Le Garde-Meuble de la Couronne, actuel Hôtel de la Marine

Les Thierry de Ville d'Avray se retrouvaient forcément bien placés pour obtenir des décors et du mobilier dignes de la famille royale...

J'aime beaucoup le premier valet de Louis XVI, fidèle d'entre les fidèles, massacré en septembre 1792, mais sincèrement, il a dû s'en mettre plein les poches.

Néanmoins, comment le lui reprocher ? Moi du moment qu'il n'a pas trahi Louis XVI, au contraire, ça me suffit.

Un jour sur le FORUM on avait évoqué que des personnes se trouvaient sur le balcon du garde meuble le 16 Octobre 1793 et avait-on la liste de ces spectateurs invités !!!

Je n'ai rien trouvé concernant la mort de la Reine, mais je viens de retrouver un texte concernant le 21 Janvier 1793, mort du ROI , savoir :

"Madame MONGE pressée de fuir le spectacle sanglant, s'était réfugiée à  la Monnaie en compagnie de ses deux fillettes et de sa sœur.

GASPARD MONGE restait seul pour accueillir les commissaires chargés de rédiger le procès-verbal de l'exécution, procès-verbal qu'il devait contresigner.




Dès 8 heures, YSABEAU et SALAIS se présentaient , envoyés par le Conseil Exécutif provisoire.

A 9 heures , ils furent rejoints par LEFEVRE et MOMORO, membres du directoire départemental , et

A 10 heures 1/4 par CLAUDE BERNARD et JACQUES ROUX , délégués de la municipalité.

PACHE ministre premier secrétaire à la Marine et auquel MONGE devait son portefeuille, était également présent.




CLAUDE BERNARD et JACQUES ROUX ne précédaient le ROI que de quelques pas.




A 10 H 22, le Roi montait sur l'échafaud  et, aussitôt, les délégués rédigeaient leur compte rendu de l'exécution qu'ils avaient suivie des fenêtres pour se conformer aux instructions impératives de leur mandat.

Il fut écrit et signé dans l'embrasure gauche de la fenêtre donnant sur la place."

(extrait du Guide historique de l'HÔTEL DE LA MARINE - éditions du dauphin 1956 par MARTIAL DE PRADEL DE LAMASE)

MARIE ANTOINETTE

D'après ce qui était indiqué lorsque j'ai fait la visite du bâtiment une année pour les journées du patrimoine, les députés de la Convention se trouvaient sur le balcon le jour de la mort du roi.

Mais pour la reine, mystère...

Une campagne de rénovation de nombreuses fois annoncée...
Je cite un article de Florence Evin, publié dans le journal Le Monde :


Grande restauration au menu de l’hôtel de la Marine
Après huit ans de polémique, la rénovation du monument classé, à Paris, a été lancée, pour une réouverture en 2019.




Au terme de huit ans de polémique, l’hôtel de la Marine, place de la Concorde, à Paris, est sauvé.
Le monument historique, édifié entre 1758 et 1774 par Louis XV pour loger, à deux pas du Louvre, le Garde-Meuble de la Couronne, reste dans le giron de l’Etat, qui le restaure.

Mardi 28 mars, Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux (CMN) chargé du site classé, l’a affirmé en lançant officiellement les travaux d’aménagement du bâtiment, qui devrait rouvrir fin 2019.

Les 100 millions d’euros de budget de restauration annoncés ­seront autofinancés à 80 % par la location de bureaux dans les ­parties de moindre intérêt patrimonial du vénérable quadrilatère.

Sur les 12 700 m2 disponibles, la moitié – le rez-de-chaussée, l’entresol et le premier étage – sera accessible au public.
Les deux cours d’entrée, rouvertes sur la place de la Concorde et la rue Royale, seront en accès libre, avec café, librairie et restaurant – pas de table étoilée, mais une cuisine gastronomique, centrée sur les terroirs.


Photo : Ministère de la Défense

A l’étage, l’enfilade des salons d’apparat et l’appartement de Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray, intendant du Garde-Meuble, dans son décor XVIIIe restauré – dont le charmant cabinet de Marie-Antoinette aux miroirs animés d’angelots –, seront ouverts à la visite.


