Le château de Lunéville
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MARIE ANTOINETTE
Mme de Sabran
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Le château de Lunéville
.
Restons avec Stanislas, mais poussons de quelques kilomètres jusqu'à la charmante petite Lunéville .
.................................................. LE CHATEAU DE LUNEVILLE
Le château de Lunéville, possession des ducs de Lorraine depuis le XIIIème siècle, a été construit pour le duc Léopold Ier ( le futur beau-dab de Marie-Thérèse )
entre 1703 et 1720 sur des plans de Pierre Bourdict, Nicolas Dorbay et Germain Boffrand.
Léopold Ier, né en exil pendant l'occupation française, ne prit possession de ses duchés qu'avec la signature du traité de Ryswick (1697).
Il découvrit alors Nancy sa capitale et son palais datant du Moyen Âge en piteux état et dont la rénovation dépassait de beaucoup ses capacités financières.
De plus, il ne fallut que quelques années pour que la guerre enflamme de nouveau l'Europe entraînant une énième occupation militaire des duchés par l'armée française (mais cette fois pacifique). Fièrement et non sans panache le duc se retira à Lunéville dont il fit entièrement reconstruire le château tout en s'inspirant comme le voulait la mode de l'époque du château de Versailles.
Il en fit sa résidence principale et y mourut en 1729.
Son fils, le duc François III, fut bientôt contraint de céder à titre viager ses possessions au roi de Pologne, roi en exil mais qui avait l'avantage d'être le beau-père du roi de France.
Le ci-devant roi polonais, Stanislas Leszczyński,
prit également possession de Lunéville qu'il fit réaménager à son goût. Il y mourut accidentellement en février 1766.
Le duché et Lunéville furent alors annexés par la France.
Les châteaux lorrains échurent au roi Louis XV de France qui ne savait qu'en faire. Un grand nombre furent détruits.
Lunéville survécut mais fut transformé en caserne.
Nous sommes accueillis par une élégante !
Philippe Garenc, La Précieuse éclairée
oeuvre d'art gravé sur verre 2011
Passons dans les jardins !
Qui m'aime me suive, malgré le froid de canard ... brrrrr !
Restons avec Stanislas, mais poussons de quelques kilomètres jusqu'à la charmante petite Lunéville .
.................................................. LE CHATEAU DE LUNEVILLE
Le château de Lunéville, possession des ducs de Lorraine depuis le XIIIème siècle, a été construit pour le duc Léopold Ier ( le futur beau-dab de Marie-Thérèse )
entre 1703 et 1720 sur des plans de Pierre Bourdict, Nicolas Dorbay et Germain Boffrand.
Léopold Ier, né en exil pendant l'occupation française, ne prit possession de ses duchés qu'avec la signature du traité de Ryswick (1697).
Il découvrit alors Nancy sa capitale et son palais datant du Moyen Âge en piteux état et dont la rénovation dépassait de beaucoup ses capacités financières.
De plus, il ne fallut que quelques années pour que la guerre enflamme de nouveau l'Europe entraînant une énième occupation militaire des duchés par l'armée française (mais cette fois pacifique). Fièrement et non sans panache le duc se retira à Lunéville dont il fit entièrement reconstruire le château tout en s'inspirant comme le voulait la mode de l'époque du château de Versailles.
Il en fit sa résidence principale et y mourut en 1729.
Son fils, le duc François III, fut bientôt contraint de céder à titre viager ses possessions au roi de Pologne, roi en exil mais qui avait l'avantage d'être le beau-père du roi de France.
Le ci-devant roi polonais, Stanislas Leszczyński,
prit également possession de Lunéville qu'il fit réaménager à son goût. Il y mourut accidentellement en février 1766.
Le duché et Lunéville furent alors annexés par la France.
Les châteaux lorrains échurent au roi Louis XV de France qui ne savait qu'en faire. Un grand nombre furent détruits.
Lunéville survécut mais fut transformé en caserne.
Nous sommes accueillis par une élégante !
Philippe Garenc, La Précieuse éclairée
oeuvre d'art gravé sur verre 2011
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Petit flashback :
Le 27 mars 1729, la mort de Léopold a pour conséquence l’arrêt de tous les travaux d'embellissement du château de Lunéville.
L’héritier de la couronne ducale, François-Étienne, que son père avait envoyé terminer son éducation en Autriche, laisse la régence de ses États à sa mère, Élisabeth Charlotte d’Orléans.
La duchesse vit au château, entourée de ses deux filles et de son troisième fils, le prince Charles-Alexandre. C’est elle qui fait construire en 1733 la « salle de comédie », dans le prolongement des appartements ducaux, au sud-est du château. Elle y fait transporter à partir de 1735 une partie des décors de l’Opéra de Nancy réalisés par l’architecte italien Antoine Bibiena. Avant la construction de ce premier théâtre, les représentations théâtrales, qui étaient l’une des distractions favorites de la cour, avaient lieu sur une scène démontable installée dans les jardins.
La fin de la guerre de Succession de Pologne oblige la duchesse régente Élisabeth-Charlotte d’Orléans à quitter à son tour Lunéville pour se retirer à Commercy(6 mars 1737). Son départ, qui symbolise la future cession de la Lorraine à la France et la disparition de l’ancienne dynastie, donne lieu à de véritables scènes d’hystérie de la part d'une foule désespérée et désireuse de montrer son attachement à la famille ducale.
