Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
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Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
.
... autoportrait :
;
Anne Vallayer-Coster
portrait par Roslin :
ANNE VALLAYER-COSTER, chef du cabinet de peinture de la reine Marie-Antoinette est aussi son professeur de dessin. Elle est spécialisée dans le portrait et la nature morte, mais s’illustre aussi dans les tableaux de genre et la miniature
La fiche Wiki est d'une relative pauvreté, mais heureusement la Gazette d'Esprit XVIIIème nous offre ce bon article d'Henri-Pierre Rodriguez !
L’observation sensible du quotidien
Ouvrons une fenêtre sur Anne Vallayer-Coster (1744-1818), cette femme-peintre si injustement oubliée. Fille d’orfèvre, elle fut l’élève de Madeleine Basseporte, connue pour ses planches de plantes sur vélin et de Claude Joseph Vernet, célèbre pour ses remarquables vues de ports.
Anne Vallayer-Coster fut admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1770, son morceau de réception est une nature morte,
Les attributs des arts, qui suscita de vives louanges de la part de Diderot :
« Quelle vérité, et quelle vigueur dans ce tableau ! Mme Vallayer nous étonne autant qu’elle nous enchante. C’est la nature, rendue ici avec une force et une vérité inconcevable, et en même temps une harmonie de couleur qui séduit. »
Le tableau fut suivi de son pendant, Les attributs de la musique .
Tous deux sont visibles au Louvre.
Attardons-nous sur ces toiles et nous percevrons à travers l'engouement que suscita cette peinture, un courant nouveau, ce goût de la nature illustré par Rousseau et Buffon.
Dès avant sa réception, notre artiste s’adonnait déjà à cette exacte observation de la nature et de l’objet, qu’elle traduisait en toiles d’une vive sensibilité introspective, celle qui révèle un monde à partir du détail du quotidien. La nature morte au lièvre (1767) est remarquable par la modestie cossue qui nous renvoie à Chardin, les fonds neutres et vibrants sont d’un modernisme surprenant.
Anne Vallayer-Coster s’illustra également dans l’art du portrait mais, dans ce registre, elle ne peut se mesurer aux deux ténors en la matière, Vigée-Lebrun et Labille-Guiard, cependant ses portraits restent de belle tenue et intéressants en tant que témoignage d’une époque.
Marie-Antoinette prit l’artiste sous sa protection dès 1779, une jeune vestale faisait d’ailleurs partie de ses collections. Bienveillante, la reine lui accorda même un appartement au Louvre qui la fit voisiner avec Hubert Robert, Greuze ou Fragonard.
Un portrait de la souveraine est, il est vrai, tout sauf impérissable ;
Un deuxième n’est connu que par une copie en miniature et ne semble pas non plus très convaincant, les deux figures sont conventionnelles, la reine posant en grand habit.
Plus légère est la représentation de Madame Adélaïde, en tenue moins officielle.
La critique n'étant guère amène, le genre fut abandonné dès 1789.
Cependant, si le portrait de Cour ne fut pas une entière réussite, on ne peut résister à la triomphante et éclatante beauté de Madame Saint-Huberty interprétant Didon dans l’opéra éponyme de Piccinni (1785).
Il est temps de refermer la fenêtre, mais, avant de nous dire au revoir, la délicate femme-peintre, nous offre des fleurs, elle les peignait à merveille. Ses compositions mêlent encore aux fleurs des fruits ou des objets, elles sont certes peintes avec brio mais s’inscrivent dans un ensemble décoratif enlevé et riche, quelque peu maniéré ; plus sensible est la composition de printemps dans sa précieuse jardinière du plus pur style Louis XVI.
Pour illustrer l’estime en laquelle la tenait la souveraine, comment résister à la tentation de rapporter l’anecdote consignée par Madame Campan ? Aux heures sombres, la fidèle première femme de chambre qui partageait l’intimité de Marie-Antoinette fut chargée par cette dernière de mettre en sécurité des papiers compromettants : c’est à Anne Vallayer-Coster que Madame Campan remit les documents…
Sous la Révolution, Anne Vallayer-Coster resta fidèle à la Reine ; entre 1790 et 1795 elle n’exposa plus et passa les années de tourmente à Villemomble. Elle s’éteint en 1818 dans son appartement rue du Coq-Héron.
