Raspoutine et le prince Ioussoupov
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Le prince aimait se travestir. On le voit là habillé en boyard. Il raconte dans ses mémoires (« avant l’exil, et après l’exil »), qu’il lui arrivait de sortir en ville portant les fourrures et les bijoux de sa mère, ce qui a été précédemment décrit.
Son habit de boyard est passé récemment en vente publique: voyez la photo ci-dessous.
A Paris, où il vécu, il avait la réputation d’etre extrêmement généreux avec les émigrés russes, alors qu’il était lui-même dans le besoin. Il tenta, avec sa femme, de créer une maison de couture (Irfé, concentration des 2 prénoms), mais cela ne marcha pas très bien.
Il dessinait des personnages grotesques qu’il appelait « ses monstres »...
Son habit de boyard est passé récemment en vente publique: voyez la photo ci-dessous.
A Paris, où il vécu, il avait la réputation d’etre extrêmement généreux avec les émigrés russes, alors qu’il était lui-même dans le besoin. Il tenta, avec sa femme, de créer une maison de couture (Irfé, concentration des 2 prénoms), mais cela ne marcha pas très bien.
Il dessinait des personnages grotesques qu’il appelait « ses monstres »...
Dernière édition par Vicq d Azir le Dim 09 Déc 2018, 22:05, édité 1 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Il était plutôt beau.
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Félix Ioussopov passait pour avoir hérité de la beauté de sa mère, ce qui lui donnait un aspect androgyne et lui permettait donc de se travestir assez facilement en femme. Il était même surnommé "le plus bel homme de l'empire". Dans son autobiographie, il fait part de son intérêt pour les Tziganes et affirme avoir passé beaucoup de temps auprès d'eux, s'initiant à leurs danses. Wikipédia lui donne "un visage aux traits fins et asiatiques, des yeux bleu foncé, une taille souple".
Il semble avoir été un esthète, raffiné et cultivé mais aussi émotif, nerveux et angoissé. Pas vraiment le type qu'on imagine abattant froidement quelqu'un comme Raspoutine…
Pour revenir à l'assassinat de ce dernier et à la thèse du poison, une théorie reste très plausible : au dernier moment, le docteur Lazovert aurait faibli et n'aurait pas empoisonné la nourriture destinée au moine fou, sans en avertir ses complices. Et là, effectivement, on comprend la stupéfaction du prince, persuadé que Raspoutine avait mangé la nourriture empoisonnée et le voyant toujours vivant...
Il semble avoir été un esthète, raffiné et cultivé mais aussi émotif, nerveux et angoissé. Pas vraiment le type qu'on imagine abattant froidement quelqu'un comme Raspoutine…
Pour revenir à l'assassinat de ce dernier et à la thèse du poison, une théorie reste très plausible : au dernier moment, le docteur Lazovert aurait faibli et n'aurait pas empoisonné la nourriture destinée au moine fou, sans en avertir ses complices. Et là, effectivement, on comprend la stupéfaction du prince, persuadé que Raspoutine avait mangé la nourriture empoisonnée et le voyant toujours vivant...
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Calonne- Messages : 1130
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
oui, c’est exact, on a dit aussi que le cyanure utilisé était peut-être périmé...
Pour ma part, j’ai toujours pensé que c’était Dimitri qui avait achevé Raspoutine, et que Youssoupof l’avait couvert. Par la suite, Dimitri refusait de parler de l’événement. Il quittait la pièce quand on voulait aborder le sujet, et n’a jamais rédigé de mémoires.
Ci-dessous, le g.d. Dimitri Pavlovich, en exil :
Pour ma part, j’ai toujours pensé que c’était Dimitri qui avait achevé Raspoutine, et que Youssoupof l’avait couvert. Par la suite, Dimitri refusait de parler de l’événement. Il quittait la pièce quand on voulait aborder le sujet, et n’a jamais rédigé de mémoires.
Ci-dessous, le g.d. Dimitri Pavlovich, en exil :
Dernière édition par Vicq d Azir le Dim 09 Déc 2018, 23:38, édité 2 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Vicq d Azir a écrit:
Son habit de boyard est passé récemment en vente publique: voyez la photo ci-dessous.
J'ajoute ces photos...
Vendu pour 62 000 euros, tout de même !
Le prince a encore des admirateurs...
Extrait de ses Mémoires publiés en 1954 :
« Je reçus une invitation pour un grand bal costumé à l’Albert Hall. Comme j’avais du temps devant moi, je profitai d’un congé en Russie pour me commander, à Saint-Pétersbourg, un costume russe. J’y ai trouvé un brocart d’or à fleurs rouge du XVIe siècle. Le costume était magnifique : constellé de pierreries et brodé de zibeline, avec toque assortie. Il fit sensation. Ce soir-là, je connus le tout Londres et, le lendemain, ma photographie était dans tous les journaux ».