Le 3 avril suivant, Stanislas Leszczyński arrive à Lunéville.
Beau-père du roi de France Louis XV, ce roi de Pologne en exil, détrôné deux fois, reçoit, par le traité de Vienne (1738), le duché de Lorraine et le duché de Bar qui doivent à sa mort entrer dans le domaine royal français. Il ne sera en réalité qu’un duc nominal, pour ne pas dire un souverain fantoche, ayant renoncé à tout pouvoir effectif au profit du chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière qui prépare sans ménagement les duchés à la perte totale de leur indépendance. À défaut de pouvoir politique, Stanislas se contente de mener une vie princière au milieu d’une cour importante. Il ne garde en effet une grande liberté que dans le domaine intellectuel et artistique, et place ainsi la Lunéville parmi les plus brillantes cours européennes du XVIIIème siècle.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Lun%C3%A9ville
Le 27 mars 1729, la mort de Léopold a pour conséquence l’arrêt de tous les travaux d'embellissement du château de Lunéville.
L’héritier de la couronne ducale, François-Étienne, que son père avait envoyé terminer son éducation en Autriche, laisse la régence de ses États à sa mère, Élisabeth Charlotte d’Orléans.
La duchesse vit au château, entourée de ses deux filles et de son troisième fils, le prince Charles-Alexandre. C’est elle qui fait construire en 1733 la « salle de comédie », dans le prolongement des appartements ducaux, au sud-est du château. Elle y fait transporter à partir de 1735 une partie des décors de l’Opéra de Nancy réalisés par l’architecte italien Antoine Bibiena. Avant la construction de ce premier théâtre, les représentations théâtrales, qui étaient l’une des distractions favorites de la cour, avaient lieu sur une scène démontable installée dans les jardins.
La fin de la guerre de Succession de Pologne oblige la duchesse régente Élisabeth-Charlotte d’Orléans à quitter à son tour Lunéville pour se retirer à Commercy(6 mars 1737). Son départ, qui symbolise la future cession de la Lorraine à la France et la disparition de l’ancienne dynastie, donne lieu à de véritables scènes d’hystérie de la part d'une foule désespérée et désireuse de montrer son attachement à la famille ducale.
Le 3 avril suivant, Stanislas Leszczyński arrive à Lunéville.
Beau-père du roi de France Louis XV, ce roi de Pologne en exil, détrôné deux fois, reçoit, par le traité de Vienne (1738), le duché de Lorraine et le duché de Bar qui doivent à sa mort entrer dans le domaine royal français. Il ne sera en réalité qu’un duc nominal, pour ne pas dire un souverain fantoche, ayant renoncé à tout pouvoir effectif au profit du chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière qui prépare sans ménagement les duchés à la perte totale de leur indépendance. À défaut de pouvoir politique, Stanislas se contente de mener une vie princière au milieu d’une cour importante. Il ne garde en effet une grande liberté que dans le domaine intellectuel et artistique, et place ainsi la Lunéville parmi les plus brillantes cours européennes du XVIIIème siècle.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Lun%C3%A9ville
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Merci pour ces superbes images du château, car on garde en mémoire, le souvenir de 2003 avec de grandes flammes sortant des toits - les lieux sont paisibles sous la froidure et semblent endormis.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3719
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Le château de Lunéville
;
Oui, chère Marie-Antoinette, ce fut une affreuse catastrophe !
L'incendie du château
Photo des pompiers arrosant les bâtiments en flammes
le château en flammes - A.Marchi - ER
2 janvier 2003 : le château de Lunéville est en proie aux flammes. Un court-circuit dans la chapelle est à l’origine du sinistre. Le feu s'est ensuite propagé dans l’aile sud, qui abrite alors la bibliothèque militaire, le musée des faïences et les anciens appartements ducaux. Pour circonscrire le sinistre et sauver ce qui peut l’être, 120 pompiers de Lunéville et des environs sont mobilisés. Le vent soufflant à plus de 100 km/h attise les flammes et les jours suivants, le gel accentuera les dégâts.
Des pertes inestimables
Malgré tous les efforts mis en œuvre, les flammes puis les effondrements ravagent le site : la chapelle est détruite, toutes les pièces de l’aile sud, qui abritait le musée du château, la bibliothèque militaire, les anciens appartements, l’apothicairerie sont ravagées.
8147 volumes de la bibliothèque militaire ont disparus. Il ne reste plus rien de la correspondance de Napoléon Bonaparte, ni de la première édition en couleur de la vie des animaux de Buffon, pas plus que certains ouvrages de Voltaire. En plus des livres, des toiles, des objets précieux et des Faïenceries ont disparus à tout jamais.
Les premières réactions
Les amoureux du patrimoine sont sous le choc. Le lendemain de l’incendie, le ministre de la culture de l’époque - Jean-Jacques Aillagon - se rend sur place pour se rendre compte de l’étendue du désastre. Il est accompagné de Michel Dinet, président du conseil général (propriétaire du château depuis 2000) , du maire de Lunéville, des élus. Il s’engage au nom de l’Etat à aider la reconstruction du château. Le château est devenu une cause nationale.
Dans le même temps, de nombreuses personnes veulent témoigner de leur solidarité et participer à la reconstruction.
