Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
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Duc d'Ostrogothie
Mme de Sabran
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Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Fontevrault ? Fontevraud ? c'est comme nous voulons, au choix .
Je suis allée m'y balader la semaine dernière en amicale compagnie ( il y a une exposition Monet au Musée d'Art moderne) et bien-sûr j'ai eu une pensée très compatissante pour les quatre petites princesses qui y vécurent, coupées du monde, leurs plus tendres années.
Le couple royal de Louis XV et Marie Leszczynska, donne naissance, en une dizaine d’années, à dix enfants : huit filles, ainsi que le dauphin et un second fils qui ne survivra pas à la rougeole. Louise de France, la dernière, naît en 1737. « Toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher. » soupirait la malheureuse reine !
La naissance des jumelles, au château de Versailles le 14 août 1727, avait suscité une déception politique car la loi salique les disqualifiait en tant qu'héritières du trône.
Mais sitôt après la naissance des jumelles, Marie Leszczynska est à nouveau enceinte. Tout le monde espère un dauphin. Las ! le 28 juillet 1728, c’est une nouvelle fille qui naît : Madame Troisième. « La consternation est générale » note le duc de Narbonne.
La petite princesse rejoint ses sœurs aînées dans l’aile des Princes. Sa naissance est, heureusement, suivie par celle de deux garçons : le dauphin en 1729, et le duc d’Anjou, en 1730.
Madame Troisième grandit sous la houlette de la duchesse de Vendatour, Charlotte de La Mothe-Houdancourt (1652-1744), gouvernante des Enfants de France, qui a déjà pris soin de Louis XV, puisqu'elle occupait sa fonction depuis 1704.
Au cours de l’hiver 1733, la pauvre petite mignonne contracte un mauvais rhume, qui se transforme en bronchite. La maladie touche principalement les enfants en bas âge, qu’elle mène généralement au tombeau. L’état de Madame Troisième est jugé inquiétant, et le médecin qu’on lui a choisi, un dénommé Bouilhac, se relève être un incompétent : la petite princesse subit quatre saignées, la pose de ventouses et doit finalement prendre de l’émétique, en désespoir de cause. Un tel traitement conduit Madame Troisième aux portes de la mort et on doit la baptiser en hâte, le 18 février, des prénoms de ses parents : Louise-Marie. Le commissaire de police Pierre Narbonne note au sujet du médecin qui a soigné la princesse : « Il est inouï qu’on ait confié à un aventurier et à un ignorant le plus pur sang du royaume ». Ce Bouilhac avait été placé auprès des enfants de France non en raison de ses qualifications, mais parce qu’il était proche du procureur du roi.
L’enfant meurt le lendemain de son baptême, le 19 février. Elle est inhumée à Saint-Denis, le 23 février. Si la Cour pleure peu Madame Troisième – elle n’était qu’une fille – sa disparition semble avoir affecté ses parents, confrontés pour la première fois à la perte d’un enfant : « Cette princesse était fort aimable, et sa mort a affligé le roi et la reine » ( Narbonne). Le décès de son frère, le duc d’Anjou – emporté quelques semaines plus tard – sera vécu comme un véritable drame.
"La Jeunesse et la Vertu présentent les deux princesses à la France" par Charles-Joseph Natoire 1734) :
Louise-Marie est debout, au centre du tableau
Le décès de Madame Troisième est « compensé » par la naissance de quatre autres princesses : Victoire (1733), Sophie (1734), Félicité (1736) et Louise-Marie (1737), qui hérite des prénoms de feue sa sœur aînée. Celles-ci ne seront pas mieux accueillies que Madame Troisième et seront envoyées à l’abbaye de Fontevraud, en 1738, par « souci d’économie ». A la mort de Louise-Marie, le « titre » de « Madame Troisième » passe à sa sœur, Marie-Adélaïde (née en 1732), ce qui traduit la triste pensée de l’époque selon laquelle les princesses peuvent se substituer les unes aux autres.
Le départ de Mesdames Quatrième, Cinquième, Sixième et Septième, comme on disait alors, avait été fixé d'abord au 5 mai, mais il n'eut pas lieu avant le l6 juin. Tout fut réglé avec autant de minutie quant à l'étiquette pour le voyage, que d'économie dans la dépense.
Les princesses ont entre cinq ans et treize mois. Il n’est pas prévu qu’elles regagnent la cour avant une dizaine d’années.
Quant à l'aînée Elisabeth, en 1739 elle quittera la France pour épouser l'Infant Philippe , fils cadet du roi Philippe V d'Espagne.
Les quatre princesses montèrent dans le même carrosse, les deux aînées au fond, les deux cadettes devant, sur les genoux de madame de la Lande, sous-gouvernante désignée pour les accompagner, et d'une première femme de chambre : deux autres femmes de chambre étaient aux portières.
