L'anecdote du pied écrasé de l'exécuteur des jugements

Bonjour à tous et à toutes,

Je m'intéresse aux gravures anciennes et à l'architecture française, en particulier celle d'après la Renaissance, avant la période moderne.
Je suis tombé par hasard sur une gravure intitulée: "La Veuve Capet à la Guillotine".
Elle illustre une anecdote touchante racontant que MA d'Autriche aurait marché par mégarde sur le pied de l'exécuteur des Jugements en montant à l'échafaud, et qu'elle se serait excusée auprès de l'intéressé, affirmant qu'elle ne l'avait pas fait exprès.

Voici la gravure sur Gallica à la BNF: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6949966m.item



Je voudrais savoir si certains ici pouvaient confirmer l'authenticité de cette histoire.


Merci d'avance et bonne soirée

Oui, de nombreux ouvrages rapportent ce fait, qui donc peut être authentifié. Ce serait d'ailleurs les toutes dernières paroles de la Reine

Bonsoir, Yoann, soyez le bienvenu dans le Forum de Marie-Antoinette.

Les avis sont partagés parmi nous. L'anecdote est poignante, est-elle bien authentique ?  Marie-Antoinette avait ce qu'elle appelait sa "mauvaise jambe", une faiblesse qui faisait peut-être tourner son pied.  De plus, si elle venait réellement de perdre, en gravissant l'échelle de l'échafaud "à la bravade", ce petit soulier conservé par le musée des Beaux Arts de Caen, elle boitillait sans doute.  Souffrant par ailleurs d'hémorragies continuelles, elle était faible, et grelottait de froid.  Enfin, dans ce triste état, elle a pu vaciller d'horreur devant le couperet et, tout cela aidant,  marcher bien involontairement sur le pied du bourreau.  Ce n'est pas impossible.  Si cela a été le cas, l'affabilité de ce mot d'excuse pourrait cadrer avec son caractère.
Cette anecdote a été si souvent rapportée ...   il faudrait en rechercher la source.

Duc d'Ostrogothie a écrit:
On raconte que, ayant marché par mégarde sur le pied du bourreau, Marie-Antoinette se serait excusée :

"Je vous demande pardon, Monsieur"

L'anecdote est-elle authentique ?

D'après mes recherches, cette citation apparaît pour la première fois dans l'ouvrage d'Horace Viel-Castel "Marie-Antoinette et la Révolution", paru en 1859.
Viel-Castel prétend tenir cette anecdote d'un certain Monsieur Morin, à qui le bourreau Samson, avait, dit-il, rapporté ces mots.

Extrait de l'ouvrage d'Horace Viel-Castel, citant une lettre du sieur Morin :

"... je tiens de l'exécuteur Samson, lui-même, que la reine pendant les tristes préparatifs de son exécution lui ayant marché sur le pied et celui-ci en ayant ressenti une vive douleur, la reine lui dit : "je vous demande pardon, Monsieur." J'ai recueilli ce renseignement étant employé, fort jeune, au bureau de la police, à l'administration du département de Seine-et-Oise à Versailles, où Samson se trouvait pour ses affaires personnelles..."

Merci beaucoup pour vos réponses. La description de cette exécution dans l'ouvrage d' Horace Viel-Castel est triste et consternante. Le prélude à un gouvernement pour lequel on a inventé le terme "terrorisme"... puisque "tyrannie" était déjà réservé ...

Les évènements qu'on peut découvrir dans ces documents d'une époque, en réalité pas si lointaine, et dans un français très accessible, me semblent plutôt éloignés des descriptions scolaires dont je me souviens.

En fait, on retrouve toujours les mêmes images et caricatures d'époque dans les manuels scolaires, et avec le recule je les trouve vraiment peu didactiques.

J'ai l'impression de découvrir dans ces gravures une Histoire à la fois plus vivante et nuancée. Mais cela ne suffira pas à faire de moi un royaliste pour autant !

Les massacres sont-ils nécessaires pour faire évoluer fondamentalement le régime politique d'un pays? Je laisserais René Girard développer cette question cruciale... En attendant la prochaine révolution, qui me semble couver sous l'apparente apathie de la France de ce début du XXIe siècle.

Tous ses bourreaux n'ont pas eu le même courage quand leur tour fut venu.