Le Versailles secret de Marie-Antoinette - documentaire sur ARTE

Mme de Sabran a écrit:

...   à partir de 1787  ( mort de Vergennes )  ?  ou bien de la Révolution ?
Et sur Mmes de Lamballe et de Polignac ?  sur Fersen ?

Ils ne le mentionnent pas.
Vraiment, le documentaire était trop court pour que les connaisseurs pussent rentrer dans les détails des différents personnages qui gravitaient autour de Marie Antoinette. On a brièvement évoqué Mmes de Lamballe et de Polignac comme les favorites de la reine, on parlait un peu plus de Fersen, mais rien de ce qu'on ne sait déjà.
Celui qui est censé représenter Fersen n'avait nullement une mine de colonel suédois viril, plutôt celle d'un jeune courtisan français un peu fade
Le thème principal c'est l'histoire du réaménagement des jardins du Petit-Trianon et la construction de l'hameau.
Enfin, patience, fin juin tout sera révélé aux français aussi

Comte d'Hézècques a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
...   à partir de 1787  ( mort de Vergennes )  ?  ou bien de la Révolution ?

Ils ne le mentionnent pas.

Il est vrai que " le politique " n'entre pas vraiment dans le cadre de Trianon où, précisément, Marie-Antoinette se coupait de Versailles.

Comte d'Hézècques a écrit:
Vraiment, le documentaire était trop court pour que les connaisseurs pussent rentrer dans les détails des différents personnages qui gravitaient autour de Marie Antoinette. On a brièvement évoqué Mmes de Lamballe et de Polignac comme les favorites de la reine, on parlait un peu plus de Fersen, mais rien de ce qu'on ne sait déjà.

Oui bien sûr . C'est le survol d'un lieu et d'une époque qui n'ont plus beaucoup de secrets pour nous ( ) mais, comme le dit la nuit, la neige, nous le regarderons tous ! Nous serons sensibles à la beauté et l'atmosphère de Trianon ...

Comte d'Hézècques a écrit:

La rencontre avec Fersen au fameux bal :

Le fond du décor est peint, non ?

... ou plutôt dessiné et colorié !

Cela m'évoque un peu le procédé d'Eric Rhomer dans son film L'Anglaise et le Duc .

Portrait intime de la plus célèbre reine de France, à travers la restauration du  hameau du domaine de Trianon, havre de paix imaginé par Marie-Antoinette pour fuir l'effervescence du château de Versailles.

"Ici, je ne suis pas reine, je suis moi-même." Niché au bout du domaine de Trianon, au château de Versailles, le hameau de Marie-Antoinette, comme sorti d'un conte de Grimm, est l'aboutissement d'un rêve pour la reine : celui d'échapper aux contraintes d'une cour qu'elle juge poussiéreuse.

Dès son arrivée au palais en 1770, la jeune fille, alors âgée de 14 ans, ne cesse d'échapper au protocole, refusant notamment de porter "le grand corps", un corset rigide à la mode chez les courtisanes. À la mort de Louis XV, en 1774, elle accède au trône et hérite du Petit Trianon où elle se réfugie. Avec son goût affûté pour les modes de l'époque, elle y façonne un sublime paysage romantique de style anglo-chinois.
Ordonnatrice de cette construction titanesque, qui s'étale sur plusieurs années, l'Autrichienne finit par ruiner les finances royales, ce qui attisera la colère du peuple. Son désir d'intimité grandissant, elle entame en 1783 la construction d'un village dont elle confie la réalisation à l'architecte Richard Mique. Maisons à colombages, étang, potager, laiterie : dans ce décor de théâtre, Marie-Antoinette éduque ses enfants et vit ses amours à l'abri des regards.