Madame de la Lande ne devait même pas coucher à l'abbaye : les princesses avaient pour, leur service deux premières femmes de chambre, huit femmes de chambre, un écuyer de bouche, avec un détachement de la bouche et quatre valets de pied : l'abbaye recevait quinze mille livres de pension pour la nourriture et l'éducation de chacune de mesdames.
L'escorte devait se composer de douze gardes du corps, commandés par un exempt, M-. d'Autichamp. Le cardinal n'avait voulu d'abord accorder que huit gardes ( économies, économies toujours ) , et le duc de Luynes constate que M. de Béthune obtint avec bien de la peine qu'il y en aurait douze. Les Cent-Suisses réclamèrent, en vertu de leurs privilèges, l'honneur de fournir également une escorte, mais cette fois le cardinal fut intraitable.
Le roi était à Rambouillet, quand ses filles s'éloignèrent : il ne songea même pas à les venir embrasser avant leur départ, et il se contenta de lire une lettre de la duchesse de Tallard, annonçant cet événement, au cardinal de Fleury et que ce dernier lui remit au retour d'une chasse.
Les princesses mirent treize jours pour franchir les quatre-vingts lieues qui séparaient Versailles de Fontevrault.
Elles arrivèrent le 28 juin.
Nous avons été assez heureux pour retrouver le récit de la réception de Mesdames à l'abbaye. On remarquera que le service d'honneur et l'escorte étaient beaucoup plus considérables que ne l'avait ordonné le cardinal de Fleury :
« Mesdames sont arrivées ici sans cérémonie, comme par toutes les villes où elles ont passé, n'ayant été haranguées dans aucunes. Elles étoient cependant escortées par une partie de la maison du Roy : elles avoient un écuyer, cinq exempts, vingt-cinq gardes du corps, quatre pages, un maréchal des logis, huit carrosses attelés de huit chevaux, deux chaises, vingt fourgons, pour lès bagages.
« M. l'intendant de Tours, accompagné du prévôt d'Angers et de la maréchaussée de toute la province, furent, au-devant et joignirent la maison du Roy, tous à cheval, qui en arrivant dans l'abbaye se rangèrent des deux côtés de la cour, l'épée nue,
« Mesdames arrivèrent à une heure après midi, précédées de quatre hocquetons du Roi, habillés en cottes d'armes, le maréchal des logis devant le carrosse, après eux des pages à cheval à côté du carrosse.
« Mesdames entrèrent ; il n'y eut que trois carrosses qui entrèrent. La plupart des femmes descendirent dans la cour de l'Abbaye.
« Madame l'abbesse reçut Mesdames à l'entrée d'une galerie proche leur appartement, qui lui furent présentées par madame de la Lande, sous-gouvernante des Enfants de France et qui l'a été du Roi.
«Madame l'abbesse en habit blanc, accompagnée seulement de madame la duchesse de Les diguières, sa soeur, et de quatre, religieuses, destinées pour estre auprès de Mesdames, aussi en habit blanc pour ne point leur faire peur, avec quatre petites filles à peu près de l'âge de Mesdames.
«La communauté étoit dispersée, les unes dans le jardin proche la galerie que nous nommons Bourbon, parce que c'est Madame, Éléonore de Bourbon, tante de Henri IV, qui l'a fait faire : les autres étoient aux fenêtres des appartements.
Le Roy n'a pas voulu que la communauté fût assemblée pour ne pas faire peur à Mesdames.
« Lorsque Mesdames passèrent, elles : aperçurent qu'on les regardoit : elles mirent la tête à la portière pour faire le salut, en portant leurs petites mains à leur bouche et les présentant ensuite à la portière, Après être descendues de carrosse, elles entrèrent dans la galerie; on les conduisit dans leur appartement où on leur servit à dîner.
« M. l'intendant de la province fut au réfectoire, où on se mit à la table de madame l'abbesse, avec les principaux officiers de Mesdames. Comme la tablé de madame l'abbesse est trop petite, on en plaça une partie à celle de la mère grande-prieure, et de la mère-prieure du cloître, qui sont au même niveau que celle de madame l'abbesse, et des deux costés du réfectoire étoient les pages et autres officiers, gardes du corps, valets de pied, hocquetons du Roy et maréchaussée : le tout montoit à 250 personnes qui eurent à dîner. Après quoy on leur donna du caffé.
« Le soir, après que tout le monde fut sorti, on fit des illuminations et on tira autant de fusées que le soir précédent, n'ayant pu les tirer toutes la veille parce qu'il faisoit un trop grand vent. »
Contrairement à ce qui avait été convenu, madame de la Lande coucha une nuit à Fontevrault et servit même les princesses le soir.
Le lendemain l'abbesse commença à les servir à table : elle, était du reste investie du pouvoir le plus étendu pour l'éducation et l'instruction des royales élèves qui lui étaient confiées, mais pour lesquelles il y avait lieu de craindre que l'on ne trouvât pas de professeurs suffisants au fond de cette province reculée.
http://www.lesportesdutemps.com/archives/2021/07/06/39046989.html
Au début de l’année 1739, des travaux avaient été entrepris pour aménager l’ancien logis Bourbon construit par la tante d’Henri IV, Eléonore de Bourbon, tout proche du logis abbatial. On y ajoute une aile supplémentaire. Mais les princesses ne pourront emménager qu’en 1741.
