Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
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Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac (2009)
Ce jour-là, tout a changé est une série télévisée française de docu-fictions diffusée depuis le 13 janvier 2009 sur France 2.
L'évasion de Louis XVI
Ce jour-là, tout a changé est une série télévisée française de docu-fictions diffusée depuis le 13 janvier 2009 sur France 2.
L'évasion de Louis XVI
- Réalisation : Arnaud Sélignac
- Musique originale composée par Laurent Ferlet
- Distribution : Antoine Gouy (Louis XVI), Estelle Skornik (Marie-Antoinette), Eric Deshors (Duc d'Orléans), Patrick Juiff (La Fayette), Pierre-Arnaud Juin (Sauce), Loïc Houdre (Drouet), Franck Victor (Camille Desmoulins), Franck de la Personne (Danton), Renaud Garnier-Fourniquet (Robespierre), Xavier Aubert (Léonard), Vincent Guillaud (Romeuf), Francis Coffinet (Bailly), Benoît Marchand (Duc de Choiseul), David Martins (Bayon), Morgane Rouault (Le Dauphin) et Catherine Aymerie (Mme de Tourzel).
- Date de première diffusion : 24 février 2009.
- Résumé : Paris - 21 juin 1791 - 00H30 : Louis XVI s'enfuit pour échapper à la Révolution. Pour sauver ses enfants de la terreur, et sa femme Marie-Antoinette de la vindicte populaire, le roi Louis XVI, déguisé en bon bourgeois, s'enfuit incognito du palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais rien ne va se passer comme prévu.L'échec de sa fuite se soldera un an et demi plus tard par la décapitation du roi, et de la reine de France, neuf mois après son mari.
Jean-Christian Petitfils, qui a consacré sept ans à l’élaboration de la biographie du Roi, a été conseiller historique de ce documentaire-fiction. Il a accepté pour les raisons suivantes : "Le scénario qui m'avait été présenté aborde deux thèmes essentiels et pourtant peu connus ou en tout cas que les historiens en général n'ont pas pris en compte. Louis XVI est prêt à s’entendre avec les révolutionnaires, il accepte le principe d’une monarchie limitée. Néanmoins, il souhaite conserver une autorité dans certains domaines politiques. Mais cette volonté est rejetée par une grande majorité de députés de l’assemblée. Le deuxième élément, plus intime, porte sur la vie privée du roi et notamment sa relation avec la reine, Marie-Antoinette. Le couple royal, qui a connu des périodes difficiles dû au jeune âge du couple, évolue vers une entente véritable."" Louis XVI a reçu des lettres, mais elles témoignaient d'affection mutuelle...La Reine se savait espionnée et Elle n'aurait pas risqué de se faire envoyer de telles missives compromettantes La scène où le Roi interrompt la partie de jeu de la Reine et Ses amis est pleines d'invraisemblance...comme si Marie-Antoinette allait se donnait à Son mari ainsi...Elle retire d'ailleurs Sa jupe avec une incroyable facilité Mais la chasse explique les tâches de sang sur l'habit du Roi... La chambre royale est celle de Fontainebleau L'ambiance familiale est bien rendue...telle que j'espère qu'elle a pu être pendant ces quelques heures d'espoir ! J'ai apprécié la composition d'Estelle Skornik qui n'était pas aidée par ses coiffures...et même ses costumes, elle porte les basques d'un corset rose au dessus de sa jupe alors que la jupe aurait dû les dissimuler... Antoine Gouy est un Louis XVI édifiant : colérique , intelligent, beau , et on ne lui fait pas jouer le rôle du cocu magnifique. Il aurait juste pu être plus blond, comme les Dauphins . Louis-Charles est charmant de naturel par rapport à tous les enfants des autres films d'Histoire...Madame Royale est très charmante, très Vigée-Lebrun...J'ai aimé la scène peu probable où elle voyage au-dessus du cochet aux côtés de son père. Fersen me paraît trop jeune et irréfléchi et même pas si beau ...Je ne l'ai pas trouvé très entreprenant...Louis XVI semblait avoir mieux préparé le départ que lui, qui paraissait hors du coup... J'avoue y avoir encore cru et donc être effondré de l'épilogue ... Bien à vous. |
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Une évasion, c'est bien une fuite ! ... même pour la bonne cause .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Voici un article intéressant :
Louis XVI , le désarroi de Varennes
La tentative d’évasion du roi est le deuxième volet de la
série historique de France 2.
par Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos
tag : France Televisions
Il est sympa, ce Louis. Père de
famille attentif – qui n’hésite pas, malgré les tressautements de la berline, à
faire pisser son Dauphin de fils dans un gobelet d’argent –, mari aimant,
souverain épris de son bon peuple –il ne renâcle pas à tailler le bout de gras
avec des lavandières…
Un mec bien, en somme, que nous présente ce téléfilm, second
numéro d’une série historique intitulée « Ce jour-là, tout a changé », étrennée
par l’assassinat d’Henri IV. Cette fois, c’est la fuite de Louis XVI que France
2 nous raconte par le menu : le 21 juin 1791, la famille royale se fait la
malle des Tuileries et se fait poisser, 24 heures et 320 kilomètres plus tard, à
Varennes. Un an et demi après, la guillotine viendra confirmer ce qui s’est
passé ce jour-là entre Paris et Varennes : rien moins que la fin de la
monarchie.
Ce 22 juin 1791, démasqué par le juge Destez alors qu’il avait à
peu près réussi à rouler dans la farine l’épicier Sauce, et pressé par les
citoyens qui ne veulent plus être traités de « sujets », Louis XVI a déjà
compris : « S’il n’y a plus de sujets, alors il n’y a plus de roi
de France. » Si le téléfilm pousse un peu dans sa vision attendrie de la
famille royale opposée à des révolutionnaires sales comme des peignes et
assoiffés de sang bleu, il présente aussi Louis XVI sous un nouveau jour, moins
neuneu que le cliché, moins poussah monomaniaque de la serrure.
Ce portrait dépoussiéré provient du travail de l’historien
Jean-Christian Petitfils, auteur d’une bio de Louis XVI et conseiller sur le
téléfilm. On y découvre un roi en pleine déconfiture tenter un dernier coup :
depuis le 14 juillet 1789, il compose tant bien que mal avec les
révolutionnaires, accepte, bien forcé, de se cloîtrer aux Tuileries, jusqu’à la
Constitution de 1791 qui lui ôte ses derniers pouvoirs et en fait un monarque
d’opérette. Le 21 juin, il s’évade vers Montmédy pour, jure-t-il, tenter de se
refaire, quand Marie-Antoinette l’enjoint de rejoindre l’Autriche.
Et la fuite est assez rocambolesque pour en faire un récit plutôt
goûteux. Heure par heure, on suit la grand-guignolesque escapade de la famille
royale grimée en escorte de la baronne de Korff : Marie-Antoinette (Estelle
Skornik est bien en Autrichienne oxygénée à mort) qui fait du gringue à Axel de
Fersen,organisateur de l’évasion, Louis XVI à qui cette balade campagnarde
semble redonner un peu de vie (Antoine Gouy, plutôt subtil), la berline à six
chevaux (super discret alors que seul le roi était autorisé à tel attelage)…
Bref, on ne baille pas, même si le Loulou angélique prête à
sourire et même si on aimerait bien que France 2 sorte des poudrés et des
emperruqués (« I had a dream », « Je vous ai
compris », nous fait miroiter le générique) pour aller vers le (un peu plus)
contemporain qui sente (un peu) moins son manuel scolaire.
Bien à vous.
Louis XVI , le désarroi de Varennes
La tentative d’évasion du roi est le deuxième volet de la
série historique de France 2.
par Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos
tag : France Televisions
Il est sympa, ce Louis. Père de
famille attentif – qui n’hésite pas, malgré les tressautements de la berline, à
faire pisser son Dauphin de fils dans un gobelet d’argent –, mari aimant,
souverain épris de son bon peuple –il ne renâcle pas à tailler le bout de gras
avec des lavandières…
Un mec bien, en somme, que nous présente ce téléfilm, second
numéro d’une série historique intitulée « Ce jour-là, tout a changé », étrennée
par l’assassinat d’Henri IV. Cette fois, c’est la fuite de Louis XVI que France
2 nous raconte par le menu : le 21 juin 1791, la famille royale se fait la
malle des Tuileries et se fait poisser, 24 heures et 320 kilomètres plus tard, à
Varennes. Un an et demi après, la guillotine viendra confirmer ce qui s’est
passé ce jour-là entre Paris et Varennes : rien moins que la fin de la
monarchie.
Ce 22 juin 1791, démasqué par le juge Destez alors qu’il avait à
peu près réussi à rouler dans la farine l’épicier Sauce, et pressé par les
citoyens qui ne veulent plus être traités de « sujets », Louis XVI a déjà
compris : « S’il n’y a plus de sujets, alors il n’y a plus de roi
de France. » Si le téléfilm pousse un peu dans sa vision attendrie de la
famille royale opposée à des révolutionnaires sales comme des peignes et
assoiffés de sang bleu, il présente aussi Louis XVI sous un nouveau jour, moins
neuneu que le cliché, moins poussah monomaniaque de la serrure.
Ce portrait dépoussiéré provient du travail de l’historien
Jean-Christian Petitfils, auteur d’une bio de Louis XVI et conseiller sur le
téléfilm. On y découvre un roi en pleine déconfiture tenter un dernier coup :
depuis le 14 juillet 1789, il compose tant bien que mal avec les
révolutionnaires, accepte, bien forcé, de se cloîtrer aux Tuileries, jusqu’à la
Constitution de 1791 qui lui ôte ses derniers pouvoirs et en fait un monarque
d’opérette. Le 21 juin, il s’évade vers Montmédy pour, jure-t-il, tenter de se
refaire, quand Marie-Antoinette l’enjoint de rejoindre l’Autriche.
Et la fuite est assez rocambolesque pour en faire un récit plutôt
goûteux. Heure par heure, on suit la grand-guignolesque escapade de la famille
royale grimée en escorte de la baronne de Korff : Marie-Antoinette (Estelle
Skornik est bien en Autrichienne oxygénée à mort) qui fait du gringue à Axel de
Fersen,organisateur de l’évasion, Louis XVI à qui cette balade campagnarde
semble redonner un peu de vie (Antoine Gouy, plutôt subtil), la berline à six
chevaux (super discret alors que seul le roi était autorisé à tel attelage)…
Bref, on ne baille pas, même si le Loulou angélique prête à
sourire et même si on aimerait bien que France 2 sorte des poudrés et des
emperruqués (« I had a dream », « Je vous ai
compris », nous fait miroiter le générique) pour aller vers le (un peu plus)
contemporain qui sente (un peu) moins son manuel scolaire.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Voici la polémique que ce téléfilm suscita et qui intéressera les enseignants :
Lettre ouverte
- Enseignement
A Madame et Messieurs les Inspecteurs pédagogiques régionaux d'histoire et de géographie de l'académie de Paris
Nous avons pris connaissance de votre lettre académique d'histoire
et de géographie n° 7 du 12 décembre 2008 . Non sans effarement !
Les collègues qui enseignent nos disciplines dans les collèges et les
lycées parisiens y sont invités à assister à la projection d'un
docu-fiction intitulé « L'évasion de Louis XVI », projection programmée
pour le 11 février et qui sera suivie d'un débat entre les jeunes,
leurs professeurs et le producteur du film ainsi que la directrice de
l'unité magazines et documentaires de France 2...