HENRI-PIERRE RODRIGUEZ
... autoportrait :
;
Anne Vallayer-Coster
portrait par Roslin :
ANNE VALLAYER-COSTER, chef du cabinet de peinture de la reine Marie-Antoinette est aussi son professeur de dessin. Elle est spécialisée dans le portrait et la nature morte, mais s’illustre aussi dans les tableaux de genre et la miniature
La fiche Wiki est d'une relative pauvreté, mais heureusement la Gazette d'Esprit XVIIIème nous offre ce bon article d'Henri-Pierre Rodriguez !
L’observation sensible du quotidien
Ouvrons une fenêtre sur Anne Vallayer-Coster (1744-1818), cette femme-peintre si injustement oubliée. Fille d’orfèvre, elle fut l’élève de Madeleine Basseporte, connue pour ses planches de plantes sur vélin et de Claude Joseph Vernet, célèbre pour ses remarquables vues de ports.
Anne Vallayer-Coster fut admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1770, son morceau de réception est une nature morte,
Les attributs des arts, qui suscita de vives louanges de la part de Diderot :
« Quelle vérité, et quelle vigueur dans ce tableau ! Mme Vallayer nous étonne autant qu’elle nous enchante. C’est la nature, rendue ici avec une force et une vérité inconcevable, et en même temps une harmonie de couleur qui séduit. »
Le tableau fut suivi de son pendant, Les attributs de la musique .
Tous deux sont visibles au Louvre.
Attardons-nous sur ces toiles et nous percevrons à travers l'engouement que suscita cette peinture, un courant nouveau, ce goût de la nature illustré par Rousseau et Buffon.
Dès avant sa réception, notre artiste s’adonnait déjà à cette exacte observation de la nature et de l’objet, qu’elle traduisait en toiles d’une vive sensibilité introspective, celle qui révèle un monde à partir du détail du quotidien. La nature morte au lièvre (1767) est remarquable par la modestie cossue qui nous renvoie à Chardin, les fonds neutres et vibrants sont d’un modernisme surprenant.
Anne Vallayer-Coster s’illustra également dans l’art du portrait mais, dans ce registre, elle ne peut se mesurer aux deux ténors en la matière, Vigée-Lebrun et Labille-Guiard, cependant ses portraits restent de belle tenue et intéressants en tant que témoignage d’une époque.
Marie-Antoinette prit l’artiste sous sa protection dès 1779, une jeune vestale faisait d’ailleurs partie de ses collections. Bienveillante, la reine lui accorda même un appartement au Louvre qui la fit voisiner avec Hubert Robert, Greuze ou Fragonard.
Un portrait de la souveraine est, il est vrai, tout sauf impérissable ;
Un deuxième n’est connu que par une copie en miniature et ne semble pas non plus très convaincant, les deux figures sont conventionnelles, la reine posant en grand habit.
Plus légère est la représentation de Madame Adélaïde, en tenue moins officielle.
La critique n'étant guère amène, le genre fut abandonné dès 1789.
Cependant, si le portrait de Cour ne fut pas une entière réussite, on ne peut résister à la triomphante et éclatante beauté de Madame Saint-Huberty interprétant Didon dans l’opéra éponyme de Piccinni (1785).
Il est temps de refermer la fenêtre, mais, avant de nous dire au revoir, la délicate femme-peintre, nous offre des fleurs, elle les peignait à merveille. Ses compositions mêlent encore aux fleurs des fruits ou des objets, elles sont certes peintes avec brio mais s’inscrivent dans un ensemble décoratif enlevé et riche, quelque peu maniéré ; plus sensible est la composition de printemps dans sa précieuse jardinière du plus pur style Louis XVI.
Pour illustrer l’estime en laquelle la tenait la souveraine, comment résister à la tentation de rapporter l’anecdote consignée par Madame Campan ? Aux heures sombres, la fidèle première femme de chambre qui partageait l’intimité de Marie-Antoinette fut chargée par cette dernière de mettre en sécurité des papiers compromettants : c’est à Anne Vallayer-Coster que Madame Campan remit les documents…
Sous la Révolution, Anne Vallayer-Coster resta fidèle à la Reine ; entre 1790 et 1795 elle n’exposa plus et passa les années de tourmente à Villemomble. Elle s’éteint en 1818 dans son appartement rue du Coq-Héron.
