Correspondance de Marie-Antoinette et du duc d'Orléans au sujet de l’achat de Saint Cloud

Voici une lettre très intéressante que je viens de découvrir aux archives suédoises – je la crois inédite. C’est du duc d’Orléans à Marie-Antoinette sur l’achat de St. Cloud. Elle se trouve avec divers papiers de la reine confiés à Axel de Fersen. Il parait qu’elle voulait garder cette preuve de l’achat au cas qu’un jour elle pourrait reprendre possession du château, sa demeure à elle (donc pas un bien national).

Je n’ai pas le temps de la transcrire, mais si quelqu’un veut bien le faire…

Archives de Löfstad, Suède
Photos : Evelyn Farr

Madame,
je seray toujours empressé d'exécuter les ordres de Votre Majesté j'envoye en conséquence chercher Mr de Bellisle pour vous remettre les états que vous désirez à l'égard des hypothèques ce que j'ay demandé sur cela à VM n'est qu'une affaire de forme pour éviter que ceux qui en ont à des intérêts (mot illisible) sur touts mes biens en général (car il n'y en a pas plus sur St-Cloud que sur mes autres biens) ne puissent pas me forcer à les rembourser du capital de leur rente j'espère que je pourray être en état de me rendre à vos ordres au plus tard au commencement de la semaine prochaine et même samedy si cela m'est possible que je prieray votre majesté de nomer quelqu'un pour venir avec moi faire l'état de ce que elle a bien voulu me permettre de retirer de St-Cloud je supplie de ne jamais douter du tendre et respectueux attachement avec je suis
Madame
de Votre Majesté très humble et très obéissant serviteur
L. Phil d'Orléans
A S-Assise 13 (?) 1784

en vendant St-Cloud je cederay à la Reine tout ce que jy possède et comme je le possède à la réserve de quelques articles de mobilier dont je feray l'état avec monsieur le Baron de Breteuil et du petit terrain qu'il conoit dans lequel sont les écuries où mon fils et moi mettons nos relais pour aller à Versailles.
je vois que le prix de St-Cloud ne peut être moindre de cinq millions sept six ou sept cent milles livres et je prendray la liberté de recommander à la Reyne les gens que je nenmeneray point dont jay éprouvé la fidélité et l'intelligence et dont j'espère que SM pourra être contente
je desirerois la somme en argent comptant pour cest à dire partagée en divers payements dans l'espace de 3 ans non compris les interests qui coureray (à vérifier) du jour du compromis auquel la Reyne entrera en jouissance je souhaiterois seulement recevoir tout de suite le surplus des cinq millions.

Le duc d'Orléans ne connaissait pas du tout la ponctuation ! :

Merci, ma chère Reinette. La date est « ce 18 xbre 1784 » – c'est-à-dire, le 18 décembre 1784. La ponctuation et l’orthographe de presque toutes les lettres du dix-huitième siècle sont bizarres !

Oui 18 au lie de 13, en effet.
Il y a des mots qui m'échappent... àè-è\':

De rien, ce fut un plaisir ! :n,,;::::!!!:

Document fort intéressant ! Merci de nous le faire partager.

beau document - rectifié , tiré sur papier et déjà dans le dossier ST CLOUD.

MERCI pour cette pépite

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

duc d'Orléans a écrit:
je desirerois la somme en argent comptant pour cest à dire partagée en divers payements dans l'espace de 3 ans

Il voulait échapper au fisc le duc ?
En tout cas, il n'a pas pu en profiter puisqu'il mourut l'année d'après dans les bras de Mme de Montesson.

:

outremanche a écrit: Elle se trouve avec divers papiers de la reine confiés à Axel de Fersen. Il parait qu’elle voulait garder cette preuve de l’achat au cas qu’un jour elle pourrait reprendre possession du château, sa demeure à elle (donc pas un bien national).

C'est dire que Marie-Antoinette place toute sa confiance en Fersen pour garder ce qu'elle juge être un document de grande importance .
Merci, ma chère Eve, pour cet inédit et à toi Reinette pour sa transcription !

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Mme de Sabran a écrit:

C'est dire que Marie-Antoinette place toute sa confiance en Fersen pour garder ce qu'elle juge être un document de grande importance .  
Merci, ma chère Eve, pour cet inédit et à toi Reinette pour sa transcription !

Merci à vous tous

Reinette a écrit:

La Correspondance secrète, 24 février 1785 :



Il faudrait compléter avec la lettre que nous a présentée aujourd'hui Outremanche !

Voilà ! :n,,;::::!!!:

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Je joins à ce sujet une lettre manuscrite de Marie-Antoinette, du 15 septembre 1784. Elle est adressée au vieux Duc d’Orléans, en vue de l’acquisition du château, qui se fera l’année suivante pour la somme de six millions de livres.
Le Duc souhaitait conserver une partie des ses collections.
La Reine, dans cette lettre, le presse un peu d’avancer la procédure de vente. Elle est sans doute très pressée de prendre possession de son nouveau domaine...



« On parle trop de St Cloud, monsieur,
pour que nous différions de rendre
nos conventions invariables, par notre
signature, cependant il me paroit
également convenable pour vous, et
pour moi, de faire préalablement
connoitre au roy, et l’état des hipothèques
dont peut-être grévé St Cloud, et celui
des effets mobiliers que vous comptez
vous réserver, je vous serai obligée, de
me les envoyer le plutôt que vous
pourrés, je souhaiterois aussi avoir l’état
des personnes employés à St Cloud,
ainsi que leurs traitements, recevez de
nouveau, monsieur, mes remerciements, et
l’assurance de mon bien sincère attachement
ce lundi 15 s bre 1784 »

Le ton est impérieux ...

Oui, ses désirs sont des ordres...

Ah ! Merci, cher Vicq'...

Eh bien il me semble que ce mot est justement celui qui précède la réponse du duc d'Orléans que nous présentions en début de sujet.

Ainsi donc celle-ci ne serait pas datée de décembre 1784 mais septembre ?

Je dois dire que j’ai eu du mal à déchiffrer la date...
Marie-Antoinette écrivait les mois en abrégé à l’ancienne :
(J’ai connu des personnes qui, dans les années 50 écrivaient encore de la même façon...), soit:
Septembre : 7 bre
Octobre : 8 bre
Novembre : 9 bre
Décembre : 10 bre
( cf sa dernière lettre ). Ici, je n’ai pas réussi à déchiffrer précisément, et j’ai opté pour septembre, sans certitude....

A vrai dire, je ne sais pas, je n'en jurerais pas ...

A la relecture, je dirais qu’il s’agit plutôt d’un 9. On devine en effet : un seul chiffre ( ce n’est donc pas le 10 de décembre), présentant une convexité à droite, qui pourrait coller avec le 8 ou le 9 ...

ou un 7 un peu courbe ... il n'y a quasi pas d'encre !

Oui, pourquoi pas, mais le 7 du dessous n’a pas du tout la même forme...