Le « conseiller historique » de ce docu fiction Jean Christian
Petitfils a-t-il rédigé ou ratifié les quatre lignes de présentation
destinées à convaincre les enseignants d'emmener leurs élèves voir ce
film ? Cinq lignes ahurissantes :
"Pour sauver ses enfants de la terreur, et sa femme Marie Antoinette de
la vindicte populaire, le roi Louis XVI, déguisé en bon bourgeois,
s'enfuit incognito du palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais
rien ne va se passer comme prévu. L'échec de sa fuite se soldera un an
plus tard par la décapitation du roi et de la reine de France."
Ignorance ou falsification ?
Quelles
que soient les divergences d'appréciation sur les intentions du roi
Louis XVI, ce roi incertain et secret, tous les historiens sont
d'accord sur les faits suivants : la terreur comme système de
gouvernement usant de moyens de coercition terribles sur les contre
révolutionnaires a été mise en oeuvre à partir de septembre 1793 pour
atteindre son plein déploiement en mai- juin 1794, soit plus de deux
ans après la fuite de Varennes. Elle n'est donc pas la cause de cet
événement majeur, elle en est la conséquence différée !
Citons les historiens les moins suspects de partialité en faveur des
jacobins tant vilipendés aujourd'hui : Edgar Quinet évoque en ces
termes le plan de Mirabeau devenu conseiller de la Cour jusqu'à sa mort
survenue le 2 avril 1791 :
Le roi se réfugiera dans une place forte au milieu des régiments
fidèles. De là proclamation pour dissoudre l'Assemblée, convocation du
ban et de l'arrière ban de la noblesse, Paris investi, réduit à
capituler ainsi que la Révolution (...) l'effet de la mort de Mirabeau
sur le roi fut de le convaincre qu'il n'y avait plus de salut pour lui
au-dedans du royaume. Dès lors toutes ses pensées se tournèrent vers
des projets de fuite (vers la Belgique qui appartenait à son beau
frère Léopold, l'empereur Habsbourg dont le secours financier et
militaire apparut désormais indispensable) C'est pour reprendre
les concessions politiques et non pour autre chose que Louis XVI sur le
chemin de Varennes allait chercher une armée aux frontières et des
alliés sur les trônes d'Europe.
Une génération plus tard, un autre historien , celui qui a obtenu la
création d'une chaire d'histoire de la Révolution française, Alphonse
Aulard écrit :
Dès le mois d'octobre le projet était arrêté de partir secrètement
pour Montmédy. L'empereur ferait sur nos frontières une démonstration
militaire qui effraierait les patriotes. Louis XVI marcherait sur Paris
avec l'armée de Bouillé. Puis il cite la lettre mensongère du roi lue à l'Assemblée le 19 avril pour endormir la vigilance des Parisiens : J'ai
accepté et juré de maintenir cette Constitution dont la Constitution
civile (du clergé) fait partie et j'en maintiens l'exécution de tout
mon pouvoir. Aulard poursuit : Au même moment Louis XVI se concertait avec l'étranger et avec Bouillé pour sa fuite et son coup d'état.
Veut-on des analyses plus récentes ? Voici celle de Frédéric Bluche
auteur d'une biographie de Danton qu'on ne soupçonnera pas de sympathie
excessive à l'égard des jacobins :
Louis XVI prisonnier de Paris depuis le 18 avril, ulcéré d'avoir
dû accorder sa sanction à la Constitution civile du clergé votée le 12
juillet 1790 et condamnée par le pape le 10 mars 1791 est décidé à ne
plus jouer le rôle que les circonstances lui imposaient depuis presque
deux ans. Il est résolu à fuir la capitale, à se réfugier en province à
Montmédy afin de retrouver au moins la plénitude de ses attributions
constitutionnelles.
En fuyant vers la frontière belge dans l'espoir de trouver des troupes
fidèles à Montmédy loin de la fournaise révolutionnaire, le roi
espérait mettre un terme à la révolution, retrouver l'intégralité de
ses pouvoirs, c'est-à-dire déchirer le mensonge de la monarchie
constitutionnelle espérée par l'Assemblée nationale mais à laquelle il
n'avait consenti que sous la pression du peuple parisien manifestée le
14 juillet lors de la prise de la Bastille puis le 6 octobre 1789 lors
de la marche des femmes sur Versailles : elles y étaient allées
chercher du pain mais aussi la ratification (on disait alors la
sanction) de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
jusqu'alors différée par le roi.
L'affrontement du 18 avril 1791 allait accélérer la mise en oeuvre
du plan de fuite parce qu'elle révélait au roi la force croissante des
révolutionnaires : le roi très chrétien aurait voulu célébrer la
semaine pascale à Saint Cloud en compagnie d'un curé «non jureur »
n'ayant pas prêté le serment de respecter la Constitution civile du
clergé. Le peuple ainsi que les gardes nationaux affectés à la garde du
palais lui avaient interdit le passage, jugeant suspecte cette
sympathie affichée à l'égard d'un clergé non jureur dès cette date
assimilé à la contre révolution militante. Conflit où le facteur
religieux se mêlait inextricablement au conflit politique. Cet
événement mettait fin aux hésitations du roi qui décide de suivre le
plan d'évasion mis au point par le marquis de Bouillé et Fersen.
Il quitte les Tuileries au soir du 20 juin 1791, est arrêté à Varennes
le lendemain soir par l'intervention conjointe du maître de poste
Drouet et de la municipalité : le plan hasardeux du roi s'effondrait
tandis que les citoyens découvraient avec stupeur le roi « fuyard » et
« menteur ».
Ils avaient accueilli avec joie la révolution et ses changements
institutionnels, ils avaient pris conscience de leur qualité de
citoyens membres adultes d'une nation proclamée apte à se gouverner
elle-même en administrant ses communes, ses départements. Aventure
prodigieuse mais troublante par sa nouveauté si bien qu'ils avaient
placé leur confiance dans une figure tutélaire à peine retouchée : ils
avaient imaginé une paisible mutation de la fonction royale, un roi de
droit divin transformé en roi constitutionnel jouant loyalement le jeu .
Cette illusion majoritairement partagée s'effondrait sous le choc
des faits : le roi avait laissé derrière lui une déclaration aux
Français, que nous citons d'après le résumé détaillé qu'en donne Mona
Ozouf ( Varennes la mort de la royauté, Gallimard, 2005).
Louis XVI a fait une description très exacte ...des accrocs faits à la
prérogative royale par des Constituants qu'obsédait le désir de
subordonner l'exécutif jusqu'à la paralysie...Le roi commande toujours
l'armée mais celle-ci ...refuse d'être commandée...C'est en son nom
qu'on rend la justice mais qu'est-ce que ce pouvoir judiciaire s'il ne
peut refuser son consentement aux juges que le peuple aura élus? Il
dirige l'administration mais le pouvoir administratif appartient
désormais aux départements aux districts aux municipalités tous corps
délibérants ...qui nuisent à l'unité et à la rapidité d'exécution...Que
peut l'influence d'un roi qui n'a plus ni places ni récompenses à
distribuer ?...Qu'est ce enfin et surtout qu'un roi écarté de
l'élaboration des lois ?
Jaurès cite cet autre passage fort éclairant :
''Revenez à votre roi il sera toujours votre père...Quel plaisir
n'aura-t-il pas à oublier toutes les injures personnelles et à se
revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée
librement fera que notre sainte religion sera respectée...
Aucune allusion et pour cause à la terreur dans ce texte mais une
énumération précise des innovations révolutionnaires auxquelles le roi
très chrétien ne peut consentir.
Le traumatisme vécu fut tel qu'il donna naissance au premier courant
républicain, à Paris mais aussi plus timidement en province. Et c'est
cet immense bouleversement des consciences, cette modification
fondamentale des rapports de forces qu'on voudrait ramener à la
dimension d'un drame domestique ? Louis XVI avait une plus haute idée
de sa fonction, de ses responsabilités ! N'en déplaise à France 2 et à
sa directrice des magazines et documentaires !
Grotesque, cette façon de présenter l'aventure du 21 juin 1791
s'inscrit également dans un courant historiographique bien précis :
celui qui a envahi les médias et produit toutes sortes de « livres
noirs » dont « Le livre noir de la révolution française » publié par
les éditions catholiques du Cerf : parmi les auteurs de cet ouvrage
collectif on relève les noms de ...Jean Christian Petitfils « le
conseiller historique » associé à la production de ce docu fiction
recommandé par votre lettre académique de décembre !
Jean Christian Petitfils a multiplié les biographies de « nos rois »
ce qui relève de sa liberté intellectuelle mais ne le qualifie
nullement pour trancher sur l'histoire révolutionnaire. Sa monumentale
biographie de Louis XVI (1114 pages) reprend avec une éloquence digne
du vicomte de Chateaubriand les images noires mises en circulation par
les libellistes royalistes : la prise de la Bastille ? Pratiquement
rien sur la dureté du combat mais une complaisante évocation du
« peuple violent, barbare, carnassier, bouillonnant de pulsions
sadiques »...
La marche des femmes sur Versailles ? « Des amazones déguenillées,
dépoitraillées, des harengères, des marchandes de vin, des
blanchisseuses, des filles de chambre, des catins... » Suit la scène
fameuse par laquelle La Fayette réussit à faire acclamer la reine au
balcon du château. Elle inspire ce jugement vengeur : « versatilité de
cette foule irrationnelle et impulsive qui s'apprêtait quelques
instants auparavant à égorger la malheureuse et à faire des cocardes de
ses boyaux » (?)
L'insurrection du 10 août 1792 d'où naquit la première république
fondée sur le suffrage universel masculin ? Due aux « démagogues de la
Commune » (p 893), elle donna naissance à la « démocratie
totalitaire »!
Le procès du roi ? Une anticipation des procès staliniens !
« Portée par un minorité agissante animée d'une utopie totalisante
sinon totalitaire la république mettra plus d'un siècle à s'en
remettre ».
D'où vient la violence qui selon Petitfils est consubstantielle à toute
l'histoire révolutionnaire et disqualifie toutes ses institutions ? Du
20 juin 1789 quand les Etats généraux s'instituent assemblée
nationale ! « Une assemblée unique omnipotente vite livrée à la
démagogie et à la surenchère des factions...un pouvoir détenteur par
principe de toute autorité exécutive, législative judiciaire et enclin
par son origine comme par sa nature au totalitarisme ...tous les maux
ultérieurs de la révolution, les désordres, la violence sauvage et
collective ont trouvé leur origine dans cette appropriation de la
souveraineté sans partage par une assemblée unique ».
Les quatre lignes citées plus haut prennent alors tout leur sens : la
fuite du roi expliquée par son souci de «sauver ses enfants de la
terreur »...qui n'interviendra que deux ans plus tard dans le contexte
de la guerre civile et étrangère ! Le tripatouillage de la chronologie
ne révèle pas seulement le mépris des faits, il signe la volonté de
s'inscrire dans un courant politique qui a la faveur des médias et qui
vise à déconsidérer la révolution dès son origine !