HENRI-PIERRE RODRIGUEZ
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Merci pour cet exposé illustré.
Généralement, j'aime beaucoup ses bouquets de fleurs...
Généralement, j'aime beaucoup ses bouquets de fleurs...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Anne Vallayer Coster est certainerment une de mes peintres préférées. D'ailleurs j'ai déjà copié trois de ses tableaux qui sont d'une complexité à toute épreuve. Eleve de Chardin elle sait comme lui traduire légéreté, et sensations. Elle fait même parfois preuve de ses élans royalistes comme dans le tableau qu'elle fait au début de la restauration avec des lis blancs. Ses natures mortes ont des sujets variés poissons et verres, gibiers, fruits, mais là ou elle excelle c'est dans le mélange des fleurs et des fruits avec des matières minérales complexes (vase en porphyre, en albâtre, en lapis etc). un des ses tableaux les plus connus est :
Panaches de mer, lithophytes et coquilles
1769
Huile sur toile - 97 cm x 130 cm
Je n'arrive pas à insérer une image (on a change de programme ?)
Musée du Louvre, Paris
Panaches de mer, lithophytes et coquilles
1769
Huile sur toile - 97 cm x 130 cm
Je n'arrive pas à insérer une image (on a change de programme ?)
Musée du Louvre, Paris
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
;
Notre cher François a fait la jolie copie de l'un de ces bouquets, tu te souviens ?
https://marie-antoinette.forumactif.org/t385p25-les-creations-de-francois?highlight=cr%C3%A9ations
La nuit, la neige a écrit:
Généralement, j'aime beaucoup ses bouquets de fleurs...
Notre cher François a fait la jolie copie de l'un de ces bouquets, tu te souviens ?
https://marie-antoinette.forumactif.org/t385p25-les-creations-de-francois?highlight=cr%C3%A9ations
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Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Mais oui ! :\\\\\\\\:
Et quelles sont les nouvelles réalisations ?
Et quelles sont les nouvelles réalisations ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
... d'Anne ou de François ?!! boudoi26
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Ce sont des lots présentés à l'occasion d'une vente aux enchères organisée par l'étude Artcurial Paris, ce 23 mars 2017.
La notice de l'expert est intéressante, j'en recopie quelques extraits...
Anne Vallayer-Coster Paris, 1744 - 1818
Bouquet de roses
Aquarelle gouachée
Signée et datée 'Mde Coster-Vallayer / An XII.' dans le bas
Provenance :
Collection de S.M. l'impératrice Joséphine de Beauharnais, au Château de Saint-Cloud puis à la Malmaison ;
Puis par descendance à son fils le prince Eugène de Beauharnais, en 1814 ;
Sa vente, Paris, 1829, n° 616 ;
Commentaire :
« [Anne Vallayer-Coster] soutint constamment dans le genre qu'elle avait adopté, celui des fleurs, la haute réputation qu'elle s'était acquise et qu'elle disputait aux professeurs les plus renommés. [1] ».
Cette femme peintre, agréée puis reçue à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1770, figure aux côtés d'Elisabeth Vigée-Lebrun ou encore de Suzanne Giroust (l'épouse du peintre Alexandre Roslin) parmi les rares artistes féminines académiciennes du XVIIIe siècle français.
Peintre de nature morte ayant pleinement assimilé les leçons de Chardin, elle s'illustra également dans la peinture de fleurs qui connaissait un réel succès auprès des amateurs.
Cet art de rendre les fleurs avec une précision de botaniste lui avait été enseigné par Madeleine Basseporte, peintre du Jardin des Plantes.
Bien avant Redouté et ses aquarelles d'une exactitude toute scientifique, Anne Vallayer-Coster traite dans notre dessin de la fragilité des fleurs avec la poésie du XVIIIe siècle français.
Si ces représentations de fleurs isolées sur papier constituaient dans la plupart des cas des études préparatoires à de plus larges compositions, elles étaient fort appréciées et avaient leur place au Salon, où Anne Vallayer-Coster en exposa régulièrement.
