Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
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hastur
La nuit, la neige
Mme de Sabran
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Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
La Correspondance secrète, 28 mai 1782 :
J'ignorais que Sophie-Dorothée de Wurtemberg ressemblât à madame Clotidle.
Remarquez, en trouvant ce portrait de la future tsarine, j'ai été frappée par sa ressemblance avec madame Elisabeth.
Voyons donc avec madame Clotilde :
J'espère pour la pauvre grande-duchesse qu'elle n'a pas appris la comparaison dont elle a été l'objet lors de son séjour en France. :
J'ignorais que Sophie-Dorothée de Wurtemberg ressemblât à madame Clotidle.
Remarquez, en trouvant ce portrait de la future tsarine, j'ai été frappée par sa ressemblance avec madame Elisabeth.
Voyons donc avec madame Clotilde :
J'espère pour la pauvre grande-duchesse qu'elle n'a pas appris la comparaison dont elle a été l'objet lors de son séjour en France. :
Invité- Invité
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Je constate avec plaisir que la duchesse de Bourbon a pu à cette occasion retourner chez beau-papa.
Invité- Invité
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
21 juin 1781 :
Lescure conseille en note de se reporter pour plus de détails aux mémoires de la baronne d'Oberkirsch.
Lescure conseille en note de se reporter pour plus de détails aux mémoires de la baronne d'Oberkirsch.
Invité- Invité
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Il a bien raison, la baronne ne tarit pas de détails .
La comtesse du Nord et elle étaient amies d'enfance .
La comtesse du Nord et elle étaient amies d'enfance .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Visite du comte et de la comtesse du Nord à Chantilly, l'Album du comte du Nord
Nous évoquions récemment l'Album des plans et dessins du Petit Trianon, acquis récemment par le Domaine de Versailles.
Lire ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2153-album-des-plans-et-dessins-du-petit-trianon-de-marie-antoinette
C'est un autre "album" que je présente aujourd'hui, celui dit du comte du Nord, recueil des châteaux, parcs et jardins de Chantilly.
En commémoration du passage en son château du comte du Nord, le prince de Condé lui adressera un album d'images : 32 planches aux desseins à la plume finement rehaussés d'aquarelles, représentant Chantilly en plans et en élévations.
Juin 1782. Le prince de Condé accueille chez lui, à Chantilly, le comte et la comtesse du Nord, qui sont les noms d'emprunt donnés au Grand duc Paul (fils de Catherine II et de biiiiiiiiip :), futur empereur Paul Ier ; et à sa seconde épouse, la grande duchesse Marie (née Sophie Dorothée de Wurtemberg), future impératrice Marie Féodorovna.
Par Vladimir Borovikovski
Par Alexander Roslin
Le couple voyage alors dans toute l'Europe.
Du 10 au 12 juin 1782, c'est au tour de Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince de Condé, de les recevoir, ainsi que leur suite.
La baronne d'Oberkirch, que les amateurs d'écrits privés du XVIIIè siècle connaissent bien, s'est rendue quelques temps plus tôt à Paris pour y retrouver son amie de jeunesse, Sophie Dorothée, devenue la grande duchesse Marie.
Je cite donc la baronne d'Oberkirch (extraits), en complément de ces quelques dessins et plans de l'Album de Chantilly, offert au comte du Nord :
Le 10 juin
Il fallut encore se lever dès l'aube, pour faire ma toilette. Les grandes toilettes sont terribles et ennuyeuses, surtout aussi matin que cela.
Nous devions aller à Chantilly, chez M. le prince de Condé, et il fallait y être pour le dîner.
Chantilly est le plus beau lieu du monde, non plus comme au temps de Mme de Sévigné, tapissé de mille écus de jonquilles, mais enchanteur, mais superbe.
Les eaux, les bois, les jardins sont délicieux ; les naïades de ces fontaines ont un air de cour, appuyées sur leurs urnes, et les allées sablées de cette forêt sont mille fois plus charmantes que celles d'un parterre.
Le dîner qui ouvrit la journée fut splendide.
Les princes de la maison de Condé ont toujours été magnifiques et chevaleresques ; aussi, je ne saurais trop en dire la raison, ils ont obtenu les sympathies de la noblesse infiniment plus que leurs aînés, les princes d'Orléans.
Nous étions cent cinquante personnes et un domestique trois fois aussi nombreux au moins, sans compter ceux de la maison du prince.
En sortant de table, on trouva les calèches attelées. M. le duc de Bourbon, M. le prince de Condé conduisirent eux-mêmes les dames à travers mille surprises, sous les voûtes de verdure, ornées de banderoles, de rubans et de chiffres de Leurs Altesses Impériales.
En rentrant on alla à la salle de spectacle, fort jolie et fort ornée ; on joua L'Ami de la maison.
Mademoiselle Audinot fut charmante dans le rôle d'Agathe.
M. le comte du Nord la trouva si jolie que la princesse lui en fit la moue. :
Nous trouvâmes ensuite une illumination complète dans les jardins et un feu d'artifice éblouissant.
On soupa dans l'Ile d'Amour ; il s'y trouva toutes sortes de jeu de bague et d'escarpolette ; puis le bal, ensuite : ce fut d'une gaieté, d'une entrain qu'on ne rencontre point ordinairement à la cour.
J'ai su depuis combien la reine avait regretté de ne point assister à cette fête, mais le roi ne l'aurait point permis.
Le trône de France est entouré d'un rempart d'étiquette bien difficile à franchir.
On se coucha quand on voulut ; toutes les chambres étaient préparées (...)
Lire ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2153-album-des-plans-et-dessins-du-petit-trianon-de-marie-antoinette
C'est un autre "album" que je présente aujourd'hui, celui dit du comte du Nord, recueil des châteaux, parcs et jardins de Chantilly.
En commémoration du passage en son château du comte du Nord, le prince de Condé lui adressera un album d'images : 32 planches aux desseins à la plume finement rehaussés d'aquarelles, représentant Chantilly en plans et en élévations.
Juin 1782. Le prince de Condé accueille chez lui, à Chantilly, le comte et la comtesse du Nord, qui sont les noms d'emprunt donnés au Grand duc Paul (fils de Catherine II et de biiiiiiiiip :), futur empereur Paul Ier ; et à sa seconde épouse, la grande duchesse Marie (née Sophie Dorothée de Wurtemberg), future impératrice Marie Féodorovna.
Par Vladimir Borovikovski
Par Alexander Roslin
Le couple voyage alors dans toute l'Europe.
Du 10 au 12 juin 1782, c'est au tour de Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince de Condé, de les recevoir, ainsi que leur suite.
La baronne d'Oberkirch, que les amateurs d'écrits privés du XVIIIè siècle connaissent bien, s'est rendue quelques temps plus tôt à Paris pour y retrouver son amie de jeunesse, Sophie Dorothée, devenue la grande duchesse Marie.
Je cite donc la baronne d'Oberkirch (extraits), en complément de ces quelques dessins et plans de l'Album de Chantilly, offert au comte du Nord :
Le 10 juin
Il fallut encore se lever dès l'aube, pour faire ma toilette. Les grandes toilettes sont terribles et ennuyeuses, surtout aussi matin que cela.
