Portraits de Marie-Antoinette et de la famille royale par Charles Le Clercq ou Leclerq

Toujours dans nos galeries "attribués aux Dagoty", nous avions également présenté ce portrait.  
Mais il me semble également beaucoup plus approprié ici.







Si vous nous lisez, Mousseline, vous nous direz ce que vous en pensez ?

Et voici la gravure de Lebeau, d'après un tableau original de Charles Leclerc, en 1774 (voir mon message précédent).

Ou encore ce portrait-ci ?
Mme Elisabeth ou Marie-Antoinette ?

J'y verrais plutôt Marie-Antoinette !


Bien à vous.

Oh oui, sans hésitation !

Madame Élisabeth n'a jamais dû être si fine : 


Bien à vous.

Moi aussi c`est Marie Antoinette

Je le pense aussi, mais l'on trouve parfois les deux attributions.
J'avais inséré en page 1 celui supposé être celui de Mme Elisabeth.

Bref...les experts du Forum se sont prononcés !

Mousseline, si vous avez plus d'infos sur ce peintre et ses sujets de portraits, n'hésitez pas à revenir vers nous.
J'aime beaucoup ce qu'il fait, appréciant généralement les "petits formats" dans le genre de ceux-ci... boudoi30

La première photo montre la Reine dans toute sa majesté. Dans la deuxième qui la représente aussi (sans conteste), elle devait se mouvoir bien plus facilement.
Elle ressemble un peu à une robe début XIXème.

Annoncé à l'occasion d'une vente aux enchères "Souvenirs historiques", organisée par Azur enchères Cannes-Pichon-Noudel Deniau, le 24 mai 2017...


Attribué à Charles Leclercq (1753-1821)
Portrait de Madame Elisabeth, princesse de France.
Huile sur toile, conservée dans un encadrement ancien en bois doré surmonté d'un nœud enrubanné.
A vue : H. : 20, 5 cm - L. : 16 cm.



Historique :
Le peintre flamand, Charles Leclercq, réalisa plusieurs portraits de la princesse Elisabeth et des membres de la famille royale.
Alors de passage à Paris, après un séjour à Rome, où il exécuta en 1781 le portrait de la sœur de Madame Elisabeth, Madame Clotilde, devenue princesse de Piémont, le peintre réalisa également à cette époque une série de portraits royaux : Marie-Antoinette et ses enfants, la comtesse de Provence, le comte de Provence, la comtesse d'Artois et ses enfants ainsi que Madame Elisabeth jouant de la harpe.
Ces œuvres de commandes étaient souvent offertes aux proches de la famille royale. Souvent de petits formats, ces portraits étaient destinés aux pièces privées des appartements des résidences royales et la plupart du temps non signés.

Référence :
Ce portrait est à rapprocher d'une œuvre exécutée par Charles Leclercq représentant Madame Elisabeth jouant de la harpe, voir dans le catalogue de l'exposition intitulée " Madame Elisabeth, une princesse au destin tragique (1764-1794) ", page 46 et 47. Et provenant des collections du Musée de Versailles (MV 8965).




* Source et infos complémentaires : http://www.interencheres.com/fr/meubles-objets-art/souvenirs-historiques-ie_v89952.html

J'aime beaucoup ce portrait que je découvre ! boudoi30
On y reconnaît bien les traits de la Princesse... Son attitude reposée et décontractée correspond à l'idée qu'on peut se faire de la sœur de Louis XVI lorsqu'on lit sa correspondance...


Bien à vous.

En page une de ce sujet, nous avions présenté ces deux portraits de Marie-Antoinette, hélas avec des images en noir et blanc.