Le cabinet des glaces.
Photo : Ambroise Tézenas – Centre des monuments nationaux

En complément, des expositions temporaires et des animations autour de « l’art de vivre à la française » – arts de la table, art de recevoir, découverte des goûts, cours de cuisine… – pourront être choisis à la carte.
De quoi rappeler que le rituel de la salle à manger, emprunté à la Russie, date de cette époque.

La rénovation attendue du monument d’Ange-Jacques Gabriel, architecte du roi, avec son péristyle surplombant la place de la Concorde, vise à redonner son lustre au bâtiment témoin de l’histoire de France, du vol des diamants...


Photo : Ministère de la Défense

* Source : http://www.lemonde.fr/architecture/article/2017/04/03/grande-restauration-au-menu-de-l-hotel-de-la-marine_5104887_1809550.html#kWCarY3o0qUEdKWo.99

Merci, cher ami .       ........    


Aaaah ! ce cabinet des glaces ...    Fascinant !!!  

Ben ça n'a pas changé à quelques détails près .

     

La nuit, la neige a écrit:Une campagne de rénovation de nombreuses fois annoncée...
Je cite un article de Florence Evin, publié dans le journal Le Monde :


Grande restauration au menu de l’hôtel de la Marine
Après huit ans de polémique, la rénovation du monument classé, à Paris, a été lancée, pour une réouverture en 2019.

Un article publié sur le site La Tribune de l'Art nous informe de l'avancée des travaux, et du projet à venir.
Parfois très critique, le site souligne cependant et pour l'instant  que :

"(...) ces travaux sont menés d’une manière très satisfaisante, en respectant l’histoire du monument et en suivant des principes qu’on aimerait voir appliquer ailleurs."

L’hôtel de la Marine, c’est un peu l’anti-Versailles, car la maîtrise d’ouvrage, le Centre des Monuments Nationaux, joue son rôle en imposant à l’architecte en chef des monuments historiques Christophe Bottineau (pourtant associé à Frédéric Didier et des prescriptions strictes : minimum de réintégration des peintures originales découvertes, pas de réinvention inutiles, conservation au maximum des parties anciennes (notamment les huisseries), etc.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le programme des travaux et quelles seront les affectations des différents lieux (dont certains seront ouverts au public), c'est ici : https://www.latribunedelart.com/une-visite-a-l-hotel-de-la-marine-en-travaux

Vous y trouverez également de nombreuses illustrations, dont :


Dégagement en cours, à l'entresol, d'un décor mural du XVIIIe siècle
Photo : Didier Rykner
Source images : https://www.latribunedelart.com/spip.php?page=docbig&id_document=34164&id_article=7243

Pour suivre la réinstallation de la salle à manger des Intendants du Garde-Meuble et de la chambre de Mme Thierry de Ville d’Avray (tout du moins son évocation), c’est ici :

https://www.facebook.com/events/293907555468964

Je vous recommande de parcourir le site internet du " nouvel " Hôtel de la Marine, fraîchement rénové et réhabilité (voir nos messages ci-dessus).










En attendant la prochaine ouverture du bâtiment au public, et notamment avec la présentation La collection Al Thani, le site internet présente de nombreuses rubriques intéressantes ou amusantes à parcourir...



Quelques petits copiés / collés à suivre...

Bref, c'est ici : L'Hôtel de la Marine, Paris


Je vous propose également cette série de courtes vidéos, si vous souhaitez découvrir la réhabilitation de ce site historique...

Comme convenu, je cite un extrait de l'un des nombreux articles publiés sur le nouveau site internet de L'Hôtel de la Marine.

Il est question du....

LE GARDE-MEUBLE DE LA COURONNE

Ancêtre du Mobilier national, le Garde-Meuble de la Couronne est l'institution en charge de la gestion du mobilier royal : meubles, tapisseries mais aussi pièces d'orfèvrerie, armes et petits bronzes.

Le palais de la place de la Concorde à Paris, aujourd'hui Hôtel de la Marine, fut construit dans les années 1760 pour abriter l'administration de cette institution, ses espaces de stockages de réparation mais également les appartements de l'intendant du Garde-Meuble.
Plongeons dans les méandres d'une institution française emblématique de l'Ancien Régime.


