Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
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Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Ah ? Je n'ai pas retrouvé ici de sujet dédié aux célébrissimes Mémoires de Saint-Simon ?
Bon, ce n'est pas grave, puisque ce nouveau livre, publié par l'excellente maison Bouquins propose (et quoique je trouve le titre étrange et inadapté
) cette nouveauté ce mois-ci...
Tout Saint Simon
Sous le direction de Marie-Paule de Weerdt Pilorge
Editions Bouquins - Robert Laffont (Nov 17)

Présentation :
Proche des plus hauts cercles du pouvoir, courtisan critique de Louis XIV, ami et conseiller malheureux du duc d'Orléans, Saint-Simon fut avant tout l'implacable chroniqueur de la cour de France, entre 1691 et 1723.
Ce volume, conçu comme un « auto-dictionnaire », rassemble les meilleures séquences du vaste tableau de moeurs brossé au fil du temps par un démystificateur sans égal. Rien n'échappe à Saint-Simon de la vanité des puissants, ni de l'infinie complexité des caractères humains.
Découpé par thèmes, accompagnés de longs extraits choisis et commentés par les meilleurs spécialistes, le présent ouvrage permet de mieux accéder aux événements, aux personnages qui l'ont inspiré.
En s'appuyant sur un ample florilège d'anecdotes et de portraits tout en finesse et en éclatantes singularités individuelles, il ne fait que souligner la cruelle vérité d'un univers de préséances ou le tragique de la décadence le dispute au comique des êtres et des situations.
Saint-Simon n'a pas seulement laissé à la postérité ces Mémoires monumentaux, mais aussi un grand nombre de textes politiques, historiques ou judiciaires, notes et correspondances qui se rattachent à des querelles et des polémiques en même temps qu'ils expriment ses ressassements personnels.
L'occasion est ici donnée de découvrir cette part de son oeuvre trop souvent méconnue.
À sa manière et dans la position qui fut la sienne, Saint-Simon s'inscrit pleinement dans le mouvement littéraire et intellectuel du siècle des Lumières dont il fut l'un des meilleurs observateurs et l'un des plus grands stylistes.
Mais ce génie féroce et savoureux témoigne d'une perspicacité qui peut s'appliquer sans conteste à toutes les époques.
J'aime ! J'aime !
Quelle magnifique écriture, et presque aussi redoutable que celle de la princesse Palatine...
Bon, ce n'est pas grave, puisque ce nouveau livre, publié par l'excellente maison Bouquins propose (et quoique je trouve le titre étrange et inadapté

Tout Saint Simon
Sous le direction de Marie-Paule de Weerdt Pilorge
Editions Bouquins - Robert Laffont (Nov 17)

Présentation :
Proche des plus hauts cercles du pouvoir, courtisan critique de Louis XIV, ami et conseiller malheureux du duc d'Orléans, Saint-Simon fut avant tout l'implacable chroniqueur de la cour de France, entre 1691 et 1723.
Ce volume, conçu comme un « auto-dictionnaire », rassemble les meilleures séquences du vaste tableau de moeurs brossé au fil du temps par un démystificateur sans égal. Rien n'échappe à Saint-Simon de la vanité des puissants, ni de l'infinie complexité des caractères humains.
Découpé par thèmes, accompagnés de longs extraits choisis et commentés par les meilleurs spécialistes, le présent ouvrage permet de mieux accéder aux événements, aux personnages qui l'ont inspiré.
En s'appuyant sur un ample florilège d'anecdotes et de portraits tout en finesse et en éclatantes singularités individuelles, il ne fait que souligner la cruelle vérité d'un univers de préséances ou le tragique de la décadence le dispute au comique des êtres et des situations.
Saint-Simon n'a pas seulement laissé à la postérité ces Mémoires monumentaux, mais aussi un grand nombre de textes politiques, historiques ou judiciaires, notes et correspondances qui se rattachent à des querelles et des polémiques en même temps qu'ils expriment ses ressassements personnels.
L'occasion est ici donnée de découvrir cette part de son oeuvre trop souvent méconnue.
À sa manière et dans la position qui fut la sienne, Saint-Simon s'inscrit pleinement dans le mouvement littéraire et intellectuel du siècle des Lumières dont il fut l'un des meilleurs observateurs et l'un des plus grands stylistes.
Mais ce génie féroce et savoureux témoigne d'une perspicacité qui peut s'appliquer sans conteste à toutes les époques.
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J'aime ! J'aime !

Quelle magnifique écriture, et presque aussi redoutable que celle de la princesse Palatine...

La nuit, la neige- Messages : 17524
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
J'en ai lu une bonne partie de ses mémoires. Il a la plume acide et acérée sur les "bâtards" de Louis XIV. Il faut avoir lu ses mémoires qui ne manquent pas de piquants.











