Lettres inédites de Marie-Caroline au marquis de Gallo
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Re: Lettres inédites de Marie-Caroline au marquis de Gallo
Merci pour cet exposé.
Le marquis de Gallo était décidément un des diplomates européens très importants pour cette période.
L'échec du roi Ferdinand et de Mack, à Rome, face à l'armée de Championnet si réduite en nombre, est tout de même assez incroyable... boudoi29
Le marquis de Gallo était décidément un des diplomates européens très importants pour cette période.
L'échec du roi Ferdinand et de Mack, à Rome, face à l'armée de Championnet si réduite en nombre, est tout de même assez incroyable... boudoi29
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres inédites de Marie-Caroline au marquis de Gallo
Le Commodore anglais Campbell
s'étant présenté le 11 mai devant le port de Naples à la tête d'une escadre, le duc de Gallo s'empressa d'écrire à cet officier pour le prier de ne rien entreprendre contre la ville, qui fut remise aux Anglais, et il se rendit bientôt après à Capoue, pour tenter d'arrêter par voie de négociation les Autrichiens qui marchaient sur Naples ; mais, dans une entrevue qu'il eut avec le général Bianchi, il reçut l'assurance positive que les alliés n'entreraient dans aucun arrangement en faveur de Murat. Le duc envoya alors au quartier-général autrichien le général Coletta, chargé d'offrir une capitulation acceptée et signée le 20 mai, et qui eut pour résultat la reddition totale du royaume de Naples aux puissances alliées.
Les Autrichiens entrèrent aussitôt dans Capoue ; le peuple se souleva contre les agents du pouvoir de Murat, et voulut égorger le duc de Gallo lui-même, qui ne dut son salut qu'à la protection des Autrichiens. Il suivit Murat jusqu'au moment où ce roi fugitif essaya de s'embarquer pour les côtes de Provence avec un petit nombre de serviteurs.
De retour à Naples, il se présenta à Ferdinand, qui le reçut très froidement. Il se retira alors dans sa belle maison de campagne de Capo-di-Monte.
s'étant présenté le 11 mai devant le port de Naples à la tête d'une escadre, le duc de Gallo s'empressa d'écrire à cet officier pour le prier de ne rien entreprendre contre la ville, qui fut remise aux Anglais, et il se rendit bientôt après à Capoue, pour tenter d'arrêter par voie de négociation les Autrichiens qui marchaient sur Naples ; mais, dans une entrevue qu'il eut avec le général Bianchi, il reçut l'assurance positive que les alliés n'entreraient dans aucun arrangement en faveur de Murat. Le duc envoya alors au quartier-général autrichien le général Coletta, chargé d'offrir une capitulation acceptée et signée le 20 mai, et qui eut pour résultat la reddition totale du royaume de Naples aux puissances alliées.
Les Autrichiens entrèrent aussitôt dans Capoue ; le peuple se souleva contre les agents du pouvoir de Murat, et voulut égorger le duc de Gallo lui-même, qui ne dut son salut qu'à la protection des Autrichiens. Il suivit Murat jusqu'au moment où ce roi fugitif essaya de s'embarquer pour les côtes de Provence avec un petit nombre de serviteurs.
De retour à Naples, il se présenta à Ferdinand, qui le reçut très froidement. Il se retira alors dans sa belle maison de campagne de Capo-di-Monte.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres inédites de Marie-Caroline au marquis de Gallo
A la Restauration des Bourbons, ce fut pourtant la rentrée en grâce. Gallo fut même nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg ; mais il ne s'était pas encore rendu a ce poste lorsque éclatèrent, en 1820, les mouvements insurrectionnels tendant à imposer au roi Ferdinand IV la constitution des cortès d'Espagne. Le prince de Calabre, nommé vicaire-général du royaume par les insurgés après l'abdication du roi, désigna le duc de Gallo, par décret du 11 juillet, pour l'un des membres de la junte provisoire du nouveau gouvernement ; et, par un décret du 25 du même mois, il le nomma ambassadeur extraordinaire près la cour de Vienne, en remplacement du prince Ruffo.
