L'étiquette, et ses entorses ...
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Gouverneur Morris
La nuit, la neige
Lucius
Mme de Sabran
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Intéressant ! Cette règle a-t-elle finalement été changée ?
Lucius- Messages : 11656
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
... de haute lutte, mon petit Lulu, de très haute lutte !
Loulou était rétif .
Je cherche les détails .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Le plus ridicule de cette règle est d'en exclure même les princes du Sang ! ça réduit considérablement les possibilités ! En fait à ses deux beau-frères et c'est tout !
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Mais, tu connais le proverbe : ce que femme veut ...
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Ce changement est un sacré service rendu aux courtisans qui n'avaient alors à courir d'un repas à l'autre pour assister au début des princes, au milieux des princesses et au dessert chez Mesdames :
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Néanmoins cette entorse à l'Etiquette fut de très courte durée...
Car comment expliquer sinon ce passage du Journal du duc de Croÿ en 1775 :
Non seulement t la Reine, Mme de Lamballe et ses dames, mais Monsieur et Madamr, M. Le comte et Mme la comtesse d'Artois, M. le duc et Mme la duchesse de Chartres et leurs dames y étaient, de sorte qu'il y avait seize dames qui seules furent à la grande table avec le Roi et ses frères. M. Le duc de Chartres vint à la nôtre dans l'autre pièce, où nous étions dix-sept hommes.
Ainsi, même le duc de Chartres ne pouvait manger avec la reine et les princesses de la famille royale.
Et il suffit de regarder la gravure du grand dîner organisé pour la naissance du Dauphin : nous y voyons une table immense remplie de dames et seuls trois hommes y sont assis. Ce ne peut évidemment être que Louis XVI et ses frères. Tous les autres hommes sont debout, en spectateurs...
Marie-Antoinette n'a pas du tout réussi à imposer un changement dans l'Etiquette. Même pas un an...
Car comment expliquer sinon ce passage du Journal du duc de Croÿ en 1775 :
Non seulement t la Reine, Mme de Lamballe et ses dames, mais Monsieur et Madamr, M. Le comte et Mme la comtesse d'Artois, M. le duc et Mme la duchesse de Chartres et leurs dames y étaient, de sorte qu'il y avait seize dames qui seules furent à la grande table avec le Roi et ses frères. M. Le duc de Chartres vint à la nôtre dans l'autre pièce, où nous étions dix-sept hommes.
Ainsi, même le duc de Chartres ne pouvait manger avec la reine et les princesses de la famille royale.
Et il suffit de regarder la gravure du grand dîner organisé pour la naissance du Dauphin : nous y voyons une table immense remplie de dames et seuls trois hommes y sont assis. Ce ne peut évidemment être que Louis XVI et ses frères. Tous les autres hommes sont debout, en spectateurs...
Marie-Antoinette n'a pas du tout réussi à imposer un changement dans l'Etiquette. Même pas un an...
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Le duc de Cröy parle d'un repas ponctuel qui ne fait pas forcément une généralité .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Le repas lors des fêtes pour la naissance du Dauphin est tout ce qu'il y a de plus officiel. Cela prouve nettement que la reine n'a rien gagné au final.
Peut-être au contraire sont-ce quelques repas ponctuels, tout à fait privés qui permettent un relâchement de l'Etiquette. Les jours de grands tralalas : retour à la norme...
Il n'y a qu'à lire les lieux où cela s'est passé : Fontainebleau et Compiègne. Des châteaux de campagne, de vacances. Ce n'est ni Versailles, ni Paris.
Peut-être au contraire sont-ce quelques repas ponctuels, tout à fait privés qui permettent un relâchement de l'Etiquette. Les jours de grands tralalas : retour à la norme...
Il n'y a qu'à lire les lieux où cela s'est passé : Fontainebleau et Compiègne. Des châteaux de campagne, de vacances. Ce n'est ni Versailles, ni Paris.
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Peut-être ben que oui, peut-être ben que non ?
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: L'étiquette, et ses entorses ...
C'est que Véri est plus que tendancieux... Difficile de le croire quand il accuse Louis XVI (à peine monté sur le trône, pas encore vingt ans ) d'alcoolisme !!!