Maquette des bâtiments de la place de la Concorde situés entre la rue Royale et la rue Saint-Florentin
Image : Isabelle Bideau / Mobilier National


Maquette en deux parties des bâtiments de la place Louis XV (place de la Concorde) d'après Ange-Jacques Gabriel (ancien hôtel du Garde-Meuble (hôtel de la Marine) et son pendant qui devait dans un premier temps abritere l'hôtel de la Monnaie (hôtel Crillon).
La Maquette représente la façade de l'ancien garde-meuble sur la place Louis XV ainsi que les façades sur les rues latérales. Les deux cours sont également décrites lors de la restauration de 2015, après nettoyage les deux frontons ont été refixés, la totalité des colonnes des châpiteaux et des balustrades ont été reconstitués.
Image : Isabelle Bideau / Mobilier National


Une institution datant du Moyen Âge…

Au Moyen Âge et pendant la Renaissance, le roi et sa cour mènent une vie nomade. La cour itinérante passe de résidences royales en résidences royales : il faut donc aménager celles-ci au fur et à mesure des déplacements.
Au XIIIe siècle, Louis IX et Philippe IV sont à l'origine de la création d'une charge de « valet de chambre et garde des chambres et tapis du Roy » qui a pour mission de meubler les châteaux avant l'arrivée du roi et de la cour.

Arrivée de la cour royale au château d'Anet par Antoine Caron
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) - Jean-Gilles Berizzi

Mais l'institution du Garde-Meuble, telle qu'elle s'installe à l'Hôtel de la Marine au XVIIIe siècle, est officiellement créée par Louis XIV et Colbert, alors Surintendant des Finances, en 1663. Ils en dessinent tous les deux les missions mais également l'organisation et le fonctionnement interne dans un règlement de 1666.

L'hôtel Bourbon, l'hôtel de Conti mais aussi l'hôtel d'Evreux, actuel Palais de l'Elysée, autant de sites parisiens qui abritent cette institution avant son arrivée à l'Hôtel de la Marine en 1772.  


Le salon des Amiraux, Hôtel de la Marine
Image : Ambroise Tézenas - Centre des monuments nationaux

« Royal » jusqu'en 1797, le Garde-Meuble disparaît à la Révolution française. Il renaît en 1800 pour devenir le « Garde-Meuble des Consuls ». Napoléon Bonaparte, devenu empereur, le renomme « Mobilier impérial » en 1804.
Ce n'est qu'en 1870 que le Garde-Meuble devient « Mobilier national », nom qu'il porte toujours aujourd'hui. Il est installé depuis 1937 dans un bâtiment construit par Auguste Perret sur les anciens jardins de la Manufacture des Gobelins dans le 13e arrondissement de Paris.

Une mission principale : meubler les résidences royales

Mais comment fonctionne le Garde-Meuble de la Couronne dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, lorsqu'il occupe l'Hôtel de la Marine ?
Son rôle consiste à meubler mais également à acheter, entretenir et réparer le mobilier des résidences royales.

À sa tête : l'intendant ! Il est en charge de la gestion de l'inventaire mais également de la réalisation de nouvelles pièces de mobilier pour embellir les résidences royales.
L'intendant ne se contente pas d'administrer les meubles et les commandes, il doit contribuer au rayonnement du pouvoir royal grâce à des pièces de mobilier à la pointe de la mode et du savoir-faire des artisans français.


Pierre Elisabeth de Fontanieu (1730-1784), premier intendant du Garde-Meuble (1775)
Image : Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais - Image INHA

Dans les locaux du Garde-Meuble de la Couronne, on trouve donc l'administration de celui-ci, des zones de stockage, des ateliers de réparation de meubles, mais également des pièces de présentation des collections : les actuels salons d'honneur donnant sur la loggia.

Vue de la loggia
Image : Jean-Pierre Delagarde - Centre des monuments nationaux

Les plus beaux meubles, mais aussi les bronzes, les pièces d'orfèvreries les plus minutieuses, les armes et surtout… les bijoux de la Couronne étaient exposés au public et accessibles tous les premiers mardis du mois de Pâques à la Toussaint.

Toute une mise en scène parfaitement étudiée pour impressionner les Français mais aussi les visiteurs étrangers venus visiter Paris ! Cette exposition d'objets précieux, ouverte au public, peut être considérée comme le premier musée des arts décoratifs de la capitale.