Libre à J C Petitfils de cultiver cette veine politico-littéraire
prometteuse de succès médiatique. Mais nous sommes surpris et choqués
de découvrir que l'inspection régionale d'histoire de l'académie de
Paris a jugé bon d’accorder à cette entreprise la caution de son
autorité pédagogique. N’est-ce pas là un abus de fonction ?
Nicole Bossut-Perron, historienne de la révolution française
Michel Barbe, professeur d’histoire-géographie
Odile Dauphin, professeur d’histoire
Rémy Janneau , professeur d’histoire
Jean-Jacques Marie, historien
Maurice Martin ,professeur d’histoire
Lucien Perron, professeur d’histoire
Serge Sebban, professeur d’histoire
Bien à vous.
Lettre ouverte
- Enseignement
A Madame et Messieurs les Inspecteurs pédagogiques régionaux d'histoire et de géographie de l'académie de Paris
Nous avons pris connaissance de votre lettre académique d'histoire
et de géographie n° 7 du 12 décembre 2008 . Non sans effarement !
Les collègues qui enseignent nos disciplines dans les collèges et les
lycées parisiens y sont invités à assister à la projection d'un
docu-fiction intitulé « L'évasion de Louis XVI », projection programmée
pour le 11 février et qui sera suivie d'un débat entre les jeunes,
leurs professeurs et le producteur du film ainsi que la directrice de
l'unité magazines et documentaires de France 2...
Le « conseiller historique » de ce docu fiction Jean Christian
Petitfils a-t-il rédigé ou ratifié les quatre lignes de présentation
destinées à convaincre les enseignants d'emmener leurs élèves voir ce
film ? Cinq lignes ahurissantes :
"Pour sauver ses enfants de la terreur, et sa femme Marie Antoinette de
la vindicte populaire, le roi Louis XVI, déguisé en bon bourgeois,
s'enfuit incognito du palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais
rien ne va se passer comme prévu. L'échec de sa fuite se soldera un an
plus tard par la décapitation du roi et de la reine de France."
Ignorance ou falsification ?
Quelles
que soient les divergences d'appréciation sur les intentions du roi
Louis XVI, ce roi incertain et secret, tous les historiens sont
d'accord sur les faits suivants : la terreur comme système de
gouvernement usant de moyens de coercition terribles sur les contre
révolutionnaires a été mise en oeuvre à partir de septembre 1793 pour
atteindre son plein déploiement en mai- juin 1794, soit plus de deux
ans après la fuite de Varennes. Elle n'est donc pas la cause de cet
événement majeur, elle en est la conséquence différée !
Citons les historiens les moins suspects de partialité en faveur des
jacobins tant vilipendés aujourd'hui : Edgar Quinet évoque en ces
termes le plan de Mirabeau devenu conseiller de la Cour jusqu'à sa mort
survenue le 2 avril 1791 :
Le roi se réfugiera dans une place forte au milieu des régiments
fidèles. De là proclamation pour dissoudre l'Assemblée, convocation du
ban et de l'arrière ban de la noblesse, Paris investi, réduit à
capituler ainsi que la Révolution (...) l'effet de la mort de Mirabeau
sur le roi fut de le convaincre qu'il n'y avait plus de salut pour lui
au-dedans du royaume. Dès lors toutes ses pensées se tournèrent vers
des projets de fuite (vers la Belgique qui appartenait à son beau
frère Léopold, l'empereur Habsbourg dont le secours financier et
militaire apparut désormais indispensable) C'est pour reprendre
les concessions politiques et non pour autre chose que Louis XVI sur le
chemin de Varennes allait chercher une armée aux frontières et des
alliés sur les trônes d'Europe.
Une génération plus tard, un autre historien , celui qui a obtenu la
création d'une chaire d'histoire de la Révolution française, Alphonse
Aulard écrit :
Dès le mois d'octobre le projet était arrêté de partir secrètement
pour Montmédy. L'empereur ferait sur nos frontières une démonstration
militaire qui effraierait les patriotes. Louis XVI marcherait sur Paris
avec l'armée de Bouillé. Puis il cite la lettre mensongère du roi lue à l'Assemblée le 19 avril pour endormir la vigilance des Parisiens : J'ai
accepté et juré de maintenir cette Constitution dont la Constitution
civile (du clergé) fait partie et j'en maintiens l'exécution de tout
mon pouvoir. Aulard poursuit : Au même moment Louis XVI se concertait avec l'étranger et avec Bouillé pour sa fuite et son coup d'état.
Veut-on des analyses plus récentes ? Voici celle de Frédéric Bluche
auteur d'une biographie de Danton qu'on ne soupçonnera pas de sympathie
excessive à l'égard des jacobins :
Louis XVI prisonnier de Paris depuis le 18 avril, ulcéré d'avoir
dû accorder sa sanction à la Constitution civile du clergé votée le 12
juillet 1790 et condamnée par le pape le 10 mars 1791 est décidé à ne
plus jouer le rôle que les circonstances lui imposaient depuis presque
deux ans. Il est résolu à fuir la capitale, à se réfugier en province à
Montmédy afin de retrouver au moins la plénitude de ses attributions
constitutionnelles.
En fuyant vers la frontière belge dans l'espoir de trouver des troupes
fidèles à Montmédy loin de la fournaise révolutionnaire, le roi
espérait mettre un terme à la révolution, retrouver l'intégralité de
ses pouvoirs, c'est-à-dire déchirer le mensonge de la monarchie
constitutionnelle espérée par l'Assemblée nationale mais à laquelle il
n'avait consenti que sous la pression du peuple parisien manifestée le
14 juillet lors de la prise de la Bastille puis le 6 octobre 1789 lors
de la marche des femmes sur Versailles : elles y étaient allées
chercher du pain mais aussi la ratification (on disait alors la
sanction) de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
jusqu'alors différée par le roi.
L'affrontement du 18 avril 1791 allait accélérer la mise en oeuvre
du plan de fuite parce qu'elle révélait au roi la force croissante des
révolutionnaires : le roi très chrétien aurait voulu célébrer la
semaine pascale à Saint Cloud en compagnie d'un curé «non jureur »
n'ayant pas prêté le serment de respecter la Constitution civile du
clergé. Le peuple ainsi que les gardes nationaux affectés à la garde du
palais lui avaient interdit le passage, jugeant suspecte cette
sympathie affichée à l'égard d'un clergé non jureur dès cette date
assimilé à la contre révolution militante. Conflit où le facteur
religieux se mêlait inextricablement au conflit politique. Cet
événement mettait fin aux hésitations du roi qui décide de suivre le
plan d'évasion mis au point par le marquis de Bouillé et Fersen.
Il quitte les Tuileries au soir du 20 juin 1791, est arrêté à Varennes
le lendemain soir par l'intervention conjointe du maître de poste
Drouet et de la municipalité : le plan hasardeux du roi s'effondrait
tandis que les citoyens découvraient avec stupeur le roi « fuyard » et
« menteur ».
Ils avaient accueilli avec joie la révolution et ses changements
institutionnels, ils avaient pris conscience de leur qualité de
citoyens membres adultes d'une nation proclamée apte à se gouverner
elle-même en administrant ses communes, ses départements. Aventure
prodigieuse mais troublante par sa nouveauté si bien qu'ils avaient
placé leur confiance dans une figure tutélaire à peine retouchée : ils
avaient imaginé une paisible mutation de la fonction royale, un roi de
droit divin transformé en roi constitutionnel jouant loyalement le jeu .
Cette illusion majoritairement partagée s'effondrait sous le choc
des faits : le roi avait laissé derrière lui une déclaration aux
Français, que nous citons d'après le résumé détaillé qu'en donne Mona
Ozouf ( Varennes la mort de la royauté, Gallimard, 2005).
Louis XVI a fait une description très exacte ...des accrocs faits à la
prérogative royale par des Constituants qu'obsédait le désir de
subordonner l'exécutif jusqu'à la paralysie...Le roi commande toujours
l'armée mais celle-ci ...refuse d'être commandée...C'est en son nom
qu'on rend la justice mais qu'est-ce que ce pouvoir judiciaire s'il ne
peut refuser son consentement aux juges que le peuple aura élus? Il
dirige l'administration mais le pouvoir administratif appartient
désormais aux départements aux districts aux municipalités tous corps
délibérants ...qui nuisent à l'unité et à la rapidité d'exécution...Que
peut l'influence d'un roi qui n'a plus ni places ni récompenses à
distribuer ?...Qu'est ce enfin et surtout qu'un roi écarté de
l'élaboration des lois ?
Jaurès cite cet autre passage fort éclairant :
''Revenez à votre roi il sera toujours votre père...Quel plaisir
n'aura-t-il pas à oublier toutes les injures personnelles et à se
revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée
librement fera que notre sainte religion sera respectée...
Aucune allusion et pour cause à la terreur dans ce texte mais une
énumération précise des innovations révolutionnaires auxquelles le roi
très chrétien ne peut consentir.
Le traumatisme vécu fut tel qu'il donna naissance au premier courant
républicain, à Paris mais aussi plus timidement en province. Et c'est
cet immense bouleversement des consciences, cette modification
fondamentale des rapports de forces qu'on voudrait ramener à la
dimension d'un drame domestique ? Louis XVI avait une plus haute idée
de sa fonction, de ses responsabilités ! N'en déplaise à France 2 et à
sa directrice des magazines et documentaires !
Grotesque, cette façon de présenter l'aventure du 21 juin 1791
s'inscrit également dans un courant historiographique bien précis :
celui qui a envahi les médias et produit toutes sortes de « livres
noirs » dont « Le livre noir de la révolution française » publié par
les éditions catholiques du Cerf : parmi les auteurs de cet ouvrage
collectif on relève les noms de ...Jean Christian Petitfils « le
conseiller historique » associé à la production de ce docu fiction
recommandé par votre lettre académique de décembre !
Jean Christian Petitfils a multiplié les biographies de « nos rois »
ce qui relève de sa liberté intellectuelle mais ne le qualifie
nullement pour trancher sur l'histoire révolutionnaire. Sa monumentale
biographie de Louis XVI (1114 pages) reprend avec une éloquence digne
du vicomte de Chateaubriand les images noires mises en circulation par
les libellistes royalistes : la prise de la Bastille ? Pratiquement
rien sur la dureté du combat mais une complaisante évocation du
« peuple violent, barbare, carnassier, bouillonnant de pulsions
sadiques »...
La marche des femmes sur Versailles ? « Des amazones déguenillées,
dépoitraillées, des harengères, des marchandes de vin, des
blanchisseuses, des filles de chambre, des catins... » Suit la scène
fameuse par laquelle La Fayette réussit à faire acclamer la reine au
balcon du château. Elle inspire ce jugement vengeur : « versatilité de
cette foule irrationnelle et impulsive qui s'apprêtait quelques
instants auparavant à égorger la malheureuse et à faire des cocardes de
ses boyaux » (?)
L'insurrection du 10 août 1792 d'où naquit la première république
fondée sur le suffrage universel masculin ? Due aux « démagogues de la
Commune » (p 893), elle donna naissance à la « démocratie
totalitaire »!
Le procès du roi ? Une anticipation des procès staliniens !
« Portée par un minorité agissante animée d'une utopie totalisante
sinon totalitaire la république mettra plus d'un siècle à s'en
remettre ».
D'où vient la violence qui selon Petitfils est consubstantielle à toute
l'histoire révolutionnaire et disqualifie toutes ses institutions ? Du
20 juin 1789 quand les Etats généraux s'instituent assemblée
nationale ! « Une assemblée unique omnipotente vite livrée à la
démagogie et à la surenchère des factions...un pouvoir détenteur par
principe de toute autorité exécutive, législative judiciaire et enclin
par son origine comme par sa nature au totalitarisme ...tous les maux
ultérieurs de la révolution, les désordres, la violence sauvage et
collective ont trouvé leur origine dans cette appropriation de la
souveraineté sans partage par une assemblée unique ».
Les quatre lignes citées plus haut prennent alors tout leur sens : la
fuite du roi expliquée par son souci de «sauver ses enfants de la
terreur »...qui n'interviendra que deux ans plus tard dans le contexte
de la guerre civile et étrangère ! Le tripatouillage de la chronologie
ne révèle pas seulement le mépris des faits, il signe la volonté de
s'inscrire dans un courant politique qui a la faveur des médias et qui
vise à déconsidérer la révolution dès son origine !
Libre à J C Petitfils de cultiver cette veine politico-littéraire
prometteuse de succès médiatique. Mais nous sommes surpris et choqués
de découvrir que l'inspection régionale d'histoire de l'académie de
Paris a jugé bon d’accorder à cette entreprise la caution de son
autorité pédagogique. N’est-ce pas là un abus de fonction ?
Nicole Bossut-Perron, historienne de la révolution française
Michel Barbe, professeur d’histoire-géographie
Odile Dauphin, professeur d’histoire
Rémy Janneau , professeur d’histoire
Jean-Jacques Marie, historien
Maurice Martin ,professeur d’histoire
Lucien Perron, professeur d’histoire
Serge Sebban, professeur d’histoire
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Ce à quoi on rétorqua, là où vous savez :
Puisque Majesté, dans son message de 23h38 a cité la pétition de quelques enseignants contre ce téléfilm , il serait peut-être juste de dire qu'il s'agit d'un réseau trotskiste et que l'on reconnait dans la pétition des noms illustres de militants communistes purs et durs.
La pétition a été lancée par le CERMTRI (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Mouvements Troskystes (sic) et Révolutionnaires internationaux) qui veut propager une histoire militante "contre l'oubli (ben tiens...), le mensonge (ouarf, ouarf !), la falcification ( da, kamarad !)et pour la défense de l'histoire du mouvement ouvrier (oui mais lequel ?)". Amusant de voir qu'elle est répercutée sur Smolny, site marxiste-léniniste.
Outre les quelques vieux caciques marxistes de l'Institut d'Histoire de la Révolution française (Mazauric, Brunel, Serna, Vovelle...) qui continuent de se nourrir au miel d'Alfred Soboul, on trouve le trotsko-léniniste Jean-Jacques Marie. Moi, à sa place,je me ferais du soucis ; car parmi les signataires figure la dernière zélatrice française du camarade Staline, à savoir Annie Lacroix Riz (qui nie l'existence de la famine organisée en Ukraine et considère que la grande terreur des années 1936-38 n'était qu'un mode d'organisation politico-productiviste comme un autre ; ses ouvrages sont à mourir de rire...fusillé ou avec un pic à glace dans le crâne, n'est-ce pas Trotski ?)
Ajoutons, puisque l'"affaire Louis XVI" semble être pour eux d'un enjeu crucial pour la lutte des classes, qu'ils ne se sont adressés qu'à "des universitaires et des professeurs du second degré retraités ou en fin de carrière", de façon à ce que les plus jeunes ne soient pas inquiétés dans leur carrière" !!! C'est-y pas touchant ? Pour qui connait l'Education nationale aujourd'hui (j'en suis, da, tovaritch !) et toutes les pétitions qui peuvent circuler par voie syndicale ou autre, cet argument relève du méga-foutage de gueule. La vérité, c'est que ces messieurs-dames sont :
1) Ou pleins de mépris pour les plus jeunes qu'ils ne trouvent pas assez engagés dans "leur" combat ; ça mérite bien une date de péremption ou de limite d'âge, non ?
2) Ou conscients que leurs mots d'ordre de 1917 ne font plus recette et que les enseignants d'aujourd'hui sont devenus trop mûrs pour aller prendre par la force les Tuileries ou le palais d'hiver. Ah, les p'tits cons.. !
Bon, voici la réponse de J.C. Petitfils, puis la réplique des inspecteurs à qui s'adressait cette...pétition. (J'en connais d'ailleurs un et à ce que je crois savoir, il n'est pas vraiment classé...à droite ! (Mais c'est peut-être une crapule sociale-démocrate, n'est-ce pas camarades ? )
Jean-Christian PETITFILS
Paris le 20 janvier 2009
« L’EVASION DE LOUIS XVI »
Monsieur,
Je n’ai ni écrit ni validé le texte de présentation dont vous parlez. D’après la société productrice du film, que j’ai contactée, celle-ci s’étant rendu compte de son erreur avait déjà supprimé l’expression que vous condamnez à juste titre « pour sauver ses enfants de la terreur. .. »
Je suis étonné que vous ayez pu croire que je cautionnais une erreur aussi monumentale puisque, semble-t-il, vous avez lu mon livre.
Avec mes salutations distinguées.
Inspection pédagogique régionale
d’Histoire et de Géographie
Jean-Louis CARNAT, I.A.-I.P.R.
Jacqueline JALTA, I.A.-I.P.R.
Jean-Pierre LAUBY, I.A.-I.P.R.
Les inspecteurs d’académie, inspecteurs pédagogiques régionaux d’histoire et de géographie
à
Madame Nicole BOSSUT
Madame Nicole DAUPHIN
Monsieur Jean-Jacques MARIE
Centre d’études et de recherches sur les mouvements trotskystes et révolutionnaires internationaux
Paris, le 26/01/2009
Mesdames, Monsieur,
RECTORAT
DE L’ACADÉMIE
DE PARIS
ENSEIGNEMENT
SCOLAIRE
94 Avenue Gambetta
75984 Paris cedex 20
Suite à votre courrier en date du 14/01/2009, qui se veut le témoignage de votre "effarement" à propos de la diffusion de l'annonce du film de France 2 "L'évasion de Louis XVI" dans la lettre académique de l'inspection régionale d'histoire et de géographie du 07 décembre 2008, nous voudrions vous faire part de quelques rapides observations, non dans l'objectif de nouer et d'entretenir une vaine et déplacée polémique - des tâches plus importantes et pressantes ne nous font pas défaut -, mais de rectifier les erreurs d'interprétation grossières que ce courrier contient et qui trahissent au mieux une lecture rapide, au pire des intentions peu honorables. Nous tenons donc à vous exprimer notre consternation à la lecture de votre lettre et au regard de la démarche qui est la vôtre.
Vous nous prêtez en premier lieu des objectifs erronés, et faites dire à cette annonce ce qu'elle ne dit pas, ce qui pour des professionnels de la lecture de documents est pour le moins étrange. Ainsi, contrairement à votre propos, ce ne sont pas les enseignants "des collèges et des lycées parisiens qui sont invités à assister à la projection du docu-fiction", mais seulement « quatre ou cinq classes et leurs professeurs » (texte du communiqué), conviés à visionner et à faire part de leur sentiment et de leurs observations sur cette production, le 11 février 2009 à 15 heures au siège de France 2. Le court texte de présentation, objet central de votre diatribe, n'est pas destiné comme vous l’affirmez à "convaincre les enseignants d'emmener leurs élèves voir ce film" - projection réservée, on le répète, à cinq professeurs candidats au maximum : il s'agit d'un extrait de communiqué de presse qui reprend en quelques termes rapides, "pitch" en langage technique, le ressort dramatique d’un film destiné à un public large pour une heure de très grande écoute. L’énoncé exact est le suivant : « Pour sauver ses enfants de la terreur et sa femme Marie-Antoinette de la vindicte populaire, le roi Louis XVI, déguisé en bon bourgeois, s’enfuit incognito du palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais rien ne va se passer comme prévu. L’échec de sa fuite se soldera un an plus tard par la décapitation du roi et de la reine de France ». Vous ne pouvez inférer de cette brève présentation l’interprétation qui est la vôtre, sauf à en tordre les phrases, sur un prétendu « tripatouillage de la chronologie ». Le terme "terreur" ne comporte pas de majuscule ; même si sa polysémie en rend ici l’usage maladroit, il ne saurait conduire à la suite d’amalgames à laquelle vous vous livrez ensuite pour mettre en cause les auteurs du film, en associant allègrement ce dernier à l’expression « d’un courant politique », sans l’avoir vous-même visionné, ce qui est le comble de la mauvaise foi. Nous ajoutons que sur le carton d’invitation reçu en même temps ce mot ne figure pas.
Pour toutes les informations de ce type concernant des films à caractère historique, nous avons fait le choix (voir à cet égard la récente lettre annonçant les deux films sur la vie de Che Guevara de Steven Soderbergh) de nous en tenir au communiqué de presse tel qu’il nous est transmis, en faisant entière confiance aux enseignants, à leur sens critique quand cela est nécessaire, pour apprécier l'intérêt historique et pédagogique de tels supports, sous réserve, cela va de soi (sauf pour vous) de l’avoir vu auparavant. De toute évidence vous n’accordez pas un tel crédit à nos collègues et ne faites pas confiance à leurs compétences professionnelles, vous préférez certainement édicter ce qu’ils doivent voir ou ne pas voir. N’étant pas doué comme vous de la faculté de divination, nous nous rendrons nous-même à l’invitation de l’avant-première de France 2 pour apprécier qualités
et défauts de cette production, et éviter ainsi de condamner avant de juger. Nous sommes au regret d’ajouter une contre-vérité supplémentaire énoncée dans votre lettre, qui affirme que « l’inspection régionale d’histoire et de géographie de l’académie de Paris a jugé bon d’accorder à cette entreprise la caution de son autorité pédagogique ». Où avez-vous lu cela ? Encore une interprétation fallacieuse de votre part.
Nous sommes également choqués, et pour tout dire affligés, par le ton de votre lettre et son parti pris « donneur de leçon » insupportable, qui énonce sur trois pages un cours biaisé d’historiographie de la Révolution. Mais nous vous savons gré toutefois d’avoir omis de citer toutes les références et tous les auteurs sur cette période, en nous économisant ainsi de nombreuses pages supplémentaires de lecture.
Sur le fond nous avons du mal à comprendre votre « entreprise ». Si on ne saurait mettre en doute votre volonté affichée « d’enseigner une histoire honnête (sic) », nous constatons a contrario que vous n’hésitez pas vous-même à jeter le soupçon sur notre probité professionnelle en falsifiant nos intentions et propos. Circonstance aggravante vous n’avez aucune retenue à susciter des pétitions et jeter en pâture sur l’internet de telles interprétations erronées, en sachant très bien combien ce mode de communication se prête à toutes les dérives. Vous trouverez facilement dans ce domaine des relais complaisants. Cela, sans avoir tenté de nous joindre en préalable pour vérifier vos informations et entendre nos explications. Est-ce une démarche intellectuelle scrupuleuse et « honnête » ? Poser la question c’est y répondre. Du procès d’intention au procès tout court, la marge est faible ; nombreux sont dans l’histoire ceux qui ont manipulé les informations à des fins peu avouables. Nous vous épargnerons quant à nous de vous donner à lire trois pages d’exemples.
Nos disciplines ne peuvent trouver un quelconque intérêt dans des polémiques dérisoires Vos propos et votre démarche ne servent pas la cause que vous prétendez défendre. Ils se terminent dans votre courrier par l’inévitable sentence de procureur : « N’y a-t-il pas là abus de fonction ? » à propos de la soi-disant « caution de l’inspection ». Cette phrase, irrespectueuse, est inacceptable. Sachez que nous avons l’habitude de prendre nos responsabilités, que nous rendons compte régulièrement de nos activités, auprès de nos seuls supérieurs hiérarchiques. Ce sont là des règles de la fonction publique et une conception de la responsabilité que vous semblez avoir perdu de vue, en vous enfermant, sous couvert d’objectifs scientifiques, dans la dénonciation facile et factice, en vous abandonnant à une liberté de ton qui porte préjudice à notre intégrité professionnelle.
Faut-il à ce point rechercher des raisons d’exister, faut-il avoir tant de rancunes et des frustrations rentrées, faut-il avoir le goût des querelles rances pour susciter à partir de rien une agitation vide de sens ? Seul l’intérêt pour la falsification, la manipulation et l’intimidation semble constituer le moteur pathétique de votre lettre, diffusée à l’envi afin que son funeste objectif soit davantage assuré.
Veuillez croire, Mesdames, Messieurs, à notre attachement à un enseignement de l’histoire assuré avec passion, et dépassionné des querelles idéologiques.
Jean-Louis CARNAT Jacqueline JALTA Jean-Pierre LAUBY
Bien à vous.
Puisque Majesté, dans son message de 23h38 a cité la pétition de quelques enseignants contre ce téléfilm , il serait peut-être juste de dire qu'il s'agit d'un réseau trotskiste et que l'on reconnait dans la pétition des noms illustres de militants communistes purs et durs.
La pétition a été lancée par le CERMTRI (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Mouvements Troskystes (sic) et Révolutionnaires internationaux) qui veut propager une histoire militante "contre l'oubli (ben tiens...), le mensonge (ouarf, ouarf !), la falcification ( da, kamarad !)et pour la défense de l'histoire du mouvement ouvrier (oui mais lequel ?)". Amusant de voir qu'elle est répercutée sur Smolny, site marxiste-léniniste.
Outre les quelques vieux caciques marxistes de l'Institut d'Histoire de la Révolution française (Mazauric, Brunel, Serna, Vovelle...) qui continuent de se nourrir au miel d'Alfred Soboul, on trouve le trotsko-léniniste Jean-Jacques Marie. Moi, à sa place,je me ferais du soucis ; car parmi les signataires figure la dernière zélatrice française du camarade Staline, à savoir Annie Lacroix Riz (qui nie l'existence de la famine organisée en Ukraine et considère que la grande terreur des années 1936-38 n'était qu'un mode d'organisation politico-productiviste comme un autre ; ses ouvrages sont à mourir de rire...fusillé ou avec un pic à glace dans le crâne, n'est-ce pas Trotski ?)
Ajoutons, puisque l'"affaire Louis XVI" semble être pour eux d'un enjeu crucial pour la lutte des classes, qu'ils ne se sont adressés qu'à "des universitaires et des professeurs du second degré retraités ou en fin de carrière", de façon à ce que les plus jeunes ne soient pas inquiétés dans leur carrière" !!! C'est-y pas touchant ? Pour qui connait l'Education nationale aujourd'hui (j'en suis, da, tovaritch !) et toutes les pétitions qui peuvent circuler par voie syndicale ou autre, cet argument relève du méga-foutage de gueule. La vérité, c'est que ces messieurs-dames sont :
1) Ou pleins de mépris pour les plus jeunes qu'ils ne trouvent pas assez engagés dans "leur" combat ; ça mérite bien une date de péremption ou de limite d'âge, non ?
2) Ou conscients que leurs mots d'ordre de 1917 ne font plus recette et que les enseignants d'aujourd'hui sont devenus trop mûrs pour aller prendre par la force les Tuileries ou le palais d'hiver. Ah, les p'tits cons.. !
Bon, voici la réponse de J.C. Petitfils, puis la réplique des inspecteurs à qui s'adressait cette...pétition. (J'en connais d'ailleurs un et à ce que je crois savoir, il n'est pas vraiment classé...à droite ! (Mais c'est peut-être une crapule sociale-démocrate, n'est-ce pas camarades ? )
Jean-Christian PETITFILS
Paris le 20 janvier 2009
« L’EVASION DE LOUIS XVI »
Monsieur,
Je n’ai ni écrit ni validé le texte de présentation dont vous parlez. D’après la société productrice du film, que j’ai contactée, celle-ci s’étant rendu compte de son erreur avait déjà supprimé l’expression que vous condamnez à juste titre « pour sauver ses enfants de la terreur. .. »
Je suis étonné que vous ayez pu croire que je cautionnais une erreur aussi monumentale puisque, semble-t-il, vous avez lu mon livre.
Avec mes salutations distinguées.
Inspection pédagogique régionale
d’Histoire et de Géographie
Jean-Louis CARNAT, I.A.-I.P.R.
Jacqueline JALTA, I.A.-I.P.R.
Jean-Pierre LAUBY, I.A.-I.P.R.
Les inspecteurs d’académie, inspecteurs pédagogiques régionaux d’histoire et de géographie
à
Madame Nicole BOSSUT
Madame Nicole DAUPHIN
Monsieur Jean-Jacques MARIE
Centre d’études et de recherches sur les mouvements trotskystes et révolutionnaires internationaux
Paris, le 26/01/2009
Mesdames, Monsieur,
RECTORAT
DE L’ACADÉMIE
DE PARIS
ENSEIGNEMENT
SCOLAIRE
94 Avenue Gambetta
75984 Paris cedex 20
Suite à votre courrier en date du 14/01/2009, qui se veut le témoignage de votre "effarement" à propos de la diffusion de l'annonce du film de France 2 "L'évasion de Louis XVI" dans la lettre académique de l'inspection régionale d'histoire et de géographie du 07 décembre 2008, nous voudrions vous faire part de quelques rapides observations, non dans l'objectif de nouer et d'entretenir une vaine et déplacée polémique - des tâches plus importantes et pressantes ne nous font pas défaut -, mais de rectifier les erreurs d'interprétation grossières que ce courrier contient et qui trahissent au mieux une lecture rapide, au pire des intentions peu honorables. Nous tenons donc à vous exprimer notre consternation à la lecture de votre lettre et au regard de la démarche qui est la vôtre.
Vous nous prêtez en premier lieu des objectifs erronés, et faites dire à cette annonce ce qu'elle ne dit pas, ce qui pour des professionnels de la lecture de documents est pour le moins étrange. Ainsi, contrairement à votre propos, ce ne sont pas les enseignants "des collèges et des lycées parisiens qui sont invités à assister à la projection du docu-fiction", mais seulement « quatre ou cinq classes et leurs professeurs » (texte du communiqué), conviés à visionner et à faire part de leur sentiment et de leurs observations sur cette production, le 11 février 2009 à 15 heures au siège de France 2. Le court texte de présentation, objet central de votre diatribe, n'est pas destiné comme vous l’affirmez à "convaincre les enseignants d'emmener leurs élèves voir ce film" - projection réservée, on le répète, à cinq professeurs candidats au maximum : il s'agit d'un extrait de communiqué de presse qui reprend en quelques termes rapides, "pitch" en langage technique, le ressort dramatique d’un film destiné à un public large pour une heure de très grande écoute. L’énoncé exact est le suivant : « Pour sauver ses enfants de la terreur et sa femme Marie-Antoinette de la vindicte populaire, le roi Louis XVI, déguisé en bon bourgeois, s’enfuit incognito du palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais rien ne va se passer comme prévu. L’échec de sa fuite se soldera un an plus tard par la décapitation du roi et de la reine de France ». Vous ne pouvez inférer de cette brève présentation l’interprétation qui est la vôtre, sauf à en tordre les phrases, sur un prétendu « tripatouillage de la chronologie ». Le terme "terreur" ne comporte pas de majuscule ; même si sa polysémie en rend ici l’usage maladroit, il ne saurait conduire à la suite d’amalgames à laquelle vous vous livrez ensuite pour mettre en cause les auteurs du film, en associant allègrement ce dernier à l’expression « d’un courant politique », sans l’avoir vous-même visionné, ce qui est le comble de la mauvaise foi. Nous ajoutons que sur le carton d’invitation reçu en même temps ce mot ne figure pas.
Pour toutes les informations de ce type concernant des films à caractère historique, nous avons fait le choix (voir à cet égard la récente lettre annonçant les deux films sur la vie de Che Guevara de Steven Soderbergh) de nous en tenir au communiqué de presse tel qu’il nous est transmis, en faisant entière confiance aux enseignants, à leur sens critique quand cela est nécessaire, pour apprécier l'intérêt historique et pédagogique de tels supports, sous réserve, cela va de soi (sauf pour vous) de l’avoir vu auparavant. De toute évidence vous n’accordez pas un tel crédit à nos collègues et ne faites pas confiance à leurs compétences professionnelles, vous préférez certainement édicter ce qu’ils doivent voir ou ne pas voir. N’étant pas doué comme vous de la faculté de divination, nous nous rendrons nous-même à l’invitation de l’avant-première de France 2 pour apprécier qualités
et défauts de cette production, et éviter ainsi de condamner avant de juger. Nous sommes au regret d’ajouter une contre-vérité supplémentaire énoncée dans votre lettre, qui affirme que « l’inspection régionale d’histoire et de géographie de l’académie de Paris a jugé bon d’accorder à cette entreprise la caution de son autorité pédagogique ». Où avez-vous lu cela ? Encore une interprétation fallacieuse de votre part.
Nous sommes également choqués, et pour tout dire affligés, par le ton de votre lettre et son parti pris « donneur de leçon » insupportable, qui énonce sur trois pages un cours biaisé d’historiographie de la Révolution. Mais nous vous savons gré toutefois d’avoir omis de citer toutes les références et tous les auteurs sur cette période, en nous économisant ainsi de nombreuses pages supplémentaires de lecture.
Sur le fond nous avons du mal à comprendre votre « entreprise ». Si on ne saurait mettre en doute votre volonté affichée « d’enseigner une histoire honnête (sic) », nous constatons a contrario que vous n’hésitez pas vous-même à jeter le soupçon sur notre probité professionnelle en falsifiant nos intentions et propos. Circonstance aggravante vous n’avez aucune retenue à susciter des pétitions et jeter en pâture sur l’internet de telles interprétations erronées, en sachant très bien combien ce mode de communication se prête à toutes les dérives. Vous trouverez facilement dans ce domaine des relais complaisants. Cela, sans avoir tenté de nous joindre en préalable pour vérifier vos informations et entendre nos explications. Est-ce une démarche intellectuelle scrupuleuse et « honnête » ? Poser la question c’est y répondre. Du procès d’intention au procès tout court, la marge est faible ; nombreux sont dans l’histoire ceux qui ont manipulé les informations à des fins peu avouables. Nous vous épargnerons quant à nous de vous donner à lire trois pages d’exemples.
Nos disciplines ne peuvent trouver un quelconque intérêt dans des polémiques dérisoires Vos propos et votre démarche ne servent pas la cause que vous prétendez défendre. Ils se terminent dans votre courrier par l’inévitable sentence de procureur : « N’y a-t-il pas là abus de fonction ? » à propos de la soi-disant « caution de l’inspection ». Cette phrase, irrespectueuse, est inacceptable. Sachez que nous avons l’habitude de prendre nos responsabilités, que nous rendons compte régulièrement de nos activités, auprès de nos seuls supérieurs hiérarchiques. Ce sont là des règles de la fonction publique et une conception de la responsabilité que vous semblez avoir perdu de vue, en vous enfermant, sous couvert d’objectifs scientifiques, dans la dénonciation facile et factice, en vous abandonnant à une liberté de ton qui porte préjudice à notre intégrité professionnelle.
Faut-il à ce point rechercher des raisons d’exister, faut-il avoir tant de rancunes et des frustrations rentrées, faut-il avoir le goût des querelles rances pour susciter à partir de rien une agitation vide de sens ? Seul l’intérêt pour la falsification, la manipulation et l’intimidation semble constituer le moteur pathétique de votre lettre, diffusée à l’envi afin que son funeste objectif soit davantage assuré.
Veuillez croire, Mesdames, Messieurs, à notre attachement à un enseignement de l’histoire assuré avec passion, et dépassionné des querelles idéologiques.
Jean-Louis CARNAT Jacqueline JALTA Jean-Pierre LAUBY
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
MARIE-ANTOINETTE nous en disait :
vous avez aimé - et bien j'ai piqué une belle colère toute la soirée, et je vous avoue avoir quitté le film après I heure de vision..... je vais acheté le DVD le 8 Avril pour le regarder à tête reposée.
Si LOUIS XVI pour une fois était jeune, un peu corpulent mais pas trop grand !!!!!! la reine avec sa tignasse de différentes couleurs du blond au gris, même au moment de la mort du dauphin était peu représentative, voir effacée.
Par contre les erreurs pour ne pas dire les "c......."
Oui le roi est bien parti par la grande porte et COIGNY était sorti pendant 15 jours sous le même habillement !!!
Par contre le roi n'a jamais été sauver la Reine dans un sous-sol en lui évitant les remarques de vils personnages !!!!!
LEONARD n'a jamais été contacté par LA FAYETTE (qui lui avait bien sa perruque à marteau) quelques mois avant le départ pour être la mouche dudit blondinet.
La berline .....
le cocher était MOUSTIER et non MALDEN qui était sur en avant de la berline derrière VALORY qui se chargeait des relais....
il n'y avait point de servitude agrippé derrière la malle !!!!! s'y trouvaient les bagages vides !!!!!
Il n'y pas eu d'arrêts pour butiner dans les bois et surtout rencontrer des lavandières !!!!!
amusant le papotage du roi et de Madame ROYALE sur le toit de la berline !!!!!!!
Deux scènes spéciales :
1) la scène où la reine laisse tomber sa robe et apparait en petite culotte et jarretières .........
2) le roi à la chasse qui s'acharne sur la dépouille de ce pauvre cerf.... (il avait faim !!!!!!)
l'affaire du Pont de somme-vesle
LEONARD était parti avec CHOISEUL-STAINVILLE de PARIS en poste 9 heures avant le Roi !!!!!!!!
Dans les mémoires de CHOISEUL - pièces justificatives il est indiqué que pendant l'attente des cavaliers de la garde nationale passaient devant le relais allant vers CHALONS sans évoquer l'intervention de paysans.
Par contre CASTELOT raconte l'histoire des paysans et indique que c'est la raison pour laquelle les soldats sont partis.
Il est à préciser que CHOISEUL est arrivé à VARENNES après l'arrestation du Roi et lors du retour il a été arrêté et mis en prison à VERDUN.
que pensez de la véracité des faits.... je penche pour le texte de 1791 d'un témoin de la scène - AUBRIOT -
je sais je suis trop pointilleuse, mais ce téléfilm devait être regardé par toute la France pour lui raconter une histoire compliquée mais véridique, surtout aux jeunes générations.... alors pourquoi autant d'erreurs !!!!!!!
A bientôt MARIE ANTOINETTE
vous avez aimé - et bien j'ai piqué une belle colère toute la soirée, et je vous avoue avoir quitté le film après I heure de vision..... je vais acheté le DVD le 8 Avril pour le regarder à tête reposée.
Si LOUIS XVI pour une fois était jeune, un peu corpulent mais pas trop grand !!!!!! la reine avec sa tignasse de différentes couleurs du blond au gris, même au moment de la mort du dauphin était peu représentative, voir effacée.
Par contre les erreurs pour ne pas dire les "c......."
Oui le roi est bien parti par la grande porte et COIGNY était sorti pendant 15 jours sous le même habillement !!!
Par contre le roi n'a jamais été sauver la Reine dans un sous-sol en lui évitant les remarques de vils personnages !!!!!
LEONARD n'a jamais été contacté par LA FAYETTE (qui lui avait bien sa perruque à marteau) quelques mois avant le départ pour être la mouche dudit blondinet.
La berline .....
le cocher était MOUSTIER et non MALDEN qui était sur en avant de la berline derrière VALORY qui se chargeait des relais....
il n'y avait point de servitude agrippé derrière la malle !!!!! s'y trouvaient les bagages vides !!!!!
Il n'y pas eu d'arrêts pour butiner dans les bois et surtout rencontrer des lavandières !!!!!
amusant le papotage du roi et de Madame ROYALE sur le toit de la berline !!!!!!!
Deux scènes spéciales :
1) la scène où la reine laisse tomber sa robe et apparait en petite culotte et jarretières .........
2) le roi à la chasse qui s'acharne sur la dépouille de ce pauvre cerf.... (il avait faim !!!!!!)
l'affaire du Pont de somme-vesle
LEONARD était parti avec CHOISEUL-STAINVILLE de PARIS en poste 9 heures avant le Roi !!!!!!!!
Dans les mémoires de CHOISEUL - pièces justificatives il est indiqué que pendant l'attente des cavaliers de la garde nationale passaient devant le relais allant vers CHALONS sans évoquer l'intervention de paysans.
Par contre CASTELOT raconte l'histoire des paysans et indique que c'est la raison pour laquelle les soldats sont partis.
Il est à préciser que CHOISEUL est arrivé à VARENNES après l'arrestation du Roi et lors du retour il a été arrêté et mis en prison à VERDUN.
que pensez de la véracité des faits.... je penche pour le texte de 1791 d'un témoin de la scène - AUBRIOT -
je sais je suis trop pointilleuse, mais ce téléfilm devait être regardé par toute la France pour lui raconter une histoire compliquée mais véridique, surtout aux jeunes générations.... alors pourquoi autant d'erreurs !!!!!!!
A bientôt MARIE ANTOINETTE
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Monsieur de Castelnau nous en faisait la mise au pont suivante :
Il y avait du bon et du mauvais....
Les moments qui faisaient grincer les dents:
1) Le retour du Roi aux Tuileries pour aller chercher la Reine.
2) La scène ridicule avec le cerf...jamais Louis XVI aurait été aussi démonstratif.
3) La scène ridicule où la Reine enlève sa jupe d'un coup...pour un coup....impossible à imaginer d'une Reine plutôt connue pour sa timidité sexuelle, et bien trop majestueuse pour un tel geste de soumission conjugale.
4) La scène où Fersen manque de plaquer la Reine contre la carrosse à Bondy....inimaginable, au vu du respect qu'il portait pour le Roi.
5) La scène où la Reine se met à genoux devant le Roi dans la maison Sauce. Nous connaissons son état d'énervement et extrême agitation à cet instant-là, car l'inaction du Roi et sa fatalité, style "agneau sacrificiel de Dieu" l'agaçait au point de jeter le décret de l'Assemblée par terre! Elle aurait bien naturellement voulu accepté l'offre de Goguélat de les sortir de là, voire même celle de les faire passer par le chemin derrière la maison.
6) La famille réunie au grand complet aux Tuileries avant la fuite.
Par contre on voyait bien la patte de Petitfils dans ce téléfilm, son désir de réhabiliter le Roi, de parler du fait que l'idée d'une monarchie constitutionelle murissait dans sa tête, qu'il eut été le meilleur des rois pour une révolution des idées. Et ce mot si juste à la fin....par manque d'esprit de décision et par manque de chance.
Globalement on a passé un bon moment, les acteurs étaient plaisants, les discussions intéressantes, et il y avait quelques belles attentions aux détails, comme le fait de rappeler que Drouet est parti à la recherche de la famille royale plutôt pour sauver sa peau qu'en tant l'homme ayant reconnu le Roi!
Il y avait du bon et du mauvais....
Les moments qui faisaient grincer les dents:
1) Le retour du Roi aux Tuileries pour aller chercher la Reine.
2) La scène ridicule avec le cerf...jamais Louis XVI aurait été aussi démonstratif.
3) La scène ridicule où la Reine enlève sa jupe d'un coup...pour un coup....impossible à imaginer d'une Reine plutôt connue pour sa timidité sexuelle, et bien trop majestueuse pour un tel geste de soumission conjugale.
4) La scène où Fersen manque de plaquer la Reine contre la carrosse à Bondy....inimaginable, au vu du respect qu'il portait pour le Roi.
5) La scène où la Reine se met à genoux devant le Roi dans la maison Sauce. Nous connaissons son état d'énervement et extrême agitation à cet instant-là, car l'inaction du Roi et sa fatalité, style "agneau sacrificiel de Dieu" l'agaçait au point de jeter le décret de l'Assemblée par terre! Elle aurait bien naturellement voulu accepté l'offre de Goguélat de les sortir de là, voire même celle de les faire passer par le chemin derrière la maison.
6) La famille réunie au grand complet aux Tuileries avant la fuite.
Par contre on voyait bien la patte de Petitfils dans ce téléfilm, son désir de réhabiliter le Roi, de parler du fait que l'idée d'une monarchie constitutionelle murissait dans sa tête, qu'il eut été le meilleur des rois pour une révolution des idées. Et ce mot si juste à la fin....par manque d'esprit de décision et par manque de chance.
Globalement on a passé un bon moment, les acteurs étaient plaisants, les discussions intéressantes, et il y avait quelques belles attentions aux détails, comme le fait de rappeler que Drouet est parti à la recherche de la famille royale plutôt pour sauver sa peau qu'en tant l'homme ayant reconnu le Roi!
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Un article qui relate le tournage de ce téléfilm:
En cette fin octobre, Provins semble avoir remonté le temps. Dans l’une des ruelles de la cité médiévale, entre deux murs de pierre, une foule de hussards, gardes nationaux et paysans escorte Louis XVI et sa famille jusqu’à un carrosse vert. Perchée sur une plate-forme, une caméra filme la procession. Par cette grise journée d’automne, le cinéaste Arnaud Sélignac reconstitue la fuite du roi de France vers l’Est : dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Louis XVI et les siens, déguisés en bourgeois, s’échappent du palais des Tuileries, où ils se sentent prisonniers du peuple de Paris. Reconnus, ils sont arrêtés à Varennes. Ciel capricieux, multitude de figurants, chevaux qui piaffent d’impatience… faire revivre cet événement historique tient du parcours d’obstacles. Pas de quoi cependant arrêter France 2, qui lance en début d’année prochaine la collection « Ce jour-là, tout a changé », série de fictions documentées sur les grandes heures de la France. En choisissant le réalisateur Jacques Malaterre comme directeur du projet, la chaîne espère « attirer un large public vers l’histoire, comme son "Odyssée de l’espèce" l’a fait pour la science ». Et pour que le téléspectateur se prenne au jeu, les réalisateurs ont construit leur film autour de
moments clés incarnés par des figures emblématiques : l’assassinat d’Henri IV, le sacre de Charlemagne…
Par le biais de la fiction, chacun peut ainsi montrer sa vision de ces grands hommes. Pour "L’évasion
de Louis XVI", Arnaud Sélignac s’est appuyé sur le Louis XVI de Jean-Christian Petitfils, publié en 2005, qui réhabilite le souverain. Son interprète, Antoine Gouy, se réjouit de pouvoir incarner « une personnalité politique cultivée et prête à évoluer vers la monarchie constitutionnelle, plutôt qu’un benêt manipulé par sa femme ». Une image caricaturale qui, selon Jacques Malaterre, « a été fabriquée de toutes pièces par les républicains pour asseoir le nouveau régime ». ■
FAUSTINE PRÉVOT
Bien à vous.
En cette fin octobre, Provins semble avoir remonté le temps. Dans l’une des ruelles de la cité médiévale, entre deux murs de pierre, une foule de hussards, gardes nationaux et paysans escorte Louis XVI et sa famille jusqu’à un carrosse vert. Perchée sur une plate-forme, une caméra filme la procession. Par cette grise journée d’automne, le cinéaste Arnaud Sélignac reconstitue la fuite du roi de France vers l’Est : dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Louis XVI et les siens, déguisés en bourgeois, s’échappent du palais des Tuileries, où ils se sentent prisonniers du peuple de Paris. Reconnus, ils sont arrêtés à Varennes. Ciel capricieux, multitude de figurants, chevaux qui piaffent d’impatience… faire revivre cet événement historique tient du parcours d’obstacles. Pas de quoi cependant arrêter France 2, qui lance en début d’année prochaine la collection « Ce jour-là, tout a changé », série de fictions documentées sur les grandes heures de la France. En choisissant le réalisateur Jacques Malaterre comme directeur du projet, la chaîne espère « attirer un large public vers l’histoire, comme son "Odyssée de l’espèce" l’a fait pour la science ». Et pour que le téléspectateur se prenne au jeu, les réalisateurs ont construit leur film autour de
moments clés incarnés par des figures emblématiques : l’assassinat d’Henri IV, le sacre de Charlemagne…
Par le biais de la fiction, chacun peut ainsi montrer sa vision de ces grands hommes. Pour "L’évasion
de Louis XVI", Arnaud Sélignac s’est appuyé sur le Louis XVI de Jean-Christian Petitfils, publié en 2005, qui réhabilite le souverain. Son interprète, Antoine Gouy, se réjouit de pouvoir incarner « une personnalité politique cultivée et prête à évoluer vers la monarchie constitutionnelle, plutôt qu’un benêt manipulé par sa femme ». Une image caricaturale qui, selon Jacques Malaterre, « a été fabriquée de toutes pièces par les républicains pour asseoir le nouveau régime ». ■
FAUSTINE PRÉVOT
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Cet article donne envie de revoir le film ! Ce que je ne manquerai probablement pas de faire bientôt !!!
Un surprenant Louis XVI
Dans ce docu-fiction réaliste, construit à la manière d'un thriller, Antoine Gouy (au centre) incarne Louis XVI.
Crédits photo : FRANCE 2
«Ce jour-là tout a changé» - Un récit passionnant de la fuite de Louis XVI et de son arrestation à Varennes, moins de vingt-quatre heures plus tard.
Paris, le 21 juin 1791, 0 h 30. Pour sauver ses enfants et son épouse Marie-Antoinette de la vindicte populaire, Louis XVI, déguisé en intendant de la baronne de Korff, s'enfuit du Palais des Tuileries où il est retenu prisonnier. Une fuite mal préparée et éperdue de vingt-quatre heures durant lesquelles rien ne va se dérouler comme prévu… Vingt-quatre heures qui marqueront profondément l'histoire de France en précipitant la fin de la monarchie et l'instauration de la République.
Un jour « où tout a changé », comme le veut le concept de cette collection initiée mi-janvier par un épisode consacré à l'assassinat d'Henri IV (4,5 millions de téléspectateurs et 17,2 % de parts d'audience) et qui marie la fiction et le documentaire. La facture, signée Arnaud Sélignac, est en tout cas de grande qualité. Sublimes costumes, décors naturels, paysages grandioses, grandes chevauchées… Le téléspectateur est à proprement parler embarqué dans le cours de l'histoire à la manière d'un thriller, même si certains flash-back ou discussions à vocation pédagogiques entrecoupent le film. Une mention particulière à Antoine Gouy qui s'est glissé avec une joie visible dans les habits du souverain.
«Influençable et bougon»
« Je me suis renseigné, j'ai beaucoup lu. C'était quelqu'un qui avait beaucoup moins de majesté que ses prédécesseurs », souligne l'acteur qui a dû aussi apprendre à maîtriser les postures de l'époque - « On ne met jamais les bras droits, on se tient toujours les coudes soit derrière soit devant, appuyé sur la jambe arrière ». Un réalisme historique contrôlé par l'historien Jean-Christian Petitfils, auteur d'une biographie remarquée du roi (Éditions Perrin).
Louis XVI est certes hésitant, « mais c'est un homme très intelligent, pas du tout cet esprit lourd que l'on a décrit, qui passe son temps à chasser à ou limer les serrures, explique Jean-Christian Petitfils (deux clichés pourtant utilisés dans ce docu-fiction). En même temps il est vrai que Louis XVI est faible, influençable, brusque, bougon, et qu'il réagit parfois avec une certaine violence caractéristique des timides ». D'où certainement la scène relatant une querelle conjugale violente entre le roi et la reine en tête-à-tête, contraire à l'étiquette royale de l'époque.
Mais les quelques anachronismes relevés ne retirent rien à la qualité de l'ensemble, même si certains pourront le trouver pour le moins contre-révolutionnaire tant il met en valeur les qualités du roi, minimise ses erreurs et présente le bon peuple sous des dehors pas franchement sympathiques…
Bien à vous.
Un surprenant Louis XVI
Dans ce docu-fiction réaliste, construit à la manière d'un thriller, Antoine Gouy (au centre) incarne Louis XVI.
Crédits photo : FRANCE 2
«Ce jour-là tout a changé» - Un récit passionnant de la fuite de Louis XVI et de son arrestation à Varennes, moins de vingt-quatre heures plus tard.
Paris, le 21 juin 1791, 0 h 30. Pour sauver ses enfants et son épouse Marie-Antoinette de la vindicte populaire, Louis XVI, déguisé en intendant de la baronne de Korff, s'enfuit du Palais des Tuileries où il est retenu prisonnier. Une fuite mal préparée et éperdue de vingt-quatre heures durant lesquelles rien ne va se dérouler comme prévu… Vingt-quatre heures qui marqueront profondément l'histoire de France en précipitant la fin de la monarchie et l'instauration de la République.
Un jour « où tout a changé », comme le veut le concept de cette collection initiée mi-janvier par un épisode consacré à l'assassinat d'Henri IV (4,5 millions de téléspectateurs et 17,2 % de parts d'audience) et qui marie la fiction et le documentaire. La facture, signée Arnaud Sélignac, est en tout cas de grande qualité. Sublimes costumes, décors naturels, paysages grandioses, grandes chevauchées… Le téléspectateur est à proprement parler embarqué dans le cours de l'histoire à la manière d'un thriller, même si certains flash-back ou discussions à vocation pédagogiques entrecoupent le film. Une mention particulière à Antoine Gouy qui s'est glissé avec une joie visible dans les habits du souverain.
«Influençable et bougon»
« Je me suis renseigné, j'ai beaucoup lu. C'était quelqu'un qui avait beaucoup moins de majesté que ses prédécesseurs », souligne l'acteur qui a dû aussi apprendre à maîtriser les postures de l'époque - « On ne met jamais les bras droits, on se tient toujours les coudes soit derrière soit devant, appuyé sur la jambe arrière ». Un réalisme historique contrôlé par l'historien Jean-Christian Petitfils, auteur d'une biographie remarquée du roi (Éditions Perrin).
Louis XVI est certes hésitant, « mais c'est un homme très intelligent, pas du tout cet esprit lourd que l'on a décrit, qui passe son temps à chasser à ou limer les serrures, explique Jean-Christian Petitfils (deux clichés pourtant utilisés dans ce docu-fiction). En même temps il est vrai que Louis XVI est faible, influençable, brusque, bougon, et qu'il réagit parfois avec une certaine violence caractéristique des timides ». D'où certainement la scène relatant une querelle conjugale violente entre le roi et la reine en tête-à-tête, contraire à l'étiquette royale de l'époque.
Mais les quelques anachronismes relevés ne retirent rien à la qualité de l'ensemble, même si certains pourront le trouver pour le moins contre-révolutionnaire tant il met en valeur les qualités du roi, minimise ses erreurs et présente le bon peuple sous des dehors pas franchement sympathiques…
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Eléonore nous citait les Mémoires de Mme la baronne Guénard de Méré :
" Je le vois encore cet aimable enfant; il était avec Mme de Soucy, celle qui, depuis, accompagna Madame en Allemagne, lorsque j'eus l'honneur d'être admise dans son appartement; je vois encore son doux sourire; il paraissait flatté du plaisir que nous trouvions à le considérer. L'amie de madame Elisabeth, car madame de Soucy l'était des deux princesses, que sa respectable mère, madame de Mackau, avaient élevées, lui dit de saluer ces dames qui venaient lui faire leur cour; ce qu'il fit avec une grâce charmante.
Ce fut la dernière fois que je vis cette victime dévouée au malheur. Ses traits me sont restés présents, et mon imagination effrayée n'ose comparer ce respect et cet amour qui environnaient son berceau, avec ce cachot infect où l'infâme Robespierre l'a tenu si long-temps enfermé. N'osant livrer ce faible rejeton des rois à la hache homicide qui avait moissonné sa malheureuse famille, il le forçait de descendre dans la tombe par des traitements si barbares, que s'ils n'étaient attestés par des témoins irrécusables, on voudrait, pour l'honneur de l'humanité, croire qu'il n'y a pas eu de monstre capable de les faire souffrir à un enfant aussi innocent qu'infortuné.
Ah ! que n'a t-il pas pu survivre assez long-temps à ce tigre altéré de sang, pour quitter, avec sa sœur, un pays où les intérêts politiques ne permettaient pas qu'il demeurât."
Bien à vous.
" Je le vois encore cet aimable enfant; il était avec Mme de Soucy, celle qui, depuis, accompagna Madame en Allemagne, lorsque j'eus l'honneur d'être admise dans son appartement; je vois encore son doux sourire; il paraissait flatté du plaisir que nous trouvions à le considérer. L'amie de madame Elisabeth, car madame de Soucy l'était des deux princesses, que sa respectable mère, madame de Mackau, avaient élevées, lui dit de saluer ces dames qui venaient lui faire leur cour; ce qu'il fit avec une grâce charmante.
