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Le procès de la reine Marie-Antoinette

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Message par cosmo Lun 10 Fév 2014, 07:12

Voici quelques photos des notes manuscrites de l'avocat de la reine, Chauveau-Lagarde, exposées au Grand Palais en 2012. L'exorde commence par ces mots :

"Marie-Antoinette, ci-devant reine de France, est accusée devant vous d'avoir conspiré au-dehors et au-dedans (pour) le malheur des français, tant avant que depuis la révolution qui les a rendus à la liberté. Cette accusation extraordinaire semblant ne devoir être défendue que par des moyens extraordinaires, comme elle : et cependant, je suis l'un de ceux que le Tribunal a chargés de la défendre, pour ainsi dire à l'instant même où elle vient de vous être présentée ! Quelle épouvantable tâche ! Quelle mission alarmante pour la conscience d'un homme de bien. Si (je n'étais) rassuré par votre justice ! et par vos lumières. Mais tel est heureusement le résultat des débats de ce fameux procès qu'autant l'accusation est grave par elle-même, autant ses bases sont légères..."

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Img_2210

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Img_2211

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Img_2212

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Message par Mme de Sabran Lun 10 Fév 2014, 09:16



Tu nous avais posté cela en avril 2012, je me souviens !
C'est une bonne idée de nous  le replacer ici .  :n,,;::::!!!: 
Il t'avait été répondu :

la nuit, la neige a écrit:

Merci cosmo.

Dommage, je peine à lire ce qu’il écrit.

On ne peut que regretter que les plaidoyers des deux avocats n’aient pas été retranscrits !
Chauveau-Lagarde a cependant laissé des notes et commentaires au sujet du procès de la reine (et de celui de Madame Elisabeth).
Consultables ici, notamment à partir de la page 37 pour ce qui concerne la plaidoirie : http://books.google.fr/books/reader?id=YNVbAAAAQAAJ&hl=fr&printsec=frontcover&output=reader&source=gbs_atb_hover&pg=GBS.PP1

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Message par Mme de Sabran Lun 10 Fév 2014, 09:38

François de Talaru a écrit:


  Le mardi 19 mai 2009 - 12:35

Je m'aperçois que personne n'a indiqué la composition du tribunal lors du Procès de la Reine. Je m'empresse de réparer cet oubli, j'indiquerai les professions et leurs destins quand cela sera parvenu jusqu'à moi.

JUGES

-HERMANN, Président, ex président du tribunal du Pas de Calais, exécuté le18 floréal an III
-DUMAS, Vice président du département du Jura, exécuté le 9 thermidor an II
-SELLIER, de Paris, exécuté le 18 floréal an III
-DOBSEN, de Paris, exécuté le 18 floréal an III
-BRULE, de Paris
-COFFINHAL, de Paris
-FOUCAULT, de paris
-BRAVETZ, du département des Hautes Alpes,
-DELIEGE, de Paris
-SUBLEYRAS, du département du Gard
-LEFETZ Celestin, du district d'Arras
-VERTEUIL, prêtre, de Paris
-LANNE,ex procureur, syndic du district de Saint Pol
-RAYNIEZ, de Lons le Saulnier
-MASSON, premier commis du greffe du tribunal
-DENIZOT, de Paris
-HARNY, homme de lettres
-DAVID, de Lille, député suppléant à la Convention
-MAIRE, juge du tribunal du 1er arrondissement


ACCUSATEUR PUBLIC

-FOUQUIER TINVILLE, exécuté le 10 thermidor an II


SUBSTITUTS
-
-FLEURIOT LESCOT
-GREBAUVAL
-ROYER, de Chalons sur Saone
-NAUDIN, de Paris
-LIEUDON, de Paris

GREFFIER

-PARIS, Joseph surnommé FABRICIUS


JURES

-ANTONELLE, ci devant Marquis, ex député des Bouches du Rhône, déporté
-BENOITRAY, de Paris
-SERVIERE, de la ville d'Uzes
-LUMIERE, musicien, du Comité révolutionnaire de la section du Muséum, exécuté
-FAUVEL, de Paris
-AUVRAY, employé aux diligences
-FAINOT, électeur de Paris
-GAULTIER, d'Eure et Loire
-RENARD, de Paris
-RENAUDIN, luthier, de Paris, exécuté
-MEYERE, du Gard
-CHATELET, peintre, exécuté
-CLEMENCE, commis aux assignats
-GERARD, artiste
-FIEVEE, citoyen, du Comité révolutionnaire de la section du Muséum
-LEONARD PETIT TRESSEIN, de Marseille
-TRINCHARD, menuisier, de Paris, déporté
-TOPINO LEBRUN, de Marseille
-PYOL, de Paris
-GIRARD, orfevre de Paris
-SOUBERBIELLE, chirurgien
-PRESSELIN, tailleur
-DEYDIER, serrurier à Choisy sur Seine
-SAMBAT, peintre
-VILLATTE, de Paris
-KLIPIS, joailler
-CHRETIEN, limonadier, déporté
-LE ROY
-THOUMIN, procureur
-LAPORTE, administrateur du département de la Mayenne
-GANNEY, perruquier
-JOURDEUIL, déporté
-BROCHET
-GARNIER
-MARTIN, chirurgien
-GUERMEUR, du Finistère
-DUFOUR
-MERCIER
-AUBRY, tailleur
-CAMPAGNE, orfèvre
-BILLON, menuisier
-GIMOND, tailleur
-BARON, chapelier
-PRIEUR, peintre
-LOHER, épicier
-DUPLAY père
-DEVESE, charpentier menuisier
-BOISSOT, électeur de Paris
-MAUPIN, électeur de Paris
-CAMUS, artiste
-AIGOIN, de Montpellier
-PICARD, de Paris
-NICOLAS, imprimeur, exécuté le 12 thermidor an II
-DUMON; laboureur, à Cahors
-BESSON, de Saint Dizier
-GRAVIER, vinaigrier à Lyon
-PAYAU, du département de la Drôme
-GILLEBERT, négociant à Toulouse
-Béçu, médecin à Lille (je ne sais pas faire les accents et les "ç" en majuscule pardon)
- DES BOISSEAUX, sabotier, exécuté