Le pauvre, il lui faut tous les défauts possibles... àè-è\':
Je pense que lui ou Mercy qui va dans le même sens ont voulu monter la sauce : la jeune reine est toute puissante sur son impuissant de mari.
Et malheureusement, il n'en est rien.
Le pauvre, il lui faut tous les défauts possibles... àè-è\':
Je pense que lui ou Mercy qui va dans le même sens ont voulu monter la sauce : la jeune reine est toute puissante sur son impuissant de mari.
Et malheureusement, il n'en est rien.
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Reinette a écrit:C'est que Véri est plus que tendancieux...
Ah ? Ce n'est pas l'avis de Pierre de Nolhac .
Ici :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k119184g.r=
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Devenue reine en mai 1774, Marie-Antoinette va d’emblée, à Fontainebleau, donner un signe fort de son autorité sur la Cour et, en premier lieu, sur le Roi. Elle va, à l’automne 1774, imposer la présence de personnes qui n’appartiennent pas à la famille royale à la table du roi et va restreindre le Grand Couvert, le repas en public, au dimanche. Elle va également se donner davantage de liberté de déplacement au château avec moins de serviteurs.
Ces changements sont imposés à Louis XVI qui aurait pu les refuser. Mesdames sont mécontentes mais se rendent tout de même aux invitations des soupers.
Cependant le parti anti-autrichien s’offusque de ces innovations.
( Les séjours de Marie-Antoinette à Fontainebleau de Patrick Daguenet )
Ces changements sont imposés à Louis XVI qui aurait pu les refuser. Mesdames sont mécontentes mais se rendent tout de même aux invitations des soupers.
Cependant le parti anti-autrichien s’offusque de ces innovations.
( Les séjours de Marie-Antoinette à Fontainebleau de Patrick Daguenet )
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Voici une émission de France Culture (première diffusion : 04/07/1994) ,Les chemins de la connaissance, dont le numéro est consacré au Rituel de Cour : Vertige d'un ordre : La mise en place de la mécanique :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/les-chemins-de-la-connaissance-rituel-de-cour-vertige-dun-0
L'émission est de Françoise Lebrun, mais vous reconnaîtrez la voix d’Évelyne Lever avec une intervention de Jacques Levron
Bien à vous.
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/les-chemins-de-la-connaissance-rituel-de-cour-vertige-dun-0
L'émission est de Françoise Lebrun, mais vous reconnaîtrez la voix d’Évelyne Lever avec une intervention de Jacques Levron
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Merci, Majesté !! Il faut que je trouve le temps d'écouter cette émission, vraiment.......
En attendant, d'autres historiens, dont Christine Doucet, in Marie-Antoinette, la Reine refusée ( framespa.revues.org/696)
analysent également le peu d'influence de Marie-Antoinette en politique, et son peu d'influence sur son mari, jusque vers 1787 =
" L’image de la reine qui s’affirme progressivement est celle d’une femme autoritaire, avide de pouvoir, cherchant à diriger la France. Pourtant, à la différence de sa mère l’impératrice, Marie-Antoinette n’est pas une femme d’État. Si elle intervient parfois auprès du roi dans le domaine politique, c’est à propos des personnes, pour obtenir la disgrâce de tel ennemi comme le duc d’Aiguillon ou au contraire favoriser tel protégé, ne s’élevant jamais au-dessus des intérêts à courte vue des coteries. Peu instruite, détestant les sujets sérieux, elle n’est ni formée à la politique, ni intéressée par les questions de gouvernement. Sa mère et son mentor, l’ambassadeur Mercy-Argenteau, en font à plusieurs reprises le constat désabusé. Quant à son frère aîné, l’empereur, il lui écrit une lettre cinglante pour dénoncer ses insuffisances et la renvoyer à ses plaisirs :
« Vous êtes-vous demandé par quel droit vous vous mêlez des affaires du gouvernement et de la monarchie française ? Quelles études avez-vous faites ? Quelles connaissances avez-vous acquises pour oser imaginer que votre avis ou opinion doit être bon à quelque chose ? […] Vous, aimable et jeune personne qui ne pensez qu’à la frivolité, qu’à votre toilette, qu’à vos amusements toute la journée ; qui ne lisez ni n’entendez parler raison un quart d’heure par mois 9 ».