Reine bâtisseuse

Deux cent trente ans après sa construction, le hameau de Marie-Antoinette, abandonné depuis son occupation par l'impératrice Marie-Louise jusqu'à la fin du XIXe siècle, retrouve son faste grâce aux travaux de restauration des artisans, que l'on suit sur ce chantier d'exception démarré en 2015. Riche d'archives et d'interventions, de l'architecte en chef des Monuments historiques au jardinier en chef du Trianon, ce superbe documentaire-fiction met en lumière une facette méconnue de la reine : celle d'une incroyable maîtresse d'œuvre, qui a orchestré la transformation romantique d'un lieu au charme pastoral.

https://www.arte.tv/fr/videos/072463-000-A/le-versailles-secret-de-marie-antoinette/

Les intervenants

-  Hélène Delalex
 Conservateur au château de Versailles

-  Jérémie Benoît
 Conservateur général au château de Versailles

-  Alain Baraton
 Jardinier en chef des jardins de Trianon

-  Raphaël Masson
 Conservateur en chef au château de Versailles

-  Caroline Weber
 Historienne, Université de Columbia

-  Jacques Moulin
 Architecte en chef des Monuments historiques

-  Evelyn Farr
 Historienne

Valmont, sur C.D.V.  le  Ven 18 Mai 2018 - 13:02

L'intervention de l'anglaise Mme Evelyn Farr va certainement bousculer les vieilles idées reçues sur la reine et sa relation avec Fersen, suite à ses récents travaux à partir d'archives.
Un bon aggiornamento pris au sérieux par la Conservation.
Alexandre Maral cite d'ailleurs plusieurs fois l'historienne dans son dernier livre.

Ainsi qu'Emmanuel de Waresquiel, ajouterais-je .  



Poursuivons

Pierre Matard   : Costumes
Réalisé par Sylvie Faiveley et Mark Daniels
Co-écrit par Sylvie Faiveley, Mark Daniels et Niksa Dzordeski
Produit par Christine Le Goff et Gaëlle Guyader

Co-production : ARTE France, ZED (Lien)
En partenariat avec le château de Versailles

Notre chère Evelyn est bien entourée : que la crème de la crème du château de Versailles.
Une vraie reconnaissance, plus que méritée.

Mme de Sabran a écrit:  Quant au  " Rose Bertin ", c'est le piège dans lequel nous donnons tous tête baissée .  

Vingt fois sur internet , remettez Marie-Jeanne......

Mme de Sabran a écrit:  Quant au  " Rose Bertin ", c'est le piège dans lequel nous donnons tous tête baissée .  

Vingt fois sur internet , remettez Marie-Jeanne
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent ressasser.    

C'est comme Yolande et Gabrielle ...

Mme de Sabran a écrit:

Comte d'Hézècques a écrit:

La rencontre avec Fersen au fameux bal :

Le fond du décor est peint, non ?  

Ils ont utilisé comme fond de décor la fameuse gravure du bal des ifs, tenu dans la galerie des glaces en février 1745 en l'honneur du mariage du dauphin, fils de Louis XV, avec l'infante d'Espagne. Louis XV était déguisé en if, et Mme de Pompadour était également présente ce soir-là :







Cela m'a paru un peu bizarre ce choix de décor d'une gravure datant de 1745 pour la rencontre de Marie Antoinette et Fersen au bal de l'opéra à Paris
Dans ce cas, ils auraient mieux fait d'opter pour, par exemple, cette gravure de Moreau-le-Jeune, aussi d'un bal masqué, donné cette fois-ci au roi et à la reine en janvier 1782 à l'occasion de la naissance du dauphin :

Mme de Sabran a écrit:

Valmont, sur C.D.V.  le  Ven 18 Mai 2018 - 13:02

L'intervention de l'anglaise Mme Evelyn Farr va certainement bousculer les vieilles idées reçues sur la reine et sa relation avec Fersen, suite à ses récents travaux à partir d'archives.
Un bon aggiornamento pris au sérieux par la Conservation.
Alexandre Maral cite d'ailleurs plusieurs fois l'historienne dans son dernier livre.

Ainsi qu'Emmanuel de Waresquiel, ajouterais-je .  

Excellent choix des intervenants .
J'ai encore plus hâte !

Pour celles ou ceux qui seraient pressés...

