La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
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La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
Mon cher Momo, tu me parlais hier de l'Arte Povera vénitien , en voici un petit aperçu, très petit car cet art a connu une grande vogue à son époque . Il a bien dépassé les frontière de la Sérénissime ! :n,,;::::!!!:
Nous l'évoquions déjà ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t635-papiers-peints-de-reve
Ouvrons-lui un sujet, il le mérite ! boudoi30
La marqueterie de papier XVIIIème, ou Arte Povera
Les meubles laqués vénitiens du XVIIIème siècle
par oliaiklod
Pratiquée dans toute l’Europe au XVIIIe siècle, la technique de l’arte povera demeure avant tout l’un des symboles de Venise, dont elle est originaire.
L’art du meuble peint en Arte Povera au XVIIIème siècle
Art pauvre, telle est la traduction littérale de l’arte povera, terme italien employé par les professionnels de l’art pour désigner une catégorie de meubles polychromes produits au XVIIIème siècle… à ne pas confondre avec le mouvement d’art contemporain portant le même nom. Plus précise et sans doute plus appropriée est l’appellation lacca povera, « laque pauvre », ou encore lacca contrafatta, « imitation de laque », parfois rencontrée. Car il s’agit bien au départ d’une imitation.
Armoire en bois fruitier mouluré, sculpté et estompé brun. Six panneaux en façade et trois sur les côtés à décor en arte povera de scènes galantes et de motifs rocaille. Traverse mouvementée. Pieds avants cambrés, pieds postérieurs droits. Italie, milieu du XVIIIème siècle.
Dès la fin du XVIIème, l’Europe se passionne pour les laques de Chine et du Japon, qu’elle fait venir à grands frais pour ses intérieurs. Mais les approvisionnements sont longs et les inconditionnels de la mode, impatients. Plaque tournante cosmopolite des échanges commerciaux, toujours à l’affût de nouveautés, Venise n’échappe pas à l’engouement pour les chinoiseries. Avec ingéniosité, la ville de la lagune s’approprie les laques orientales, dont elle imite le procédé et interprète les sujets, se libérant ainsi des aléas liés aux importations. Les Vénitiens sont conquis.
Suite à l’engouement des meubles peints et laqués et ne pouvant répondre à la demande, les artisans vénitien du XVIIIème siècle ont recourt à la technique de arte povera ou lacca povera, pour produire plus vite et à moindre coût des meubles imitant la laque si convoités à cette époque.
Buffet à deux corps en arte povera italie, Venise
Cet art appelé « art du découpage » ou « marqueterie de papier » consiste à utiliser des motifs découpés dans des gravures ou divers papiers anciens et à les animer sur des meubles et des objets. Les artisans se servaient aussi de cette technique pour imiter les meubles laqués du Japon et de Chine.
Plutôt que de peindre les motifs décoratifs à la détrempe, les artisans emploient des gravures colorées. Après avoir corrigé les irrégularités du support par la pose d’une fine toile recouverte d’un enduit, ils les découpent et les collent sur le bois, peint dans un ton uni servant de fond.
Le tout est recouvert de quinze à vingt couches d’un vernis réputé pour sa transparence, la sandaraque.
Pionnière, Venise ne tarde pas à exporter ses meubles polychromes et à faire des émules dans toute l’Italie. Rome, le Piémont, la Marche et la Sicile, notamment, lui passent commande ou adaptent l’arte povera à leur propre style régional. Si la forme du bâti change au gré des régions et des influences, le décor dit «à figures» reste identique. Les ateliers de chalcographie de Venise et ceux de la famille Remondini à Bassano diffusent en effet dans toute l’Europe des gravures spécialement conçues pour les ornements mobiliers, imprimées sur un papier extrêmement fin. Les scènes de genre s’inspirent des œuvres des peintres vénitiens contemporains, comme Ricci, Zucarelli, Canaletto ou Guardi.
Belles dames, cavaliers, bergers, personnages de la commedia dell’arte accompagnés d’animaux ou de putti et, pour la forme, quelques Chinois se promenant dans les paysages idylliques de la campagne arcadienne ou évoluant entre des éléments d’architecture. Les sujets sont parfois encadrés de frises peintes ou d’estampes découpées figurant des rinceaux fleuris ou des rubans.
