Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: L'archiduchesse d'Autriche et la dauphine de France
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Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Marie-Thérèse remettra ces instructions à sa fille le jour de son départ pour la France : le 21 avril 1770
A votre réveil vous ferez tout de suite, en vous levant, vos prières du matin à genoux et une petite lecture spirituelle, ne fût-ce même que d'un seul demi quart d'heure, sans vous être encore occupée d'autre chose ou avoir parlé à personne.
Tout dépend du bon commencement de la journée et de l'intention, dont on la commence, ce qui peut rendre les actions même indifférentes bonnes et méritoires.
C'est un point, sur lequel vous serez très exacte, son exécution ne dépend que de vous, et il peut en résulter votre bonheur spirituel et temporel.
Il en est de même avec les prières du soir et examen de conscience ; mais je répète encore, celles du matin et la petite lecture spirituelle sont des plus importantes. Vous me marquerez toujours, de quel livre vous vous servez.
Vous vous recueillerez pendant le jour le plus souvent que vous pourrez, surtout à la sainte messe. J'espère que vous l'entendrez avec édification tous les jours, et même deux les dimanches et les jours de fête, si c'est coutume à votre cour.
Autant que je souhaite que vous soyez occupée de la prière et bonne lecture, aussi peu voudrais-je que vous pensiez introduire ou faire autre chose que ce qui est de coutume en France ; il ne faut prétendre rien de particulier, ni citer ce qui est ici d'usage, ni demander qu'on l'imite ; au contraire il faut se prêter absolument à ce que la cour est accoutumée à faire.
Portrait miniature de l'impératrice Marie-Thérèse
Allez, s'il se peut, l'après-dînée, et surtout tous les dimanches aux vêpres ou au salut.
Je ne sais pas si la coutume est en France de sonner l'angelus, mais recueillez-vous alors, si non en public, du moins dans votre coeur.
Il en est de même pour le soir ou en passant devant une église ou croix, sans vous servir cependant d'aucune action extérieure que de celles qui sont de coutume.
Cela n'empêche pas que votre coeur ne puisse se concentrer et faire intérieurement des prières, la présence de Dieu étant à cet effet le moyen unique dans toutes les occasions ; votre incomparable père possédait en perfection cette qualité.
En entrant dans les églises soyez d'abord pénétrée du plus grand respect et ne vous laissez pas aller à vos curiosités, qui causent les distractions. Tous les yeux seront fixés sur vous, ne donnez donc point de scandale.
En France on est très édifiant dans les églises et toujours en public ; il n'y est pas, comme ici, des oratoires qui sont trop commodes, donnent souvent lieu au relâchement dans le maintien et de la facilité à se parler, ce qui scandaliserait beaucoup en France.
Tant que vous pouvez, restez à genoux, ce sera la contenance la plus convenable pour donner l'exemple.
Ne vous permettez aucune contorsion, qui est l'air d'hypocrisie ; il faut, surtout dans ce pays-là, éviter ce reproche.
Portrait de Marie-Antoinette
Joseph Ducreux, 1760
Vous ferez, si votre confesseur l'approuve, vos dévotions toutes les six semaines, de même que les grands jours de fêtes, et nommément de la Sainte Vierge ; dans ces jours ou la veille n'oubliez pas la dévotion particulière de votre maison pour la Sainte Vierge, dont elle a aussi éprouvé une protection particulière en toute occasion.
Ne lisez aucun livre, même indifférent, sans en avoir préalablement demandé l'approbation de votre confesseur : c'est un point d'autant plus nécessaire en France, parce qu'il s'y débite sans cesse des livres remplis d'agrément et d'érudition, mais parmi lesquels il y a sous ce voile respectable bien des pernicieux à l'égard de la religion et des moeurs.
Je vous conjure donc, ma fille, de ne lire aucun livre, même aucune brochure sans l'avis de votre confesseur ; j'exige de vous, ma chère fille, cette marque la plus réelle de votre tendresse et obéissance pour les conseils d'une bonne mère, qui n'a en vue que votre salut et votre bonheur.
Projet du frontispice des catalogues des livres de la bibliothèque de Madame la Dauphine
Jacob-Nicolas Moreau et Charles Joseph Dominique Eisen, 1770
N'oubliez jamais l'anniversaire de feu votre cher père, et le mien à son temps ; en attendant vous pouvez prendre celui de ma naissance pour prier pour moi.