L'association Château des Lumières est créée afin d'animer cette mobilisation.
Vers la reconstruction
Très vite, les premières actions se mettent en place. Tout d’abord avec la sécurisation du lieu, le public ne peut plus se rendre à proximité du chantier. Des grilles sont posées tout autour des zones sinistrées, les gravats sont déblayés. Cette étape importante permet de mesurer avec précision l'étendue des dégâts et l'ampleur du travail à réaliser.
Des fouilles empruntant aux techniques de l'archéologie, conduites par Annette Laumon - conservatrice départementale - sont entreprises dans l’aile sud. Peu de faïences ont pu être récupérées mais les pieds en porcelaine de la célèbre statue du nain Bébé sont retrouvés.
Ces tâches achevées, il est alors possible de faire appel aux compagnons, aux ouvriers, aux entreprises retenues pour reconstruire le château, sous la direction de Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques.
Création de l’association « Lunéville, château des Lumières »
La campagne européenne de souscription animée par l'association " Lunéville, château des Lumières", dont Otto de Habsbourg était le président, se poursuit. Particuliers, collectivités, entreprises : les fonds sont collectés par la Fondation du patrimoine.
Inventaire des réserves du musée
Parallèlement, un inventaire des réserves du château, sous la direction de Thierry Franz, est réalisé en vue de les exposer dans un futur musée.
La mobilisation
Un haut conseil est mis en place pour développer et mettre en valeur le château. Le 5 juillet 2003, le château ouvre ses portes au public. Il peut apprécier différents spectacles de rue, visiter le centre de mémoire et de mobilisation. Ce temps de la fête est aussi l’occasion pour les compagnons, ouvriers de montrer leur savoir-faire.
Aujourd’hui, le château a rouvert ses portes au public. Chaque jour, il vise à rendre mémoire au passé tout en regardant vers l’avenir, à travers des projets et une programmation culturelle qui se veulent riches et variés.
Oui, chère Marie-Antoinette, ce fut une affreuse catastrophe !
L'incendie du château
Photo des pompiers arrosant les bâtiments en flammes
le château en flammes - A.Marchi - ER
2 janvier 2003 : le château de Lunéville est en proie aux flammes. Un court-circuit dans la chapelle est à l’origine du sinistre. Le feu s'est ensuite propagé dans l’aile sud, qui abrite alors la bibliothèque militaire, le musée des faïences et les anciens appartements ducaux. Pour circonscrire le sinistre et sauver ce qui peut l’être, 120 pompiers de Lunéville et des environs sont mobilisés. Le vent soufflant à plus de 100 km/h attise les flammes et les jours suivants, le gel accentuera les dégâts.
Des pertes inestimables
Malgré tous les efforts mis en œuvre, les flammes puis les effondrements ravagent le site : la chapelle est détruite, toutes les pièces de l’aile sud, qui abritait le musée du château, la bibliothèque militaire, les anciens appartements, l’apothicairerie sont ravagées.
8147 volumes de la bibliothèque militaire ont disparus. Il ne reste plus rien de la correspondance de Napoléon Bonaparte, ni de la première édition en couleur de la vie des animaux de Buffon, pas plus que certains ouvrages de Voltaire. En plus des livres, des toiles, des objets précieux et des Faïenceries ont disparus à tout jamais.
Les premières réactions
Les amoureux du patrimoine sont sous le choc. Le lendemain de l’incendie, le ministre de la culture de l’époque - Jean-Jacques Aillagon - se rend sur place pour se rendre compte de l’étendue du désastre. Il est accompagné de Michel Dinet, président du conseil général (propriétaire du château depuis 2000) , du maire de Lunéville, des élus. Il s’engage au nom de l’Etat à aider la reconstruction du château. Le château est devenu une cause nationale.
Dans le même temps, de nombreuses personnes veulent témoigner de leur solidarité et participer à la reconstruction.
L'association Château des Lumières est créée afin d'animer cette mobilisation.
Vers la reconstruction
Très vite, les premières actions se mettent en place. Tout d’abord avec la sécurisation du lieu, le public ne peut plus se rendre à proximité du chantier. Des grilles sont posées tout autour des zones sinistrées, les gravats sont déblayés. Cette étape importante permet de mesurer avec précision l'étendue des dégâts et l'ampleur du travail à réaliser.
Des fouilles empruntant aux techniques de l'archéologie, conduites par Annette Laumon - conservatrice départementale - sont entreprises dans l’aile sud. Peu de faïences ont pu être récupérées mais les pieds en porcelaine de la célèbre statue du nain Bébé sont retrouvés.
Ces tâches achevées, il est alors possible de faire appel aux compagnons, aux ouvriers, aux entreprises retenues pour reconstruire le château, sous la direction de Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques.
Création de l’association « Lunéville, château des Lumières »
La campagne européenne de souscription animée par l'association " Lunéville, château des Lumières", dont Otto de Habsbourg était le président, se poursuit. Particuliers, collectivités, entreprises : les fonds sont collectés par la Fondation du patrimoine.
Inventaire des réserves du musée
Parallèlement, un inventaire des réserves du château, sous la direction de Thierry Franz, est réalisé en vue de les exposer dans un futur musée.