Notre Bouquet de roses fut ainsi présenté en 1804 en pendant avec un Bouquet de dahlias aujourd'hui conservé au musée Napoleon d'Arenenberg.
Ces délicates aquarelles sur papier avaient été réalisées pour l'impératrice Joséphine, ainsi que l'indique la correspondance de Vivant-Denon.
Elles furent séparées après sa mort, le Bouquet de dahlias rejoignit les collections de sa fille la reine Hortense de Beauharnais et resta au château d'Arenenberg, tandis que notre Bouquet de roses échut au prince Eugène et fit partie de sa vente après-décès.
[1]. Notice des tableaux de fleurs peints par Mme Vallayer-Coster (…) provenant du cabinet de feu M. et Mad. Coster, vente à Paris, 1824, introduction par Paillet
* Source et Infos complémentaires : http://www.artcurial.com/fr/asp/fullCatalogue.asp?salelot=3034++++++75+&refno=10594622#sthash.RpT2lUeN.dpuf
____________
Nous remarquons sur ce dessin sa signature où Coster apparaît placé avant Vallayer (son nom de jeune fille).
La notice de l'expert est intéressante, j'en recopie quelques extraits...
Anne Vallayer-Coster Paris, 1744 - 1818
Bouquet de roses
Aquarelle gouachée
Signée et datée 'Mde Coster-Vallayer / An XII.' dans le bas
Provenance :
Collection de S.M. l'impératrice Joséphine de Beauharnais, au Château de Saint-Cloud puis à la Malmaison ;
Puis par descendance à son fils le prince Eugène de Beauharnais, en 1814 ;
Sa vente, Paris, 1829, n° 616 ;
Commentaire :
« [Anne Vallayer-Coster] soutint constamment dans le genre qu'elle avait adopté, celui des fleurs, la haute réputation qu'elle s'était acquise et qu'elle disputait aux professeurs les plus renommés. [1] ».
Cette femme peintre, agréée puis reçue à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1770, figure aux côtés d'Elisabeth Vigée-Lebrun ou encore de Suzanne Giroust (l'épouse du peintre Alexandre Roslin) parmi les rares artistes féminines académiciennes du XVIIIe siècle français.
Peintre de nature morte ayant pleinement assimilé les leçons de Chardin, elle s'illustra également dans la peinture de fleurs qui connaissait un réel succès auprès des amateurs.
Cet art de rendre les fleurs avec une précision de botaniste lui avait été enseigné par Madeleine Basseporte, peintre du Jardin des Plantes.
Bien avant Redouté et ses aquarelles d'une exactitude toute scientifique, Anne Vallayer-Coster traite dans notre dessin de la fragilité des fleurs avec la poésie du XVIIIe siècle français.
Si ces représentations de fleurs isolées sur papier constituaient dans la plupart des cas des études préparatoires à de plus larges compositions, elles étaient fort appréciées et avaient leur place au Salon, où Anne Vallayer-Coster en exposa régulièrement.
Notre Bouquet de roses fut ainsi présenté en 1804 en pendant avec un Bouquet de dahlias aujourd'hui conservé au musée Napoleon d'Arenenberg.
Ces délicates aquarelles sur papier avaient été réalisées pour l'impératrice Joséphine, ainsi que l'indique la correspondance de Vivant-Denon.
Elles furent séparées après sa mort, le Bouquet de dahlias rejoignit les collections de sa fille la reine Hortense de Beauharnais et resta au château d'Arenenberg, tandis que notre Bouquet de roses échut au prince Eugène et fit partie de sa vente après-décès.
[1]. Notice des tableaux de fleurs peints par Mme Vallayer-Coster (…) provenant du cabinet de feu M. et Mad. Coster, vente à Paris, 1824, introduction par Paillet
* Source et Infos complémentaires : http://www.artcurial.com/fr/asp/fullCatalogue.asp?salelot=3034++++++75+&refno=10594622#sthash.RpT2lUeN.dpuf
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Nous remarquons sur ce dessin sa signature où Coster apparaît placé avant Vallayer (son nom de jeune fille).
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Enfin un portrait de femme qui ne ressemble pas à la Barbie selon les canons XVIIIème et que nous pouvons donc imaginer ressemblant !
Il me plaît beaucoup, les mains sont d'une délicatesse !