Le point relativement aux Jésuites est encore un de ceux, sur lesquels vous devez vous abstenir entièrement de vous expliquer, ni pour, ni contre.
Ne vous chargez d'aucune recommandation ; n'écoutez personne, si vous voulez être tranquille.
N'ayez pas de curiosité ; c'est un point dont je crains beaucoup à votre égard. Evitez toute sorte de familiarité avec de petites gens.
Demandez à M. et à Mme de Noailles, en l'exigeant même, sur tous les cas, ce que, comme étrangère et voulant absolument plaire à la nation, vous devriez faire, et qu'ils vous disent sincèrement s'il y a quelque chose à corriger dans votre maintien, dans vos discours ou autres points.
Portraits de Philippe et de Anne de Noailles
Répondez agréablement à tout le monde, avec grâce et dignité : vous le pouvez, si vous voulez. Enfin un mot gentil et un encouragement
Il faut aussi savoir refuser.
Dans mes états et dans l'empire vous ne sauriez vous refuser à accepter des placets, mais vous les donnerez tous à Starhemberg, et vous adresserez tout le monde à lui ou à Schaffgotsch, si le premier était empêché, en disant à tout le monde, que vous les enverrez à Vienne, ne pouvant faire rien de plus.
Entrée de Marie-Antoinette à Strasbourg, le 7 mai 1770
Depuis Strasbourg vous n'accepterez plus rien, sans en demander l'avis de M. ou de Mme de Noailles, et vous renverrez à eux tous ceux qui vous parleront de vos affaires, en leur disant honnêtement, qu'étant vous-même étrangère, vous ne sauriez vous charger de recommander quelqu'un au roi.
Si vous voulez, vous pouvez ajouter, pour rendre la chose plus énergique : "l'Impératrice, ma mère, m'a expressément défendu de me charger d'aucune recommandation". karl:
N'ayez point de honte de demander conseil à tout le monde, et ne faites rien de votre propre tête.
Vous avez un grand avantage, que Starhemberg fera avec vous le voyage de Strasbourg à Compiègne ; il est très aimé en France, il vous est très attaché.
Vous pouvez lui tout dire et tout attendre de ses conseils ; il restera encore huit à dix jours à Versailles.
Portrait de Georg Adam von Starhemberg
Par Alexander Roslin
Vous pouvez m'écrire sincèrement par son canal ; tous les commencements de mois j'expédierai d'ici à Paris un courrier : en attendant vous pourriez préparer vos lettres pour les faire partir tout de suite à l'arrivée du courrier.
Mercy aura l'ordre de l'expédier d'abord.
Vous pouvez de même m'écrire par la poste, mais sur peu de choses, et que tout le monde peut savoir.
Portrait de Florimont-Claude, comte de Mercy Argenteau
Anonyme
Je ne crois pas que vous deviez écrire à votre famille, hors dans des cas particuliers et à l'empereur, avec qui vous vous arrangerez sur ce point.
Je crois que vous pourriez encore écrire à votre oncle et tante de même qu'au prince Albert.
La reine de Naples souhaite votre correspondance ; je n'y trouve aucune difficulté.
Elle ne vous dira rien que de raisonnable et d'utile ; son exemple doit vous servir de règle et d'encouragement, sa situation ayant été en tout et étant bien plus difficile que la vôtre.
Par son esprit et par sa déférence elle a surmonté tous les inconvénients, qui ont été grands ; elle fait ma consolation et a l'approbation générale.
Vous pouvez donc lui écrire, mais que tout soit mis en façon à pouvoir être lu par tout le monde.
Portrait de Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile
Johann Georg Weiker, 1770
Déchirez mes lettres, ce qui me mettra à même de vous écrire plus ouvertement ; j'en ferai de même avec les vôtres.
Ne faites aucun compte sur les affaires domestiques d'ici ; elles ne consistent que dans des faits peu intéressants et ennuyants.
Sur votre famille vous vous expliquerez avec vérité et ménagement : quoique je manque souvent d'en être entièrement contente, vous trouverez peut-être que c'est ailleurs encore pis, qu'il n'y a ici que des enfantises et jalousies pour des riens, qu'autre part c'est bien plus soutenu.