La Galerie des Antiques au Garde-Meuble dessinée par Jean-Démosthène Dugourc (1778)
Image : Paris Musées - Musée Carnavalet

Les différents métiers du Garde-Meuble de la Couronne

Outre l'intendant-général à la tête de l'institution, de nombreuses professions se croisent dans les couloirs du Garde-Meuble. En tout, près de 100 personnes travaillent sur place.

Parmi les différents métiers, on trouve un secrétaire, un garde des archives ou encore des garçons de bureau chargés de l'administration du Garde-Meuble.
Le Garde général est, quant à lui, en charge de la conservation et de la surveillance des meubles stockés sur place mais également de leur transport entre les résidences royales.
Un vérificateur a pour mission d'inspecter la qualité du mobilier entrant. Un rôle décisif lors de la réception d'un meuble récemment acheté !

Marc-Antoine Thierry de Ville d'Avray
Alexandre Roslin
Huile sur toile, 1790
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Marc Antoine Thierry de Ville d’Avray (1732-1792) vécut quotidiennement près de Louis XVI, et sa carrière fulgurante le propulsa de premier valet de chambre du roi aux fonctions de surintendant des cabinets du Roi, commissaire général de la Maison chargé du Garde-Meuble et des joyaux de 1784 à sa mort en 1792. Seigneur et baron de Ville d’Avray, Thierry de Ville d’Avray devint le premier maire de Versailles en 1789, même s’il ne le fut que soixante-sept jours.

Le personnel du Garde-Meuble comprend aussi deux inspecteurs qui s'occupent de vérifier l'état de toutes les pièces présentes dans l'inventaire, leur emplacement dans les résidences royales et d'anticiper les besoins en mobilier. Ils sont un peu les ancêtres des conservateurs de nos musées actuels : au petit soin pour les objets des collections royales !

Chaque résidence royale possède son propre Garde-Meuble : Montreuil, Fontainebleau, Compiègne, Marly, Choisy, Trianon, Rambouillet et Saint-Germain-en-Laye, lieu de naissance de Louis XIV. Une quinzaine de personnes sont, par exemple, en charge du mobilier du château de Versailles.

Une foule d'artisans travaille également dans ce palais de la place de la Concorde dans les espaces de stockage, les magasins et les ateliers de rénovation.

On peut, par exemple citer :

- les portefaix ou des garçons du garde-meuble chargés de réceptionner les meubles et de les transporter ;
- les menuisiers : ils travaillent sur les parties en bois des chaises, canapés, fauteuils, commodes, tables... ;
- les tapissiers qui réparent ou garnissent toutes les parties en tissu des chaises, fauteuils ou encore des paravents, rideaux et tapisseries ;
- un armurier et un mécanicien sont en charge des armes et pièces métalliques dans les meubles comme les mécanismes des tiroirs secrets ;
- des balayeurs et les frotteurs qui veillent à l'entretien et au ménage de tout le palais, véritable miroir de l'excellence royale, mais aussi… à l'allumage des poêles dans toutes les pièces !

La galerie dorée, Hôtel de la Marine
Image : Didier Plowy - Centre des monuments nationaux


La trajectoire d'un meuble du roi

Lorsque l'on a besoin d'un nouveau meuble pour une résidence royale, c'est l'intendant du Garde-Meuble de la Couronne qui passe la commande à l'artisan ébéniste ou menuisier. Il est également en charge du suivi de sa fabrication du dessin à la réception de l'objet.
Au XVIIIe siècle, le mobilier est essentiellement produit dans des ateliers à Paris. On trouve de nombreux ateliers de fabrication de meubles dans le quartier du faubourg Saint-Antoine à Paris.

Le meuble fini est ensuite livré au Garde-Meuble, place de la Concorde. On l'inscrit alors à l'inventaire des collections royales et on y appose la marque du Garde-Meuble.
Le Garde général est ensuite en charge de le transporter à Versailles ou dans un autre palais royal.


Table mécanique
Jean-Henri Riesener & Jean-Gotfritt Mercklein
The number 2964 painted underneat the top of this table corresponds to an entry in the Journal du Garde-Meuble de la Couronne
Provenance : Marie-Antoinette, delivered to Versailles on December 12, 1778
Images : The Metropolitan Museum of Art

Le saviez-vous ?