« …Pendant trois ans on logea les princesses par des moyens de fortune : Mesdames Quatrième et Cinquième dans les appartements de l’abbesse, Mesdames Sixième et Septième dans un bâtiment délabré, voisin du logis abbatial. Ce qui devait arriver arriva : dès les premières froidures de l’automne 1738, Mesdames Cinquième, Sixième et Septième tombèrent malades. On craignit même pour la vie de la dernière, et l’on décida de la baptiser sans plus tarder […] La cérémonie eut lieu le 20 décembre 1738, dans l’église paroissiale Saint-Michel, en présence du curé et de Madame [l’abbesse] de Rochechouart. […] la petite fille reçut le nom de Louise-Marie. Vu les circonstances, elle fut placée sous la protection particulière de la Vierge Marie, et, selon la tradition, vouée au blanc pour un an […] Madame Louise une fois revenue à Versailles, n’oublia pas cette paroisse où elle avait aussi reçu la première communion et la confirmation. Les princesses continuèrent d’y faire leurs Pâques chaque année, même après l’achèvement de leur chapelle privée. En 1755, elles envoyèrent au curé un tableau représentant « Saint Joseph tenant dans ses bras l’enfant Jésus ». »
(Bernard Hours,« Madame Louise, princesse au Carmel », Cerf, 1987)
L’éducation que la petite Louise reçoit des religieuses à qui elle est confiée tend à la préparer au rang qu’elle aura à tenir dans le monde, mais aussi à dompter son orgueil et sa vivacité parfois mordante. A une suivante qui, un jour, tarde à la satisfaire, elle rappelle avec dédain Je suis la fille de votre roi !… Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu ! s’entend-elle répondre. Elle acquiert ainsi une lucidité qui lui permet de se remettre en question et de se corriger. Sans doute se souviendra-t-elle des talents pédagogiques de ses éducatrices quand elle aura elle-même la charge du noviciat à Saint-Denis.
Voici les quatre sœurs installées dans le « logis Bourbon », un endroit humide où les hivers sont rudes pour la petite Madame Sixième, qui est souvent malade. Les témoignages en provenance de l’abbaye sont unanimes : des quatre enfants, Madame Sixième est la plus attachante et la plus spirituelle. A la fin du mois de septembre 1744, la jeune princesse souffre d’une fièvre persistante. Elle contracte la petite vérole qui ne laisse guère d’espoir aux religieuses. En hâte, on la baptise Marie Thérèse Félicité, le 27 septembre. Elle décède le lendemain, âgée de seulement huit ans.
Thérèse Félicité est inhumée dans le caveau de l’abbaye – le « cimetière des rois » – qui renferme les dépouilles des rois d’Angleterre, les Plantagenêt.
Ici même :
Depuis son départ de Versailles, Madame Sixième n’avait pas revu ses parents. En apprenant la mort de sa fille, dont elle n’a gardé qu’un lointain souvenir, Marie Leszczynska écrit :
« Ce qui augmente ma douleur est une consolation pour un tendre cœur. Ma pauvre enfant est bien heureuse ; je l’envie ».
Il faut dire qu’à cette période, Louis XV vient tout juste de se relever d’une grave maladie (probablement la dysenterie) et la cour a d’autres préoccupations que de pleurer une princesse, élevée loin de Versailles, qui « n’avait compté pour rien, ni pour personne » (Bruno Cortequisse).
Il n’existe aucun portrait officiel de la petite princesse, la seule qui ne revint pas de l’abbaye de Fontevraud. Elle pourrait cependant avoir été représentée, à titre posthume, par le peintre allemand David Luders (1710-1759) qui séjournait en France au moment du décès de Madame Sixième.
Jamais le couple royal ne fera le voyage pour rendre visite à ses filles. En septembre 1747 cependant, Jean-Marc Nattier est dépêché auprès d’elles pour faire leurs portraits. En découvrant le visage de Louise la reine commente : …je n’ai jamais rien vu de si agréable que la petite. Elle a la physionomie attendrissante et fort éloignée de la tristesse […] elle est touchante, douce spirituelle
(Lettre à la duchesse de Luynes, citée par le duc de Luynes, « Mémoires », t. VIII, p. 309).
Le peintre a su faire ressortir le charme et la fraîcheur de la petite princesse. Il a aussi habilement « gommé » la déformation de son dos, due à une scoliose ou à une mauvaise chute que Louise aurait faite en voulant descendre seule de son lit alors qu’elle était encore à Fontevraud. Il y a loin du charme de la petite fille à l’apparence, peu avenante il faut bien le dire, de la femme qui plus tard se dépeindra ainsi, avec un humour teinté de cruauté :
Votre servante est fort petite, grosse tête, grand front, sourcils noirs, yeux bleu-gris-brun, nez long et crochu, menton fourchu, grasse comme une boule et bossue.
