La saignée
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Lumières : Littérature, sciences et philosophie
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La saignée
Décrites par Hippocrate et Galien durant l’antiquité, les saignées furent une pratique médicale courante en Europe, et ce jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Les saignées avaient pour but d’évacuer les « maux » du malade. Ainsi, Hippocrate écrit qu’il faut réaliser la saignée à l’endroit le plus proche possible du « mal » du patient.
Au cours du Moyen-âge et de la Renaissance, l’importance de la saignée fut amplifiée sous l’influence de la médecine antique redécouverte à travers les textes arabes. Dès le XVIème siècle, Brissot, professeur de philosophie, met en évidence les erreurs et les inexactitudes des traductions arabes qui, selon lui, amplifient l’importance de cette pratique. Pourtant durant toute la Renaissance, la saignée prit une importance croissante, elle était la réponse médicale universelle capable de guérir tous les maux.
Qu’elles soient médicales ou économiques, qu’elles évacuent le sang d’un patient ou les dépenses d’un Etat, les saignées ont l’effet inverse de leur but affiché. Ce n’est qu’au XIXème qu’il sera communément admis que les saignées sont contre-productives et néfastes.
Source: blogs.mediapart.fr/matthieu-delmas/blog/060512/la-saignee
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Photo: etaletaculture.fr
Au cours du Moyen-âge et de la Renaissance, l’importance de la saignée fut amplifiée sous l’influence de la médecine antique redécouverte à travers les textes arabes. Dès le XVIème siècle, Brissot, professeur de philosophie, met en évidence les erreurs et les inexactitudes des traductions arabes qui, selon lui, amplifient l’importance de cette pratique. Pourtant durant toute la Renaissance, la saignée prit une importance croissante, elle était la réponse médicale universelle capable de guérir tous les maux.
Qu’elles soient médicales ou économiques, qu’elles évacuent le sang d’un patient ou les dépenses d’un Etat, les saignées ont l’effet inverse de leur but affiché. Ce n’est qu’au XIXème qu’il sera communément admis que les saignées sont contre-productives et néfastes.
Source: blogs.mediapart.fr/matthieu-delmas/blog/060512/la-saignee
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La saignée
Ce n'est que sous le règne de Louis XVI que le docteur Pinel s'avisa ( l'un des premiers ) que les saignées étaient dangereuses et affaiblissaient les malades plutôt qu'elles leur faisaient du bien . A la même époque Mme de Genlis croyait opportun de faire apprendre à l'Hôtel-Dieu à son jeune élève, le duc de Chartres futur Louis-Philippe, à pratiquer la saignée !
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2333p125-la-medecine-des-lumieres?highlight=m%C3%A9decine
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La saignée
Zut ! Vidéo non disponible !
Mais merci tout de même, mon cher Momo .
Mais merci tout de même, mon cher Momo .
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Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La saignée
Une saignée aurait tuée la reine Marie-Thérèse?
Une saignée au pied pour une grosseur sous l'aisselle?????
Une saignée au pied pour une grosseur sous l'aisselle?????
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La saignée
Oui, ça marche !!!
Dis donc ! voilà qui nous rajeunit ...
C'est pourtant simple la médecine : surtout pas de saignée !
Il paraît que Mme de Ventadour a sauvé le nourrisson Louis XV en l'arrachant des mains des médecins, le soustrayant ainsi aux sacro saintes saignées. Bien leur a pris !
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Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La saignée
Oui. D'après Michel Antoine, elle a littéralement verrouillé la porte et fait physiquement barrage !
Gouverneur Morris- Messages : 11248
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La saignée
Mme de Sabran a écrit:Dis donc ! voilà qui nous rajeunit ...
"Une saignée, moi je dis une saignée..."
Je n'ai jamais de ma vie oublié cet épisode si marquant
Gouverneur Morris- Messages : 11248
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La saignée
Après le XVIII ème siècle, la saignée tend à disparaître. Elle sera remplacée par la pose de sangsues destinée à se nourrir du sang en l’aspirant. Il faudra que Georges Washington, premier président de la république des États-Unis, meure en 1799 d’une saignée pour que cette pratique cesse.