Qui aurait la liste des 41 témoins pour compléter ?


Mr de Talaru
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Message par Mme de Sabran Lun 10 Fév 2014, 09:42




la nuit, la neige a écrit:

le même jour


Je n'imaginais pas un nombre aussi important de juges et de jurés ! affraid

Pour les témoins et lors du procès, à ce que j'ai pu trouver :

- Laurent Lecointre
- Jean-Baptiste Lapierre
- Jacques-René Hébert
- Abraham Silly
- Pierre-Jospeh Terrasson
- Pierre Manuel
- Jean-Sylvain Bailly
- Jean-Baptiste Hébain
- Reine Milliot
- François Dufresne
- Marie-Magdelaine Barrassin, femme Richard
- Toussaint Richard
- Jean-Baptiste Labenette
- Marie Devaux, femme Arel
- Jean Gilbert
- Charles Henri d'Estaing
- Antoine Simon
- François Tisset
- Jean-François Lepitre
- Philippe-François-Gabriel Latour du Pin Gouvernet
- Jean-Frédéric Latour du Pin
- Jean-François Mathey
- Jean-Baptiste Olivier Garnerin
- Charles'Eleonore Dufriche-Valazé
- Nicolas Leboeuf
- Auguste-Germain Jobert
- Antoine-François Moyle
- Renée Sévin, femme Chaumette
- Jean-Baptiste Vincent
- Nicolas-Marie-Jean Beugnot
- François Dangé
- Jean-Baptiste Michonis
- Pierre-Edouard Brunier
- Claude-Denis Tavernier
- Jean-Maurice-François Lebrasse
- Joseph Boze
- Didier Jourdeuil
- Pierre Fontaine
- Michel Gointre

Et n'oublions pas ses avocats nommés d'office : Claude-François Chauveau-Lagarde et Guillaume-Alexandre Tronson du Coudray

Vous retrouverez les minutes du procès (dont bien entendu les témoignages de celles et ceux que viens de citer) et autres renseignements dans ce livre :

( image disparue ...  Hop!  )


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Message par Mme de Sabran Lun 10 Fév 2014, 13:53



Je conseille la lecture de Germaine :

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Livre_10

Présentation de l'une des éditions nouvelles :


Tout semblait opposer Mme de Staël à la reine Marie-Antoinette. Pourtant, en 1793, quand la Convention décide de traduire la veuve Capet devant le tribunal révolutionnaire, Mme de Staël publie Réflexions sur le procès de la reine par une femme, un plaidoyer sacrifiée à la logique jacobine. Au-delà de cette défense, l'auteur s'interroge sur la violence révolutionnaire. Elle en dénonce la surenchère, voyant dans le procès de la reine - et sa condamnation assurée - une démagogie propice au déchaînement de la Terreur. Enfin, après avoir essayé de réfuter certaines accusations portées contre Marie-Antoinette, Mme de Staël en appelle aux mères et aux femmes " de toutes les classes de la société " que, dit-elle, on immole à travers la reine. Ultime argument, ultime recours qui donne à ce texte passionné toute sa modernité. La récente publication de la Correspondance de Marie-Antoinette (1770-1793), comme la réalisation du film Marie-Antoinette par Sofia Coppola, montrent que la figure et l'histoire de la reine continuent à nous hanter. Dans une postface pertinente, Monique Cottret analyse le texte de Mme de Staël en le situant dans le contexte révolutionnaire et en le rapprochant des écrits de Saint-Just, Robespierre et Chateaubriand.


.
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Message par Invité Lun 10 Fév 2014, 14:28

Oui Marie-Antoinette était aussi une femme, et c'est bien de voir que des personnes en avaient conscience !!!

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Message par Mme de Sabran Lun 10 Fév 2014, 14:30

Le plus épouvantable dans le procès de la Reine reste sans conteste l'ignoble trouvaille d'Hébert de faire témoigner le petit dauphin contre sa mère.