Le 19 juin 2018, l'étude Tajan-Paris présente, à l'occasion d'une vente aux enchères, un troisième variante de ce portrait de Marie-Antoinette,  :

- Attribué à Charles LECLERCQ (Bruxelles 1753 - 1824)
Portrait de Marie-Antoinette en vestale
Sur sa toile d'origine - Sans cadre
41 x 32,5 cm



Note au catalogue :

Depuis quinze ans, un groupe très cohérent de portraits de petite dimension, anciennement donnés à d'autres peintres tels que Jean-Baptiste Gautier-Dagoty, Joseph Boze, Jean-Frédéric Schall et Giorgio Domenico Dupra, sont aujourd'hui regroupés sous le nom de Charles Leclercq.
Parmi ceux-ci, citons celui de la comtesse d'Artois et ses enfants, Musée National du château de Versailles, Marie-Antoinette et ses enfants, Madame Elisabeth jouant de la harpe (château de Versailles), Madame Clotilde (Palais royal de Turin)…

Ayant obtenu en 1773 le premier prix de dessin d'après nature à l'Académie de peinture et de sculpture de Bruxelles, Leclercq continua sa formation à Rome, puis à Turin, où il se qualifiait de peintre flamand au service de S.M. la Reine de France.

On connaît deux versions de cette composition, avec variantes mineures : vendues comme Jean Frédéric Schall (Monaco, 26 novembre 1979 (Sotheby’s), n° 544 - papier, 39 x 31 cm ; et New York, 15 janvier 1987 (Sotheby’s), n° 101 - toile, 32,5 x 24 cm). Voir ci-dessus...





* Source et infos complémentaires : https://www.tajan.com/fr/auctions

Son visage me paraît bien allongé, nan ? 

En effet...
Mais j'aime beaucoup les portraits de Leclercq, et ce sont de tous petits formats (qui ont généralement ma préférence)...

En mai 2014, date à laquelle il fut vendu en ventes aux enchères, l'étude Gros et Delettrez présentait ce portrait comme :

Ecole française du XVIIIe siècle
Dame de qualité accoudée à une console en bois doré.
Huile sur toile 28,5 x 24cm


Photo : Gros et Delettrez, Paris

Acquis ensuite par le château de Versailles, le site internet du musée le présente désormais comme :

Charles Le Clercq
Elisabeth de France, 1775
Huile sur toile  28,5 x 24 cm (sans cadre)


Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Provenance :  collection John Lane ; sur le marché de l’art anglais à la fin du 19e ou au début du 20e siècle d’après une marque au pochoir sur le châssis ; collection particulière parisienne depuis 1960 ; vente Mes Gros & Delettrez, hôtel Drouot Paris, le 28 mai 2014, lot 136 ; Galerie Frédérick Chanoit, Paris.


Elisabeth de France ? Ah bon ?


Du même peintre (que j'aime beaucoup ) nous avions déjà présenté, page 1 de ce sujet, cet autre portrait de Mme Elisabeth :


Le Clercq, Charles
Anciennement attribué à Schall, Jean-Frédéric
Elisabeth de France, 1783
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) /  Gérard Blot

Cherchez l'erreur !!  





Là aussi, la princesse a les yeux marrons, mais passons...  


C'est donc le château de Versailles qui possède aussi cet autre tableau, qui est décrit ainsi sur le site internet du musée (extraits) :

Reconnu aujourd’hui comme un petit maître plein de charme, Charles Leclercq est l’un de ces peintres, qui, au même titre que Louis Lié Périn-Salbreux, se sont spécialisés dans des scènes de genre et de petits portraits des membres de la famille royale, que ceux-ci s’échangeaient pour décorer les espaces les plus intimes de leurs appartements, ou offraient à leur entourage, officiers et dames d’honneur.

La sœur de Louis XVI est montrée ici dans son intérieur, jouant de l’un de ses instruments favoris.
(...)
Ce portrait illustre bien le goût pour la musique partagé par toutes les familles royales d’Europe à la fin du XVIIIe siècle, qui les entraîne à protéger les artistes ou à prendre parti dans des querelles de génération ou de style, telle Marie-Antoinette défendant Glück l’autrichien contre Piccinni l’italien.
On connaît le goût de Madame Élisabeth pour la harpe, dont elle jouait avec talent.

À l’arrière-plan, selon la formule du tableau dans le tableau, on reconnaît un portrait de sa sœur, Madame Clotilde (1759-1802), devenue par son mariage reine de Piémont-Sardaigne, et qu’elle ne devait jamais revoir.


