Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
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Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Je cite un extrait de l'article Wikipedia dédié au Théâtre de la Reine, en particulier concernant son devenir après la Révolution, et jusqu'au début du XXe siècle (la première campagne de restauration du XXe siècle datant des années 1925 à 1936).
L'occasion de présenter quelques plans...
Le décor du théâtre, tout en faux-semblant, occasionna force déception auprès des représentants des bailliages lointains venus à Versailles pour la tenue des États généraux, convaincus de pouvoir dénoncer une débauche de luxe.
Si le lieu fut jugé sans valeur, le mobilier fut néanmoins vendu en 1794, de même que les tentures murales et le rideau bleu et or d'avant-scène.
Les grandes torchères latérales échappèrent à ces ventes révolutionnaires.
Torchères et leurs girandoles d'avant-scène du théâtre de la Reine Marie-Antoinette du petit Trianon
Historique : Paire de girandoles en bronze doré et ciselé des deux torchères réalisées par Joseph Deschamps (1743-1788), vers 1780, pour le décor de scène du petit théâtre de la Reine à Trianon.
Les torchères, en plâtre doré, figurent des couples de femmes portant une corne d'abondance sur laquelle la girandole est posée. Réquisitionnées pour le Muséum, les torchères et leur girandole sont toujours en place après la Révolution ; restaurées par le lustrier Valentin en 1810 ; en place en 1818 ; non mentionnées dans l'inventaire de 1834 ; replacées en 1839 (feuille d'entrée n° 333 du 26 octobre 1839, n° 7745).
Photo: RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Lorsque Napoléon prit possession du Petit Trianon, il ordonna des rénovations du théâtre de la Reine (ce n'est qu'au XIXe siècle qu'on appela "théâtre de la Reine" ce qui était jusqu'alors le "Théâtre de Trianon") abandonné depuis la Révolution et très dégradé.
Sous la direction de l'architecte Trepsat, on réalisa un entoilage en papier peint bleu impérial, la moire bleue de Marie-Antoinette ayant été remplacée durant la Révolution par du papier vert.
Un aigle impérial, rehaussé d'or sur une toile de fond azur, fut installé au-dessus de la scène à la place du chiffre de Marie-Antoinette (ce chiffre avait été épargné lors du bûchement des « emblèmes de la royauté » en 1794), et l'on aménagea la loge impériale sous une grande toile en forme de tente militaire.
Quelques retouches furent réalisées sur l'ancien décor mais la mise en place d'un nouvel éclairage, un lustre en cuivre doré et cristal de Bohème comportant vingt-huit lampes, obligea à percer la toile de Lagrenée qui ornait le plafond.
Après cette restauration, réalisée en deux campagnes, on remeubla le parterre avec dix-huit banquettes et douze tabourets et les loges avec une centaine de chaises de hêtre imitant l'acajou ; l'ensemble, de même que les appuis des loges et des baignoires, était couvert d'un velours d'Utrecht de couleur bleue.
Chaise (d'une série de 12) du foyer du Théâtre de la Reine au Petit Trianon sous le 1er Empire
Attribuée à Boulard Jean-Baptiste (1725-1789)
1805
Bois peint en gris ; pieds avant fuselés et pieds arrière en sabre - Provenant du remeublement du théâtre de la Reine au Petit Trianon pour Marie-Louise en 1810 - (portant les marques au pochoir de l’inventaire de Trianon en1839)
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
De façon très symbolique, on rouvrit le théâtre par la représentation du Barbier de Séville, le 5 août 1810.
Le 9, on joua Les Femmes savantes. L'année suivante, le 25 août, l'Empereur donna une grande fête au Petit Trianon en l'honneur de son épouse et l'on interpréta sur la scène la comédie les Projets de mariage, d'Alexandre Duval et La Grande Famille ou la France en miniature, de René-Alissan de Chazetb.
Comme Marie-Antoinette qui se rendait à la Comédie abritée par une treille, Napoléon et Marie-Louise y accédaient à partir du Grand Trianon par un corridor en coutil.
La promenade de Napoléon au Hameau
Gouache attribuée à Louis Gadbois.
