Hudson Lowe, Betsy Balcombe et Napoléon, à Sainte-Hélène
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Hudson Lowe, Betsy Balcombe et Napoléon, à Sainte-Hélène
Samedi soir dernier dans l'émission consacrée à Napoléon diffusée par ARTE, nous apprenions que pour glorifier encore Napoléon ( et faire pleurer dans les chaumières ) , on avait très probablement beaucoup plus dénigré son geôlier à Sainte-Hélène, Sir Hudson Lowe, qu'il ne le méritait. Lowe fut le zélé gouverneur, de 1816 à 1821, de cette île perdue au milieu de rien dans l'Atlantique sud, désormais à jamais hantée par le souvenir de Napoléon.
Euh ... en effet, sa bobine n'est guère engageante .
Le nom de Hudson Lowe est longtemps resté synonyme d'opprobre pour les Français.
Napoléon, à son arrivée sur l'île Sainte-Hélène en octobre 1815, résida pendant près de deux mois au pavillon des Briars. C'était alors la propriété de William Balcombe, qui deviendra le fournisseur de l'Empereur et des autres exilés français lors de leur séjour sur l'île.
De nombreux épisodes sont relatés sur le séjour de Napoléon auprès de cette famille paisible qui lui fait un accueil agréable, et notamment dans les mémoires de la fille cadette, Elisabeth Balcombe qui semble avoir eu un gros coup de coeur pour l'empereur déchu. Le séjour de Napoléon aux Briars, du 18 octobre au 10 décembre 1815, a probablement été une des périodes les plus heureuses de sa captivité.
Betsy Balcombe a peur de Bonaparte la première fois qu'ils se rencontrent, mais, au fil du temps, parce qu'elle parle un peu de français, elle s'amuse à servir d'interprète. Elle et l'empereur deviennent d’excellents amis. Elle usait même avec lui d'un petit nom familier et l'appelait « Boney » Les officiers et fonctionnaires français étaient jaloux de la jeune Anglaise.
Photograph of print entitled 'Napoléon a l'ile Ste Hélène', with Balcombe family members, ca. 1815, from copy prints of portraits of members of the Balcombe Family, State Library of New South Wales PXB1455
Après le départ de Napoléon pour Longwood House, Betsy Balcombe continue de lui rendre visite. Hudson Lowe désapprouve l'amitié entre les Balcombe et Napoléon, les soupçonnant de transporter des messages secrets en provenance et à destination de Longwood.
De retour en Angleterre, Betsy publiera quelques articles en 1843 dans le New Century Magazine, puis, enrichi de nouveaux détails, un livre, Recollection of the Emperor Napoleon during the first three years of his captivity in the Island of Saint Helena, including the time of his residence at father's house. Une traduction de ces souvenirs par V.M. Desireux est publié en 1965 par la Bibliothèque Mondiale sous le titre "Une Idylle de Napoléon à Sainte-Hélène".
Betsy resta en contact avec la famille Bonaparte toute sa vie.
En 1830, Joseph Bonaparte lui rend visite à Londres afin qu'elle lui raconte ses souvenirs.
Napoléon et Betsy avaient-ils partagé une amourette ?
Je ne sais rien qui me permette de vous en dire plus !
A la proclamation du Second Empire, Elisabeth Balcombe tenta, mais en vain, de se faire nommer dame d'honneur de l'Impératrice. En revanche, Napoléon III la gratifia en lui octroyant une concession de 500 hectares de terres de vignes en Algérie près de Constantine en mémoire de son amitié pour son oncle.
Or donc, revenons à nos moutons, dans sa résidence des Briars, l'empereur déchu restait sous la garde de l'amiral Cockburn, celui-là même qui l'avait emmené à Sainte Hélène, à bord du Northumberland de la Royal Navy.
... que voici :
Bientôt Napoléon rejoignit son lieu de détention définitif, une ferme située sur le plateau de Longwood. Il y était placé sous la surveillance scrupuleuse ( et inquiète ) de Sir Hudson Lowe à partir d'avril 1816.
Lowe s'acquitte de cette mission avec une dureté qui, en France, lui a donné une renommée peu flatteuse. Napoléon, obsédé par la peur du poison, le soupçonnait toujours de vouloir attenter à sa vie. Il disait de lui : « Il a le crime gravé sur le visage. » Mais c'est peut-être à tort que la légende napoléonienne l'accusa de certains méfaits, eh bien comme l'expulsion, par exemple, de Las Cases à la fin de 1816.