... que nous voyons ici en famille, dans un tableau d'Edouard-Louis Dubufe
Gallo partit pour cette destination dans les premiers jours d'août. Il arriva le 28 à Klagenfurth, où il lui fut déclaré, de la part de l'empereur d'Autriche, qu'il ne devait pas continuer son voyage. Forcé de retourner en Italie, il fut, à son arrivée, nommé lieutenant du roi en Sicile, puis ministre des affaires étrangères à la place du duc de Campo-Chiaro qui avait donné sa démission.
... que nous voyons ici en famille, dans un tableau d'Edouard-Louis Dubufe
Gallo partit pour cette destination dans les premiers jours d'août. Il arriva le 28 à Klagenfurth, où il lui fut déclaré, de la part de l'empereur d'Autriche, qu'il ne devait pas continuer son voyage. Forcé de retourner en Italie, il fut, à son arrivée, nommé lieutenant du roi en Sicile, puis ministre des affaires étrangères à la place du duc de Campo-Chiaro qui avait donné sa démission.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres inédites de Marie-Caroline au marquis de Gallo
Le marquis de Gallo, ou le Talleyrand sicilien... :
Merci pour cette présentation.
Merci pour cette présentation.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres inédites de Marie-Caroline au marquis de Gallo
Peu de temps après, ayant été choisi par Ferdinand IV pour l'accompagner au congrès de Laybach, Gallo fut autorisé par le prince royal et par le nouveau parlement à quitter son poste pour remplir cette mission extraordinaire. En conséquence, il rejoignit le roi à Florence. Arrivé à Mantoue le 5 janvier 1821, le délégué de la province lui signifia qu'il ne pouvait le laisser continuer son voyage sans un ordre du cabinet de Vienne. Ce ne fut que le 8 que Gallo put se mettre en route pour Laybach (auj. Ljubljana, en Slovénie), ; mais, à son arrivée à Udine, il reçut une lettre du roi qui lui annonça que, d'après l'invitation qui lui avait été faite de ne conduire à Laybach que les individus attachés au service de sa personne, il fallait qu'il se rendit à Goritz pour y attendre ses ordres.
Le refus qu'éprouva le duc de Gallo, lorsqu'il sollicita du capitaine du Cercle, dans cette dernière ville, l'autorisation d'envoyer un courrier au roi pour lui soumettre les observations qu'il croyait convenable de lui adresser dans une circonstance aussi inattendue, et l'espèce de surveillance à laquelle il fut assujetti, donnèrent lieu de penser qu'on avait conçu à son égard des soupçons et des préventions défavorables, et que le roi lui-même ne le regardait pas comme entièrement dévoué à ses intérêts. Cependant le duc de Gallo, profitant d'une occasion extraordinaire, représenta au roi la fâcheuse position dans laquelle il se trouvait, en exposant que s'il était dans l'impossibilité de lui rendre aucun service, sa présence en Allemagne était désormais inutile, et qu'alors il le suppliait de lui permettre de retourner à Naples.
Le 14 il reçut une réponse de Ferdinand qui lui annonçait qu'il lui ferait connaître postérieurement ses intentions.
Celebration during the Congress of Laibach, 1821
Enfin le 29, arriva l'ordre de se rendre sur-le-champ à Laybach, mais seul et sans aucune suite. Le duc de Gallo fut reçu avec bonté par Ferdinand IV. Ce prince lui dit que le congrès avait pris toutes les décisions relatives à l'état politique du royaume de Naples, qu'il n'avait pu obtenir des puissances que lui, duc de Gallo, intervînt dans ces délibérations, parce que le gouvernement napolitain n'avait pas encore été reconnu ; qu'il avait obtenu seulement qu'avant d'expédier les courriers des puissances à Naples on lui donnât lecture des instructions qu'elles adressaient à leurs ministres respectifs, afin qu'il pût certifier au prince royal et à la nation le concours unanime des puissances aux décisions qui venaient d'être prises irrévocablement. En effet, le même jour, 30, le duc de Gallo fut invité par le prince de Metternich à une conférence où assistèrent tous les ministres ultramontains et italiens réunis à Laybach. Après avoir entendu la lecture des instructions qu'on allait envoyer à Naples, il répondit: « que s'il lui eût été permis d'entrer dans une discussion sur les principes et sur les faits exposés dans les papiers qui venaient de lui être lus, il aurait eu plusieurs observations à soumettre au congrès ; mais que, puisque cette faculté ne lui avait pas été accordée, et qu'il ne s'agissait que d'entendre le contenu des résolutions prises d'une manière irrévocable et déjà expédiées, il ne lui restait plus qu'à demander les instructions du roi. »
Le duc de Gallo prit congé de S. M. le lendemain, pour aller annoncer au prince royal et à la nation la volonté unanime des puissances. Il arriva le 13 février à Naples, et ce même jour l'ouverture du parlement eut lieu avec une grande solennité. Le duc de Gallo déposa entre les mains du président, par ordre du prince vicaire-général, les documents relatifs au congrès.