Évocation de la « fête de l'Impératrice » donnée le 25 août 1811 dans les jardins du petit Trianon. On aperçoit Napoléon Ier et son épouse Marie-Louise d'Autriche au premier plan.
Photo : Château d'Azay-le-Ferron / Wikipedia
Jardin Français du Petit Trianon : la galerie de treillage conduisant au Théâtre de la Reine Marie-Antoinette
Installée en 1995
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
À la Restauration, ni le théâtre ni le Petit Trianon ne furent utilisés par la duchesse d'Angoulême, qui hérita pourtant du domaine.
Coupe de la salle de spectacle, état ancien
Agence Frédéric Nepveu, 1836 ou 1842
Photo : Château de Versailles
Restauration du temps du roi Louis-Philippe
Après la campagne de rénovation qu'il ordonna en 1835, Louis-Philippe assista à plusieurs spectacles qui eurent lieu sur la scène du Petit théâtre.
Intérieur du théâtre de la Reine au Petit Trianon
Par Antoinette Asselineau, 1838
Collection Louis-Philippe
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Coupe de la salle de spectacle, Palais de Trianon
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles
Coupe de la salle de spectacle, Palais de Trianon
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles
Coupe du foyer de la salle de spectacle
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles
Il fit, à cette occasion, rétablir le chiffre de Marie-Antoinette sur la voussure, et l'on recouvrit les murs de papier cramoisi à motifs de palmettes.
Même si la confusion est soigneusement entretenue, il s'agit en réalité du chiffre, certes identique, de Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe
Le peintre et décorateur de théâtre Cicerinote réalisa une copie de la toile endommagée du plafond, « dans le style de Louis XVI ».
On la remplacera à nouveau, en 1968, par une autre copie, la toile de Lagrenée du plafond ayant disparu.
Théâtre de la reine Marie-Antoinette au Petit Trianon
Vue sur la salle et plafond avant restauration
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Jean Schormans
Apollon au milieu des Grâces et des Muses
Pierre Paulet (1896 – 1968)
D’après Jean-Jacques Lagrenée
1968
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
En 1835 et 1836, il créa aussi plusieurs fonds de décor : un intérieur rustique, une place publique, une forêt et un salon riche.
Théâtre de la reine
Décor de théâtre, décor de scène : intérieur rustique
Ciceri Pierre Luc Charles (1782-1868)
XIXe siècle
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
Théâtre de la reine Marie-Antoinette au Petit Trianon
Décor de scène: La Forêt
XIXe et XXe siècles
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
On procéda aussi à quelques aménagements sur le proscenium afin d'abaisser un nouveau rideau de manœuvre lors des changements de décor.
Paër, ancien maître de chapelle de Napoléon Ier, dirigea trois opéras à l'occasion du mariage de la princesse Marie avec le duc Alexandre de Wurtemberg en octobre 1837.
Plan du parterre de la salle de spectacle
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Chaise
Hêtre peint, de Georges Jacob
D'une série de quatre chaises portant la marque du Palais des Tuileries sous la Restauration.
Envoyées, avec deux autres chaises, au Petit Trianon en 1843 pour le Théâtre.
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Seules quelques représentations eurent lieu durant la suite du XIXe siècle.
* Source texte, article complet, et campagnes des travaux au XXe siècle, ici : Wikipedia - Théâtre de la Reine
Notre sujet dédié à ce théâtre : Le petit théâtre de Marie-Antoinette à Trianon
L'occasion de présenter quelques plans...
Le décor du théâtre, tout en faux-semblant, occasionna force déception auprès des représentants des bailliages lointains venus à Versailles pour la tenue des États généraux, convaincus de pouvoir dénoncer une débauche de luxe.
Si le lieu fut jugé sans valeur, le mobilier fut néanmoins vendu en 1794, de même que les tentures murales et le rideau bleu et or d'avant-scène.
Les grandes torchères latérales échappèrent à ces ventes révolutionnaires.
