L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
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L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Voici mon reportage sur l'Hôtel de Toulouse, demeure du comte de Toulouse, du duc de Penthièvre puis de la princesse de Lamballe.
On entre par l'escalier rouge.
Ce grand escalier à la française, avec sa rampe de barreaux de fonte, a été créé au milieu du XIXème siècle. Un buste de Crétet, premier gouverneur de la banque de France (c'était pas un crétin paraît-il : ), trône sur le palier.
On arrive ensuite dans une première antichambre, où l'on découvre un grand portrait de la famille de Penthièvre.
Il s'agit d'une copie, exécutée pour Louis-Philippe vers 1840 par Rauch et Leboucher, de La Tasse de chocolat de Jean-Baptiste Charpentier, peintre du duc de Penthièvre, conservée à Versailles. Le peintre a réuni des personnages qui n'ont pu poser ensemble, pour des raisons chronologiques. De gauche à droite, on reconnaît :
... le duc de Penthièvre (1725-1793) avec, derrière lui, son fils, le prince de Lamballe (1747-1768)…
... puis, la princesse de Lamballe (1749-1792), avec un petit chien, et derrière elle, la fille du duc, Louise-Marie-Adélaïde, dite "Mademoiselle de Penthièvre" (1753-1821), qui épousera le duc d'Orléans, futur Egalité, en 1769 et enfin à droite, un peu isolée, la mère du duc, la comtesse de Toulouse, Marie-Victoire Sophie de Noailles (1688-1766).
On entre par l'escalier rouge.
Ce grand escalier à la française, avec sa rampe de barreaux de fonte, a été créé au milieu du XIXème siècle. Un buste de Crétet, premier gouverneur de la banque de France (c'était pas un crétin paraît-il : ), trône sur le palier.
On arrive ensuite dans une première antichambre, où l'on découvre un grand portrait de la famille de Penthièvre.
Il s'agit d'une copie, exécutée pour Louis-Philippe vers 1840 par Rauch et Leboucher, de La Tasse de chocolat de Jean-Baptiste Charpentier, peintre du duc de Penthièvre, conservée à Versailles. Le peintre a réuni des personnages qui n'ont pu poser ensemble, pour des raisons chronologiques. De gauche à droite, on reconnaît :
... le duc de Penthièvre (1725-1793) avec, derrière lui, son fils, le prince de Lamballe (1747-1768)…
... puis, la princesse de Lamballe (1749-1792), avec un petit chien, et derrière elle, la fille du duc, Louise-Marie-Adélaïde, dite "Mademoiselle de Penthièvre" (1753-1821), qui épousera le duc d'Orléans, futur Egalité, en 1769 et enfin à droite, un peu isolée, la mère du duc, la comtesse de Toulouse, Marie-Victoire Sophie de Noailles (1688-1766).
Dernière édition par Cosmo le Sam 25 Jan 2014, 11:12, édité 1 fois
cosmo- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Après être passé par le Salon Régence, où trône un superbe bureau à cylindre en placage de bois de rose, amarante et bronze doré, exécuté vers 1765-1770…
... on entre dans le Salon Fragonard, vaste pièce établie à l'emplacement de la chambre à alcôve de 1640 et du cabinet sur la rue.
Cette pièce possède un décor de boiseries blanc et or, de style néo-Louis XVI, intégrant trois dessus de porte originaux, datables des années 1780, et qui proviennent sans doute des appartements Lamballe. Ils se composent de médaillons en bas-reliefs, représentant Minerve, Clio et terpsichore, avec des guirlandes dorées sur fond blanc.
Le salon Fragonard abrite l'oeuvre la plus célèbre des collections de la banque : la grande toile de Fragonard, La Fête à Saint-Cloud.
Les deux portraits de part et d'autre de la porte conduisant au bureau du gouverneur représentent les maîtres de la maison :
A gauche, une belle copie d'atelier du portrait du comte de Toulouse de Hyacinthe Rigaud..