Nous devions aller à Chantilly, chez M. le prince de Condé, et il fallait y être pour le dîner.
Chantilly est le plus beau lieu du monde, non plus comme au temps de Mme de Sévigné, tapissé de mille écus de jonquilles, mais enchanteur, mais superbe.
Les eaux, les bois, les jardins sont délicieux ; les naïades de ces fontaines ont un air de cour, appuyées sur leurs urnes, et les allées sablées de cette forêt sont mille fois plus charmantes que celles d'un parterre.
Le dîner qui ouvrit la journée fut splendide.
Les princes de la maison de Condé ont toujours été magnifiques et chevaleresques ; aussi, je ne saurais trop en dire la raison, ils ont obtenu les sympathies de la noblesse infiniment plus que leurs aînés, les princes d'Orléans.
Nous étions cent cinquante personnes et un domestique trois fois aussi nombreux au moins, sans compter ceux de la maison du prince.
En sortant de table, on trouva les calèches attelées. M. le duc de Bourbon, M. le prince de Condé conduisirent eux-mêmes les dames à travers mille surprises, sous les voûtes de verdure, ornées de banderoles, de rubans et de chiffres de Leurs Altesses Impériales.
En rentrant on alla à la salle de spectacle, fort jolie et fort ornée ; on joua L'Ami de la maison.
Mademoiselle Audinot fut charmante dans le rôle d'Agathe.
M. le comte du Nord la trouva si jolie que la princesse lui en fit la moue. :
Nous trouvâmes ensuite une illumination complète dans les jardins et un feu d'artifice éblouissant.
On soupa dans l'Ile d'Amour ; il s'y trouva toutes sortes de jeu de bague et d'escarpolette ; puis le bal, ensuite : ce fut d'une gaieté, d'une entrain qu'on ne rencontre point ordinairement à la cour.
J'ai su depuis combien la reine avait regretté de ne point assister à cette fête, mais le roi ne l'aurait point permis.
Le trône de France est entouré d'un rempart d'étiquette bien difficile à franchir.
On se coucha quand on voulut ; toutes les chambres étaient préparées (...)
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 03 Déc 2015, 00:04, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Le 11 juin 1782
On alla, après le déjeuner que chacun prit où et comme il le voulut, vers le cabinet d'histoire naturelle de M. le duc, père du prince de Condé actuel, qui fut ministre sous la régence.
M. le prince de Condé est un homme d'esprit, d'un tact et d'un sens exquis ; il n'aime pas les philosophes, et n'a jamais donné dans l'engouement de ces messieurs qui nous ont fait et nous ferons encore tant de mal.
M. le prince de Condé à une grande instruction, des connaissances littéraires variées, beaucoup plus qu'on ne lui en suppose généralement. Il a énormément lu, il retient et il sait.
Il causa longuement avec M. le comte du Nord, si profondément savant, et celui-ci fut étonné de tout ce qu'il rencontra chez ce prince, en apparence livré seulement au métier des armes.
Portrait de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé
Les appartements de Chantilly sont ornés de superbes tableaux, représentant des faits de guerre glorieux pour la maison de Condé.
C'est un choix de batailles magnifiques et bien remarquables.
Nous ne pouvions sortir de ces appartement si pompeusement décorés, et nous y revînmes à plusieurs fois, toujours conduits par mademoiselle de Condé (Louise-Adélaïde, fille du prince de Condé, future abbesse de Remiremont) qui ne quitta pas madame la comtesse du Nord.
Celle-là aussi est digne de ses ancêtres. C'est une de ces personnes tellement au dessus des autres, que leur haut rang n'ajoute rien à leur valeur personnelle.
Mademoiselle de Condé, née dans une ferme, eût été la première dans cette ferme et n'eût point ressemblé aux autres paysannes, par son esprit supérieur et par sa distinction innée.
Elle est en effet belle, mais à la manière des reines ; il y a de la puissance et de la force jusque dans son sourire.
Elle a cependant, en même temps, une grande tendresse de coeur : c'est un front à porter une couronne ou un voile de religieuse (bingo ! : ).
Elle avait alors vingt-cinq ans et était restée au couvent jusqu'à vingt-trois ; aussi sa piété était elle angélique.
Madame la comtesse du Nord me dit qu'après reine, mademoiselle de Condé était celle de toutes nos princesses qui lui plaisait le plus, et dont elle eût voulu faire son amie.
Après le diner, aussi beau que celui de la veille, on se promena en calèche dans le parc, puis il y eut une chasse aux étangs pour ceux qui voulurent s'y rendre.
Après quoi, la nuit étant venue, il sortit, je crois, des lampions de toutes les feuilles.
On improvisa différents bals dans les salles de verdure et dans les pavillons.
Le souper était servi au hameau, pittoresque réunion de fabriques champêtres au milieu de jardins anglais.
La plus grande des cabanes est tapissée à l’intérieur en feuillages de verdure et l’extérieur est entouré de tout ce qui est nécessaire à un bon laboureur.
C’est dans cette chaumière, qui forme une seule pièce en ovale, que l’on soupa à une douzaine de petites tables avec dix à douze couverts chacune.
C’était commode, gai, sans façon et parfaitement bien imaginé.
Nous avions après le dîner, été manger des fruits dans un pavillon situé au milieu de ces bois, et que nous n’avions pas vu encore.
Ce pavillon est une seule rotonde isolée, dans le haut de laquelle on a préparé des places invisibles pour des musiciens ; de sorte qu’étant assis bien mollement dans la salle sur un sofa, on entend de la musique au dessus de soi, sans l’apercevoir le moins du monde.
Cela fait une illusion charmante ; on croit entendre chanter les anges du ciel.
La ménagerie est plus nombreuse et plus soignée que celle du roi, et quant aux écuries, tout le monde sait qu’on les traverse aisément en voiture à quatre chevaux.
Après cette musique il y eut encore une promenade, et le soir chasse aux flambeaux dans les toiles.
Ce fut un coup d’œil ravissant, toutes les dames étaient en calèche découverte, les princesses ensemble, les cavaliers galopaient aux portières.
Madame la comtesse du Nord fut ravie.
Au moment où elle montait en voiture, M. le duc d’Enghien, bel enfant de dix ans, qui promettait déjà tout ce qu’il a tenu, lui apporta un immense bouquet des fleurs les plus rares et les plus odorantes.
Elle fut excessivement sensible à cette attention, car elle aimait beaucoup les fleurs.
C’était une passion difficile à satisfaire à Saint-Pétersbourg.
Après le souper on fit ce qu’on voulut. Beaucoup de personnes restèrent dans le parc jusqu’à une heure très avancée.
Moi je me couchai : la vue de toutes ces merveilles m’avait horriblement fatiguée. :
Je m’endormis au son de la musique lointaine et des fanfares qui retentissaient encore dans le bois.