Un portrait de Mme Clothilde, en arrière plan, que nous avions également présenté page 1 de ce sujet, hélas avec une photo d'archive en noir en blanc :

La nuit, la neige a écrit:
Le 19 juin 2018, l'étude Tajan-Paris présente, à l'occasion d'une vente aux enchères, un troisième variante de ce portrait de Marie-Antoinette,  :

- Attribué à Charles LECLERCQ (Bruxelles 1753 - 1824)
Portrait de Marie-Antoinette en vestale
Sur sa toile d'origine - Sans cadre
41 x 32,5 cm

Ce beau portrait vient d'être adjugé... 24 000 euros (hors frais) chez Tajan.

Coïncidence extraordinaire, l'étude Damien Libert mettait en vente, le 29 juin 2018, un autre portrait de Marie-Antoinette en vestale, que voici :









Ce portrait se démarque de celui passé en vente chez Tajan dix jours plus tôt (le 19 juin 2018) par quelques détails. Par exemple :

- dans le portrait vendu chez Tajan, le ruban de la coiffure de Marie-Antoinette est bleu, alors que dans le portrait vendu chez Libert, le ruban est rose;

- le vase à encens est ouvert dans le portrait vendu chez Tajan, fermé dans le portrait vendu chez Libert.

Ces petits détails tendent à confirmer qu'il n'existe pas un portrait original et des répliques, mais bien plusieurs portraits originaux (3 ou 4 répertoriés à ce jour semble-t-il), que la reine envoyait sans doute à ses ami(e)s .

Les couleurs sont beaucoup plus chaudes, l'expression du visage plus douce .  
La vestale de Tajan est presque verdâtre, me semble-t-il .

Je suis tout à fait d'accord avec toi, ma chère amie.
A vrai dire, le visage de la vestale de Tajan me paraît moins bien réussi (visage trop allongé) que celui de la vestale de Libert.

Exclusivité forum de MA   :

Un des conservateurs en chef du château de Versailles m'a indiqué hier soir que le portrait de Marie-Antoinette en vestale attribué à Charles Leclercq, vendu chez Tajan le 19 juin 2018, a été acquis par le château de Versailles . Voici la photo de ce portrait :



Le portrait similaire de Marie-Antoinette en vestale, vendu chez Damien Libert le 29 juin 2018, a été nettoyé et le cadre restauré. Voici les photos avant / après :





Il apparaît que ce portrait a fait partie de la collection Cartier (vente collection Cartier du 26 novembre 1979 chez Sotheby's Monte Carlo, lot n°544).

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Exclusivité forum de MA   :

Qu'on se le dise !  

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Le portrait similaire de Marie-Antoinette en vestale, vendu chez Damien Libert le 29 juin 2018, a été restauré. Voici les photos avant / après restauration :

Merci, Notre Grâce, prodigieuse métamorphose !!!  
Et puis, la seconde version ( celui de Damiens Libert ) est très différente :   Marie-Antoinette y a une expression douce et charmante .

Je préfère effectivement la version vendue chez Libert. Le visage est plus harmonieux. Voici quelques close-ups :







C'est un travail très délicat. Ces visages "porcelainés" peints à la manière d'un miniaturiste sont la marque de Charles Leclercq selon Xavier Salmon.

Les couleurs sont beaucoup plus chaudes aussi .
La première version est un peu spectrale, enfin je trouve ...

Oui tout à fait.

Tu sais quoi ? Je suspecte que Charles Leclercq, qui se faisait appeler "peintre au service de la reine de France", fut mis en contact avec elle par l'intermédiaire du prince de Ligne. Non seulement Ligne était belge, comme Leclercq, mais l'un des plus beaux portraits du prince de Ligne a été réalisé par Charles Leclercq.

Le voici :


Portrait du prince de Ligne par Charles Leclercq

J'aime particulièrement ce portrait . Il ressemble à celui où Ligne joue avec son petit chien .
Tiens d'ailleurs, je te le dis en passant, Ligne est le " héros " ( ) de notre dernière énigme, et dont je viens de poster la solution !