... et à droite, une copie du XVIIIème d'après Jean-Marc Nattier, d'un portrait du duc de Penthièvre :
... on entre dans le Salon Fragonard, vaste pièce établie à l'emplacement de la chambre à alcôve de 1640 et du cabinet sur la rue.
Cette pièce possède un décor de boiseries blanc et or, de style néo-Louis XVI, intégrant trois dessus de porte originaux, datables des années 1780, et qui proviennent sans doute des appartements Lamballe. Ils se composent de médaillons en bas-reliefs, représentant Minerve, Clio et terpsichore, avec des guirlandes dorées sur fond blanc.
Le salon Fragonard abrite l'oeuvre la plus célèbre des collections de la banque : la grande toile de Fragonard, La Fête à Saint-Cloud.
Les deux portraits de part et d'autre de la porte conduisant au bureau du gouverneur représentent les maîtres de la maison :
A gauche, une belle copie d'atelier du portrait du comte de Toulouse de Hyacinthe Rigaud..
... et à droite, une copie du XVIIIème d'après Jean-Marc Nattier, d'un portrait du duc de Penthièvre :
Invité- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Le bureau du gouverneur, au décor néo-Louis XVI, occupe l'emplacement d'une ancienne antichambre desservant l'appartement de l'aile droite sur cour.
On y admire un rare portrait de la princesse de Lamballe, acquis par la banque en 2012. Ce portrait, daté de 1779, est l'oeuvre de Marie-Victoire Lemoine (1754-1820). Le tableau possède un étonnant cadre en bois doré mouvementé.
On y admire un rare portrait de la princesse de Lamballe, acquis par la banque en 2012. Ce portrait, daté de 1779, est l'oeuvre de Marie-Victoire Lemoine (1754-1820). Le tableau possède un étonnant cadre en bois doré mouvementé.
Invité- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Dans la salle du Damier, ainsi nommée en raison de son dallage noir et blanc, on trouve un imposant portrait du duc de Penthièvre en Grand Amiral (1779), dû au peintre Vaxcilhère (artiste connu pour cette seule oeuvre ! Shocked ), dans son cadre d'origine aux armes. Les traits sont peu ressemblants et l'embonpoint est une fantaisie du peintre, nous dit-on.
Invité- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Enfin, on entre dans la Galerie Dorée...! :n,,;::::!!!:
Sous cette appellation se cache l'une des plus belles créations de l'art français, qui procède de trois époques : une galerie de tableaux italiens du XVIIème siècle, dont subsistent seuls les volumes, la galerie de Vrillière ; une galerie à la française avec son décor du XVIIIème siècle, qui conserve ses boiseries sculptées et dorées ; enfin une galerie entièrement restaurée au XIXème siècle à laquelle se rattachent toutes les peintures et les statues des niches.
D'une longueur de 40 mètres sur une largeur de 6,50 et une hauteur de 8 mètres, la galerie a été dessinée par François Mansart pour Monsieur de La Vrillière en 1635-1638.
Elle était destinée, dès l'origine, à mettre en scène dix grands tableaux italiens, de format presque carré.
Le comte de Toulouse confia ensuite à Robert de Cotte, premier architecte du roi, le soin de redécorer les appartements et la galerie de son hôtel. Celui-ci conserva l'économie de la pièce, mais dessina pour les murs une nouvelle boiserie de chêne sculptée et dorée.
Achevé en 1719, l'ensemble prit le nom de Galerie Dorée (on se demande bien pourquoi ! : ).
La voûte de Perrier a été refaite à l'identique au XIXème siècle.
Voilà, fin de la visite ! :4869: (source : "Banque de France, l'Hôtel de La Vrillière et ses collections", dossier de l'art thématique n°5, par Alexandre Gady).