Pour LNLN

Merci

Superbe documentaire, très réussi. Bravo à Sylvie Faiveley !

La nuit, la neige a écrit:Pour celles ou ceux qui seraient pressés...

Comme tu nous connais bien !  
Alors oui, oui, un grand merci !!!  

Je reviendrai dire mes impressions plus tard, parce que je viens de regarder de bout en bout ce magnifique documentaire en laissant mon bain refroidir !
Je saute y barboter ...  à plutarque !

LN LN
Grand merci !!!

Leos

Oui, bravo à Mlle Faveley.
Enfin un documentaire où l'on ne doit pas rougir de honte pour des costumes et des coiffures un tantinet carnavalesques...

Sylvie Faiveley a fait un travail formidable.
Comme elle l'indique dans son interview, un autre documentaire sur Fersen et Marie-Antoinette est en préparation depuis quelque temps (je sens que cela ne va pas plaire à tout le monde !     ).
Merci également à Sylvie de rendre hommage au travail d'Evelyn Farr.

D'accord avec toi, Notre Grâce !   Je me suis régalée !!!  
Oui, oui, bravo à Sylvie Faiveley !!!      
Les images sont splendides, les points de vue plongeants inédits, c'est pure merveille !
...   et bien sûr grand plaisir de retrouver notre amie Eve .  

Ce qui se dégage avec force de ce documentaire c'est que le crime de Marie-Antoinette a été de vouloir être heureuse.
Elle a tout mis en oeuvre pour cela, ruant dans les brancarts, transgressant,  envoyant valser l'étiquette dans sa retraite champêtre de Trianon :  c'est une reine rebelle, insoumise .
Cela ne lui sera pas pardonné.

Comme Félix, je trouve fort jolies les reconstitutions, avec deux petits bémols :  les poufs me paraissent un peu too much, et Fersen trop lisse, plutôt fade,  le sourcil pas assez broussailleux ...  
J'aime bien l'effet " Eric Rohmer " que j'avais signalé .
N'étant pas une puriste comme notre chère Clio, je ne me suis pas formalisée du  " Rose Bertin ";   par contre il m'a semblé entendre que la femme la Motte avait fui en Angleterre avec les diams'.         Ce n'était pas elle mais son mari .   Et puis que Marie-Antoinette s'était mêlée de politique pour la première fois en soutenant le retour de Necker aux affaires .  Elle avait eu son baptême du feu politique bien avant,   avec la succession de Bavière et les Bouches de l'Escaut .

Mme de Sabran a écrit: avec deux petits bémols :  les poufs me paraissent un peu too much .

Mais c'était déjà too much en 1775

Mme de Sabran a écrit:
et Fersen trop lisse, plutôt fade,  le sourcil pas assez broussailleux ...  

Oh oui, on dirait un lycéen qui prépare son bac !

Comte d'Hézècques a écrit:

La reine, heureuse du bouquet offert par son époux, le Petit-Trianon :

Trianon, un bouquet pour elle ! C'est la légende à l'eau de roses du couple royal ...
  Louis XVI n'était pas homme à traiter sa femme avec les rondeurs de la galanterie, ce qui d'ailleurs est bien souligné dans ce documentaire .  Il l'ignorait presque, depuis son arrivée à Compiègne .  

En fait il trouve là un moyen d'éloigner Marie-Antoinette du château, de Mercy et Vermond d'abord ( forces vives du lobby autrichien,  nous dirait notre ami Roi-cavalerie ) , du cabinet des ministres ensuite, où Vergennes entendait avoir les coudées franches, et de lui son époux enfin, qu'elle pétrifiait de complexes...  Il s'en débarrassait en quelque sorte .
Souvenons-nous de Campan qui est choquée d'entendre Maurepas encourager Louis XVI à trouver bon que la reine se complaise dans des amusements futiles .
Je n'ai pas la citation sous les yeux.