Lorsque l'autorité royale fut entièrement rétablie, et que les Autrichiens eurent de nouveau envahi le royaume (1821), le duc de Gallo alla encore uue fois vivre dans la retraite, où il termina ses jours quelques années plus tard dans un âge très avancé.
Le refus qu'éprouva le duc de Gallo, lorsqu'il sollicita du capitaine du Cercle, dans cette dernière ville, l'autorisation d'envoyer un courrier au roi pour lui soumettre les observations qu'il croyait convenable de lui adresser dans une circonstance aussi inattendue, et l'espèce de surveillance à laquelle il fut assujetti, donnèrent lieu de penser qu'on avait conçu à son égard des soupçons et des préventions défavorables, et que le roi lui-même ne le regardait pas comme entièrement dévoué à ses intérêts. Cependant le duc de Gallo, profitant d'une occasion extraordinaire, représenta au roi la fâcheuse position dans laquelle il se trouvait, en exposant que s'il était dans l'impossibilité de lui rendre aucun service, sa présence en Allemagne était désormais inutile, et qu'alors il le suppliait de lui permettre de retourner à Naples.
Le 14 il reçut une réponse de Ferdinand qui lui annonçait qu'il lui ferait connaître postérieurement ses intentions.
Celebration during the Congress of Laibach, 1821
Enfin le 29, arriva l'ordre de se rendre sur-le-champ à Laybach, mais seul et sans aucune suite. Le duc de Gallo fut reçu avec bonté par Ferdinand IV. Ce prince lui dit que le congrès avait pris toutes les décisions relatives à l'état politique du royaume de Naples, qu'il n'avait pu obtenir des puissances que lui, duc de Gallo, intervînt dans ces délibérations, parce que le gouvernement napolitain n'avait pas encore été reconnu ; qu'il avait obtenu seulement qu'avant d'expédier les courriers des puissances à Naples on lui donnât lecture des instructions qu'elles adressaient à leurs ministres respectifs, afin qu'il pût certifier au prince royal et à la nation le concours unanime des puissances aux décisions qui venaient d'être prises irrévocablement. En effet, le même jour, 30, le duc de Gallo fut invité par le prince de Metternich à une conférence où assistèrent tous les ministres ultramontains et italiens réunis à Laybach. Après avoir entendu la lecture des instructions qu'on allait envoyer à Naples, il répondit: « que s'il lui eût été permis d'entrer dans une discussion sur les principes et sur les faits exposés dans les papiers qui venaient de lui être lus, il aurait eu plusieurs observations à soumettre au congrès ; mais que, puisque cette faculté ne lui avait pas été accordée, et qu'il ne s'agissait que d'entendre le contenu des résolutions prises d'une manière irrévocable et déjà expédiées, il ne lui restait plus qu'à demander les instructions du roi. »
Le duc de Gallo prit congé de S. M. le lendemain, pour aller annoncer au prince royal et à la nation la volonté unanime des puissances. Il arriva le 13 février à Naples, et ce même jour l'ouverture du parlement eut lieu avec une grande solennité. Le duc de Gallo déposa entre les mains du président, par ordre du prince vicaire-général, les documents relatifs au congrès.
Lorsque l'autorité royale fut entièrement rétablie, et que les Autrichiens eurent de nouveau envahi le royaume (1821), le duc de Gallo alla encore uue fois vivre dans la retraite, où il termina ses jours quelques années plus tard dans un âge très avancé.
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