Cette méthode dite « à laque pauvre » consiste donc à appliquer sur le meuble des gravures, tirées du répertoire le plus populaire, imprimées sur du papier et découpées, puis de recouvrir ces papiers de nombreuses couches de vernis destinées à protéger la surface et dissimuler l’épaisseur des gravures de manière à donner l’illusion de figures peintes. Cette production très colorée, empreinte de fantaisie, se décline sur des panneaux ornementaux, du mobilier d’apparat…
Mais, cette technique s’est appliquée aussi sur de petits meubles volants ou des objets de toilette. Les coffrets, les boîtes et les plateaux se sont multipliés au XVIIIème siècle.
Les ateliers de chalcographie de Venise et ceux de la Manufacture de Remondini à Bassano diffusent dans toute l’Europe des gravures spécialement conçues pour les ornements mobiliers, imprimées sur un papier extrêmement fin.
Les scènes de genre s’inspirent des œuvres des peintres vénitiens. On retrouve sur ces gravures à découper des motifs très variés comme des scènes pastorales et champêtres, des personnages de la commedia dell’arte, des putti, des chinoiseries ou encore des éléments d’architecture.
https://oliaklodvenitiens.wordpress.com/2013/04/22/les-meubles-laques-venitiens-du-xviiieme-siecle/
https://oliaklodvenitiens.wordpress.com/2013/04/23/la-marqueterie-de-papier-venitienne/
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La marqueterie de papier XVIIIème, ou Arte Povera
Les meubles laqués vénitiens du XVIIIème siècle
par oliaiklod
Pratiquée dans toute l’Europe au XVIIIe siècle, la technique de l’arte povera demeure avant tout l’un des symboles de Venise, dont elle est originaire.
L’art du meuble peint en Arte Povera au XVIIIème siècle
Art pauvre, telle est la traduction littérale de l’arte povera, terme italien employé par les professionnels de l’art pour désigner une catégorie de meubles polychromes produits au XVIIIème siècle… à ne pas confondre avec le mouvement d’art contemporain portant le même nom. Plus précise et sans doute plus appropriée est l’appellation lacca povera, « laque pauvre », ou encore lacca contrafatta, « imitation de laque », parfois rencontrée. Car il s’agit bien au départ d’une imitation.
Armoire en bois fruitier mouluré, sculpté et estompé brun. Six panneaux en façade et trois sur les côtés à décor en arte povera de scènes galantes et de motifs rocaille. Traverse mouvementée. Pieds avants cambrés, pieds postérieurs droits. Italie, milieu du XVIIIème siècle.
Dès la fin du XVIIème, l’Europe se passionne pour les laques de Chine et du Japon, qu’elle fait venir à grands frais pour ses intérieurs. Mais les approvisionnements sont longs et les inconditionnels de la mode, impatients. Plaque tournante cosmopolite des échanges commerciaux, toujours à l’affût de nouveautés, Venise n’échappe pas à l’engouement pour les chinoiseries. Avec ingéniosité, la ville de la lagune s’approprie les laques orientales, dont elle imite le procédé et interprète les sujets, se libérant ainsi des aléas liés aux importations. Les Vénitiens sont conquis.
Suite à l’engouement des meubles peints et laqués et ne pouvant répondre à la demande, les artisans vénitien du XVIIIème siècle ont recourt à la technique de arte povera ou lacca povera, pour produire plus vite et à moindre coût des meubles imitant la laque si convoités à cette époque.
Buffet à deux corps en arte povera italie, Venise
Cet art appelé « art du découpage » ou « marqueterie de papier » consiste à utiliser des motifs découpés dans des gravures ou divers papiers anciens et à les animer sur des meubles et des objets. Les artisans se servaient aussi de cette technique pour imiter les meubles laqués du Japon et de Chine.
Plutôt que de peindre les motifs décoratifs à la détrempe, les artisans emploient des gravures colorées. Après avoir corrigé les irrégularités du support par la pose d’une fine toile recouverte d’un enduit, ils les découpent et les collent sur le bois, peint dans un ton uni servant de fond.
Le tout est recouvert de quinze à vingt couches d’un vernis réputé pour sa transparence, la sandaraque.
Pionnière, Venise ne tarde pas à exporter ses meubles polychromes et à faire des émules dans toute l’Italie. Rome, le Piémont, la Marche et la Sicile, notamment, lui passent commande ou adaptent l’arte povera à leur propre style régional. Si la forme du bâti change au gré des régions et des influences, le décor dit «à figures» reste identique. Les ateliers de chalcographie de Venise et ceux de la famille Remondini à Bassano diffusent en effet dans toute l’Europe des gravures spécialement conçues pour les ornements mobiliers, imprimées sur un papier extrêmement fin. Les scènes de genre s’inspirent des œuvres des peintres vénitiens contemporains, comme Ricci, Zucarelli, Canaletto ou Guardi.