Aujourd'hui, les collections des musées nationaux sont inaliénables. Cela veut dire qu'elles ne peuvent pas être vendues. L'origine de cette loi remonte à Louis XIV et à la création du Garde-Meuble de la Couronne.
En effet, le roi, agacé par la disparition fréquente de pièces du mobilier royal engendrée par les déplacements de la cour et constatant que certains nobles qui utilisaient les collections pour meubler leurs résidences personnelles ne restituaient pas le mobilier prêté, décide la mise en place d'une institution, avec un inventaire précis pour éviter les fraudes.

* Source texte (extraits) : Hôtel de la Marine, Paris - Le Garde-Meuble de la Couronne

La société qui a conçu la grande verrière, venue couvrir la cour de l'Intendant de l'Hôtel de la Marine, communique quelques éléments du projet.
Je les cite :


Hôtel de la Marine, verrière de la cour de l'Intendant
Maîtrise d'ouvrage : Centre des monuments nationaux
Mécénat : Fondation Velux
Architecte M.H : 2BDM
Conception de la verrière : Hugh Dutton Associés
Images : HDA

Le rôle de la Verrière de l’Hôtel de la Marine est similaire à celui de la Pyramide du Louvre : elle vient créer une porte d’entrée d’un édifice non conçu comme un musée. A l’image de la Pyramide, elle apporte et diffuse la lumière zénithale dans un espace sombre. Enfin, c’est l’élément qui crée l’identité contemporaine du lieu.

Plan Hôtel de la Marine
Images : HDA

Insertion dans un un patrimoine d'exception

La verrière, ouvrage contemporain de l’intervention, couvre la Cour de l’Intendant.
Elle se situe au-dessus de la corniche entre le 2ème et le 3ème étage, soit à la limite entre la partie du bâti de l’architecte Gabriel construite à la fin du XVIIIe siècle et celle ajoutée au cours du XIXe siècle.

L’objectif est de rendre à l’édifice ses proportions originelles en masquant au visiteur les étages ajoutés.

Cour de l'Intendant avant travaux

Images : HDA

En hiver, les rayons rasants pénètrent peu dans la Cour, notamment car ils sont interceptés par les étages ajoutés. La verrière se devait donc d’apporter davantage de luminosité dans cette cour sombre et profonde. (...)

Vue de la course solaire
Image : HDA

Les salons d'apparat

Les espaces patrimoniaux à caractère exceptionnel de l’hôtel de la Marine, tel que les salons d’apparat, témoignent des stratégies d’éclairage des pièces mises en œuvre à la fin du XVIIIe siècle.
Les lustres très raffinés, diffusent la lumière des bougies dans la pièce grâce aux pendeloques de cristal facettés. Les miroirs présents derrière les portes et sur les murs de refends reflètent cette lumière pour éclairer au maximum l’ensemble de la pièce.


Lustres des salons d'apparat des appartements de l'Intendant
Images : HDA

Intentions

Les intentions du projet sont, à la manière d’un lustre ou d’un diamant, de collecter la lumière naturelle et de la diffuser. Il s’agit d’intégrer des éléments de réflexion afin d’obtenir des taches lumineuses, discrètes et aléatoires, en s’inspirant des phénomènes d’effets caustiques et de dispersion de la lumière obtenue par la taille des diamants.
La verrière apparait comme une pièce de joaillerie, illuminant la cour de ses reflets lumineux.


Croquis du projet, Hugh Dutton
Images : HDA

Une sculpture lumineuse, une structure évanescente

Les miroirs et l’habillage réfléchissant de la structure permettent la diffusion de la lumière jusqu’au sol de la cour. Les réflexions viennent créer des éclats lumineux sur les façades et sur le sol de la cour.


Axonométrie éclatée de la verrière
Image : HDA

La densité structurelle augmente en périphérie, dissimulant les étages ajoutés au XIXe siècle et ménageant une ouverture centrale vers le ciel. La structure disparait totalement dans le losange central et sa prolongation effilée jusqu’aux angles en périphérie afin de garantir la transparence et la vision du ciel dans cette zone.

L’habillage en inox poli miroir permet de dissimuler la structure et ainsi diminuer l’impact de sa silhouette en contre jour par les réflexions qu’il occasionne.

