Carlo Antonio Bertinazzi, Arlequin et Marie-Antoinette
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Carlo Antonio Bertinazzi, Arlequin et Marie-Antoinette
Drôle de sujet, me direz-vous. En fait, il ne s'agit que d'une petite anecdote assez méconnue que j'aurais aussi bien pu intituler : Plume de paon, queue de lapin, Arlequin et Marie-Antoinette .
La mode, si extravagante fin XVIIIème, s'attira les caricatures les plus outrées
dénonçant le ridicule des coiffures féminines . Ces images circulaient partout.
Quelques-unes rappelaient malicieusement les traits de la reine. Malgré les remontrances véhémentes de Marie-Thérèse, Marie-Antoinette s'appropriait la mode, la devançait, la lançait ... Les plumes étaient l'un des ornements favoris et donnaient aux coiffures des volumes et des hauteurs démesurées.
Or, à cette époque se produisait dans les théâtres parisiens Bertinazzi, un acteur italien qui excellait dans le personnage d'Arlequin.
Carlo Antonio Bertinazzi, connu sous le nom de théâtre Carlin, naquit le 2 décembre 1710 à Turin ; il mourut le 6 septembre 1783 à Paris. Comédien et auteur dramatique italien, il s'acquit en France une grande notoriété.
Italian actor and playwright Carlo Antonio Bertinazzi (1710-1783)
by J. Coutellier (fl. 2nd half of 18th century, Paris)
image WIKI
Curieusement, ce dénommé Carlin aurait donné son nom à la race de chien éponyme, nous dit WIKI ( ), information reprise par Christine Orban dans son Charmer, s'égarer et mourir consacré à Marie-Antoinette .
Si l'on en juge par le portrait ci-dessus, Bertinazzi avec ses très gros yeux, son visage et nez rond écrasés, ressemble effectivement à cette petite bête .
Quoi qu'il en soit, Carlin remplit au Théâtre Italien de Paris, depuis 1742 et jusqu'à sa retraite, le rôle d'Arlequin avec un succès continu. Il faisait les délices des spectateurs par son jeu vrai, naturel et comique, l'authenticité de son accent italien et la gaieté de ses lazzi.
Il a laissé une Correspondance avec Clément XIV considérée comme apocryphe, ainsi que le manuscrit d'une comédie en cinq actes datant de 1763, Les Nouvelles Métamorphoses d'Arlequin.
Arlequin, que nous connaissons bien , est l’un des plus célèbres personnages de la comédie italienne de la fin de la Renaissance, la commedia dell’arte.
Selon la tradition, c'est un paysan originaire de Bergame, ville du nord de l’Italie dont les habitants sont réputés pour leur sottise. Son apparence est caractéristique : il porte un costume composé de pièces d’étoffe de multiples couleurs, son visage est recouvert d’un masque de couleur noire pourvu d’un nez crochu, sur sa tête un bonnet d’où pend une queue de lapin, un bâton est glissé dans sa ceinture. Il parle le dialecte de sa ville et se livre à des pitreries et à des gesticulations burlesques.
Voici la statue d'Arlequin qui est conservée au musée Carnavalet.
Statuette d'Arlequin en plâtre peint provenant du Théâtre Séraphin
et conservée au musée Carnavalet, à Paris
Image WIKI
Or il advint que Bertinazzi, alias Carlin, alias Arlequin produisit son one man show devant toute la Cour, le roi et Marie-Antoinette... Ce soir-là, il fit une entorse à la tradition vestimentaire de son personnage et troqua sa queue de lapin contre une très longue plume de paon.
( Havard Oscar, Les Femmes illustres de la France )
On voulait le punir; mais il passa pour certain qu'il n'avait point agi sans ordre !
Est-ce à dire qu'un tel ordre émanait de Louis XVI, lui-même, qui voulait que soit épinglée la folie des coiffures à plumes, des femmes en général, de la sienne en particulier ?!! Je ne saurais dire, mais nous savons que le roi pouvait se montrer facétieux.
Il taquina Marie-Antoinette une autre fois, ainsi:
Quant à la queue de lapin ...
elle devint un mélodrame-arlequinade-féerie-comique, en trois actes, à grand spectacle ;
Par MM. Frédéric et Ribié. Musique de M. Lanusse. Ballets de M. Hullin.