(André Castelot parle, à propos de l'acte d'accusation, d'une "poubelle vidée en plein prétoire"; Il ne citera même pas l'accusation d'Hébert en entier, la coupant par ses mots : "n'en disons pas plus, le cœur se soulève" )

Comment ont-ils réussi à arracher une telle signature à cet enfant ? Cela reste incompréhensible. La Reine à dû sentir son cœur se déchirer en entendant une telle accusation. Et sa réaction d'indignation bouleverse le public.
Robespierre, le soir même, quand on lui rapportera l'incident laissera éclater sa colère :  cet imbécile d'Hébert ! il faut qu'il lui apporte à son dernier moment, ce triomphe d'intérêt public !

Je rejoins l'auteur Jean Chalon qui dit, dans son Chère Marie Antoinette, que la Reine, en apprenant l'accusation prêtée à son fils, ne croira pas un seul instant qu'il en est l'auteur. Comme il le dit si bien, elle avait pour son enfant "l'amour fou" que le roi avait pour elle.

Majesté a écrit :
Henri d'Almeras (les Amoureux de la Reine Marie-Antoinette d'après les pamphlets) rappelle la déclaration , pendant le procès de Marie-Antoinette de Reine Millot, une femme qui appartenait à la basse domesticité du palais de Versailles et que ses maîtres avaient comblée de bienfaits, selon laquelle la Reine avait envoyé "100 millions" à l'Empereur Joseph II, Son frère , pour sa guerre contre les Turcs.
Et l'auteur de poursuivre que c'est une des accusations qui contribuèrent le plus à la condamnation de la Reine et une de celles qu'il aurait été le plus difficile de prouver...
Les propos de la petite domestique m'étant toujours apparus comme des plus saugrenus , je n'ai jamais pris en compte l'impact qu'ils avaient pu avoir dans les débats , enfin dans le complot d'accusation.
Bien à vous.

Mme de Sabran
:
...... un pareil secret d'Etat dans la bouche d'une petite bonne, ça prête à rire ...

La nuit, la neige :
Herman lui pose tout de même la question :
N'avez-vous pas sollicité Vergennes à faire passer six millions au roi de Bohème et de Hongrie ?

A laquelle la reine répond : Non

Dans le public, depuis l'affaire des bouches de l'Escaut et de sa conclusion (Le Trésor français paye une lourde ardoise) circule dans le public le bruit que des charrettes remplies d'or passent la frontière vers l'Autriche.
Le tout, vous l'imaginez bien, sous l'influence de...l'Autrichienne.

Mme de Sabran
:
Bien sûr ! C'est exactement ce qui explique la méprise !

La nuit, la neige
:
Plus qu'une méprise ! Dès cette époque on reprochera à la reine de dilapider le Trésor et de surcroît en l'occurrence pour sa patrie d'origine.

Mme de Sabran :
Vous avez raison de me reprendre !

La nuit, la neige
:
Vous reprendre est excessif Elie : j'ajoute, je surenchère...éventuellement.

Attachboy
:
Le procès de la Reine s'est déroulé dans l'ancienne grande chambre du parlement occupé aujourd'hui par la cour de cassation.
Il y a eu des travaux sous la Restauration, et une partie du bâtiment a brûlé pendant la commune.

Marie-Antoinette
:
Voici une vue de la grand chambre - elle est plus claire qu'à l'époque car lors de l'incendie un bâtiment situé derrière les fenêtres a brûlé !!!!! on peut entrer dans les lieux je crois chaque jeudi lors d'audiences, mais il faut se faire tout petit et n'avoir pas l'air d'un touriste !!!!!!

Je vous rappelle que la Reine était assise au milieu de la salle devant la table de FOUQUIER et les "jurés" étaient à sa droite !!!!

Par contre pour entendre le jugement, la Reine était dans les gradins et elle a dû descendre difficilement ceux-ci pour retrouver le parquet et sortir de la salle.
Il semblerait bien qu'elle n'ait pu écrire sa lettre à Madame ELISABETH dans le cachot, mais dans une petite pièce se trouvant près du TRIBUNAL où on lui donna papier, plume, encre !!!!

Amicalement MARIE ANTOINETTE

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Grand_10

_________________
...    demain est un autre jour .
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Message par Invité Lun 10 Fév 2014, 23:39

Un point important à rappeler, que d'aucuns oublient trop souvent : le "procès" de la reine n'en a pas vraiment été un . Il n'en avait que les apparences. Le sort de la reine était scellé bien avant le début du procès. Les membres du Tribunal révolutionnaire, choisis par Robespierre, avaient instructions de la condamner à mort.
Cela explique pourquoi l'accusateur public (Fouquier-Tinville) ne s'est pas foulé pour rassembler des preuves . Fouquier n'a mis que quelques jours pour constituer le dossier. Son réquisitoire tire sa source dans les pamphlets : la reine y est traitée de "sangsue" etc... Fouquier-Tinville n'a pas cherché à faire dans l'original.
Le procès fut tellement nul, les témoins si indigents, que lorsque le Président demanda à la reine, à la fin des débats "Ne vous reste-t-il plus rien à ajouter pour votre défense ?", elle répondit "hier, je ne connaissais pas les témoins. J'ignorais ce qu'ils allaient déposer. Eh bien, personne n'a articulé contre moi aucun fait positif. Je finis en observant que je n'étais que la femme de Louis XVI, et qu'il fallait bien que je me conformasse à ses volontés".