Image : HDA

Des lamelles diffusantes

Les lamelles, translucides et réfléchissantes, filtrent la lumière sans diminuer la luminosité. Disposées radialement, elles brouillent la trame structurelle. Enfin, elles dissimulent les câbles et composent l’unité de la verrière.

Plan verrière
Image : HDA

Image : HDA

Simulation solaire

L’introduction de miroirs au dessus de la verrière permet de refléter les rayons du Soleil et créer des taches lumineuses dynamiques dans la Cour de l’Intendant. Une étude des réflexions a été menée afin de déterminer l’angle optimal d’inclinaison des miroirs.

Comparaison des rayons réfléchis avant et après la construction de la verrière
Simulation sans la verrière
Image : HDA

Simulation avec verrière et miroirs
Image : HDA

Une optimisation thermique durable

La Cour de l’Intendant a fait l’objet d’une optimisation thermique par les ingénieurs du BET Choulet. Un modèle thermodynamique complet de la cour et de son contexte a été construit afin de créer un micro climat qui temporise les températures extrêmes par apports minimaux.

- En été, une ventilation naturelle par double flux et apport d’air neuf par ouvertures. Les vitrages filtrent les rayons UV pour éviter l’effet de serre.
- En hiver, un chauffage par air chaud au niveau du public

Résultat : Un espace de transition qui crée des conditions de confort en consommant 2,65 fois moins qu’une solution climatisation traditionnelle et qui rejette 3,5 fois moins de gaz à effet de serre.

Image : HDA

Image : HDA


* Source et infos complémentaires : Hugh Dutton Associés - Verrière de l'Hôtel de la Marine, Paris

La nuit, la neige a écrit:
Les intentions du projet sont, à la manière d’un lustre ou d’un diamant, de collecter la lumière naturelle et de la diffuser. Il s’agit d’intégrer des éléments de réflexion afin d’obtenir des taches lumineuses, discrètes et aléatoires, en s’inspirant des phénomènes d’effets caustiques et de dispersion de la lumière obtenue par la taille des diamants.
La verrière apparait comme une pièce de joaillerie, illuminant la cour de ses reflets lumineux.

C'est génialement pensé et réalisé, de la très haute technologie.  
  Le coup d'oeil est époustouflant !!!   ( ton reportage aussi )

A découvrir sur place !

Merci pour toutes ces bonnes nouvelles. C est époustouflant d ingéniosité. J ai hâte comme tout le monde de découvrir ces lieux.

En attendant les images et commentaires futurs de tous nos reporters, petit rappel du projet :

Le site annonce enfin son ouverture pour le 12 juin prochain.  


La billetterie est ouverte, ici : Centre des monuments nationaux




Images : Facebook, Hôtel de la Marine


En attendant, je vous conseille la lecture de l'article récemment publié dans la Gazette Drouot, où il est plus précisément question des décors dans lesquels vécurent Pierre-Élisabeth de Fontanieu et Marc-Antoine-Thierry de Ville-d’Avray, deux des intendants du Garde-Meuble de la Couronne au XVIIIe siècle.


Dans les coulisses de l’hôtel de la Marine
Par Eric Jansen
Gazette Drouot en ligne

Chargés de redonner vie à l’ensemble architectural du XVIIIe siècle, les décorateurs Joseph Achkar et Michel Charrière ont su recréer avec une subtile exactitude l’atmosphère de l’époque.

Dernière ligne droite pour Joseph Achkar et Michel Charrière, qui supervisent les ultimes détails de leur mise en scène. Si Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux – à qui l’État a finalement affecté la gestion du lieu après divers rebondissements (voir page 212) –, a fait appel aux deux décorateurs pour redonner vie à l’hôtel de la Marine, c’est qu’il les savait capables d’apporter un «supplément d’âme» à un monument historique. Il avait pu en juger lui-même à leur domicile parisien, le célèbre hôtel de Gesvres, souvent photographié dans les magazines.
(...)

