Marie-Antoinette, la légèreté et la constance. De Hélène Delalex

Nous l'avions annoncé lorsque nous avions présenté :

 Napoléon, la certitude et l'ambition. De Charles-Eloi Vial

le premier titre de la " Bibliothèque des illustres ", une nouvelle collection lancée en partenariat par Perrin et la Bibliothèque nationale de France : les volumes à suivre seraient consacrés à Mazarin et Marie-Antoinette !

Il s'agit de biographies très richement illustrées (notamment grâce aux fonds de la Bibliothèque nationale de France), vendues à un prix raisonnable (une vingtaine d'euros).

Spoiler:

Voici donc, à paraître cet automne :

Marie-Antoinette
La femme et le mythe OU La légèreté et la constance (il semblerait que les éditeurs hésitent encore...)
Hélène Delalex
Eds Perrin et Bibliothèque nationale de France (oct. 2021)



Première présentation :

La plus célèbre des reines sous un jour nouveau

Tout n'a pas été dit sur Marie-Antoinette, et tout n'a pas été montré non plus. En s'appuyant sur les extraordinaires collections de la Bibliothèque nationale de France, Hélène Delalex a repris le dossier pour un salutaire retour aux sources : documents d'archives, livres, lettres, gravures et dessins, méconnus ou inédits, confèrent un éclairage original à cette biographie centrée sur la femme, sa vie quotidienne et son entourage, encore enrichie par des documents rares provenant des Archives nationales et des œuvres prestigieuses du château de Versailles.

Ce rapport particulier aux documents d'époque permet de faire émerger un portrait fidèle de la souveraine dans sa jeunesse, à l'apogée de son règne puis à son déclin, de montrer les lieux où elle a vécu, les événements auxquels elle a pris part, ses proches et certains objets qui lui ont appartenu.

Tout l'art d'Hélène Delalex consiste à rendre la parole aux témoins qui l'ont le mieux connue, et surtout à laisser Marie-Antoinette nous parler d'elle-même grâce à sa correspondance. Outre le destin tragique d'une souveraine, l'iconographie permet aussi de revenir sur la légende noire, née à la veille de la Révolution, et sur le mythe apparu après son exécution, qui font de la dernière reine de France une énigme de l'Histoire, à la fois aimée et détestée, admirée et conspuée, sans jamais lasser le public et ce depuis plus de deux siècles.



Nous connaissons bien Hélène Delalex, conservateur du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, commissaire de plusieurs grandes expositions, chargée de cours d’histoire de l’art et du patrimoine à l’Université Sorbonne-Paris-IV, et également l’auteur de nombreux ouvrages dont deux, déjà consacrés à Marie-Antoinette :




Vous retrouverez sa biographie, et " le Versailles de Hélène Delalex ", sur le site internet du château, ici  :

Châteaux de Versailles - Biographie Hélène Delalex


Image : Babelio

Il semblerait que l'éditeur ait enfin choisi le sous titre de cette " biographie illustrée " : Marie-Antoinette. La légèreté et la constance.
Je change donc le titre de ce sujet.

La sortie du livre est prévue pour le mois de novembre prochain. Nous l'attendons avec impatience.
Nouveau choix pour la couverture.  

Le livre sera disponible à la vente dès le 10 novembre prochain.  
Dans l'attente de quelques illustrations, voici la présentation du livre communiquée par l'éditeur :


Marie-Antoinette
La légèreté et la constance
Hélène Delalex
Collection : La Bibliothèque des illustres
Editions Perrin / Bibliothèque nationale de France (Nov. 21)
312 pages



Présentation :

Tout n’a pas été dit sur Marie-Antoinette, et tout n’a pas été montré non plus. En s’appuyant sur les extraordinaires collections de la Bibliothèque nationale de France, Hélène Delalex a repris le dossier pour un salutaire retour aux sources : documents d’archives, livres, lettres, gravures et dessins, méconnus ou inédits, confèrent un éclairage original à cette biographie centrée sur la femme, sa vie quotidienne et son entourage, encore enrichie par des documents rares provenant des Archives nationales et des œuvres prestigieuses du château de Versailles.

Ce rapport particulier aux documents d’époque permet de faire émerger un portrait fidèle de la souveraine dans sa jeunesse, à l’apogée de son règne puis à son déclin, de montrer les lieux où elle a vécu, les événements auxquels elle a pris part, ses proches et certains objets qui lui ont appartenu.