On alla, après le déjeuner que chacun prit où et comme il le voulut, vers le cabinet d'histoire naturelle de M. le duc, père du prince de Condé actuel, qui fut ministre sous la régence.
M. le prince de Condé est un homme d'esprit, d'un tact et d'un sens exquis ; il n'aime pas les philosophes, et n'a jamais donné dans l'engouement de ces messieurs qui nous ont fait et nous ferons encore tant de mal.
M. le prince de Condé à une grande instruction, des connaissances littéraires variées, beaucoup plus qu'on ne lui en suppose généralement. Il a énormément lu, il retient et il sait.
Il causa longuement avec M. le comte du Nord, si profondément savant, et celui-ci fut étonné de tout ce qu'il rencontra chez ce prince, en apparence livré seulement au métier des armes.
Portrait de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé
Les appartements de Chantilly sont ornés de superbes tableaux, représentant des faits de guerre glorieux pour la maison de Condé.
C'est un choix de batailles magnifiques et bien remarquables.
Nous ne pouvions sortir de ces appartement si pompeusement décorés, et nous y revînmes à plusieurs fois, toujours conduits par mademoiselle de Condé (Louise-Adélaïde, fille du prince de Condé, future abbesse de Remiremont) qui ne quitta pas madame la comtesse du Nord.
Celle-là aussi est digne de ses ancêtres. C'est une de ces personnes tellement au dessus des autres, que leur haut rang n'ajoute rien à leur valeur personnelle.
Mademoiselle de Condé, née dans une ferme, eût été la première dans cette ferme et n'eût point ressemblé aux autres paysannes, par son esprit supérieur et par sa distinction innée.
Elle est en effet belle, mais à la manière des reines ; il y a de la puissance et de la force jusque dans son sourire.
Elle a cependant, en même temps, une grande tendresse de coeur : c'est un front à porter une couronne ou un voile de religieuse (bingo ! : ).
Elle avait alors vingt-cinq ans et était restée au couvent jusqu'à vingt-trois ; aussi sa piété était elle angélique.
Madame la comtesse du Nord me dit qu'après reine, mademoiselle de Condé était celle de toutes nos princesses qui lui plaisait le plus, et dont elle eût voulu faire son amie.
Après le diner, aussi beau que celui de la veille, on se promena en calèche dans le parc, puis il y eut une chasse aux étangs pour ceux qui voulurent s'y rendre.
Après quoi, la nuit étant venue, il sortit, je crois, des lampions de toutes les feuilles.
On improvisa différents bals dans les salles de verdure et dans les pavillons.
Le souper était servi au hameau, pittoresque réunion de fabriques champêtres au milieu de jardins anglais.
La plus grande des cabanes est tapissée à l’intérieur en feuillages de verdure et l’extérieur est entouré de tout ce qui est nécessaire à un bon laboureur.
C’est dans cette chaumière, qui forme une seule pièce en ovale, que l’on soupa à une douzaine de petites tables avec dix à douze couverts chacune.
C’était commode, gai, sans façon et parfaitement bien imaginé.
Nous avions après le dîner, été manger des fruits dans un pavillon situé au milieu de ces bois, et que nous n’avions pas vu encore.
Ce pavillon est une seule rotonde isolée, dans le haut de laquelle on a préparé des places invisibles pour des musiciens ; de sorte qu’étant assis bien mollement dans la salle sur un sofa, on entend de la musique au dessus de soi, sans l’apercevoir le moins du monde.
Cela fait une illusion charmante ; on croit entendre chanter les anges du ciel.
La ménagerie est plus nombreuse et plus soignée que celle du roi, et quant aux écuries, tout le monde sait qu’on les traverse aisément en voiture à quatre chevaux.
Après cette musique il y eut encore une promenade, et le soir chasse aux flambeaux dans les toiles.
Ce fut un coup d’œil ravissant, toutes les dames étaient en calèche découverte, les princesses ensemble, les cavaliers galopaient aux portières.
Madame la comtesse du Nord fut ravie.
Au moment où elle montait en voiture, M. le duc d’Enghien, bel enfant de dix ans, qui promettait déjà tout ce qu’il a tenu, lui apporta un immense bouquet des fleurs les plus rares et les plus odorantes.
Elle fut excessivement sensible à cette attention, car elle aimait beaucoup les fleurs.
C’était une passion difficile à satisfaire à Saint-Pétersbourg.
Après le souper on fit ce qu’on voulut. Beaucoup de personnes restèrent dans le parc jusqu’à une heure très avancée.
Moi je me couchai : la vue de toutes ces merveilles m’avait horriblement fatiguée. :
Je m’endormis au son de la musique lointaine et des fanfares qui retentissaient encore dans le bois.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Le 12 juin 1782
La chasse commença dès l’aube dans le parc ; plusieurs des personnes qui y assistaient ne s’étaient point couchées, entre autres M. le duc de Bourbon.
Le cerf se fit courir trois heures et forcer dans la tête du canal, qu’il traversa suivi de toute la meute.
Les honneurs furent, comme de raison, pour madame la comtesse du Nord.
M. le prince de Condé lui donna les quatre dents et les bois du cerf ; elle fit monter les dents en girandole en les entourant de diamants.
C’était bizarre et assez joli ; mais le souvenir était tout pour elle.
Après la chasse on dîna dans le hameau de la même manière que les jours précédents.
On se promena de nouveau, on voulait revoir encore ces lieux enchanteurs.
M. le prince de Condé, qui recevait le comte du Nord avec tant d’éclat, à conçut pour le prince une véritable amitié que celui-ci lui rendait de tout son cœur.
Lorsque après le dîner et la promenade on se sépara pour aller à Paris, ce fut avec un véritable chagrin.
- Nous serons bien éloignés l’un de l’autre, disait M. le prince de Condé ; mais si Votre Altesse impériale le permet, et que le roi ne s’y oppose pas, je pourrai un jour aller lui rendre à Saint-Pétersbourg la visite qu’elle a bien voulu me faire.
- Nous vous recevrons avec enthousiasme, monsieur, et l’impératrice sera trop heureuse de vous voir dans notre pays sauvage.
Le fait est que les princes sont bien souvent malheureux de leur esclavage. Leurs chaînes pour être d'or ne sont que plus lourdes.
La chasse commença dès l’aube dans le parc ; plusieurs des personnes qui y assistaient ne s’étaient point couchées, entre autres M. le duc de Bourbon.
Le cerf se fit courir trois heures et forcer dans la tête du canal, qu’il traversa suivi de toute la meute.
Les honneurs furent, comme de raison, pour madame la comtesse du Nord.
M. le prince de Condé lui donna les quatre dents et les bois du cerf ; elle fit monter les dents en girandole en les entourant de diamants.
C’était bizarre et assez joli ; mais le souvenir était tout pour elle.
Après la chasse on dîna dans le hameau de la même manière que les jours précédents.
On se promena de nouveau, on voulait revoir encore ces lieux enchanteurs.
M. le prince de Condé, qui recevait le comte du Nord avec tant d’éclat, à conçut pour le prince une véritable amitié que celui-ci lui rendait de tout son cœur.
