Notre Jeu du Printemps

L'histoire de notre pays au xviiie siècle tire sa pleine substance de celle des siècles précédents, mais puisque la majorité dans ce forum semble se passionner avant tout pour les questions subsidiaires, allons-y !
Première question : tous ces bâtards, c'est bien beau, mais il leur faut quand même des mères ! Les chroniqueurs d'autrefois et les historiens jusque aujourd'hui nous ont donné à ce sujet le nombre des maîtresses de Philippe-le-Bon (âmes sensibles s'abstenir). Ne craignez rien, demain je vous donnerai la réponse !

Je sais situer dans le temps Philippe Le Bon, je connais sa genealogie, les aléas de sa politique entre France, Angleterre, et Saint Empire, sa réputation de magnificence, mais je ne le connais pas par le menu.
En consultant sa biographie, il semble avoir eu de nombreuses maîtresses issues de l'aristocratie, il a sans doute butiné ailleurs...

... butiné et lutiné ...

Comte d'Hézècques a écrit:Tous ces noms ne me disent rien, sauf si l'on me les dit en néerlandais, là cela me fera tilt puisqu'on a eu droit à tous ces noms pendant les cours d'histoire, à part ceux évidemment dont il n'y a pas de lien avec les Pays-Bas.

Filips de Stoute !

Qu'il lutine ou butine, le grand-duc d'Occident comme il s'appelait lui-même, aimait badiner et câliner dans tout le monde qui l'entourait. Ne croyez pas qu'il ne s'agissait que de grandes dames ou damoiselles, quelques rares soubrettes, lorettes ou grisettes figurent dans l'escadron de ses trente-trois maîtresses. Oui, 33 ! Henri ix, Louis xiv et autres Bourbons font piètre, très piètre figure à côté de ces Bourgogne, tant pour les maîtresses que pour les bâtards ! Henri iv fut sans doute le dernier prince à vouloir mêler enfants légitimes et illégitimes, après lui cet usage ne fut plus admis, seulement  toléré. même si Louis xiv fit encore des tentatives avec ses "légitimés". Je crois que c'est Fléchier qui fut le premier à dénoncer ces moeurs "barbares" non au sens de gaulois, mais bien de germanique (franc) ! Moeurs qui des rois de la première race survécurent ainsi jusqu'au premier roi Bourbon.
Il est temps de passer à la deuxième question subsidiaire !

Lucius a écrit:
Filips de Stoute !

Voilà qui me parle !

Ce qui est amusant, que le mot "stout" a reçu une nouvelle signification avec le temps qui passe.
Avant ça signifiait "courageux", maintenant ça signifie "coquin".

A ma connaissance "Filips de Stoute" désigne Philippe le Hardi et non Philippe le Bon

Lecréateur a écrit:A ma connaissance "Filips de Stoute" désigne Philippe le Hardi et non Philippe le Bon

En effet, je me suis trompé de Philippe !

Il s'agit donc de Filips de Goede !

Filips de Goedzak (Philippe le brave type) !

Tu vois, mon cher Félix, te voilà au contraire soudainement très inspiré !

Nous ne pouvons maîtriser toutes les langues indo-européennes en même temps !

Grâce à Wikipedia, nous pouvons !