(Lettre à la Prieure du carmel de Bruxelles, 6 mars 1783)
Agée de quinze ans, Victoire retourne à Versailles en 1748. Louise et Sophie devront patienter deux années encore.
Cette cloche perpétue le souvenir de Madame Victoire à Fontevrault :
http://www.carmel.asso.fr/Fontevraud.html
https://dictionnaireordremonastiquedefontevraud.wordpress.com/2013/12/29/m-mesdames-filles-de-louis-xv-a-labbaye-de-fontevraud/
Par Anaïs Geeraert
https://www.histoire-et-secrets.com/10-therese-felicite-fille-de-louis-xv/
http://croissantdelune.centerblog.net/rub-les-filles-de-louis-xv-.html
Je suis allée m'y balader la semaine dernière en amicale compagnie ( il y a une exposition Monet au Musée d'Art moderne) et bien-sûr j'ai eu une pensée très compatissante pour les quatre petites princesses qui y vécurent, coupées du monde, leurs plus tendres années.
Le couple royal de Louis XV et Marie Leszczynska, donne naissance, en une dizaine d’années, à dix enfants : huit filles, ainsi que le dauphin et un second fils qui ne survivra pas à la rougeole. Louise de France, la dernière, naît en 1737. « Toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher. » soupirait la malheureuse reine !
La naissance des jumelles, au château de Versailles le 14 août 1727, avait suscité une déception politique car la loi salique les disqualifiait en tant qu'héritières du trône.
Mais sitôt après la naissance des jumelles, Marie Leszczynska est à nouveau enceinte. Tout le monde espère un dauphin. Las ! le 28 juillet 1728, c’est une nouvelle fille qui naît : Madame Troisième. « La consternation est générale » note le duc de Narbonne.
La petite princesse rejoint ses sœurs aînées dans l’aile des Princes. Sa naissance est, heureusement, suivie par celle de deux garçons : le dauphin en 1729, et le duc d’Anjou, en 1730.
Madame Troisième grandit sous la houlette de la duchesse de Vendatour, Charlotte de La Mothe-Houdancourt (1652-1744), gouvernante des Enfants de France, qui a déjà pris soin de Louis XV, puisqu'elle occupait sa fonction depuis 1704.
Au cours de l’hiver 1733, la pauvre petite mignonne contracte un mauvais rhume, qui se transforme en bronchite. La maladie touche principalement les enfants en bas âge, qu’elle mène généralement au tombeau. L’état de Madame Troisième est jugé inquiétant, et le médecin qu’on lui a choisi, un dénommé Bouilhac, se relève être un incompétent : la petite princesse subit quatre saignées, la pose de ventouses et doit finalement prendre de l’émétique, en désespoir de cause. Un tel traitement conduit Madame Troisième aux portes de la mort et on doit la baptiser en hâte, le 18 février, des prénoms de ses parents : Louise-Marie. Le commissaire de police Pierre Narbonne note au sujet du médecin qui a soigné la princesse : « Il est inouï qu’on ait confié à un aventurier et à un ignorant le plus pur sang du royaume ». Ce Bouilhac avait été placé auprès des enfants de France non en raison de ses qualifications, mais parce qu’il était proche du procureur du roi.
L’enfant meurt le lendemain de son baptême, le 19 février. Elle est inhumée à Saint-Denis, le 23 février. Si la Cour pleure peu Madame Troisième – elle n’était qu’une fille – sa disparition semble avoir affecté ses parents, confrontés pour la première fois à la perte d’un enfant : « Cette princesse était fort aimable, et sa mort a affligé le roi et la reine » ( Narbonne). Le décès de son frère, le duc d’Anjou – emporté quelques semaines plus tard – sera vécu comme un véritable drame.
"La Jeunesse et la Vertu présentent les deux princesses à la France" par Charles-Joseph Natoire 1734) :
Louise-Marie est debout, au centre du tableau
Le décès de Madame Troisième est « compensé » par la naissance de quatre autres princesses : Victoire (1733), Sophie (1734), Félicité (1736) et Louise-Marie (1737), qui hérite des prénoms de feue sa sœur aînée. Celles-ci ne seront pas mieux accueillies que Madame Troisième et seront envoyées à l’abbaye de Fontevraud, en 1738, par « souci d’économie ». A la mort de Louise-Marie, le « titre » de « Madame Troisième » passe à sa sœur, Marie-Adélaïde (née en 1732), ce qui traduit la triste pensée de l’époque selon laquelle les princesses peuvent se substituer les unes aux autres.
Le départ de Mesdames Quatrième, Cinquième, Sixième et Septième, comme on disait alors, avait été fixé d'abord au 5 mai, mais il n'eut pas lieu avant le l6 juin. Tout fut réglé avec autant de minutie quant à l'étiquette pour le voyage, que d'économie dans la dépense.