Sous cette appellation se cache l'une des plus belles créations de l'art français, qui procède de trois époques : une galerie de tableaux italiens du XVIIème siècle, dont subsistent seuls les volumes, la galerie de Vrillière ; une galerie à la française avec son décor du XVIIIème siècle, qui conserve ses boiseries sculptées et dorées ; enfin une galerie entièrement restaurée au XIXème siècle à laquelle se rattachent toutes les peintures et les statues des niches.
D'une longueur de 40 mètres sur une largeur de 6,50 et une hauteur de 8 mètres, la galerie a été dessinée par François Mansart pour Monsieur de La Vrillière en 1635-1638.
Elle était destinée, dès l'origine, à mettre en scène dix grands tableaux italiens, de format presque carré.
Le comte de Toulouse confia ensuite à Robert de Cotte, premier architecte du roi, le soin de redécorer les appartements et la galerie de son hôtel. Celui-ci conserva l'économie de la pièce, mais dessina pour les murs une nouvelle boiserie de chêne sculptée et dorée.
Achevé en 1719, l'ensemble prit le nom de Galerie Dorée (on se demande bien pourquoi ! : ).
La voûte de Perrier a été refaite à l'identique au XIXème siècle.
Voilà, fin de la visite ! :4869: (source : "Banque de France, l'Hôtel de La Vrillière et ses collections", dossier de l'art thématique n°5, par Alexandre Gady).
Invité- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Merci Cosmo!
Cet hôtel est vraiment superbe !
Cette galerie... :;\':;\':; ...oui elle est royale ! Penthièvre oblige !
Bien à vous.
Cet hôtel est vraiment superbe !
Cette galerie... :;\':;\':; ...oui elle est royale ! Penthièvre oblige !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
De rien !
Il avait les moyens le duc de Penthièvre ! Il était paraît-il l'homme le plus riche d'Europe, avec plus d'une vingtaine de châteaux si ma mémoire est bonne. Mais il s'ennuyait beaucoup et dépensait peu son argent. Il donnait beaucoup aux pauvres.
Du fait de la fortune considérable du duc de Penthièvre, Louis XV avait d'ailleurs vu d'un assez mauvais oeil, le projet de mariage de sa fille avec Philippe (futur Egalité)…
Il avait les moyens le duc de Penthièvre ! Il était paraît-il l'homme le plus riche d'Europe, avec plus d'une vingtaine de châteaux si ma mémoire est bonne. Mais il s'ennuyait beaucoup et dépensait peu son argent. Il donnait beaucoup aux pauvres.
Du fait de la fortune considérable du duc de Penthièvre, Louis XV avait d'ailleurs vu d'un assez mauvais oeil, le projet de mariage de sa fille avec Philippe (futur Egalité)…
Invité- Invité
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Je me demande bien pourquoi la banque de France a fait l'acquisition de ce portrait de la princesse ... boudoi29
Peut-être un seul intérêt pour l'art ?
Peut-être un seul intérêt pour l'art ?
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Merci beaucoup Cosmo !
On avait ainsi suggéré au roi de lui faire épouser le comte d'Artois, mais Louis XV refusa : les Petis-Fils de France ne font pas de mariages d'argent... et encore moins avec une branche bâtarde...
Cosmo a écrit:Du fait de la fortune considérable du duc de Penthièvre, Louis XV avait d'ailleurs vu d'un assez mauvais oeil, le projet de mariage de sa fille avec Philippe (futur Egalité)…
On avait ainsi suggéré au roi de lui faire épouser le comte d'Artois, mais Louis XV refusa : les Petis-Fils de France ne font pas de mariages d'argent... et encore moins avec une branche bâtarde...
Gouverneur Morris- Messages : 11799
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Ah, mais je suis ravie de retrouver ici ton exposé sur l'hôtel de Toulouse, cher Cosmo ! :n,,;::::!!!:
Je te disais :
C'est à l'hôtel de Toulouse qu'arrive Mme de Lamballe, le 2 février 1767 . Un souper de cent trente couverts attend les nouveaux mariés .
L'hôtel n'est pas illuminé, à cause de la mort récente de la comtesse de Toulouse, née Sophie de Noailles .