Nous avions évoqué la vente de ce célèbre costume ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2118p150-revue-de-presse-a-trouver-chez-son-marchand-de-journaux#87290
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
La princesse Xenia Tatiana Sfiris, dernière descendante directe des Ioussopov :
Née à Rome en 1942, elle est la petite fille du prince Félix Ioussopov et de la princesse Irène, nièce de Nicolas II dont elle est, par conséquent, l'arrière petite nièce. Devenue citoyenne russe en 2000 par un oukaze spécial de Vladimir Poutine, elle tente toujours de récupérer la fabuleuse fortune de sa famille, dont le palais Ioussopov. Elle vit entre Athènes et Paris.
Née à Rome en 1942, elle est la petite fille du prince Félix Ioussopov et de la princesse Irène, nièce de Nicolas II dont elle est, par conséquent, l'arrière petite nièce. Devenue citoyenne russe en 2000 par un oukaze spécial de Vladimir Poutine, elle tente toujours de récupérer la fabuleuse fortune de sa famille, dont le palais Ioussopov. Elle vit entre Athènes et Paris.
Calonne- Messages : 1130
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Demeure assez fabuleuse, digne de la démesure des Tzars… Le grand escalier d'honneur à lui seul est à couper le souffle.
Une folle abondance de luxe, d'art, de beauté, on ne sait quoi admirer, c'est presque frustrant quelque part.
A ne pas rater : le théâtre privé, les appartements de la princesse, le salon chinois, la salle de bains mauresque… L'entretien de cet ensemble doit coûter une fortune ! D'ailleurs, le palais (du moins certaines pièces) peut être loué pour des mariages, des dîners ou des conventions.
Une folle abondance de luxe, d'art, de beauté, on ne sait quoi admirer, c'est presque frustrant quelque part.
A ne pas rater : le théâtre privé, les appartements de la princesse, le salon chinois, la salle de bains mauresque… L'entretien de cet ensemble doit coûter une fortune ! D'ailleurs, le palais (du moins certaines pièces) peut être loué pour des mariages, des dîners ou des conventions.
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Calonne- Messages : 1130
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Calonne a écrit:
théâtre privé, salon chinois, salle de bains mauresque… .
Ah, tais-toi !
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Mme de Sabran- Messages : 55505
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Les voici ...
Le bain turc du Prince :
Son théâtre :
Sa bibliothèque, avec le portrait de sa mère par Sérov
Avec, de part et d’autre de la porte, la reproduction des 2 Rembrandt que Youssoupof, bravant tous les risques, viendra découper pendant la révolution pour les emporter dans son exil. Malheureusement, il les roulera dans le mauvais sens, les détériorant gravement... Il les fera restaurer, et les vendra, ce qui lui permettra de subsister quelque temps ...
Le bain turc du Prince :
Son théâtre :
Sa bibliothèque, avec le portrait de sa mère par Sérov
Avec, de part et d’autre de la porte, la reproduction des 2 Rembrandt que Youssoupof, bravant tous les risques, viendra découper pendant la révolution pour les emporter dans son exil. Malheureusement, il les roulera dans le mauvais sens, les détériorant gravement... Il les fera restaurer, et les vendra, ce qui lui permettra de subsister quelque temps ...
Dernière édition par Vicq d Azir le Dim 09 Déc 2018, 20:26, édité 1 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Je veux le même !!!Vicq d Azir a écrit:Les voici ...
Le bain turc du Prince :
... ou j'arrête de me laver .
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Mme de Sabran- Messages : 55505
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Youssoupof raconte dans ses mémoires qu’il était régulièrement reçu, quand il était encore célibataire, au palais Alexandre à Tsarskoie Selo, par l’Impératrice. Elle lui faisait la leçon, lui reprochait gentiment ses dissipations, et l’engageait à œuvrer pour son pays, par exemple en s’engageant dans l’armée...
Ensuite il épousa la fille unique de la g.d. Xenia, sœur du Tsar, la princesse Irina. Dernier grand mariage avant la Révolution.
Quant au g.d. Dimitri Pavlovich, il était le fils d’un des oncles du Tsar. Orphelin de mère, il fut élevé au Kremlin par le g.d. Serge , un autre oncle du Tsar, et sa femme Ella, qui n’était autre que la sœur de la Tsarine. Serge étant mort dans un attentat devant le Kremlin, Nicolas II prit Dimitri sous sa protection. Le couple impérial l’adorait, l’invitant en vacances dans le golf de Finlande sur le Standard, ou à Livadia en Crimée. Des projets de mariage furent même formés entre lui et la fille aînée du couple impérial, la g.d. Olga. Ami (peut-être plus pour certains) de Félix Youssoupof dans les années qui précèdent, ils se retrouvent autour de ce projet d’assassinat du staretz, AVEC la bénédiction de toute la famille Romanov: le g.d. Nicolas Nicolaievitch, ancien chef suprême de l’armée (avant que le Tsar prenne cette fonction), très populaire auprès des soldats - La propre sœur de l’Impératrice (devenue religieuse après la mort de son époux): elle ira jusqu’à féliciter Félix de son acte. Les princes estiment en effet que le couple impérial court à sa perte en s’en remettant à Raspoutine, que le Tsar est trop faible, et que la Tsarine est folle...
