Portraits de Marie-Antoinette et de la famille royale, par Jean-Martial Frédou

Gouverneur Morris a écrit:yeux, sourcils, lèvres, menton... tout y est !

Ce sont deux visages, oui...mais pas le même !


Bien à vous.

Je pense pourtant que ce sont les deux mêmes personnes. Il faudrait faire la liste, qui devrait être assez courte, des récipiendaires des deux ordres de toute façon.

Les Fils de France, les Petits-Fils de France ont automatiquement droit aux ordres pré-cites y compris les princes du sang, Orléans, Condé et Conti et je pense aussi les princes dits légitimes (problème avec mon clavier pour les accents grrrr) descendants du duc du Maine et du comte de Toulouse.
En partant par exemple de 1760 à 1789, la liste de ces princes n'est pas si longue comme le rappelle à juste titre Gouv.

On peut exclure le Dauphin Louis-Ferdinand, fils de Louis XV, le comte de Provence, le duc de Bourgogne, les enfants du comte d'Artois, les ducs d'Angouleme et de Berry, les fils de Louis XVI, les ducs d'Orleans, Louis-Philippe Le Gros et Philippe Égalité et aussi le futur Louis-Philippe 1er.
Le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais me paraissent trop jeunes encore.

Reste à chercher chez les Condé et Conti et la descendance des bâtards de Louis XIV.

Si encore on trouve, ce qui me paraît pas gagné d'avance.

En observant les portraits du duc de Penthièvre et du comte d'Eu point de ressemblance avec le portrait concerné

J'en laisse pour cette nuit avec les Condé et Conti

Une vague ressemblance peut-être avec le prince de Lamballe sur la fiche Wiki... ??

Je me noie ! D'autant que l'octroi des ordres du Saint Esprit et de la Toison d'or pour des princes de la Maison de France et de ses branches collaterales ne m'est pas d'une familiarité absolue d'ou peut-être l'insertion d'erreurs dans mes posts précédents.
Je crois que les lumières de notre spécialiste en la matière Lucius nous serait d'un secours appréciable.

Oui, nous attendons la "short list" de Lucius !

Les questionnements sur ce portrait dit du comte d'Artois semblent taris.
Au demeurant, je constate que les œuvres le représentant semblent relativement rares vers 1785-1790 lorsqu'il atteint la trentaine. Les portraits de son enfance, de son adolescence et de la décennie de ses vingt ans sont beaucoup plus nombreux.
Ceux de son exil deviennent rares. Ils ne reprennent en nombre qu'à partir de la Restauration et de son accession au trône en 1824.
C'est mon constat.

Le portrait de Danloux fait à Édimbourg en 1796 alors que le prince a 39 ans paraît ressemblant et en effet celui  attribué (à tort ?)  de Fredou dont j'avais parlé il y a quelques jours est raté ou représente quelqu'un d'autre.

Je penche résolument pour quelqu'un d'autre .

C'est étonnant comme Artois est atypique dans sa fratrie, car enfin ( sans tenir compte de Bourgogne dont nous ne savons pas quel adulte il serait devenu ) ses frères et soeurs partagent bien un air de famille dont il est exclu .
Sans cette bouche éternellement ouverte qui devait lui donner un air un peu niais et sa voix de fausset ( rhédibitoire ! ) , il aurait fait un plutôt bel homme . Jeune, il séduisait par beaucoup de charme, de gaieté et de gentillesse . Mais ce n'était pas une flèche ...

Mme de Sabran a écrit:Je penche résolument pour quelqu'un d'autre .

Tout comme moi.... On recroisera peut-être ce portrait légendé sur un site ou un autre un de ces quatre....


Bien à vous.

La nuit, la neige a écrit:Oui, nous attendons la "short list" de Lucius !

Bon ... t'accouche Lulu ? 

La nuit, la neige a écrit:Oui, nous attendons la "short list" de Lucius !

Il devait être occupé à commémorer l'abolition des privilèges ce vendredi

.