Torchères et leurs girandoles d'avant-scène du théâtre de la Reine Marie-Antoinette du petit Trianon
Historique : Paire de girandoles en bronze doré et ciselé des deux torchères réalisées par Joseph Deschamps (1743-1788), vers 1780, pour le décor de scène du petit théâtre de la Reine à Trianon.
Les torchères, en plâtre doré, figurent des couples de femmes portant une corne d'abondance sur laquelle la girandole est posée. Réquisitionnées pour le Muséum, les torchères et leur girandole sont toujours en place après la Révolution ; restaurées par le lustrier Valentin en 1810 ; en place en 1818 ; non mentionnées dans l'inventaire de 1834 ; replacées en 1839 (feuille d'entrée n° 333 du 26 octobre 1839, n° 7745).
Photo: RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Lorsque Napoléon prit possession du Petit Trianon, il ordonna des rénovations du théâtre de la Reine (ce n'est qu'au XIXe siècle qu'on appela "théâtre de la Reine" ce qui était jusqu'alors le "Théâtre de Trianon") abandonné depuis la Révolution et très dégradé.
Sous la direction de l'architecte Trepsat, on réalisa un entoilage en papier peint bleu impérial, la moire bleue de Marie-Antoinette ayant été remplacée durant la Révolution par du papier vert.
Un aigle impérial, rehaussé d'or sur une toile de fond azur, fut installé au-dessus de la scène à la place du chiffre de Marie-Antoinette (ce chiffre avait été épargné lors du bûchement des « emblèmes de la royauté » en 1794), et l'on aménagea la loge impériale sous une grande toile en forme de tente militaire.
Quelques retouches furent réalisées sur l'ancien décor mais la mise en place d'un nouvel éclairage, un lustre en cuivre doré et cristal de Bohème comportant vingt-huit lampes, obligea à percer la toile de Lagrenée qui ornait le plafond.
Après cette restauration, réalisée en deux campagnes, on remeubla le parterre avec dix-huit banquettes et douze tabourets et les loges avec une centaine de chaises de hêtre imitant l'acajou ; l'ensemble, de même que les appuis des loges et des baignoires, était couvert d'un velours d'Utrecht de couleur bleue.
Chaise (d'une série de 12) du foyer du Théâtre de la Reine au Petit Trianon sous le 1er Empire
Attribuée à Boulard Jean-Baptiste (1725-1789)
1805
Bois peint en gris ; pieds avant fuselés et pieds arrière en sabre - Provenant du remeublement du théâtre de la Reine au Petit Trianon pour Marie-Louise en 1810 - (portant les marques au pochoir de l’inventaire de Trianon en1839)
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
De façon très symbolique, on rouvrit le théâtre par la représentation du Barbier de Séville, le 5 août 1810.
Le 9, on joua Les Femmes savantes. L'année suivante, le 25 août, l'Empereur donna une grande fête au Petit Trianon en l'honneur de son épouse et l'on interpréta sur la scène la comédie les Projets de mariage, d'Alexandre Duval et La Grande Famille ou la France en miniature, de René-Alissan de Chazetb.
Comme Marie-Antoinette qui se rendait à la Comédie abritée par une treille, Napoléon et Marie-Louise y accédaient à partir du Grand Trianon par un corridor en coutil.
La promenade de Napoléon au Hameau
Gouache attribuée à Louis Gadbois.
Évocation de la « fête de l'Impératrice » donnée le 25 août 1811 dans les jardins du petit Trianon. On aperçoit Napoléon Ier et son épouse Marie-Louise d'Autriche au premier plan.
Photo : Château d'Azay-le-Ferron / Wikipedia
Jardin Français du Petit Trianon : la galerie de treillage conduisant au Théâtre de la Reine Marie-Antoinette
Installée en 1995
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
À la Restauration, ni le théâtre ni le Petit Trianon ne furent utilisés par la duchesse d'Angoulême, qui hérita pourtant du domaine.
Coupe de la salle de spectacle, état ancien
Agence Frédéric Nepveu, 1836 ou 1842
Photo : Château de Versailles
Restauration du temps du roi Louis-Philippe
Après la campagne de rénovation qu'il ordonna en 1835, Louis-Philippe assista à plusieurs spectacles qui eurent lieu sur la scène du Petit théâtre.