Napoléon mourut le 5 mai 1821. Debout devant le corps inerte de l'empereur, Lowe déclara : « Hé bien, Messieurs, c'était le plus grand ennemi de l'Angleterre et le mien aussi ; mais je lui pardonne tout. À la mort d'un si grand homme, on ne doit éprouver qu'une profonde douleur et de profonds regrets. »
Conformément à ses dernières volontés dans le cas où son corps ne devait pas être ramené en Europe, Napoléon Ier fut inhumé le 9 mai 1821 près d'une source, dans la vallée du Géranium (renommée depuis « vallée du Tombeau ») dans un site bordé des trois côtés par les parois abruptes du « Bol à punch du Diable », vaste dépression circulaire.
La tombe, accessible par un sentier sinueux, est recouverte de trois dalles tumulaires et entourée d'une grille en fer sommée de fers de lance, solidement fixée sur son soubassement . Le tout était entouré d’un grillage en bois. Les Français voulurent y graver " Napoléon Ier " mais le général Hudson Lowe exigea que l'inscription soit « général Bonaparte », si bien que la plaque resta nue.
Lowe ne fut pas peu surpris de se rendre compte de son impopularité à son retour en Angleterre, à l'automne 1821 ! Ce fut à ce point que le gouvernement conservateur préféra l'éloigner, en lui promettant un poste de gouverneur au bout du monde, à l'île de Ceylan. Frustré par cet accueil , Lowe fut, de surcroit, blessé de voir son nom sali par le romancier Walter Scott dans sa monumentale « Histoire de Napoléon Bonaparte », parue en 1828.
Il décida de quitter son poste à Ceylan pour se défendre publiquement. Mais la mauvaise situation politique du gouvernement, qui suivait la mort du premier ministre Lord Liverpool, fit qu'on lui conseilla de retourner à son poste. Avec l'arrivée d'un gouvernement libéral, en 1830, les chances de promotion de Lowe devinrent nulles et l'on nomma un autre au poste de gouverneur de Ceylan. Ayant quitté son poste de son propre fait, Lowe resta sans emploi pendant toute la durée au pouvoir du gouvernement libéral.
Il fut quelque peu réhabilité après le retour d'un gouvernement conservateur, mais mourut bientôt dans une quasi-pauvreté le 10 janvier 1844 à Chelsea, et fut inhumé dans l'église de North Audley Street à Londres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hudson_Lowe
https://fr.wikipedia.org/wiki/Betsy_Balcombe
Euh ... en effet, sa bobine n'est guère engageante .
Le nom de Hudson Lowe est longtemps resté synonyme d'opprobre pour les Français.
Napoléon, à son arrivée sur l'île Sainte-Hélène en octobre 1815, résida pendant près de deux mois au pavillon des Briars. C'était alors la propriété de William Balcombe, qui deviendra le fournisseur de l'Empereur et des autres exilés français lors de leur séjour sur l'île.
De nombreux épisodes sont relatés sur le séjour de Napoléon auprès de cette famille paisible qui lui fait un accueil agréable, et notamment dans les mémoires de la fille cadette, Elisabeth Balcombe qui semble avoir eu un gros coup de coeur pour l'empereur déchu. Le séjour de Napoléon aux Briars, du 18 octobre au 10 décembre 1815, a probablement été une des périodes les plus heureuses de sa captivité.
Betsy Balcombe a peur de Bonaparte la première fois qu'ils se rencontrent, mais, au fil du temps, parce qu'elle parle un peu de français, elle s'amuse à servir d'interprète. Elle et l'empereur deviennent d’excellents amis. Elle usait même avec lui d'un petit nom familier et l'appelait « Boney » Les officiers et fonctionnaires français étaient jaloux de la jeune Anglaise.
Photograph of print entitled 'Napoléon a l'ile Ste Hélène', with Balcombe family members, ca. 1815, from copy prints of portraits of members of the Balcombe Family, State Library of New South Wales PXB1455
Après le départ de Napoléon pour Longwood House, Betsy Balcombe continue de lui rendre visite. Hudson Lowe désapprouve l'amitié entre les Balcombe et Napoléon, les soupçonnant de transporter des messages secrets en provenance et à destination de Longwood.