Tout l’art d’Hélène Delalex consiste à rendre la parole aux témoins qui l’ont le mieux connue, et surtout à laisser Marie-Antoinette nous parler d’elle-même grâce à sa correspondance. Outre le destin tragique d’une souveraine, l’iconographie permet aussi de revenir sur la légende noire, née à la veille de la Révolution, et sur le mythe apparu après son exécution, qui font de la dernière reine de France une énigme de l’Histoire, à la fois aimée et détestée, admirée et conspuée, sans jamais lasser le public et ce depuis plus de deux siècles.

Qui est l'auteur ?

Hélène Delalex est conservateur du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Commissaire de nombreuses expositions, elle a également écrit de nombreux ouvrages sur Versailles et l’Ancien Régime, dont Le Carrousel du Roi-Soleil (2016) et Un jour avec Marie-Antoinette (2015).

Encore un recueil de belles photos qui en chassera un autre dans les rayons...

Je me demande ce qu'il peut y avoir de nouveau dans cet ouvrage, j'ai comme un gros doute.

J'ai tendance à faire confiance à Hélène Delalex, il existe certainement dans le fonds de la BNF quantité d'estampes dont certaines méritent plus d'attention. Elles pourraient trouver leur place dans un livre de cette collection. J'ai vu le titre consacré à Napoléon, j'ai trouvé la mise en page soignée et aérée. Ceci dit, elle ne peut avoir composé son livre uniquement autour de la gravure, je suis donc très curieux (et utilise déjà mon joker pour ne rien dire sur la couverture)...

C'est le troisième ouvrage de l'auteure autour du même thème. Pourquoi donc tant d'auteures (plus que d'auteurs, il faut bien le constater) bégayent-elles à ce point avec Marie-Antoinette?

Hélène Delalex devait en tout cas être suffisamment riche en inédits pour ne prêter aucune attention à un certain tableau où deux messieurs parmi les piliers de ce Forum voulaient voir une vestale hier . Pour sa part - à supposer que les communications modernes arrivent jusqu'à Versailles - l'auteure du livre à venir n'y aura prêté aucune attention.

Heureusement que nous sommes plus curieux sur ce Forum!

Le livre se trouve chez tous vos libraires depuis ce 10 novembre...
Voici quelques pages, en extraits, qui témoignent de la richesse des illustrations de cette collection de la Bibliothèque des illustres

Bonnefoy du Plan a écrit:
(et utilise déjà mon joker pour ne rien dire sur la couverture)...Heureusement que nous sommes plus curieux sur ce Forum!

Comme vous dites. Joker pour moi aussi

L'intention est sans doute bonne, mais quelque chose me dit que ce livre n'apporte pas grand chose, sauf peut être une énième manière de s'attendrir sur Marie-Antoinette, qui fait toujours recette. Les amateurs nous en diront plus long.

Je l'ai acheté aujourd'hui. Très beau livre avec de magnifiques illustrations. Au vu des pages feuilletées, le style semble aérien et très agréable à la lecture !

... et parmi les illustrations, page 100, un détail qui n'aura pas échappé à Eddy2000, la Coeffure à la Cléopâtre, vignette numéro 23 du Nouveau Jeu des Modes Françaises par Robert Sayer en 1778.  

J'en reprends la version disponible sur Gallica, beaucoup moins "propre" que celle de l'Arsenal reproduite dans le livre.

L'autrice présente son ouvrage sur la chaîne vidéo de la célèbre librairie Mollat (durée environ 9 mn) :

La Nuit la Neige.
Merci pour cette vidéo. Hélène Delalex est très sympa..
L

Oui, très !  

Marie-Jeanne a écrit:
L'intention est sans doute bonne, mais quelque chose me dit que ce livre n'apporte pas grand chose, sauf peut être une énième manière de s'attendrir sur Marie-Antoinette, qui fait toujours recette.

Sans doute, sans doute, chère Marie-Jeanne, mais ce qui m'intéresse dans toutes ces nouvelles publications sur Marie-Antoinette , c'est la subjectivité personnelle des historiens et, de là, constater comment évolue l'appréciation générale de leur aréopage sur certains points historiques bien précis ...  si bien que, crac !  j'achète le livre, en vue de mon habituel petit débriefing.

Je l'ai en main .    
 Le texte truffé d'iconographie est très agréable à parcourir .

Merci pour ces premières impressions. Tu nous diras s'il y a tant d'illustrations inédites ?

Je l'ai feuilleté rapidement à la FNAC mais je ne l'ai pas encore acheté car je suis quasi certain que je vais me le faire offrir par au moins 10 personnes à Noël...

Apparemment, H. Delalex a trouvé une lettre inédite de Marie-Antoinette aux archives, dans laquelle elle indique qu'elle ne donnera la clé de Trianon qu'aux personnes qu'elle aura nommément désignées - et que cette clé devra porter le nom de chacune des personnes ainsi désignées... toujours cette quête d'intimité !