Intérieur du théâtre de la Reine au Petit Trianon
Par Antoinette Asselineau, 1838
Collection Louis-Philippe
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Coupe de la salle de spectacle, Palais de Trianon
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles
Coupe de la salle de spectacle, Palais de Trianon
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles
Coupe du foyer de la salle de spectacle
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles
Il fit, à cette occasion, rétablir le chiffre de Marie-Antoinette sur la voussure, et l'on recouvrit les murs de papier cramoisi à motifs de palmettes.
Même si la confusion est soigneusement entretenue, il s'agit en réalité du chiffre, certes identique, de Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe
Le peintre et décorateur de théâtre Cicerinote réalisa une copie de la toile endommagée du plafond, « dans le style de Louis XVI ».
On la remplacera à nouveau, en 1968, par une autre copie, la toile de Lagrenée du plafond ayant disparu.
Théâtre de la reine Marie-Antoinette au Petit Trianon
Vue sur la salle et plafond avant restauration
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Jean Schormans
Apollon au milieu des Grâces et des Muses
Pierre Paulet (1896 – 1968)
D’après Jean-Jacques Lagrenée
1968
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
En 1835 et 1836, il créa aussi plusieurs fonds de décor : un intérieur rustique, une place publique, une forêt et un salon riche.
Théâtre de la reine
Décor de théâtre, décor de scène : intérieur rustique
Ciceri Pierre Luc Charles (1782-1868)
XIXe siècle
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
Théâtre de la reine Marie-Antoinette au Petit Trianon
Décor de scène: La Forêt
XIXe et XXe siècles
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
On procéda aussi à quelques aménagements sur le proscenium afin d'abaisser un nouveau rideau de manœuvre lors des changements de décor.
Paër, ancien maître de chapelle de Napoléon Ier, dirigea trois opéras à l'occasion du mariage de la princesse Marie avec le duc Alexandre de Wurtemberg en octobre 1837.
Plan du parterre de la salle de spectacle
Agence Frédéric Nepveu (architecte du roi), Jules Favier (dessinateur)
1842
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Chaise
Hêtre peint, de Georges Jacob
D'une série de quatre chaises portant la marque du Palais des Tuileries sous la Restauration.
Envoyées, avec deux autres chaises, au Petit Trianon en 1843 pour le Théâtre.
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Seules quelques représentations eurent lieu durant la suite du XIXe siècle.
* Source texte, article complet, et campagnes des travaux au XXe siècle, ici : Wikipedia - Théâtre de la Reine
Notre sujet dédié à ce théâtre : Le petit théâtre de Marie-Antoinette à Trianon
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 06 Jan 2019, 20:24, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Ce bijou de petit théâtre dont j'ai tellement de peine à réaliser qu'il est tout de carton-pâte ...
Merci, cher ami , pour cet intéressant reportage sur son après-Marie-Antoinette, hélas !
Je comprends que la duchesse d'Angoulême ait préféré ne plus jamais revenir à Trianon où il y avait bien de quoi lui briser le coeur .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Oui, nous imaginons les différentes couleurs de son aménagement : le vert de la Révolution, le bleu Impérial du Premier Empire, le rouge sous Louis-Philippe, et enfin le retour, de nos jours, au bleu moiré de l'époque de la reine.Mme de Sabran a écrit:
Merci, cher ami, pour cet intéressant reportage sur son après-Marie-Antoinette, hélas !
Certainement.Mme de Sabran a écrit:Je comprends que la duchesse d'Angoulême ait préféré ne plus jamais revenir à Trianon où il y avait bien de quoi lui briser le coeur .
Je crois que je ne serais pas même revenu en France si j'avais été à sa place...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Trés bon reportage, je pensais que les toiles peintes étaient XVIIIe.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Eh non...XIXe siècle.Mr de Talaru a écrit:(...) je pensais que les toiles peintes étaient XVIIIe.
Je laisse la parole aux spécialistes et connaisseurs de Versailles mais, sauf erreur de ma part, il n'existe aucun décor de scène du temps de Marie-Antoinette.