A l'extérieur, seulement deux réverbères à l'huile éclairent, de leur lueur falote, les statues de Mars et de Pallas, assises sur le bandeau d'entablement qui couronne la porte cochère . ( La princesse de Lamballe, Raoul Arnaud )
L'hôtel de Toulouse ne pouvant être illuminé parce que M. de Penthièvre était en deuil de sa mère, l'intérieur était éclairé de lampions et d'une immense quantité de bougies . ( Mémoires de Fortaire )
Est-ce que Mars et Pallas sont les deux bas-reliefs un peu riquiqui, de part et d'autre de la porte cochère, que l'on voit ci-dessous ?
Je te disais :
C'est à l'hôtel de Toulouse qu'arrive Mme de Lamballe, le 2 février 1767 . Un souper de cent trente couverts attend les nouveaux mariés .
L'hôtel n'est pas illuminé, à cause de la mort récente de la comtesse de Toulouse, née Sophie de Noailles .
A l'extérieur, seulement deux réverbères à l'huile éclairent, de leur lueur falote, les statues de Mars et de Pallas, assises sur le bandeau d'entablement qui couronne la porte cochère . ( La princesse de Lamballe, Raoul Arnaud )
L'hôtel de Toulouse ne pouvant être illuminé parce que M. de Penthièvre était en deuil de sa mère, l'intérieur était éclairé de lampions et d'une immense quantité de bougies . ( Mémoires de Fortaire )
Est-ce que Mars et Pallas sont les deux bas-reliefs un peu riquiqui, de part et d'autre de la porte cochère, que l'on voit ci-dessous ?
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Diphildor a écrit:
Pour compléter ce magnifique reportage, voici une description de l'hôtel de Toulouse datant de 1726, par Claude-Marin Saugrain et Du Moulinet!
Une curiosité !!!
L'Hôtel de Toulouse , près la Place des Victoires.
C'étoit autrefois l'Hôtelde laVrillière, parce qu'il fut bâti par le Sécretaire d'Etat de ce nom , mais depuis 171?. on l'appelle l'Hôtel de Toulouse, parce que l'Aramiral de France, Louis-Alexandre de Bourbon , Comte de Toulouse , l'acheta du sieur Rouillé, Maître des Requêtes.
Ce Prince ayant voulu se faire un logement digne de sa magnificence, a lait changer en quelques endroits la disposition de l'édifice, sons la conduite de M. Decotte: ce changement, joint aux embellissemens qu'il y a ajoutez, donnent à cet Hôtel un grand degré de- perfection.
(Robert de Cotte était un architecte français né en 1656 et mort le 15 juillet 1735 à Passy. Il fut l'un des grands architectes français dans la lignée des Mansart , il sera l'élève de Jules Hardouin-Mansart, avant de devenir son beau-frère et son principal collaborateur).
La porte d'entrée , sur l'entablement de laquelle posent deux figures faites par François Périer, qui font Mars &c Minerve, passe pour le chef-d'œuvre de François Mansard; elle est d'ordre Dorique, ainsi que l'architecture des trois corps de logis: les deux aîles du bâtiment ont chacune une galerie ou portique au rez de chaussée de la cour, la face du milieu présente un corps avancé d'architecture, au fronton duquel les armes du Comte de Toulouse sont sculptées.
Le grand escalier est placé dans l'intérieur de l'aîle gauche, après un vestibule dorique, qui donne d'abord une grande vue de ce que l'on va voir.
Le pallier de cet escalier, dont la clarté est une des perfections qu'on y remarque, conduit dans une salle ou première antichambre, ornée de belles tapisseries des Goblins (sic) de trois tableaux: celui de la cheminée est une copie de David , du Guide , dont l'original qui est semblable à celui du sallon des Muses au Luxembourg , doit être placé dans la Galerie de cet Hôtel ; les dessus des portes font des jeux d'enfans ; Salomon qui sacrifie aux Idoles.
