A Yerres, la propriété Caillebotte
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A Yerres, la propriété Caillebotte
A Yerres, 20 kilomètres à la sortie de Paris, la propriété Caillebotte est aujourd'hui entièrement réhabilitée et constitue un bien joli but de promenade-découverte .
En 1860, le père du peintre Gustave Caillebotte acquiert cette résidence de campagne . Construit au XIXe siècle dans le style palladien, le "cazin " constitue la maison d'habitation familiale. Elle donne sur un parc orné d'une orangerie au style néo-classique, une fermette ornée aujourd’hui centre d’art et d’expositions, un petit kiosque orientalisant surplombant la glacière, un Exèdre, un chalet suisse, et une chapelle. Ces lieux de son enfance ont inspiré au peintre près de 90 de ses toiles, dont une vingtaine peignent la rivière qui borde la propriété.
Aujourd’hui labellisée « Maison des Illustres » par le ministère de la Culture et inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, la propriété a été restaurée à la suite d’importants travaux.
Et qui m'attendait, dans l'Exèdre ?
... Antinoüs !!!
avec toujours son petit air boudeur, que j'aime ...
Le mignon petit chalet suisse dont on se demande un peu ce qu'il fait là !
La volière est habitée .
Space, is n't it ? Ce sont trois poignées de mains .
( ou bras de fer ?!! )
Sous ce petit kiosque l'on découvre une grotte et la glacière .
Dans mon prochain post, si le coeur vous en dit, nous entrerons et visiterons la maison, voulez-vous ?!
A SUIVRE !!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Yerres, la propriété Caillebotte
C’est superbe ! Merci pour le partage Eléonore
Oui on veut entrer !!!
Oui on veut entrer !!!
Gouverneur Morris- Messages : 11688
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Yerres, la propriété Caillebotte
Eh bien, allons-y !
L'entrée dans la maison Caillebotte se fait par le vestibule, tel que l'avait conçu Pierre-Frédérique Borrel, en faux marbre et lambris bas de bois. Une fontaine murale permettait aux visiteurs de se rafraîchir en entrant.
Les portraits au pastel des membres de la famille de Gustave Caillebotte, réalisés par Jean Boilly, forment l'arbre généalogique des prestigieux propriétaires qui nous accueillent .
Photo ville d'Yerres
La salle à manger était la pièce maîtresse de la maison pour un restaurateur comme Pierre-Frédérique Borrel, le précédent propriétaire des lieux. B. Un décor panoramique des Jardins français, réédition par la manufacture Zuber d'un dessin de Pierre-Antoine Mongin en 1822, évoque les paysages peints par Corot et Barbot qui ornaient les murs sur appui de lambris en faux bois.
La table pouvait recevoir jusqu'à 36 convives et était dressée avec un service en faïence de Creil Montoreau, très en vogue à l'époque.
La famille Caillebotte a conservé ce décor ( comme elle a bien fait ! ) et a vécu dans ce cadre.
Le salon était davantage réservé aux dames qui s'y retrouvaient après les repas, pour reprendre leur ouvrage ou pour le thé.
Au mur sont installées des grisailles représentant le mythe de Psyché, réédition par la manufacture Zuber d'un décor créé par Louis Lafitte en 1815, qui évoque les figurent allégoriques de l'aménagement de Borrel.
La plus grande partie du mobilier et la pendule installée sur la cheminée proviennent de collections historiques du Mobilier National.
La salle de Billard plutôt destinée aux messieurs est la seule représentation d'intérieur peinte par Gustave Caillebotte, avec le salon de jeu contigu.
Le tableau " Le billard " inachevé a néanmoins permis de restituer les décors : des deux cheminées se faisant face dans la pièce, il n'en reste plus qu'une d'époque dans un marbre rare " fleur de pêche " des environs de Carrare.
Dans le salon de Zoé l'on retrouve l'ambiance du " Portrait de Zoé " .
Zoé Caillebotte, la cousine du peintre, est assise sur une méridienne dans ce salon de jeu et de musique. Les tentures de Braquenié ( réédition Pierre Frey ) reprennent le motif de Perse, dans les coloris garance et bleu, très prisés pour ces salons feutrés.
La bibliothèque de Pierre-Frédérique Borel était constituée de près de 6000 ouvrages et son dictionnaire de la gastronomie française fait partie de cette collection de livres du XIXème siècle présentée dans la bibliothèque de style Empire .
Et voici la chambre à coucher parentale, que Gustave occupera après le décès de ses parents.
Le somptueux mobilier Empire créé par Martin-Guillaume Biennais qui y était installé fut vendu en 1962 et a pu être racheté en 2016 pour retrouver son cadre d'origine dans la maison Caillebotte .
Dans la cuisine nous pouvons admirer les magnifiques carreaux de Delft posés au-dessus de l'énorme cuisinière en fonte de nos grands mères !
Les cuivres rutilent comme il se doit.
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Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Yerres, la propriété Caillebotte
Merci beaucoup pour ces belles photos Eléonore !!!
Il eut du succès bien sûr mais n’avait à l’évidence pas besoin de vendre ses toiles pour vivre
Il eut du succès bien sûr mais n’avait à l’évidence pas besoin de vendre ses toiles pour vivre
Gouverneur Morris- Messages : 11688
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Yerres, la propriété Caillebotte
Gouverneur Morris a écrit:
Il eut du succès bien sûr mais n’avait à l’évidence pas besoin de vendre ses toiles pour vivre
Il n'était pas un artiste famélique de la butte Montmartre, c'est sûr !
Du reste a-t-il peint environ quatre-vingt de ses toiles ici, à Yerres, dans plusieurs endroits de la propriété que nous reconnaissons aisément . Je vais t'en montrer quelques unes, mais voici d'abord son atelier ( trop propret ! ) , sa palette, sa blouse de peintre bien tâchée ...
( Pardon pour la mauvaise qualité des photos ... )
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Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Yerres, la propriété Caillebotte
En tout état de cause, la propriété devrait plutôt s'appeler " Maison Borrel " puisque Martial Caillebotte ( le père de Gustave ) eut le coup de foudre pour ces lieux charmants et n'y changea surtout rien !
Comme il eut raison ...
La propriété Caillebotte fut aménagée vers 1830 (portant le parc à une surface de plus de 11 hectares) par Pierre Frédéric Borrel, le chef de cuisine du très célèbre restaurant Au Rocher de Cancale, la table la plus prestigieuse de Paris.
Rien n’était trop beau pour ce personnage connu de Balzac et digne de ses romans : Borrel avait la fierté de faire visiter ce que la chronique du temps qualifiait de « chef d’œuvre d’architecture ». On y reconnaît aujourd’hui l’essentiel des « fabriques » d’ornementation construites par le propriétaire : le Casin italien et sa belle colonnade palladienne, l’Exèdre et ses statues antiques, le kiosque élégant, au style oriental, qui surmonte la glacière, la chaumière, l’Orangerie néo-classique dans la manière des grands architectes qui décorèrent beaucoup des monuments parisiens, et les bâtiments à usage agricole constituant la Ferme Ornée (écuries, vacherie, laiterie, granges, volières, basse-cour, etc.).
Borrel publie en 1825 son « Nouveau dictionnaire de cuisine, d’office et de pâtisserie ».
Un ancien guide de ce temps vante en des termes flatteurs et ironiques la propriété yerroise de Borrel :
« Les gastronomes à voiture, qui fréquentent le Rocher de Cancale, peuvent aller visiter la demeure enchantée du successeur de Balaine : ce chef d’œuvre d’architecture, selon le désir du propriétaire, efface les maisons les plus élégantes de tous ses voisins ; quelques-uns sont pairs de France, banquiers, etc. Une bibliothèque de 6000 volumes, dont cependant nous ne garantissons pas le choix, une glace de 8000 francs, dans un boudoir, des meubles d’un prix infini, et du goût le plus nouveau, prouveront aux curieux jusqu’où peut aller la petite gloriole d’un bon cuisinier, et combien il a dû enfler la carte de son restaurant pour fournir à de semblables dépenses. M. Borrel vraiment, est le Rothschild de la Gastronomie. (…) »
C’est entre 1824 et 1843 que Pierre Frédéric Borrel exploite à Yerres plus de 50 hectares situés dans la Prairie qui prolonge sa propriété jusqu’à Montgeron. Borrel a 55 ans en 1843. La faillite du Rocher de Cancale est très commentée dans le tout-Paris de l’époque.
Le destin du grand restaurateur demeure encore inconnu.
Comme c'est curieux !
Disparut-il mystérieusement ?!!
http://www.proprietecaillebotte.fr/la-propriete/un-peu-dhistoire-446.html
Pour la petite histoire !
Disparition et résurrection du Rocher de Cancale
Ancien maître d'hôtel de Jean-Pierre de Montalivet et formé par la fine fleur de la cuisine de l'Ancien Régime, Borrel maintint le Rocher de Cancale à un très haut niveau durant presque trente ans, en entretenant une cave exceptionnelle et une cuisine exigeante. Mais le restaurant décline sous le règne de Louis-Philippe. Sous sa politique libérale, la gamme des restaurants s'élargit et les grandes maisons luxueuses et onéreuses du début du siècle, comme le Rocher de Cancale ou les Frères Provençaux, subissent une nouvelle concurrence. En 1846, le Rocher de Cancale ferme ses portes.