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La saignée
Pour en savoir plus:
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Photo: amazon.fr
Résumé Amazon:
Qui n'a pas au moins une fois entendu le récit caricaturé de ces médecins éclairés du XIXe siècle, saignant leurs malades hardiment, héroïquement, à outrance, et à nos yeux contre toute raison ? Ce livre voudrait, non pas nier ces faits, mais les replacer dans le contexte médical des XVIIIe et XIXe siècles, époque de grandes avancées pour la médecine et la chirurgie, mais aussi - et sans contradiction apparente -, époque conservatoire de l'art de guérir et de ses traditions. La saignée est au coeur de ce double mouvement. Le dépérissement de la médecine des humeurs ne fait pas disparaître, au contraire, cette idée qu'il y aurait chez la femme, mais aussi chez l'homme et chez l'enfant, une fonction hémorragique naturelle et curative dont la saignée ne serait qu'un substitut. Quant à la découverte de la circulation du sang par William Harvey en 1628, loin de décourager le coup de lancette, elle en multiplie les indications. Dire que l'hématologie scientifique a eu raison de ces représentations métaphoriques de la circulation et du corps est juste, mais insuffisant. Ce sont aussi les bouleversements dans la conception des maladies, l'érosion des théories unitaires de l'organisme, qui sont à l'origine de la quasi disparition de la pratique de la saignée aujourd'hui.
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Photo: amazon.fr
Résumé Amazon:
Qui n'a pas au moins une fois entendu le récit caricaturé de ces médecins éclairés du XIXe siècle, saignant leurs malades hardiment, héroïquement, à outrance, et à nos yeux contre toute raison ? Ce livre voudrait, non pas nier ces faits, mais les replacer dans le contexte médical des XVIIIe et XIXe siècles, époque de grandes avancées pour la médecine et la chirurgie, mais aussi - et sans contradiction apparente -, époque conservatoire de l'art de guérir et de ses traditions. La saignée est au coeur de ce double mouvement. Le dépérissement de la médecine des humeurs ne fait pas disparaître, au contraire, cette idée qu'il y aurait chez la femme, mais aussi chez l'homme et chez l'enfant, une fonction hémorragique naturelle et curative dont la saignée ne serait qu'un substitut. Quant à la découverte de la circulation du sang par William Harvey en 1628, loin de décourager le coup de lancette, elle en multiplie les indications. Dire que l'hématologie scientifique a eu raison de ces représentations métaphoriques de la circulation et du corps est juste, mais insuffisant. Ce sont aussi les bouleversements dans la conception des maladies, l'érosion des théories unitaires de l'organisme, qui sont à l'origine de la quasi disparition de la pratique de la saignée aujourd'hui.
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La saignée
Monsieur de Coco a écrit:Après le XVIII ème siècle, la saignée tend à disparaître. Elle sera remplacée par la pose de sangsues destinée à se nourrir du sang en l’aspirant. .
Encore fallait-il se procurer les bestioles ...
C'était un métier; il y avait les Vendeuses de Sangsues :
Du coté des mégissiers, on trouvait également des jeunes filles venues ramasser des sangsues pour les revendre aux apothicaires.
Certaines avaient carrément des accords avec les tanneurs mais pour les clandestines, elles se trempaient les jambes dans la Seine (où les bains des peaux étaient déversés) jusqu’à ce que les mini-vampires se collent à leurs cuisses.
https://parciparla.fr/petits-metiers-et-gagne-misere/
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3031p75-les-nombreux-anciens-metiers
La pose de sangsues dans le cou du petit duc de Normandie fut la cause d'une discussion plus que houleuse entre Marie-Antoinette et Yolande .
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Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La saignée
De nos jours, les sangsues sont encore utilisées en médecine.