Après le meurtre, ils adressent une lettre collective au Tsar pour réclamer que Félix et Dimitri ne soient pas inquiétés. La Tsar refuse, et leur renvoie cette pétition, après avoir écrit en marge : »personne n’a le droit d’attenter à la vie d’autrui »
Quant à l’Imperatrice, elle met tout en œuvre pour que le corps de celui qu’elle appelait « l’ami » soit retrouvé, au terme d’une enquête policière rondement menée. Elle le fait ensuite inhumer dans le parc du palais Alexandre, près de la chapelle qu’elle avait fait construire quelques années plus tôt. Ses filles assistent à la cérémonie, et chacune dépose une petite icône sur le corps du défunt. La dépouille du staretz sera exhumée par les bolcheviks deux ans plus tard, et incinérée .
Ensuite il épousa la fille unique de la g.d. Xenia, sœur du Tsar, la princesse Irina. Dernier grand mariage avant la Révolution.
Quant au g.d. Dimitri Pavlovich, il était le fils d’un des oncles du Tsar. Orphelin de mère, il fut élevé au Kremlin par le g.d. Serge , un autre oncle du Tsar, et sa femme Ella, qui n’était autre que la sœur de la Tsarine. Serge étant mort dans un attentat devant le Kremlin, Nicolas II prit Dimitri sous sa protection. Le couple impérial l’adorait, l’invitant en vacances dans le golf de Finlande sur le Standard, ou à Livadia en Crimée. Des projets de mariage furent même formés entre lui et la fille aînée du couple impérial, la g.d. Olga. Ami (peut-être plus pour certains) de Félix Youssoupof dans les années qui précèdent, ils se retrouvent autour de ce projet d’assassinat du staretz, AVEC la bénédiction de toute la famille Romanov: le g.d. Nicolas Nicolaievitch, ancien chef suprême de l’armée (avant que le Tsar prenne cette fonction), très populaire auprès des soldats - La propre sœur de l’Impératrice (devenue religieuse après la mort de son époux): elle ira jusqu’à féliciter Félix de son acte. Les princes estiment en effet que le couple impérial court à sa perte en s’en remettant à Raspoutine, que le Tsar est trop faible, et que la Tsarine est folle...
Après le meurtre, ils adressent une lettre collective au Tsar pour réclamer que Félix et Dimitri ne soient pas inquiétés. La Tsar refuse, et leur renvoie cette pétition, après avoir écrit en marge : »personne n’a le droit d’attenter à la vie d’autrui »
Quant à l’Imperatrice, elle met tout en œuvre pour que le corps de celui qu’elle appelait « l’ami » soit retrouvé, au terme d’une enquête policière rondement menée. Elle le fait ensuite inhumer dans le parc du palais Alexandre, près de la chapelle qu’elle avait fait construire quelques années plus tôt. Ses filles assistent à la cérémonie, et chacune dépose une petite icône sur le corps du défunt. La dépouille du staretz sera exhumée par les bolcheviks deux ans plus tard, et incinérée .
Dernière édition par Vicq d Azir le Lun 10 Déc 2018, 09:23, édité 4 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Merci, cher Févicq !
Vicq d Azir a écrit:
Quant au g.d. Dimitri Pavlovich, il était le fils d’un des oncles du Tsar. Orphelin de mère, il fut élevé au Kremlin par le g.d. Serge , un autre oncle du Tsar, et sa femme Ella, qui n’était autre que la sœur de la Tsarine. Serge étant mort dans un attentat devant le Kremlin, Nicolas II pris Dimitri sous sa protection.
Voici Dimitri Pavlovitch !
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Oui. Voyez-le aussi plus haut: l’homme avec le chien qui tient son chapeau, c’est lui...
Après sa love story avec Chanel, il épousa une américaine, dont il divorça quelques années plus tard. Ils eurent un fils, Paul, qui devint gouverneur (de Floride, je crois). Dimitri mourut de tuberculose à Davos dans les années 40. Sa mère adoptive Ella, sœur de la Tsarine, fut enterrée vivante en 18 par les bolcheviks. Reconnue sainte par l’eglise orthodoxe, sa dépouille fut plus tard inhumée à Jérusalem. Quant au père de Dimitri, le g.d. Paul, banni par Nicolas à cause de son second mariage, jugé illégitime, il fut gracié et revint en Russie pour prendre part à la guerre. Incarcéré après le coup d’état bolchevik, il fut fusillé, avec d’autres Romanov, dans la cour de la forteresse Pierre et Paul, a Pétrograd, en 1918.
