Exposition : Visiteurs de Versailles 1682-1789

Une nouvelle exposition, qui débutera d'ici à quelques jours...


Avec près de 10 millions de visiteurs par an, le château de Versailles figure parmi les sites historiques les plus fréquentés du monde.
Le palais et les jardins de Versailles ont attiré le public depuis que le petit relais de chasse créé par Louis XIII a été transformé par la volonté de Louis XIV en l’une des résidences les plus brillantes d’Europe, ouverte à tous, suivant le souhait du Roi.


Louis XIV recevant les ambassadeurs de Siam dans la galerie des Glaces, le 1er septembre 1686
Charles Le Brun, esquisse préparatoire
Photo : École nationale supérieure des beaux-arts, Paris

Voyageurs français et étrangers, princes et ambassadeurs, artistes, écrivains et philosophes, architectes et savants, touristes du « Grand Tour » , tous sont venus à Versailles, lieu cosmopolite par excellence.
Quand certains s’y rendaient à Versailles pour apercevoir le Roi ou solliciter ses faveurs, d’autres y étaient officiellement reçus par le souverain, au coeur du Château, cadre d’une intense activité diplomatique.


Maquette de l'escalier des Ambassadeurs ou Grand Degré du Roi
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : RMN (Château de Versailles)

De l’ambassade du Siam en 1686 à l’ambassade du royaume indien de Mysore en 1788, des représentants de tous les continents sont venus à Versailles.
Chaque visite était l’occasion de découvrir le pittoresque des costumes nationaux fièrement portés et l’originalité des présents apportés.
Les mémoires, les gazettes et les journaux littéraires ont gardé la trace des plus importants de ces visiteurs et des fêtes qui leur ont été offertes.


Mehemet saïd Pacha, bey de Roumélie, ambassadeur du sultan Mahmoud Ier, 1742
Joseph Aved, 1742
Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : RMN-Grand Palais (château de Versailles) / Franck Raux

À travers plus de trois cents oeuvres, l’exposition, la première sur ce sujet, mettra en lumière ces visiteurs de la seconde moitié du XVIIe siècle jusqu’à la Révolution.
Mêlant portraits peints et sculptés, costumes de cour, guides de voyages, tapisseries, porcelaine de Sèvres et de Meissen, armes de parade ou tabatières, elle illustrera ce que les voyageurs découvraient en arrivant à Versailles.


Justaucorps de grande livrée de la Maison du roi
Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : RMN-Grand Palais (château de Versailles) / Gérard Blot

Quel accueil leur était réservé ? Quelles étaients leurs impressions ? Quels cadeaux ou souvenirs rapportaient-ils ?
Ainsi, les visiteurs d’aujourd’hui découvriront le Château par le regard de ceux qui les ont précédés au cours de l’histoire.


Nécessaire à thé et chocolat de Marie Leszczynska, aux armes de France et de Pologne, offert par Auguste III de Saxe.
Manufacture de porcelaine de Meissen, 1737
Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : RMN-Grand Palais (château de Versailles) / Christophe Fouin


Un partenariat entre le château de Versailles et le Metropolitan Museum of Art

L’exposition constitue la première collaboration d’envergure entre ces deux institutions culturelles au rayonnement mondial. Depuis la réception de Benjamin Franklin à la cour de Louis XVI en 1778, en passant par l’extraordinaire mécénat de John D. Rockefeller Jr. dans les années 1920, Versailles a toujours été un théâtre majeur de l’amitié franco-américaine.


Réception de Benjamin Franklin à la cour de France en 1778

Aujourd’hui, ce sont plus de 800 000 visiteurs américains qui viennent chaque année admirer la beauté du domaine de Versailles, faisant ainsi des États-Unis le premier pays représenté parmi les visiteurs étrangers.

Commissariat
Bertrand Rondot
Conservateur en chef au château de Versailles
Daniëlle Kisluk-Grosheide
Conservatrice au département de la sculpture et des arts décoratifs européens du Metropolitan Museum of Art

Source et infos complémentaires : http://presse.chateauversailles.fr/expositions/expositions-au-chateau/les-visiteurs-de-versailles-1682-1789/

Belle idée que celle là. Interessant sujet !

Oui, n'est-ce pas !

Invitée hier à l'ouverture , déception : nous connaissons presque tout . + Une superbe robe volante /robe de chambre et un costume masculin non coupé .
Un objet jamais encore exposé et déniché en Angleterre par mon fils en XVIII : un des canons offerts par les siamois et qui a tiré sur la Bastille ( il est sur la piste du second ). Versailles l'a fait restaurer.
Traiteur Lenôtre , rien goûté  lol

Clio a écrit:Traiteur Lenôtre

Pour Versailles cela s'impose

Mr de Talaru a écrit:

Clio a écrit:Traiteur Lenôtre

Pour Versailles cela s'impose

Of course !