Lorsque après le dîner et la promenade on se sépara pour aller à Paris, ce fut avec un véritable chagrin.
- Nous serons bien éloignés l’un de l’autre, disait M. le prince de Condé ; mais si Votre Altesse impériale le permet, et que le roi ne s’y oppose pas, je pourrai un jour aller lui rendre à Saint-Pétersbourg la visite qu’elle a bien voulu me faire.
- Nous vous recevrons avec enthousiasme, monsieur, et l’impératrice sera trop heureuse de vous voir dans notre pays sauvage.
Le fait est que les princes sont bien souvent malheureux de leur esclavage. Leurs chaînes pour être d'or ne sont que plus lourdes.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Envoyé au grand-duc Paul en 1784, l'Album du Comte du Nord sera conservé parmi les collections impériales jusqu'à la liquidation de la bibliothèque des tsars par les Soviets.
L'Institut de France, propriétaire actuel du domaine de Chantilly, acquiert en 1930 cet ouvrage unique, relié en maroquin rouge aux armes de la Russie, l'aigle bicéphale.
Cet album a été édité en fac-similé :
L'album du comte du Nord
Sous la direction de Jean-Pierre Babelon
Editions Monelle Hayot (2000)
L'Institut de France, propriétaire actuel du domaine de Chantilly, acquiert en 1930 cet ouvrage unique, relié en maroquin rouge aux armes de la Russie, l'aigle bicéphale.
Cet album a été édité en fac-similé :
L'album du comte du Nord
Sous la direction de Jean-Pierre Babelon
Editions Monelle Hayot (2000)
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Si vous voulez en savoir plus sur.....
L'histoire du domaine de Chantilly et de ses châteaux, notamment au XVIIIè siècle, et ce qu'il en reste aujourd'hui :
Lire ici cet intéressant site : http://crdp.ac-amiens.fr/chantilly/page1/page3/page3.html
Le domaine est mis sous séquestre le 13 juin 1792 en application de la loi sur les émigrés.
Le château est envahi par un groupe de gardes nationaux.
Vidé de son mobilier, Le Petit Château est transformé en prison sous la Terreur, les jardins de Le Nôtre sont abimés faute d'entretien.
Une première partie est vendue par lots entre 1793 et 1795 : l'ancien potager, le jardin des cascades, les derniers terrains disponibles le long de l'actuelle rue du Connétable et autour de l'actuelle petite pelouse ainsi que les maisons de la ville appartenant au Prince.
Une bonne partie de ces premières aliénations ne réintègreront jamais le domaine.
Le reste du domaine est loti en 1798 et vendu progressivement.
En 1799, les adjudicataires du château, Damoye et Boulée, entreprennent aussitôt de le démolir pour récupérer les matériaux de construction.
Seuls sont épargnés le Petit Château et les Grandes Écuries, les entrepreneurs s'étant vu retirer le marché avant d'avoir pu les détruire. La partie du parc située à l'Ouest du château, qui abritait les jeux d'eaux conçus par Le Nôtre, est lotie.
L'histoire du domaine de Chantilly et de ses châteaux, notamment au XVIIIè siècle, et ce qu'il en reste aujourd'hui :
Lire ici cet intéressant site : http://crdp.ac-amiens.fr/chantilly/page1/page3/page3.html
Le domaine est mis sous séquestre le 13 juin 1792 en application de la loi sur les émigrés.
Le château est envahi par un groupe de gardes nationaux.
Vidé de son mobilier, Le Petit Château est transformé en prison sous la Terreur, les jardins de Le Nôtre sont abimés faute d'entretien.
Une première partie est vendue par lots entre 1793 et 1795 : l'ancien potager, le jardin des cascades, les derniers terrains disponibles le long de l'actuelle rue du Connétable et autour de l'actuelle petite pelouse ainsi que les maisons de la ville appartenant au Prince.
Une bonne partie de ces premières aliénations ne réintègreront jamais le domaine.
Le reste du domaine est loti en 1798 et vendu progressivement.
En 1799, les adjudicataires du château, Damoye et Boulée, entreprennent aussitôt de le démolir pour récupérer les matériaux de construction.
Seuls sont épargnés le Petit Château et les Grandes Écuries, les entrepreneurs s'étant vu retirer le marché avant d'avoir pu les détruire. La partie du parc située à l'Ouest du château, qui abritait les jeux d'eaux conçus par Le Nôtre, est lotie.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Les jours changent et ne se ressemblent pas pour les protagonistes de cette histoire....
Louis-Joseph de Bourbon-Condé, qui ne se doutait pas une seconde que lorsqu'il disait au grand-duc Paul qu'il aimerait bien un jour visiter Saint-Pétersbourg, ce sera à l'occasion de son émigration.
Il quittera son beau domaine de Chantilly le lendemain de la prise de la Bastille, et n'y reviendra qu'en 1814, pour y mourir en 1818
En 1814, lorsque Louis V Joseph de Bourbon-Condé rentre en possession du domaine à son retour d'émigration, c'est un vieillard de 78 ans; il se borne à faire faire quelques réparations sommaires pour mettre le château hors d'eau, parvient à racheter une partie des terrains, mais il ne peut reconstituer le parc, désormais coupé en deux par la route de Chantilly.
Sa bio Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_V_Joseph_de_Bourbon-Condé
Le destin de Mademoiselle de Condé, sa fille bienveillante qui accueille délicieusement la comtesse du Nord.
Devenue boiteuse à la suite d'un accident, puis après un amour malheureux, en 1786, elle est élue abbesse séculière de Remiremont.
Partie de France en 1789, elle mena une vie errante à travers l'Europe : elle connut une dizaine de couvents en Italie, en Autriche, en Suisse, en Russie en Lituanie, en Pologne (où elle fait profession), en Angleterre chez les sœurs bénédictines de Norfolk, enfin en France où Louis XVIII lui fait don du Temple, prison des souverains français.
Cette biographie :
Louise Adélaïde de Bourbon-Condé
Dernière abbesse du chapitre de Remiremont
De Marie-Louise Jacotey
Présentation :
Partie de France en 1789, parcourant l'Europe, Louise Adélaïde de Bourbon-Condé, descendante de Saint Louis et du Grand Condé, connut vingt-cinq années d'exil.
L'auteur de l'ouvrage a cité abondamment les lettres que la princesse a adressées à sa famille, ou à ses relations.
Cette correspondance est intéressante à un double point de vue : elle nous fait connaître Madame de Condé, puisque celle-ci s'y est entièrement livrée, mettant son âme à nu, et elle nous fait vivre les réactions des émigrés aux événements qui ont ensanglanté la France ; en effet, Louise-Adélaïde peint les changements de résidence, les inquiétudes, les dangers, les misères nombreuses liées à l'émigration.
Ces lettres nous permettent également d'assister à l'ascension d'une âme noble, généreuse, totalement vouée à Dieu. Louise écrit avec le talent d'une femme lettrée (certains l'ont comparée à Madame de Sévigné) ; son style est à la fois recherché et agréable ; à travers lui, on découvre la femme de coeur.