Il me reste encore un point par rapport aux Jésuites.
N'entrez dans aucun discours, ni pour, ni contre eux.
Je vous permets de me citer et de dire que j'ai exigé de vous de n'en parler, ni en bien, ni en mal : que vous savez, que je les estime, que dans mes pays ils ont fait grand bien, que je serais fâchée de les perdre, mais que si la cour de Rome croit devoir abolir cet ordre, je n'y mettrais aucun empêchement ; qu'au reste j'en parlais toujours avec distinction, mais que même chez moi je n'aimais pas à entendre parler de ces malheureuses affaires.
........E basta ! Pas même un petit : bisous.
Règlement à lire tous les mois, le 21 avril jour du départ
A votre réveil vous ferez tout de suite, en vous levant, vos prières du matin à genoux et une petite lecture spirituelle, ne fût-ce même que d'un seul demi quart d'heure, sans vous être encore occupée d'autre chose ou avoir parlé à personne.
Tout dépend du bon commencement de la journée et de l'intention, dont on la commence, ce qui peut rendre les actions même indifférentes bonnes et méritoires.
C'est un point, sur lequel vous serez très exacte, son exécution ne dépend que de vous, et il peut en résulter votre bonheur spirituel et temporel.
Il en est de même avec les prières du soir et examen de conscience ; mais je répète encore, celles du matin et la petite lecture spirituelle sont des plus importantes. Vous me marquerez toujours, de quel livre vous vous servez.
Vous vous recueillerez pendant le jour le plus souvent que vous pourrez, surtout à la sainte messe. J'espère que vous l'entendrez avec édification tous les jours, et même deux les dimanches et les jours de fête, si c'est coutume à votre cour.
Autant que je souhaite que vous soyez occupée de la prière et bonne lecture, aussi peu voudrais-je que vous pensiez introduire ou faire autre chose que ce qui est de coutume en France ; il ne faut prétendre rien de particulier, ni citer ce qui est ici d'usage, ni demander qu'on l'imite ; au contraire il faut se prêter absolument à ce que la cour est accoutumée à faire.
Portrait miniature de l'impératrice Marie-Thérèse
Allez, s'il se peut, l'après-dînée, et surtout tous les dimanches aux vêpres ou au salut.
Je ne sais pas si la coutume est en France de sonner l'angelus, mais recueillez-vous alors, si non en public, du moins dans votre coeur.
Il en est de même pour le soir ou en passant devant une église ou croix, sans vous servir cependant d'aucune action extérieure que de celles qui sont de coutume.
Cela n'empêche pas que votre coeur ne puisse se concentrer et faire intérieurement des prières, la présence de Dieu étant à cet effet le moyen unique dans toutes les occasions ; votre incomparable père possédait en perfection cette qualité.
En entrant dans les églises soyez d'abord pénétrée du plus grand respect et ne vous laissez pas aller à vos curiosités, qui causent les distractions. Tous les yeux seront fixés sur vous, ne donnez donc point de scandale.
En France on est très édifiant dans les églises et toujours en public ; il n'y est pas, comme ici, des oratoires qui sont trop commodes, donnent souvent lieu au relâchement dans le maintien et de la facilité à se parler, ce qui scandaliserait beaucoup en France.
Tant que vous pouvez, restez à genoux, ce sera la contenance la plus convenable pour donner l'exemple.
Ne vous permettez aucune contorsion, qui est l'air d'hypocrisie ; il faut, surtout dans ce pays-là, éviter ce reproche.
Portrait de Marie-Antoinette
Joseph Ducreux, 1760
Vous ferez, si votre confesseur l'approuve, vos dévotions toutes les six semaines, de même que les grands jours de fêtes, et nommément de la Sainte Vierge ; dans ces jours ou la veille n'oubliez pas la dévotion particulière de votre maison pour la Sainte Vierge, dont elle a aussi éprouvé une protection particulière en toute occasion.
Ne lisez aucun livre, même indifférent, sans en avoir préalablement demandé l'approbation de votre confesseur : c'est un point d'autant plus nécessaire en France, parce qu'il s'y débite sans cesse des livres remplis d'agrément et d'érudition, mais parmi lesquels il y a sous ce voile respectable bien des pernicieux à l'égard de la religion et des moeurs.