Ce n'est pas de la " grande peinture ", mais je trouve charmant ce petit portrait, prochainement présenté en vente aux enchères :

Portrait de Charles-Philippe comte d'Artois, (1757-1836), portant le grand cordon de l'ordre du Saint-Esprit, vers 1775.
Ecole française du XVIIIe siècle, d'après Jean-Martial Fredou
Huile sur panneau, conservée dans un encadrement ancien en bois sculpté et doré.
Légères usures du temps, petits manques au cadre, mais bon état général.
À vue : H. : 21,5 cm - L. : 16,5 cm.
Cadre : H. : 37,5 cm - L. : 33 cm.




* Source et infos complémentaires : Coutau Bégarie & Associés - Vente Noblesse et Royauté (7 mai 2021)


Nous avons déjà présenté dans ce sujet les portraits du jeune comte d'Artois, par et d'après Fredou, dont :


Portrait du comte d'Artois
Jean-Martial Fredou
Panneau de noyer, une planche, non parqueté
22 x 16,5 cm
Image : Piasa (2010)

Provenance : Selon une tradition familiale inscrite sur le cadre : donné par Monseigneur / le Comte d'Artois / à Mr le comte / de Montbel / en 1773.
Jean-Martial Frédou entre au Cabinet du Roi à Versailles comme peintre de portraits officiels vers 1750.


Ainsi que les versions plus " riches "...

Le comte d'Artois, futur Charles X
Louis-Jacques Cathelin (graveur), d'après Jean-Marial Fredou
Estampe, 1773
Image : Wikiwand



Portrait du comte d'Artois en colonel général des Suisses
Attribué à Jean-Martial Fredou (1711-1795)
Toile. 64,5 x 55 cm
Image : Rouillac Mdv

Provenance : collection du Marquis de Biencourt, château d'Azay-le-Rideau, Indre et Loire ; par descendance, collection particulière, Touraine.

Plusieurs versions de ce portrait sont connues; l'une, signée et datée 1773, restée dans la descendance du marquis de Monteynard, est passée en vente chez Sotheby's Paris, le 2 décembre 2004, n° 129; (toile, 64 x 54.5cm ; 24.000€) elle a été acquise à cette vente par le château de Maisons Lafitte. Une autre version, sur panneau, est passée en vente à Parie, étude Piasa, le 25 juin 2010, n° 75 (panneau de noyer, 22 x 16,5cm).



Portrait de Charles-Philippe de France, comte d'Artois et futur Charles X (1757 - 1836)
Jean-Martial Fredou
Huile sur toile, signée et datée 1773
64,5 x 54,5 cm
Image : Sotheby's

Provenance : Collection de la famille du marquis de Monteynard depuis le XVIIIe siècle ; Resté dans sa descendance depuis lors.

Jean-Martial Frédou entra au Cabinet du Roi à Versailles comme peintre de portraits officiels vers 1750. Durant trente ans, ses portraits à la fois vivants et sobres furent très appréciés des membres de la famille royale.
Le présent portrait appartenait à la famille du marquis de Monteynard au XVIIIe siècle.
Le marquis (1713-1791) fut ministre de la guerre sous Louis XV et Premier Gouverneur de la Corse à la suite de son rachat par la France. Il fut également fondateur de la célèbre compagnie de Saumur.


Je préfère passer outre le portrait de cet homme, âgé, aux yeux bleus, et qui ne porte pas de Toison d'or, présenté pourtant en vente aux enchères comme étant un portrait du comte d'Artois.
Voir nos discussions, pages précédentes de ce sujet.

Spoiler:

Nous avions présenté ce portrait en page 1 de ce sujet, mais avec une mauvaise image.
C'est un peu mieux avec cette autre, puisque cette oeuvre, de petit format, sera prochainement présenté en vente aux enchères :

Portrait de Marie-Antoinette à l'âge de 19 ans
Jean-Martial Frédou (Fontenay-Saint-Père 1710 - 1795 Versailles)
inscrit : Marie-Antoinette Josephe-Jeanne / soeur de l'empereur née le 2.9bre / 1755. Reine de france. et de / Navarre / peint par frédou en 1774 (au revers du panneau)
Huile sur panneau 22,5 x 16,5 cm. (8 ¾ x 6 ½ in.)