Ce fut la dernière fois que je vis cette victime dévouée au malheur. Ses traits me sont restés présents, et mon imagination effrayée n'ose comparer ce respect et cet amour qui environnaient son berceau, avec ce cachot infect où l'infâme Robespierre l'a tenu si long-temps enfermé. N'osant livrer ce faible rejeton des rois à la hache homicide qui avait moissonné sa malheureuse famille, il le forçait de descendre dans la tombe par des traitements si barbares, que s'ils n'étaient attestés par des témoins irrécusables, on voudrait, pour l'honneur de l'humanité, croire qu'il n'y a pas eu de monstre capable de les faire souffrir à un enfant aussi innocent qu'infortuné.
Ah ! que n'a t-il pas pu survivre assez long-temps à ce tigre altéré de sang, pour quitter, avec sa sœur, un pays où les intérêts politiques ne permettaient pas qu'il demeurât."
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Marie-Antoinette (Estelle Skornik) et Louis XVI (Antoine Gouy)
Le départ de Versailles pour les Tuileries
Le départ de Varennes
Marie Antoinette (Estelle Skornik) à la portière de la berline
Estelle Skornik compose une Marie-Antoinette bien fade. Sans charisme aucun, ni véritable charme, c'est une jolie poupée dont le Roi dispose à sa guise, même lorsqu'il revient de la chasse les vêtements tout ensanglantés... boudoi29
On Lui aurait souhaité plus de caractère pour pouvoir affronter l'adversité révolutionnaire avec moins de dépit que dans le film...
Adélaïde Bon incarne une Madame Elisabeth sportive et pleine de tempérament ! Très bien ! :\\\\\\\\:
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Un commentaire iplein de saveur parce qu'il reprend les idées que chacun a eu en voyant ce film :\\\\\\\\: :
Comme de nombreux Français, j'ai regardé hier soir le "docu-fiction" consacré à la fuite de louis XVI ("Ce jour-là, tout a changé : 21 juin 1791, l’évasion de Louis XVI" réalisé par Arnaud Sélignac, sur France2). Je m'attendais à un téléfilm aussi navesque que le premier volet de la série, relatant la mort d'Henri IV. Mes espoirs n'ont pas été déçus: cette seconde partie est franchement nulle. N'ayant pas envie d'ajouter de la publicité à cette farce -ce travail ayant été pleinement réalisé par Patrice Gélinet, hier en début d'après midi, sur France Inter- mon propos se contentera de commenter quelques aspects de cette "oeuvre" parmi les plus contestables. D'abord, le casting semble avoir été réalisé par une bande d'aveugles: le Louis XVI présenté hier soir ne ressemble en rien à l'original: celui-ci était assez jouflu, avec un large front, un regard doux, un visage avenant. La copie relève de l'usurpation: un jeune dynamique au tempérament parfois colérique, et possédant cinquante kilogrammes de moins que le Bourbon qu'il est sensé incarner: pas de ventre proéminent, pas de double menton... De plus, l'anecdotique et le croustillant occupent une place importante: ainsi cette chasse qui se termine par un pétage de plomb du roi; ainsi cette ébauche de scène coquine, où Marie-Antoinette baisse sa robe et se laisse tripoter par le roi, dont les doigts sont maculés de sang. Ridicule, et improbable. Par ailleurs, les auteurs de ce téléfilm n'hésitent pas à déformer, voire à écorcher l'Histoire: - pour la journée du 5 octobre 1789, l'accent est mis sur la présence d'hommes travestis, et sur la manipulation des parisiennes. Rien n'est dit à propos de la fête organisée à Versailles cinq jours auparavant, durant laquelle des cocardes tricolores auraient été détruites, provocant la colère des Parisiens; - l'accent est mis à plusieurs reprises sur le fait que Louis XVI n'aurait pas voulu quitter le royaume, mais se réfugier à Montmédy afin de rédiger une nouvelle constitution... cette idée est simplement fausse, le roi ayant fui pour se mettre sous la protection de l'empereur d'Autriche; - le téléfilm laisse entendre que Louis XVI refuse que les gardes tirent sur la foule, donnant ainsi l'image d'un roi soucieux du bonheur de ses sujets. La réalité est que l'Etat, y compris sous ce roi, est extrêment violent à l'égard du peuple. Ce fait explique certainement l'attitude barbare des révolutionnaires, dès le 14 juillet 1789: décapitations notamment de Launay, puis quelques jours après de Foulon et de Berthier, puis massacres dans les prisons... - il fait l'impasse sur le retour du roi à Paris, sur le mensonge organisé par l'Assemblée, selon laquelle il aurait été enlevé. Enfin, le téléfilm se termine d'une manière curieuse: d'abord l'on passe directement de l'arrestation du roi à son exécution! Rien n'est dit à propos de la journée du 10 août 1792 et des causes de l'insurrection ayant abouti à l'incarcération du roi, qui relèvent pourtant de la haute trahison (le refus de lever des soldats pour défendre la Patrie). L'exécution elle-même est très mal rendue: l'on a l'impression qu'elle se déroule sur une petite place, au pied d'un palais, au milieu des arbres, alors qu'elle s'est produite sur l'actuelle place de la Concorde. Le film laisse à Louis XVI le temps d'exprimer ses sentiments, alors que les témoignages affirment le contraire, les roulements de tambour étant déclenchés pour empêcher le roi de parler. Ensuite sont passés en revue les destinées des hommes célèbres de la révolution: Camille Desmoulins et sa femme, Danton, Robespierre... pourquoi un tel passage? Où est l'intérêt historique de mettre l'accent sur la mort violente de ces révolutionnaires dans une étude consacrée à la fuite du roi? La critique serait bien moins virulente si ce téléfilm n'avait pas de prétentions scientifiques (d'autres longs métrages abordent le même sujet, sans vouloir pour autant reconstituer scientifiquement cet épisode révolutionnaire: notamment "La nuit de Varennes" d'Ettore Scola: ce joli film est une fiction qui met dans la même voiture Restif de la Bretonne et Casanova!). Ce "docu-fiction" reflète à merveille la situation actuelles des sciences humaines, méprisées par la caste politico-médiatique dirigeante, qui considère que n'importe qui peut écrire l'Histoire, sans respecter aucune règle de méthode ni de déontologie, et en méprisant la recherche.
http://www.paperblog.fr/1629895/ce-jour-la-tout-a-change-l-evasion-de-louis-xvi-sur-france-2/
Bien à vous.
Comme de nombreux Français, j'ai regardé hier soir le "docu-fiction" consacré à la fuite de louis XVI ("Ce jour-là, tout a changé : 21 juin 1791, l’évasion de Louis XVI" réalisé par Arnaud Sélignac, sur France2). Je m'attendais à un téléfilm aussi navesque que le premier volet de la série, relatant la mort d'Henri IV. Mes espoirs n'ont pas été déçus: cette seconde partie est franchement nulle. N'ayant pas envie d'ajouter de la publicité à cette farce -ce travail ayant été pleinement réalisé par Patrice Gélinet, hier en début d'après midi, sur France Inter- mon propos se contentera de commenter quelques aspects de cette "oeuvre" parmi les plus contestables. D'abord, le casting semble avoir été réalisé par une bande d'aveugles: le Louis XVI présenté hier soir ne ressemble en rien à l'original: celui-ci était assez jouflu, avec un large front, un regard doux, un visage avenant. La copie relève de l'usurpation: un jeune dynamique au tempérament parfois colérique, et possédant cinquante kilogrammes de moins que le Bourbon qu'il est sensé incarner: pas de ventre proéminent, pas de double menton... De plus, l'anecdotique et le croustillant occupent une place importante: ainsi cette chasse qui se termine par un pétage de plomb du roi; ainsi cette ébauche de scène coquine, où Marie-Antoinette baisse sa robe et se laisse tripoter par le roi, dont les doigts sont maculés de sang. Ridicule, et improbable. Par ailleurs, les auteurs de ce téléfilm n'hésitent pas à déformer, voire à écorcher l'Histoire: - pour la journée du 5 octobre 1789, l'accent est mis sur la présence d'hommes travestis, et sur la manipulation des parisiennes. Rien n'est dit à propos de la fête organisée à Versailles cinq jours auparavant, durant laquelle des cocardes tricolores auraient été détruites, provocant la colère des Parisiens; - l'accent est mis à plusieurs reprises sur le fait que Louis XVI n'aurait pas voulu quitter le royaume, mais se réfugier à Montmédy afin de rédiger une nouvelle constitution... cette idée est simplement fausse, le roi ayant fui pour se mettre sous la protection de l'empereur d'Autriche; - le téléfilm laisse entendre que Louis XVI refuse que les gardes tirent sur la foule, donnant ainsi l'image d'un roi soucieux du bonheur de ses sujets. La réalité est que l'Etat, y compris sous ce roi, est extrêment violent à l'égard du peuple. Ce fait explique certainement l'attitude barbare des révolutionnaires, dès le 14 juillet 1789: décapitations notamment de Launay, puis quelques jours après de Foulon et de Berthier, puis massacres dans les prisons... - il fait l'impasse sur le retour du roi à Paris, sur le mensonge organisé par l'Assemblée, selon laquelle il aurait été enlevé. Enfin, le téléfilm se termine d'une manière curieuse: d'abord l'on passe directement de l'arrestation du roi à son exécution! Rien n'est dit à propos de la journée du 10 août 1792 et des causes de l'insurrection ayant abouti à l'incarcération du roi, qui relèvent pourtant de la haute trahison (le refus de lever des soldats pour défendre la Patrie). L'exécution elle-même est très mal rendue: l'on a l'impression qu'elle se déroule sur une petite place, au pied d'un palais, au milieu des arbres, alors qu'elle s'est produite sur l'actuelle place de la Concorde. Le film laisse à Louis XVI le temps d'exprimer ses sentiments, alors que les témoignages affirment le contraire, les roulements de tambour étant déclenchés pour empêcher le roi de parler. Ensuite sont passés en revue les destinées des hommes célèbres de la révolution: Camille Desmoulins et sa femme, Danton, Robespierre... pourquoi un tel passage? Où est l'intérêt historique de mettre l'accent sur la mort violente de ces révolutionnaires dans une étude consacrée à la fuite du roi? La critique serait bien moins virulente si ce téléfilm n'avait pas de prétentions scientifiques (d'autres longs métrages abordent le même sujet, sans vouloir pour autant reconstituer scientifiquement cet épisode révolutionnaire: notamment "La nuit de Varennes" d'Ettore Scola: ce joli film est une fiction qui met dans la même voiture Restif de la Bretonne et Casanova!). Ce "docu-fiction" reflète à merveille la situation actuelles des sciences humaines, méprisées par la caste politico-médiatique dirigeante, qui considère que n'importe qui peut écrire l'Histoire, sans respecter aucune règle de méthode ni de déontologie, et en méprisant la recherche.
http://www.paperblog.fr/1629895/ce-jour-la-tout-a-change-l-evasion-de-louis-xvi-sur-france-2/
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
J'avais bien aimé. Si quelqu'un veut le film, un petit MP.
Invité- Invité
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
... toujours aussi gentil, notre Comte !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Téléfilm L'évasion de Louis XVI d'Arnaud Sélignac
Eh bien le texte posté par Majesté montre l'intérêt de notre forum : la rigueur historique comme dit l'auteur montre au contraire que Louis XVI était plus proche de ce téléfilm que tous les autres incarnés à l'écran jusque-là. :roll:
Invité- Invité
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