Parmi ceux que nous retrouvons dans ce théâtre aujourd'hui, seul celui dénommé Le Temple de Minerve est daté du XVIIIe siècle (1754 plus précisément), mais il n'a pas été crée spécifiquement pour ce théâtre.
Le Temple de Minerve
Par les frères Slodtz, 1754
Sapin, papier, toile de lin, peinture à la colle de peau
Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Historique du château de Versailles :
Décor de scène planté et éclairé (selon Sébastien Antoine et Paul Ambroise Slodtz), construit par Louis Alexandre Girault (?-1778), menuisier-machiniste des Menus-Plaisirs, modifié par Louis-René Boquet (1717-1814), tableau de scène à six châssis de coulisse, une grande ferme à six châssis et quatre portes, une petite ferme à jours à deux châssis, deux châssis de fond, une toile de fond et quatre frises.
Nouveau décor composé par les frères Slodtz pour la reprise en 1754 à Fontainebleau, de " Thésée ", tragédie lyrique en cinq actes de Quinault, mise en musique par Lully (premier tableau du premier acte) ; modifié par la suite par Boquet pour les spectacles joués à Fontainebleau ; envoyé après 1785 à Versailles où il est utilisé pour la dernière fois en 1787 lors de la reprise d'" Olympie " au théâtre de l'Aile neuve (actuel escalier Gabriel) ; envoyé au Garde-Meuble à Paris en 1794 ; renvoyé à Trianon en 1846 pour le théâtre de la Reine.
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Le décor dit "Le Palais Gothique", actuellement installé au théâtre de la Reine le temps de l'exposition "Louis-Philippe à Versailles" date, lui aussi, du XIXe siècle.
Photo : Les carnets de Versailles
Créé vers 1845, il était destiné au théâtre provisoire installé sous une tente dans le parc du château d’Eu. Cependant, les circonstances firent qu’il n’y fut jamais envoyé. Il fut conservé, à Paris, au Garde-Meuble, puis au théâtre du château de Saint-Cloud. La destruction de ce dernier sur ordre de Napoléon III, en 1863, entraîna son transport au château de Fontainebleau.
Jamais utilisé, conservé dans d’excellentes conditions, le « Palais gothique » se trouve aujourd’hui dans un état de fraîcheur incomparable.
Ces panneaux sont aussi présentés dans notre sujet : Le Petit Théâtre de Marie-Antoinette à Trianon
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Superbe reportage LNLN, merci !
Ou bien alors, le galant époux qu'il était a fait établir le chiffre de sa femme Marie-Amélie et non rétablir celui de la Reine ?
Difficile de savoir... Et puis ce qui compte, c'est le résultat
LNLN a écrit:Il fit, à cette occasion, rétablir le chiffre de Marie-Antoinette sur la voussure
Ou bien alors, le galant époux qu'il était a fait établir le chiffre de sa femme Marie-Amélie et non rétablir celui de la Reine ?
Difficile de savoir... Et puis ce qui compte, c'est le résultat
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Oui, c'est ce qui est précisé sur la page Wiki que j'ai recopiée...
Monogramme, état actuel
Photo : Starus / Wikipedia
CC BY-SA 3.0 / Théâtre de la Reine
La nuit, la neige a écrit:
Même si la confusion est soigneusement entretenue, il s'agit en réalité du chiffre, certes identique, de Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe
Monogramme, état actuel
Photo : Starus / Wikipedia
CC BY-SA 3.0 / Théâtre de la Reine
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Merci LNLN d'avoir éclairé ma lanterne sur ces toiles peintes. Dommage j'imaginais bien la Reine jouant la servante dans ce décor de cuisine.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
La nuit, la neige a écrit:Oui, c'est ce qui est précisé sur la page Wiki que j'ai recopiée...La nuit, la neige a écrit:
Même si la confusion est soigneusement entretenue, il s'agit en réalité du chiffre, certes identique, de Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe
Merci pour ce complément en images LNLN et désolé de t'avoir lu trop vite
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Le monogramme actuel est donc celui de la Reine des Français, Marie-Amelie, nièce de Marie-Antoinette.