Merci, chère Marie-Jeanne . Et pour Mme Vallayer-Coster, l'indispensable :
Il me plaît beaucoup, les mains sont d'une délicatesse !
Merci, chère Marie-Jeanne . Et pour Mme Vallayer-Coster, l'indispensable :
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Voici une charmante peinture, prochainement présentée en vente aux enchères, dont la note descriptive est particulièrement intéressante.
Raison pour laquelle je la copie (extraits) dans ce sujet...
Anne Vallayer-Coster (Paris 1744-1818 Paris)
Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement
signé et daté ‘M Vall Coster / 1781’ (en bas à droite)
huile sur toile, sur sa toile d'origine 46 x 38 cm.
Image : Christie's
Présentation :
En juillet 1770, une jeune femme de vingt-six ans se présentait devant la séculaire Académie royale de peinture et sculpture. L’Académie offrait aux artistes un accès aux commandes officielles et avait de facto le pouvoir de transformer leur carrière. L’intégrer était capital pour une reconnaissance des pairs en même temps qu’un rapprochement des commandes royales. Anne Vallayer fut reçue ce jour-là devant une assemblée composée des grands artistes de son époque comme Jean-Baptiste-Marie Pierre, Joseph-Marie Vien, et encore Chardin auquel elle fut si souvent comparée.
Anne Vallayer-Coster (self-portrait))
Charles Francois Le Tellier after Anne Vallayer-Coster
etching and engraving, after 1770
Image : The National Gallery of Art
Le terme de « pionnière » ne serait pas galvaudé pour définir les nombreuses avancées qu'elle initia. Anne Vallayer (elle deviendra Vallayer-Coster à son mariage en 1781) fut la première Française à être acceptée à l’Académie après l’interdiction provisoire des femmes en 1706. Elle fut la première artiste femme à l’intégrer sans être fille d’un peintre ou femme d’un artiste déjà au sein de l’institution. Enfin, elle fut la première femme à obtenir un logement d’artiste au Louvre, qu’elle occupa d’abord seule …
Le jour de son entrée, elle avait présenté deux natures mortes (Paris, musée du Louvre, Les attributs de la peinture, sculpture et architectures (inv. no. 8259), Les attributs de la musique (inv. no. 8260)) de mêmes sujets que ceux réalisés par Chardin quatre ans plus tôt (Paris, musée du Louvre, inv. nos. 3199 et 3200).
Les attributs de la peinture, de la sculpture et de l'architecture
Anne Vallayer-Coster
Huile sur toile, 1769
Morceau de réception à l'Académie, 1770. Salon de 1771
Image : 2011 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda
Les attributs de la musique
Anne Vallayer-Coster
Huile sur toile, 1770
Morceau de réception à l'Académie, 1770. Salon de 1771
Image : 2011 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
L’audace de l’artiste paya puisqu’elle intégra l’institution sur décision de l’assemblée sans avoir à préparer un « morceau de réception », un privilège rare, accordé à peu d’artistes — mais dont Chardin lui-même avait bénéficié quelques années auparavant.
Suite à son admission, et sa possibilité d’exposer aux Salons, les collectionneurs se multiplièrent. Ils furent prestigieux comme la comtesse du Barry, le marquis de Marigny, le Prince de Conti et enfin, la Reine de France, Marie-Antoinette.
Bien qu’elle excella également dans la peinture de portraits, elle fut surtout retenue pour ses nature mortes. Sa manière délicate, précise, aux glacis subtils, offrait un rendu général que l’on décrivait selon les termes de l'époque comme « fondu » à l’opposé d'une manière décrite comme « heurté » qui qualifiait les oeuvres de Chardin (voir P. C. Lévêque, Dictionnaire des arts de peinture, sculpture, et gravure, Paris, 1788-1791).
Notre nature morte datée de 1781 est un une belle illustration de la manière de l'artiste. Encore sur sa toile d’origine, elle préserve des empâtements singuliers, et de beaux modelés d’une peintre à la touche sûre rendant les effets brillants d’un vase en porcelaine avec éclat.