9 Cité dans Évelyne Lever, Les dernières noces de la monarchie, op. cit., p. 583.
Son insuccès au service des intérêts autrichiens montre clairement son peu d’influence sur les questions importantes, ce dont elle prend elle-même conscience progressivement, Louis XVI, en digne héritier de Louis XIV, se gardant bien de l’associer au gouvernement. Ce n’est que dans les toutes dernières années de l’Ancien Régime à partir de 1787, au moment de la réunion de l’Assemblée des Notables, qu’elle commence réellement à jouer un rôle politique aux côtés d’un Louis XVI de plus en plus dépassé. Elle soutient ainsi Loménie de Brienne, puis obtient le rappel de Necker en 1788, alors qu’elle entre au conseil du roi. Son rôle de conseillère politique se développe quand surgit la Révolution, et elle déploie alors une activité personnelle incontestable de plus en plus fébrile au fil du temps, multipliant les rencontres et surtout les correspondances, y compris les plus secrètes avec Barnave ou les cours européennes.
Jean-Christian Petitfils, dans sa biographie de Louis XVI souligne également, le peu d'emprise de Marie-Antoinette sur Louis XVI jusqu'à la période de la réunion des États Généraux; il faudrait reprendre son argumentation très fine concernant la personnalité complexe de Louis XVI et l'inertie dans laquelle il s'enferme à cette date, je n'en n'ai pas le temps et ce serait hors sujet ici;
En attendant, d'autres historiens, dont Christine Doucet, in Marie-Antoinette, la Reine refusée ( framespa.revues.org/696)
analysent également le peu d'influence de Marie-Antoinette en politique, et son peu d'influence sur son mari, jusque vers 1787 =
" L’image de la reine qui s’affirme progressivement est celle d’une femme autoritaire, avide de pouvoir, cherchant à diriger la France. Pourtant, à la différence de sa mère l’impératrice, Marie-Antoinette n’est pas une femme d’État. Si elle intervient parfois auprès du roi dans le domaine politique, c’est à propos des personnes, pour obtenir la disgrâce de tel ennemi comme le duc d’Aiguillon ou au contraire favoriser tel protégé, ne s’élevant jamais au-dessus des intérêts à courte vue des coteries. Peu instruite, détestant les sujets sérieux, elle n’est ni formée à la politique, ni intéressée par les questions de gouvernement. Sa mère et son mentor, l’ambassadeur Mercy-Argenteau, en font à plusieurs reprises le constat désabusé. Quant à son frère aîné, l’empereur, il lui écrit une lettre cinglante pour dénoncer ses insuffisances et la renvoyer à ses plaisirs :
« Vous êtes-vous demandé par quel droit vous vous mêlez des affaires du gouvernement et de la monarchie française ? Quelles études avez-vous faites ? Quelles connaissances avez-vous acquises pour oser imaginer que votre avis ou opinion doit être bon à quelque chose ? […] Vous, aimable et jeune personne qui ne pensez qu’à la frivolité, qu’à votre toilette, qu’à vos amusements toute la journée ; qui ne lisez ni n’entendez parler raison un quart d’heure par mois 9 ».
9 Cité dans Évelyne Lever, Les dernières noces de la monarchie, op. cit., p. 583.
Son insuccès au service des intérêts autrichiens montre clairement son peu d’influence sur les questions importantes, ce dont elle prend elle-même conscience progressivement, Louis XVI, en digne héritier de Louis XIV, se gardant bien de l’associer au gouvernement. Ce n’est que dans les toutes dernières années de l’Ancien Régime à partir de 1787, au moment de la réunion de l’Assemblée des Notables, qu’elle commence réellement à jouer un rôle politique aux côtés d’un Louis XVI de plus en plus dépassé. Elle soutient ainsi Loménie de Brienne, puis obtient le rappel de Necker en 1788, alors qu’elle entre au conseil du roi. Son rôle de conseillère politique se développe quand surgit la Révolution, et elle déploie alors une activité personnelle incontestable de plus en plus fébrile au fil du temps, multipliant les rencontres et surtout les correspondances, y compris les plus secrètes avec Barnave ou les cours européennes.