Evoque t-on les visites de Marie-Christine et Albert de Saxe-Teshen et de Ferdinand et Béatrice de Habsbourg en 1786 à Versailles dont à mon avis on ne sait finalement pas grand chose ? 

C'est une bonne question je trouve !
Sont-ils alors considérés comme des souverains ou des ambassadeurs de souverains ?
Il y a aussi l'archiduc Maximilien en 1775.
Je verrais plutôt des visites familiales, annonçant celles nettement plus généralisées au XIXème siècle.

Le cas de Joseph II est un peu différent. En 1777, il vient régler le problème que nous connaissons bien, mais c'est aussi et surtout pour assurer l'alliance.
Sa visite de 1781 est purement politique, afin de tâter le terrain par rapport à son ouverture des bouches de l'Escaut et son alliance avec la Russie contre l'empire ottoman.
Mais je crois qu'il aimait bien visiter sa nombreuse fratrie cadette car il se rendra souvent aussi en Italie.

Oui, Reinette, les visites familiales de 1786 n'avaient pas de caractère officiel, mais tout de même elles n'avaient pas été organisées sur un mode strictement privé, car les motifs politiques étaient bien présents. 
C'est Joseph II qui en avait été le maître d'œuvre en mandant son frère Ferdinand et sa sœur Marie-Christine. 
L'empereur se souciait de l'Alliance, il sentait Marie-Antoinette se relâcher, devenir plus française qu 'inconditionnellement fidèle à la Maison de Habsbourg, et deuxièmement il dépêcha son frère et sa sœur pour sonder l'état de la reine après l'Affaire du Collier.

Marie-Antoinette avait très bien compris cette démarche qui émanait de Vienne. Ces visites furent un échec sur le plan politique et le plan familial. La reine fatiguée par sa quatrième grossesse, annula les festivités pour sa famille à Trianon.  

Ah, j'avais oublié ce détail d'un Joseph II envoyant frère et sœur ! Peut-être l'avais-je lu ou l'ignorais-je. Merci du rappel. Cela permet en effet d'envisager d'autres perspectives...
Je ne m'y étendrais pas, il est déjà tard, mais j'espère avoir l'occasion prochaine de les partager avec vous cher Dominique. Et d'autres, évidemment !

Juste une interrogation.  
Je sais que Joseph a pas mal d'influence sur ses cadets, dont Ferdinand.

Par contre cette relation affectueuse n'existe pas du tout avec ses sœurs de sa génération, dont Marie-Christine. Ils les a toutes renvoyées de Vienne dès la mort de leur mère.
Certes, Marie-Christine récupère une fonction de confiance en tant que gouvernante des Pays-Bas, bon moyen de l'éloigner tout en utilisant ses qualités politiques et celles je pense aussi non négligeables de son mari.
Mais de là à lui donner des missions tel que sonder leur petite sœur reine de France, je trouve cela beaucoup. Qu'il y est pensé et qu'elle l'ait accepté...
La distance Bruxelles /Paris n'étant pas négligeable, c'est certain.

Choix d'autant plus curieux que Joseph devait savoir que personne de la fratrie ne pouvait sentir Marie-Christine, coupable aux yeux de tous d'avoir été la chouchou de leur mère, au point d'avoir fait un mariage d'amour. Mais aussi parce que déjà jeune, elle rapportait à leur mère toutes les bêtises et manquements des uns et des autres. Il n'y a qu'à voir sa fameuse et charmante scène de saint Nicolas. Elle se peint en grande sœur moralisatrice "consolant" le pauvre petit Ferdinand qui n'a reçu que des verges en cadeau.

Il pouvait se douter que Marie-Antoinette n'accueillerait pas cette sœur les bras ouverts.
Ou peut-être que justement Joseph comptait sur les qualités délatrices de cette sœur...

Marie-Antoinette regardait du coin de l'oeil, son aînée, Marie-Christine, c'est certain, et la reine savait que sa sœur, était bien informée à Bruxelles, pour savoir rapidement ce qui était dit et écrit sur Marie-Antoinette..
Bon, la gouvernante des Pays-Bas n'était pas idiote, je pense que sur la somme d'informations qu'elle recevait, elle savait pertinemment faire le tri. La relation des deux sœurs reste un mystère, mais probablement Marie-Christine n'approuvait pas la conduite de sa cadette, la "tête à vents" qu'elle avait laissé paraître dix ans plus tôt...
Simone Bertiere n'hésite pas à parler je cite de "leçon de morale",  cadre de la mission de la fraterie de Marie-Antoinette.