Ci-dessous, le g.d. Dimitri en vacances en Crimée...sur les genoux de son cousin le Tsar. Ils étaient réputés tous les deux pour leurs blagues de potache...
Au dessous, le beau Dimitri avec Chanel...( vous savez sans doute que le flacon du no.5 n’est autre que la reproduction de la flasque d’alcool de l’equipement des officiers russes pendant la 1e guerre mondiale, et que l’idée avait été suggérée par Dimitri...)
Un dernier mot sur le film de 1967: « J’ai tué Raspoutine ». Le prince Youssoupof donna alors son accord à Robert Hussein, et accepta d’être interviewé par Alain Decaux, car il jugeait que le film était fidèle à ce qu’il avait vécu (?). Il avait auparavant traîné en justice plusieurs réalisateurs américains qui avaient, selon lui, pris des libertés avec l’histoire dans des films sur le même sujet.
La Princesse Ira de Furstenberg ( la vraie !), très connue de la jet-set, accepta de jouer le rôle de la princesse Irina Youssoupof, et le rôle de Dimitri fut tenu par ... Patrick Balkany en personne (actuel maire de Levallois), mais oui ...
Dans les rôles de :
Raspoutine : Gert Fröbe.
Félix Youssoupof : Peter Mac Ennery.
Après sa love story avec Chanel, il épousa une américaine, dont il divorça quelques années plus tard. Ils eurent un fils, Paul, qui devint gouverneur (de Floride, je crois). Dimitri mourut de tuberculose à Davos dans les années 40. Sa mère adoptive Ella, sœur de la Tsarine, fut enterrée vivante en 18 par les bolcheviks. Reconnue sainte par l’eglise orthodoxe, sa dépouille fut plus tard inhumée à Jérusalem. Quant au père de Dimitri, le g.d. Paul, banni par Nicolas à cause de son second mariage, jugé illégitime, il fut gracié et revint en Russie pour prendre part à la guerre. Incarcéré après le coup d’état bolchevik, il fut fusillé, avec d’autres Romanov, dans la cour de la forteresse Pierre et Paul, a Pétrograd, en 1918.
Ci-dessous, le g.d. Dimitri en vacances en Crimée...sur les genoux de son cousin le Tsar. Ils étaient réputés tous les deux pour leurs blagues de potache...
Au dessous, le beau Dimitri avec Chanel...( vous savez sans doute que le flacon du no.5 n’est autre que la reproduction de la flasque d’alcool de l’equipement des officiers russes pendant la 1e guerre mondiale, et que l’idée avait été suggérée par Dimitri...)
Un dernier mot sur le film de 1967: « J’ai tué Raspoutine ». Le prince Youssoupof donna alors son accord à Robert Hussein, et accepta d’être interviewé par Alain Decaux, car il jugeait que le film était fidèle à ce qu’il avait vécu (?). Il avait auparavant traîné en justice plusieurs réalisateurs américains qui avaient, selon lui, pris des libertés avec l’histoire dans des films sur le même sujet.
La Princesse Ira de Furstenberg ( la vraie !), très connue de la jet-set, accepta de jouer le rôle de la princesse Irina Youssoupof, et le rôle de Dimitri fut tenu par ... Patrick Balkany en personne (actuel maire de Levallois), mais oui ...
Dans les rôles de :
Raspoutine : Gert Fröbe.
Félix Youssoupof : Peter Mac Ennery.
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Ah bien ça alors !!! Dimitri / Balkany ?!
On voit aussi Balkany dans Soleil noir de Denys de la Patellière. Entre 2001 et 2010, il joue à l'occasion son propre rôle dans des séries télévisées, faisant notamment une apparition dans Commissaire Moulin. ( wiki )
Le sort d'Ella ...
On voit aussi Balkany dans Soleil noir de Denys de la Patellière. Entre 2001 et 2010, il joue à l'occasion son propre rôle dans des séries télévisées, faisant notamment une apparition dans Commissaire Moulin. ( wiki )
Le sort d'Ella ...
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Mme de Sabran- Messages : 55505
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
VIVE YOU TUBE !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55505
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Oui, merci Eléonore de nous faire partager ces images...
Cela permet de se rappeler que Raspoutine a eu, jusqu’au bout, une emprise sur le couple impérial, parcequ’il avait su soulager à plusieurs reprises le Tsarévitch Alexis lors de ses crises d’hémophilie. Ce phénomène ne pouvant d’ailleurs pas se réduire, à mon sens, à du simple charlatanisme (je pourrais développer si vous le souhaitez...)
Cela permet de se rappeler que Raspoutine a eu, jusqu’au bout, une emprise sur le couple impérial, parcequ’il avait su soulager à plusieurs reprises le Tsarévitch Alexis lors de ses crises d’hémophilie. Ce phénomène ne pouvant d’ailleurs pas se réduire, à mon sens, à du simple charlatanisme (je pourrais développer si vous le souhaitez...)