Louis XVI traverse le documentaire comme un zombie, figure effacée d'un " pauvre homme " dominé par sa femme.
La mésentente conjugale royale est évoquée de façon assez crue avec la citation de la lettre de Joseph à son frère .   Mais les époux partagent la même effroyable douleur quand ils perdent leur petit Louis-Joseph .  Ils sont l'un et l'autre des parents très aimants, ce qui est une incongruité pour leur époque, leur rang .  Voilà ce qui les rapproche, avant l'orage de la Révolution qui les soudera dans le malheur.

Crues aussi, c'est le moins que l'on puisse dire, sont les gravures obscènes qui font passer Marie-Antoinette dans tous les bras ( y compris de Mme de Polignac) .

Je partage tes impressions ; c'était pénible d'entendre parler une fois de plus de ces problèmes de décharger du roi.
S'il savait que 240 ans plus tard, on évoquerait toujours ses soucis d'ordre intime...

J'étais charmé de voir passer en revue à plusieurs reprises cette gravure tirée du Cabinet des Modes de 1786. Je possède la même gravure, une originale de l'époque, décorant mes murs trop blancs :

Mme de Sabran a écrit:
Louis XVI (...) trouve là un moyen d'éloigner Marie-Antoinette du château, de Mercy et Vermond d'abord ( forces vives du lobby autrichien,  nous dirait notre ami Roi-cavalerie ) , du cabinet des ministres ensuite, où Vergennes entendait avoir les coudées franches, et de lui son époux enfin,  qu'elle pétrifiait de complexes...  Il s'en débarrassait en quelque sorte .

Tu m'ôtes les mots de la bouche.  
Clairement, Louis XVI voulait éloigner sa femme. C'est d'ailleurs pour cela, je pense, qu'il ne lui en voudra pas d'avoir pris un amant.
Sa femme ne l'intéresse pas. Et c'est réciproque. Hélène Delalex rappelle très justement dans le documentaire que 7 ans après l'arrivée de Marie-Antoinette en France, "Si le mariage n'est toujours pas consommé c'est que tout les oppose : une sorte d'erreur de casting dans cette histoire . Ils s'opposent par leurs goûts, ils s'opposent par leurs natures : elle est joviale, il est plutôt mélancolique ; même dans leurs corps : lui c'est un colosse d' 1 mètre 96, et elle est toute de grâce et de finesse..." (H. Delalex).

Mme de Sabran a écrit:
La mésentente conjugale royale est évoquée de façon assez crue avec la citation de la lettre de Joseph à son frère .   Mais les époux partagent la même effroyable douleur quand ils perdent leur petit Louis-Joseph .  Ils sont l'un et l'autre des parents très aimants, ce qui est une incongruité pour leur époque, leur rang .  Voilà ce qui les rapproche, avant l'orage de la Révolution qui les soudera dans le malheur.

La mort du dauphin les a sans doute quelque peu rapproché. Mais lorsqu'ils sont aux Tuileries, ils ne sont toujours pas vraiment unis. Elle engage des pourparlers avec les puissances étrangères (l'Autriche et la Prusse notamment) puis les Constitutionnels, sans que l'on sache vraiment si Louis XVI est au courant... Mme Campan rapporte dans ses mémoires, que les esprits s'échauffent le soir aux Tuileries et que le ton monte entre Marie-Antoinette, Mme Elisabeth et Louis XVI... Selon Simone Bertière (dont je partage l'avis sur ce point), Louis XVI et Marie-Antoinette ne se rapprochent vraiment que lorsqu'ils sont emprisonnés au Temple. C'est à ce moment-là que Marie-Antoinette admire, sans doute pour la première fois de sa vie, son époux, pour sa fermeté, son calme et sa résilience. Elle finit alors par l'admirer (l'aimer ?) comme un père; elle ne l'aimera jamais comme époux (nous en avons parlé ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3910-louis-xvi-et-marie-antoinette-un-couple-disjoint-de-simone-bertiere?highlight=bertière ).

Comte d'Hézècques a écrit:
J'étais charmé de voir passer en revue à plusieurs reprises cette gravure tirée du Cabinet des Modes de 1786.

Jolie gravure.