La mobilisation
Un haut conseil est mis en place pour développer et mettre en valeur le château. Le 5 juillet 2003, le château ouvre ses portes au public. Il peut apprécier différents spectacles de rue, visiter le centre de mémoire et de mobilisation. Ce temps de la fête est aussi l’occasion pour les compagnons, ouvriers de montrer leur savoir-faire.
Aujourd’hui, le château a rouvert ses portes au public. Chaque jour, il vise à rendre mémoire au passé tout en regardant vers l’avenir, à travers des projets et une programmation culturelle qui se veulent riches et variés.
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Ah.......Je n'ai pas osé poster avant cette relation des incendies récurrents.......Je travaille en ce moment sur la correspondance de la Princesse Palatine, qui évoque l'incendie qui chasse sa fille ( Élisabeth-Charlotte d'Orléans) en pleine nuit, pieds nus dans la neige, les valets qui transportent sa chaise à porteurs étant sidérés de peur et incapables de bouger......J'ai donc failli poser la question = mais combien donc d'incendies y a -t-il eu détruisant ce château ?
Par contre j'ignorais absolument qu'il s'en était suivi une "malédiction" .......
En ce qui concerne l'incendie ( le premier ?) que j'évoque, la Duchesse de Lorraine raconte à sa mère qu'il semble d'origine criminelle =
« Bien-aimée Louise [demi-sœur de la Palatine], il nous vient derechef un malheur. Tout le château de Lunéville est brûlé de fond en comble avec tout le mobilier, le 3 de ce mois à cinq heures du matin. Une baraque prit feu ; les gens voulurent cacher la chose, ils crurent pouvoir arrêter l’incendie en démolissant et en creusant les murs ; mais il y avait tout près de là un bûcher ; le vent y poussa la flamme, aussitôt tout ce bois brûla, le feu se communiqua au jeu de paume, de là gagna la toiture, et dans l’espace d’une heure, tout fut brûlé ; tout le garde-meuble en premier lieu. On a voulu sauver les archives et les papiers, mais plus de cent personnes [beaucoup moins en fait] ont payé cette tentative de leur vie. La chapelle du château aussi, tout nouvellement bâte et fort belle, avait-on dit, est en cendres. On estime la perte à quinze ou vingt millions. On a sauvé les enfants en les emportant en chemise, enveloppés dans des couvertures, et ma fille a voulu se faire porter en chaise, les jambes nues, mais les porteurs tremblaient tellement, qu’ils n’ont pas pu avancer ; elle a donc, par deux pieds de neige, dû traverser tout le jardin, non chaussée. Vous vous figurez l’angoisse horrible où elle était, jusqu’à ce qu’elle eût retrouvé ses chers enfants. » (8 janvier 1719)
« C’est une malédiction que ces affreuses maîtresses ! Partout elles causent des malheurs ; elles sont possédées du démon. Ma pauvre fille s’en aperçoit bien : la sienne est une méchante femme qui fait son possible pour lui enlever totalement son mari. Je ne jurerais pas qu’elle n’ait pas fait flamber le château de Lunéville, car elle hait ma fille bien plus qu’elle n’aime le duc.* On a prouvé qu’il y avait un homme qui a fait taire une femme lorsqu’elle voulait crier au feu, en disant : « Si vous criez au feu, vous êtes morte » ; et un autre a dit : « Ce n’est pas moi qui ai mis le feu au château. » Ma fille croit que ç’a été fait à l’instigation de la vieille ordure, qui a voulu la faire brûler pour se venger de moi et de mon fils, et lui faire payer ainsi ce qu’il a fait à son duc du Maine et à la duchesse. Je n’en mettrais pas la main au feu ; elle est assez méchante pour cela […]. Le boiteux a fait croire à Mme d’Orléans que, si mon fils venait à mourir, il ferait en sorte que le duc de Chartres serait nommé régent et elle-même régente et qu’ainsi elle gouvernerait tout le royaume. Elle est donc toute chagrine que la conspiration ait été découverte. » (2 février 1719)
* Il s'agit de Madame de Craon; son mari était un intime du Duc qui ne pouvait se séparer de lui;
Par contre j'ignorais absolument qu'il s'en était suivi une "malédiction" .......