Présentation au catalogue :

Bien que de nombreuses œuvres de l’artiste ne soient plus connues aujourd’hui que par leurs gravures, Jean-Martial Frédou fut un éminent portraitiste de la famille royale à la seconde moitié du XVIIIe et un précieux témoin des jeunes prétendants au trône de France.

Entre 1760 et 1762, à la demande de la Dauphine, Marie-Josèphe de Saxe, il réalisa onze portraits des Enfants de France (voir Comte Doria, « Le portraitiste Frédou, Peintre du Cabinet du Roi, Premier peinture de Monsieur, extrait du Bulletin de la société de l’Histoire de l’Art français, Paris, 1950, p.15).
Ces portraits furent réalisés à l’huile, au pastel ou aux trois-crayons sous forme d’études de petits formats ou de grands portraits achevés. Le grand portrait du duc de Berry, futur Louis XVI (Versailles, musée national du Château et du Trianon, inv. V.2013.16) ou les études au pastel du duc de Bourgogne (Versailles, musée national du Château, inv. no. V.2013.15), mort tragiquement peu de temps après la réalisation de son portrait par Frédou, forment un émouvant témoignage des Princes de sang enfants. (Voir ces portraits dans ce sujet)

En 1774, il réalisa un large portrait de la jeune Reine de France, Marie Antoinette dont le présent tableau en est la réplique autographe. Le grand portrait en buste, certainement de format ovale, fut gravé par Louis-Jacques Cathelin et immortalisa les traits de la jeune Reine.

Marie-Antoinette
Louis-Jacques Cathelin after Jean-Martial Fredou
Engraving, 18th century
Image : The National Gallery of Art

Le succès de ses portraits psychologiques et aux expressions fidèles aux modèles obligea en effet le peintre à exécuter différentes répliques de ses images de l’entourage royal, dont notre portrait en est une belle illustration.
La Reine au sourire discret et au port de tête princier, le nez rebondi et le menton fin apparaît dans sa physionomie très identifiable et que sauront révéler tous les portraitistes de talent qui suivirent Frédou, Elisabeth Vigée Le Brun en particulier.


* Source et infos complémentaires : Christie's Paris - Vente du 16 juin 2021

Très plaisant. Les portraits de Fredou sont assez expressifs.

Un portrait très récemment acquis par le château de Versailles (décembre 2021), et qui a besoin d'un bon coup d'éponge afin de raviver ses couleurs, espérons-le.  

Louis-Auguste, duc de Berry, futur Louis XVI (1754-1793)
Jean-Martial Frédou
Huile sur toile, vers 1766
H 74,4 cm - L 61 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique du musée (extraits)

Tableau représentant duc de Berry, âgé d’une douzaine d’années, exécuté en 1766 en même temps que plusieurs portraits de la famille royale ; 1768, sans doute offert (avec le portrait du duc de Bourgogne) à André Louis, marquis de Sinety (1712-1773) ; 1773, probablement, comme d’autres portraits des Enfants de France, par descendance, dans la collection des Sinety jusqu’à la fin du XIXe siècle (...)

Nous avions déjà posté, page précédente, le (même) portrait du duc de Berry, mais peint quelques années plus tôt.
Ce pauvre gosse qui porte le même habit durant toutes ces années, quelle indignité ! Frédou, et / ou atelier, ne se sont pas foulés.  

Louis-Auguste, duc de Berry, futur Louis XVI (1754-1793)
Jean-Martial Frédou
Huile sur toile, vers 1760
H. 64,5 ; L. 54 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Nous présentons également ce portrait ici : Portraits du duc de Berry (futur Louis XVI)

La nuit, la neige a écrit:Ce pauvre gosse qui porte le même habit durant toutes ces années, quelle indignité ! Frédou, et / ou atelier, ne se sont pas foulés.  