Louis-Antoine-Henri de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, petit-fils du prince de Condé.
Le petit garçon charmant qui offre un bouquet de fleurs à la comtesse du Nord.
Tout le monde connaît son tragique destin, futur "martyre" de la cause royaliste.
Sa bio Wiki ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Antoine_de_Bourbon-Condé
Louis-Joseph de Bourbon-Condé, qui ne se doutait pas une seconde que lorsqu'il disait au grand-duc Paul qu'il aimerait bien un jour visiter Saint-Pétersbourg, ce sera à l'occasion de son émigration.
Il quittera son beau domaine de Chantilly le lendemain de la prise de la Bastille, et n'y reviendra qu'en 1814, pour y mourir en 1818
En 1814, lorsque Louis V Joseph de Bourbon-Condé rentre en possession du domaine à son retour d'émigration, c'est un vieillard de 78 ans; il se borne à faire faire quelques réparations sommaires pour mettre le château hors d'eau, parvient à racheter une partie des terrains, mais il ne peut reconstituer le parc, désormais coupé en deux par la route de Chantilly.
Sa bio Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_V_Joseph_de_Bourbon-Condé
Le destin de Mademoiselle de Condé, sa fille bienveillante qui accueille délicieusement la comtesse du Nord.
Devenue boiteuse à la suite d'un accident, puis après un amour malheureux, en 1786, elle est élue abbesse séculière de Remiremont.
Partie de France en 1789, elle mena une vie errante à travers l'Europe : elle connut une dizaine de couvents en Italie, en Autriche, en Suisse, en Russie en Lituanie, en Pologne (où elle fait profession), en Angleterre chez les sœurs bénédictines de Norfolk, enfin en France où Louis XVIII lui fait don du Temple, prison des souverains français.
Cette biographie :
Louise Adélaïde de Bourbon-Condé
Dernière abbesse du chapitre de Remiremont
De Marie-Louise Jacotey
Présentation :
Partie de France en 1789, parcourant l'Europe, Louise Adélaïde de Bourbon-Condé, descendante de Saint Louis et du Grand Condé, connut vingt-cinq années d'exil.
L'auteur de l'ouvrage a cité abondamment les lettres que la princesse a adressées à sa famille, ou à ses relations.
Cette correspondance est intéressante à un double point de vue : elle nous fait connaître Madame de Condé, puisque celle-ci s'y est entièrement livrée, mettant son âme à nu, et elle nous fait vivre les réactions des émigrés aux événements qui ont ensanglanté la France ; en effet, Louise-Adélaïde peint les changements de résidence, les inquiétudes, les dangers, les misères nombreuses liées à l'émigration.
Ces lettres nous permettent également d'assister à l'ascension d'une âme noble, généreuse, totalement vouée à Dieu. Louise écrit avec le talent d'une femme lettrée (certains l'ont comparée à Madame de Sévigné) ; son style est à la fois recherché et agréable ; à travers lui, on découvre la femme de coeur.
Louis-Antoine-Henri de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, petit-fils du prince de Condé.
Le petit garçon charmant qui offre un bouquet de fleurs à la comtesse du Nord.
Tout le monde connaît son tragique destin, futur "martyre" de la cause royaliste.
Sa bio Wiki ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Antoine_de_Bourbon-Condé
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Pas mieux du côté des Russes...
Le tsarévitch Paul, comte du Nord, futur empereur Paul Ier, le fils mal-aimé de Catherine II
Consciente de l’incapacité de son fils à gouverner, l'impératrice préparait sa succession en faveur de son petit-fils, Alexandre, mais elle meurt d’une crise cardiaque et Paul, méfiant, fait brûler tous les documents relatifs à la succession de sa mère.
Paul, qui devient empereur, est animé d'une profonde rancune envers sa mère, ses favoris, ses conseillers et tout ce qu'elle admirait.
Anéantir l'œuvre et les décisions de la Grande Catherine est une constante de son court règne de cinq ans.
Face aux victoires de la France, Paul Ier rejoint le camp des ennemis de la France révolutionnaire. La Russie entre en guerre contre la France en tant que membre de la deuxième coalition dont Paul Ier est le principal artisan.
Profondément mécontent de l'attitude de l'Autriche et de la Grande-Bretagne qui n'ont pas suffisamment soutenu les troupes russes dans les Pays-Bas, Paul Ier se retire de la coalition.
En 1800, il change de camp et se rapproche de la France, considérant la prise du pouvoir par Bonaparte comme un gage de stabilité, chassant les émigrés de Milan.
Une conspiration est organisée.
Dans la nuit du 23 mars 1801, Paul est assassiné dans sa chambre du palais Saint-Michel par un groupe d’ex-officiers menés par le général Bennigsen, un Hanovrien au service de la Russie
Sa bio Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Ier_(empereur_de_Russie)
Sophie-Dorothée de Wurtemberg, épouse de Paul, comtesse du Nord, future impératrice Marie Féodorovna
Pendant les dernières années du règne de Catherine II, le couple fut contraint de vivre dans l'isolement au palais de Gatchina, avec des revenus restreints.
Après vingt années passées dans l'ombre, le décès de la Grande Catherine en 1796 permit à Marie de devenir impératrice consort de Russie.
Elle put jouer un rôle de premier plan. Sous le règne précédent, Marie Feodorovna n'avait eu aucune chance d'interférer dans les affaires de l'État. Son époux le tsarévitch en était lui-même exclu.
Marie donna naissance à dix enfants, quatre garçons et six filles.
Pendant la nuit de l'assassinat de son époux, Marie Feodorovna, à l'image de Catherine II, tenta de se proclamer impératrice en s'appuyant sur le fait qu'elle avait été couronnée par Paul Ier. Après plusieurs jours, son fils aîné, le nouvel empereur Alexandre, réussit à la convaincre de renoncer à des prétentions aussi inconsidérées. Pendant quelque temps, à chaque visite de son fils, Marie plaçait entre eux, comme un reproche silencieux, un cercueil contenant la chemise ensanglantée du tsar assassiné.
Au cours des cinquante dernières années de sa vie, l'impératrice Marie conservait toute sa fraîcheur juvénile. De constitution robuste, elle survécut à cinq de ses dix enfants, dont son fils aîné, l'empereur Alexandre Ier, et son épouse Élisabeth. Lorsque son fils Nicolas accéda au trône, elle exerça une forte influence sur l'éducation et l'avenir de son petit-fils, le tsarévitch Alexandre, futur Alexandre II.
Elle décéda le 5 novembre 1828.
Sa bio Wiki ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie-Dorothée_de_Wurtemberg
Le tsarévitch Paul, comte du Nord, futur empereur Paul Ier, le fils mal-aimé de Catherine II
Consciente de l’incapacité de son fils à gouverner, l'impératrice préparait sa succession en faveur de son petit-fils, Alexandre, mais elle meurt d’une crise cardiaque et Paul, méfiant, fait brûler tous les documents relatifs à la succession de sa mère.
Paul, qui devient empereur, est animé d'une profonde rancune envers sa mère, ses favoris, ses conseillers et tout ce qu'elle admirait.
Anéantir l'œuvre et les décisions de la Grande Catherine est une constante de son court règne de cinq ans.
Face aux victoires de la France, Paul Ier rejoint le camp des ennemis de la France révolutionnaire. La Russie entre en guerre contre la France en tant que membre de la deuxième coalition dont Paul Ier est le principal artisan.
Profondément mécontent de l'attitude de l'Autriche et de la Grande-Bretagne qui n'ont pas suffisamment soutenu les troupes russes dans les Pays-Bas, Paul Ier se retire de la coalition.
En 1800, il change de camp et se rapproche de la France, considérant la prise du pouvoir par Bonaparte comme un gage de stabilité, chassant les émigrés de Milan.
Une conspiration est organisée.
Dans la nuit du 23 mars 1801, Paul est assassiné dans sa chambre du palais Saint-Michel par un groupe d’ex-officiers menés par le général Bennigsen, un Hanovrien au service de la Russie
Sa bio Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Ier_(empereur_de_Russie)
Sophie-Dorothée de Wurtemberg, épouse de Paul, comtesse du Nord, future impératrice Marie Féodorovna
Pendant les dernières années du règne de Catherine II, le couple fut contraint de vivre dans l'isolement au palais de Gatchina, avec des revenus restreints.
Après vingt années passées dans l'ombre, le décès de la Grande Catherine en 1796 permit à Marie de devenir impératrice consort de Russie.
Elle put jouer un rôle de premier plan. Sous le règne précédent, Marie Feodorovna n'avait eu aucune chance d'interférer dans les affaires de l'État. Son époux le tsarévitch en était lui-même exclu.
Marie donna naissance à dix enfants, quatre garçons et six filles.
Pendant la nuit de l'assassinat de son époux, Marie Feodorovna, à l'image de Catherine II, tenta de se proclamer impératrice en s'appuyant sur le fait qu'elle avait été couronnée par Paul Ier. Après plusieurs jours, son fils aîné, le nouvel empereur Alexandre, réussit à la convaincre de renoncer à des prétentions aussi inconsidérées. Pendant quelque temps, à chaque visite de son fils, Marie plaçait entre eux, comme un reproche silencieux, un cercueil contenant la chemise ensanglantée du tsar assassiné.
Au cours des cinquante dernières années de sa vie, l'impératrice Marie conservait toute sa fraîcheur juvénile. De constitution robuste, elle survécut à cinq de ses dix enfants, dont son fils aîné, l'empereur Alexandre Ier, et son épouse Élisabeth. Lorsque son fils Nicolas accéda au trône, elle exerça une forte influence sur l'éducation et l'avenir de son petit-fils, le tsarévitch Alexandre, futur Alexandre II.
Elle décéda le 5 novembre 1828.
Sa bio Wiki ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie-Dorothée_de_Wurtemberg
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Enfin, notre reporter à la langue biiiiien pendue.... :
Cette chère baronne d'Oberkirch, l'amie d'enfance de la comtesse du Nord qui nous raconte le séjour du comte et de la comtesse du Nord à Chantilly.
Si vous ne connaissez pas, je recommande la lecture de ses :
Mémoires de la baronne d'Oberkirch
Sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789
Aux éditions Mercure de France (1989)
Présentation :
L'aspect le plus original des Mémoires de la baronne d'Oberkirch réside sans doute dans le tableau fidèle qu'elle nous donne d'abord de la vie au XVIIIe siècle dans une province française au statut très particulier : l'Alsace, son pays natal.
Elle nous raconte avec fraîcheur et esprit ses séjours à Strasbourg - le Strasbourg de Goethe et du cardinal de Rohan -, et ses visites à la cour de Montbéliard où la princesse Dorothée de Wurtemberg était son " amie de cœur ".
[b]C'est pour retrouver celle-ci, devenue grande-duchesse de Russie et qui faisait en France un voyage
Cette chère baronne d'Oberkirch, l'amie d'enfance de la comtesse du Nord qui nous raconte le séjour du comte et de la comtesse du Nord à Chantilly.
Si vous ne connaissez pas, je recommande la lecture de ses :
Mémoires de la baronne d'Oberkirch
Sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789
Aux éditions Mercure de France (1989)
Présentation :
L'aspect le plus original des Mémoires de la baronne d'Oberkirch réside sans doute dans le tableau fidèle qu'elle nous donne d'abord de la vie au XVIIIe siècle dans une province française au statut très particulier : l'Alsace, son pays natal.
Elle nous raconte avec fraîcheur et esprit ses séjours à Strasbourg - le Strasbourg de Goethe et du cardinal de Rohan -, et ses visites à la cour de Montbéliard où la princesse Dorothée de Wurtemberg était son " amie de cœur ".
[b]C'est pour retrouver celle-ci, devenue grande-duchesse de Russie et qui faisait en France un voyage
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
La nuit, la neige a écrit: Envoyé au grand-duc Paul en 1784, l'Album du Comte du Nord sera conservé parmi les collections impériales jusqu'à la liquidation de la bibliothèque des tsars par les Soviets.
L'Institut de France, propriétaire actuel du domaine de Chantilly, acquiert en 1930 cet ouvrage unique, relié en maroquin rouge aux armes de la Russie, l'aigle bicéphale.
Outre le fac-similé de cet album que vous présentez un peu plus haut , il existe aussi une version luxueuse reprenant le maroquin pourpre aux armoiries de Russie , on peut encore en trouver dans le commerce mais elle est plus rare et plus chère que la version simple:
http://www.amazon.fr/ALBUM-DU-COMTE-NORD-CHANTILLY/dp/2903824304
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Quelle idée merveilleuse que de nous faire conduire par cette chère baronne d'Oberkirch à travers l'Album du comte du Nord !!! Nous y sommes, nous y sommes !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Et ce foisonnement de détails, ensuite, sur les destins ( rarement paisibles ) de tous ces personnages que nous venons de croiser !
Merci, cher la nuit, la neige, pour ce beau sujet tout neuf et déjà si fourni !
Et ce foisonnement de détails, ensuite, sur les destins ( rarement paisibles ) de tous ces personnages que nous venons de croiser !
Merci, cher la nuit, la neige, pour ce beau sujet tout neuf et déjà si fourni !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
La baronne est très généreuse dans ses descriptions, c'est un plaisir de la lire comme si elle voulait nous renseigner personnellement tant elle répond à nos interrogations avec tous les détails qu'elle nous fournit ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Oui, il m'a semblé intéressant de faire tourner cette roue de la bonne ou mauvaise fortune des uns ou des autres.Mme de Sabran a écrit:
.... sur les destins ( rarement paisibles ) de tous ces personnages que nous venons de croiser !
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Majesté a écrit:La baronne est très généreuse dans ses descriptions
Je n'ai cité que des extraits : elle est bien trop bavarde. :
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Je faisais effectivement référence à ses écrits que je connais, pas simplement à tes citations
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
La nuit, la neige a écrit:
C'est un autre "album" que je présente aujourd'hui, celui dit du comte du Nord, recueil des châteaux, parcs et jardins de Chantilly.