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Vicq d Azir a écrit: Ce phénomène ne pouvant d’ailleurs pas se réduire, à mon sens, à du simple charlatanisme (je pourrais développer si vous le souhaitez...)
Oui, oui, s'il vous plaît, cher Févicq, je le souhaite très fort .
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Mme de Sabran- Messages : 55505
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Rappelons que l’hémophilie est une maladie chronique, se manifestant par un trouble de la coagulation sanguine. Elle est d’
origine génétique, transmise par les femmes, et ne touchant que les hommes.
Dans le cas du Tsarévitch, c’est donc sa mère, l’ Impératrice Alexandra qui a transmis la maladie, le gène venant de sa grand-mère, la Reine Victoria ( plusieurs familles royales d’Europe seront touchées). On peut imaginer la culpabilité de l’Imperatrice, et son sentiment de malédiction entourant l’arrivée de ce garçon, né après quatre filles. ...
Cette maladie est responsable d’hémorragies, non pas externes, contrairement à ce qu’on imagine (on ne risque pas sa vie avec une égratignure), mais des hémorragies internes. Le Tsarévitch, qui est un enfant joueur, et ses médecins ont convaincu ses parents de ne pas le surprotéger, fait des chutes quand il joue. Après ces chutes, il présente souvent des hémorragies intra articulaires, en particulier aux genoux. Ces hémorragies, du fait de la pression du sang, sont extrêmement douloureuses. L’enfant crie, a de la fièvre, perd connaissance, on craint même qu’il meurt ( c’est ce qu’il se passera à Spala en Pologne, lieu de chasse de l’Empereur )
Il n’existe à l’époque aucun traitement. On fait des enveloppements de boue, on applique des traitements par l’électricité. L’impératrice, très mystique, se replie dans la prière, passe des nuits au chevet de son fils. Quand on lui présente Raspoutine, ce paysan de Sibérie, membre d’une secte orthodoxe venue de la nuit des temps, ayant acquis une certaine réputation à St Petersbourg, elle s’en remet à lui. Elle avait déjà auparavant fait appel à des guérisseurs (dont Philippe, un français), en particulier pour avoir un fils...
Mais c’est lors de l’episode de Spala, où l’on pense qu’Alexis ne va pas survivre, que la confiance de l’Imperatrice à l’égard du Staretz va se fixer. Un simple télégramme qu’il lui envoie de Sibérie suffit en effet à améliorer l’état de l’enfant . Raspoutine (qui, dans la tradition de la Russie ancienne, tutoie le Tsar et la Tsarine, et les appelle « Papa », « Maman ») envoie ceci : « calme toi, ton fils vivra. Aie confiance en Dieu, et prie... »
Alors, qu’en penser ? On a raconté que Raspoutine avait des pouvoirs surnaturels (son regard impressionnait...), qu’il administrait des herbes de Sibérie à l’enfant, qu’il avait écarté les vrais médecins d’Alexis,etc
Il me semble que les choses sont beaucoup plus simples: les hémorragies intra articulaires de l’enfant avaient vocation à se résorber, avec certes, à chaque fois des séquelles ( Alexis conservera une boiterie ), mais avec une disparition de la douleur au bout de quelques jours. Raspoutine parvient, par ses paroles, à réduire l’angoisse de l’enfant, et surtout de la mère. On peut même parler, dans ce cas d’un état d’hypnose que produit la présence de « l’homme de Dieu ».
Raspoutine, haï par une partie de la famille impériale, l’aristocratie et le clergé, est une figure familière pour la population (il doit y avoir pléthore de personnages identiques dans l’immense Russie...) Le couple impérial, isolé du reste de la société, confronté au drame de la maladie de l’héritier, s’en remet à celui qu’il considère être une émanation de la Russie profonde, sans doute un don de Dieu. Alors que, sur les photos d’époque, le personnage paraît plutôt patibulaire, il est pour eux celui qui leur procure paix et apaisement. Surtout, les enfants l’adorent, et lui font fête quand il vient. Pour Alexis, sans doute est-il (comment dire?), un peu comme un Père Noël...
Tout cela suffit, à mon sens à expliquer le pouvoir que va prendre progressivement ce personnage sur le couple impérial, non sans arrière pensée, sans aucun doute, et profitant de leur détresse...
origine génétique, transmise par les femmes, et ne touchant que les hommes.
Dans le cas du Tsarévitch, c’est donc sa mère, l’ Impératrice Alexandra qui a transmis la maladie, le gène venant de sa grand-mère, la Reine Victoria ( plusieurs familles royales d’Europe seront touchées). On peut imaginer la culpabilité de l’Imperatrice, et son sentiment de malédiction entourant l’arrivée de ce garçon, né après quatre filles. ...