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Message par Invité Lun 10 Fév 2014, 23:49

Certains des juges du Tribunal révolutionnaire ont un parcours pour le moins étonnant.
Tel est notamment le cas d'Antoine-Marie Maire-Savary...  fils naturel de Louis XV et d'une dame du Parc-aux-Cerfs selon la rumeur!
Né à Versailles d'un médecin du chenil de Louis XV (officiellement), sa mère était une "belle et élégante créature.. dont l'alliance aurait été imposée au praticien moyennant une forte dot" (H. Beaune, "Un juge de Marie-Antoinette"). Grâce à cette aubaine, le guérisseur des chiens du roi avait acquis comme engagiste les terres seigneuriales de Sainte-Palaye et de Vermanton, avec la lieutenance de cette dernière ville.

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Message par Mme de Sabran Mar 11 Fév 2014, 10:12

Cosmo a écrit:Un point important à rappeler, que d'aucuns oublient trop souvent : le "procès" de la reine n'en a pas vraiment été un . Il n'en avait que les apparences. Le sort de la reine était scellé bien avant le début du procès. Les membres du Tribunal révolutionnaire, choisis par Robespierre, avaient instruction de la condamner à mort.


Oui, c'est l'aspect du procès de la Reine que tout le monde devrait avoir à l'esprit, de prime abord.
  Ce n'était qu'une affreuse mascarade.
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Message par Mme de Sabran Mar 11 Fév 2014, 10:17

Cosmo a écrit:
Le procès fut tellement nul, les témoins si indigents, que lorsque le Président demanda à la reine, à la fin des débats "Ne vous reste-t-il plus rien à ajouter pour votre défense ?", elle répondit "hier, je ne connaissais pas les témoins. J'ignorais ce qu'ils allaient déposer. Eh bien, personne n'a articulé contre moi aucun fait positif. Je finis en observant que je n'étais que la femme de Louis XVI, et qu'il fallait bien que je me conformasse à ses volontés".

Ce que j'adore, c'est sa réponse hautaine à l'accusation d'intrigues et manigances :

Nous n'avions pas besoin de remonter sur le trône, nous y étions .

Je crois l'entendre .

.
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Message par Invité Mar 11 Fév 2014, 10:25

Mme de Sabran a écrit:
Cosmo a écrit:Un point important à rappeler, que d'aucuns oublient trop souvent : le "procès" de la reine n'en a pas vraiment été un . Il n'en avait que les apparences. Le sort de la reine était scellé bien avant le début du procès. Les membres du Tribunal révolutionnaire, choisis par Robespierre, avaient instruction de la condamner à mort.


Oui, c'est l'aspect du procès de la Reine que tout le monde devrait avoir à l'esprit, de prime abord.
  Ce n'était qu'une affreuse mascarade.

Les seuls à penser cette mascarade pour un procès sont les anti Marie-Antoinette... Et ils doivent être minimes ici...  boudoi29 

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Message par Comte d'Hézècques Mar 11 Fév 2014, 13:14

Pendant le simulacre de procès la reine doit subir une pénible épreuve : l'ouverture du sac contenant ses effets saisis au Temple. On en fait à haute voix l'inventaire :

- Un paquet de cheveux de diverses couleurs.
Marie Antoinette répond :
- Ils viennent de mes enfants morts et vivants, et de mon époux.
- Un autre paquet de cheveux
- Ils viennent des mêmes personnes
- Un papier sur lequel sont des chiffres.
- C'est une table pour apprendre à compter à mon fils.
- Une servante, ou petit portefeuille garni de ciseaux, aiguilles, soie et fils, etc. Un petit miroir, une bague en or sur laquelle sont des cheveux, un papier sur lequel sont deux coeurs en or avec des lettres initiales, un autre papier sur lequel est écrit : prière au Sacré-Coeur de Jésus ; prière à l'Immaculée-Conception ; un portrait de femme.
Le président du tribunal, Herman, demande alors :
- De qui est ce portrait ?
Marie Antoinette répond :
- De madame de Lamballe.


Non seulement elle eut à subir des accusations viles et sans fondement, aussi dut-elle voir étalé sur la table d'un tribunal ignominieux tout ce qui lui fut cher.

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Message par Mme de Sabran Mar 11 Fév 2014, 15:27



..............
tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette 220px-13
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Message par Invité Mar 11 Fév 2014, 19:41

Comte d'Hézècques a écrit:Pendant le simulacre de procès la reine doit subir une pénible épreuve : l'ouverture du sac contenant ses effets saisis au Temple. On en fait à haute voix l'inventaire :

- Un paquet de cheveux de diverses couleurs.
Marie Antoinette répond :
- Ils viennent de mes enfants morts et vivants, et de mon époux.
- Un autre paquet de cheveux
- Ils viennent des mêmes personnes
- Un papier sur lequel sont des chiffres.
- C'est une table pour apprendre à compter à mon fils.
- Une servante, ou petit portefeuille garni de ciseaux, aiguilles, soie et fils, etc. Un petit miroir, une bague en or sur laquelle sont des cheveux, un papier sur lequel sont deux coeurs en or avec des lettres initiales, un autre papier sur lequel est écrit : prière au Sacré-Coeur de Jésus ; prière à l'Immaculée-Conception ; un portrait de femme.
Le président du tribunal, Herman, demande alors :
- De qui est ce portrait ?
Marie Antoinette répond :
- De madame de Lamballe.