La seconde antichambre qui fuit celle-ci, est à présent tendue" d'une tapisserie de velours cramoisi , fur lequel font en grosse broderie d'argent des colonnes torses qui symétrisent avec l'architecture de cette chambre -, & fur les trois portes font représentez une Vierge, avec l'enfant Jésus , & S. Jean; Moïse à qui les filles de Jetro donnent à boire ; & une Charité Romaine.
Ensuite, Ton entre dans la grande chambre , meublée d'un riche lit de parade en broderie d'or fur un velours cramoisi; & de plusieurs tableaux de prix, dont les plus remarquables font la mort d'Adonis » Judith présentée 'Holoferne , la mort de Procris, & quelques autres.
Le grand cabinet fuit cette píéce', & c'est dans ce lieu oú Ton peut remarquer tout "ce que le bon goût, le travail & la richesse ont de plus parfait , on ne fauroit trouver une piéce plus ingénieusement éclairée, ni mieux percée que celle-ci « elle est le centre de tous les appartemens de cet étage: elle en est aussi jusqu'à présent tendue le plus superbe : les tapistèries (sic) sont cette riche tenture de soye rehaussée d'or & d'argent qui fut faite aux Goblins pour Madame de Montefpan fur les desseins inventez par le Berin , & peints en grand par Vernanfal; les ornemens de sculpture faits par Vassé , les cizslures en bronze, distribuées dans les différens compartimens, & fur la cheminée , sont d'une exécution qui fait connoître qu'on n'y a épargné ni le tems ni la dépense: ces ouvrages variez si à propos avec les glaces les mieux choisies, forment un aspect dont la vue ne peut se rassâsier.
François- Antoine Vassé 1681-1736.
Ce cabinet ou sallon communique d'un côté à la chambre ordinaire de M. le Comte de Toulouse , & de l'autre côté directement opposé» à la galerie qui règne fur le jardin. Cette galerie n'est pas moins magnifique : elle est ornée des tableaux des plus grands Maîtres, que le Prince a pris foin de rassembler. t
Quoiqu'on puisse dire de la chambre du Comte de Toulouse , on ne sçauroit exagérer le bon goût qui y régne : C'est à peu près la nicme maniéré que celle du fallon dont on vient de parler. L'alcove est très-bien prise; le lit qu'elle renferme est un ouvrage en tableaux de tapisseries à petit points , comparus par une broderie d'or convenable à la délicatesse des figures: la cheminée d'un goût nouveau , comme celle du fallon & le reste des meubles, font d'une magnificence achevée; les dessus de portes font quatre tableaux du Baffàn.
Après cette chambre , il ne reste à voir que deux cabinets contigus, ornez de glaces, à peu près de la même façon.
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Au rez-de-chaussée, à gauche, étaient rangés dans une antichambre à l'atmosphère lugubre de cénotaphe ( Raoul Arnaud ) les bustes de tous les amiraux de France jusqu'au comte de Toulouse et au duc de Penthièvre ( titre que convoitera en vain son gendre Orléans ).
L'on accédait à l'étage par un escalier monumental, superbe de proportions, dalles en pierres blanches, dentelle de ferronnerie pour la rampe, sous des voûtes précieusement ornées de sculptures où Vassé a voulu, dès l'entrée, rappeler aux visiteurs qu'ils étaient chez le Grand Amiral et le Grand Veneur de France .
L'escalier débouche dans la salle des gardes . Elle est réchauffée en hiver par de grandes tapisseries de Lucas de Leyde qui figurent les victoires de Louis XIV.
De là, on passe dans l'antichambre du grand appartement entièrement tendu, murs, fenêtres et mobilier, de velours rouge brodé argent . Elle est ornée de colonnes torses .
La charité et l'enfant Jésus dans les bras de la Vierge de Van Dyck, et Rachel donnant à boire aux troupeaux d'Abraham de Véronèse sont les dessus-de-portes .