CLIOXVIII a écrit:Invitée hier à l'ouverture , déception : nous connaissons presque tout .

J'ai eu un autre écho tout à fait différent, très enthousisate .

J'ai visité ce jour l'expo. Très belle expo avec de majestueuses pièces telles le buste de Louis XIV qui ornait l'escaliers des Ambassadeurs ou le superbe service à thé et chocolat de Marie Leczinska.
Petite déception car il n'y avait pas le tableau de la réception du doge de Gênes. Alors que je trouve que cet évènement marque bien la mentalité de l'époque.
J'ai acheté le superbe catalogue.

Monsieur de Coco a écrit:
Petite déception car il n'y avait pas le tableau de la réception du doge de Gênes. Alors que je trouve que cet évènement marque bien la mentalité de l'époque.

Première grande réception dans la galerie des Glaces
Quand Louis XIV reçoit le doge et les sénateurs de Gênes venus lui présenter leurs excuses pour s'être alliés à l'Espagne, il les fait patienter pendant "une bonne heure et demie, en attendant que le Conseil de marine que le Roi tenait fût fini!"

pour cette réception exceptionnelle, le trône est dressé au fond de la Grande Galerie de Versailles, de façon que la délégation génoise ait à parcourir l'itinéraire le plus long et le plus impressionnant possible

L'audience accordée par le Roi aux émissaires d'une puissance étrangère est le rituel politique par excellence, le moment privilégiée de la mise en scène de la puissance du monarque et de la splendeur de sa Cour.

https://www.google.fr/search?q=la+r%C3%A9ception%C3%A0+versailles+du+doge+de+G%C3%AAnes&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwiynMHvuZXXAhUILhoKHcLMDScQ_AUICygC&biw=1067&bih=484#imgrc=Pjg_SFzurJHwDM:

Petite déception, cher Monsieur de Coco, je vous l'accorde, mais grande consolation : nous pouvons admirer le splendide habit de Fersen que notre ami la nuit, la neige nous présentait ici :

La nuit, la neige a écrit:


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


Photo: Landin, Mats / Nordiska museet Attribution-NonCommercial-NoDerivs (CC BY-NC-ND)


* Le site du Musée : http://www.nordiskamuseet.se

https://marie-antoinette.forumactif.org/t2371p15-objets-ayant-appartenu-a-axel-de-fersen

Il me semble que le tableau de la réception du doge se trouve dans les galeries de l'histoire de Versailles? Je n'y suis pas allé pour vérifier!
L'habit de Fersen est somptueux. Il était très svelte!!!!!

... svelte, grand ( Lang Axel ) et beau !

Ne rêvons pas à voix haute, Mesdames !

Le site du château a mis en ligne des vidéos relatives à cette exposition, dont celle-ci, la plus intéressante, qui nous propose une étude du dessin de Le Brun que j'ai inséré au début de ce sujet...

Qu'ouis-je, qu'entends-je, qu'acoustiquais-je ?!! Le trône de Louis XIV n'était pas en argent massif ! Du bois recouvert de feuilles d'argent, fi donc !
J'espère que cela n'est pas venu à l'oreille des ambassadeurs de Siam ... Cela aurait fait par trop mauvais effet.

Le Général aurait dit : " ça craint ... "  

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Mme de Sabran a écrit:Qu'ouis-je, qu'entends-je, qu'acoustiquais-je ?!!     Le trône de Louis XIV n'était pas en argent massif !   Du bois recouvert de feuilles d'argent.

Oui le fameux trône d'argent massif est une légende , la très réussie exposition " Quand Versailles était meublé d'argent " l'expliquait parfaitement : il était en effet en bois recouvert d'argent .
Par contre le mobilier fastueux l'entourant (torchères , vases , girandoles , caisses à orangers etc) lui était bien d'argent massif . Ce même mobilier que le roi-soleil enverra quelques années plus tard à la fonte pour financer la guerre.

C'est une très belle exposition. Parmi les objets exposés :

Ce gobelet litron de la manufacture de Sèvres (1782) à l'effigie de la reine Marie-Antoinette, offert à Gustave III par les souverains français (Nationalmuseum de Stockholm) :



Une tabatière ornée de diamants et d'un portrait de Louis XVI par Sicardi, offerte par le roi au colonel John Laurens, envoyé par le Congrès américain en 1781 pour solliciter de l'argent et des armes :



Marie-Antoinette avec l'archiduc Maximilien :



Gustave III par Alexandre Roslin :

Bienvenue à vous, Ostrogoth !

Enchanté, cher Gouverneur. Comptez qu'en toute occasion je serai fort aise de contribuer à tout ce qui pourra vous être agréable.