En ce qui concerne l'incendie ( le premier ?) que j'évoque, la Duchesse de Lorraine raconte à sa mère qu'il semble d'origine criminelle =
« Bien-aimée Louise [demi-sœur de la Palatine], il nous vient derechef un malheur. Tout le château de Lunéville est brûlé de fond en comble avec tout le mobilier, le 3 de ce mois à cinq heures du matin. Une baraque prit feu ; les gens voulurent cacher la chose, ils crurent pouvoir arrêter l’incendie en démolissant et en creusant les murs ; mais il y avait tout près de là un bûcher ; le vent y poussa la flamme, aussitôt tout ce bois brûla, le feu se communiqua au jeu de paume, de là gagna la toiture, et dans l’espace d’une heure, tout fut brûlé ; tout le garde-meuble en premier lieu. On a voulu sauver les archives et les papiers, mais plus de cent personnes [beaucoup moins en fait] ont payé cette tentative de leur vie. La chapelle du château aussi, tout nouvellement bâte et fort belle, avait-on dit, est en cendres. On estime la perte à quinze ou vingt millions. On a sauvé les enfants en les emportant en chemise, enveloppés dans des couvertures, et ma fille a voulu se faire porter en chaise, les jambes nues, mais les porteurs tremblaient tellement, qu’ils n’ont pas pu avancer ; elle a donc, par deux pieds de neige, dû traverser tout le jardin, non chaussée. Vous vous figurez l’angoisse horrible où elle était, jusqu’à ce qu’elle eût retrouvé ses chers enfants. » (8 janvier 1719)
« C’est une malédiction que ces affreuses maîtresses ! Partout elles causent des malheurs ; elles sont possédées du démon. Ma pauvre fille s’en aperçoit bien : la sienne est une méchante femme qui fait son possible pour lui enlever totalement son mari. Je ne jurerais pas qu’elle n’ait pas fait flamber le château de Lunéville, car elle hait ma fille bien plus qu’elle n’aime le duc.* On a prouvé qu’il y avait un homme qui a fait taire une femme lorsqu’elle voulait crier au feu, en disant : « Si vous criez au feu, vous êtes morte » ; et un autre a dit : « Ce n’est pas moi qui ai mis le feu au château. » Ma fille croit que ç’a été fait à l’instigation de la vieille ordure, qui a voulu la faire brûler pour se venger de moi et de mon fils, et lui faire payer ainsi ce qu’il a fait à son duc du Maine et à la duchesse. Je n’en mettrais pas la main au feu ; elle est assez méchante pour cela […]. Le boiteux a fait croire à Mme d’Orléans que, si mon fils venait à mourir, il ferait en sorte que le duc de Chartres serait nommé régent et elle-même régente et qu’ainsi elle gouvernerait tout le royaume. Elle est donc toute chagrine que la conspiration ait été découverte. » (2 février 1719)
* Il s'agit de Madame de Craon; son mari était un intime du Duc qui ne pouvait se séparer de lui;
Invité- Invité
Re: Le château de Lunéville
Les extraits des deux lettres ci -dessus sont de la Princesse Palatine, et non de sa fille, je le précise;
Invité- Invité
Re: Le château de Lunéville
Il s'agit plus d'une remarque emportée et méchante que d'une sérieuse accusation d'incendie criminel
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le château de Lunéville
De quelle remarque précisément voulez-vous parler ? sans doute de l'origine criminelle de l'incendie ?
Incontestablement, on voir mal ce que cet incendie aurait eu comme enjeu pour les Craon;
Concernant d'autre part "la dérive" sur la "vieille" je suis nuancée ; Liselotte avait des motifs tout à fait respectables de ne pas aimer d'Aubigné, disons, et même d'être choquée; motifs religieux, par exemple; les propos que tient la Princesse sont "œcuméniques" dirions nous aujourd'hui, et tout à fait modernes; il y a aussi, bien sûr, les cabales pour rapprocher du pouvoir les légitimés; et les moyens employés, confirmés par des sources "neutres";
La personnalité des deux femmes a été, et encore, souvent schématisée; il y a les "pro" Maintenon, et les "anti"-Palatine; et l'inverse;
Il faut beaucoup de temps et de recherches pour définir la réalité de ces deux femmes;
Incontestablement, on voir mal ce que cet incendie aurait eu comme enjeu pour les Craon;
Concernant d'autre part "la dérive" sur la "vieille" je suis nuancée ; Liselotte avait des motifs tout à fait respectables de ne pas aimer d'Aubigné, disons, et même d'être choquée; motifs religieux, par exemple; les propos que tient la Princesse sont "œcuméniques" dirions nous aujourd'hui, et tout à fait modernes; il y a aussi, bien sûr, les cabales pour rapprocher du pouvoir les légitimés; et les moyens employés, confirmés par des sources "neutres";
La personnalité des deux femmes a été, et encore, souvent schématisée; il y a les "pro" Maintenon, et les "anti"-Palatine; et l'inverse;
Il faut beaucoup de temps et de recherches pour définir la réalité de ces deux femmes;
Invité- Invité
Re: Le château de Lunéville
Je ne parlais que de l'incendie, pas de l'inimitié mémorable et particulièrement tonitruante entre la grosse Liselotte et la vieille ripopée !
(que j'aime beaucoup toute les deux, j'ai un faible pour les vieilles historiques ! : )
(que j'aime beaucoup toute les deux, j'ai un faible pour les vieilles historiques ! : )
Dernière édition par Lucius le Dim 01 Jan 2017, 17:17, édité 2 fois
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le château de Lunéville
Ce n'est pas parce qu'on apprécie l'une qu'on déteste l'autre.... point de manichéisme, je te prie :
J'avoue que j'adore lire les emportements de la princesse Palatine ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
J'avoue que j'adore lire les emportements de la princesse Palatine ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le château de Lunéville
J'ai beaucoup d'affection pour les deux. Un peu comme pour Mme Adélaïde.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le château de Lunéville
Moi aussi !! j'aime les deux......Maintenon a eu un destin fabuleux avec une enfance martyre ou presque; elle a vraiment été attachée aux enfants délaissés de Montespan; de son côté, Liselotte est désarmante de naturel, et touchante......
Je me régale à lire ces siècles d'évocations au sujet de ces deux femmes......
Je me régale à lire ces siècles d'évocations au sujet de ces deux femmes......
Invité- Invité
Re: Le château de Lunéville
.
C'était prêt, je n'ai qu'à poster !
Est-ce triste de penser que toutes ces fabriques extraordinaires des jardins de Lunéville ont été détruites sans états d'âme !