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L'on accédait à l'étage par un escalier monumental, superbe de proportions, dalles en pierres blanches, dentelle de ferronnerie pour la rampe, sous des voûtes précieusement ornées de sculptures où Vassé a voulu, dès l'entrée, rappeler aux visiteurs qu'ils étaient chez le Grand Amiral et le Grand Veneur de France .
L'escalier débouche dans la salle des gardes . Elle est réchauffée en hiver par de grandes tapisseries de Lucas de Leyde qui figurent les victoires de Louis XIV.
De là, on passe dans l'antichambre du grand appartement entièrement tendu, murs, fenêtres et mobilier, de velours rouge brodé argent . Elle est ornée de colonnes torses .
La charité et l'enfant Jésus dans les bras de la Vierge de Van Dyck, et Rachel donnant à boire aux troupeaux d'Abraham de Véronèse sont les dessus-de-portes .
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Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Diphildor a écrit:
La galerie dorée au début du XIXème siècle par Jean-François Garneray.
Chronologie (très!) sommaire.
26 mars 1634
Louis Phélypeaux, seigneur de La Vrillière (1598-1681), secrétaire d’État aux Finances, achète une parcelle de terrain rue des Petits-Champs. Il confie
les travaux de son futur hôtel à François Mansart.
La construction débute en 1635.
1645
La Grande Galerie est terminée.
1646
François Perrier peint à fresque
le plafond de la Galerie.
1713
Le comte de Toulouse acquiert la demeure qui prend le nom d’hôtel de Toulouse.
Travaux de Robert de Cotte et de François Antoine Vassé à partir de 1718 ...
4 mars 1793
À la mort du duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse, ses biens sont déclarés propriété nationale.
1795
Les tableaux de la Galerie sont dispersés entre le Louvre et les musées de province.
Avec l’installation du Bulletin des lois et de l’Imprimerie nationale, la Galerie sert de magasin à papier.
1800
Napoléon Bonaparte crée la Banque de France. Celle-ci s’installe dans les locaux de l’ancien institut d’émission, la Caisse des
comptes courants, place des Victoires.
31 mars 1808
La Banque de France achète l’hôtel de Toulouse pour répondre au développement de ses activités et au manque de place qui en découle.
Février 1870
Les travaux de rénovation de la Galerie commencent. Ils sont confiés à Questel. La décoration intérieure est démontée avec soin.
Novembre 1875
Après s’être interrompus pendant la guerre et la Commune, les travaux sont terminés.
La décoration intérieure de la Galerie est fidèlement rétablie. Des copies de tableaux d’origine sont placées dans les trumeaux vides.
.
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
...... intéressante chronologie, merci cher Diphil ! :n,,;::::!!!:
Avec la chambre de parade, au centre de l'hôtel, communiquaient l'antichambre du grand appartement et le grand cabinet où recevait le duc de Penthièvre, salon féerique, fleuri de sculptures, enrichi de peintures du Guerchin, tendu de ces inestimables merveilles, connues de l'Europe entière, les tapisseries que le grand roi avait commandées à Béhagle pour Mme de Montespan . ( Raoul Arnaud )
Piganiol de la Force témoigne que les dessus-de-porte représentaient Esther par le Guerchin, Agar dans le désert et deux sujets historiques .
La galerie dorée est longue de vingt trois toises sur dix-neufs pieds ( ??? ) . Vassé l'a ornée de sculptures et François Perrier ( pas le même : ) a peint son plafond en anse de panier .
Cinq portiques de glaces à miroir font face aux fenêtres donnant sur le jardin .