Jean-Christian Petitfils, dans sa biographie de Louis XVI souligne également, le peu d'emprise de Marie-Antoinette sur Louis XVI jusqu'à la période de la réunion des États Généraux; il faudrait reprendre son argumentation très fine concernant la personnalité complexe de Louis XVI et l'inertie dans laquelle il s'enferme à cette date, je n'en n'ai pas le temps et ce serait hors sujet ici;
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Jean-Christian Petitfils montre combien Louis XVI utilise l’Étiquette et tous les divertissements qui incombent à la Reine pour La conserver loin du pouvoir. Il semble d'ailleurs qu'il ait demandé à Madame de Polignac de cultiver ce goût du jeu que Marie-Antoinette avait naturellement pour que ces divertissements L'empêche de pouvoir penser à la politique... et ainsi de ne pas remplir le rôle qu'on Lui a confié lors de Son mariage...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Absolument !! une analyse neuve ( enfin !! ) très documentée et fouillée du véritable Louis XVI ! " rien du "soliveau" " écrit Jean -François Petitfils à son sujet; mais il reconnaît cette inexplicable abandon à partir des états généraux ......Deuil du Dauphin ? oui; peut-être prescience qu'il a fait son possible, et que.....Il est seul;
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Il y a surtout que les événements lui permettent peu de faire le deuil de Louis-Joseph, et que quand il avait besoin d'attention ( un Roi peut-il seulement prétendre à cela? ), il a eu affaire aux conflits de l'Assemblée Nationale naissante. Il y a de quoi secouer un homme, tout roi qu'il est...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
Absolument ! Il s'est écrié "n'y a -t-il aucun père parmi cette Assemblée ! "
Enfin....
J'achève ici, en voulant confirmer la thèse du peu d'influence de Marie-Antoinette sur Louis XVI, donc l'étiquette, entre autres, j'ai dérivé vers le hors sujet;
Enfin....
J'achève ici, en voulant confirmer la thèse du peu d'influence de Marie-Antoinette sur Louis XVI, donc l'étiquette, entre autres, j'ai dérivé vers le hors sujet;
Invité- Invité
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
C'est à cette époque ( début du règne de Louis XVI ) que, pour la première fois, le Roi soupa dans les petits appartements avec la Reine : les dames étaient invitées par elle; les hommes étaient nommés le soir par le Roi. Depuis Louis XIII , les reines n'avaient pas mangé avec des hommes : l'étiquette était donc abolie, et il y avait à gagner pour le Roi, pour la Reine et pour la noblesse. Cependant on récrimina; on regarda ce changement comme une innovation dangereuse : il y a pourtant loin des lois d'étiquette aux lois fondamentales. Depuis quelques temps aussi, Louis XVI soupait à Choisy avec des hommes. Ces soupers inquiétaient les princesses; ils avaient lieu tous les mardis et avaient commencé le mardi 13 septembre. Ce jour-là, les frères du Roi, les trois capitaines de garde, M. de Montmorin et quelques autres seigneurs y étaient : cela faisait treize . Le Roi demanda: " Qui de nous mourra dans l'année ? " M. d'Hénin répondit : " Ma foi, Sire, c'est celui de nous qui ne soupera pas." Ils étaient affamés et mangèrent comme des loups .
( Jacob-Nicolas Moreau , Mes Souvenirs )
( Jacob-Nicolas Moreau , Mes Souvenirs )
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'étiquette, et ses entorses ...
La réponse à l'une de nos énigmes du jeu de l'Hiver...
A quelle occasion le maire de Paris, Jean-Sylvain Bailly, a-t-il froissé l'amour propre de Marie-Antoinette et les usages à la cour de Versailles ?
C'est Mme de la Tour du Pin qui raconte l'épisode dans ses Mémoires.
Réédités ce mois prochain : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3652-memoires-de-la-marquise-de-la-tour-du-pin#113383
Nous sommes en août 1789, je la cite (extraits) :
Le jour de la Saint Louis, il était d'usage que les échevins et les officiers de la ville de Paris vinssent souhaiter la bonne fête au roi.