Images : Christie's
Ces vases lustrés seront fréquemment utilisés dans sa peinture. Le Metropolitan museum de New York conserve une nature morte daté 1780 possédant un vase aux mêmes tons bleutés (E. Kahng, op. cit., n°61) et le même vase exactement est quant à lui repris dans une nature morte sans date conservée au musée de Nancy (voir E. Kahng, op. cit., n°135).
Vase of Flowers and Conch Shell
Anne Vallayer-Coster
Oil on canvas, 1780
This painting was probably among the four still lifes and two portraits that Vallayer-Coster showed at the Salon of 1781.
Image : The Metropolitan Museum of Art.
Malgré le succès de son vivant, ou peut-être à cause du prestige de ses commanditaires, la peintre souffrit après la Révolution du désaveu des artistes de l’Ancien Régime, trop proches de la Reine, du pouvoir.
Portrait of Anne Vallayer-Coster
By Alexandre Roslin
Oil on canvas
Paris, Salon de 1783
Image : Bukowski Auktioner AB
L’histoire de l’art sélective, — et souvent occupée aux hommes peintres — aura choisi dès le XIXe siècle un seul peintre pour incarner la nature morte en France : Chardin. Le style « heurté » de Chardin fut peut-être perçu par les artistes romantiques du siècle suivant comme davantage viril. A l’opposé les natures mortes de Vallayer-Coster seront rattachées hâtivement au féminin, et en cela peut-être moins dignes d’intérêt pour certains artistes et historiens …
Pourtant si l’on assure que Chardin inspira les impressionnistes par sa manière vive, et spontanée, l’explosion de couleurs des natures mortes de Vallayer-Coster, sa touche fine et précise n’est pas sans évoquer quelques Manet, ou un Fantin-Latour dont les compositions sont parfois voisines. Il pouvait en effet observer des Vallayer-Coster au Louvre, un endroit où il aimait copier les « vieux maîtres » …
* Source texte, et infos complémentaires : Christie's Paris - Vente Women in Art (16 juin 2021)
Raison pour laquelle je la copie (extraits) dans ce sujet...
Anne Vallayer-Coster (Paris 1744-1818 Paris)
Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement
signé et daté ‘M Vall Coster / 1781’ (en bas à droite)
huile sur toile, sur sa toile d'origine 46 x 38 cm.
Image : Christie's
Présentation :
En juillet 1770, une jeune femme de vingt-six ans se présentait devant la séculaire Académie royale de peinture et sculpture. L’Académie offrait aux artistes un accès aux commandes officielles et avait de facto le pouvoir de transformer leur carrière. L’intégrer était capital pour une reconnaissance des pairs en même temps qu’un rapprochement des commandes royales. Anne Vallayer fut reçue ce jour-là devant une assemblée composée des grands artistes de son époque comme Jean-Baptiste-Marie Pierre, Joseph-Marie Vien, et encore Chardin auquel elle fut si souvent comparée.
Anne Vallayer-Coster (self-portrait))
Charles Francois Le Tellier after Anne Vallayer-Coster
etching and engraving, after 1770
Image : The National Gallery of Art
Le terme de « pionnière » ne serait pas galvaudé pour définir les nombreuses avancées qu'elle initia. Anne Vallayer (elle deviendra Vallayer-Coster à son mariage en 1781) fut la première Française à être acceptée à l’Académie après l’interdiction provisoire des femmes en 1706. Elle fut la première artiste femme à l’intégrer sans être fille d’un peintre ou femme d’un artiste déjà au sein de l’institution. Enfin, elle fut la première femme à obtenir un logement d’artiste au Louvre, qu’elle occupa d’abord seule …
Le jour de son entrée, elle avait présenté deux natures mortes (Paris, musée du Louvre, Les attributs de la peinture, sculpture et architectures (inv. no. 8259), Les attributs de la musique (inv. no. 8260)) de mêmes sujets que ceux réalisés par Chardin quatre ans plus tôt (Paris, musée du Louvre, inv. nos. 3199 et 3200).
Les attributs de la peinture, de la sculpture et de l'architecture
Anne Vallayer-Coster
Huile sur toile, 1769
Morceau de réception à l'Académie, 1770. Salon de 1771
Image : 2011 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda
Les attributs de la musique
Anne Vallayer-Coster
Huile sur toile, 1770
Morceau de réception à l'Académie, 1770. Salon de 1771
Image : 2011 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
L’audace de l’artiste paya puisqu’elle intégra l’institution sur décision de l’assemblée sans avoir à préparer un « morceau de réception », un privilège rare, accordé à peu d’artistes — mais dont Chardin lui-même avait bénéficié quelques années auparavant.