Belles dames, cavaliers, bergers, personnages de la commedia dell’arte accompagnés d’animaux ou de putti et, pour la forme, quelques Chinois se promenant dans les paysages idylliques de la campagne arcadienne ou évoluant entre des éléments d’architecture. Les sujets sont parfois encadrés de frises peintes ou d’estampes découpées figurant des rinceaux fleuris ou des rubans.
Cette méthode dite « à laque pauvre » consiste donc à appliquer sur le meuble des gravures, tirées du répertoire le plus populaire, imprimées sur du papier et découpées, puis de recouvrir ces papiers de nombreuses couches de vernis destinées à protéger la surface et dissimuler l’épaisseur des gravures de manière à donner l’illusion de figures peintes. Cette production très colorée, empreinte de fantaisie, se décline sur des panneaux ornementaux, du mobilier d’apparat…
Mais, cette technique s’est appliquée aussi sur de petits meubles volants ou des objets de toilette. Les coffrets, les boîtes et les plateaux se sont multipliés au XVIIIème siècle.
Les ateliers de chalcographie de Venise et ceux de la Manufacture de Remondini à Bassano diffusent dans toute l’Europe des gravures spécialement conçues pour les ornements mobiliers, imprimées sur un papier extrêmement fin.
Les scènes de genre s’inspirent des œuvres des peintres vénitiens. On retrouve sur ces gravures à découper des motifs très variés comme des scènes pastorales et champêtres, des personnages de la commedia dell’arte, des putti, des chinoiseries ou encore des éléments d’architecture.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
Merci chère Eléonore !!! C'est tout à fait ce que nous évoquions pour décorer le clavecin bien nu de la concertiste d'hier
Gouverneur Morris- Messages : 11729
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
Je n'imaginais pas que cette technique était si ancienne .... on m'a déjà fait des boîtes ainsi décorées... et c'est vrai que ça paraît idéale comme technique pour habiller un clavecin tristounet
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
C'est génial cette technique, tout est dans la méticulosité de l'exécution . :\\\\\\\\:
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
Merci d'avoir à nouveau ouvert ce sujet ici.
L'on retrouve toujours des meubles ou objets conçus de cette manière lorsque l'on visite Venise, souvent vendus comme souvenirs aux touristes.
Si vous avez un vieux meuble défraîchi et tristoune, ou une jolie boite à décorer, vous pouvez tenter une petite composition de ce genre...
L'on retrouve toujours des meubles ou objets conçus de cette manière lorsque l'on visite Venise, souvent vendus comme souvenirs aux touristes.
Si vous avez un vieux meuble défraîchi et tristoune, ou une jolie boite à décorer, vous pouvez tenter une petite composition de ce genre...
La nuit, la neige- Messages : 18096
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
La nuit, la neige a écrit:
Si vous avez un vieux meuble défraîchi et tristoune, ou une jolie boite à décorer, vous pouvez tenter une petite composition de ce genre...
Oh oui, j'ai une envie folle de m'y exercer ! :n,,;::::!!!:
D'ailleurs, j'ai un peu d'entraînement :
Dans un autre genre de découpage-collage ( : ) j'occulte déjà compulsivement mes machines .
Mais j'ai aussi une adorable petite tortue Marie-Antoinette, en Arte Povera.
Elle m'a été offerte par Princesse Zelda, lors de l'un de nos anciens pique-niques .
La voici :
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
Un joli exemple de découpages, sur les murs cette fois, à Castletown House, au sud de Dublin.
The Print Room, by Lady Louisa Conolly ( born Lennox), completed in 1769.
More than any other room in Castletown, the Print Room bears the imprint of Lady Louisa, who assiduously collected, cut out, and arranged individual prints, frames and decorations. The prints were glued on panels of off-white painted paper which was later attached to the walls on battens covered with cloth. Lady Louisa thus created an intimate, highly individual room which has survived changing tastes and fashions and is now the only fully intact eighteenth-century print room in Ireland.
Source : Castletown.ie
Cette pratique décorative était en vogue en Angleterre, je n'en ai jamais vu en France.
Une superbe idée déco. Isn't it lovely !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La marqueterie de papier au XVIIIe siècle, ou Arte Povera
Marie-Jeanne a écrit:
Une superbe idée déco. Isn't it lovely !
It is, indeed !!!
J'adore !
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Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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