J'y ajoute cette Vue de la grotte du jardin anglais, dessin d' Anne-Rosalie Filleul, vers 1780.
Plume et encre de Chine, aquarelle, 17 x 24,2 cm.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
L'ardeur amoureuse du comte et de la comtesse du Nord donnait lieu à de fines plaisanteries.
En l'occurrence, je ne comprends pas bien celle-ci .
Je la tiens du chevalier de Corberon toujours :
On m'a dit une spiritualité de M. Betzky, qu'il faut que je te raconte. Quelqu'un lui disoit qu'on regrettoit que la grande-duchesse n'eût pas d'enfant et qu'on donnoit pour raison que la grande-duchesse étoit trop ardente de tempérament, comme quelques jeunes femmes qui ne font des enfants qu'après la première jeunesse. Là-dessus, le grand Betzky a proposé un moyen infaillible : c'est de jeter un verre d'eau à la glace sur le théâtre des plaisirs du grand-duc, lorsque Leurs Altesses auront pris leurs ébats ensemble. Tu prendras ceci pour une mauvaise plaisanterie de vieux libertin; mais si tu connoissois, mon ami, l'homme en question comme je suis à portée de le connoitre moi-même, tu verrois que ce trait appartient à son génie. Et voilà l'homme qui est à la tète des plus grands établissements de la Russie, qui dirige les plans d'éducation pour la jeunesse des deux sexes de l'Empire, l'homme qui passe tous les jours deux heures dans l'intimité savante de l'Impératrice et qui est son lecteur particulier!
L'eau glacée versée dans le lit du Grand Duc après les galipettes avec madame ?!
Catherine rêva en effet, d'accord avec ce fameux Betzky, tout un plan d'éducation nationale qui commençait dans les asiles où les enfants étaient instruits et nourris, se continuait dans les petites écoles des villes de district et s'achevait dans les grandes écoles des chefs-lieux de gouvernement. Elle voulait ouvrir aussi quatre universités. L'idée était très louable. Mais faute de personnel, elle ne réussit à créer que quelques établissements secondaires. Elle créa les corps des cadets pour l'artillerie et le génie et le monastère de Smolna pour les filles nobles.
http://www.cosmovisions.com/ChronoRussie1803.htm
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
il y a actuellement une bagarre sur EBAY au sujet de ce buste de MARIE ANTOINETTE
or, ce buste est celui de la COMTESSE DU NORD - voir la médaille russe sur le côté derrière le noeud. Je le possède en terre cuite.
A l'origine c'est un buste de la Reine par BOIZOT, mais lors de la visite du COMTE et de la COMTESSE..... SEVRES n'a pas eu le temps de créer un buste original et de ce fait a repris un buste de MARIE ANTOINETTE en le modifiant légèrement.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
Ah bon ?!!
Le chevalier de Corberon se rend à Pavlovsk, non loin de Saint-Petersbourg . Il nous fait part de ses impressions.
Pavlovsk ne ressemble pas encore, du tout, à ce que nous le voyons aujourd'hui :
J'ai été seul dans une voiture à ce jardin du grand-duc, qu'on appelle Paulovski ( sic ! ), à cinq verstes de Tsarskoïe-Sielo. C'est une jolie maison en bois ornée de peintures, sans aucune dorure, et entourée d'un jardin anglois. Leurs Altesses Impériales ont eu des attentions pour tout le monde et le ton le plus poli et le plus affable. Il y a eu souper sous une tente, où j'ai eu froid, car le temps étoit vilain et fort humide.
Gaillard ( le français aux talons rouges ) étoit le seul de mes confrères et s'est montré avec une apparence incroyable. Cependant il ne s'est pas mis à table, mais il a tourné autour, et pour couvrir cette feinte modestie, il est venu de notre côté nous dire : « Je ne me suis pas mis à table par deux raisons : la première, c'est que je ne soupe pas; la deuxième, c'est que j'aurois été placé comme vous autres et que j'aurois eu froid. »
Le palais de Paulovski avait été bâti par le grand-duc sur un terrain à lui donné par sa mère, à l'occasion de la naissance de son fils aîné. Cette résidence fut l'habitation favorite de la grande-duchesse Marie Féodorovna, qui traça elle-même le jardin et fit planter un très grand parc semé de différentes bâtisses, Tric-Trac, la Cabane de l'ermite, etc., qui lui rappelaient Montbéliard, où elle avait passé sa jeunesse.
https://archive.org/stream/undiplomatefran02corbuoft/undiplomatefran02corbuoft_djvu.txt
Ce n’est qu’en 1781 qu’on décida d’édifier un grand palais de pierre, avec un corps central à deux étages couronné d’une coupole et flanqué de deux ailes terminées par des pavillons derrière une vaste cour d’honneur. C’est alors que les époux entreprirent un long voyage en Europe occidentale d’où ils rapportèrent, surtout de France, de nombreux cadeaux ou acquisitions pour orner Pavlovsk. À Sèvres par exemple, ils dépensèrent trois cent mille livres et achetèrent nombre de tableaux qu’on retrouve actuellement dans le palais comme ceux d'Hubert Robert ou un petit portrait de jeune femme par Jean-Baptiste Greuze. Les souverains français Marie-Antoinette et Louis XVI leur firent aussi de magnifiques cadeaux, comme un grand service de toilette décoré d’armoiries.
( Merci WIKI )
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_Pavlovsk
http://www.noblesseetroyautes.com/palais-residences-empereurs-de-russie-palais-de-pavlovsk-1ere-partie/
Le chevalier de Corberon se rend à Pavlovsk, non loin de Saint-Petersbourg . Il nous fait part de ses impressions.
Pavlovsk ne ressemble pas encore, du tout, à ce que nous le voyons aujourd'hui :
J'ai été seul dans une voiture à ce jardin du grand-duc, qu'on appelle Paulovski ( sic ! ), à cinq verstes de Tsarskoïe-Sielo. C'est une jolie maison en bois ornée de peintures, sans aucune dorure, et entourée d'un jardin anglois. Leurs Altesses Impériales ont eu des attentions pour tout le monde et le ton le plus poli et le plus affable. Il y a eu souper sous une tente, où j'ai eu froid, car le temps étoit vilain et fort humide.