Cette maladie est responsable d’hémorragies, non pas externes, contrairement à ce qu’on imagine (on ne risque pas sa vie avec une égratignure), mais des hémorragies internes. Le Tsarévitch, qui est un enfant joueur, et ses médecins ont convaincu ses parents de ne pas le surprotéger, fait des chutes quand il joue. Après ces chutes, il présente souvent des hémorragies intra articulaires, en particulier aux genoux. Ces hémorragies, du fait de la pression du sang, sont extrêmement douloureuses. L’enfant crie, a de la fièvre, perd connaissance, on craint même qu’il meurt ( c’est ce qu’il se passera à Spala en Pologne, lieu de chasse de l’Empereur )
Il n’existe à l’époque aucun traitement. On fait des enveloppements de boue, on applique des traitements par l’électricité. L’impératrice, très mystique, se replie dans la prière, passe des nuits au chevet de son fils. Quand on lui présente Raspoutine, ce paysan de Sibérie, membre d’une secte orthodoxe venue de la nuit des temps, ayant acquis une certaine réputation à St Petersbourg, elle s’en remet à lui. Elle avait déjà auparavant fait appel à des guérisseurs (dont Philippe, un français), en particulier pour avoir un fils...
Mais c’est lors de l’episode de Spala, où l’on pense qu’Alexis ne va pas survivre, que la confiance de l’Imperatrice à l’égard du Staretz va se fixer. Un simple télégramme qu’il lui envoie de Sibérie suffit en effet à améliorer l’état de l’enfant . Raspoutine (qui, dans la tradition de la Russie ancienne, tutoie le Tsar et la Tsarine, et les appelle « Papa », « Maman ») envoie ceci : « calme toi, ton fils vivra. Aie confiance en Dieu, et prie... »
Alors, qu’en penser ? On a raconté que Raspoutine avait des pouvoirs surnaturels (son regard impressionnait...), qu’il administrait des herbes de Sibérie à l’enfant, qu’il avait écarté les vrais médecins d’Alexis,etc
Il me semble que les choses sont beaucoup plus simples: les hémorragies intra articulaires de l’enfant avaient vocation à se résorber, avec certes, à chaque fois des séquelles ( Alexis conservera une boiterie ), mais avec une disparition de la douleur au bout de quelques jours. Raspoutine parvient, par ses paroles, à réduire l’angoisse de l’enfant, et surtout de la mère. On peut même parler, dans ce cas d’un état d’hypnose que produit la présence de « l’homme de Dieu ».
Raspoutine, haï par une partie de la famille impériale, l’aristocratie et le clergé, est une figure familière pour la population (il doit y avoir pléthore de personnages identiques dans l’immense Russie...) Le couple impérial, isolé du reste de la société, confronté au drame de la maladie de l’héritier, s’en remet à celui qu’il considère être une émanation de la Russie profonde, sans doute un don de Dieu. Alors que, sur les photos d’époque, le personnage paraît plutôt patibulaire, il est pour eux celui qui leur procure paix et apaisement. Surtout, les enfants l’adorent, et lui font fête quand il vient. Pour Alexis, sans doute est-il (comment dire?), un peu comme un Père Noël...
Tout cela suffit, à mon sens à expliquer le pouvoir que va prendre progressivement ce personnage sur le couple impérial, non sans arrière pensée, sans aucun doute, et profitant de leur détresse...
Dernière édition par Vicq d Azir le Sam 15 Déc 2018, 13:20, édité 2 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Merci, docteur, pour toutes ces explications .
Ce sentiment de culpabilité devait être une véritable torture pour Alexandra, la malheureuse ! Il me semble avoir lu ou entendu que la tsarine était, en outre, assez superstitieuse pour que son désir de croire en la guérison de son enfant conforte le désir de croire en les pouvoirs magiques de Raspoutine. Peut-être le plus cartésien d'entre nous, quand il ne sait plus à quoi se raccrocher, fait-il une proie facile pour un charlatan ?
Quel âge le tsarévitch avait-il quand fut diagnostiquée son hémophilie ? Sa mère se savait-elle porteuse du gène fatal ?
Quel drame affreux ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55505
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Oui, chère Eléonore, vous avez raison: cette culpabilité, ce sentiment de ne pas être acceptée par les Russes, en particulier l’aristocratie. On se moque d’elle parce qu’elle est froide, parle le russe avec un fort accent anglais, a des goûts de petite bourgeoise ( elle commande, imaginez-vous, son mobilier chez Maple...)
Mystique, superstitieuse, tentée par l’ésotérisme, elle l’est depuis toujours. Adoptant la religion orthodoxe, elle veut être plus russe que les russes, et fait reconnaître saints des religieux de son choix par le clergé. Elle entoure le lit conjugal d’icônes, porte une tonne de médailles et de breloques sur elle, demandant à ses enfants de faire la même chose. ( son signe fétiche est... la svatiska, qu’elle fait mettre jusque sur les bouchons de radiateur de ses automobiles, mais ne pas y voir d’allegeance bien sûr au nazisme, qui n’existait pas encore, mais un signe hindouiste).