A l'époque qui nous intéresse, celle de Mme de Lamballe, les panneaux étaient décorés de peintures de maîtres : La mort de Cléopâtre de Véronèse ( qui fut placée ensuite au Louvre ), Criolan par le Guerchin ( qui échoua au musée de Caen ), Romulus et Rémus trouvés par le berger Faustule par Pietro de Cortone ( Louvre ), l'Enlèvement d'Hélène par Le Guide ( tiens ! j'aurais juré que c'était par Pâris ! boudoi26 ), Auguste par Carlo Maratti ( musée de Lille ), Un seigneur recevant la visite d'un guerrier par Valentin ( musée de Lille ), Ecoliers fouettant leur maître d'école qui voulait livrer leur ville à Camille par le Poussin ( Louvre ), Auguste consultant la Sybille par Mietro de Cortone ( musée de Nancy ), et enfin César répudiant Pompéia encore par Cortone ( musée de Lyon ) .
La distribution desdites oeuvres dans les musées respectifs a peut-être changé depuis 1910 date à laquelle les recense Raoul Arnaud .
Ces tableaux furent enlevés de l'hôtel de Toulouse le 1er brumaire de l'an II, en exécution de la loi du 1er mars 1793 et transportés à l'hôtel de Nesle qui tenait lieu de dépôt des objets d'art .
La Banque de France en a fait réaliser de bonnes copies replacées dans la Galerie dorée .
Quatre grands vases en porcelaine du Japon occupaient les quatre coins de la pièce dans laquelle trônait aussi une magnifique cheminée qui fut détruite pendant la Révolution . Elle était superbement décorée, dans le fond d'une grille avec deux figures de bronze, l'Océan et Thétys, sur le manteau, deux Tritons portant des torches, , dans les niches, à droite l'Europe, et à gauche l'Asie, en or moulu .
Tout cela fut saccagé et remplacé par des symboles révolutionnaires, bonnet phrygien, balance, lion, etc .... sur papiers tricolores .
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Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
La cheminée, détruite à la révolution, fut recrée fidèlement lors des travaux du XIXème, mais jugée trop exubérante, elle fut remplacée par le modèle plus traditionnel que nous voyons aujourd'hui.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
En existe-t-il des représentations, une gravure peut-être ?
C'est presque dommage, ce parti-pris de simplicité !
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Mme de Sabran a écrit:A l'époque qui nous intéresse, celle de Mme de Lamballe, les panneaux étaient décorés de peintures de maîtres : La mort de Cléopâtre de Véronèse ( qui fut placée ensuite au Louvre ), Criolan par le Guerchin ( qui échoua au musée de Caen ), Romulus et Rémus trouvés par le berger Faustule par Pietro de Cortone ( Louvre ), l'Enlèvement d'Hélène par Le Guide ( tiens ! j'aurais juré que c'était par Pâris ! boudoi26 ), Auguste par Carlo Maratti ( musée de Lille ), Un seigneur recevant la visite d'un guerrier par Valentin ( musée de Lille ), Ecoliers fouettant leur maître d'école qui voulait livrer leur ville à Camille par le Poussin ( Louvre ), Auguste consultant la Sybille par Mietro de Cortone ( musée de Nancy ), et enfin César répudiant Pompéia encore par Cortone ( musée de Lyon ) .
La distribution desdites oeuvres dans les musées respectifs a peut-être changé depuis 1910 date à laquelle les recense Raoul Arnaud.
Je vous confirme que la toile représentant Auguste consultant la Sybille par Pierre de Cortone est toujours exposée au Musée des Beaux-Arts de Nancy :
Gouverneur Morris- Messages : 11799
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Mme de Sabran a écrit:Ah, mais je suis ravie de retrouver ici ton exposé sur l'hôtel de Toulouse, cher Cosmo ! :n,,;::::!!!:
Je te disais :
C'est à l'hôtel de Toulouse qu'arrive Mme de Lamballe, le 2 février 1767 . Un souper de cent trente couverts attend les nouveaux mariés .
L'hôtel n'est pas illuminé, à cause de la mort récente de la comtesse de Toulouse, née Sophie de Noailles .