Je vous conjure donc, ma fille, de ne lire aucun livre, même aucune brochure sans l'avis de votre confesseur ; j'exige de vous, ma chère fille, cette marque la plus réelle de votre tendresse et obéissance pour les conseils d'une bonne mère, qui n'a en vue que votre salut et votre bonheur.
Projet du frontispice des catalogues des livres de la bibliothèque de Madame la Dauphine
Jacob-Nicolas Moreau et Charles Joseph Dominique Eisen, 1770
N'oubliez jamais l'anniversaire de feu votre cher père, et le mien à son temps ; en attendant vous pouvez prendre celui de ma naissance pour prier pour moi.
Le point relativement aux Jésuites est encore un de ceux, sur lesquels vous devez vous abstenir entièrement de vous expliquer, ni pour, ni contre.
Instruction particulière
Ne vous chargez d'aucune recommandation ; n'écoutez personne, si vous voulez être tranquille.
N'ayez pas de curiosité ; c'est un point dont je crains beaucoup à votre égard. Evitez toute sorte de familiarité avec de petites gens.
Demandez à M. et à Mme de Noailles, en l'exigeant même, sur tous les cas, ce que, comme étrangère et voulant absolument plaire à la nation, vous devriez faire, et qu'ils vous disent sincèrement s'il y a quelque chose à corriger dans votre maintien, dans vos discours ou autres points.
Portraits de Philippe et de Anne de Noailles
Répondez agréablement à tout le monde, avec grâce et dignité : vous le pouvez, si vous voulez. Enfin un mot gentil et un encouragement
Il faut aussi savoir refuser.
Dans mes états et dans l'empire vous ne sauriez vous refuser à accepter des placets, mais vous les donnerez tous à Starhemberg, et vous adresserez tout le monde à lui ou à Schaffgotsch, si le premier était empêché, en disant à tout le monde, que vous les enverrez à Vienne, ne pouvant faire rien de plus.
Entrée de Marie-Antoinette à Strasbourg, le 7 mai 1770
Depuis Strasbourg vous n'accepterez plus rien, sans en demander l'avis de M. ou de Mme de Noailles, et vous renverrez à eux tous ceux qui vous parleront de vos affaires, en leur disant honnêtement, qu'étant vous-même étrangère, vous ne sauriez vous charger de recommander quelqu'un au roi.
Si vous voulez, vous pouvez ajouter, pour rendre la chose plus énergique : "l'Impératrice, ma mère, m'a expressément défendu de me charger d'aucune recommandation". karl:
N'ayez point de honte de demander conseil à tout le monde, et ne faites rien de votre propre tête.
Vous avez un grand avantage, que Starhemberg fera avec vous le voyage de Strasbourg à Compiègne ; il est très aimé en France, il vous est très attaché.
Vous pouvez lui tout dire et tout attendre de ses conseils ; il restera encore huit à dix jours à Versailles.
Portrait de Georg Adam von Starhemberg
Par Alexander Roslin
Vous pouvez m'écrire sincèrement par son canal ; tous les commencements de mois j'expédierai d'ici à Paris un courrier : en attendant vous pourriez préparer vos lettres pour les faire partir tout de suite à l'arrivée du courrier.
Mercy aura l'ordre de l'expédier d'abord.
Vous pouvez de même m'écrire par la poste, mais sur peu de choses, et que tout le monde peut savoir.
Portrait de Florimont-Claude, comte de Mercy Argenteau
Anonyme
Je ne crois pas que vous deviez écrire à votre famille, hors dans des cas particuliers et à l'empereur, avec qui vous vous arrangerez sur ce point.
Je crois que vous pourriez encore écrire à votre oncle et tante de même qu'au prince Albert.
La reine de Naples souhaite votre correspondance ; je n'y trouve aucune difficulté.
Elle ne vous dira rien que de raisonnable et d'utile ; son exemple doit vous servir de règle et d'encouragement, sa situation ayant été en tout et étant bien plus difficile que la vôtre.
Par son esprit et par sa déférence elle a surmonté tous les inconvénients, qui ont été grands ; elle fait ma consolation et a l'approbation générale.