Représenté, pour la première fois, sur le théâtre de la Gaîté, le 21 novembre 1807.
La mode, si extravagante fin XVIIIème, s'attira les caricatures les plus outrées
dénonçant le ridicule des coiffures féminines . Ces images circulaient partout.
Quelques-unes rappelaient malicieusement les traits de la reine. Malgré les remontrances véhémentes de Marie-Thérèse, Marie-Antoinette s'appropriait la mode, la devançait, la lançait ... Les plumes étaient l'un des ornements favoris et donnaient aux coiffures des volumes et des hauteurs démesurées.
Or, à cette époque se produisait dans les théâtres parisiens Bertinazzi, un acteur italien qui excellait dans le personnage d'Arlequin.
Carlo Antonio Bertinazzi, connu sous le nom de théâtre Carlin, naquit le 2 décembre 1710 à Turin ; il mourut le 6 septembre 1783 à Paris. Comédien et auteur dramatique italien, il s'acquit en France une grande notoriété.
Italian actor and playwright Carlo Antonio Bertinazzi (1710-1783)
by J. Coutellier (fl. 2nd half of 18th century, Paris)
image WIKI
Curieusement, ce dénommé Carlin aurait donné son nom à la race de chien éponyme, nous dit WIKI ( ), information reprise par Christine Orban dans son Charmer, s'égarer et mourir consacré à Marie-Antoinette .
Si l'on en juge par le portrait ci-dessus, Bertinazzi avec ses très gros yeux, son visage et nez rond écrasés, ressemble effectivement à cette petite bête .
Quoi qu'il en soit, Carlin remplit au Théâtre Italien de Paris, depuis 1742 et jusqu'à sa retraite, le rôle d'Arlequin avec un succès continu. Il faisait les délices des spectateurs par son jeu vrai, naturel et comique, l'authenticité de son accent italien et la gaieté de ses lazzi.
Il a laissé une Correspondance avec Clément XIV considérée comme apocryphe, ainsi que le manuscrit d'une comédie en cinq actes datant de 1763, Les Nouvelles Métamorphoses d'Arlequin.
Arlequin, que nous connaissons bien , est l’un des plus célèbres personnages de la comédie italienne de la fin de la Renaissance, la commedia dell’arte.
Selon la tradition, c'est un paysan originaire de Bergame, ville du nord de l’Italie dont les habitants sont réputés pour leur sottise. Son apparence est caractéristique : il porte un costume composé de pièces d’étoffe de multiples couleurs, son visage est recouvert d’un masque de couleur noire pourvu d’un nez crochu, sur sa tête un bonnet d’où pend une queue de lapin, un bâton est glissé dans sa ceinture. Il parle le dialecte de sa ville et se livre à des pitreries et à des gesticulations burlesques.
Voici la statue d'Arlequin qui est conservée au musée Carnavalet.
Statuette d'Arlequin en plâtre peint provenant du Théâtre Séraphin
et conservée au musée Carnavalet, à Paris
Image WIKI
Or il advint que Bertinazzi, alias Carlin, alias Arlequin produisit son one man show devant toute la Cour, le roi et Marie-Antoinette... Ce soir-là, il fit une entorse à la tradition vestimentaire de son personnage et troqua sa queue de lapin contre une très longue plume de paon.
( Havard Oscar, Les Femmes illustres de la France )
On voulait le punir; mais il passa pour certain qu'il n'avait point agi sans ordre !
Est-ce à dire qu'un tel ordre émanait de Louis XVI, lui-même, qui voulait que soit épinglée la folie des coiffures à plumes, des femmes en général, de la sienne en particulier ?!! Je ne saurais dire, mais nous savons que le roi pouvait se montrer facétieux.
Il taquina Marie-Antoinette une autre fois, ainsi:
Quant à la queue de lapin ...
elle devint un mélodrame-arlequinade-féerie-comique, en trois actes, à grand spectacle ;
Par MM. Frédéric et Ribié. Musique de M. Lanusse. Ballets de M. Hullin.
Représenté, pour la première fois, sur le théâtre de la Gaîté, le 21 novembre 1807.
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