H. Delalex parle également du système de fermeture des portes des chambres de la reine, actionnables depuis son lit... sujet dont nous avons abondamment parlé sur ce forum il y a plusieurs années (cf l'ouvrage de Marguerite Jallut).

Duc d'Ostrogothie a écrit:Apparemment, H. Delalex a trouvé une lettre inédite de Marie-Antoinette aux archives

Pas vraiment une lettre, disons plutôt une note en bas de page, reproduite dans le livre dans son intégralité.
Cette note est à l'intention d'un certain Bonnefoy du Plan, toujours dévoué, toujours zélé...

D'où ma nouvelle signature, mon cher!
Qu'on se le dise, pour les clés, il faut passer par Bonnefoy

Bonnefoy du Plan a écrit:
Qu'on se le dise, pour les clés, il faut passer par Bonnefoy

Tout à fait.

Tandis que Louis XVI se passionnait pour la serrurerie, Marie-Antoinette n'avait de cesse de vouloir s'enfermer à clé dans ses appartements.

N'est -ce pas curieux ?

La nuit, la neige a écrit:
Merci pour ces premières impressions. Tu nous diras s'il y a tant d'illustrations inédites ?

... pour moi, oui certainement .
... pour un spécialiste comme toi, dont les galeries virtuelles regorgent de merveilles,  sans doute beaucoup moins .

Par exemple, pour l'ignorante que je suis :  

Bonnefoy du Plan a écrit:
D'où ma nouvelle signature, mon cher!

J'aimais bien aussi :  
Vous avez quelque chose de si touchant dans toute votre personne qu'on a peine à vous refuser...

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Tandis que Louis XVI se passionnait pour la serrurerie, Marie-Antoinette n'avait de cesse de vouloir s'enfermer à clé dans ses appartements.
N'est -ce pas curieux ?  
H. Delalex parle également du système de fermeture des portes des chambres de la reine, actionnables depuis son lit... sujet dont nous avons abondamment parlé sur ce forum il y a plusieurs années (cf l'ouvrage de Marguerite Jallut).

Oui, ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2410-amenagements-pour-visites-privees-au-chateau-de-versailles?highlight=am%C3%A9nagements
Et voici que notre cordon ressurgit des profondeurs, tel un serpent de mer .
 Evelyne Lever le mentionnait dans son dernier ouvrage " Le grand amour de Marie-Antoinette " et Hélène Delalex en touche également un mot dans la petite vidéo postée par notre ami la nuit, la neige juste en amont.

Sinon, petites réflexions personnelles en passant :

Sur les Polignac, qui sont présentés comme un ramassis de profiteurs, je remarque qu'Hélène Delalex les connaît fort peu car elle donne Vaudreuil pour amant à la comtesse Diane, et Yolande ( Gabrielle ) pour une gouvernante des Enfants de France assez irresponsable, avec citation à l'appui de Mme de Mackau ( la sous-gouvernante ) via Bombelles, son gendre. Ce jour où le roi se fâche parce qu'il ne trouve pas Mme de Polignac auprès des petits, la gouvernante a été priée par la reine de l'accompagner à un bal ( et non pas l'inverse, nous nous en doutons bien ! ) .
D'autres mémorialistes font au contraire grand éloge du dévouement avec lequel l'amie de la reine remplit sa charge, mais ceux-là ne sont pas cités.

Concernant la question délicate du fatal article, Hélène Delalex ne pense pas que la bonne parole de Joseph ait suffit à " débloquer " Louis XVI, mais bien plutôt qu'il a exhorté son beau-frère à se soumettre enfin à un petit geste chirurgical.
Et le miracle opère : Marie-Antoinette est grosse.
C'est ce que j'incline à croire aussi, même si je suis bien la seule dans le Forum ... et même si aucun rapport médical du temps ne l'atteste. La correspondance Mercy / Marie-Thérèse est très révélatrice à ce sujet. C'est le noeud gordien de l'alliance, l'idée fixe de l'impératrice qui revient très très pesamment, tout le temps, sur ladite opération.

Les événements du règne me paraissent un peu survolés, et les questions politiques peut-être seulement effleurées. J'ai l'impression que l'Histoire coule trop vite, comme l'eau d'Avray entre les doigts.
Les mémoires de Mme Campan semblent être la source récurrente. Ah ! petit détail : M. Campan est le beau-père et non le mari d'Henriette.