En fait le premier portrait qui vient d'être acheté est celui du duc de Bourgogne , et le suivant montre Berry obligé de porter en seconde main les fringues de son aîné par économie, comme tous les cadets   qui n'ont jamais rien à eux   enfance de merde

Gouverneur Morris a écrit: comme tous les cadets   qui n'ont jamais rien à eux   enfance de merde

Vive la décroissance...

Mais, Momo, le premier tableau est daté de 1766. L'infortuné Bourgogne était mort depuis cinq ans, en 1761 .
Dans tous les cas, le prince représenté sur le deuxième tableau est beaucoup plus juvénile que son frère sur le premier tableau. Il devrait donc vraiment nager dans l'habit de son aîné .

Je sais chère Eléonore, je plaisantais

Oui, oui, bien sûr ! Par contre, le mystère du costume, justement relevé par notre ami la nuit, la neige, demeure...

Effectivement je ne suis pas certain que les habits des frères fussent transmis aux cadets dans les familles princières. Mais dans les déclinaisons picturales si. Surtout si ces copies sont faites d un atelier.

Je rappelle que ce n'est pas un portrait du frère de Louis XVI !

La nuit, la neige a écrit:
Tableau représentant duc de Berry, âgé d’une douzaine d’années, exécuté en 1766 en même temps que plusieurs portraits de la famille royale[i] (...)

Dans la famille, je demande cette fois-ci...le père !  Et prochainement présenté en vente aux enchères :


Jean-Martial FRÉDOU Fontenay-Saint-Père, 1710 - Versailles, 1795
Portrait du dauphin Louis de France (1729 -1765), fils de Louis XV, d'après Alexandre Roslin
Huile sur toile
Une étiquette annotée '185A. / Duc de Penthièvre' sur le châssis au verso
Hauteur : 65 Largeur : 54 cm

Provenance : Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Lombrail-Teucquam, 20 mars 1996, n° 44 (comme atelier de Louis-Michel van Loo) ; Collection particulière, Paris

Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 23-24, n° 4


Commentaire de la maison de vente :

En 1764, le marquis de Marigny commanda au peintre suédois Alexandre Roslin un portrait équestre du dauphin, aujourd'hui perdu, puis trois autres effigies du prince, peintes en 1765 à la demande de la famille royale. L'une d'elle, exécutée au pastel, représente le dauphin en buste, portant le cordon de l'ordre du Saint Esprit et l'insigne de l'ordre de la Toison d'or (Versailles, musée du château).
Roslin obtint plusieurs séances de pose de la part du prince dont les traits émaciés témoignent de la phtisie qui l'emportera en décembre de la même année.

Le portrait du dauphin fut alors abondamment diffusé à l'aide de copies commandées aux peintres du Cabinet du roi. C'est Jean-Martial Frédou, portraitiste en vue rattaché à la Maison du comte de Provence, qui fut chargé, en 1766, des copies du portrait du dauphin d'après Roslin(1).

(1) A.N., O1 1911, voir X. Salmon in cat. exp. Versailles, 2019, p. 23.



* Source et infos complémentaires : Artcurial Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)



Voici le portrait au pastel du prince, dessiné par Roslin, et évoqué dans la note de vente ci-dessus :

Louis de France, dauphin (1729-1765)
Alexandre Roslin
pastel sur parchemin tendu sur châssis, 1765
H. 57 ; L. 46,9 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

A noter que le château de Versailles conserve déjà dans ses collections une copie de ce portrait, par Frédou. A la différence du portrait présenté aux enchères, Frédou reprend ici les couleurs de l'habit du prince telles que celles choisies par Roslin.


Louis de France, dauphin
Jean-Martial Frédou, d'après Alexandre Roslin
Huile sur toile, vers 1765
H. 64,5 ; L. 54 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin