La poudre à cheveux
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La poudre à cheveux
le « Nouveau dictionnaire des origines, inventions et découvertes » (tome 2), paru en 1828
De poudre à poudrer il n'est point parlé dans ce grand nombre d'auteurs grecs et latins qui nous sont restés. Les pères de l'Eglise, qui reprochent avec tant de force aux femmes chrétiennes tous les moyens qu'elles emploient pour se donner des agréments qu'elles n'avaient pas, n'ont point fait mention de la poudre ; il n'en est point parlé dans nos vieux romans, qui marquent dans un si grand détail les ajustements de l'un et l'autre sexe.
On n'en voit point dans les vieux portraits, quoique les peintres d'alors représentassent toujours la personne de la même manière dont elle était vêtue et parée, et on lit dans Brantôme que Marguerite de Valois, qui était fâchée d'avoir les cheveux très noirs, recourait à toutes sortes d'artifices pour en adoucir la couleur : si la poudre eût été alors en usage, elle se serait épargné ces soins.
Le premier de nos écrivains qui ait parlé de la poudre est le mémorialiste Pierre de l'Estoile, dans son Journal, sous l'an 1593 ; il rapporte que l'on vit à Paris trois religieuses se promener dans les rues, frisées et poudrées ( ). Depuis ce temps la poudre devint peu à peu à la mode parmi nous, et de notre nation elle a passé chez les autres peuples de l'Europe.
L'usage de la poudre à cheveux ne remonte donc pas au-delà du XVIe siècle ; et même, sur la fin du XVIIe siècle, il n'y avait que les comédiens qui se poudraient : encore ne portaient-ils de la poudre que sur le théâtre ; ils avaient soin de se peigner et de se dépoudrer quand ils en sortaient. Avec la Révolution, c'est-à-dire depuis que la mode de porter les cheveux courts s'introduisit, l'usage de la poudre disparut.
http://www.france-pittoresque.org/article-de-l-origine-de-la-poudre-a-poudrer-les-cheveux-123378525.html
Pourtant, si l’on en croit le coiffeur René Rambaud, « les Gauloises poudraient leurs cheveux avec de la cendre bien lessivée ». On considère donc que ce sont elles qui constituent les instigatrices d’une mode qui s’est éteinte avec la chute des têtes couronnées.
On n'en voit point dans les vieux portraits, quoique les peintres d'alors représentassent toujours la personne de la même manière dont elle était vêtue et parée, et on lit dans Brantôme que Marguerite de Valois, qui était fâchée d'avoir les cheveux très noirs, recourait à toutes sortes d'artifices pour en adoucir la couleur : si la poudre eût été alors en usage, elle se serait épargné ces soins.
Le premier de nos écrivains qui ait parlé de la poudre est le mémorialiste Pierre de l'Estoile, dans son Journal, sous l'an 1593 ; il rapporte que l'on vit à Paris trois religieuses se promener dans les rues, frisées et poudrées ( ). Depuis ce temps la poudre devint peu à peu à la mode parmi nous, et de notre nation elle a passé chez les autres peuples de l'Europe.
L'usage de la poudre à cheveux ne remonte donc pas au-delà du XVIe siècle ; et même, sur la fin du XVIIe siècle, il n'y avait que les comédiens qui se poudraient : encore ne portaient-ils de la poudre que sur le théâtre ; ils avaient soin de se peigner et de se dépoudrer quand ils en sortaient. Avec la Révolution, c'est-à-dire depuis que la mode de porter les cheveux courts s'introduisit, l'usage de la poudre disparut.
http://www.france-pittoresque.org/article-de-l-origine-de-la-poudre-a-poudrer-les-cheveux-123378525.html
Pourtant, si l’on en croit le coiffeur René Rambaud, « les Gauloises poudraient leurs cheveux avec de la cendre bien lessivée ». On considère donc que ce sont elles qui constituent les instigatrices d’une mode qui s’est éteinte avec la chute des têtes couronnées.
La poudre à cheveux.
Le cheveu poudré semble immédiatement plus épais d’où une impression de volume vraiment spectaculaire. Au Moyen Âge les femmes de la haute société utilisaient de la poudre de racine d'iris pour absorber l’excès de sébum et parfumer leurs cheveux.
C'est seulement au début du XVIIIe siècle que les perruques elles-mêmes furent poudrées.
Henri III utilisa de la poudre violette musquée et ses amis, de la poudre chypre. La mode gagna ensuite les femmes. Louis XIV répugnait à se poudrer.
Les gantiers eurent le monopole de la fabrication de la poudre.
Pour ne pas se poudrer tous les jours, les femmes se couchaient avec une coiffe de taffetas. La fabrication de la poudre consommait beaucoup de céréales : 24 millions de livres d’amidon (12000 tonnes d’amidon en 1789).
Arriver « la goule enfarinée » est une expression qui prend son origine dans une fable de Jean de La Fontaine (1621-1695) « Le chat et le vieux rat ». Il y est question d’un « vrai Cerbère » qui voulait « de souris dépeupler tout le monde ». Afin de le tromper, le chat, plein de ressources, « blanchit sa robe et s’enfarine », afin de se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Des goules enfarinées et des perruques de même, il n’a certainement pas manqué d’en rencontrer à la cour de Louis XIV… Le poudrage des perruques se fait effectivement à cette époque avec de l’amidon de blé. Depuis l’Antiquité, on tient en haute estime la poudre d’amidon, une poudre obtenue à partir du grain de blé. L’amidon (étymologiquement « la poudre obtenue sans le secours de la meule ») est alors fabriqué à partir du grain de blé qui est mis à tremper dans l’eau pendant plusieurs jours ; lorsqu’il est bien ramolli, on le presse dans un linge, on le sépare du gluten, on le fait sécher au soleil, on l’écrase et on le triture à la main. La farine ou l’amidon de blé constitue, à partir du règne de Louis XIV, et ce jusqu’à la Révolution, le cosmétique capillaire par excellence. On la pulvérise directement sur les cheveux ou sur les perruques selon le cas.
https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/la-poudre-pour-perruque-une-histoire-tiree-par-les-cheveux-866/
Buffon et Rousseau dénoncèrent ce gaspillage : « Il faut de la poudre à nos perruques voilà pourquoi les pauvres n’ont point de pain. »
La poudre pouvait être parfumée avec rose, rose musquée, ambrette, jasmin blanc, jonquille, violette, iris, mousse de chêne (chypre), rousse ou frangipane (jasmin rouge).
Les personnages de la très haute société se faisaient poudrer la perruque tous les jours. Ils pouvaient même posséder une perruque différente pour chaque jour de la semaine. Quelques années avant la Révolution, on mit de la poudre jaune. Comme nous le raconte la baronne d'Oberkirch, toutes les dames sont rousses.
Pourquoi le poudrage ? Pour deux raisons : l'hygiène et l'apparence. « Une dame ne peut jamais être prisée si sa perruque n’est mignonnement frisée, si elle n’a son chef de poudre parfumé. »
L’hygiène : Se laver les cheveux ou ceux de la perruque fréquemment n'est qu'une habitude très récente au regard de l'Histoire. Le poudrage faisait donc office de "shampoing", nettoyant et camouflant. La poudre dissimule la crasse qui s'accumule, enlève les graisses. Elle fait également barrage aux infections capillaires. Ces siècles, moins hygiéniques qu'aujourd'hui, prêtaient aux contaminations, fréquentes. Une bonne épaisseur de poudre captait donc les agents infectieux qui s'y « embourbaient. »
L’élégance était des plus relatives. Le shampoing sec est une solution de dépannage pour donner un coup de frais à ses cheveux. Il se compose de poudres d’amidon de maïs, d’avoine ou de riz qui absorbent le sébum et se vaporise directement à la racine des cheveux. http://un-certain-regard.eklablog.com/histoire-de-la-perruque-c7400874 http://www.cameline.org/article-traite-des-poudres-pour-les-cheveux-par-simon-barbe-3-73785913.html
1774 : témoignage évocateur du comte de Vaublanc qui, au sortir de l’école militaire, venait juste d’être nommé sous-lieutenant :
« Les cheveux des militaires étaient alors relevés des deux côtés au-dessus des oreilles et tirés ainsi en l’air avec une telle force que la peau en était ridée. Ils formaient une grosse boucle, attachée avec des épingles noires, plaquée contre la tête, couverte de suie de mauvaise poudre blanche. Les cheveux relevés derrière la tête, au-dessus de la nuque du cou, dont ils tiraient la peau, formaient un gros catogan, cimenté aussi d’un amas de graisse et de poudre et attaché au milieu par une corde noire qui l’enveloppait. Je ne crois pas que le mauvais ait jamais rien imaginé de plus hideux que tout ce placage malpropre et surtout cette corde noire. L’officier n’avait d’autres différences dans sa coiffure que de la pommade odorante au lieu du suif. »
... beurk !
Cette même année, un maréchal de France, monsieur de Conflans, parut à la Cour avec les cheveux coupés autour de la tête. On en disserta sans fin.
L’apparence : Les hommes préféraient les perruques absolument blanches, tandis que les couleurs pastel, rose clair, violet clair, bleu-gris très clair étaient plutôt réservées aux femmes (quoiqu'une confusion des genres se soit parfois manifestée). Quand l’échafaudage de la coiffure était achevé, le coiffeur armé de sa grosse houppe de soie lançait de toute sa force la poudre la plus fine en l’air, contre le plafond. L’élégant ou l’élégante se plaçaient de manière à recevoir sur la tête cette poudre lorsqu’elle retombait.
https://www.domainedechaalis.fr/wp-content/uploads/2020/06/Perruques-cheveux-barbes-niveau-colle%CC%80ge-lyce%CC%81e.pdf
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La poudre à cheveux
Je n'ai jamais vu de portrait représentant une coiffure colorée. Elles sont soit couleur naturelle des cheveux, soit blanc ou gris. En avez vous des exemples ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: La poudre à cheveux
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La poudre à cheveux
Heureusement que nous avons des photos de Mozart, sinon comment ferions nous ?!
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: La poudre à cheveux
Pas de portrait à ma connaissance, mais une évocation de poudres colorées dans Le Courrier de la Mode.
« Si jamais la poudre de couleur peut être employée à propos, c’est assurément dans le deuil. La poudre rousse ou blonde qu’on employe aujourd’hui, dans laquelle il entre très peu d’amidon, se marie très bien avec le noir avec lequel la poudre d’amidon fait un contraste trop dur. » [/i] Juillet 1768.
« Si jamais la poudre de couleur peut être employée à propos, c’est assurément dans le deuil. La poudre rousse ou blonde qu’on employe aujourd’hui, dans laquelle il entre très peu d’amidon, se marie très bien avec le noir avec lequel la poudre d’amidon fait un contraste trop dur. » [/i] Juillet 1768.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La poudre à cheveux
Donc plutôt des teintes qui réhaussent la couleur naturelle des cheveux, de la tête ou de la perruque ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: La poudre à cheveux
Je ne sais pas, mais je suppose que les poudres avaient forcément un impact sur la teinte naturelle des cheveux. La poudre rousse m'étonne surtout, le roux n'étant pas du tout en faveur à l'époque.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La poudre à cheveux
J'imagine que la baronne d'Oberkirch veut parler d'un blond doré ( vénitien ? ), très doux .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La poudre à cheveux
Je n'ai pas en tête ce que raconte la baronne d'Oberkirch. Je crois comprendre que la poudre rousse était employée par les blondes. Ce qui n'implique pas forcément qu'elle en faisait des rousses. À défaut d'étude approfondie, le thème des poudres à cheveux reste mal documenté.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La poudre à cheveux
Voici :Marie-Jeanne a écrit:Je n'ai pas en tête ce que raconte la baronne d'Oberkirch.
Les femmes se mettaient alors de la poudre d'iris, un peu plus que blonde, ce qui fait qu'elles avaient toutes l'air rousses. C'est apparemment pour accorder les blondes et les rousses qui veulent chacune être les plus belles, et qui chacune, il faut le dire, avaient des partisans. En vérité, les modes font souvent de grandes extravagances, elles servent à gâter ce qu'a fait la nature; ce qui ne nous empêche pas de nous trouver, tant que nous sommes, charmantes ainsi affublées .
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La poudre à cheveux
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La poudre à cheveux
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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