Fersen incarne toute la séduction masculine et l'on comprend, à lire Hélène Delalex, que Marie-Antoinette soit tombée comme une mouche. L'essentiel est dit sur leur idylle, mais pas ( me semble-t-il ) sur le rôle politique de Fersen dans le chaos de la Révolution.
Par ailleurs, non, non, et non, Marie-Antoinette n'écrit absolument pas aussi tendrement à Mme de Polignac qu'à son Suédois ! Tous les termes affectueux dont elle gratifie son amie, Marie-Antoinette pourrait aussi bien les écrire à une autre amie ou à n'importe laquelle de ses soeurs . Ce qu'elle écrit à Fersen, elle ne pourrait l'écrire ni à son frère, ni à un ami... à personne d'autre qu'à lui.
Ouf ! Hélène Delalex évite tout en souplesse l'écueil de la oui-ou-non consommation.

Pour ce qui est des illustrations, nous avons bien sans conteste un livre BNF (rien à dire, c'est le propos de la Collection), tout comme il en existe tant que l'on pourrait de même estampiller RMN.
Il reste possible de faire différemment, en ouvrant d'autres collections et en embrassant plus large  
C'est la promesse hélas non tenue par Citadelles et Mazenod il y a quelques années.

Il est vrai que les familiers de Gallica ne trouveront pas grand chose d'inédit dans ce livre, où la photogravure laisse parfois à désirer. Pour autant, la sélection de Madame Delalex reste fort plaisante, même si - à mon avis - elle aurait pu se concentrer plus prioritairement sur Marie-Antoinette elle-même, car certaines estampes (notamment dans la Collection de Vinck) méritent vraiment d'être mieux connues.

Je me permets de poster ici deux de celles que vous montrez plus haut.
Petit clin d'œil à notre MARIE ANTOINETTE, qui comprendra.





Louis-Marin Bonnet (d’après M. Van Loo)
le dauphin et la dauphine
manière de crayon, tirage sanguine, 1774
51,0x39,5cm
Paris, Bibliothèque nationale de France
(Collection De Vinck, N° 219 et 218)


J'ai pour ma part beaucoup de difficulté a reconnaître le trait de Madame Vigée Le Brun dans le dessin très scolaire que vous reprenez pour première illustration et que personne parmi les sachants ne semble pourtant contester

Bonnefoy du Plan a écrit:

Je me permets de poster ici deux de celles que vous montrez plus haut.

Je vous remercie.

Merci Eléonore pour toutes ces appréciations. Je l'ai acheté à la sortie car je l'avais repéré de longue date. Je ne suis pas surpris du fait que vous nous disiez que Mme Campan est l'une des sources principales, l'ayant lu dans une autre critique ailleurs. Je ne l'ai pas encore lu, mais j'ai trouvé le style aérien et limpide en le feuilletant (oui, je sais, je suis sans doute trop sensible au style ).

Merci Elie pour ces images et ce premier compte rendu de lecture.  

Mme de Sabran a écrit:
... pour un spécialiste comme toi, dont les galeries virtuelles regorgent de merveilles,  sans doute beaucoup moins .

Alors, vois-tu, je crois n'avoir jamais vu l'estampe du dessin de Vigée Le Brun. Et je partage tout à fait l'avis de Bonnefoy : j'ai du mal à imaginer Mme Le Brun réaliser un dessin aussi grossier de la reine, et quel dommage pour sa postérité...
D'ailleurs quelle est sa cote, précisément, à la BNF ? Je ne le retrouve pas sur Gallica.

Les autres gravures ont déjà été présentées ici, en effet.


J'ouvre rapidement une petite parenthèse pour préciser que je trouve tout à fait consternant, et grotesque, de penser que les mots que Marie-Antoinette écrit à Fersen seraient de la même eau que ceux adressés à Mme de Polignac !    

Rappelons que la personne à qui Marie-Antoinette, femme mariée, reine de France, écrit ces mots est un homme, qui n'est ni son mari, ni de sa famille. C'est déjà suffisant, au 18e comme au 21e siècle !  

Pour ceux que cela intéresse, voici notre mini sujet concernant les :

Lettres de Marie-Antoinette à Mme de Polignac

La nuit, la neige a écrit:
Merci Elie pour ces images et ce premier compte rendu de lecture.  

J'ouvre rapidement une petite parenthèse pour préciser que je trouve tout à fait consternant, et grotesque, de penser que les mots que Marie-Antoinette écrit à Fersen seraient de la même eau que ceux adressés à Mme de Polignac !    

Rappelons que la personne à qui Marie-Antoinette, femme mariée, reine de France, écrit ces mots est un homme, qui n'est ni son mari, ni de sa famille. C'est déjà suffisant, au 18e comme au 21e siècle !  

Tu me combles de plaisir tout simplement !  
Parfois les bras m'en tombent...  comment peut-on ne pas différencier le langage amoureux de celui de l'amitié ?!

A quoi ça sert que REX se décarcasse?

...