Construit sous le règne de Léopold, le château de Lunéville est largement remanié sous le règne de Stanislas. Ce qui intéresse Stanislas, ce sont surtout les jardins où il souhaite établir des « folies » comme le Kiosque turc, le Trèfle chinois, la Chartreuse ou encore la Cascade que voici :
Le bâtiment de la Cascade, qui couronnait à la tête du Canal les talus désormais gravis par des rampes de pierre et descendus par des escaliers d’eau soulevés de bouillons et de girandes, constituait un trompe-l’œil d’un autre genre. De loin, on eût dit d’un palais solide autant qu’élégant. Une charpente plâtrée, d’habiles grisailles faisaient les frais de cette architecture. Simulés étaient les fûts et les chapiteaux doriques qui séparaient les baies du rez-de-chaussée ; simulés étaient les triglyphes et la corniche de l’entablement, les fenêtres et les consoles alternant sur l’attique, les trophées et les effigies des acrotères.
Cette mince construction renfermait toutefois un salon luxueux, de forme rectangulaire, où l’on pénétrait latéralement et en arrière par un vestibule bordé d’une colonnade véritable. La décoration de cette pièce était charmante. Une palette délicate en avait historié le plafond où Phœbus s’avançait radieux, dissipant autour de son quadrige les Vents et les Nuées. La table à manger était ronde. Un surtout de faïence à quatre colonnettes, terminé par un panier fleuri, s’y compliquait, comme celui du Kiosque, d’un bouquet liquide. Les portes-fenêtres de la façade principale donnaient accès sur une galerie, où des enfants nus domptaient des dragons vomissants.
De la balustrade, on embrassait à ses pieds, en un gracieux évasement, la fuite régulière des marches, la chute successive des nappes, le bondissement multiple des gerbes, l’assaut immobilisé des statues. Ces statues toutes bronzées, de même que les fontaines et la galerie, ajoutaient leur chaude mordorure à l’argent froid des ondes.
http://enlorraine.unblog.fr/2011/03/07/
Lunéville au temps de Stanislas :
André Joly est le « Premier peintre ordinaire » de Stanislas. Ici, il représente le Rocher, vaste scénographie qui imite un paysage montagneux, par sa composition en grès vosgien et par les cours d’eau y serpentant.
Au cœur de ces roches se trouvent six toiles peintes en trompe-l’œil accentuant l’impression de profondeur du décor.
L’ingénieur François Richard (1678-1759) conçoit cette merveille en 1742, sous les directives d’Emmanuel Héré et de Stanislas, qui est certainement à l’origine intellectuelle de cette construction. Actionner une seule manette suffisait pour animer les 86 automates (88 à partir de 1752) donnant à voir des scènes populaires. L’eau arrivait par des canalisations en plomb enfouies et venait jouer avec les fils de fer attachés au dos des automates. En sus de l’animation, on pouvait entendre le va-et-vient de la scie ou encore le roulement des flots tombant sur les rochers.
François Richard allie à la fois la tradition maniériste de l’automate avec le décor monumental du théâtre.
Le Rocher s’étendait sur 250 mètres.
Descartes concevait l’Homme comme une machine dotée d’une âme, Borelli assimilait les membres à des poutres et les muscles à des leviers.
Le Rocher a été conçu par des hommes des Lumières séduits par cette conception mécanique de l’Homme.
En s’immergeant dans un tel spectacle, on comprend les mots du prince de Luynes estimant que ce Rocher était « un travail prodigieux et une idée fort ingénieuse ». Le Rocher est une image de l’île utopique rêvée par Stanislas dans son Entretien d’un Européen avec un insulaire du royaume de Dumocala, utopie détruite par l’arrivée des armées françaises en 1766.
Oeuvre restaurée en 2003-2005
C'est fou, non ! :n,,;::::!!!:
C'était prêt, je n'ai qu'à poster !
Est-ce triste de penser que toutes ces fabriques extraordinaires des jardins de Lunéville ont été détruites sans états d'âme !
Construit sous le règne de Léopold, le château de Lunéville est largement remanié sous le règne de Stanislas. Ce qui intéresse Stanislas, ce sont surtout les jardins où il souhaite établir des « folies » comme le Kiosque turc, le Trèfle chinois, la Chartreuse ou encore la Cascade que voici :
Le bâtiment de la Cascade, qui couronnait à la tête du Canal les talus désormais gravis par des rampes de pierre et descendus par des escaliers d’eau soulevés de bouillons et de girandes, constituait un trompe-l’œil d’un autre genre. De loin, on eût dit d’un palais solide autant qu’élégant. Une charpente plâtrée, d’habiles grisailles faisaient les frais de cette architecture. Simulés étaient les fûts et les chapiteaux doriques qui séparaient les baies du rez-de-chaussée ; simulés étaient les triglyphes et la corniche de l’entablement, les fenêtres et les consoles alternant sur l’attique, les trophées et les effigies des acrotères.
Cette mince construction renfermait toutefois un salon luxueux, de forme rectangulaire, où l’on pénétrait latéralement et en arrière par un vestibule bordé d’une colonnade véritable. La décoration de cette pièce était charmante. Une palette délicate en avait historié le plafond où Phœbus s’avançait radieux, dissipant autour de son quadrige les Vents et les Nuées. La table à manger était ronde. Un surtout de faïence à quatre colonnettes, terminé par un panier fleuri, s’y compliquait, comme celui du Kiosque, d’un bouquet liquide. Les portes-fenêtres de la façade principale donnaient accès sur une galerie, où des enfants nus domptaient des dragons vomissants.