On ne sait pas ce qu’il y avait avant, à la même place : sans doute aussi le monogramme de Marie-Antoinette, sans doute avec un graphisme quelque peu différent... En a-t-on une représentation ? Je ne sais pas, mais aimerais bien en retrouver une ...
On peut voir en tout cas dans le remplacement de cet ornement au XIXe , un hommage (inconscient?) à la Reine qui créa ce théâtre, dont elle avait fait son univers. Hommage de sa petite nièce, restée, rappelons-le, très légitimiste, et aussi, pourquoi pas, hommage du roi-citoyen, qui avait à cœur de sauver Versailles, qui avait, dans sa jeunesse, connu, et probablement admiré la dernière Reine de France...
On ne sait pas ce qu’il y avait avant, à la même place : sans doute aussi le monogramme de Marie-Antoinette, sans doute avec un graphisme quelque peu différent... En a-t-on une représentation ? Je ne sais pas, mais aimerais bien en retrouver une ...
On peut voir en tout cas dans le remplacement de cet ornement au XIXe , un hommage (inconscient?) à la Reine qui créa ce théâtre, dont elle avait fait son univers. Hommage de sa petite nièce, restée, rappelons-le, très légitimiste, et aussi, pourquoi pas, hommage du roi-citoyen, qui avait à cœur de sauver Versailles, qui avait, dans sa jeunesse, connu, et probablement admiré la dernière Reine de France...
Dernière édition par Vicq d Azir le Mer 09 Jan 2019, 01:41, édité 3 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Vicq d'Azir a écrit:qui avait à cœur de sauver Versailles
Je suis moins sûr que toi à ce sujet, quant on voit de ce qu'il fit de l'aile du Midi !
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Oui, je dois en effet nuancer mes propos : il y a eu le bulldozer Haussmann à Paris, il y avait eu le bulldozer Louis Philippe à Versailles, quelques années auparavant...
Mais force est de constater qu’on a eu la main plus légère au théâtre du Petit Trianon.. Intervention directe de Marie-Amélie?
Mais force est de constater qu’on a eu la main plus légère au théâtre du Petit Trianon.. Intervention directe de Marie-Amélie?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Vicq d Azir a écrit:Le monogramme actuel est donc celui de la Reine des Français, Marie-Amelie, petite nièce de Marie-Antoinette.
On ne sait pas ce qu’il y avait avant, à la même place : sans doute aussi le monogramme de Marie-Antoinette, sans doute avec un graphisme quelque peu différent... En a-t-on une représentation ? Je ne sais pas, mais aimerais bien en retrouver une ...
Il y a bien ce plan en coupe de Claude-Louis Châtelet, daté de 1786.
Coupes transversales du théâtre de la Reine, à Trianon
1786
Source image : Biblioteca Estense de Modena / Wikipedia
C'est très simplement dessiné, mais enfin...voici :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Merci, cher LNLN, c’est une indication...
Je propose de comparer les deux états :
Les deux versions se ressemblent beaucoup.
Mon hypothèse est la suivante : ce décor, très fragile (il est en plâtre et en carton), n’a pas été détruit. Seul le monogramme au MA a dû être bûché à la Révolution. On ne sait pas si, ensuite, un autre chiffre a été refait sous l’Empire. Sous Louis-Philippe, le MA est reproduit de nouveau, en référence, dit-on aux initiales de la Reine Marie-Amélie. Mais on voit bien que le dessin est pratiquement le même qu’auparavant.
Alors ?
Alors, il est vrai que la famille de Louis Philippe fait de fréquents séjours au Grand Trianon, tout proche. Il est peu probable que la famille royale utilise souvent le petit théâtre de Marie Antoinette... Lorsqu’il est question de restaurer celui-ci, on reconstitue alors le MA au dessus de la scène, tel qu’il était à l’origine. On peut penser d’ailleurs que sa trace en a été facilement retrouvée, car, à Versailles, le bûchage des emblèmes royaux avait été fait avec soin ...