Dans le boudoir, la banquette du XVIIIe siècle, trouvée par les décorateurs, a été recouverte d’un tissu d’époque Louis XVI.
Image :  Éric Jansen

La table dressée évoque Le Déjeuner d’huîtres par Jean-François de Troy. Derrière, les deux meubles de Riesener, faits pour cette pièce, ont été réunis.
Image :  Éric Jansen

Dans la chambre de Madame de Ville-d’Avray, un lit de Sené avec son tissu d’origine et sa broderie de Beauvais. Le tapis est une commande de Louis XIV pour la galerie du Bord-de-l’eau, au Louvre.
Image : Éric Jansen

La suite de l'article est à lire, ici : Gazette Drouot - Dans les coulisses de l'Hôtel de la Marine

Ma foi, plutôt que reine de France ( la place est périlleuse ), je me contenterais bien du modeste statut d'épouse de ministre, même de second ordre, pour vivre dans un décor pareil...

Je me rends compte que je ne connais rien de Paris . Merci pour cette annonce, une visite à faire de plus.

A nouveau quelques images des appartements des intendants, à visiter si vous passez par la place de la Concorde...





Cabinet des glaces, appartement de l’intendant Pierre-Elisabeth de Fontanieu
Image : Twitter Hôtel de la Marine


La chambre du premier intendant, Pierre-Elisabeth de Fontanieu
Image : Twitter Hôtel de la Marine

Nous connaissions cette chambre, un temps " dite de Marie-Antoinette ", avec sa tapisserie des Gobelins :

Spoiler:

Le cabinet doré, ou cabinet de travail de Pierre-Elisabeth de Fontanieu
Image : Le Point / ED


Le salon diplomatique, ancienne salle des bijoux de la couronne
Image : Twitter Hôtel de la Marine


Cabinet de travail de l’intendant Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray
Image : Louise Allavoine pour Le Pèlerin



La salle à manger de l'intendant M. Thierry de Ville d'Avray
Images : Twitter Hôtel de la Marine




La chambre à coucher de Mme Thierry de Ville d'Avray
Images : Twitter Hôtel de la Marine

Rolex : mécène de la restauration de l'Hôtel de la Marine
Image : Montres de luxe


Chambre de M.A Thierry de Ville d'Avray
Image : Twitter Hôtel de la Marine

La nuit, la neige a écrit:
Nous connaissions cette chambre, un temps " dite de Marie-Antoinette ", avec sa tapisserie des Gobelins :

Spoiler:

Hé, hé,  tu ménages tes effets  !  
...   la fameuse tapisserie inspirée de Mme Le Brun .

Merci, cher la nuit, la neige, pour ces nouvelles images .  Le petit cabinet des glaces me fait mourir,   ainsi que la salle à manger avec sa tapisserie à médaillons et la nappe qui cascade sur le tapis  .....

Mme de Sabran a écrit:
...   la fameuse tapisserie inspirée de Mme Le Brun .

Disparue donc avec les travaux de rénovation...

Départ pour la visite des appartements XVIII of course

J'aurais bien aimé que tu racontes lol

Merci pour les belles photos, j'ai hâte d'y aller.

Le cabinet des glaces de Fontanieu est divin.

Pour info, la pendule à la nubienne (peut-être celle donnée par Marie-Antoinette à Thierry de Ville d'Avray) provenant de la collection Ribbes va y être déposée par le collectionneur qui l'avait acheté chez Sotheby's l'année dernière.

De retour de visite de l'hôtel de la marine : WAOUH !    
Un gros coup de cœur ! Et un conseil : courez-y vite .
Fait quelques photos de détails dont un objet ??? mais incapable de les sortir de mon téléphone avant samedi .
 l'utilisation du casque : résultat assez bluffant ! Ils sont allés enregistrer les pas au château de Rambouillet pour avoir un rendu de son parfait .Par moment, on se retourne pour voir la personne qui vous parle à l'oreille....

Bon, je vais pinailler ": Rose " Bertin " , combat perdu d'avance ,  pauvre Marie-Jeanne. Cavagnole est un mot masculin et les chaises ponteuses ont des garnitures un peu voyantes par rapport aux autres sièges . Dans la salle à manger ( re waouh) , les miches de pain " bonnes pour des goujats " (ou pour les clients du cabaret du Rat couronné  lol  ) , à changer pour des petits pains , verres sur la table mais leur présentation  peut s'expliquer  par un service minimum étant donné la présence imposante du monte plat .
Pas une seule chaise XXI, les rares sont occupées par les surveillantes qui tapent sur leurs mobiles .