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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3084
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 64
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Oui, c'est un régal à lire.
J'ai lu la version courte.
Rappelons que l'édition de La Pleïade propose 8 volumes pour les seuls Mémoires...
La phrase en exergue sur la couverture du livre est un bon exemple :
L'art de s'avancer et de parvenir, c'est l'art d'offrir sa main à qui l'on voudrait donner son pied.
A méditer...
J'ai lu la version courte.
Rappelons que l'édition de La Pleïade propose 8 volumes pour les seuls Mémoires...
La phrase en exergue sur la couverture du livre est un bon exemple :
L'art de s'avancer et de parvenir, c'est l'art d'offrir sa main à qui l'on voudrait donner son pied.
A méditer...

La nuit, la neige- Messages : 17524
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Génial c'est tellement d'actualité encore de nos jours.Saint Simon a écrit:L'art de s'avancer et de parvenir, c'est l'art d'offrir sa main à qui l'on voudrait donner son pied.
Je suis comme toi la Nuit j'ai lu la version courte.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3084
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 64
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Aïe ! Nous en sommes tous là, j'imagine ...

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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 53824
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Il s'agit d'une rediffusion, mais elle tombe bien...
Hier, l'émission de radio Ça peut pas faire de mal, sur France Inter, était consacrée aux Mémoires de Saint Simon.
Saint-Simon a raconté sous Louis XV, en style Louis XIII, ce qui se passait sous Louis XIV à la cour de Versailles, cette jungle de satin, ce pays-ci.
(Paul Morand)

Hyacinthe Rigaud et Nicolas Joseph Le Roy
Portrait de Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon, 1695 (avant restauration).
Paris, coll. priv. Photo : Sotheby's NY
Si vous ne connaissez pas le principe de l'émission, il s'agit d'une lecture d'extraits choisis ponctuée de quelques commentaires historiques ou littéraires et d'intermèdes sonores (musique, extraits de films etc.).
Guillaume Gallienne et Catherine Salviat dévoilaient donc quelques secrets de cour, sous la plume aiguisée du grand biographe et chroniqueur qu'était le duc de Saint-Simon.
Si cela vous tente (59 mn), c'est ici : https://www.franceinter.fr/emissions/ca-peut-pas-faire-de-mal/ca-peut-pas-faire-de-mal-18-novembre-2017
Hier, l'émission de radio Ça peut pas faire de mal, sur France Inter, était consacrée aux Mémoires de Saint Simon.
Saint-Simon a raconté sous Louis XV, en style Louis XIII, ce qui se passait sous Louis XIV à la cour de Versailles, cette jungle de satin, ce pays-ci.
(Paul Morand)

Hyacinthe Rigaud et Nicolas Joseph Le Roy
Portrait de Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon, 1695 (avant restauration).
Paris, coll. priv. Photo : Sotheby's NY
Si vous ne connaissez pas le principe de l'émission, il s'agit d'une lecture d'extraits choisis ponctuée de quelques commentaires historiques ou littéraires et d'intermèdes sonores (musique, extraits de films etc.).
Guillaume Gallienne et Catherine Salviat dévoilaient donc quelques secrets de cour, sous la plume aiguisée du grand biographe et chroniqueur qu'était le duc de Saint-Simon.

La nuit, la neige- Messages : 17524
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Tu m'as prise de vitesse, j'allais le dire !
Excellente émission, ne la manquez pas !!!

Excellente émission, ne la manquez pas !!!

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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 53824
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Relu récemment : quelle plume, et quel portrait !
Extrait des Mémoires de Saint-Simon : le cardinal Dubois

Portrait de Guillaume Dubois
Par Hyacinthe Rigaud, 1723
L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine, à physionomie d'esprit, qui était en plein ce qu'un mauvais français appelle un sacre, mais qui ne se peut guère exprimer autrement.
Tous les vices combattaient en lui à qui en demeurerait le maître. Ils y faisaient un bruit et un combat continuel entre eux.
L'avarice, la débauche, l'ambition étaient ses dieux ; la perfidie, la flatterie, les servages, ses moyens ; l'impiété parfaite, son repos ; et l'opinion que la probité et l'honnêteté sont des chimères dont on se pare, et qui n'ont de réalité dans personne, son principe, en conséquence duquel tous moyens lui étaient bons.
Il excellait en basses intrigues, il en vivait, il ne pouvait s'en passer, mais toujours avec un but où toutes ses démarches tendaient, avec une patience qui n'avait de terme que le succès, ou la démonstration réitérée de n'y pouvoir arriver, à moins que, cheminant ainsi dans la profondeur et les ténèbres, il ne vit jour à mieux en ouvrant un autre boyau. Il passait ainsi sa vie dans les sapes.
Le mensonge le plus hardi lui était tourné en nature avec un air simple, droit, sincère, souvent honteux.
Il aurait parlé avec grâce et facilité, si, dans le dessein de pénétrer les autres en parlant, la crainte de s'avancer plus qu'il ne voulait ne l'avait accoutumé à un bégaiement factice qui le déparait, et qui, redoublé quand il fut arrivé à se mêler de choses importantes, devint insupportable, et quelquefois inintelligible.