Les princesses ont entre cinq ans et treize mois. Il n’est pas prévu qu’elles regagnent la cour avant une dizaine d’années.
Quant à l'aînée Elisabeth, en 1739 elle quittera la France pour épouser l'Infant Philippe , fils cadet du roi Philippe V d'Espagne.
Les quatre princesses montèrent dans le même carrosse, les deux aînées au fond, les deux cadettes devant, sur les genoux de madame de la Lande, sous-gouvernante désignée pour les accompagner, et d'une première femme de chambre : deux autres femmes de chambre étaient aux portières.
Madame de la Lande ne devait même pas coucher à l'abbaye : les princesses avaient pour, leur service deux premières femmes de chambre, huit femmes de chambre, un écuyer de bouche, avec un détachement de la bouche et quatre valets de pied : l'abbaye recevait quinze mille livres de pension pour la nourriture et l'éducation de chacune de mesdames.
L'escorte devait se composer de douze gardes du corps, commandés par un exempt, M-. d'Autichamp. Le cardinal n'avait voulu d'abord accorder que huit gardes ( économies, économies toujours ) , et le duc de Luynes constate que M. de Béthune obtint avec bien de la peine qu'il y en aurait douze. Les Cent-Suisses réclamèrent, en vertu de leurs privilèges, l'honneur de fournir également une escorte, mais cette fois le cardinal fut intraitable.
Le roi était à Rambouillet, quand ses filles s'éloignèrent : il ne songea même pas à les venir embrasser avant leur départ, et il se contenta de lire une lettre de la duchesse de Tallard, annonçant cet événement, au cardinal de Fleury et que ce dernier lui remit au retour d'une chasse.
Les princesses mirent treize jours pour franchir les quatre-vingts lieues qui séparaient Versailles de Fontevrault.
Elles arrivèrent le 28 juin.
Nous avons été assez heureux pour retrouver le récit de la réception de Mesdames à l'abbaye. On remarquera que le service d'honneur et l'escorte étaient beaucoup plus considérables que ne l'avait ordonné le cardinal de Fleury :
« Mesdames sont arrivées ici sans cérémonie, comme par toutes les villes où elles ont passé, n'ayant été haranguées dans aucunes. Elles étoient cependant escortées par une partie de la maison du Roy : elles avoient un écuyer, cinq exempts, vingt-cinq gardes du corps, quatre pages, un maréchal des logis, huit carrosses attelés de huit chevaux, deux chaises, vingt fourgons, pour lès bagages.
« M. l'intendant de Tours, accompagné du prévôt d'Angers et de la maréchaussée de toute la province, furent, au-devant et joignirent la maison du Roy, tous à cheval, qui en arrivant dans l'abbaye se rangèrent des deux côtés de la cour, l'épée nue,
« Mesdames arrivèrent à une heure après midi, précédées de quatre hocquetons du Roi, habillés en cottes d'armes, le maréchal des logis devant le carrosse, après eux des pages à cheval à côté du carrosse.
« Mesdames entrèrent ; il n'y eut que trois carrosses qui entrèrent. La plupart des femmes descendirent dans la cour de l'Abbaye.
« Madame l'abbesse reçut Mesdames à l'entrée d'une galerie proche leur appartement, qui lui furent présentées par madame de la Lande, sous-gouvernante des Enfants de France et qui l'a été du Roi.
«Madame l'abbesse en habit blanc, accompagnée seulement de madame la duchesse de Les diguières, sa soeur, et de quatre, religieuses, destinées pour estre auprès de Mesdames, aussi en habit blanc pour ne point leur faire peur, avec quatre petites filles à peu près de l'âge de Mesdames.
«La communauté étoit dispersée, les unes dans le jardin proche la galerie que nous nommons Bourbon, parce que c'est Madame, Éléonore de Bourbon, tante de Henri IV, qui l'a fait faire : les autres étoient aux fenêtres des appartements.
Le Roy n'a pas voulu que la communauté fût assemblée pour ne pas faire peur à Mesdames.
« Lorsque Mesdames passèrent, elles : aperçurent qu'on les regardoit : elles mirent la tête à la portière pour faire le salut, en portant leurs petites mains à leur bouche et les présentant ensuite à la portière, Après être descendues de carrosse, elles entrèrent dans la galerie; on les conduisit dans leur appartement où on leur servit à dîner.
« M. l'intendant de la province fut au réfectoire, où on se mit à la table de madame l'abbesse, avec les principaux officiers de Mesdames. Comme la tablé de madame l'abbesse est trop petite, on en plaça une partie à celle de la mère grande-prieure, et de la mère-prieure du cloître, qui sont au même niveau que celle de madame l'abbesse, et des deux costés du réfectoire étoient les pages et autres officiers, gardes du corps, valets de pied, hocquetons du Roy et maréchaussée : le tout montoit à 250 personnes qui eurent à dîner. Après quoy on leur donna du caffé.