Elle saura que son fils est hémophile juste après sa naissance ( l’ombilic ne cicatrise pas après la chute du cordon). Les médecins sont capables de faire le diagnostic, et l’Imperatrice connaît la malédiction qui pèse sur sa propre famille. Les premières années, le couple essaiera de dissimuler l’état de leur fils. Ce bel enfant, vif et intelligent, vivra longtemps une vie à peu près normale. Après ses chutes, il sera dans l’incapacité de marcher quelque temps. C’est là qu’il devra être porté par ses « nounous » marins qui se relaieront auprès de lui (dont l’héroïque Clément Nagorny, qui le suivra en captivité, et ira jusqu’à sacrifier sa vie pour lui ...)
Mystique, superstitieuse, tentée par l’ésotérisme, elle l’est depuis toujours. Adoptant la religion orthodoxe, elle veut être plus russe que les russes, et fait reconnaître saints des religieux de son choix par le clergé. Elle entoure le lit conjugal d’icônes, porte une tonne de médailles et de breloques sur elle, demandant à ses enfants de faire la même chose. ( son signe fétiche est... la svatiska, qu’elle fait mettre jusque sur les bouchons de radiateur de ses automobiles, mais ne pas y voir d’allegeance bien sûr au nazisme, qui n’existait pas encore, mais un signe hindouiste).
Elle saura que son fils est hémophile juste après sa naissance ( l’ombilic ne cicatrise pas après la chute du cordon). Les médecins sont capables de faire le diagnostic, et l’Imperatrice connaît la malédiction qui pèse sur sa propre famille. Les premières années, le couple essaiera de dissimuler l’état de leur fils. Ce bel enfant, vif et intelligent, vivra longtemps une vie à peu près normale. Après ses chutes, il sera dans l’incapacité de marcher quelque temps. C’est là qu’il devra être porté par ses « nounous » marins qui se relaieront auprès de lui (dont l’héroïque Clément Nagorny, qui le suivra en captivité, et ira jusqu’à sacrifier sa vie pour lui ...)
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Localisation : Paris x
Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Raspoutine s'est montré habile la première fois qu'il a été présent au chevet du petit prince : il a fait enlever l'aspirine que les médecins administraient au malade. A l'époque, on ignorait encore les effets anticoagulants de l'aspirine et on imagine ses effets sur un hémophile…
Pour ses autres interventions, là, on est bien devant un mystère, d'autant que certaines eurent lieu à distance, dont le fameux déplacement du Tzarévitch en Pologne où il fait une nouvelle hémorragie interne importante. Aussitôt averti, Raspoutine entre en prière devant l'icône de la Vierge de Kazan, et quand il se relève, épuisé, il expédie au Palais un message : " N'ayez aucune crainte. Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières. Ne vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer". Et effectivement, le Tzarévitch se remet rapidement. Là…
Quant il était présent, Raspoutine utilisait peut-être l'hypnose, ce qui devait au moins apaiser son patient, le temps que l'hémorragie se résorbe naturellement peut-être. On parlait volontiers du regard "magnétique" de Raspoutine et le prince Félix Ioussopov restera très marqué d'une séance d'hypnose avec le moine fou.
Quant à la crédulité de l'impératrice, elle était renforcée par la prédiction de Maître Philippe, un mystique et guérisseur français qui avait déjà prédit à l'impératrice la naissance de son fils et lui avait annoncé ensuite la venue d'un grand prédicateur qui serait "notre ami". Si on ajoute à cela le sentiment de culpabilité horrible ressentie par une mère désespérée qui pense être responsable de la maladie de son fils, confrontée aux vains résultats des médecins, superstitieuse et même mystique, on comprend mieux l'influence énorme de Raspoutine sur l'impératrice. D'autant plus que lui, il obtenait des résultats...
Pour ses autres interventions, là, on est bien devant un mystère, d'autant que certaines eurent lieu à distance, dont le fameux déplacement du Tzarévitch en Pologne où il fait une nouvelle hémorragie interne importante. Aussitôt averti, Raspoutine entre en prière devant l'icône de la Vierge de Kazan, et quand il se relève, épuisé, il expédie au Palais un message : " N'ayez aucune crainte. Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières. Ne vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer". Et effectivement, le Tzarévitch se remet rapidement. Là…
Quant il était présent, Raspoutine utilisait peut-être l'hypnose, ce qui devait au moins apaiser son patient, le temps que l'hémorragie se résorbe naturellement peut-être. On parlait volontiers du regard "magnétique" de Raspoutine et le prince Félix Ioussopov restera très marqué d'une séance d'hypnose avec le moine fou.
Quant à la crédulité de l'impératrice, elle était renforcée par la prédiction de Maître Philippe, un mystique et guérisseur français qui avait déjà prédit à l'impératrice la naissance de son fils et lui avait annoncé ensuite la venue d'un grand prédicateur qui serait "notre ami". Si on ajoute à cela le sentiment de culpabilité horrible ressentie par une mère désespérée qui pense être responsable de la maladie de son fils, confrontée aux vains résultats des médecins, superstitieuse et même mystique, on comprend mieux l'influence énorme de Raspoutine sur l'impératrice. D'autant plus que lui, il obtenait des résultats...