De la balustrade, on embrassait à ses pieds, en un gracieux évasement, la fuite régulière des marches, la chute successive des nappes, le bondissement multiple des gerbes, l’assaut immobilisé des statues. Ces statues toutes bronzées, de même que les fontaines et la galerie, ajoutaient leur chaude mordorure à l’argent froid des ondes.
http://enlorraine.unblog.fr/2011/03/07/
Lunéville au temps de Stanislas :
André Joly est le « Premier peintre ordinaire » de Stanislas. Ici, il représente le Rocher, vaste scénographie qui imite un paysage montagneux, par sa composition en grès vosgien et par les cours d’eau y serpentant.
Au cœur de ces roches se trouvent six toiles peintes en trompe-l’œil accentuant l’impression de profondeur du décor.
L’ingénieur François Richard (1678-1759) conçoit cette merveille en 1742, sous les directives d’Emmanuel Héré et de Stanislas, qui est certainement à l’origine intellectuelle de cette construction. Actionner une seule manette suffisait pour animer les 86 automates (88 à partir de 1752) donnant à voir des scènes populaires. L’eau arrivait par des canalisations en plomb enfouies et venait jouer avec les fils de fer attachés au dos des automates. En sus de l’animation, on pouvait entendre le va-et-vient de la scie ou encore le roulement des flots tombant sur les rochers.
François Richard allie à la fois la tradition maniériste de l’automate avec le décor monumental du théâtre.
Le Rocher s’étendait sur 250 mètres.
Descartes concevait l’Homme comme une machine dotée d’une âme, Borelli assimilait les membres à des poutres et les muscles à des leviers.
Le Rocher a été conçu par des hommes des Lumières séduits par cette conception mécanique de l’Homme.
En s’immergeant dans un tel spectacle, on comprend les mots du prince de Luynes estimant que ce Rocher était « un travail prodigieux et une idée fort ingénieuse ». Le Rocher est une image de l’île utopique rêvée par Stanislas dans son Entretien d’un Européen avec un insulaire du royaume de Dumocala, utopie détruite par l’arrivée des armées françaises en 1766.
Oeuvre restaurée en 2003-2005
C'est fou, non ! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Merci chère Eléonore pour cette vidéo du Rocher !
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Lunéville
;
Savais-tu que ce fichu Alliot ( dont nous avons admiré à Nancy le très bel hôtel sur la Place Stanislas ) , Alliot donc manigança de débarrasser Lunéville de Voltaire en l'affamant ?!!
Stanislas touchait trois millions de pension, fournis par le roi de France, et il les dépensait facilement. Il retenait auprès de lui toutes les personnes qui lui plaisaient, et entretenait une quantité de parasites plus ou moins intéressants.
On lui persuada un jour qu'il avait besoin d'un lecteur. Il se récria d'abord, puis il se ravisa, en riant :
- Ah ! bon, je comprends, dit-il, ce sera comme le confesseur de mon gendre !
Et il prit un lecteur muet ( : ) , avec appointements de 6000 livres.
Il aimait à s'entourer d'hommes intelligents et de jolies femmes. Malheureusement, malgré ses sentiments chrétiens, Stanislas se laissa entraîner à recevoir de dangereux philosophes de l'un et de l'autre sexe, qui se présentaient agréablement à lui, sous le couvert de la science et des lettres. En vain le P. de Menoux, son confesseur, s'efforçait-il de lui montrer le péril, le roi ne voulait rien entendre. Les philosophes l'amusaient, sans doute; et puis, peut-être, comme tant d'autres aveugles, ne voyait-il pas le venin caché sous leurs fleurs de rhétorique.
Il accueillit ainsi Helvétius, auteur du livre de l'Esprit, où il réduit toutes les facultés humaines à la sensibilité physique, livre condamné à la fois par le Pape, la Sorbonne et le Parlement de Paris; le comte de Tressan, homme de plume et d'épée, de l'école du Régent, qui devint grand maréchal de la cour de Lunéville ; Mme de Graffigny, un des premiers auteurs dramatiques féminins; Saint-Lambert, poète matérialiste; enfin, Voltaire et la trop fameuse marquise du Châtelet.
On raconte qu'Alliot, l'intendant de Stanislas, plus clairvoyant que son maître, chercha inutilement à prendre le célèbre philosophe par la famine. Voltaire, sous prétexte de ses travaux littéraires, se faisait servir ses repas dans son appartement : Alliot « oubliait » de lui faire porter à manger. Mais Voltaire se plaignit au roi et réclama impérieusement sa pitance. Force fut à l'intendant d'obéir. Et le philosophe s'installa en maître au château de Lunéville. Le féroce promoteur des doctrines révolutionnaires se faisait assez volontiers le pique-assiette des rois.