De retour en Angleterre, Betsy publiera quelques articles en 1843 dans le New Century Magazine, puis, enrichi de nouveaux détails, un livre, Recollection of the Emperor Napoleon during the first three years of his captivity in the Island of Saint Helena, including the time of his residence at father's house. Une traduction de ces souvenirs par V.M. Desireux est publié en 1965 par la Bibliothèque Mondiale sous le titre "Une Idylle de Napoléon à Sainte-Hélène".
Betsy resta en contact avec la famille Bonaparte toute sa vie.
En 1830, Joseph Bonaparte lui rend visite à Londres afin qu'elle lui raconte ses souvenirs.
Napoléon et Betsy avaient-ils partagé une amourette ?
Je ne sais rien qui me permette de vous en dire plus !
A la proclamation du Second Empire, Elisabeth Balcombe tenta, mais en vain, de se faire nommer dame d'honneur de l'Impératrice. En revanche, Napoléon III la gratifia en lui octroyant une concession de 500 hectares de terres de vignes en Algérie près de Constantine en mémoire de son amitié pour son oncle.
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Or donc, revenons à nos moutons, dans sa résidence des Briars, l'empereur déchu restait sous la garde de l'amiral Cockburn, celui-là même qui l'avait emmené à Sainte Hélène, à bord du Northumberland de la Royal Navy.
... que voici :
Bientôt Napoléon rejoignit son lieu de détention définitif, une ferme située sur le plateau de Longwood. Il y était placé sous la surveillance scrupuleuse ( et inquiète ) de Sir Hudson Lowe à partir d'avril 1816.
Lowe s'acquitte de cette mission avec une dureté qui, en France, lui a donné une renommée peu flatteuse. Napoléon, obsédé par la peur du poison, le soupçonnait toujours de vouloir attenter à sa vie. Il disait de lui : « Il a le crime gravé sur le visage. » Mais c'est peut-être à tort que la légende napoléonienne l'accusa de certains méfaits, eh bien comme l'expulsion, par exemple, de Las Cases à la fin de 1816.
Napoléon mourut le 5 mai 1821. Debout devant le corps inerte de l'empereur, Lowe déclara : « Hé bien, Messieurs, c'était le plus grand ennemi de l'Angleterre et le mien aussi ; mais je lui pardonne tout. À la mort d'un si grand homme, on ne doit éprouver qu'une profonde douleur et de profonds regrets. »
Conformément à ses dernières volontés dans le cas où son corps ne devait pas être ramené en Europe, Napoléon Ier fut inhumé le 9 mai 1821 près d'une source, dans la vallée du Géranium (renommée depuis « vallée du Tombeau ») dans un site bordé des trois côtés par les parois abruptes du « Bol à punch du Diable », vaste dépression circulaire.
La tombe, accessible par un sentier sinueux, est recouverte de trois dalles tumulaires et entourée d'une grille en fer sommée de fers de lance, solidement fixée sur son soubassement . Le tout était entouré d’un grillage en bois. Les Français voulurent y graver " Napoléon Ier " mais le général Hudson Lowe exigea que l'inscription soit « général Bonaparte », si bien que la plaque resta nue.
Lowe ne fut pas peu surpris de se rendre compte de son impopularité à son retour en Angleterre, à l'automne 1821 ! Ce fut à ce point que le gouvernement conservateur préféra l'éloigner, en lui promettant un poste de gouverneur au bout du monde, à l'île de Ceylan. Frustré par cet accueil , Lowe fut, de surcroit, blessé de voir son nom sali par le romancier Walter Scott dans sa monumentale « Histoire de Napoléon Bonaparte », parue en 1828.
Il décida de quitter son poste à Ceylan pour se défendre publiquement. Mais la mauvaise situation politique du gouvernement, qui suivait la mort du premier ministre Lord Liverpool, fit qu'on lui conseilla de retourner à son poste. Avec l'arrivée d'un gouvernement libéral, en 1830, les chances de promotion de Lowe devinrent nulles et l'on nomma un autre au poste de gouverneur de Ceylan. Ayant quitté son poste de son propre fait, Lowe resta sans emploi pendant toute la durée au pouvoir du gouvernement libéral.
Il fut quelque peu réhabilité après le retour d'un gouvernement conservateur, mais mourut bientôt dans une quasi-pauvreté le 10 janvier 1844 à Chelsea, et fut inhumé dans l'église de North Audley Street à Londres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hudson_Lowe
https://fr.wikipedia.org/wiki/Betsy_Balcombe
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hudson Lowe, Betsy Balcombe et Napoléon, à Sainte-Hélène
Deux coups de cravache en pleine poire, ça ne doit pas faire du bien.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
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