Le successeur de Balaine, Pierre Frédéric Borrel, fait faillite, et le ferme en 1846. Le restaurant rouvre sous le même nom, dans un autre lieu, rue Richelieu6.
Puis il revient rue Montorgueil, mais de l'autre côté de la rue, au no 78, grâce à M. Pécune. Dans cet emplacement subsiste encore un Rocher de Cancale, avec, au premier étage, des fresques exécutées par Gavarni. Le bâtiment fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 mars 19977.
Comme il eut raison ...
La propriété Caillebotte fut aménagée vers 1830 (portant le parc à une surface de plus de 11 hectares) par Pierre Frédéric Borrel, le chef de cuisine du très célèbre restaurant Au Rocher de Cancale, la table la plus prestigieuse de Paris.
Rien n’était trop beau pour ce personnage connu de Balzac et digne de ses romans : Borrel avait la fierté de faire visiter ce que la chronique du temps qualifiait de « chef d’œuvre d’architecture ». On y reconnaît aujourd’hui l’essentiel des « fabriques » d’ornementation construites par le propriétaire : le Casin italien et sa belle colonnade palladienne, l’Exèdre et ses statues antiques, le kiosque élégant, au style oriental, qui surmonte la glacière, la chaumière, l’Orangerie néo-classique dans la manière des grands architectes qui décorèrent beaucoup des monuments parisiens, et les bâtiments à usage agricole constituant la Ferme Ornée (écuries, vacherie, laiterie, granges, volières, basse-cour, etc.).
Borrel publie en 1825 son « Nouveau dictionnaire de cuisine, d’office et de pâtisserie ».
Un ancien guide de ce temps vante en des termes flatteurs et ironiques la propriété yerroise de Borrel :
« Les gastronomes à voiture, qui fréquentent le Rocher de Cancale, peuvent aller visiter la demeure enchantée du successeur de Balaine : ce chef d’œuvre d’architecture, selon le désir du propriétaire, efface les maisons les plus élégantes de tous ses voisins ; quelques-uns sont pairs de France, banquiers, etc. Une bibliothèque de 6000 volumes, dont cependant nous ne garantissons pas le choix, une glace de 8000 francs, dans un boudoir, des meubles d’un prix infini, et du goût le plus nouveau, prouveront aux curieux jusqu’où peut aller la petite gloriole d’un bon cuisinier, et combien il a dû enfler la carte de son restaurant pour fournir à de semblables dépenses. M. Borrel vraiment, est le Rothschild de la Gastronomie. (…) »
C’est entre 1824 et 1843 que Pierre Frédéric Borrel exploite à Yerres plus de 50 hectares situés dans la Prairie qui prolonge sa propriété jusqu’à Montgeron. Borrel a 55 ans en 1843. La faillite du Rocher de Cancale est très commentée dans le tout-Paris de l’époque.
Le destin du grand restaurateur demeure encore inconnu.
Comme c'est curieux !
Disparut-il mystérieusement ?!!
http://www.proprietecaillebotte.fr/la-propriete/un-peu-dhistoire-446.html
Pour la petite histoire !
Disparition et résurrection du Rocher de Cancale
Ancien maître d'hôtel de Jean-Pierre de Montalivet et formé par la fine fleur de la cuisine de l'Ancien Régime, Borrel maintint le Rocher de Cancale à un très haut niveau durant presque trente ans, en entretenant une cave exceptionnelle et une cuisine exigeante. Mais le restaurant décline sous le règne de Louis-Philippe. Sous sa politique libérale, la gamme des restaurants s'élargit et les grandes maisons luxueuses et onéreuses du début du siècle, comme le Rocher de Cancale ou les Frères Provençaux, subissent une nouvelle concurrence. En 1846, le Rocher de Cancale ferme ses portes.
Le successeur de Balaine, Pierre Frédéric Borrel, fait faillite, et le ferme en 1846. Le restaurant rouvre sous le même nom, dans un autre lieu, rue Richelieu6.
Puis il revient rue Montorgueil, mais de l'autre côté de la rue, au no 78, grâce à M. Pécune. Dans cet emplacement subsiste encore un Rocher de Cancale, avec, au premier étage, des fresques exécutées par Gavarni. Le bâtiment fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 mars 19977.
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