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La saignée
La saignée est toujours pratiquée aujourd’hui dans une indication bien précise, l’hémochromatose, qui se traduit par un excès de fer dans le sang. Seules les saignées, pratiquées parfois mensuellement permettent de contrôler l’évolution de ce trouble.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 75
Localisation : Paris x
Re: La saignée
La manie des saignées tue aussi au Sénégal :
Je viens de perdre un pauvre laquais, m'écrit M. de Boufflers, qui m’avait suivi dans ce pays-ci sans autre objet que celui de vivre et le voilà mort. Il était d’une force extraordinaire ; il avait vingt-deux ans. Sa maladie a duré à peine quinze jours, encore dans les dix premiers n’était-ce qu’une légère indisposition. Mais je n’ai pas pu me refuser au préjugé commun, à la prière de mes gens, aux représentations de mes amis et pour ainsi dire à mon devoir de le mettre entre les mains de la Faculté, et à force de saignées, de petites médecines et de vomitifs, ce pauvre malheureux s’est éteint comme une lampe, dont l’huile aurait coulé par les trous qu’on y aurait fait. Au milieu de mes inquiétudes pour toi, je suis toujours rassuré par ta haine pour les médecins et la médecine, mais je crains tes prétendues connaissances, fondées sur un prétendu instinct que le ciel ne t’a jamais donné. Si tu me parlais d’inspiration, j’y croirais plutôt, parce que j’en ai des preuves. Adieu, femme bien aimée.
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Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La saignée
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La saignée
Mme de Sabran a écrit:
à force de saignées, de petites médecines et de vomitifs, ce pauvre malheureux s’est éteint comme une lampe, dont l’huile aurait coulé par les trous qu’on y aurait fait.[
Pauvre gosse .
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Comtesse Diane- Messages : 7416
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La saignée
Diable ! l'hécatombe continue :
Ce 8. — Voilà un pauvre malheureux que j’ai amené avec moi, à la demande de Mme la comtesse d’Artois, de Mme Victoire et surtout de sa femme, qui revient comme mourant d’une partie de pêche qu’il a été faire à une île déserte avec quelques-uns des passagers de Cayenne qui sont ici ( ... )
Ce 9. — Ce pauvre malheureux, dont je te parlai hier, est sans connaissance et sans espérance ; il paraît qu’il souffre horriblement, mais peut-être n’en sent-il rien, car son âme n’est sûrement point à la position où elle doit être pour recevoir les plaintes des différents organes attaqués. ( ... ) Il est à présent constant que ce pauvre diable meurt d’un coup de soleil. Je l’ai pensé dès le premier moment, je voulais même en conséquence lui faire envelopper la tête avec des serviettes mouillées d’eau froide qu’on aurait continuellement arrosées, pendant qu’il aurait eu les jambes dans l’eau tiède qu’on aurait échauffé par degré. Au lieu de cela la médecine a voulu saigner, purger, clystériser, attendre, émétiser, mettre les vésicatoires, etc. Et tout a toujours été de mal en pis. Oh ! ma femme, ne tombons jamais dans les mains de ces gens-là, et restons toujours dans les bras l’un de l’autre.
Ce 10. — Enfin il est mort, mon pauvre camarade de voyage, de fatigue et d’exil et la Faculté peut bien compter une victime de plus. Comme jamais il n’y a eu d’espoir et que dans sa dernière convulsion il avait l’air d’un supplicié à qui M. Pasquier aurait mis un bâillon, j’éprouve une sorte de soulagement en pensant que voilà qu’il dort du sommeil le plus imperturbable. Ce qui me reste à faire n’est pas le plus aisé : c’est de remettre les têtes que beaucoup de morts consécutives ont affectées bien sensiblement. Indépendamment des regrets de beaucoup de gens qui ont perdu des amis, je lis sur tous les visages un abattement que chacun voit avec effroi dans les autres et leur montre à son tour ; aussi ai-je voulu qu’après les derniers devoirs rendus à ce pauvre homme, on bût, on se divertît, on jouât comme à l’ordinaire.
( Le chevalier de Boufflers à Mme de Sabran )
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Mme de Sabran- Messages : 54462
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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