Vous pouvez donc lui écrire, mais que tout soit mis en façon à pouvoir être lu par tout le monde.
Portrait de Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile
Johann Georg Weiker, 1770
Déchirez mes lettres, ce qui me mettra à même de vous écrire plus ouvertement ; j'en ferai de même avec les vôtres.
Ne faites aucun compte sur les affaires domestiques d'ici ; elles ne consistent que dans des faits peu intéressants et ennuyants.
Sur votre famille vous vous expliquerez avec vérité et ménagement : quoique je manque souvent d'en être entièrement contente, vous trouverez peut-être que c'est ailleurs encore pis, qu'il n'y a ici que des enfantises et jalousies pour des riens, qu'autre part c'est bien plus soutenu.
Il me reste encore un point par rapport aux Jésuites.
N'entrez dans aucun discours, ni pour, ni contre eux.
Je vous permets de me citer et de dire que j'ai exigé de vous de n'en parler, ni en bien, ni en mal : que vous savez, que je les estime, que dans mes pays ils ont fait grand bien, que je serais fâchée de les perdre, mais que si la cour de Rome croit devoir abolir cet ordre, je n'y mettrais aucun empêchement ; qu'au reste j'en parlais toujours avec distinction, mais que même chez moi je n'aimais pas à entendre parler de ces malheureuses affaires.
........E basta ! Pas même un petit : bisous.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
La nuit, la neige a écrit:
A votre réveil vous ferez tout de suite, en vous levant, vos prières du matin à genoux et une petite lecture spirituelle, ne fût-ce même que d'un seul demi quart d'heure, sans vous être encore occupée d'autre chose ou avoir parlé à personne.
Voilà exactement comme j'ai éduqué mes filles !
La nuit, la neige a écrit:
Tant que vous pouvez, restez à genoux, ce sera la contenance la plus convenable pour donner l'exemple.
Ne vous permettez aucune contorsion, qui est l'air d'hypocrisie ; il faut, surtout dans ce pays-là, éviter ce reproche.
Pas de boogie woogie avant la prière du soir .
La nuit, la neige a écrit:
........E basta ! Pas même un petit : bisous.
Les effusions ramollissent le caractère .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
....
J'aime assez ses conseils concernant les modalités de leur correspondance :
Par courrier spécial, nous pouvons tout nous dire ; mais par la poste ne dites rien d'autre que ce que tout le monde peut savoir.
J'aime assez ses conseils concernant les modalités de leur correspondance :
Par courrier spécial, nous pouvons tout nous dire ; mais par la poste ne dites rien d'autre que ce que tout le monde peut savoir.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Marie-Thérèse donne de très bons conseils à Marie-Antoinette, même si c'est un peu rébarbatif et étouffant.
Vous avez bien fait de prendre exemple sur l'Impératrice, chère Eléonore, pour l'éducation de vos filles. L'impératrice est presqu'une "Dalaï-Lama" (ce qui veut dire "un océan de sagesse")... Je sais j'exagère et Marie-Antoinette a souffert (tout en adorant sa mère) de cette trop grande promiscuité dans sa vie privée de femme. Et oui, il y a des mères terriblement envahissantes.
Vous avez bien fait de prendre exemple sur l'Impératrice, chère Eléonore, pour l'éducation de vos filles. L'impératrice est presqu'une "Dalaï-Lama" (ce qui veut dire "un océan de sagesse")... Je sais j'exagère et Marie-Antoinette a souffert (tout en adorant sa mère) de cette trop grande promiscuité dans sa vie privée de femme. Et oui, il y a des mères terriblement envahissantes.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Ces Instructions sont quand même decrites sur un ton assez réfrigérant il faut bien le dire...
Marie-Antoinette n'a que quatorze ans et demie certes, elle s'apprête à intégrer la cour la plus prestigieuse du monde, mais le sacro saint devoir suppléer sur tout ce qu'elle doit faire et presque penser selon la morale de l'impératrice.
Marie-Caroline est partie en 1768 pour Naples a près de seize ans. A sa charge, on ne peut pas dire qu'elle a fait montre de beaucoup de souplesse avec Ferdinand IV et Tanucci. Idem pour Marie-Amelie à Parme, avec l'infant Ferdinand 1er et son ministre Du Tillot.