Le cardinal Dubois
Par Hacynthe Rigaud
Signé et daté sur la base de la pendule "Fait par Hyacintus Rigaus, 1723".
Photo : Cleveland Museum of Art
Sans ses contours et le peu de naturel qui perçait malgré ses soins, sa conversation aurait été aimable.
Il avait de l'esprit, assez de lettres, d'histoire et de lecture, beaucoup de monde, force envie de plaire et de s'insinuer, mais tout cela gâté par une fumée de fausseté qui sortait malgré lui de tous ses pores et jusque de sa gaieté, qui attristait par là.
Méchant d'ailleurs avec réflexion et par nature, et, par raisonnement, traître et ingrat, maître expert aux compositions des plus grandes noirceurs, effronté à faire peur étant pris sur le fait ; désirant tout, enviant tout, et voulant toutes les dépouilles.
On connut après, dès qu'il osa ne se plus contraindre, à quel point il était intéressé, débauché, inconséquent, ignorant en toute affaire, passionné toujours, emporté, blasphémateur et fou, et jusqu'à quel point il méprisa publiquement son maître et l'État, le monde sans exception et les affaires, pour les sacrifier à soi tous et toutes, à son crédit, à sa puissance, à son autorité absolue, à sa grandeur, à son avarice, à ses frayeurs, à ses vengeances.
Tel fut le sage à qui Monsieur confia les moeurs de son fils unique à former, par le conseil de deux hommes qui ne les avaient pas meilleures, et qui en avaient bien fait leurs preuves.


Extrait des Mémoires de Saint-Simon : le cardinal Dubois

Portrait de Guillaume Dubois
Par Hyacinthe Rigaud, 1723
L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine, à physionomie d'esprit, qui était en plein ce qu'un mauvais français appelle un sacre, mais qui ne se peut guère exprimer autrement.
Tous les vices combattaient en lui à qui en demeurerait le maître. Ils y faisaient un bruit et un combat continuel entre eux.

L'avarice, la débauche, l'ambition étaient ses dieux ; la perfidie, la flatterie, les servages, ses moyens ; l'impiété parfaite, son repos ; et l'opinion que la probité et l'honnêteté sont des chimères dont on se pare, et qui n'ont de réalité dans personne, son principe, en conséquence duquel tous moyens lui étaient bons.
Il excellait en basses intrigues, il en vivait, il ne pouvait s'en passer, mais toujours avec un but où toutes ses démarches tendaient, avec une patience qui n'avait de terme que le succès, ou la démonstration réitérée de n'y pouvoir arriver, à moins que, cheminant ainsi dans la profondeur et les ténèbres, il ne vit jour à mieux en ouvrant un autre boyau. Il passait ainsi sa vie dans les sapes.
Le mensonge le plus hardi lui était tourné en nature avec un air simple, droit, sincère, souvent honteux.
Il aurait parlé avec grâce et facilité, si, dans le dessein de pénétrer les autres en parlant, la crainte de s'avancer plus qu'il ne voulait ne l'avait accoutumé à un bégaiement factice qui le déparait, et qui, redoublé quand il fut arrivé à se mêler de choses importantes, devint insupportable, et quelquefois inintelligible.

Le cardinal Dubois
Par Hacynthe Rigaud
Signé et daté sur la base de la pendule "Fait par Hyacintus Rigaus, 1723".
Photo : Cleveland Museum of Art
Sans ses contours et le peu de naturel qui perçait malgré ses soins, sa conversation aurait été aimable.
Il avait de l'esprit, assez de lettres, d'histoire et de lecture, beaucoup de monde, force envie de plaire et de s'insinuer, mais tout cela gâté par une fumée de fausseté qui sortait malgré lui de tous ses pores et jusque de sa gaieté, qui attristait par là.
Méchant d'ailleurs avec réflexion et par nature, et, par raisonnement, traître et ingrat, maître expert aux compositions des plus grandes noirceurs, effronté à faire peur étant pris sur le fait ; désirant tout, enviant tout, et voulant toutes les dépouilles.
On connut après, dès qu'il osa ne se plus contraindre, à quel point il était intéressé, débauché, inconséquent, ignorant en toute affaire, passionné toujours, emporté, blasphémateur et fou, et jusqu'à quel point il méprisa publiquement son maître et l'État, le monde sans exception et les affaires, pour les sacrifier à soi tous et toutes, à son crédit, à sa puissance, à son autorité absolue, à sa grandeur, à son avarice, à ses frayeurs, à ses vengeances.
Tel fut le sage à qui Monsieur confia les moeurs de son fils unique à former, par le conseil de deux hommes qui ne les avaient pas meilleures, et qui en avaient bien fait leurs preuves.
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 17 Avr 2018, 08:33, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 17524
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tout Saint-Simon. Aux éditions Bouquins Robert Laffont
Merci, cher la nuit, la neige .

Quel portrait !!! Se peut-il que Dubois ait été aussi noir ?!!
Mais dis-moi . Que signifie : Il passait ainsi sa vie dans les sapes ?
Le détail du bégaiement pour tergiverser, éluder, décourager les sujets qui fâchent, ne manque pas de sel .

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Date d'inscription : 21/12/2013
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