Avec une seconde question subsidiaire je voulais mettre en pleine lumière les rapports de Philippe le Bon avec ses bâtards, mais réflexion faite, c’aurait été un peu longuet pour tous, d’autant plus que vous semblez tous ici ne vous intéresser qu’aux Bourbons, et encore uniquement à ceux du xviiie siècle ! Il n’y a pas qu’eux, que diable !
Pour aussitôt prêcher d’exemple et revenir aux bâtards, je voudrais donner un aperçu sur l’un des bâtards de Bourgogne, qui n’est pas le fils de Philippe le Bon, mais un de ses frères de la main gauche. Deux cents cinquante ans avant que Fénelon ne fût exilé à Cambrai par Louis xiv, ce Jean, légitimé de Bourgogne, le précéda sur ce siège épiscopal. Le doux cygne de Cambrai essuya de nombreuses salves d’infar à répétition à mesure qu’à Cambrai il en apprenait davantage sur les frasques de ce singulier prédécesseur.Tout d’abord, encore étudiant en théologie, il épousa clandestinement une brave et jeune bourgeoise dont il eut deux enfants et qu’il conserva comme maîtresse après, seule supposition possible, l’annulation de cet étrange mariage ! Sept autres maîtresses s’ajoutèrent à la première, mais il se partageait entre elles toutes de manière équivalente, pratiquant donc une certaine égalité entre elles. Ce qui est peut-être le plus intéressant, c’est que ses bâtards, d’ailleurs tous légitimés de Bourgogne et au nombre de dix-sept — ce qui est quand même respectable mais n’arrive pas à dépasser le score de 26 du frère le duc — sont tous, hormis trois d’entre eux, issus de ces seules maîtresses et à différents moments de la vie de leur évêque de père… Ce qui signifie qu’il respectait une certaine constance et une étrange fidélité dans cette manière de béate polygamie ! Au passage, on comprend un peu mieux comment des paysans de Picardie ou d’une province proche, voyant passer bien plus tard; sous Louis xiv, un carrosse avec trois (me semble-t-il) dames… ont pu se demander s’il s’y trouvaient trois reines !
Nombre de ces bâtards fréquentait la haute société de l’époque, où ils étaient admis et même conviés sans aucune réticence. et participaient à la vie officielle de la cour. C’est d’ailleurs une jeune fille de la haute noblesse; Agnès de Croy qui, sans jamais avoir été mariée, donna naissance très officiellement au futur évêque, le père (le duc Jean sans Peur) «l’ayant dèbauchée en un bal». C’est  l’évêque de Cambrai qui solennellement baptisa Marie de Bourgogne, petite-fillle de son demi-frère Philippe le Bon et en présence du dauphin Louis (futur Louis xi), le parrain. On prisait la famille plus que tout chez les Bourgogne...
Ce qui a certainement achevé le cygne de Cambrai , c’est d’apprendre que ce prédécesseur peu commun fit célébrer un jour dans sa cathédrale une messe servie par ses trente-six fils et petits-fils… tous bâtards bien sûr, et tous choyés et nien pourvus  par leur père, et de même pour les filles. La famille, toujours la famille !

J'ai oublié : Dominique, la main est à vous, évidemment !

Voila l'énigme,

Cet Allemand, ancêtre d'une famille célèbre, fit les beaux jours d'un prince allemand au XVIIIe siècle.
De qui parle-t-on

Ce prince allemand était-il souverain ?

... Oui souverain régnant.

Lecréateur a écrit:d’autant plus que vous semblez tous ici ne vous intéresser qu’aux Bourbons, et encore uniquement à ceux du xviiie siècle ! Il n’y a pas qu’eux, que diable !

Disons plutôt que ce sont ceux que nous connaissons le mieux. On ne peut se spécialiser en tout ! Cela n'empêche pas les XIVe et XVe siècle d'être une période remarquable.

Est-ce un ancêtre fondateur ou prestigieux auquel un descendant s'intéresse particulièrement ?

Le premier est-il médiéval ? Frédéric Barberousse ?

Ce prince allemand du XVIIIe siècle ne serait-il pas le roi Frédéric ii de Prusse ?

Non, ce n'est pas un roi, c'est un des très nombreux princes allemands de l'époque.

C'est un landgrave du Saint-Empire-Romain Germanique, devenu Électeur en 1803.
Cette famille était apparentée avec les rois de Suède et les rois d'Angleterre.

Trop nombreux... ?!  Des mines de fer et/ou de charbon n'ont-elles pas elles aussi contribué aux beaux jours de ce prince ?.

Non, les affaires bancaires....

Il ne peut s'agir que de la maison de Hesse-Casse, et cet Allemand, ancêtre d'une famille célèbre, ne serait-il pas un Fugger ?

Heu... rectification : Hesse-Cassel !