Non seulement elle eut à subir des accusations viles et sans fondement, aussi dut-elle voir étalé sur la table d'un tribunal ignominieux tout ce qui lui fut cher.

Tout à fait.  Sad 

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Message par Invité Mer 23 Juil 2014, 13:54

Voici la première page de l'acte d'accusation de Marie-Antoinette, signé par Fouquier-Tinville :

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Acte_d10

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Captur55

Transcription complète de l'acte d'accusation :

ANTOINE QUENTIN, FOUQUIER-TINVILLE, Accusateur Public du Tribunal Criminel extraordinaire et révolutionnaire, établi à Paris par Décret de la Convention Nationale du 10 mars 1793, l’an deuxième de la République, sans aucun recours au Tribunal de Cassation, en vertu du pouvoir à lui donné par l’Article Deux d’un autre décret de la Convention du 5 avril suivant, portant que l’Accusateur Public dudit Tribunal est autorisé à faire arrêter, poursuivre et juger sur la dénonciation des autorités constituées ou des citoyens.

EXPOSE que suivant un décret de la convention du premier août dernier, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été traduite au tribunal révolutionnaire, comme prévenue d’avoir conspiré contre la France ; que, par autre décret de la convention, du 3 octobre, il a été décrété que le tribunal révolutionnaire s’occuperait sans délay et sans interruption du jugement ; que l’accusateur public a reçu les pièces concernant la veuve Capet, les 19 et 20 du premier mois de la seconde année, vulgairement dits 11 et 12 octobre courant mois ; qu’il a été aussitôt procédé, par l’un des juges du tribunal, à l’interrogatoire de la veuve Capet ;

Qu’examen fait de toutes les pièces transmises par l’accusateur public, il en résulte, qu’à l’instar des messalines Brunehaut, Frédégonde et Médicis, que l’on qualifiait autrefois de reines de France, et dont les noms à jamais odieux ne s’effaceront pas des fastes de l’histoire, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été depuis son séjour en France, le fléau et la sangsue des François ; qu’avant même l’heureuse révolution qui a rendu au peuple François sa souveraineté, elle avait des rapports politiques avec l’homme qualifié de roi de Bohême et de Hongrie ; que ces rapports étaient contraires aux intérêts de la France ; que non contente, de concert avec les frères de Louis Capet, et l’infâme et exécrable Calonne, lors ministre des finances, d’avoir dilapidé d’une manière effroyable, les finances de la France (fruit des sueurs du peuple), pour satisfaire à des plaisirs désordonnés, et payer les agents de ses intrigues criminelles, il est notoire qu’elle a fait passer, à différentes époques, à l’empereur, des millions qui lui ont servi et lui servent encore à soutenir la guerre contre la république, et que c’est par ses dilapidations excessives qu’elle est parvenue à épuiser le trésor national.

Que, depuis la révolution, la veuve Capet n’a cessé un seul instant d’entretenir des intelligences et des correspondances criminelles et nuisibles à la France, avec les puissances étrangères, et dans l’intérieur de la république, par des agents affidés, qu’elle soudoyait et faisait soudoyer par le ci-devant trésorier de la liste ci-devant civile ; qu’à différentes époques, elle a usé de toutes les manoeuvres qu’elle croyait propres à ses vues perfides, pour opérer une contre-révolution ; d’abord ayant, sous prétexte d’une réunion nécessaire entre les ci-devant gardes-du-corps et les officiers et soldats du régiment de Flandres, ménagé un repas entre ces deux corps le premier octobre 1789, lequel est dégénéré en une véritable orgie, ainsi qu’elle le désirait, et pendant le cours de laquelle les agents de la veuve Capet, secondant parfaitement ses projets contre-révolutionnaires, ont amené la plupart des convives à chanter, dans l’épanchement de l’ivresse, des chansons exprimant le plus entier dévouement pour le trône et l’aversion la plus caractérisée pour le peuple, et de les avoir insensiblement amenés à arborer la cocarde blanche et à fouler aux pieds la cocarde nationale ; et d’avoir, par sa présence, autorisé tous ces excès contre-révolutionnaires, surtout en encourageant les femmes qui l’accompagnaient à distribuer les cocardes blanches aux convives ; d’avoir, le 4 du mois d’octobre, témoigné la joie la plus immodérée de ce qui s’était passé à cette orgie.

En second lieu, d’avoir, conjointement avec Louis Capet, fait imprimer et distribuer avec profusion, dans toute l’étendue de la république, des ouvrages contre-révolutionnaires, de ceux mêmes adressés aux conspirateurs d’outre-Rhin, ou publiés en leur nom, tels que les Pétitions aux Emigrants, Réponse des Emigrants, les Emigrants au Peuple, les plus courtes Folies sont les meilleures, le Journal à deux liards, l’ordre, la marche et l’entrée des Emigrants ; d’avoir même poussé la perfidie et la dissimulation au point d’avoir fait imprimer et distribuer avec la même profusion des ouvrages dans lesquels elle était dépeinte sous des couleurs peu avantageuses, qu’elle ne méritait déjà que trop en ce temps, et ce, pour donner le change, et persuader aux puissances étrangères qu’elle était maltraitée des Français ; et les animer de plus en plus contre la France ; que pour réussir plus promptement dans ses projets contre-révolutionnaires, elle avait, par ses agents, occasionné dans Paris et les environs, les premiers jours d’octobre 1789, une disette qui a donné lieu à une nouvelle insurrection, à la suite de laquelle une foule innombrable de citoyens et de citoyennes s’est portée à Versailles le 5 du même moi ; que ce fait est prouvé d’une manière sans réplique par l’abondance qui a régné le lendemain même de l’arrivée de la veuve Capet à Paris et de sa famille.

Qu’à peine arrivée à Paris, la veuve Capet, féconde en intrigues de tout genre, a formé des conciliables dans son habitation ; que ces conciliabules, composés de tous les contre-révolutionnaires et intrigants des assemblées constituante et législative, se tenaient dans les ténèbres de la nuit ; que l’on y avisait aux moyens d’anéantir les droits de l’homme, et les décrets déjà rendus, qui devaient faire la base de la constitution ; que c’est dans ces conciliabules qu’il a été délibéré sur les mesures à prendre pour faire décréter la révision des décrets qui étaient favorables au peuple ; qu’on a arrêté la fuite de Louis Capet, de la veuve Capet et de toute la famille, sous des noms supposés, au mois de juin 1791, tenté tant de fois et sans succès, à différentes époques ; que la veuve Capet convient, dans son interrogatoire, que c’est elle qui a tout ménagé et tout préparé, pour effectuer cette évasion, et que c’est elle qui a ouvert et fermé les portes de l’appartement par où les fugitifs sont passés ; qu’indépendamment de l’aveu de la veuve Capet à cet égard, il est constant, d’après les déclarations de Louis-Charles Capet et de la fille Capet, que Lafayette, favori sous tous les rapports de la veuve Capet, et Bailly, lors maire de Paris, étaient présents au moment de cette évasion, et qu’ils l’ont favorisée de tout leur pouvoir ; que la veuve Capet, après son retour de Varennes, a recommencé ses conciliabules ; qu’elle les présidait elle-même, et que, d’intelligence avec son favori Lafayette, l’on a fermé les Tuileries, et privé, par ce moyen, les citoyens d’aller et venir librement dans les cours et le ci-devant château des Tuileries ; qu’il n’y avait que les personnes munies de cartes qui eussent leur entrée ; que cette clôture présentée avec emphase par le traître Lafayette comme ayant pour objet de punir les fugitifs de Varennes, était une ruse imaginée et concertée dans ces conciliabules ténébreux pour priver les citoyens des moyens de découvrir ce qui se tramait contre la liberté dans ce lieu infâme ; que c’est dans ces mêmes conciliabules qu’a été déterminé l’horrible massacre qui a eu lieu le 16 juillet 1791, des plus zélés patriotes qui se sont trouvés au Champs-de-Mars ; que le massacre qui avait eu lieu précédemment à Nancy, et ceux qui ont eu lieu depuis dans les divers autres points de la république, ont été déterminés dans ces mêmes conciliabules ; que ces mouvements qui ont fait couler le sang d’une foule immense de patriotes, ont été imaginés pour arriver plutôt et plus sûrement à la révision des décrets rendus et fondés sur les droits de l’homme, et qui par là, étaient nuisibles aux vues ambitieuses et contre-révolutionnaires de Louis Capet et de Marie-Antoinette ; que la constitution de 1791 une fois acceptée, la veuve Capet s’est occupée de la détruire insensiblement par toutes les manoeuvres qu’elle et ses agents ont employées dans les divers point de la république ; que toutes ses démarches ont eu pour but d’anéantir la liberté, et de faire rentrer les Français sous le joug tyrannique sous lequel ils n’ont langui que trop de siècles ; qu’à cet effet, la veuve Capet a imaginé de faire discuter dans ses conciliabules ténébreux, et qualifié depuis longtemps avec raison de cabinet autrichien, toutes les lois qui étaient portées par l’assemblée législative ; que c’est elle, et par suite de la détermination prise dans ces conciliables, qui a décidé Louis Capet à apposer son veto au fameux et salutaire décret rendu par l’assemblée législative contre les ci-devant princes, frères de Louis Capet, et les émigrés, et contre cette horde de prêtres réfractaires et fanatiques, répandus dans toute la France ; veto qui a été l’une des principale causes des maux qu’a depuis éprouvé la France.

Que c’est la veuve Capet qui faisait nommer les ministres pervers, et aux places dans les armées et dans les bureaux, des hommes connus de la nation entière pour des conspirateurs contre la liberté ; que c’est par ses manoeuvres et celles de ses agents, aussi adroits que perfides, qu’elle est parvenue à composer la nouvelle garde de Louis Capet d’ancien officiers qui avaient quitté leurs corps lors du serment exigé, de prêtres réfractaires et d’étrangers, et enfin de tous hommes réprouvés pour la plupart de la nation, et dignes de servir dans l’armée de Coblentz, où un très grand nombre est en effet passé depuis le licenciement.

Que c’est la veuve Capet, d’intelligence avec la faction liberticide qui dominait alors l’assemblée législative, et pendant un temps la convention, qui a fait déclarer la guerre au roi de Bohême et de Hongrie son frère ; que c’est par ses manoeuvres et ses intrigues, toujours funestes à la France, que s’est opérée la première retraite des Français du territoire de la Belgique.

Que c’est la veuve Capet qui a fait parvenir aux puissances étrangères les plans de campagne et d’attaque qui étaient convenus dans le conseil, de manière que, par cette double trahison, les ennemis étaient toujours instruits à l’avance des mouvements que devaient faire les ennemis de la république ; d’où suit la conséquence, que la veuve Capet est l’auteur des revers qu’ont éprouvé, en différents temps, les armées françaises.

Que la veuve Capet a médité et combiné avec ses perfides agents l’horrible conspiration qui a éclaté dans la journée du 10 août, laquelle n’a échoué que par les efforts courageux et incroyables des patriotes ; qu’à cette fin elle a réuni dans son habitation aux Tuileries, jusques dans des souterrains, les Suisses, qui, aux termes des décrets, ne devaient plus composer la garde de Louis Capet ; qu’elle les a entretenus dans un état d’ivresse depuis le 9 jusqu’au 10 matin, jour convenu pour l’exécution de cette horrible conspiration ; qu’elle a réuni également, et dans le même dessein, dès le 9, une foule de ces êtres qualifiés de chevaliers du poignard, qui avaient figuré déjà dans ce même lieu, le 23 février 1791, et depuis, à l’époque du 20 juin 1792.

Que la veuve Capet craignant sans doute que cette conspiration n’eût pas tout l’effet qu’elle s’en était promise, a été dans la soirée du 7 août, vers les neuf heures et demie du soir, dans la salle où les Suisses et autres à elle dévoués, travaillaient à des cartouches ; qu’en même temps qu’elle les encourageait à hâter la confection de ces cartouches, pour les exciter de plus en plus, elle a pris des cartouches et a mordu des balles. (Les expressions manquent pour rendre un trait aussi atroce). Que le lendemain 10, il est notoire qu’elle a pressé et sollicité Louis Capet à aller dans les Tuileries, vers cinq heures et demis du matin, passer la revue des véritables Suisses et autres scélérats qui en avaient pris l’habit, et qu’à son retour, elle lui a présenté un pistolet, en disant : " Voilà le moment de vous montrer ", et que sur son refus, elle l’a traité de lâche ; que, quoique dans son interrogatoire la veuve Capet ait persévéré à dénier qu’il ait été donné aucun ordre de tirer sur le peuple, la conduite qu’elle a tenue le dimanche 9, dans la salle des Suisses, les conciliabules qui ont eu lieu toute la nuit, et auxquels elle a assisté, l’article du pistolet et son propos de Louis Capet, leur retraite subite des Tuileries et les coups de fusil tirés au moment même de leur entrée dans la salle de l’assemblée législative ; toutes ces circonstances réunies ne permettent pas de douter qu’il n’ait été convenu dans le conciliabule qui a eu lieu pendant toute la nuit, qu’il fallait tirer sur le peuple, et que Louis Capet et Marie-Antoinette, qui était la grande directrice de cette conspiration, n’ait elle-même donné l’ordre de tirer.

Que c’est aux intrigues et manoeuvres perfides de la veuve Capet, d’intelligence avec cette faction liberticide dont il a été déjà parlé, et tous les ennemis de la république, que la France est redevable de cette guerre intestine qui la dévore depuis si longtemps, dont heureusement la fin n’est pas plus éloignée que celle de ses auteurs.

Que dans tous les temps, c’est la veuve Capet, qui, par cette influence qu’elle avait acquise sur l’esprit de Louis Capet, lui avait insinué cet art profond et dangereux de dissimuler et d’agir, et promettre par des actes publics, le contraire de ce qu’il pensait, et tramait conjointement avec elle dans les ténèbres, pour détruire cette liberté si chère aux Français, et qu’ils sauront conserver, et recouvrer ce qu’ils appelaient la plénitude des prérogatives royales.

Qu’enfin la veuve Capet, immorale sous tous les rapports, et nouvelle Agrippine, est si perverse et si familière avec tous les crimes, qu’oubliant sa qualité de mère, et la démarcation prescrite par les lois de la nature, elle n’a pas craint de se livrer avec Louis-Charles Capet son fils, et de l’aveu de ce dernier, à des indécences dont l’idée et le nom seuls font frémir d’horreur.

D’après l’exposé ci-dessus, l’accusateur-public a dressé la présente accusation contre Marie-Antoinette, se qualifiant dans son interrogatoire de Lorraine d’Autriche, veuve de Louis Capet, pour avoir méchamment et à dessein, 1° de concert avec les frères de Louis Capet et l’infâme ex-ministre Calonne, dilapidé d’une manière effroyable les finances de la France, et d’avoir fait passer des sommes incalculables à l’empereur, et d’avoir ainsi épuisé le trésor national.