A l'extérieur, seulement deux réverbères à l'huile éclairent, de leur lueur falote, les statues de Mars et de Pallas, assises sur le bandeau d'entablement qui couronne la porte cochère . ( La princesse de Lamballe, Raoul Arnaud )
L'hôtel de Toulouse ne pouvant être illuminé parce que M. de Penthièvre était en deuil de sa mère, l'intérieur était éclairé de lampions et d'une immense quantité de bougies . ( Mémoires de Fortaire )
Est-ce que Mars et Pallas sont les deux bas-reliefs un peu riquiqui, de part et d'autre de la porte cochère, que l'on voit ci-dessous ?
Ou bien s'agit-il des deux statues visibles sur cette gravure de 1829 (source wiki), le porche ayant été visiblement modifié depuis ?
Gouverneur Morris- Messages : 11799
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Gouverneur Morris a écrit:
Ou bien s'agit-il des deux statues visibles sur cette gravure de 1829 (source wiki), le porche ayant été visiblement modifié depuis ?
Oh, ça par exemple !!! Vous avez certainement raison !
Cette entrée de l'hôtel de Toulouse a été beaucoup transformée !
Les deux personnages mythologiques en médaillons figurent toujours bien là, de part et d'autre de la porte cochère, mais j'en vois quatre de plus : deux statues debout au-dessus ( or Raoul Arnaud mentionne les statues de Mars et de Pallas, assises ) et deux en bas-relief qui me semblent bel et bien assises, encadrant l'entrée de l'hôtel .
Le même porche, vu de l'intérieur :
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Mme de Sabran a écrit:Les deux personnages mythologiques en médaillons figurent toujours bien là, de part et d'autre de la porte cochère, mais j'en vois quatre de plus : deux statues debout au-dessus ( or Raoul Arnaud mentionne les statues de Mars et de Pallas, assises ) et deux en bas-relief qui me semblent bel et bien assises, encadrant l'entrée de l'hôtel.
En fait, en relisant le passage que vous citez de Raoul Arnaud,
,les statues de Mars et de Pallas, assises sur le bandeau d'entablement qui couronne la porte cochère
je me demande s'il ne faut pas entendre "assises" au sens architectural du terme, c'est à dire comme reposant ou étant posées sur le bandeau d'entablement (ce que l'on voit bien sur la gravure de 1829), et non pas comme étant représentées de manière assise .
Gouverneur Morris- Messages : 11799
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
En effet ! D'autant que le terme de statues serait impropre pour désigner des bas-reliefs ...
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
Merci Cosmo pour ce magnifique reportage ! Je viens de le découvrir.
J'étais à l'hôtel de Toulouse en décembre 2013 et j'y ai pris quelques clichés, dont les quatre que voici :
Un détail dans la galerie dorée :
Puis, derrière une porte dans la galerie dorée qui donne accès à une sorte d'antichambre, une pendule accrochée sur un grand miroir, très original :
Ensuite, dans la salle de réunion, d'énormissimes bouquets de fleurs en tapisserie :
Et pour finir, dans une pièce à côté, des boiseries galantes très grandes de l'époque du Rococo. Voici un détail (malheureusement je n'ai pas noté le nom de l'artiste) :
J'étais à l'hôtel de Toulouse en décembre 2013 et j'y ai pris quelques clichés, dont les quatre que voici :
Un détail dans la galerie dorée :
Puis, derrière une porte dans la galerie dorée qui donne accès à une sorte d'antichambre, une pendule accrochée sur un grand miroir, très original :
Ensuite, dans la salle de réunion, d'énormissimes bouquets de fleurs en tapisserie :
Et pour finir, dans une pièce à côté, des boiseries galantes très grandes de l'époque du Rococo. Voici un détail (malheureusement je n'ai pas noté le nom de l'artiste) :
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L'hôtel de Toulouse, demeure du duc de Penthtièvre et de la princesse de Lamballe, Paris
La galerie dorée fut d'ailleurs le décor pour la scène des adieux entre l'impératrice Maria-Theresia et sa fille Maria Antonia dans le film Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006)... sûrement parce que le décor faisait penser à un intérieur plutôt baroque viennois
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
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