La plus sage en fin de compte fut Marie-Antoinette pendant les premiers mois de son adaptation à Versailles.
Marie-Antoinette n'a que quatorze ans et demie certes, elle s'apprête à intégrer la cour la plus prestigieuse du monde, mais le sacro saint devoir suppléer sur tout ce qu'elle doit faire et presque penser selon la morale de l'impératrice.
Marie-Caroline est partie en 1768 pour Naples a près de seize ans. A sa charge, on ne peut pas dire qu'elle a fait montre de beaucoup de souplesse avec Ferdinand IV et Tanucci. Idem pour Marie-Amelie à Parme, avec l'infant Ferdinand 1er et son ministre Du Tillot.
La plus sage en fin de compte fut Marie-Antoinette pendant les premiers mois de son adaptation à Versailles.
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Dominique Poulin a écrit:La plus sage en fin de compte fut Marie-Antoinette pendant les premiers mois de son adaptation à Versailles.
Vous avez raison de préciser "pendant les premiers mois.... Versailles". Car, plus âgée, Elle aura souvent envie d'envoyer valser les lettres de sa mère. Même, j'ai lu que fin Novembre 1780 (décès de sa mère) fût une grande délivrance pour Elle. C'est incroyable quand même.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Plus les années passent, plus Marie-Antoinette fera preuve d'une grande malice à éviter ou contourner certains sujets de correspondance avec sa mère. Je la trouve assez habile à ce jeu là...
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Oh que oui ! Tu as tout à fait raison .
Il me semble qu'en " pendant " de ce sujet-ci, nous pouvons signaler cet autre : " Le guide moral à l'attention de Marie-Antoinette " .
Très réprobateur ( et postérieur de plusieurs années ) , il est cette fois de la main de Joseph II qui n'y va pas par quatre chemins pour tancer sa soeur. Après les conseils de sa mère, les remontrances de son frère :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1807-joseph-ii-guide-moral-a-l-attention-de-marie-antoinette?highlight=JOSEPH+II
Il me semble qu'en " pendant " de ce sujet-ci, nous pouvons signaler cet autre : " Le guide moral à l'attention de Marie-Antoinette " .
Très réprobateur ( et postérieur de plusieurs années ) , il est cette fois de la main de Joseph II qui n'y va pas par quatre chemins pour tancer sa soeur. Après les conseils de sa mère, les remontrances de son frère :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1807-joseph-ii-guide-moral-a-l-attention-de-marie-antoinette?highlight=JOSEPH+II
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Instructions de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette : Règlement à lire tous les mois
Marie-Thérèse d'Autriche a écrit:
En entrant dans les églises soyez d'abord pénétrée du plus grand respect et ne vous laissez pas aller à vos curiosités, qui causent les distractions. Tous les yeux seront fixés sur vous, ne donnez donc point de scandale.
L'on voit dans le journal de Sophie von La Roche que la reine, après quinze ans, n'avait pas oublié de se recueillir pendant quelques instants, pour ensuite regarder discrètement autour d'elle dans des jumelles incorporées dans son missel, pour satisfaire sa curiosité et repousser l'ennui mortel de la messe
Je les suivis dans la chapelle qui comporte de chaque côté huit colonnes corinthiennes en marbre, entre lesquelles, à l’étage, se trouvent des balustrades en bronze doré qui aboutissent d’un côté aux grandes orgues et de l’autre à la grande tribune placée face à l’autel où le roi et la reine s’agenouillent avec les personnes de la maison royale, tandis que des dames et des gentilshommes se tiennent sur les côtés, ce qui compose un grand et magnifique tableau. La reine pria pendant quelque temps, totalement recueillie dans son missel, puis se mit à regarder autour d’elle avec tout autant de zèle, à travers des jumelles incorporées à son éventail. J’écoutai la musique, et les jolies voix, avant de descendre au jardin par un escalier près de la chapelle, car dans ma robe grise, je ne pouvais avoir accès à la salle à manger.
Extrait du Journal d'un voyage à travers la France, 1785, par Sophie von La Roche, traduit par Michel Lung, Thomas Dunskus et Anne Lung-Faivre, d'après l'édition originale (1787), aux Éditions de l'Entre-deux-Mers, 2012.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
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