intégralité du pamphlet, extrait de :
Article en date du 11 novembre 1790
N° 277 - L'Ami du peuple, ou le Publiciste parisien : journal politique libre et impartial par M. Marat, auteur de l'Offrande à la patrie, du Moniteur & du Plan de constitution, ect.
Jean-Paul Marat
De l'Imprimerie de la Veuve Hérissant (Paris)
11 novembre 1790
Source / extrait de :
Année 1790 - 244 numéros de L'Ami du Peuple ou le Publiciste parisien : journal politique libre et ... (Bibliothèque nationale de France)
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
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