Suite à son admission, et sa possibilité d’exposer aux Salons, les collectionneurs se multiplièrent. Ils furent prestigieux comme la comtesse du Barry, le marquis de Marigny, le Prince de Conti et enfin, la Reine de France, Marie-Antoinette.
Bien qu’elle excella également dans la peinture de portraits, elle fut surtout retenue pour ses nature mortes. Sa manière délicate, précise, aux glacis subtils, offrait un rendu général que l’on décrivait selon les termes de l'époque comme « fondu » à l’opposé d'une manière décrite comme « heurté » qui qualifiait les oeuvres de Chardin (voir P. C. Lévêque, Dictionnaire des arts de peinture, sculpture, et gravure, Paris, 1788-1791).
Notre nature morte datée de 1781 est un une belle illustration de la manière de l'artiste. Encore sur sa toile d’origine, elle préserve des empâtements singuliers, et de beaux modelés d’une peintre à la touche sûre rendant les effets brillants d’un vase en porcelaine avec éclat.
Images : Christie's
Ces vases lustrés seront fréquemment utilisés dans sa peinture. Le Metropolitan museum de New York conserve une nature morte daté 1780 possédant un vase aux mêmes tons bleutés (E. Kahng, op. cit., n°61) et le même vase exactement est quant à lui repris dans une nature morte sans date conservée au musée de Nancy (voir E. Kahng, op. cit., n°135).
Vase of Flowers and Conch Shell
Anne Vallayer-Coster
Oil on canvas, 1780
This painting was probably among the four still lifes and two portraits that Vallayer-Coster showed at the Salon of 1781.
Image : The Metropolitan Museum of Art.
Malgré le succès de son vivant, ou peut-être à cause du prestige de ses commanditaires, la peintre souffrit après la Révolution du désaveu des artistes de l’Ancien Régime, trop proches de la Reine, du pouvoir.
Portrait of Anne Vallayer-Coster
By Alexandre Roslin
Oil on canvas
Paris, Salon de 1783
Image : Bukowski Auktioner AB
L’histoire de l’art sélective, — et souvent occupée aux hommes peintres — aura choisi dès le XIXe siècle un seul peintre pour incarner la nature morte en France : Chardin. Le style « heurté » de Chardin fut peut-être perçu par les artistes romantiques du siècle suivant comme davantage viril. A l’opposé les natures mortes de Vallayer-Coster seront rattachées hâtivement au féminin, et en cela peut-être moins dignes d’intérêt pour certains artistes et historiens …
Pourtant si l’on assure que Chardin inspira les impressionnistes par sa manière vive, et spontanée, l’explosion de couleurs des natures mortes de Vallayer-Coster, sa touche fine et précise n’est pas sans évoquer quelques Manet, ou un Fantin-Latour dont les compositions sont parfois voisines. Il pouvait en effet observer des Vallayer-Coster au Louvre, un endroit où il aimait copier les « vieux maîtres » …
* Source texte, et infos complémentaires : Christie's Paris - Vente Women in Art (16 juin 2021)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne Vallayer-Coster, chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette
Bonjour Jean-Jacques, soyez le bienvenu dans le Forum de Marie-Antoinette .
Je transmets votre requête dans le sujet idoine où, j'espère, vous glanerez une réponse .
Quelqu'un parmi nous, les amis, a-t-il une idée pour aider Jean-Jacques ?
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Jean Jacques a écrit:
Bonjour Madame,
j'ai découvert votre intérêt prononcé pour les oeuvres d'Anne Vallayer-Coster, et ma question est la suivante: où puis-je trouver le plus chevronné expert des oeuvres de l'artiste. Ayant hérité d'un tableau et imaginant de le mettre éventuellement en vente, j'aimerais me procurer le plus d'expertises possible. Si vous vouliez m'en dire davantage, je vous en serais très reconnaissante.
Quelqu'un parmi nous, les amis, a-t-il une idée pour aider Jean-Jacques ?
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Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
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