« Le soir, après que tout le monde fut sorti, on fit des illuminations et on tira autant de fusées que le soir précédent, n'ayant pu les tirer toutes la veille parce qu'il faisoit un trop grand vent. »
Contrairement à ce qui avait été convenu, madame de la Lande coucha une nuit à Fontevrault et servit même les princesses le soir.
Le lendemain l'abbesse commença à les servir à table : elle, était du reste investie du pouvoir le plus étendu pour l'éducation et l'instruction des royales élèves qui lui étaient confiées, mais pour lesquelles il y avait lieu de craindre que l'on ne trouvât pas de professeurs suffisants au fond de cette province reculée.
http://www.lesportesdutemps.com/archives/2021/07/06/39046989.html
Au début de l’année 1739, des travaux avaient été entrepris pour aménager l’ancien logis Bourbon construit par la tante d’Henri IV, Eléonore de Bourbon, tout proche du logis abbatial. On y ajoute une aile supplémentaire. Mais les princesses ne pourront emménager qu’en 1741.
« …Pendant trois ans on logea les princesses par des moyens de fortune : Mesdames Quatrième et Cinquième dans les appartements de l’abbesse, Mesdames Sixième et Septième dans un bâtiment délabré, voisin du logis abbatial. Ce qui devait arriver arriva : dès les premières froidures de l’automne 1738, Mesdames Cinquième, Sixième et Septième tombèrent malades. On craignit même pour la vie de la dernière, et l’on décida de la baptiser sans plus tarder […] La cérémonie eut lieu le 20 décembre 1738, dans l’église paroissiale Saint-Michel, en présence du curé et de Madame [l’abbesse] de Rochechouart. […] la petite fille reçut le nom de Louise-Marie. Vu les circonstances, elle fut placée sous la protection particulière de la Vierge Marie, et, selon la tradition, vouée au blanc pour un an […] Madame Louise une fois revenue à Versailles, n’oublia pas cette paroisse où elle avait aussi reçu la première communion et la confirmation. Les princesses continuèrent d’y faire leurs Pâques chaque année, même après l’achèvement de leur chapelle privée. En 1755, elles envoyèrent au curé un tableau représentant « Saint Joseph tenant dans ses bras l’enfant Jésus ». »
(Bernard Hours,« Madame Louise, princesse au Carmel », Cerf, 1987)
L’éducation que la petite Louise reçoit des religieuses à qui elle est confiée tend à la préparer au rang qu’elle aura à tenir dans le monde, mais aussi à dompter son orgueil et sa vivacité parfois mordante. A une suivante qui, un jour, tarde à la satisfaire, elle rappelle avec dédain Je suis la fille de votre roi !… Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu ! s’entend-elle répondre. Elle acquiert ainsi une lucidité qui lui permet de se remettre en question et de se corriger. Sans doute se souviendra-t-elle des talents pédagogiques de ses éducatrices quand elle aura elle-même la charge du noviciat à Saint-Denis.
Voici les quatre sœurs installées dans le « logis Bourbon », un endroit humide où les hivers sont rudes pour la petite Madame Sixième, qui est souvent malade. Les témoignages en provenance de l’abbaye sont unanimes : des quatre enfants, Madame Sixième est la plus attachante et la plus spirituelle. A la fin du mois de septembre 1744, la jeune princesse souffre d’une fièvre persistante. Elle contracte la petite vérole qui ne laisse guère d’espoir aux religieuses. En hâte, on la baptise Marie Thérèse Félicité, le 27 septembre. Elle décède le lendemain, âgée de seulement huit ans.
Thérèse Félicité est inhumée dans le caveau de l’abbaye – le « cimetière des rois » – qui renferme les dépouilles des rois d’Angleterre, les Plantagenêt.
Ici même :
Depuis son départ de Versailles, Madame Sixième n’avait pas revu ses parents. En apprenant la mort de sa fille, dont elle n’a gardé qu’un lointain souvenir, Marie Leszczynska écrit :
« Ce qui augmente ma douleur est une consolation pour un tendre cœur. Ma pauvre enfant est bien heureuse ; je l’envie ».
Il faut dire qu’à cette période, Louis XV vient tout juste de se relever d’une grave maladie (probablement la dysenterie) et la cour a d’autres préoccupations que de pleurer une princesse, élevée loin de Versailles, qui « n’avait compté pour rien, ni pour personne » (Bruno Cortequisse).
Il n’existe aucun portrait officiel de la petite princesse, la seule qui ne revint pas de l’abbaye de Fontevraud. Elle pourrait cependant avoir été représentée, à titre posthume, par le peintre allemand David Luders (1710-1759) qui séjournait en France au moment du décès de Madame Sixième.
Jamais le couple royal ne fera le voyage pour rendre visite à ses filles. En septembre 1747 cependant, Jean-Marc Nattier est dépêché auprès d’elles pour faire leurs portraits. En découvrant le visage de Louise la reine commente : …je n’ai jamais rien vu de si agréable que la petite. Elle a la physionomie attendrissante et fort éloignée de la tristesse […] elle est touchante, douce spirituelle
(Lettre à la duchesse de Luynes, citée par le duc de Luynes, « Mémoires », t. VIII, p. 309).