On montre encore l'appartement que Voltaire s'était fait attribuer au château, entre le pavillon central et la rivière. Une petite construction surplombante, à la suite de cet appartement, au-dessus du fameux Rocher, lui servait, dit-on, de cabinet de travail. Le génie militaire a fait justice de ce cabinet, mais les bureaux de l'état-major divisionnaire occupent le logis du prince des philosophes, où son ombre a pu parfois inspirer aux jeunes officiers d'ordonnance quelque méchant sonnet.
http://blamont.info/textes1497.html
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Cette querelle alla assez loin, alimentant satires et libelles de parts et d'autres.
Voltaire finit par s'en plaindre directement au roi, dans une lettre restée fameuse où il se compare à Virgile, auquel Auguste ne manqua jamais d'offrir le gîte et le couvert. Alliot devient à cette occasion "Alliotus".
C'est ici, à découvrir ici :
https://books.google.lu/books?id=BjiLsl4rzuAC&pg=PA60&lpg=PA60&dq=intendant+alliot&source=bl&ots=RjYBddyqLn&sig=I29PmvAFag53pZaGebxlK5_-yPQ&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjpoPGmrKnRAhUF1xoKHdOtCQkQ6AEIIzAC#v=onepage&q=intendant%20alliot&f=false
Et là, à partir des pages 32-33 :
https://books.google.lu/books?id=BfdbwHbAeLIC&pg=PA34&lpg=PA34&dq=voltaire+alliotus&source=bl&ots=bHKojDBeTK&sig=TRky_jNkvyQ3XMRkh89UVZjuczo&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiFhsS5lanRAhUFVxoKHfK4CwcQ6AEILzAH#v=onepage&q=voltaire%20alliotus&f=false
Voltaire finit par s'en plaindre directement au roi, dans une lettre restée fameuse où il se compare à Virgile, auquel Auguste ne manqua jamais d'offrir le gîte et le couvert. Alliot devient à cette occasion "Alliotus".
C'est ici, à découvrir ici :
https://books.google.lu/books?id=BjiLsl4rzuAC&pg=PA60&lpg=PA60&dq=intendant+alliot&source=bl&ots=RjYBddyqLn&sig=I29PmvAFag53pZaGebxlK5_-yPQ&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjpoPGmrKnRAhUF1xoKHdOtCQkQ6AEIIzAC#v=onepage&q=intendant%20alliot&f=false
Et là, à partir des pages 32-33 :
https://books.google.lu/books?id=BfdbwHbAeLIC&pg=PA34&lpg=PA34&dq=voltaire+alliotus&source=bl&ots=bHKojDBeTK&sig=TRky_jNkvyQ3XMRkh89UVZjuczo&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiFhsS5lanRAhUFVxoKHfK4CwcQ6AEILzAH#v=onepage&q=voltaire%20alliotus&f=false
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Lunéville
;
Il y a donc du vrai dans cette anecdote. Merci, mon cher Momo. Alliotus ne manquait pas d'air !!!
... ni Voltaire de répondant, remarque !
C'est ici, à Lunéville, qu'il perdit son Emilie ...
"Je n'ai pas perdu une maîtresse, mais la moitié de moi-même. Un esprit pour lequel le mien semblait avoir été fait."
Son esprit est par-tout
Mais son coeur n'est qu'icy
Il y a donc du vrai dans cette anecdote. Merci, mon cher Momo. Alliotus ne manquait pas d'air !!!
... ni Voltaire de répondant, remarque !
C'est ici, à Lunéville, qu'il perdit son Emilie ...
"Je n'ai pas perdu une maîtresse, mais la moitié de moi-même. Un esprit pour lequel le mien semblait avoir été fait."
Son esprit est par-tout
Mais son coeur n'est qu'icy
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Amusant.
Ce que Voltaire ne précise pas c'est qu'il fait aussi véritablement congédié de Berlin, alors qu'ici il semble qu'il soit parti avec moins de fracas.
Ce que Voltaire ne précise pas c'est qu'il fait aussi véritablement congédié de Berlin, alors qu'ici il semble qu'il soit parti avec moins de fracas.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le château de Lunéville
As-tu vu sa tombe dans l'eglise Saint-Jacques de Lunéville ? J'en avais parlé ici .
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Lunéville
Lucius a écrit:Amusant.
Ce que Voltaire ne précise pas c'est qu'il fait aussi véritablement congédié de Berlin, alors qu'ici il semble qu'il soit parti avec moins de fracas.
Cher Lucius, tu m'ôtes les mots du clavier ! Voltaire a décidément la mémoire sélective : : :
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Lunéville
Gouverneur Morris a écrit:Lucius a écrit:Amusant.
Ce que Voltaire ne précise pas c'est qu'il fait aussi véritablement congédié de Berlin, alors qu'ici il semble qu'il soit parti avec moins de fracas.
Cher Lucius, tu m'ôtes les mots du clavier ! Voltaire a décidément la mémoire sélective : : :
Il sélectionne beaucoup de chose.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
La malédiction du château de Lunéville est à retrouver dans le sujet dévolu au nain Bébé de Stanislas .
Merci, cher M. de Coco, pour son ouverture .
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3088-nicolas-ferry-dit-bebe?highlight=b%C3%A9b%C3%A9
Merci, cher M. de Coco, pour son ouverture .
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3088-nicolas-ferry-dit-bebe?highlight=b%C3%A9b%C3%A9
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Lunéville
Et alors ! On attend encore les photos d'intérieur ! :;;::,:!!!ùùù:
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le château de Lunéville
J'y pense, j'y pense, chère Comtesse.
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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