Gaillard ( le français aux talons rouges ) étoit le seul de mes confrères et s'est montré avec une apparence incroyable. Cependant il ne s'est pas mis à table, mais il a tourné autour, et pour couvrir cette feinte modestie, il est venu de notre côté nous dire : « Je ne me suis pas mis à table par deux raisons : la première, c'est que je ne soupe pas; la deuxième, c'est que j'aurois été placé comme vous autres et que j'aurois eu froid. »
Le palais de Paulovski avait été bâti par le grand-duc sur un terrain à lui donné par sa mère, à l'occasion de la naissance de son fils aîné. Cette résidence fut l'habitation favorite de la grande-duchesse Marie Féodorovna, qui traça elle-même le jardin et fit planter un très grand parc semé de différentes bâtisses, Tric-Trac, la Cabane de l'ermite, etc., qui lui rappelaient Montbéliard, où elle avait passé sa jeunesse.
https://archive.org/stream/undiplomatefran02corbuoft/undiplomatefran02corbuoft_djvu.txt
Ce n’est qu’en 1781 qu’on décida d’édifier un grand palais de pierre, avec un corps central à deux étages couronné d’une coupole et flanqué de deux ailes terminées par des pavillons derrière une vaste cour d’honneur. C’est alors que les époux entreprirent un long voyage en Europe occidentale d’où ils rapportèrent, surtout de France, de nombreux cadeaux ou acquisitions pour orner Pavlovsk. À Sèvres par exemple, ils dépensèrent trois cent mille livres et achetèrent nombre de tableaux qu’on retrouve actuellement dans le palais comme ceux d'Hubert Robert ou un petit portrait de jeune femme par Jean-Baptiste Greuze. Les souverains français Marie-Antoinette et Louis XVI leur firent aussi de magnifiques cadeaux, comme un grand service de toilette décoré d’armoiries.
( Merci WIKI )
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_Pavlovsk
http://www.noblesseetroyautes.com/palais-residences-empereurs-de-russie-palais-de-pavlovsk-1ere-partie/
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le voyage en Europe du comte et de la comtesse du Nord : le tsarévitch Paul et son épouse.
C'est Joseph II qui, lors d'un voyage en Russie, suggéra à Catherine II d'envoyer son fils et son épouse en voyage à travers l'Europe.Mme de Sabran a écrit: C’est alors que les époux entreprirent un long voyage en Europe occidentale d’où ils rapportèrent, surtout de France, de nombreux cadeaux ou acquisitions pour orner Pavlovsk.
L'impératrice était bien aise d'expédier hors de son empire ce fils qu'elle n'appréciait pas, et qu'elle craignait de voir exiger la succession au trône de son père (présumé).
Hop ! Bon voyage, et bon vent !!
Mme de Sabran a écrit:Les souverains français Marie-Antoinette et Louis XVI leur firent aussi de magnifiques cadeaux, comme un grand service de toilette décoré d’armoiries.
Un service que nous présentons ici : Service de toilette offert par Marie-Antoinette à Maria Feodorovna
Павловский Большой дворец, туалетный прибор императрицы Марии Федоровны
Photo : Локтионова Евгения / Wikipedia
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Maria Féodorovna, impératrice de Russie, née Sophie-Dorothée de Wurtemberg
MARIE ANTOINETTE a écrit:
il y a actuellement une bagarre sur EBAY au sujet de ce buste de MARIE ANTOINETTE
or, ce buste est celui de la COMTESSE DU NORD - voir la médaille russe sur le côté derrière le noeud. Je le possède en terre cuite.
A l'origine c'est un buste de la Reine par BOIZOT, mais lors de la visite du COMTE et de la COMTESSE..... SEVRES n'a pas eu le temps de créer un buste original et de ce fait a repris un buste de MARIE ANTOINETTE en le modifiant légèrement.
Quelques informations complémentaires énoncées dans la présentation d'une prochaine vente aux chères de...
Portrait de Maria Féodorovna, impératrice de Russie (1759-1828).
BOIZOT Louis-Simon (1743-1809), d'après.
Important buste en terre cuite, reposant sur un socle en marbre, représentant l'épouse du tsar Paul Ier, née Sophie-Dorothée de Wurtemberg, portant le grand ruban et la plaque de l'Ordre de Saint-André.
Légers accidents, bon état général.
XIXe siècle.
H. 73 x L. 40 cm.
Présentation :
Le Grand-duc Paul et son épouse Marie Feodorovna rendirent visite incognito A Louis XVI et Marie-Antoinette en 1782, sous le pseudonyme transparent de Comte et Comtesse du Nord.
A cette occasion, Louis XVI passa commande A la Manufacture royale de Sèvres et leur offrit un magnifique service de toilette, conservé A Pavlosk, accompagné d'un superbe miroir exécuté par Boizot (voir message ci dessus), ainsi que divers objets et notamment un buste de chacun des illustres visiteurs.
La brièveté du séjour et le temps pris pour réaliser le fameux miroir du service de toilette, ne permirent pas au sculpteur de la reine, Louis-Simon Boizot, de terminer les bustes qui ne purent faire partie du cadeau livré au tsarévitch à la fin de l'année 1782.
Si bien que le sculpteur se servît de la physionomie d'un buste de Marie-Antoinette qu'il avait réalisé en marbre en 1781, puis en biscuit cette même année de 1782 (tous deux conservés au Louvre), pour concevoir celui de la future impératrice de Russie.
Littérature
Catalogue d'exposition, Louis-Simon Boizot, sculpteur du Roi et directeur de l'atelier de sculpture A la Manufacture de Sèvres, Somogy, 2001, cat. 70, pp. 220-221.
* Source et infos complémentaires : Millon SVV - Vente Art russe, 10 juillet 2020
_____________________
Nous présentons le buste de Marie-Antoinette ayant servi à la réalisation du buste de la future impératrice, dont les deux exemplaires conservés au Louvre, ici :
: Marie-Antoinette par et d'après Louis-Simon Boizot
Le musée de l'Ermitage, de Saint Petersbourg, conserve une paire de bustes du " comte et de la comtesse du Nord " acquise, non pas au 18e siècle, mais en 1896.
Elle fut présentée à l'empereur Nicolas II et à l'impératrice Alexandra Feodorovna lors de leur visite de la manufacture de Sèvres :
Grand Duchess Maria Feodorovna (1759–1828), the Second Wife of Emperor Paul I
After Boizot, Louis-Simon (1743-1809), author of the model
Sèvres Porcelain Manufactory, 1896
Bisque porcelain
Dimensions: height: 30 cm
Image : The State Hermitage Museum
Grand Duke Pavel Petrovich (future Emperor Paul I)
After Boizot, Louis-Simon (1743-1809), author of the model
Sèvres Porcelain Manufactory, 1896
Bisque porcelain
Dimensions: height: 21,8 cm
Image : The State Hermitage Museum
Le musée possède également les bustes de Marie-Antoinette et de Louis XVI qui, de même que celui de la reine, semble avoir servi de " base " au modelage du buste de l'empereur :
Bust of Marie-Antoinette
Sèvres Porcelain Manufactory
After Louis Simon Boizot (1743-1809), author of the model
Hard-paste porcelain, biscuit
France, c. 1774-1782
H 44 cm
Entered the Hermitage in 1919; formerly in the A.K. Rudanovsky collection
Image : The State Ermitage Museum
Bust of Louis XVI
Sèvres Porcelain Manufactory
After Louis Simon Boizot (1743-1809), author of the model
Hard-paste porcelain, biscuit
c. 1785-1789
H 41 cm
Entered the Hermitage in 1959
Image : The State Ermitage Museum
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
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