Le peintre a su faire ressortir le charme et la fraîcheur de la petite princesse. Il a aussi habilement « gommé » la déformation de son dos, due à une scoliose ou à une mauvaise chute que Louise aurait faite en voulant descendre seule de son lit alors qu’elle était encore à Fontevraud. Il y a loin du charme de la petite fille à l’apparence, peu avenante il faut bien le dire, de la femme qui plus tard se dépeindra ainsi, avec un humour teinté de cruauté :
Votre servante est fort petite, grosse tête, grand front, sourcils noirs, yeux bleu-gris-brun, nez long et crochu, menton fourchu, grasse comme une boule et bossue.
(Lettre à la Prieure du carmel de Bruxelles, 6 mars 1783)
Agée de quinze ans, Victoire retourne à Versailles en 1748. Louise et Sophie devront patienter deux années encore.
Cette cloche perpétue le souvenir de Madame Victoire à Fontevrault :
http://www.carmel.asso.fr/Fontevraud.html
https://dictionnaireordremonastiquedefontevraud.wordpress.com/2013/12/29/m-mesdames-filles-de-louis-xv-a-labbaye-de-fontevraud/
Par Anaïs Geeraert
https://www.histoire-et-secrets.com/10-therese-felicite-fille-de-louis-xv/
http://croissantdelune.centerblog.net/rub-les-filles-de-louis-xv-.html
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Intéressant, merci.
Madame Victoire était une cloche paraît-il.
Madame Victoire était une cloche paraît-il.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Qui dit ça , Adélaïde ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Je me demande si c'était pas Mme de Genlis encore. Je l'ai lu quelque part en tout cas. Victoire avait la réputation d'être idiote. Victoire qui n'aimait pas la croûte de paté aurait dit, au sujet du peuple qui manquait de pain : "Pourquoi ne lui donne-t-on pas de la croûte de paté?"
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Duc d'Ostrogothie a écrit:Je me demande si c'était pas Mme de Genlis encore.
Cela pourrait bien ressembler à cette chipie !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Merci pour ce beau reportage..
Cette abbaye a l'air très spirituelle et je pense qu'elle est également bien située dans le paysage.. elle est probablement entourée de forêts et de prairies..
Qui sait si les princesses y étaient heureuses ?
L'environnement était certes propre et l'air sain.. ça parait mieux qu'à Versailles,
Mais ne manquaient-ils pas d'amour ?
Elles étaient surtout ensemble..
Incompréhensible, comment Elles ne pouvaient manquer à leurs parents, qui n'avaient pas besoin de leur rendre visite pendant si longtemps..
Quelle différence avec la relation moderne et humanitaire de Marie-Antoinette avec les enfants..
Leos
Cette abbaye a l'air très spirituelle et je pense qu'elle est également bien située dans le paysage.. elle est probablement entourée de forêts et de prairies..
Qui sait si les princesses y étaient heureuses ?
L'environnement était certes propre et l'air sain.. ça parait mieux qu'à Versailles,
Mais ne manquaient-ils pas d'amour ?
Elles étaient surtout ensemble..
Incompréhensible, comment Elles ne pouvaient manquer à leurs parents, qui n'avaient pas besoin de leur rendre visite pendant si longtemps..
Quelle différence avec la relation moderne et humanitaire de Marie-Antoinette avec les enfants..
Leos
Leos- Messages : 794
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Merci pour ce reportage !
J'aime beaucoup le toit en écailles de ce bâtiment !
La cuisine
Le bâtiment a été construit entre 1160 et 1170, à l'angle sud-ouest du cloître, dans la continuation du réfectoire.
La cuisine contient huit absidioles, dont cinq sont encore conservées. Elle se fonde sur un carré s'élevant de chaque côté en arc légèrement brisé, complété par un octogone dont chaque angle est constitué d'une colonne engagée. Chaque côté de l'octogone accueille une absidiole, chacune ouverte de trois petites baies et hébergeant une hotte. Grâce à un système de trompes, le carré d'arc brisé soutient la cheminée centrale.
Cuisine de l'abbaye de Fontevraud - Fouilles de novembre 1902 afin de retrouver l'état initial.
Photographie
Archives départementales de Maine-et-Loire
Image : Commons wikimedia
La destination exacte de la cuisine fait débat. Eugène Viollet-le-Duc propose, dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française, une théorie sur l'évacuation de la fumée par les différentes cheminées, partant du principe que chaque absidiole était utilisée comme foyer. L'historien de l'art Michel Melot propose comme hypothèse l'utilisation du bâtiment comme fumoir.
Image : Commons wikimedia
* Source texte et images : Wikipedia - Abbaye Notre Dame de Fontevraud
Je ne pense pas que cela soit " au choix ". C'est Fontevraud, officiellement, au moins depuis le début du 20e siècle.Mme de Sabran a écrit:Fontevrault ? Fontevraud ? c'est comme nous voulons, au choix .