2° D’avoir, tant par elle que par ses agents contre-révolutionnaires, entretenu des intelligences et des correspondances avec les ennemis de la république, et d’avoir informé et fait informer ces mêmes ennemis des plans de compagne et d’attaque convenus et arrêtés dans le conseil.

3° D’avoir, par ses intrigues et manoeuvres, et celle de ses agents, tramé des conspirations et des complots contre la sûreté intérieure et extérieure de la France, et d’avoir à cet effet allumé la guerre civile dans divers points de la république, et armé les citoyens les uns contre les autres, et d’avoir, par ce moyen, fait couler le sang d’un nombre incalculable de citoyens ; ce qui est contraire à l’article IV de la section première du titre premier de la seconde partie du code pénal, et à l’article II de la seconde section du titre premier du même code.

En conséquence, l’accusateur-public requiert qu’il lui soit donné acte, par le tribunal assemblé, de la présente accusation ; qu’il soit ordonné qu’à sa diligence et par un huissier du tribunal, porteur de l’ordonnance à intervenir, Marie-Antoinette, se qualifiant de Lorraine d’Autriche, veuve de Louis Capet, actuellement détenue dans la maison d’arrêt dite la conciergerie du palais, sera écrouée sur les registres de ladite maison, pour y rester comme en maison de justice ; comme aussi que l’ordonnance à intervenir sera notifiée à la municipalité de Paris et à l’accusée. Fait au cabinet de l’accusateur-public, le premier jour de la troisième décade du premier mois de l’an second de la république une et indivisible.

Signé, FOUQUIER.

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Message par MARIE ANTOINETTE Jeu 24 Juil 2014, 18:14

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette Escali15
Aussi mystérieusement corrigée , je peux à nouveau vous adresser ce portrait de la Reine
partant pour l'échafaud qui est moins "terrible" que le DELAROCHE.

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Message par Invité Mar 26 Aoû 2014, 16:41

Voici une émission de radio qui évoque le procès... On aura mieux fait de le relire, selon moi, les intervenants n'y mettent pas le ton qu'il faut... :tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette 2028181902

Bien à vous.

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Message par Invité Mar 26 Aoû 2014, 17:52

Je viens d'entendre à la radio une info que je connaissais mais qu'on n'a peut-être pas évoquée ici :
l'hermine portée par les avocats n'est d'usage qu'en province, car ceux de Paris porteraient le deuil de Marie-Antoinette qu'ils n'ont su défendre...

Bien à vous.

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Message par Invité Mar 26 Aoû 2014, 17:55

tribunal - Le procès de la reine Marie-Antoinette 768-410
Le procès de Marie-Antoinette
Dessin anonyme, XVIIIe siècle.
Musée du Louvre

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Message par Mme de Sabran Mar 26 Aoû 2014, 17:56


Tiens, comme c'est intéressant ! Merci, Majesté !!! Very Happy

_________________
...    demain est un autre jour .
Mme de Sabran
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Message par MARIE ANTOINETTE Mar 26 Aoû 2014, 18:00

le tiré à part des notes de l'avocat de la Reine est en vente sur EBAY jusqu'au Ier septembre prochain pour un prix de départ de 9.90 euros
très intéressant pour les membres du FORUM passionnés par le procès et ses textes.

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Message par Jean-Marc Dim 07 Sep 2014, 00:03

Majesté a écrit:Je viens d'entendre à la radio une info que je connaissais mais qu'on n'a peut-être pas évoquée ici :
l'hermine portée par les avocats n'est d'usage qu'en province, car ceux de Paris porteraient le deuil de Marie-Antoinette qu'ils n'ont su défendre...

Bien à vous.

Vraiment?? Shocked

La république aurait reconnue son tort, elle ne prend plus tout d'un bloc (saint bloc évidemment) comme le disait Clémenceau et comme Mitterrand a absolument voulu la présenter en 1989 (en témoigne le silence sur le génocide vendéen).

Avez-vous une source qui l’appuie?

C'est tout de même quelque chose...Et pas des moindres.

Jean-Marc

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Message par Invité Dim 07 Sep 2014, 01:10

A part cette émission de radio , je n'ai pas de source... mais c'est aussi pour en obtenir que j'ai posté ici cette information Wink

Bien à vous.

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Message par Invité Dim 07 Sep 2014, 09:21

C'est une sorte de "légende" qui a cours depuis très longtemps chez les avocats au barreau de Paris. Les avocats au barreau de Paris porteraient le deuil de Marie-Antoinette. Mais il n'y a rien de sûr. D'autres explications ont été avancées . L'absence de l'hermine pourrait également avoir un rapport avec la suppression de l’Ordre des avocats, et de la profession d’avocat elle-même, par l’assemblée Constituante par la loi des 16 août et 2 septembre 1790 (qui abolissait les corporations d’ancien régime, dont l’ordre faisait partie). L'idée sous-jacente reste cependant toujours la même : les avocats du barreau de Paris porteraient le "deuil" de quelque chose.

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