Cette année, la garde nationale voulut aussi être admise à cette distinction, et le généralissime M. de La Fayette se rendit à Versailles avec tout son état-major, en même temps que M. Bailly, maire de Paris, et toute la municipalité.
Les poissardes vinrent aussi, comme c'était la coutume, porter un bouquet au roi.
La reine les reçut, les uns après les autres, en cérémonie, dans le salon vert, attenant à sa chambre à coucher.
(...)
La reine était en robe ordinaire, très parée et couverte de diamants. Elle était assise sur un grand fauteuil à dos, avec une sorte de petit tabouret sous ses pieds.
(...)
Je m'étais placée en avant pour voir et entendre.
L'huissier annonça "La ville de Paris".
La reine s'attendait à ce que le maire mît un genou en terre, comme il l'eût fait les années précédentes ; mais M. de Bailly, en entrant, ne fit qu'une très profonde révérence, à laquelle la reine répondit par un signe de tête qui n'était pas assez aimable.
(...)
M. de La Fayette s'avança ensuite et présenta son état-major de la garde nationale.
La reine rougit, et je vis que son émotion était extrême.
Elle balbutia quelques mots d'une voix tremblante et leur fit le signe de tête qui les congédiait.
Ils s'en allèrent, fort mécontents d'elle, comme je le sus depuis, car cette malheureuse princesse ne mesurait jamais l'importance de la circonstance où elle se trouvait ; elle se laissait aller au mouvement qu'elle éprouvait sans en calculer la conséquence.
Ces officiers de la garde nationale, qu'un mot gracieux eût gagnés, se retirèrent de mauvaise humeur et répandirent leur mécontentement dans Paris, ce qui augmenta la malveillance que l'on attisait contre la reine, et dont le duc d'Orléans était le premier auteur.
A quelle occasion le maire de Paris, Jean-Sylvain Bailly, a-t-il froissé l'amour propre de Marie-Antoinette et les usages à la cour de Versailles ?
C'est Mme de la Tour du Pin qui raconte l'épisode dans ses Mémoires.
Réédités ce mois prochain : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3652-memoires-de-la-marquise-de-la-tour-du-pin#113383
Nous sommes en août 1789, je la cite (extraits) :
Le jour de la Saint Louis, il était d'usage que les échevins et les officiers de la ville de Paris vinssent souhaiter la bonne fête au roi.
Cette année, la garde nationale voulut aussi être admise à cette distinction, et le généralissime M. de La Fayette se rendit à Versailles avec tout son état-major, en même temps que M. Bailly, maire de Paris, et toute la municipalité.
Les poissardes vinrent aussi, comme c'était la coutume, porter un bouquet au roi.
La reine les reçut, les uns après les autres, en cérémonie, dans le salon vert, attenant à sa chambre à coucher.
(...)
La reine était en robe ordinaire, très parée et couverte de diamants. Elle était assise sur un grand fauteuil à dos, avec une sorte de petit tabouret sous ses pieds.
(...)
Je m'étais placée en avant pour voir et entendre.
L'huissier annonça "La ville de Paris".
La reine s'attendait à ce que le maire mît un genou en terre, comme il l'eût fait les années précédentes ; mais M. de Bailly, en entrant, ne fit qu'une très profonde révérence, à laquelle la reine répondit par un signe de tête qui n'était pas assez aimable.
(...)
M. de La Fayette s'avança ensuite et présenta son état-major de la garde nationale.
La reine rougit, et je vis que son émotion était extrême.
Elle balbutia quelques mots d'une voix tremblante et leur fit le signe de tête qui les congédiait.
Ils s'en allèrent, fort mécontents d'elle, comme je le sus depuis, car cette malheureuse princesse ne mesurait jamais l'importance de la circonstance où elle se trouvait ; elle se laissait aller au mouvement qu'elle éprouvait sans en calculer la conséquence.
Ces officiers de la garde nationale, qu'un mot gracieux eût gagnés, se retirèrent de mauvaise humeur et répandirent leur mécontentement dans Paris, ce qui augmenta la malveillance que l'on attisait contre la reine, et dont le duc d'Orléans était le premier auteur.
La nuit, la neige- Messages : 18138
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