J'aime beaucoup le toit en écailles de ce bâtiment !
La cuisine
Le bâtiment a été construit entre 1160 et 1170, à l'angle sud-ouest du cloître, dans la continuation du réfectoire.
La cuisine contient huit absidioles, dont cinq sont encore conservées. Elle se fonde sur un carré s'élevant de chaque côté en arc légèrement brisé, complété par un octogone dont chaque angle est constitué d'une colonne engagée. Chaque côté de l'octogone accueille une absidiole, chacune ouverte de trois petites baies et hébergeant une hotte. Grâce à un système de trompes, le carré d'arc brisé soutient la cheminée centrale.
Cuisine de l'abbaye de Fontevraud - Fouilles de novembre 1902 afin de retrouver l'état initial.
Photographie
Archives départementales de Maine-et-Loire
Image : Commons wikimedia
La destination exacte de la cuisine fait débat. Eugène Viollet-le-Duc propose, dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française, une théorie sur l'évacuation de la fumée par les différentes cheminées, partant du principe que chaque absidiole était utilisée comme foyer. L'historien de l'art Michel Melot propose comme hypothèse l'utilisation du bâtiment comme fumoir.
Image : Commons wikimedia
* Source texte et images : Wikipedia - Abbaye Notre Dame de Fontevraud
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Les cellules des filles de Louis XV existent elles toujours ?
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Non, cher Monsieur de Coco. Hélas ! Cette aile de l'’ancien logis Bourbon que l'on avait aménagé et agrandi pour les princesses, au début de l'année1739, tout proche du logis abbatial, n'existe plus.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Dernière édition par Lucius le Mer 17 Mai 2023, 11:28, édité 1 fois
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
En voici l'extrémité sud-ouest, donnant sur le clos Bourbon, vaste jardin de 5 hectares à l'extérieur de l'enclos, relié au XVIe siècle pour en faire un lieu d'isolement en cas d'épidémie, qui devint le parc de l'aile de Mesdames de France construite en 1738. Une orangerie y fut aussi aménagée.
L'étage principal est élevé sur un niveau intermédiaire afin de passer par dessus la route de Loudun en contrebas.
Les quatre/cinq appartements se composaient d'une enfilade d'antichambre-chambre-cabinet avec galetas et dégagement dans les niveaux secondaires, desservie par un corridor à l'arrière menant au principal parloir.
La porte que vous voyez au milieu de cette image correspond à l'entrée de l'escalier principal de l'aile, qui se présente ainsi aujourd'hui :
Il reste quelques vestiges intérieurs, comme cette cheminée (remaniée par la suite) de ce qui devait être le cabinet d'un des appartements :
Source : Service de l'Inventaire Reg. des Pays-de-la-Loire.
L'étage principal est élevé sur un niveau intermédiaire afin de passer par dessus la route de Loudun en contrebas.
Les quatre/cinq appartements se composaient d'une enfilade d'antichambre-chambre-cabinet avec galetas et dégagement dans les niveaux secondaires, desservie par un corridor à l'arrière menant au principal parloir.
La porte que vous voyez au milieu de cette image correspond à l'entrée de l'escalier principal de l'aile, qui se présente ainsi aujourd'hui :
Il reste quelques vestiges intérieurs, comme cette cheminée (remaniée par la suite) de ce qui devait être le cabinet d'un des appartements :
Source : Service de l'Inventaire Reg. des Pays-de-la-Loire.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Le clos a conservé ses limites anciennes et a été replanté en suivant un plan des années 1750-60, accessible depuis le parking de l'abbaye.
Lucius- Messages : 11656
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Lors de mes derniers passages, il ne m'a pas donné l'impression d'être très entretenu...
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
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Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Cette photo est sans doute récente. Dieu que la terre est aride ! La sécheresse sévit; il n'y a pas un brin d'herbe.
Les princesses n'ont pas connu ces jeunes arbres.
Etait-ce très arboré à l'époque ?
Les princesses n'ont pas connu ces jeunes arbres.
Etait-ce très arboré à l'époque ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Mesdames, à l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Fontevrault)
Je pense qu'elle a plusieurs années, probablement en été.Mme de Sabran a écrit:Cette photo est sans doute récente. Dieu que la terre est aride ! La sécheresse sévit; il n'y a pas un brin d'herbe.
L'aménagement, récent, suit les lignes de plantation qu'on trouve sur un plan des années 1760, donc assez probablement celui destiné aux princesses, même si elles ne les connurent probablement qu'assez jeunes, à moins que le jardin n'ait été planté ainsi plus tôt, ce qui est possible car des ermitages ont précédé l'aile de Mesdames, et le clos fut associé aux espaces abbatiaux dès le XVIe siècle.Mme de Sabran a écrit:Les princesses n'ont pas connu ces jeunes arbres.
Etait-ce très arboré à l'époque ?
Lucius- Messages : 11656
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