Calonne- Messages : 1130
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
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Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
A vous lire, messieurs, l'on pourrait se croire en plein thriller, à relents de sorcellerie ...
J'ai une question ( sans doute bébête mais bon, je n'ai aucune compétence en la matière ) : la foi et la superstition peuvent-elles cohabiter en une seule et même personne ?
J'ai une question ( sans doute bébête mais bon, je n'ai aucune compétence en la matière ) : la foi et la superstition peuvent-elles cohabiter en une seule et même personne ?
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Mme de Sabran- Messages : 55505
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Bien sûr, chère Eléonore : quand on visite l’Inde, on comprend bien que foi et superstition peuvent, dans la religion hindouiste, ,cohabiter parfaitement. Quant à l’Imperatrice, elle était de son époque: élevée dans le protestantisme, elle adopta certes l’orthodoxie lors de son mariage, mais, comme bon nombre de gens du 19e, elle s’intéressait au spiritisme. Immergée dans l’orthodoxie, elle fut incontestablement fascinée par le mysticisme et la pompe de l’eglise russe. Elle eu à cœur, par l’intermédiaire de Raspoutine, entre autre, de renouer avec l’Histoire de l’ancienne Russie: elle voulait redevenir la « Tsaritsa », en lien direct avec un peuple qu’elle ne connaissait pas. Elle fit construire dans le parc de Tsarskoie Selo le complexe Fedorovski, qui comportait un hôpital ( où elle exerça comme infirmière pendant la guerre), et une chapelle, où elle se rendait quotidiennement pour aller prier dans la crypte. Lors de ses déplacements officiels, elle rendait visite aux ermites et aux voyantes qu’on lui indiquait, pour lui prédire l’avenir.
Quant à Philippe, cher Calonne, j’ai notion qu’il avait bien prédit la naissance d’un fils à l’Imperatrice, mais que c’était avant la naissance d’Alexis, et qu’arriva ... Anastasia, ce qui lui valu d’être remercié...
Quant à Philippe, cher Calonne, j’ai notion qu’il avait bien prédit la naissance d’un fils à l’Imperatrice, mais que c’était avant la naissance d’Alexis, et qu’arriva ... Anastasia, ce qui lui valu d’être remercié...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Raspoutine et le prince Ioussoupov
Je serais bien en peine de répondre…
Personnellement, je suis profondément athée et, si je respecte les croyances de chacun, je me méfie de tout ce qui est religieux. Je dirais que la foi, pour moi, ce serait le fond et la superstition la forme. On peut croire en quelque chose, en quelqu'un, sans pour autant à mon avis, tomber dans les superstitions, les rites, les reliques, les cérémonies, les rituels… Je dirais que pour moi, c'est la foi qui compte. A partir du moment où l'on croit vraiment en quelque chose, en quelqu'un, cette foi m'apparaît suffisante, on n'a pas besoin d'en rajouter. Mais bon, en tant qu'athée, je ne suis sans doute pas le mieux placé pour parler de ça.
Après, pour revenir à notre sujet, je vois plus l'impératrice sous l'angle d'une mère désespérée, se sentant coupable de la maladie de son fils et se raccrochant à ce qu'elle peut, en un sentiment maternel qu'on ne peut que comprendre. Pour moi, elle s'est réfugiée dans la religion comme on peut se réfugier dans d'autres choses quand on est perdu, bonnes ou mauvaises d'ailleurs.
Merci d'avoir rectifié pour le mystérieux Philippe, autant pour moi.
Personnellement, je suis profondément athée et, si je respecte les croyances de chacun, je me méfie de tout ce qui est religieux. Je dirais que la foi, pour moi, ce serait le fond et la superstition la forme. On peut croire en quelque chose, en quelqu'un, sans pour autant à mon avis, tomber dans les superstitions, les rites, les reliques, les cérémonies, les rituels… Je dirais que pour moi, c'est la foi qui compte. A partir du moment où l'on croit vraiment en quelque chose, en quelqu'un, cette foi m'apparaît suffisante, on n'a pas besoin d'en rajouter. Mais bon, en tant qu'athée, je ne suis sans doute pas le mieux placé pour parler de ça.
Après, pour revenir à notre sujet, je vois plus l'impératrice sous l'angle d'une mère désespérée, se sentant coupable de la maladie de son fils et se raccrochant à ce qu'elle peut, en un sentiment maternel qu'on ne peut que comprendre. Pour moi, elle s'est réfugiée dans la religion comme on peut se réfugier dans d'autres choses quand on est perdu, bonnes ou mauvaises d'ailleurs.
Merci d'avoir rectifié pour le mystérieux Philippe, autant pour moi.
Calonne- Messages : 1130
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