MA pour « Marie-Antoinette », ou pour « Marie-Amélie », sa nièce ?
Et si l’ambiguïté avait été sciemment entretenue, ou si c’était devenu, avec le temps une « fake new » ? Je vois mal, pour ma part, la Reine des français imposer son chiffre dans un théâtre qu’elle n’utilisait pas...En revanche, replacer le chiffre de la Reine qui a créé ce théâtre, c’est à dire lui rendre de nouveau hommage, sans vraiment le dire (le souvenir de l’ancien régime est à éviter sous la monarchie de Juillet...), oui, bien sûr. Cela aurait en tout cas convenu sans doute à Marie-Amélie...
Graphiquement, les deux états se ressemblent en tout cas étrangement: les deux personnages féminins sont les mêmes. Ces deux nymphes « enguirlandent » le même blason ovale. Quant au MA central, il paraît être le même...
Je propose de comparer les deux états :
Les deux versions se ressemblent beaucoup.
Mon hypothèse est la suivante : ce décor, très fragile (il est en plâtre et en carton), n’a pas été détruit. Seul le monogramme au MA a dû être bûché à la Révolution. On ne sait pas si, ensuite, un autre chiffre a été refait sous l’Empire. Sous Louis-Philippe, le MA est reproduit de nouveau, en référence, dit-on aux initiales de la Reine Marie-Amélie. Mais on voit bien que le dessin est pratiquement le même qu’auparavant.
Alors ?
Alors, il est vrai que la famille de Louis Philippe fait de fréquents séjours au Grand Trianon, tout proche. Il est peu probable que la famille royale utilise souvent le petit théâtre de Marie Antoinette... Lorsqu’il est question de restaurer celui-ci, on reconstitue alors le MA au dessus de la scène, tel qu’il était à l’origine. On peut penser d’ailleurs que sa trace en a été facilement retrouvée, car, à Versailles, le bûchage des emblèmes royaux avait été fait avec soin ...
MA pour « Marie-Antoinette », ou pour « Marie-Amélie », sa nièce ?
Et si l’ambiguïté avait été sciemment entretenue, ou si c’était devenu, avec le temps une « fake new » ? Je vois mal, pour ma part, la Reine des français imposer son chiffre dans un théâtre qu’elle n’utilisait pas...En revanche, replacer le chiffre de la Reine qui a créé ce théâtre, c’est à dire lui rendre de nouveau hommage, sans vraiment le dire (le souvenir de l’ancien régime est à éviter sous la monarchie de Juillet...), oui, bien sûr. Cela aurait en tout cas convenu sans doute à Marie-Amélie...
Graphiquement, les deux états se ressemblent en tout cas étrangement: les deux personnages féminins sont les mêmes. Ces deux nymphes « enguirlandent » le même blason ovale. Quant au MA central, il paraît être le même...
Dernière édition par Vicq d Azir le Mer 09 Jan 2019, 22:30, édité 3 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Je pense que seul le médaillon central a connu des modifications : remplacé par un aigle impérial durant l'Empire, et enfin le retour du chiffre M.A, dans le goût de celui époque Marie-Antoinette, sous la monarchie de Juillet.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Merci, cher LNLN: cette hypothèse complète la démonstration ci-dessus, que j’étais en train de rédiger...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Mais oui, dans le goût XVIIIème :La nuit, la neige a écrit: retour du chiffre M.A, dans le goût de celui époque Marie-Antoinette, sous la monarchie de Juillet.
libre à chacun donc de lire Marie-Amélie ou bien Marie-Antoinette .
Même si Marie-Amélie a fait là trois petits tours et puis s'en va, nous sommes bien toujours dans le charmant petit théâtre de la troupe des seigneurs de Marie-Antoinette .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Théâtre de la reine (Trianon) : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
Ah oui, on est bien chez Marie-Antoinette, cela ne fait aucun doute...
Puisse ce lieu être préservé dans son état d’origine, et toujours accessible aux admirateurs de la Reine....
Puisse ce lieu être préservé dans son état d’origine, et toujours accessible aux admirateurs de la Reine....
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
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